L'ibère et le basque: recherches et comparaisons
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artxibo-00465824, version 1 - 22 Mar 2010<br />
préfixe à sens diminutif. Pourtant une base mur(r)- existe bien en toponymie <strong>basque</strong> ancienne,<br />
parfois reportab<strong>le</strong> au latin muru « mur » tenu cependant pour n’avoir pas d’étymologie sûre<br />
indo-européenne : 1024 murco, 1036 muru, 1070 mur<strong>et</strong>a, muru<strong>et</strong>a, 1095 murga, 1072 villa<br />
muro <strong>et</strong> muruarrem <strong>et</strong>c., dont peuvent être rapprochés <strong>le</strong>s toponymes sur mun- (1053 munguia<br />
1114 munica) qui pourrait en être une variante phonétique (<strong>et</strong> son dérivé probab<strong>le</strong> <strong>le</strong> <strong>le</strong>xème <strong>et</strong><br />
toponyme oronymique mun(h)o « colline » : 1114 in muno). Tous ces faits rendent au moins<br />
vraisemblab<strong>le</strong> que MURGI a été formé non avec préfixe expressif ou diminutif ( ?) m- (M-<br />
URGI) mais avec l’élément toponymique <strong>et</strong> <strong>le</strong>xical -GI comme <strong>le</strong> toponyme ibère<br />
BIZKARGI (voir ci-dessus n° 90) <strong>et</strong> bien d’autres, MUR-GI, <strong>et</strong> que la base mur- était très<br />
vraisemblab<strong>le</strong>ment oronymique, la fina<strong>le</strong> –GI étant comparab<strong>le</strong> au suffixe <strong>basque</strong> homonyme<br />
de « matière » (une réduction de (h)egi « crête, bord » n’est pourtant pas impossib<strong>le</strong> : voir cidessus<br />
n° 230 LASTIGI), ce qui peut induire, si l’analyse des citations s’y prête, que <strong>le</strong><br />
toponyme ibère URGI pourrait, au moins théoriquement, être analysé UR-GI.<br />
256. NESCANIA : ce nom d’une cité antique de la région de Málaga (dans la<br />
formu<strong>le</strong> latine MUNICIPIUM NESCANIENSE) a fait penser au mot <strong>basque</strong> neska « fil<strong>le</strong> » <strong>et</strong><br />
son dérivé en principe diminutif neskato de même sens ; ces mots n’ont produit aucun<br />
toponyme ancien connu, mais <strong>le</strong>s deux formes sont citées dans <strong>le</strong>s inscriptions antiques<br />
d’Aquitaine : nescato comme nom de personne, niska à Amélie-<strong>le</strong>s-Bains où une inscription<br />
latine se réfère à une « source sacrée ». On peut en rapprocher l’hydronyme « Neste »<br />
considéré comm<strong>et</strong> « pyrénéen ».<br />
258. OCURI : la formation est analysée OC-URI (de OCO-URI selon M. de<br />
Faria), avec <strong>le</strong> second élément uri « habitat, vil<strong>le</strong> » ; <strong>le</strong> premier élément OC- (<strong>le</strong> n° 262 OKU<br />
est dans une monnaie), si ce n’est un anthroponyme non identifiab<strong>le</strong>, ne peut être ramené au<br />
<strong>basque</strong> ok <strong>et</strong> ses dérivés (okaztatu « écœuré » <strong>et</strong>c.) qui sont nés de l’onomatopée pour<br />
« vomir » (ok(h)a, ok-egin), <strong>le</strong> rapprochement étant possib<strong>le</strong> en revanche avec une base<br />
toponymique OK(O)-, qui reste à identifier, présente dans des formes comme 871 ocoista,<br />
1025 ocariz, 1110 ocozta, 1149 ocomardia, 1185 ocue pour la zone hispanique, 1249 oquoz<br />
en vallée de Baïgorry (« Occos ») pour la zone aquitaine.<br />
259. OIASSO : cité des Vascons au nom latinisé, écrit aussi OIARSO, OLARSO<br />
<strong>et</strong>c., ce qui l’a fait identifier depuis longtemps avec Oyarzun (1007 oiarzun) en Guipuscoa,<br />
identification définitivement acquise après la découverte de la vil<strong>le</strong> <strong>et</strong> du port romains<br />
(actuel<strong>le</strong>ment Irun : voir <strong>le</strong> n° 184 ILUMBERRI) construits sur <strong>le</strong> littoral, au pied du site<br />
forestier <strong>et</strong> probab<strong>le</strong>ment fortifié portant ce nom, avec la forme de composition oihar- pour<br />
oihan « forêt » <strong>et</strong> la doub<strong>le</strong> suffixation <strong>basque</strong> en –tz(e) col<strong>le</strong>ctif (dans 1114 oierza en<br />
Navarre) <strong>et</strong> locatif –un.<br />
264. OLOKIS : l’élément initial pourrait être une variante (ou la forme<br />
originel<strong>le</strong> ?) de TOLO- (voir ci-dessus n° 55 BAITOLO), suffixé en –KI/-GI avec ajout de<br />
sifflante analogique. Pour la formation, plutôt que la référence au mot <strong>et</strong> toponyme <strong>basque</strong><br />
Ordoki (1290 –ordoqui), qui semb<strong>le</strong> construit avec une forme assimilée de urd- « plat,<br />
plateau » en toponymie <strong>basque</strong> ancienne <strong>et</strong> un complément ou suffixe locatif –oki de<br />
nombreux toponymes (avec épenthèse –toki dans 1087 olotoqui), on peut penser à des<br />
toponymes <strong>basque</strong>s comme 1192 olloqui, qui est, à la doub<strong>le</strong> latéra<strong>le</strong> graphique près,<br />
extrêmement proche du nom ibère, avec un premier terme qui doit être olo « avoine ». En<br />
toponymie <strong>basque</strong> on ne peut exclure tota<strong>le</strong>ment une formation ni avec<br />
oilo « pou<strong>le</strong> (sauvage)» (1066 oillo, 1435 oillo<strong>et</strong>a), ni avec une forme réduite de ohol<br />
« planche » ou ola « cabane ».<br />
265. OLONTIGI : ce nom donné aussi avec d’autres formes (OLINTIGI) est<br />
rapproché pour son premier élément du <strong>basque</strong> orein « cerf », dont une forme de composition<br />
oror- est attestée en toponymie médiéva<strong>le</strong> (voir II. Lexique …) ; avec une fina<strong>le</strong> proche du<br />
<strong>basque</strong> –tegi (pour <strong>le</strong>s deux interprétations possib<strong>le</strong>s en <strong>basque</strong> voir <strong>le</strong> n° 34 ASTIGI), <strong>le</strong> nom<br />
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