Comment un promoteur immobilier peut-il être différent ? - Nexity

ENSEMBLIER URBAIN
« La mise en commun
des savoir-faire permet
d’améliorer les projets urbains »
JEAN-LUC POIDEVIN DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ AU LOGEMENT,
PRÉSIDENT DE NEXITY-VILLES & PROJETS
Aménageur? Ensemblier urbain? Conseil? Le nom reste
à inventer. Sous la direction de Jean-Luc Poidevin,
Nexity-Villes & Projets pratique le partenariat public-
privé avec empirisme et pragmatisme pour fabriquer de
la ville. Repérer des terrains, conseiller des collectivités
locales et participer à la définition de leur projet urbain,
coconcevoir des aménagements urbains, définir le
contenu d’un nouveau quartier… Tous ces métiers n’en
font plus qu’un, avec en ligne de mire la réservation de
charges foncières que le Groupe Nexity achètera pour y
construire des bureaux et des logements. « Je n’hésite
pas à comparer notre rôle à la recherche et développement
des entreprises industrielles, explique le patron de cette
structure. Nous investissons, à long terme, de la matière
grise et de l’argent, nous proposons un service gratuit aux
collectivités, en espérant bien sûr une rentabilité qui se chif-
fre en droits à construire. »
Les rapports entre promoteurs et collectivités
locales ont évolué
Dans un paysage urbain où s’affrontent traditionnel-
lement le public et le privé, la démarche surprend, et
certains acteurs continuent de s’en méfier. « Ils ont tort.
Nexity-Villes & Projets ne remplace pas les sociétés d’écono-
mie mixte ni les aménageurs publics, puisque nous travail-
lons avec eux, martèle Jean-Luc Poidevin, lui-même formé
à l’école du privé, puis du public. La structure n’achète
pas les terrains, mais réfléchit à leur avenir ; et je suis
convaincu que la mise en commun des savoirs d’origines
professionnelles différentes permet d’améliorer les projets. »
Les temps ont changé et les rapports entre promoteurs
et collectivités locales ont évolué, glissant du soupçon à
la possibilité d’un partenariat. Les villes disposent de
l’autorité de faire, Nexity-Villes & Projets des moyens
humains et financiers, une ingénierie qui commence à
faire défaut au secteur public. « Nous faisons participer
toutes les filiales du Groupe très en amont du projet et
profitons de leur expertise en matière de logement, de
bureaux, d’investissement, détaille Jean-Luc Poidevin. Cela
permet d’aller beaucoup plus vite. Lorsque Nexity signe
l’achat des terrains, les projets sont quasiment prêts. Si
d’aventure la collectivité souhaite partager et convier
d’autres promoteurs, ils arrivent sur une opération préparée
par des professionnels de l’immobilier qui parlent le même
langage qu’eux. »
De premiers projets qui représentent deux ans
de production
La plus petite opération s’étend sur 16000 m 2 au Pré-
Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis, la plus vaste, sur les
243000 m 2 des terrains Alstom, dans les docks de Saint-
Ouen. Au total, et après seulement deux ans d’existence,
Nexity-Villes & Projets intervient sur près de un million de
mètres carrés de réserves foncières, assez pour accueillir
deux ans de production du Groupe. Prochain chantier,
les zones de renouvellement urbain où les terrains sont
disponibles et les villes souvent démunies face à leurs
quartiers difficiles. En 2007 et 2008, quelque 3500 loge-
ments devraient y être construits. Jean-Luc Poidevin ne
s’inquiète pas de voir naître des concurrents dans les
autres groupes de promotion. « Nexity-Villes & Projets a
deux ans d’avance, et il y a de la place pour tout le monde »,
conclut-il.
■ Propos recueillis par Catherine Sabbah,
journaliste indépendante
Nexity – Rapport d’activité 2006
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