Enjeux, forces <strong>et</strong> faiblesses du paysage de Phnom Penh Atouts, opportunités ⎯ Un site fluvial exceptionnel. ⎯ Les bœngs, une opportunité d’espaces dégagés. ⎯ Une campagne présente aux portes de la ville. ⎯ Une silhou<strong>et</strong>te encore basse <strong>et</strong> végétale. Faiblesses, menaces ⎯ Chaktomuk reste à m<strong>et</strong>tre en valeur. ⎯ Ruptures de la silhou<strong>et</strong>te. ⎯ Pas de façade urbaine sur les bœngs. ⎯ Une croissance urbaine désordonnée. 10 SCHEMA DIRECTEUR DE PHNOM-PENH. 30 mars 2005
1.2 LA TRAME FONCIERE ET VIAIRE ACTUELLE Définitions : réseau, trame, trame foncière, trame viaire Les études d’urbanisme <strong>et</strong> d’aménagement parlent souvent de réseaux ou de trames pour décrire des structures organisant une ville, un territoire ou certains de leurs éléments (voirie, cours d’eau, espaces <strong>vert</strong>s…). L’emploi de ces termes ne suit pas toujours des règles rigoureuses, mais l’étymologie <strong>et</strong> l’usage le plus fréquent conduisent aux définitions qui seront employées ici : ⎯ Un réseau est un ensemble de lignes toutes reliées entre elles, comme les fils d’un fil<strong>et</strong> (sens d’origine) : réseau de voirie, réseau hydrographique. Au sens large, ces lignes peuvent avoir une épaisseur variable, voire comprendre des surfaces : réseau d’espace <strong>vert</strong>s, par exemple ; cependant, la caractéristique d’un réseau doit rester la continuité, <strong>et</strong> l’on évitera ici de parler de réseau d’espaces <strong>vert</strong>s si ces derniers ne sont pas reliés. La continuité d’un réseau découpe le territoire en cellules qui, elles, sont discontinues, <strong>et</strong> que l’on peut appeler mailles (toujours par analogie avec un fil<strong>et</strong>), plus ou moins larges selon l’écartement du réseau. ⎯ Une trame est un réseau à deux directions principales, plus ou moins perpendiculaires entre elles (à l’origine, la trame désigne l’ensemble des fils de la direction secondaire d’un tissu, perpendiculaires à la chaîne, qui forme la direction principale ; le sens figuré, employé ici, étend le terme aux deux directions principales). Par exemple, le réseau de voirie forme souvent une trame. Conséquence de la perpendicularité des directions, la maille d’une trame est plus ou moins rectangulaire. Perpendicularité ou rectangularité n’implique pas nécessairement que la trame soit rectiligne : de même qu’un tissu peut se plier, un trame peut être curviligne tout en se croisant à angle droit. ⎯ On entend par trame foncière l’ensemble des directions données par les traces au sol du parcellaire (toutes limites entre des occupations différentes du sol) <strong>et</strong> des obj<strong>et</strong>s implantés à sa surface (voies, ouvrages, terrassements, cultures, plantations, bâtiments, <strong>et</strong>c.). La trame foncière oriente toutes ces traces comme le champ magnétique oriente la limaille de fer qui s’oriente autour d’un aimant. Et de même que le champ magnétique existe en l’absence de la limaille, la trame foncière, définie par ces grandes directions, existe entre les obj<strong>et</strong>s qui la matérialisent. On emploie le mot « trame » dans l’expression « trame foncière » car une caractéristique de la trame foncière est d’être formée de deux directions principales, presque toujours perpendiculaires, comme les lignes de forces <strong>et</strong> les lignes équipotentielles d’un champ magnétique. Mais la notion de trame foncière est plus abstraite que celle de trame, puisqu’elle s’applique non seulement à un réseau, dont la continuité est matérialisée, mais aussi à la structure géométrique formée par les directions communes d’obj<strong>et</strong>s qui ne sont pas nécessairement en continuité. C<strong>et</strong>te notion a été définie par Gerald Hanning, urbaniste à l’Institut d’Aménagement <strong>et</strong> d’Urbanisme de la Région Parisienne dans les années 1970 (<strong>et</strong> auteur de proj<strong>et</strong>s de composition urbaine de plusieurs villes dans le monde, dont Sihanoukville). Pour plus de détails, on pourra se reporter à la compilation de ses travaux, La trame foncière comme structure organisatrice de la mise en forme du paysage. Paris, IAURIF, 1975-1976, <strong>et</strong> à l’article d’Hervé Blumenfeld, « La trame foncière, grille d’analyse, armature de proj<strong>et</strong> », Les Cahiers de l’IAURIF, n° 106, décembre 1993, pp. 55-66. La définition de Hanning inclut la trame viaire dans la trame foncière, mais comme l’expression trame foncière est peu connue, <strong>et</strong> que la trame viaire en constitue l’ossature, on parlera parfois de trame foncière <strong>et</strong> viaire pour une meilleure compréhension. La trame foncière se compose donc de plusieurs sous-ensembles : ⎯ trame parcellaire (les parcelles <strong>et</strong> leurs clôtures éventuelles), ⎯ trame viaire (les voies : chemins, rues, grands axes), ⎯ trame bâtie (les bâtiments de toute taille). SCHEMA DIRECTEUR DE PHNOM-PENH. PLAN VERT ET BLEU. 30 mars 2005. 11