Réseau vert et bleu

Réseau vert et bleu périurbain
19 bis. Périmètre maraîcher
Évolution possible, recommandations
Le maraîchage doit être non seulement protégé par le Schéma directeur, mais soutenu, organisé et doté de
moyens. L’organisation passe par la création de périmètres, dont chacun correspond à la fois :
⎯ à une unité de protection (espace protégé délimité),
⎯ à une unité de gestion des infrastructure (gestion commune des équipements, notamment hydrauliques,
l’ensemble des parcelles d’un même périmètre étant en général alimentée par un même prek ou d’un même
bœng)
⎯ et à une unité d’organisation des producteurs (coopérative, programmes communs de formation et de
vulgarisation, etc.).
Deux types de maraîchage sont à distinguer : celui qui est irrigué à partir des fleuves ou des preks, et celui
qui est irrigué à partir des bœngs.
Le maraîchage de prek peut être développé sans poser trop de problèmes sanitaires. Un site présente un
potentiel particulièrement fort pour un périmètre aménagé : Aray Khsat, face à Phnom Penh sur la rive est du
Mékong. Ce site, déjà en partie dévolu au maraîchage, présente de bonnes potentialités agronomiques et une
population rurale importante, qui pourrait ainsi trouver de nouveaux emplois. La localisation sur la rive
opposée d’un large fleuve, sans pont (au moins pour quelques décennies, à l’horizon du Schéma directeur),
offre une protection contre la pression foncière, sans inconvénient pour l’accès au marché phnompenhois,
aisément accessible en bateau.
Un site un peu plus éloigné donne une bonne idée de ce à quoi pourrait ressembler Aray Khsat dans quelques
années : les périmètres de Ong Pang (200 ha) et Takuth (130 ha), à 30 km au sud de Phnom Penh. Aménagés
chacun autour d’un prek avec l’appui technique de l’ONG Agrisud et le soutien de la coopération française,
ces deux périmètres ont permis une très forte augmentation de la productivité et du savoir-faire des
cultivateurs locaux. Ils alimentent le marché de Phnom Penh.
Le maraîchage de bœng doit quant à lui être plus étroitement contrôlé d’un point de vue sanitaire, que ce soit
pour les cultures flottantes (liserons d’eau, lotus) ou pour celles qui sont irrigués sur la terre ferme à partir de
la même eau. Beaucoup de bœngs sont en effet pollués, et leurs produits, actuellement commercialisés
(notamment cultures flottantes), ont des taux très élevés de germes et de métaux lourds. Moyennant des
précautions, le maraîchage a cependant un rôle à jouer dans l’épuration (pour des produits non destinés à la
consommation humaine) ou dans l’utilisation des eaux épurés. Ainsi, le Schéma directeur prévoit, au sud de
la ville, une épuration par lagunage dans le Bœng Chœng Ek, suivie d’une utilisation de l’eau épurée par des
périmètres maraîchers situés juste en aval.
Périmètre maraîcher de Ong Pang : prek principal et canal d’irrigation secondaire
64 SCHEMA DIRECTEUR DE PHNOM-PENH. 30 mars 2005