Dépistage du saturnisme infantile - Institut de veille sanitaire

Dépistage du saturnisme infantile • Organisation des programmes de dépistage Tome 2
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2.3. Dépistage et étude épidémiologique
Un programme de dépistage n’a pas pour finalité première la recherche de facteurs de risques
(étude épidémiologique), d’autant que ces derniers sont bien décrits dans la littérature
scientifique concernant le risque industriel « plomb ». A cet égard, la réalisation du diagnostic
environnemental présente davantage d’intérêt en termes d’identification de lieux de présence
du plomb, de niveaux et de voies d’exposition : modélisations dans l’air, les sols, délimitaion
des zones polluées.
Cependant, un programme de dépistage produit des données – les résultats des plombémies –
qui peuvent être utilisées dans une étude épidémiologique à visée étiologique comportant des
aspects descriptifs (description d’une situation sanitaire d’une population, de la fréquence d’une
maladie, dans le temps et dans l’espace) et analytiques (recherche des facteurs déterminant
l’apparition de la maladie) [6].
Le chapitre 1 de la troisième partie du présent guide présente les intérêts et les limites d’une
telle étude épidémiologique dans le cas du saturnisme infantile autour d’un site industriel. En
particulier, une étude épidémiologique peut constituer une approche complémentaire au
dépistage, mais dans ce cas, elle produit des éléments limités pour apprécier le risque industriel
« plomb ».
En tout état de cause, si la décision de mener une étude épidémiologique est prise, elle devra
être organisée en même temps que le dépistage.
2.4. Population cible et objectifs d’un programme
de dépistage autour d’un site industriel
2.4.1. Populations concernées par le dépistage
Concernant le dépistage de l’intoxication par le plomb, l’expertise collective INSERM [3] a
recommandé de développer le dépistage auprès de deux populations cibles : les enfants et les
femmes enceintes. Sans remettre en cause la pertinence de cibler les femmes enceintes pour
le dépistage de l’intoxication par le plomb, le présent document n’abordera pas la question de
l’organisation d’un dépistage pour les femmes enceintes autour d’un site industriel émetteur ou
ayant émis du plomb pour les raisons suivantes :
– Au plan général, à l’exclusion du cadre professionnel, aucune stratégie de dépistage chez la
femme enceinte n’a été définie à ce jour, pour aucune des sources d’exposition potentielles
(plomb des peintures, plomb hydrique, plomb émis par des sites industriels). Les objectifs du
dépistage (prévenir l’exposition de l’enfant in utero, repérer pour surveiller le plus précocement
possible les nourrissons « à risque »…), la nature de l’information à apporter à la femme enceinte
quant à la signification du résultat de sa plombémie et les modalités de prise en charge médicosociales
n’ont, en particulier, pas encore été débattues par des experts.
– Il n’existe pas à la connaissance des membres du groupe de travail des expériences
françaises de programmes de dépistage ciblant les femmes enceintes autour de sites
industriels.
– Il a été indiqué plus haut (chapitre 2.3 de la présente partie) l’importance d’effectuer pour les
sites industriels à risque un diagnostic environnemental visant à estimer les expositions non
seulement pour étudier la pertinence d’un dépistage mais aussi pour définir la nature des
mesures de réduction de l’exposition pour la population générale et par voie de conséquence
pour les femmes enceintes. Ainsi l’objectif initial de prévenir l’exposition des enfants « in