Réseau vert et bleu

Réseau vert et bleu urbain
9. Canal urbain
Définition, description
Forme : Canal terrassé ou maçonné, le plus souvent bordé d’un chemin d’un côté ou des deux ; il participe
au réseau vert si les berges ou le chemin sont plantés. Certains canaux sont bétonnés, comme celui du Bœng
Trabek, d’autres ont des talus semi-perméables qui permettent les échanges avec le milieu (comme le Stœng
Mean Chey), d’autres enfin ne sont pas du tout aménagés et sont envahis par l’habitat informel.
Statut : Public, domanial (canal et voies de desserte latérales).
Usage : Canal : Évacuation des eaux pluviales et usées, habitat informel sur les berges (parfois en couverture
totale des petits canaux) ; Voies latérales : desserte et promenade.
Évolution possible, recommandations
Les canaux peuvent former l’ossature d’un réseau de promenades plantées d’une grande qualité paysagère,
reliant entre eux presque tous les espaces verts de la ville. Ceux dont l’eau est trop sale ne participent pas à
ce réseau de promenades, mais cela n’empêche pas de les planter, pour compenser en partie leurs nuisances
et pour les transformer en promenades le jour où ils seront assainis ou couverts.
Essences adaptées
Les canaux se prêtent particulièrement bien à la plantation d’arbres de grand développement, que permet leur
emprise plus large que la plupart des rues, et qui donne un très bel effet avec les ramures formant une voûte
au-dessus de l’eau (comme le canal du Midi en France, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco). On peut
donc recommander les essences suivantes :
— arbres de grand développement, vertical (Eucalyptus, Dipterocarpus, Koki, Fromagers), et surtout
horizontal (Ficus, Albizzia saman, Khaya, Swietenia),
— mais aussi arbres très consommateurs d’eau (Eucalyptus, agrumes),
— ou encore arbres à fleurs odorantes (Frangipanier, Agrumes), notamment à titre de mesure
compensatoire le long des canaux d’évacuation des eaux usées.
Localisation dans Phnom Penh
Phnom Penh a connu dans le passé des canaux bordés d’arbres et de promenades (mare royale, canal
entourant le quartier européen, à l’emplacement actuel de l’avenue de la gare, du boulevard Monivong nord
et de la voie d’accès au pont de Chrouy Changvar), mais ceux-ci ont été comblés et il n’en existe
malheureusement plus aucun aujourd’hui. Les canaux qui servent aujourd’hui au drainage de la ville sont
trop petits pour que les eaux usées y soient suffisamment diluées, et sont de véritables égouts à ciel ouvert.
La plupart sont inaccessibles en raison de l’habitat informel qui s’est développé sur leurs bords, voire audessus
d’eux (comme à l’ouest et au sud de Toul Kork). Le canal du Bœng Trabek, particulièrement chargé
en eaux usées, a été recalibré avec de hauts murs de béton qui le rendent dangereux (une personne qui y
tomberait ne pouvant en sortir).
Dans les canaux de la ville actuelle, seuls le canal du
Bœng Saleng et le canal du Bœng Tumpun (qui reprend le
cours du Stœng Mean Chey) peuvent prétendre devenir des
supports de promenade, s’ils sont au moins plantés : ils
sont en effet suffisamment larges pour que leur odeur ne
soit pas trop repoussante, ils épousent les formes du
terrain, et sont recalibrés avec des talus d’une certaine
largeur. Les canaux périurbains, comme le canal Oveng,
pourront être de beaux espaces de promenade de la ville
future si on leur réserve aujourd’hui une emprise suffisante
et qu’on réalise déjà les plantations.
Le canal du Bœng Tumpun à la fin des travaux de recalibrage (2004)
SCHEMA DIRECTEUR DE PHNOM-PENH. PLAN VERT ET BLEU. 30 mars 2005. 53