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BTAîTISLAS, Chargé des fonctions d'Agrégée

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UNIVERSITE d -'ALGER<br />

Faculté mi«te ce Médecine et de Pharmacie d'Alger<br />

AKKEE 19.5.?. - H04<br />

LE CAROUBIER<br />

ET SB G APPLICATIONS ?<br />

Industrielles, Alimentaires, Thérapeutique?..<br />

THESE<br />

pour le Doctorat de l'Université (Mention Pharmacie)<br />

présentée et soutenue publiquement le S


UNIVERSITE d' ALGER.<br />

l'acuité mixte de Médecine et de Pharmacie d' Alger<br />

ANNEE 1952 -<br />

N°<br />

LE CAROUBIER<br />

ET SES APPLICATIONS :<br />

70011<br />

1952 1<br />

Industrielles t Alimentaires , Thérapeutiques<br />

THESE<br />

p®ur Us leet crat de l'Université (î3fenti@n Pharmacie)<br />

Présentée et srutenue publiquement le 1952 .<br />

par<br />

B f U ï H E I 1 C ïï A Bachir<br />

Né 1» II Janvier 1921 à Relizane (ALGERIE)<br />

MJI. ROQUES,<br />

in<br />

J U R T ^■iï'NivÉFisrtif<br />

Professeur de Botanique.. .Président<br />

PORTES , Professeur de Physique )<br />

EOURMENT, Professeur de Matière Médicale) Juges<br />

STANISLAS, <strong>Chargé</strong> <strong>des</strong> <strong>fonctions</strong> d'Agrégé)


Je dédie cette thèse :<br />

A LA MEMOIRE \TENEKEE LE MON PERE :<br />

Le Gudi BOUKHELLOUA Sidi Bouabdallah.<br />

Officier de la Lésion d 'Honneur -<br />

A LA MEMOIRE DE MON ERE RE .<br />

Le Docteur BOUKHELLOUA Ahmed.<br />

Mcrt victime du Devoir<br />

Chevalier de la Légion d'Honneur-<br />

Croix de Guerre.<br />

Cité à l'fRDRE DE LA NATION,<br />

L LA MEMOIRE DE MON ERERE .<br />

BOUKHELLOUA Ghaneit<br />

Externe <strong>des</strong> Hôpitaux.<br />

A LA MEMOIRE DE KtfN BEAU FRERE.<br />

Le Bachagha SAIAH Hadj BRAHIM.<br />

Délégué à l'Assemblée Algérienne<br />

Chevalier de la Légion d'Honneur


A ISA MERE .<br />

Témoignage de filiales affection,<br />

A MES FRERES «<br />

A TCUS LES MIENS<br />

A TOUS MES AMIS.


A .MON<br />

MAITRE<br />

ET PRESIDENT LE THESE<br />

le Professeur Henry R©QUES .<br />

Professeur<br />

de-<br />

Botanique.<br />

Après nous avoir accueilli dans<br />

son laboratoire avec sa bienveillance<br />

coutuûtière;<br />

après nous avoir prodigué<br />

ses précieux conseils et ses encoura<br />

gements Il nous fait aujourd'hui le<br />

grand honneur de présider cette Thèse.<br />

Nous lui exprimons nstre vi^e<br />

reconnaissance,<br />

non seulement pour<br />

la scllicitude constante qu'il nous<br />

a témoignée,<br />

mais aussi pour nous<br />

avoir inspiré le sujet de notre thèse,<br />

nous avoir conseillé et aidé dans ce<br />

travail.<br />

Nous le remercions vivement .<br />

L'avenir nous permettra d'acquit<br />

ter mieux qu'aucun <strong>des</strong> mots l'immense<br />

dette de notre inaltérable reconnais<br />

sance .


A NOS MAITRES ET JUGES<br />

M. le Professeur PORTES<br />

Professeur de Physique Médicale<br />

Il a bien voulu neus témoi<br />

gner sa bienveillance en acceptant<br />

d'être notre Juge.<br />

Nous l'en remercions, et nous<br />

le prions d;agréer nos hrmmages<br />

respectueux.<br />

M„ le Professeur FOURMENT<br />

Professeur de Matière Médicale<br />

et de Pharmacologie.<br />

M. STANISLAS<br />

Dès le début de nos étu<strong>des</strong><br />

Il nous a fait l'honneur de nous<br />

accueillir dans son laboratoire.<br />

J'est avec le plus grand<br />

intérêt et le plus grand profit que<br />

nous avens suivi ses cours magistraux<br />

Qu'il veuille bien agréer<br />

1 'hommage de nctre respectueuse<br />

reconnaissance .<br />

<strong>Chargé</strong> <strong>des</strong> <strong>fonctions</strong> d'Agrégé.<br />

En témoignage de notre<br />

respectueuse gratitude.


- Caroubier sauvage du Chéliff -


- HISTORIQUE<br />

" Il s'agit d'une riante que<br />

réclament à la fois l'agriculture.<br />

la Médecine, la Religion, la Poésie ;<br />

d'une plante dent le mon remplit<br />

tous les livres et se lie à l'Histoi<br />

re comme à la Fable" .<br />

-<br />

M. Fée.<br />

Ccnnu et cultivé de temps immémorial, mentionné dans<br />

les écrits les plus antiques, le CAROUBIER ou 1 '"arbre<br />

<strong>des</strong> Lotophages a toujours été et reste encore de nos jours<br />

un arbre méditerranéen fort utile à l'homme pauvre et aux<br />

amimaux, en raison de ses nombreuses vertus utilitaires.<br />

Mais si toutes les parties de ce précieux végétal<br />

sent susceptibles d'un réel intérêt, il faut bien recon<br />

naître eue ses fruits comestibles et sucrés? Constituent le<br />

principe alimentaire et médical le plus apprécié et lo<br />

plus précieux. Son bois néanmoins, a également, été de trus<br />

tempes utilisé en ébénisterie en raison de sa belle cou<br />

leur rouge, de sa dureté et de son incorruptibilité. Il en<br />

fut de même <strong>des</strong> éeorces et -<strong>des</strong> feuilles riches en tanin<br />

p.t qui pour, cette raison, fureat et sont encore empleyées


pour le tannage.<br />

Il n'est donc pas surprenant qu'aux époques lointai<br />

nes, cet arbre mo<strong>des</strong>te,<br />

à l'instar de son congénère l 'Oli<br />

vier plus tourmenté encore mais aussi utilo t,t aussi pré<br />

cieux à l'homme, est fait l'objet d'un certain culte et de<br />

commentaires se rapportant à la mythologie. Les Chrétiens<br />

&n particulier, le vénérèrent et le placèrent sous la pre-<br />

tection de Saint Georges, dont les lieux saints étaient<br />

placés à l'ambre <strong>des</strong> caroubiers. On prétend même que le<br />

caroubier parfois appelé " ARBRE DE SAINT JEAN » servit à<br />

nourrir celui -ci lorsqu5il se trouvait dans le désert<br />

Pour exprimer l'état de misère auquel était réduit l'en<br />

fant prodigue, Lu.? l'evangéliste, le représenta mendiant df-c<br />

caroubes


__ 3<br />

--<br />

était également florissante en Perse où les poètes de ce<br />

pays célébraient le vin de Caroubes, ohez les Ottomans<br />

qui durant <strong>des</strong> siècles l'utilisèrent pour la. nourriture<br />

<strong>des</strong> animaux, l'exportèrent en Russie et confectionnèrent<br />

avec son fruit une sorte de pain et un nougat spécial.<br />

Sa culture était égalment florissante dans les Iles<br />

de la Méditerranée Crientale. Les Caroubes de Chypre<br />

étaient surtout très recherchés et il en était de même de<br />

celles de Chio<br />

Les anciens Grecs et Romains comme Théophraste -<br />

(quatrième siècle avant Jésus Christ) -<br />

lien, Paul, Eugine,<br />

Eioscoride, Ga-<br />

Pline l'ancien font également mention<br />

dans leurs écrits de la culture du Caroubier,<br />

dont ils<br />

utilisaient les fruits soit à l'état frais comme laxatif<br />

soit <strong>des</strong>séchés pour resserer le ventre, soit encore dans<br />

l'Ophtalmie et il en est de même de certains savants Ara<br />

bes qui ont de plus fourni au début de notre ère <strong>des</strong> ex<br />

plications sur la culture du Caroubier en Islam.<br />

Il ne. fait aucun doute que, initialement l'espèce<br />

a existé à l'état sauvage dans le Moyen Orient et plus<br />

spécialement en Arabie et au Levant . Il est également<br />

certain que ce sont les Egyptiens qui le cultivèrent les<br />

premiers,<br />

Grèce,<br />

puis la culture fut propagée par leurs soins en<br />

en Italie et plus spécialement en Sicile. De là<br />

les Arabes l'introduisirent au Proche Orient,<br />

en Afrique<br />

du Nord, jusqu'au Sahara et au Soudan puis en Espagne. Au<br />

douzième siècle de notre ère, les Espagnols à leur tour


l'introduisirent au Mexique et aux Philippines.<br />

Dans le Pioche Orient et depuis la plus haute Anti<br />

quité, la graine de caroube elle même ©u CARAT fut adopté';<br />

comme unité de poids pour la pesée <strong>des</strong> métaux et de pier<br />

res précieuses car son poids se montre d'une stabilité<br />

suffisamment grande (205,2 a 205,5 mgrs).<br />

Frappés de la ressemblance du fruit avec les cornes<br />

de divers animaux, les Grecs donnèrent à l'arbre le nom di<br />

Corne que lui a conserA^é LINNE. CHAUMETON ajoute que Car"<br />

be signifie petite corne et silique. On voit là une analo<br />

gie et une similitude parfaites.<br />

Déjà aussi, dans l'antiquité, les Numi<strong>des</strong> empioyaie-<br />

la Caroube pour l'alimentation <strong>des</strong> animaux de valeur et<br />

d'après GSELL elle entrait également dans 1" alimentation<br />

humaine- En Algérie,<br />

les Kabyles qui ont à travers les<br />

siècles conservé les moeurs et les coutumes numi<strong>des</strong> se soï..<br />

toujours servi du fruit de Caroubier pour la préparation c,<br />

ce qu'ils appellent " La Lomina "<br />

Au Moyen Age,<br />

siècles d'histoire,<br />

malgré l'obscurantisme de nombreux<br />

l'on constate tout de même que la cul<br />

ture du Caroubier n'est pas oubliée ainsi qu'en fait foi<br />

certaines chansons de gestes ©ù il est questron du Carou<br />

bier ou arbre à sucre et du pain de caroubes qui se conson<br />

mait avec la<br />

" polenta"<br />

Un historien du temps <strong>des</strong> Croisa<strong>des</strong>,<br />

LUZIGNAN affirmait naguère ;<br />

Estienne de<br />

" Il y a en Chypre trois soi;-


.... u,<br />

_<br />

_<br />

tes de miel à savoir celui <strong>des</strong> mousches, sucres et carre te<br />

et ces mJels et du sucre tout pur, nos Cypriotes font plu<br />

sieurs confitures et en grande quantité qu'ils portent à<br />

Rome "<br />

u<br />

Le fruit du Caroubier ou méliedea carpen (<br />

agréable) ou Kératia x petites cosses, petites fèves,<br />

fruit --nie.,<br />

effet toujours fourni une sorte de miel grâce à sa haute<br />

teneur en sucre. Les Egyptiens en particulier eut de tout<br />

a êr<br />

temps retiré de la Caroube une sorte de miel qu'ils utilL<br />

salent en particulier pour confire les tamarins et les mi<br />

roboiants. Divers explorateurs ont également rapporté qu ' c<br />

Egypte on préparait avec la pulpe <strong>des</strong> caroubes une liqueu.<br />

mucilagineuse et rafraîchissante dont ou faisait un grand<br />

usage. Une telle liqueur se rapprochait beaucup<br />

d'une Mè:<br />

en provenance <strong>des</strong> gousses d'un Acacia connu sous le nom<br />

d Algarabo (caroubier)<br />

l'explorateur REID.<br />

et mentionnée dans un livre par<br />

Dès 164-7; MURATORE pharmacien à Monaco,<br />

la Société de Médecine d'Alger,<br />

adressait à<br />

une note sur diverses pré<br />

parations pharmaceutiques à base de caroubes,<br />

1° - Préparation<br />

à savoir ;<br />

par distillation et après fermenta<br />

tion convenable d'une eau de vie très agréable, sans goût<br />

mais ayant un peu l'odeur aromatique du fruit.<br />

2° - Préparation<br />

par fermentation dans une cuve en<br />

bois d'un vinaigre à odeur agréable, jaunâtre et transpare.<br />

après filtrat ion.<br />

3° - Préparation d'un sirop<br />

pectoral avec une infûsA.<br />

'


— 6<br />

—<br />

de fleurs pectorales et non susceptible de fermentation<br />

pendant les chaleurs estivales.<br />

4° - Préparation<br />

d'une pâte pectorale par addition .<br />

sirop de caroubes de gomme arabique.<br />

Le Livre de l'Agriculture d' Ibn-Al-Awam (Kitab al<br />

Felahah) nous apprend encore que l'on prépare avec la pul;<br />

de caroubes un pain selon la technique ci-après :<br />

" Suivant l'agriculture nabathéenne, on choisit une<br />

"certaine quantité de siliques de caroubes fraîches ou sè-<br />

"ches, on les brise en petits fragments,<br />

on les monde ave.<br />

"le grain. On même au résultat une certaine portion de fa-<br />

"rine d'orge oti de froment, on pétrit le tout ensemble avt<br />

"du ferment (la levure) pour la farine 5<br />

quand la fermenta-<br />

"tion s'est établie d'une façon moyenne, c'est-à-dire qu':<br />

"s'est écoulé depuis que la pâte a été pétrie un laps de<br />

"temps moyen, on effectue la cuisson sur <strong>des</strong> plaques et 1<br />

"obtient un pain qu'on mange avec de la graisse, de l'hui:<br />

ou <strong>des</strong> confitures ".<br />

De nos jours encore, les Indigènes de Tunisie font<br />

entrer dans leur alimentation, un mélange de blé et de<br />

caroubes se présentant sous forme d'une poudre grossière<br />

donnant à l'analyse :<br />

Eau ... . 730<br />

Matières grasses.. 2 90<br />

Matières azotées. .. , „ , 12 60<br />

MMtières sucrées, amylacées et congénères. 68,70<br />

Cellulose. . .... . , , .. 6,00<br />

Cendres. ... 2,00<br />

100,00


._ 7<br />

~-<br />

En Espagne l'on faisait entrer et l'on fait encore<br />

enter la pulpe de caroube dans la fabrication d'une espèc*<br />

de chocolat économique.<br />

Vers 1860, on si nala comme autre usage du fruit pré<br />

deux, une préparation résultant d'une torréfaction partie<br />

lière de la pulpe et qui constituait un succédané de café<br />

ou Karouba ou Champoreau <strong>des</strong> Malte is d'Alger qui présenta::<br />

l'inestimable avantage de posséder le goût du café, de por<br />

ter son sucre en lui et de constituer un aliment salubre c<br />

économique. Cependant, il faut bien reconnaitre que tandis<br />

que le café est un excitant, le Karouba était un tonique,<br />

Son avantage résidait surtout dans son bon marché et dans<br />

sa qualité alimentaire indiscutable.<br />

A partir de 1867, la pulpe de la caroube nommée dans<br />

les pharmacies "Siliquae dulcis" ou " fructus cératoniae"<br />

était considérée en Médecine comme un béchique de grande<br />

valeur- JOERLEN prétend avoir guéri par ce moyen <strong>des</strong> toux<br />

opiniâtres, convulsivee,<br />

et aussi bien les caroubes entrai<br />

ent elles dans la préparation du sirop diacode ainsi que<br />

dans la préparation de la décoction pectorale de la Pharma<br />

copée de V/urtenberg. Actuellement encore les Arabes se ser<br />

vent de la pulpe de caroube en guise de sucre pour la prépo<br />

ration de confitures, de sorbets, considérés comme favorab ..<br />

aux individus atteints d'affections pulmonaires chronique e<br />

Il n'est pas jusqu'au jus de caroubes vertes qui ne soit<br />

utilisé pour la <strong>des</strong>truction de verrues.


— 8 —<br />

La pulpe de caroube étant particulièrement riche en<br />

sucre (quarante pour cent environ) il n'est pas<br />

surprenan'<br />

que certains auteurs aient depuis longtemps songé à l'ex<br />

traction de ce glucide. Déjà en 1867 PROUST avait réussi<br />

dans sa tentative, mais nous n'avons aucun renseignement<br />

sur son procédé.<br />

En 1941, nos Maîtres, les Professeurs P- FOURME NT<br />

H. ROQUES, ont appliqué avec succès à Alger,<br />

la méthode d-<br />

MARGRAF a l'alcool pour l'extraction du saccharose de car'<br />

bes. D'après ces autours un tel procédé pourrait être ron<br />

industriel .<br />

Bi^n que certains anciens médecins aient déjà signa<br />

l'action efficace de la pulpe de c roubes dans les diarrh<br />

ce n'est qu'en Octobre mil neuf cont quarante ot un, aprè<br />

la guerre espagnole, que lo Professeur RAMOS do Barcelone<br />

constata que la pulpe de caroube, (dont les enfants sont<br />

très friands) provoquait chez eux, après abus, do la<br />

cons'<br />

pation et même du l'obstruction intestinale. Après une te<br />

constatation et après expérimentation clinique, le savant<br />

PEDIATRE conclut s<br />

"La caroube est un nouvel alimunt - médicament qui<br />

"donne <strong>des</strong> résultats excellents et rapi<strong>des</strong> dans le traitera-<br />

"do la diarrhée du nourrisson de plus de un an".<br />

Depuis cette date récente, la pulpe de caroube est<br />

considérée comme l'un <strong>des</strong> médicaments les meilleurs <strong>des</strong><br />

entérinas du nourrisson. Largement diffusée en Esparne, p<br />

RAMOS, ROZALENj<br />

Luis ANTON et en Suisse par P4 ROHMER et


SACREZ, LE3NE et CAYLA,<br />

elle camniunce en France et avec<br />

J. LEVESQUE à être vulgarisée avec succès (on trouve en<br />

pharmacie certaines spécialités à base de caroube comme<br />

"I' Arobon" par exemple.).<br />

Depuis plusieurs années en Angleterre, en Allemagne<br />

en Amérique du Nord, au Japon, en France,<br />

l'industrie uti<br />

lise la gomme de la graine de caroube pour l'apprêt et 1'<br />

collage <strong>des</strong> tissus, la préparation de certains gels : en<br />

raison de son pouvoir épaississant élevé, de sa transparei<br />

ce,<br />

de son élasticité et de sa facile conservation. L'on<br />

doit au Professeur LELONG et à ses collaborateurs Joseph<br />

DETROIS, A. ROS3IER, l'application de cette gomme pulvéri<br />

sée " Nestargel " au traitement de nombreux vomissements<br />

ch^z le nourrisson, selon la méthode <strong>des</strong> repas épaissis<br />

préconisée par M. GALLOIS.<br />

Signalons également que dès 1947,<br />

BADOS Gaspar et J<br />

VALLS COLOMER signalèrest en Espagne, l'action laxativo s<br />

condaire de la farine de graines de caroube tout en metta<br />

en évidence lesavantages de cette farine comme agent<br />

laxatif.


-0- PLAN<br />

HISTORIQUE .<br />

—<br />

ÇëMÏ^L?£_^t:S<br />

I'<br />

DU TRAVAIL -o~<br />

- ETUDE<br />

OTANI QUE DU CAROUBIER.<br />

Origine géographique i Taxonomie .<br />

Description du Caroubier -<br />

cation - Le<br />

biers -<br />

Multiplication<br />

fruit ou Caroube -<br />

-<br />

et plantations - Soins<br />

en Caroubes -<br />

Transplantation<br />

culturaux -<br />

Floraison<br />

ot fructif:<br />

Variétés<br />

de Cr.roi.<br />

-<br />

Forme<br />

Rendements<br />

Variétés 6.ommercialos de caroubes<br />

Conservation <strong>des</strong> caroubes -<br />

Maladies et ennemis du Caroubier -<br />

Production<br />

ot comme:<br />

CHAPITRE DEUXIEME - ETUDE HI3T0L0GIQUE_ET_CHIMIQUE_DE<br />

LA CAROUBE,<br />

Anatomie du péricarpe de la caroube -<br />

Examen microscopique de la farine do caroube -<br />

Anatomie de xa. graine - Examen<br />

la. poudre de graine - Composition<br />

graine - Recherches<br />

CHAPITRE TROISIEME -<br />

microscopique de<br />

chimique de la<br />

sur la nature du tanin du<br />

péricarpe de la caroube - Recherches<br />

de lignification du péricarpe.<br />

fSAGE_DU_CAROUBIER<br />

sur le degr<br />

Usages industriels du bois et de la gomme<br />

de raines de caroube «<br />

provoqués - Sucre<br />

Usages alimentaires do la caroube -<br />

„g<br />

et alcool de caroube.<br />

Accide.<br />

.


CONCLUSIONS<br />

— II<br />

—<br />

Usages thérapeutiques de la farine de<br />

caroube, de la gomme de graine de caroube. -


-o- CHAPITRE<br />

— 12<br />

—<br />

1 REMISE -0-<br />

:,TUDE BOTANIQUE DU CAROUBIER<br />

P-Zlifll^ Gé o g raphi q ue . -<br />

Taxonomie..-<br />

D'après GA3PARIN, le Caroubier serait<br />

orig:<br />

naire du centre de 1» Afrique. CLAPERTON l'a ronce<br />

tré dans le "Bournou" de l'autre côté du Sahara.<br />

Certains auteurs prétendent qu'il est originaire<br />

de l'Afrique Orientale, de la Côte méridionale, c<br />

la Syrie et de l'Anr.tolie, On le rencontre actuel<br />

iement soit à l'état sauvage, soit à l'état cuit:;.<br />

sur tout le littoral méditerranéen et plus spécia<br />

Iement en Syrie, en Palestine, dans les Iles do<br />

Rho<strong>des</strong>, de Chypre, de Crête, sur le littoral s;rer<br />

à Malte, en Sicile, en Italie du Sud,<br />

Espagne, au Portugal,<br />

en Corse, e<br />

sur le littoral do la Provc<br />

ce et <strong>des</strong> Alpes Maritimes, en Egypte, en Tunisie,<br />

en Al érie, au Maroc»<br />

Le Caroubier (Cerntonia Slliqua L.) est<br />

encore appelé j<br />

- en Italien s Carrubo, Gr-rrubio, Guainelln »<br />

- en anglais ; Carbobtree, John 's Bread-tree.<br />

- en allemands Johannisbrotbaum. Karobbaum.<br />

- en flamand ; Karobenboom, Jans Brood-Boom.<br />

- en espagnol; Algarrobu.<br />

- en suédois : Jchannisbro'd.


— 13<br />

—<br />

- en arabe : TikberrouM, Kharreuh.a, Ribba.<br />

C'est un arbreàppartenant à la famille <strong>des</strong><br />

Légumineuses-Césalpiniées caractérisée par <strong>des</strong><br />

fleurs plus ou moins régulières à corolle ou<br />

préfloraison imbriquée ascendante ou à corolle<br />

nulle. Le calice comporte cinq sépales libres ou<br />

plus eu moins soudées, L'androcée est à 5-10 éta-<br />

mines libres avec anthères à déhiscence apicale c<br />

longitudinale. Le gynécée ne comprend qu'un seul<br />

carpelle libre «m partiellement soudé ou réceptac<br />

Le fruit est une gousse déhiscente ou indéhiscent<br />

Les graines sont albuminées ou peu albuminées.<br />

Elles présentent un embryon droit ot deux cotylé<br />

dons plus ou moins aplatis.<br />

Los plantes appartenant à la famille <strong>des</strong> Légu<br />

mineuses-Césalpiniées sont généralement <strong>des</strong> arbre<br />

à feuilles alternes et à petites stipules caduque<br />

Les fleurs sont roses ou rougeâtres.<br />

Dans cette famille, Ceratonia Siliqua est sit-<br />

dans la Tribu <strong>des</strong> Cassiées à son tour caractérisé<br />

par <strong>des</strong> feuilles composées I -<br />

libres,<br />

pennées, <strong>des</strong> sépal<br />

<strong>des</strong> étamines à déhiscence apicale et par<br />

une corolle à pétales antérieurs non transformés<br />

en écailles» La tribu <strong>des</strong> Cassiées comprend le ge.<br />

re Ceratonia se différenciant <strong>des</strong> autres genres d-<br />

la tribu par <strong>des</strong> fleurs généralement dioîques, à<br />

pétales et par <strong>des</strong> frui'us indéhiscents.


Sépales<br />

Çeratonia Siliqua est la seule espèce appartenant à ce genre.<br />

le tableau synoptique ci-après, extrait du C®urs de Botanique de notre<br />

Maître H. ROQUES indique bien la position taxanemique du CarsàTsàâa Siliqua<br />

£ans la famille <strong>des</strong> Légumineuses Césalpiniées.<br />

TRIBUS.<br />

^Feuilles composées<br />

2 -<br />

pennées Eucésalpiniées<br />

/•<br />

z<br />

Genres<br />

) 'jEtamines à (Pétales (5 pétales: Cassia Espèce unique<br />

':<br />

\f<br />

(antérieurs ... Cassiées (<br />

feuilles ':4éhiaoenoe(nea es (§ pétale : Cerat ©nia. .C Siliqua<br />

^res \ ': (écailles<br />

ssudées<br />

,compGsées/î<br />

apicale (<br />

( 'i {Pétales<br />

':■<br />

(antérieurs<br />

(>I-pennée<br />

} "• (en écailles.. Eramériées<br />

't 'îEtamines à (ovaire libre. .Cï^iSEiétrées<br />

) ': (<br />

l<br />

(<br />

'îdéhiscence (Ovaire soudé<br />

':IsngitudlH(latéralement. .Asherstiées<br />

: nale . (<br />

(Feuilles c^mpasées 2-pennées -m I pennée Dimcrphanàrées<br />

Sépales (<br />

.Feuilles simples Rauhiniées


A t. Feuille de Caroubier »<br />

g<br />

o Fruit de Caroubier .<br />

C » Graines du fruit »


?^Ë2.ïiPii°rR<br />

— 15<br />

—<br />

^_C "roubier ;<br />

C'est un arbre sauvage ou cultivé, à feuilles<br />

persistantes ot pouvant atteindre de 7 à 20 mètre<br />

de hauteur.. Le tronc est épais et présente une<br />

écorce lisse, gris-cendré et glabre, renfermant<br />

jusqu'à 50 1o de tanin. La cîme étalée et arrondie<br />

présente un feuillage touffu. Les feuilles sont<br />

composées pari-pennées à 8-10 paires de folioles<br />

coriaces, ovalaires, légèrement ondulées sur les<br />

bords, puis parfois rougeâtres en <strong>des</strong>sous ; ehaqu<br />

foliole présente une nervure principale et <strong>des</strong> ne;<br />

vures secondaires réunies à leur extrémité par de:<br />

nervures tertiaires latérales. Lr chute <strong>des</strong> feuil<br />

les a lieu toute l'année ainsi que leur remplace<br />

ment et il on résulte que le végétal reste vert<br />

toute l'année. C'est bien à tort que PAYEN rrétenc<br />

que les folioles sont en nombre impair car la fo<br />

liole terminale avorte. Les inflorescences sont de<br />

petites grappes dressées, simples, situées sur la<br />

partie nue <strong>des</strong> tiges ou à l'aisselle d'une feuille<br />

plus longue. Elles apparaissent l'hiver on Algérie<br />

et en octobre, novembre en Méditerranée Orientale,<br />

Les fleurs sont généralement unisexuées ou<br />

polygames, petites, d'abord pourpres,<br />

et de plus ç<br />

plus blanches. Les fleurs hermaphrodites présenter.<br />

un petit calice à cinq divisions,<br />

un disque char:<br />

à cinq lobes et occupant le centre de la fleur, IC


— 16<br />

—<br />

2C étamines à longs filets et à anthères à déhis<br />

cence apicale, un ovaire stipité, non adhérent et<br />

central, surmonté d'un style simple terminé par u<br />

stigmate capité et échapcré. La-<br />

loge ovarienne pr<br />

sente un placenta supportant de nombreux ovules<br />

anatropes, transversaux ou légèrement <strong>des</strong>cendants<br />

et avec microply<br />

- le<br />

supérieur et extérieur -<br />

Les floraisons du Caroubier sont particuliè<br />

res, originales et caractéristiques : parfois l'oi<br />

constate sur le même arbre <strong>des</strong> fleurs et dos fruil<br />

mûris en même temps. Commencées en automne elles<br />

durent parfois un mois et dépendent de la région,<br />

1'-<br />

Ititude, de la situation géographique. Après<br />

fécondation commence le développement très lent âr<br />

fruit qui se développe tout l'hiver. Son développe<br />

ment est beaucoup plus rapide après le mois de Max<br />

On estime qu'il faut généralement un an pour que i<br />

fruit arrive à complète maturité.<br />

Le fruit s<br />

C'est une sorte de gousse indéhiscente, pen<br />

dante, rectiligne ou arquée, comprimée, à sutures<br />

épaisses, -<br />

relativement très grande (10<br />

20<br />

Centi<br />

mètres de longueur sur 1-3 centimètres de largeu<br />

L*épicarpe ; lisse, mince, coriace,<br />

de couleur mar<br />

ron, plus ou moins strié et plissé par la disséca-


— 17<br />

—<br />

tion dans le sens longitudinal, recouvre un méso-<br />

carpe épais, jaunâtre, plus ou moins -orge d'une<br />

pulpe sucrée. L'endocarpe, mince, parcheminé, sec<br />

jaune-verdâtre, s'avance dans l'intervalle <strong>des</strong> gr<br />

nos pour former de fausses cloisons transversales<br />

ou obliques.<br />

Les graines; attachées par un funi cul e assez<br />

long et généralement r.u nombre de 15 sont ; ovnla<br />

res, aplaties, pointues à leur extrémité hilaire,<br />

arrondies à l'autre extrémité, de coloration brun-<br />

rougeâtre, mesurent un centimètre de long<br />

et six<br />

millimètres de large. De consistance dure et corn-<br />

elles montrent en section transversale : un tégume<br />

brun-acajou, d'épaisseur uniforme, un albumen cor:<br />

très dur, incolore, aminci ^ux deux pôles de la g:<br />

ne, un embryon verdâtre,<br />

disposé selon le pr^nd a:<br />

de la section et muni de deux cotylédons aplatis e<br />

enveloppants par leur base.<br />

Variétés de Caroubiers :<br />

Cerrtonia Siliqua L. est une espèce unique<br />

dont la variété sauvage a fourni par la culture ei<br />

sous l'influence secondaire de plusieurs autres<br />

facteurs intrinsèques et extrinsèques plusieurs<br />

variétés comestibles se différenciant surtout les<br />

unes <strong>des</strong> autres par la qualité de leurs fruits.<br />

Suivant Abou'L Khair wn en compte plusieurs ;<br />

"L*Ar-dalous qui comprend deux variétés : le


— 18 —<br />

mâle qui est stérile, l'autre (le femelle) qui dci<br />

"un fruit (silique) large et long; le caroubier<br />

"lisse"; celui dit "queue de r-t"; le c-roubior d<br />

"Syrie", dont les siliqucs (fruits)<br />

sont courtes -<br />

"arrondies; lo "Casseficicr" (Cassia fistula,Lin)<br />

"et le caroubier de montagne"<br />

"Le caroubier mftle<br />

"s'appelle "Macho" dans l'idiome castillan et "Ju;<br />

en val enci en ; le femelle "<br />

ie mot " garrobier ou caroubier ",<br />

Alg arabe " d'où est v-<br />

" On nous a p-rlé d'une variété de caroubier<br />

"extrêmement remarquable qui existerait à Blidah.<br />

"depuis les temps les plus reculés. Les Maures,<br />

"nous dit-on, avaient grand soin de les propager <<br />

"moyen de greffe. Aussi avaient-ils obtenu <strong>des</strong> vaï<br />

"tés que nous ne connaissons pns aujourd'hui. JAU-<br />

"BERT de PASSA dit, en effet,<br />

qu'il serait encore<br />

"possible de les multiplier par le semis ou p^r lr<br />

"greffe"<br />

A l'article Kharouba, le dictionnr ire Arabe-Ir<br />

de FREYTAG,<br />

parle du caroubier comme portrnt <strong>des</strong><br />

fruits semblables à <strong>des</strong> citrons,<br />

" Arbor campestr?<br />

et spinosa fructus ferons similes malo citrio"<br />

Une autre espèce qu'il appelle "specis syriac<br />

le caroubier de Syrie, porte selon le même auteur f<br />

<strong>des</strong> fruits semblables aux concombres, ils sont, à<br />

ce qu'il dit fort épais et contiennent une substav<br />

douce et farineuse "iîsdem est succus dulois et


— 19<br />

farina " .<br />

—<br />

Dans une tulle nomenclature, aussi confuse qu<br />

le plus souvent erronée, l'on constate que la <strong>des</strong><br />

cription <strong>des</strong> différentes espèces de variétés deçà<br />

roubiers fut le résultat d'erreurs de traductions<br />

et la tendance marquée <strong>des</strong> anciens, d'appeler p-r<br />

un même nom <strong>des</strong> espèces différentes certes, mais<br />

ayant <strong>des</strong> propriétés similaires. C'est ainsi que<br />

DI03C0RIDE désignait par une même appellation tout<br />

les plantes aromatiques, et il en était de même<br />

pour les plantes médicinales ou à pcisons.<br />

THEOPHR'STE lui aussi, faisait rentrer dans<br />

l'appellation unique de " Lotus " un arand nombre<br />

de plantes dont les fruits présentaient une<br />

certa-<br />

ressemblance et dont les propriétés étaient jugée<br />

analogues et les meilleures (lôstos =<br />

excellent ) -<br />

meilleur,<br />

C'est ainsi que le fruit arrondi du Paliurus<br />

et celui allongé du Caroubier furent dési nés pr r<br />

la même appellation de Lotus en raison <strong>des</strong> proprie<br />

tés alimentaires similaires et que le poète divin<br />

HOMERE (divus Homérus) appela aussi bien Lotus le<br />

Mélilct (de méli : miel et de lotus) parce que le,<br />

chevaux en étaient très friands. Et c'est ainsi<br />

également que par extension à certaines propriétés:<br />

communes on a pu voir dans le Lotus les plantes le<br />

plus diverses, telles que : Lu Plaqueminier (Dios-


— 20<br />

—<br />

pyros Lotus) le Laurier-rose, le Santal rouge, le<br />

Gaïac, le Lentisque pist.-chier, l'Alisier, le Mi<br />

cocoulier, la Canne à sucre, le Jujubier, l'Acmt<br />

divers Acacias, le Nymphéa Lotus, le Nelumbium sp<br />

ciosum, le Nymphéa coerulea etc<br />

les Arabes, héritiers les plus directs <strong>des</strong> ci<br />

vilisaticns antiques ont encore de nos jours cens.<br />

vé de telles pratiques et, avec une tendance inné<br />

à improviser <strong>des</strong> nomenclatures ne tenant compte qi<br />

d'un caractère spécieux commun, appellent par oxer<br />

pie "Zatter" tous les Thyms, les Origans et plus<br />

spécialement toutes les Labiées renfermant du Thyr<br />

Il va<br />

de soi, que de telles classifications,<br />

prêtent à <strong>des</strong> confusions et à de fausses interpré<br />

tations concernant le nom d'un grand nombre d'esp.<br />

ces et même de variétés. Le C- roubier n'a pas<br />

échappé à un tel mode de nomenclature fantaisiste<br />

et cahotique. La synonimie de ce végétal se rappoa<br />

le plus souvent à <strong>des</strong> plantes étrangères, jadis c<br />

Multiplication ;<br />

loguées comme lui, dans l'unique famille <strong>des</strong> Loti<br />

Il existe une multiplication naturelle p^r<br />

graines tombant sur le sol et germant en six mois<br />

Le boeuf est l'a ent propa. ->teur le plus évident<br />

les graines de caroubes non brisées par la denture<br />

de l'animal ne sont pas digérées par les sucs digi<br />

tifs à cause de leurs téguments résistants. Rejeté


- 21<br />

—<br />

sans altération marquée par les excréments, ayant<br />

seulemnt gonflées, elles germent lorsqu'elles ren<br />

contrent sur le sol une humidité suffise nte. S^lon<br />

GA3PARIN, <strong>des</strong> Caroubiers d'un an acquièrent trois .<br />

quatre mètres de hauteur ot une circonférence de<br />

22 centimètres. Cependant MOLL et de nombreux s-ya<br />

font au Caroubier le reproche de croître avec une<br />

grande lenteur et ils ajoutent que les graines se<br />

mées ne permettent pas de jouir de son ombre ni de<br />

son fruit.<br />

Il existe aussi bien une propagation par voie ;<br />

s^-mis. Selon GASPARIN cette opération s'effectue r-<br />

printemps favorables» Pour diminuer le temps degori<br />

nation,<br />

c'est-à-dire pour gagner 6 mois de végétât:<br />

et assurer un pourcentage de germination élevé (80<br />

à 90 v'), on projette les graines dfi caroubes dans <<br />

l'eau à ébullitien et pendant 2 à 3 minutes puis o:«<br />

laisse macérer les graines dans l'eau pendant deux<br />

trois jeurs. On peutp.us simplement, mais avec <strong>des</strong><br />

résultats moins marqués, placer les graines dans d'<br />

l'eau pendant 3 ou 4 jours en changeant l'eau tous<br />

les jours.<br />

Quoiqu'il en soit, les graines gonflent et su<br />

bissent une véritable stratification faverable à 1<br />

germination. On sème alors en lignes sur terrain<br />

copieusement arrosé et si la chaleur est suffisant-<br />

la, germination se manifeste en 8 à 9 jours.<br />

P.* rfV


— 22<br />

—<br />

on sème en pots ou dans <strong>des</strong> baquets et l'on recou<br />

vre constamment avec une légère -couche de terre.<br />

Souvent, après germination,<br />

on éclairai afin cl'av<br />

<strong>des</strong> sujets bien constitués. Le deuxième temps<br />

consiste en un repiquage, mais la racine pivotant,<br />

du jeune caroubier étant fréquemment un obstacle -<br />

repiquage en pépinière, on a recours à divers pr&<br />

cédés particuliers.<br />

En Italie et d'après AMICO (C-rrubo ; Cultiva<br />

Razionalmente) on opère de la façon suivante ; on<br />

enterre un baquet sans fond et d'une hauteur do50<br />

centimètres,<br />

de façon que quelques centimètres se-<br />

Iement émergent du sol. Au fond du baquet on place<br />

<strong>des</strong> pierres et <strong>des</strong> cailloux que l'on recouvre de<br />

sable. En Janvier, l'on garnit de terre et de fum:<br />

<strong>des</strong> tronçons de roseaux ayant I mètre de long et<br />

centimètres de diamètre. Dans chaque roseau on de-<br />

pose 1-2 graines préalablement stratifiées. Les re<br />

seaux sent ensuite groupés en faisceaux de 25 à 3é<br />

éléments puis placés d-ns le baquet. Des arros-got<br />

en pluie très fine provoquent la germination <strong>des</strong><br />

graines et l'on ne laisse qu'une seule plantule<br />

dans chaque roseau (la plus vigoureuse) Au mois i<br />

Décembre de l'année suivante, on transplante les<br />

jeunes sujets avec leurs roseaux pourris et ainsi<br />

le plant se développe-t-il sans traumatisme fâcher<br />

et sans mauvaises herbes. Ainsi donc, grâce à ce<br />


— 23<br />

—<br />

procédé de protection, le système radiculaire du<br />

caroubier particulièrement délicat, ne souffre pn;<br />

et la reprise est parfaite.<br />

D'après les auteurs italiens, le meilleur<br />

procédé serait le semis direct sur place ainsi qu<br />

en le pratique dans l'île de Chypre de la fa.çon &<br />

vante : Des trous de I mètre de largeur sont prat<br />

qués en automne. On en couvre le fond de cailloux<br />

et de brindilles sèches puis par <strong>des</strong>sus l'on versi<br />

de la terre fine ou du terreau. Dans chaque trou<br />

a.insi préparé, on sème plusieurs graines préalable<br />

ment trempées dans de l'eau pendant 8-10 jours,<br />

lorsqu'il s'agit uniquement de semis de printemps<br />

Pour obtenir d'excellents résultats, on a. tf<br />

intérêt à sélectionner les graines en choisissant<br />

celles <strong>des</strong> arbres les plus vigoureux, à grands rer<br />

déments,<br />

jours,<br />

à fruits tardifs ot de la dernière récoli<br />

Lr. durée de germination est d'environ 20<br />

mais souvent d'une durée plus prolongée.<br />

Deux mois après, on ne laisse qu'un seul plant pa:<br />

trou, que l'on protège d'une trop<br />

grande insolatie<br />

par 4 gran<strong>des</strong> pierres d'ailleurs enlevées à l'au<br />

tomne .<br />

En Californie et dans 1 ' Arizona, les graine:<br />

après la réRolte <strong>des</strong> fruits sont mises en str"tif:<br />

cation dans du sable humide. Elles sont ensuite<br />

semées sur planches minutieusement préparées puis


— 24<br />

—<br />

recouvertes d'une légère couche de sable; ot de. t.<br />

rcr.u. Lorsque les jeunes plantules ont cl.ii7 feuil<br />

on les repique e-n pots. On effectue ultériouromor<br />

un second repiquage en coffre ou en caisse dr ns ^<br />

terre meubla, fine et humide. Les jeunes plants ?<br />

ensuite disposés on pépinière pendant 5-6 ne<br />

puis mis définitivement en place la 6ème ■-nnco r-r<br />

le semis.<br />

En Californie et dans 1 "'Arizona, on estime<br />

généralement que la multiplication du Caroubier i<br />

semis est le procédé de choix car l'on estime egue<br />

les arbres ainsi obtenus sont plus rustiques, pli<br />

sains et plus vivaces. Cependant,<br />

(The carob in California)<br />

d'agrès CCRDIT<br />

l'inconvénient d'un te]<br />

procédé réside dans le fait que les arbres ainsi<br />

obtenus sont rAlos et par conséquent<br />

improductifs'<br />

Une telle méthode exige donc ensuite la greffe pc<br />

l'obtention de pieds femelles c'est-à-dire- à fruj<br />

Le mode de multiplication végétative p^r-ba<br />

turago exige pour sa réussite <strong>des</strong> soins minutieux<br />

une température du sol très élevée. C'est la rris<br />

pour laquelle, les Américains ne l'utilisent pas.<br />

P: r contre en Italie la multiplication par boutui<br />

se pratique couramment pour le motif que la boute<br />

se développe rapidement et qu'il est possible de<br />

greffer la 2ème année et de mettre en place R 3&<br />

année, L'opération exige <strong>des</strong> bouturas prises sur


— 25<br />

—<br />

rameaux gla.bros et de vigueur moyenne.<br />

semis et n!<br />

Le Caroubier se reproduisant fidèlement pa:<br />

exigeant pas la fixation de La variété<br />

par greffage, une telle méthode n'est utilisée qr<br />

pour le greffage <strong>des</strong> plants mâles par <strong>des</strong> greffée<br />

de plans femelles. Si les greffes en fente et à<br />

l'angifisc sont rarement utilisées, par contre 1'<br />

cussonnage avec oeil de printemps est couramment<br />

adopté et sur sujets de 2 ans.<br />

Les Arables ont de tout temps attaché une<br />

grande importance à la propagation du Caroubier -<br />

Voici d'après ABOU'L KBRIR la manière de le propa<br />

ger en usage chez les Maures §<br />

" On choisit pour le planter, parmi les terra<br />

de plaine ce qui se rapproche de la terre de mont<br />

"gne (pour la condition).. Il réussit bien dans le<br />

"terres de bonne qualité ot grasses. On en replan<br />

"les drageons tout enracinés ou bien marcottés pa.<br />

"recouchage,<br />

pour les obtenir avec les racines av<br />

"de les replanter- On propage encore le Caroubier<br />

"de noyau (il s'agit <strong>des</strong> graines) dans la. terre d<br />

"montagne mêlée de sable et de fumier vieux dans<br />

"proportion d'un tiers de chaque chose; avec ce l<br />

"lange on recouvre le semis d'une couche de l'é-<br />

"paisseur d'un doigt,<br />

et l'on donne <strong>des</strong> arrosemen<br />

"modérés. Au bout de deux ans on replante le jeur.<br />

"plant en janvier eu en février dans <strong>des</strong> fosses d


— 26<br />

--<br />

quatre palmes (Om92I) à peu près mi profondeur<br />

on laisse entre chaque pied environ 20 coudées<br />

de distance" .<br />

Transplantation t<br />

La transplantation du Caroubier relève<br />

<strong>des</strong> règles générales concernant les arbres à<br />

feuilles persistantes et de règles particuliè<br />

res à cet arbre .<br />

En principe, la. transplantation ne doit pas<br />

s'effectuer en hiver mais bien du printemps<br />

jusqu'à l'automne -alors que la. sève circule dans<br />

toutes ses parties. Il s'agit d'une loi immuable<br />

et que VIRGILE semble partager lorsqu'il s'agit<br />

de la vigne et <strong>des</strong> arbres en général.<br />

" Tu n'iras pas non plus, quand le froid<br />

la resserre,"<br />

Confier vainement tes vignes à la terre,<br />

Alors son suc oisif glacé dans ses canaux ,<br />

Refuse de nourrir les jeunes arbrisseaux.<br />

Avec plus de succès les vignes sont plantées<br />

Soit, lorsque déployant ses ailes argentées,<br />

L'ennemi <strong>des</strong> serpents vient après les frimas,<br />

Retrouver les beaux jours dans nos riants<br />

Soit lcrsque le soleil,<br />

climats;<br />

sur son char plus rapide<br />

De l'été vers l'hiver conduit l'automne humide".<br />

( Georgiques ) .<br />

PLINE et tous les agronomes latins profes-


27 —<br />

sent à l'égard de la transplantation <strong>des</strong> arbres,<br />

les mêmes doctrines. COLUMELLE nous dit par<br />

exemple à propos du Caroubier %<br />

" Plantez le carrougier (caroubier) que<br />

quelques personnes appellent Kération, pendant<br />

l'automne,<br />

graecam,<br />

cum"<br />

avant le solstice d'hiver "Siliquam<br />

quam quidam Kération vocant et Persi-<br />

(fie pêcher) ante bruman per cutumnum serito"<br />

Et il en est de même du témoignage <strong>des</strong> agro<br />

nomes arabes lorsqu'ils recommandent les planta<br />

tions automnales eu printanières et jamais ©el<br />

les exécutées en hiver (Livre de 1' Agriculture<br />

d '<br />

IBN -<br />

AL<br />

- A7/AM ) „<br />

Alphonse KARR,<br />

romancier de talent et horti<br />

culteur de grande classe dans son livre î<br />

voyage hors de mon jardin " avance lui aussi<br />

" Uîl<br />

que si on ne tient pas compte de ce prinoipe :<br />

"Les racines mises en terre au moment où les<br />

froids de l'hiver s'unissent aux pluies pour en<br />

empêcher le développement, les jeunes plants<br />

"commencent bientôt à se détériorer et même à<br />

"pourrir; le chevelu (radicelles)<br />

qui ne se dé<br />

veloppe que par le secours de la. sève, ne four-<br />

"ni seyant plus alors à cause de la rigueur de la<br />

"saison les sucs nécessaires à la nutrition du<br />

"végétal, celui-ci ne fera que périr, jusqu'à ce<br />

"qu'il meure sous cette influence pernicieuse".<br />

i


— 28<br />

—<br />

" C'est d©nc à l'époque où toute la natu-<br />

're semble se réveiller et donner aux arbre s la<br />

'force de cnercher eux-mêmes dans le sein de la<br />

'terre la nourriture qui leur est propre, qu'il<br />

'conviendra de faire les plantations d'arbres<br />

'à feuilles persistantes. Cette pratique s'ap-<br />

'plique surtout au C*--roubier" .<br />

" Les arbres à feuilles persistantes plus<br />

'encore que les arbres à feuilles caduques<br />

'exigent l'application d'une telle règle car<br />

'la conservation de leurs feuilles nécessite<br />

'une alimentation incessante qui ne peut avoir<br />

'lieu en hiver quand la terre est froide et hu-<br />

'mide;<br />

celle-ci ne pouvant produire une végéta-<br />

'tion immédiate, l'alimentation est suspendue,<br />

'et l'eau séveuse contenue dans les feuilles se<br />

'perd sans cesse. Les vents du Nord achèvent en<br />

suite le <strong>des</strong>sèchement complet de l'arbre nouvel<br />

lement planté"<br />

„<br />

" La France agricole " (1er Mars I86J)<br />

donne les mêmes conseils et fixe d'avril à sep<br />

tembre la période la plus favorable pour la<br />

transplantation. Cependant une telle période<br />

peut être devancée et en Algérie par exemple,<br />

eu le printemps se déclare dès le mois de fé<br />

vrier,<br />

on peut commencer à planter dès cette<br />

époque de l'année et jusqu'en novembre.


-._ 29<br />

—<br />

D'après MCL1, l'époque la plus favorable est<br />

l'automne et plus le terrain est sec plus il faut<br />

se hâter -<br />

Lp composition de la terre et Certaines rè<br />

gles de transpL ntation sont é' alement <strong>des</strong> fac<br />

teurs importants de réussite -<br />

livre s<br />

i*. co sujet, VIRGILE nous dit drns son 2èmo<br />

"Tes ceps sont-ils plantés ? Il faut couvrir de<br />

terre<br />

_<br />

Engraisser de fumier, le lit qui les resserre:<br />

Lu, que la pierre ponce aux conduits spongieux,<br />

Que l'écaillé poreuse enfouie avec eux,<br />

1- issent pénétrer l'air dans leurs couches<br />

fécon<strong>des</strong>,<br />

Et du ciel orageux interceptent les on<strong>des</strong>,<br />

J'ai vu de s vignerons du ciel favorisés,<br />

Couvrir leurs ceps de pierre eu de vases brisés;<br />

Ainsi du chien brillant ils évitent l'haleine;<br />

Ainsi la froide H y de inonde en vain la plaine."<br />

(Georgiques) „<br />

SIVriDIER lui aussi recommande une prépara<br />

tion adéquate du sol et il recommande la prati<br />

que de trous ou de fosses dans lesquels on dis<br />

pose <strong>des</strong> couches alternantes de pierre et de ter<br />

re meuble très légèrement imprégnée de fumier -<br />

Les dimensions <strong>des</strong> fosses <strong>des</strong>tinées à recevoir<br />

les sujets à transrlanter sent également impor<br />

tantes et il recommande les dimensions do un


30 —<br />

mètre et demi de profondeur et de largeur suivant<br />

la direction <strong>des</strong> eaux. Plus la terre est compac<br />

te et moins la couche d'humus est épaisse, plus<br />

il est nécessaire de donner de l'étandue aux<br />

fosses et aux trous, car la bonne réussite d'une<br />

transplantation dépend presque toujours de la<br />

facilité qu'ont les racines naissantes à s'atta<br />

cher au nouveau sol. Il faut également pour une<br />

bonne réussite que la terre ne se lie pas e-n pâ<br />

te et que par conséquent elle se laisse facile<br />

ment pénétrer par l'air. Il est de ce fait né<br />

cessaire de procéder à <strong>des</strong> binages alternés avec<br />

<strong>des</strong> arrodages au moins pendant les premières<br />

années de la transplantation. Des arrodages non<br />

accompagnés de binages forment une croûte épais<br />

se empêchant l'accès de l'air et de ce fait ar<br />

rêtent le développement normal <strong>des</strong> radicelles.<br />

J^UBERT de PASSA recommande en outre, de<br />

longues pailles, <strong>des</strong> mousses, même <strong>des</strong> tuiles<br />

ou <strong>des</strong> pierres plates, étendues au pied <strong>des</strong> ar<br />

bres replantés, qui entretiennent .une<br />

suffisante, contribuant ainsi beaucoup<br />

humidité<br />

à la re<br />

prise de s racines, à leur développement Le mê<br />

me auteur préconise égelement l'habillage avec<br />

du chaume pendant un an pour les protéger <strong>des</strong><br />

intempéries et il en est de même de GA3PARIN<br />

qui recommande de recouvrir les plants à l'on-


31 —<br />

trée de l'hiver pour ne les découvrir qu'au<br />

printemps suivant pour éviter les gelées blan<br />

ches .<br />

Il est en outre recommandé de ne pas couper<br />

la tête <strong>des</strong> Caroubiers mis en terre et de ne<br />

supprimer que quelques branches, car les jeunes<br />

rameaux et le feuillage sont uriles pour la vé<br />

gétation <strong>des</strong> racines. On doit aussi bien veil<br />

ler à ce que l'arbre transplanté ne soit pas<br />

plus enfoncé dans la. terre qu'il ne l'était<br />

aA*ant la transplantation/<br />

3IVADIER recommande en outre mais avec moins<br />

d'insistance, 1 ' emM de plants en provenance<br />

de montagnes ou de terrains ingrats lorsque le<br />

trons a déjà acquis une certaine grosseur et<br />

que l'arbre -a plus de 3 ou 4 ans et ce, pour<br />

éviter un changement trop<br />

ciable à la. reprise .<br />

brusque très préjudi<br />

En principe, il faut que les arbres à trans<br />

planter aient végètes dams un sol inférieur en<br />

qualité à celui qui doit les recevoir définiti<br />

vement .<br />

Avec de telles précautions, le Caroubier<br />

est loin d'être rebelle à In transplantation si<br />

les conditions ci-après sont toutefois satisfai<br />

tes.<br />

1° - SOL<br />

- Le Caroubier réussit surtout


32 —<br />

dans <strong>des</strong> terrains profonds, perméables, riches<br />

en chaux. Il redoute les terrains compacts et<br />

humi<strong>des</strong>. Il suppute bien les terrains renfer<br />

mant jusqu'à 3'7o de chlorure de sodium, <strong>des</strong> ter<br />

rains caillouteux, ari<strong>des</strong>, <strong>des</strong> versants du Midi<br />

à condition que leur pourcentage en calcaire<br />

soit clelzré,<br />

2° - CLIMAT<br />

s Les conditions idéales sont<br />

Celles du climat méditerranéen lequel présente<br />

les indices suivants : hiver doux avec en Jan<br />

vier une température moyenne de 4° Centigra<strong>des</strong><br />

et <strong>des</strong> gelées faibles et rares; pluies surtout<br />

abondantes en automne avec air faiblement humide<br />

étés chauds, prolongés, secs, avec une tempéra<br />

ture moyenne de 24°<br />

centigra<strong>des</strong>.<br />

Le Caroubier néanmoins supporte aisément<br />

<strong>des</strong> conditions climatiques moins favorables et<br />

beaucoup<br />

plus ru<strong>des</strong>. C'est ainsi que sur le lit<br />

toral Nord do la Méditerranée il supporte <strong>des</strong><br />

températures de -<br />

II0 à condition qu'ellea soient<br />

de courte durée. Cependant les températures in<br />

férieures à 7° doivent être considérées comme<br />

critiques pour le végétal. Il est permis de pen<br />

ser que la limite septentrionale de la culture<br />

du Caroubier en France métropolitaine peut être<br />

sensiblement déplacée au Nord ainsi qu'au voi<br />

sinage immédiat du littoral de la Méditerranée.


— 33 —<br />

Les conditions climatiques de la Provence, de<br />

la Corse, de la Côte d'Azur,<br />

du B°s Languedoc<br />

et du Roussillon conviennent au Caroubier dans<br />

les endroits abrités. On peut en dire autant<br />

pour l'Italie septentrionale, les Côtes Dalma.tes<br />

le littoral de la Mer/ Egée et de la Mer de-<br />

Marmara. En Transca-ucasie les premiers essais<br />

de culture datent de 1888,<br />

aussi bien sur le<br />

littoral de la Mer Noire (Région de Batoum et<br />

Soukoulin)<br />

que sur le littoral de la Mer Cas<br />

pienne où les arbres ne souffrent pas <strong>des</strong> ri<br />

gueurs de l 'hiver -<br />

En Algérie, depuis une vingtaine d'années<br />

et sous l'impulsion d'une propagande officielle,<br />

les cultures du caroubier ont pris une assez<br />

grande extension dans le Département de Constan-<br />

tine (région de Bougie) (Vallée de la Soumamne)<br />

dans le Département d'Oran (Nemours, N-'droma)<br />

dans le Département d' Alger ( Sahel,<br />

D-ahra. ) .<br />

3° - EXPOSITION<br />

Mitidja et<br />

\ Uneexposition aérée et<br />

abritée <strong>des</strong> vents du Nord est indispensable .Le<br />

Caroubier réussit en plaine et sur les coteaux.<br />

Dans l'île de Chypre (plaine de Messaria) et en<br />

Syrie les plus belles cultures se trouvent en<br />

plaines. En Grèce (Pyrgos), en Espagne,<br />

en Sici<br />

le (Castelvetrano, Syracuse) les plus belles


— 34<br />

--<br />

plantations sont en coteaux .<br />

Formes et plantations ;<br />

C'est exclusivement les formes libres de<br />

plein vent qui sont possibles pour le Caroubier-<br />

La vigueur extrême de l'arbre exclue toute ten<br />

tative de le conduire autrement. Du reste, il<br />

ne supporte pas la taille. Il peut être soit un<br />

arbre isolé près <strong>des</strong> habitations soit en aligne<br />

ment comme brise vent dans les vergers d'oran<br />

gers ou de pêchers par exemple, soit en routes<br />

fruitières ou comme arbre d'allées, soit en ver<br />

gers comme plantation homogène ainsi qu'on le<br />

rencontre plus spécialement dans les pays pro<br />

ducteurs de caroubes (Chypre, Sicile, Espagne,<br />

Algérie etc...).<br />

En Sicile de tels vergers portent l'appel<br />

lation de " Carrubcto "- Le Caroubier pousse ra<br />

pidement et donne un arbre vigoureux, bien char<br />

penté et ramifié en parasol. Sa tige a. tendance<br />

à se développer en tire-bouchon et pour l'obte<br />

nir droite, robuste et haute, le tut curage <strong>des</strong><br />

jeunes sujets est une nécessité.<br />

Quel que soit le mode de plantation, le Ca<br />

roubier exige un grand espacement car l'arbre<br />

est fréquemment d'une vigueur extrême, parfois


—<br />

35 —<br />

En terrain pauvre et sec, il est recommandé de<br />

planter à 10m sur IOm soit cent sujets à l'hec<br />

tare,<br />

ou à I2m sur I2m soit 70 sujets à l'hec<br />

tare- Pour un terrain moyen on adopte la dis<br />

tance de 15 m sur I5m soit quarante quatre pieds<br />

à l'hectare: (écartement courant).<br />

En Californie et dans 1 'Arizona, les dis<br />

tances adoptées sont beaucoup plus gran<strong>des</strong> ries<br />

rangées de caroubiers plantées à 20m de distan<br />

ce sont espacées de 50m. Il en est de môme à<br />

Chypre dans la. plaine du "Messaria" où les ca<br />

roubiers sont plantés à 20m sur 20m soit 25<br />

arbres à l'hectare.<br />

On dispose les caroubiers " en carré " pour<br />

les plantations en plaine et en" quinconce" pour<br />

les plantations en coteaux et en pente. Sur les<br />

pentes donnant au Sud, les arbres sont plus<br />

prospères que sur les versants car le dévelop<br />

pement est irrégulier et dépend de 1 ' orientât j 01.<br />

(du côté du midi il se développe plus de bran<br />

ches et elles sont plus vigoureuses) „<br />

Les jeunes sujets mis en place, poussent<br />

les premières années, en touffes produisant sur<br />

tout <strong>des</strong> branches latérales. On ne les touche<br />

pas pendant 4 ou 5 ans. Après la cinquième an<br />

née on pratique la taille de formation consis<br />

tant en la suppression de toutes les branchée


— 36<br />

—<br />

latérales de la base du pied ainsi que les re<br />

pousses du pied. L'année suivante on supprime<br />

une fois de plus les repousses et toutes les<br />

ramifications de la tige. Vers 7-8 ans l'ar<br />

bre doit avoir au minimum 2 mètres de hauteur<br />

et dès lors il est apte au greffage (surgref<br />

fage) .<br />

Dans certaines contrées (Espagne, Cyrénai-<br />

que) au lieu d'une tige &n fait se développer<br />

2-3 tiges et plus et l'arbre a ainsi la forme<br />

en touffe. Mais un tel mode de développement<br />

n'est pas à recommander car le développement de<br />

l'arbre -<br />

touffe<br />

est insuffisant et il est de<br />

plus sujet à la maladie du chancre.<br />

Soins culturaux :<br />

Ils se bornent à l'entretien du sol de la<br />

plantation qui doit être constamment propre et<br />

meuble. Dans de nombreux pays on travaille le<br />

sol deux fois par r.n, parfois même on pratique<br />

uniquement une cuvette faite autour de l'arbre<br />

sur un diamètre de 2-3 mètres. Dans l'île de<br />

Chypre, en Californie, dans 1' Arizona le sol<br />

est toujours en jachère trav-aillée. Il est bien<br />

évident qu'un état meuble du sol toute l'année<br />

fournit un rendement plus régulier et plus<br />

abondant ,<br />

Dans les jeunes plantations l'on pratique


—<br />

37 —<br />

parfois et sans dommages évidents <strong>des</strong> cultures<br />

intercalaires de céréales, de légumineuses; et<br />

si les espaces intercalaires sont suffisants<br />

l'on pratique aussi bien <strong>des</strong> cultures d' arbres<br />

fruitiers ; amandiers, pêchers, pistachiers c-tc<br />

Greffage (Surgreffage) :<br />

Le greffage le plus courant est l'écuson-<br />

nage que l'on pratique au mois de mai à l'oeil<br />

poussant;<br />

néanmoins sur les coteaux cette opé<br />

ration se fait plus tardivement (Juin on Sicile)<br />

Généralement on met en pla.ee 2 à 4 écussons.<br />

Les yeux doivent être récoltés sur bois de l'an<br />

née. La première année l'écusson pousse lente<br />

ment. A 12 ans les ambres sont en produ-' M on.<br />

Rendements en Caroubes :<br />

Le rendement du Caroubier est périodique<br />

et généralement il porte de s fruits tous les<br />

deux ans. Cependant lorsque les plantations<br />

sont bien conduites et bien entretenues comms<br />

par exemple à Chypre, en Sicile,<br />

et aux Etats Unis,<br />

en S^rdaignc<br />

il est possible d'obtenir <strong>des</strong><br />

récoltes annuelles. Le rendement varie beau<br />

coup avec l'âge/ de l'arbre. Les jeunes arbres<br />

ne produisent guère avant 5-6 ans (4 à 5 kgs<br />

de fruits). Vers la 20 ème année, il donne<br />

jusqu'à 40 kgs de gousses et ensuite son ren<br />

dement peut aller jusqu'à 300 kilss. Dans l'î-


— 38<br />

—<br />

le de Chypre et vers 70 ans il fournit jusqu'à<br />

400 kilos dd fruits. En Californie le rendement<br />

d' arbres de 30 ans escille entre 75<br />

et 200 kgs<br />

D'après T/JÛARl (Trattat.a dl Piub t i r-oltura.) vers<br />

la 80ème année- Je- ^.•:rubicr est en pleine pro<br />

duction et ravs la IOOème année le rendement<br />

atteint son maximum.<br />

Selon le même auteur, la production peut<br />

i=> ' établir comme suit s<br />

-- Production selon l'âge de l'arbre —<br />

t, .-,-, „r 0 + ^ sMaximum Fort<br />

s Faible en sMcyenne en s Sta-; en ;<br />

procression:ble % r progression:<br />

- c *-<br />

; progressions<br />

1 I à 19 ans s 20 à 39 ans; 40 s 70 à ; 101 à :<br />

: : s à : 100 : I50 %\<br />

% ; : 70 s ans ; ans :<br />

; i i ans ; ; ;<br />

s Années s Années ; An-;Années;Années ;<br />

% s o lJ.t^ OS» q •<br />

D-°ns les plantations italiennes la récolte<br />

est très variable et varie de quelques kilos à<br />

1.500 Kilos par pied.<br />

Rétvlto <strong>des</strong> Caroubes ;<br />

te<br />

La cueillette <strong>des</strong> caroubes a lieu à complè<br />

maturité par g".ul'"gû et bien souvent on les<br />

laisse tomber d'elles mêmes sur le sol. En Al<br />

gérie,<br />

cette récolte se pratique durant les mois<br />

d'août et de Septembre. Les fruits une fois<br />

cueillis ou ramassés doivent être entreposés<br />

dans un grenier très bien aéré pour le séchage


-.ei<br />

_„<br />

et pour éviter un noircissement préjudiciable.<br />

Mises en tas de deux à trois mètres de hauteur,<br />

les caroubes doivent être de temps en temps<br />

aérées à la pelle (pollet"ge)<br />

et après un sécha<br />

ge de quelques mois, elles sont mises en s.-es<br />

pour la vente et l'exportation.<br />

Variétés commerciales <strong>des</strong> Caroubes :<br />

Le fruit du caroubier uu caroube, appelé<br />

encore par les allemands et les belges " lain<br />

de Saint Jean " présente <strong>des</strong> variétés commer<br />

ciales non précises puisque provenant d'une es<br />

pèce unique. Cependant en Espagne,<br />

on distin<br />

guait autrefois les variétés commerciales sui<br />

vantes s<br />

I0'<br />

Lv. caroube noire, large de 3 centimètres<br />

et longue de 15 à 20 centimètres,<br />

35<br />

2° La caroube rouge,<br />

centimètres de longueur.<br />

3° ^r- méléna, courte et large,<br />

plus large et atteignant<br />

moins abondan<br />

te qini 1:: précédente nais plus succulente, plus<br />

agréable et plus recherchée.<br />

En Italie, les variétés greffées ( les<br />

ne Illeures) sont dénommées " Sucherino ,<br />

no, Fémilino " .<br />

Lipria-<br />

En Espagne ; la variété commune est dénom<br />

mée " Matalofan " et la variété greffée "Rocha"<br />

A Chypre, la variété commune est dénommée


40 —<br />

"Xontourn " et<br />

greffée "<br />

"<br />

Tcmpliotike "<br />

Apcstolitike " et la variété<br />

.<br />

En Algérie, les variétés communes sont dé<br />

signées du nom arabe " Tikicla " et les varié<br />

tés greffées "<br />

Meleken ".<br />

D'un point de vue général, il apparaît que<br />

l'on puisse considérer au moins deux variétés<br />

commerciales ; les caroubes sauvages de quali<br />

té médiocre parce que pauvres en sucre et ri<br />

ches en tanin et les caroubes d'arbres greffés<br />

de qualité supérieure, parce que riches en su<br />

cre et pauvres en tanin.<br />

Conservation <strong>des</strong> caroubes :<br />

En raison de leur richesse en gluci<strong>des</strong> et<br />

tout spécialement en sucres, les caroubes cons<br />

tituent un excellent milieu de culture pour<br />

diverses moisissures et pour certaines levures<br />

susceptibles d'en provoquer la fermentation,<br />

lorsqu'elles sont trop humi<strong>des</strong> et par consé<br />

quent mal séchées.<br />

Une altération assez fréquente dénommée<br />

" teigne de la caroube " est due à la larve<br />

d'un microlépidoppère , petit ver rose de I<br />

centimètre à I centimètre et demi qui en se<br />

nourrissrnt de la pulpe, vide ainsi les gousses<br />

et accumule dans leur intérieur <strong>des</strong> excréments<br />

doués d'une certaine toxicité. La pulvérisation


— 41<br />

—<br />

<strong>des</strong> caroubes et l'exposition prolongée de la<br />

farine au soleil diminuent dans <strong>des</strong> proportions<br />

notables les ravages de cette larve.<br />

Le meilleur moyen de conservation <strong>des</strong> carou<br />

bes consiste en effet, en la transformation de<br />

la pulpe dénoyautée et convenablement <strong>des</strong>séchée,<br />

en farine On obtient ainsi un produit pulvéru<br />

lent se conservant très bien à l'abri de l'air<br />

dans <strong>des</strong> cuves on maçonnerie de préférence.<br />

La bonne conservation <strong>des</strong> fruits consiste<br />

également en une <strong>des</strong>sication aussi parfaite que<br />

possible et en la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> divers parasi<br />

tes ( désinsectisation)<br />

par le sulfure eu le té<br />

trachlorure de carbone ou bien encore par l'an<br />

hydride sulfureux.<br />

Les caroubes mal <strong>des</strong>séchées ont la proprié<br />

té de noircir comme le font d'ailleurs de nom<br />

breuses gousses de Légumineuses. De nombreux<br />

autours ont étudié ce phénomène du brunissement<br />

encore appelé "Mélanogénèse" „ EVARD,<br />

a. constaté<br />

que le noircissement n'est pas le résultat de<br />

l'action de la. tyrosinase et que le noircisse<br />

ment a.tteint son maximum pour un Ph=8.<br />

SENGLET,<br />

a constaté lui aussi que le noir<br />

cissement se produit en milieu alcalin. BARRIER<br />

a. constaté lui aUSSi q-ue ie noircissement se<br />

produit en milieu alCpiin ei qu'il est accéléré


— 42<br />

—<br />

par lr de ssi cation. MEUNIER, a montré que le<br />

noircissement appara.it seulement après la mort<br />

<strong>des</strong> tissus et mise en liberté de certains phé<br />

nols par hydrolyse de leurs hétéresi<strong>des</strong>. TUCA-<br />

EOV enfin prétend que le brunissement se rencon<br />

tre surtout chez les plantes à tanin renfermant<br />

<strong>des</strong> composés phénoliqucs simples. La mélanogé-<br />

nèse résulterait d'une auto-condensation de ces<br />

phénols, de leur polymérisation consécutive à<br />

une hydrolyse r-jyrnt pour cause un changement de<br />

Ph.<br />

Production et commerce.<br />

tant,<br />

La caroube est l'objet d'un commerce impor<br />

se traduisant pour certains pays méditer<br />

ranéens comme 1' île de Chypre par exemple, par<br />

une exportation primordiale.<br />

C'est l'Espagne qui occupe la première<br />

place parmi les pays producteurs avec I53..50O<br />

hectares de plantations représentant une valeur<br />

de 3I.3OO.OOO pesetas par an. Les provinces de<br />

Catalogne, Tarragone,<br />

de V"lence ainsi que les<br />

îles Baléares sont les régions les plus impor<br />

tantes de production. La récolte est quasiment<br />

absorbée sur place et de ce fait l'exportation<br />

est presqqe nulle .<br />

L'Italie suit de très près l'Espasne avec<br />

40^000 hectares cultivés et représentant une


— 43<br />

—<br />

valeur de 21.000.000 de lires. Parmi les prin<br />

cipales provinces productrices, c'est la, Sicile<br />

qui possède les plantations les plus importan<br />

tes puis la- Sardaignc et l'Apulie. La récolte<br />

annuelle est évaluée à 400DQ0 quintaux dont<br />

environ 300.000 sont exportés en Angleterre et<br />

en Allemagne .<br />

Parmi les îles grecques, l'île de Chypre<br />

est le producteur le plus important<br />

Il ressort de recensements effectués en<br />

1942 que les peuplements de caroubiers s'éten<br />

dent en Algérie, sur plus de 1.000 hectares aivec<br />

une densité d'arbres dépassant 30 sujets à I'<br />

hectare et qu'il existe en outre, plus de 200<br />

mille arbres isolés.<br />

La. production -algérienne bien que diffici<br />

lement contrôlable fait "ppa raitre une produc<br />

tion qui ne doit pas être inférieure à 200 -<br />

250.000 quintaux. D'après certains documents,<br />

la-; superficie <strong>des</strong> plrntations da.ns les trois<br />

départements a.ig.jrj_cns peut se concrétiser d'a<br />

près le t.- bleau ci-après :


— 44<br />

—<br />

s Depar- ; Européens Musulmans Totaux<br />

: terrent s:Vergers Arbres Vergers Arbres Vergers Arbres<br />

'<br />

i Hect. isolés Hect. isolés Hect. isolés<br />

: ALGER ; 70 646I 1684 77010 I754 83.471<br />

a «<br />

0<br />

e<br />

; ORAN ; 18 14978 30 26723 48 41.701<br />

l<br />

s CONS- :<br />

*<br />

sTANTINEs 57 I3OI3 45 67332 102 80.345<br />

• o<br />

* o<br />

9 a<br />

-^ — ——— — — — — ——. — — _ _ _ __ ——. — —__. _.___ — —___—____„„_<br />

:Totaux.; 145 34452 1759 I7I065 1904 205 .517<br />

• a<br />

• 0<br />

Le trafic commercial <strong>des</strong> caroubes entières sur dix<br />

années (1928-1939)<br />

;Armées : En France<br />

. a<br />

s ; (quintaux)<br />

1928. ... 49.000<br />

1929.. . 35.700<br />

1930.. . 48.000<br />

I93L... 49.300<br />

1932... . 44.750<br />

1933<br />

. . 47-800<br />

1934.. 32.988<br />

1935-.. 48.420<br />

1936. .. 81 .717<br />

1937. .. 43.750<br />

1938 95.870<br />

1939 58.345<br />

peut s'établir de la façon suivante ;<br />

— EIPORR.TIONS<br />

—<br />

i A l'Etranger<br />

s (Angleterre et<br />

s Belgique )<br />

. 55.500<br />

. 41.500<br />

. 41.900<br />

. 3.500<br />

633<br />

• 1.450<br />

.<br />

I.36I<br />

. 25.195<br />

2.265<br />

. 1.334<br />

38.923<br />

. 26.237<br />

— IMPORTATIONS —<br />

; De France : Du Maroc &<br />

Années ; ; Tunisie<br />

1928<br />

1929<br />

; (quintaux) s<br />

15<br />

néjziVnt<br />

15.329<br />

13.753<br />

De l'Etranger;<br />

Total<br />

104.500<br />

77.200<br />

89»900<br />

52.800<br />

45.413<br />

49.250<br />

34.349<br />

73. 615<br />

83.982<br />

45.084<br />

134.793<br />

84.582<br />

surtout de s Total<br />

Grèce ; quintaux<br />

Néant<br />

Néant<br />

15-344<br />

13 -753


IMPORTATIONS (suit,<br />

193©.<br />

1931<br />

1932<br />

1933<br />

1934<br />

1935<br />

1936<br />

1937<br />

1938<br />

1939<br />

22<br />

22<br />

73<br />

3<br />

250<br />

3<br />

42<br />

800<br />

58<br />

6<br />

- 45<br />

798<br />

.4207<br />

. 1676<br />

■ 537<br />

. 6376<br />

. 3394<br />

.21331<br />

17439<br />

20744<br />

I4I57<br />

Néant 820<br />

5. H8 9.347<br />

Néant 1.949<br />

5.560 . ... 6.099<br />

4.52C II .146<br />

Né ant *••• • D • Dy (<br />

15.350 27 723<br />

19.377 .37.616<br />

19.784 . .4© .586<br />

Néant 14. 163<br />

Voici également à titre indicatif le prix <strong>des</strong><br />

caroubes durant la même périade ;<br />

— A<br />

L'EXPORTATION —<br />

1928..... . ... 71 fr le quintal<br />

1929 . . 49 Fr<br />

193© 41 Fr<br />

"<br />

1931 . .. 47 Fr "<br />

1932 m. . .. 32 Fr "<br />

1933<br />

A1<br />

. . 32 Fr "<br />

1934 29 Fr "<br />

1935 .<br />

. . 35 Fr "<br />

1936 32 1 "<br />

64 1937 . . . .<br />

1938.. ... . .. 64 Fr<br />

1939 : . . 49 Fr<br />

1928.. ..<br />

1929<br />

1930<br />

1931<br />

1932...<br />

1933... -..<br />

1934... .<br />

1935<br />

1936<br />

1937... .<br />

1938.. ..<br />

1939.. ..<br />

— A<br />

Fr "<br />

L'IMPORTATION —<br />

En France Au Maroc<br />

En Tunisie En Grèce<br />

205<br />

"<br />

'•<br />

78<br />

néant . . 78<br />

314 49<br />

460 36<br />

254 • •* •»••• D*<br />

95 34<br />

51 «... . . jj<br />

96 , . 40<br />

.<br />

23 ...... 39<br />

69 . 64<br />

141 ... ... 68<br />

néant .<br />

68


46 -<br />

En I94C les exportations sur le. Métropole<br />

pe sont élevées à 79=-


... 47<br />

—<br />

aurait pas droit à la prime".<br />

" La. prime est accordée, d'après le nombre<br />

d'arbres plantés ou greffés directement en pla<br />

ce avec succès "<br />

*<br />

"Les ciiviers et Caroubiers en pépinière<br />

étant exclus de son bénéfice, à moins qu'il ne<br />

s'agisse d'arbres élevés dans une pépinière<br />

commerciale ou syndicale ".<br />

"Dans ce dernier cas, les dits rrbres ne<br />

donneront pas lieu à l'attribution d'une prime<br />

aux particuliers lorsque la Commune ou le syndi<br />

cat aura bénéficié du montant de cette alloca<br />

tion*"<br />

" La prime ne pourra être allouée que pour<br />

la plantation ou le greffage ce 25 sujets au<br />

moins dans la' même année."<br />

mum ;<br />

"Il sera alloué aux particuliers, ru maxi<br />

" Arbres plantés s 4 Fr par arbre planté<br />

du 1er au 100 ème,<br />

2 Fr 50 par arbre planté à<br />

partir du IQIème, avec maximum de 650 Fr corres<br />

pondant à la. plantation avec succès de 20© oli<br />

viers ou Caroubiers". Lp. prime ne sera allouée<br />

qu'à <strong>des</strong> arbres sains, vigoureux et dont la<br />

tige aura une circonférence de 5 centimètres<br />

ou collet"<br />

.<br />

" A^Lres greffés sur place et n'ayant pas


48<br />

bénéficié de la. prime à la. plantation ; 2>é5i<br />

pair arbre greffé du 1er au ICOème • IR53 par<br />

arbre greffé à partir du JOIème avec maximum<br />

de 400 Fr correspondant au greffage de 200 oli<br />

viers ou caroubiers"<br />

.<br />

"La prime ne sera<br />

allouée que pour <strong>des</strong> ar<br />

bres vigoureux portant au moins trois greffons<br />

réussis et de belle venue et bénéficiant d'un<br />

défrichement portant sur un rayon minimum de 5<br />

mètres autour du tronc."<br />

" Les subventions allouées à ce titre aux<br />

Communes et aux Syndicats agricoles le sont<br />

sur les mêmes bases que pour les particuliers"<br />

Il n'est pas fait état <strong>des</strong> maxime de 650 Fr pour<br />

les arbres plantés et de 40®Fr pour les arbres<br />

greffés, fixés pour ces derniers,<br />

mais le cré<br />

dit affecté à ces subventions ne peut dépasser<br />

40.00© frs pour l'ensemble <strong>des</strong> Communes et <strong>des</strong><br />

Syndicats Agricoles intéressés <strong>des</strong> trois dépar<br />

tements" .<br />

En dépit de telles mesures, il faut bien<br />

reconnaitre que la. culture du Caroubier n'a pas<br />

en Algérie, la. pla.ee à laquelle elle peut pré<br />

tendre .<br />

Mal a.die s et Ennemis du Caroubier ;<br />

La maladie cryptogamique la plus commune<br />

est 1 ' 01 dium ©u " Blanc du Caroubier" provoquée


— 49<br />

—<br />

P"r 1 ' C 'i dium c er gt -t ni a e<br />

Ce para-site attaque surtout les jeunes<br />

feuilles qui Se recouvrent d'un enduit gras -<br />

cendré ou blanchâtre et provoque leur chute<br />

prématurée. Parfois aussi le parasite attaque<br />

les fleurs et les jeunes fruits* Bien que e-.^tte<br />

maladie ne soit pas mortelle pour l'arbre, qui<br />

guérit péniblement en deux ans elle l'épuisé<br />

considérablement et en diminue plus ®v, moins<br />

la récolte en fruits. Le traitèrent consiste<br />

';crm"e pour l'Oïdium de la vigne en souffrages<br />

répétés au printemps ou en pulvérisent ion s avec<br />

une solution de permanganate de potassium à la<br />

concentration de 125 grs par hectolitre,<br />

eu bien<br />

avec une solution de ponta sulfure de potassium<br />

à la concentration de 200 grs par hectolitre,<br />

en hiver et au printemps*<br />

Signalons également comme autre parasite<br />

cryptoga.nique, le " gopteria Carubi " qui pro<br />

voque sur les feuilles <strong>des</strong> taches verdêtres<br />

puis narrons et le " Ncctria, ditissima "qui<br />

provoque le chancre.<br />

Une autre maladie cryptogamique du carou<br />

bier résulte de l'attaque provoquée sur les<br />

troncs et les branches charpentières par le<br />

" Polyporus igniarius " et par le " Polyporus<br />

sur.fureus " v=ar .ceratoniae "- Néanmoins les


5;<br />

dégâts sont ge-u importants et- la maladie ne se<br />

rencontre que sur le s terrains defavorabi.es à<br />

1-a vie ce 1 ' arbre „<br />

Les insectes parasites sont plus nombreux<br />

et les dégâts les plus sérieux sont provoqués<br />

par la "<br />

cochenille du caroubier " (Loc-niun<br />

cor.atonlae) Cette cochenille attaque les feuil<br />

les et la pulpe <strong>des</strong> fruits qui deviennent in<br />

vendables. Les premières larves apparaissent<br />

en Juin-Juillet, Très agiles, elles s'essaiment<br />

rapidement sur l'arbre et sont naturellement<br />

protégées par leur carapace. Leur <strong>des</strong>truction<br />

est ainsi rendue difficile et seuls les insec<br />

tici<strong>des</strong> de contact permettent leur <strong>des</strong>truction.<br />

On utilise à Cet effet <strong>des</strong> émulsions d'huiles<br />

minérales eu végétales et <strong>des</strong> composés organi<br />

ques (type Gésarol)<br />

qui présentent un grand<br />

pouvoir pénétrant. Ordinairement appliqués en<br />

période végétative de repos, il est noter que<br />

leur gigificaclté est plus - r.-nde au moment de<br />

la ponte printanière de la cochenille. Il est<br />

également reconnu que les traitements d'été<br />

sont plus efficaces avant que les jeunes lar<br />

ves ne sécrètent leur bouclier- En sorte que le<br />

meilleur traitement<br />

Serait en Mai-Juin.<br />

Cn signalera également les insectes-parasi<br />

tes secondaires suivants s


— 51<br />

10 _ Le.<br />

—<br />

Psylla (Psyllq C^x-toni^.e) dont<br />

les larves woloniaires se groupent à la face<br />

inférieure <strong>des</strong> feuilles, sur les jeunes pousses<br />

sur les corolles <strong>des</strong> fleurs, et dont les pro<br />

duits de séerétion corrosive , provoquent par<br />

fois la shute prématurée <strong>des</strong> feuilles et <strong>des</strong><br />

jeunes fruits. Le traitement consiste en pulvé<br />

risations de solution de nicotine (30& os de<br />

sulfate de nicotine, 700 grs de savon de Mar<br />

seille pour 100 L. d'eau). On peut également<br />

utiliser les roténones.<br />

2° - Le<br />

Rermès (Aspidiotus ceratoniae)<br />

formant sur les rameaux et sur les jeunes fruits<br />

<strong>des</strong> croûtes épaisses entraynt leur développe<br />

ment. Le traitement est celui utilisé pour la<br />

cochenille .<br />

3° - Le Gâtebois ( Cossus liniperda. ) .<br />

Difficilement accessible et creusant dans les<br />

vieux troncs <strong>des</strong> galeries entraînant le dépé<br />

rissement de l'arbre.<br />

Enfin il n'est pas jusqu'au Rat Egyptien<br />

( Mus Alexandrinus )<br />

qui ne cause certainsdé-<br />

gâts en attaquant les arbres et les fruits ar<br />

rivés à maturité. La dératisation systématique<br />

par diverses métho<strong>des</strong> s'impose donc, pour la<br />

<strong>des</strong>truction de ces aniraa.ux nuisibles.


4<br />

« ^§â>ç^i§,.M^MsiQ^sm^èlM^Sàmië3^<br />

"(D'après Hérail).<br />

e , épicarpe ^<br />

h , hypoderme 6<br />

f , zone fibreuse »<br />

e 5 cellules à tanin *<br />

m parenchyme a<br />

,<br />

i 3<br />

inclusions .<br />

end. 5<br />

endocarpe »<br />

B 0 Anatomie de ljL.^rainje„de_Caj^be «<br />

(d-apres P. laCîSYENTT<br />

I } cellules en palissade et a cuticule<br />

2-<br />

5<br />

3 3<br />

cmcilagineuse 0<br />

cellules en sablier externes .<br />

assise parenchymateuse .<br />

4 }<br />

cellules en sablier internes .<br />

5 j<br />

téguments externes de l'albumen »<br />

6 } Albumen «<br />

téguments internes de l'albumen a<br />

7 j<br />

8 ,<br />

embryon •


—<br />

^<br />

- C H a PITRE DEUXIEME-<br />

1PUDE HISTOLCGIQUE ET CHIMIQUE DE LA C_,.HOUBî<br />

L'Histogenèse du péricarpe <strong>des</strong> Légumineuses<br />

a. été étudiée par le Professeur P „ FOURMENT<br />

-taraton le du péri canne ;<br />

( 1926 )<br />

Le péricarpe de la caroube présente re<br />

structure histologique suivante ;<br />

I°- Un_éjprcg^pe formé d'une assise de cel<br />

lules rectangulaires et de quelques stomates<br />

sans caractères particuliers. Vues de face ces<br />

cellules sont ; polygonales, régulières, à pa<br />

rois rectilignes.<br />

2°- Vt; mésocr rpe comprenant %<br />

a)- Un hypo derme à 5-6 assises de cellules<br />

cubiques, colorées en brun, riches en tanin ,<br />

assez régulières dans leur forme et leur dispo<br />

sition...<br />

b)- Une zone fibreuse constituée par <strong>des</strong><br />

amas arrondis ou ovoï<strong>des</strong> de fibres à parois<br />

épaisses et à lumen rétréci # Sur le bord inter<br />

ne de chacun de ces amas l'on constate en outre,<br />

la présence de cellules scléreuses à parois<br />

épaisses et ponctuées «<br />

c)- Un parenchyme d'abord très dense et


dont les cellules de petites dimensions, limi<br />

tent cà et là de petits faisceaux libéro -<br />

li<br />

gneux. Quelques unes de ces cellules, pluslar-<br />

ges que les autres sont remplies d'une matière<br />

brunâtre. Dans L profondeur, les cellules du<br />

mésocarpe de plus en plus lâches, présentent<br />

<strong>des</strong> parois irrégulièrement sinueuses et allon<br />

gées dans le sens radial.<br />

Un très grand nombre de ces cellules sont<br />

caractérisées par leur contenu présentant l'ap<br />

parence de -lasses irrégulières rouge-orangé ou<br />

cuivré occupant tout ou partie de la cellule.<br />

Ces masses, tout à fait caractéristiques ont<br />

<strong>des</strong> formes variables, elles sont sinueuses sur<br />

les bords comme la paroi cellulaire et présen<br />

tent en outre, <strong>des</strong> stries transversales (inclu<br />

sions). Au <strong>des</strong>sous de la zone à inclusions, le<br />

parenchyme se montre irrégulier plus dense à<br />

cellules polygonales aplaties.<br />

3°- Un endocarpe comprenant 3-4 assises de<br />

fibres entrecroisées et une double ou triple<br />

rangée de petites cellules à parois épaisses et<br />

colorées en bruii.<br />

Examen microscopique de la farine de caroube.<br />

On y recherchera ; quelques fragments de<br />

l'épicarpe à cellules polygonales régulières et<br />

à stomates ; quelques amas de fibres en prove-


54 —<br />

nance de i" zone fibreuse ou de l'endocarpe ;<br />

quelques faisceaux lilséro-ligneux ; de nombreu<br />

ses cellules du méso carpe à parois épaisses,<br />

sinueuses à contenu coloré et striées dans le<br />

sens transversal. Ces derniers él'nents sont<br />

caractéristiques .<br />

Anatomie de la graine de Caroube.<br />

En coupe, la graine du caroubier présente<br />

la structure histologicgae suivante ;<br />

I°- Un. sperno derme comprenant plusieurs<br />

assises de cellules.<br />

a) Une assise de cellules en palissade,<br />

seléreuses, Mesurant 150 de long<br />

sur 18 de<br />

large, à cuticule mucilagineuse, à lumen très<br />

étroit et présent ant de longues stries dans le<br />

sens longitudinal, colorées en brun-acajou, à<br />

parois externes fortement eutinisées. De telles<br />

cellules présentent en outre, la particularité<br />

d'être divisées en deux parties sensiblement<br />

égales par une ligne réfringente (lichthïnie) .<br />

b) 1-2 e.ssises de cellules en sablier<br />

(ostéo scléréi<strong>des</strong> de Tschireh)<br />

à parois laté<br />

rales plus épaisses que les parois supérieures<br />

et internes et laissant entre elles <strong>des</strong> méats<br />

en losanges.<br />

c) Plusieurs assises de cellules aplaties<br />

parenchymateuses,<br />

à panels un peu épaissies


— 55<br />

—<br />

avec système fibre -<br />

sablier.<br />

vasculaire.<br />

d) Une nouvelle assise de cellules en<br />

e)<br />

Une à trois assises de cellules brunâ<br />

tres non différenciées tabulaires (téguments<br />

externes de l'albumen).<br />

2° - Un<br />

albumen comprenant ; une première<br />

assise fermée de cellules isodiamètriques de<br />

coloration brunâtre et dépourvue do méat (cou<br />

che protéique); un parenchyme à cellules ra<br />

meuses, inégales,<br />

plus développées dans la ré<br />

gion centrale, laissant entre elles <strong>des</strong> lacunes<br />

plus ou moins volumineuses remplies d'un muci<br />

lage hyalin très réfringent et de consistance<br />

cornée lorsque la graine est <strong>des</strong>séchée.<br />

3° - Cotylédons en lames minces présentant<br />

<strong>des</strong> cellules polyédriques avec au centre de<br />

petits fai sceaux libère -ligneux représentant<br />

<strong>des</strong> nervures.<br />

Examen microscopique de In poudre de graine.<br />

Un tel examen est important en raison <strong>des</strong><br />

applications industrielles et médicales de cet<br />

te poudre .<br />

Cn y recherchera ; les cellules rieuses<br />

et inégales de l'albumen présentant <strong>des</strong> lacunes<br />

plus ou moins volumineuses remplies d'un muci<br />

lage très réfringent et constituant la plus


— 56 —<br />

grande partie de la poudre ; quelques amas de<br />

cellules sclérouses en palissade avec luman<br />

étroit et présentant de longues stries (élé<br />

ment important de diagnose); quelque s Cellules<br />

polyédriques <strong>des</strong> cotylédons, et de l'embryon à<br />

parois minces ; quoique CelluloS en sablier<br />

et quelques Cellules aplaties, brunâtres à pa<br />

rois un peu épaissies et enfin quelques rares<br />

faisceaux libéro-ligneux.<br />

Composition chimique de lai pulpe de çq-roube.<br />

Nombreux sont depuis longtemps, les chimis<br />

tes qui ont étudié la. composition d^ la caroube<br />

et il faut bien 1 ' avouer leurs résultats non<br />

concordants prouvent la différence d'origine<br />

<strong>des</strong> fruits soumis à l'analyse.<br />

Déjà en 1866, CHEVALIER mentionne dans la<br />

composition de la caroube les éléments suivants<br />

Ie Du sucre incristalli sable .<br />

2° De la, Cellulose.<br />

3° Un^ albumine végétale.<br />

4° Une matière extractivo gommeuse .<br />

5e Une petite quantité de matières grasses.<br />

6° Une matière résineuse.<br />

7° De l'acide acétique.<br />

8° Un acide se rapprochant de l'acide<br />

9° Du tanin.<br />

malique .<br />

IC° Des phosphates, <strong>des</strong> chlorures, <strong>des</strong>


SUlfateS .<br />

57 -~<br />

II0 De la potass„, de la chaux, <strong>des</strong> trases<br />

de silice et d'oxyde de fer.<br />

12° De IRm.<br />

En I9C0, BaLLaNI) donne pour la composition<br />

<strong>des</strong> carouises d'Algérie"<br />

Poids d'une gousse. . . 22<br />

la composition suivante<br />

grs 60<br />

Peids de 14 graines. ... 2 grs 60<br />

Analyse de la a rcul^ entière .<br />

Matières hydrocarhonées ;<br />

(Sucre . . . . 30,10<br />

(Autres que sucre. .. 39,87<br />

(Cellulose brute . 9,10<br />

(Gendres. .<br />

2 ,25<br />

(Matières azotées. . 5,08<br />

(Matières grasses... 0,50<br />

(Eau. .<br />

. .... 13<br />

^<br />

GREINDEAU fournit les résultats suivants :<br />

(Matières hydro-carbenéeq. . . 68,95<br />

(M.-tières azotées. .. ... 5,86<br />

(Matière s grasses. . . 1,28<br />

(Cellulose, ....... . .. .. 6,4C<br />

(Eau. . , 14,98<br />

RIVIERE et BAILLACHE opérant sur <strong>des</strong><br />

caroubes de la région de B.ugie donnent les<br />

résultats suivants s


—<br />

_,8<br />

—<br />

O^roib-s sans graines Caroubes<br />

et sèches. avec grai<br />

Saccharose... ... 21,46 .... 19<br />

Glucose... ...... 19, 6*» . 17<br />

Ami don . . 4 f 50 ..... 9 > 5$<br />

Cellulose. . I9>5C ..... 23,40<br />

Matières azotées. . . 2,10 . 2,50<br />

Matières grasses. . . 0,25 .. . ©,50<br />

Extractif indéterminé.. 31,07 .... 27<br />

Eau •• -. 1,40 .... . I<br />

nes & sèches<br />

D'après ZELLNER, la composition d'une caroirbe se<br />

rait la suivante ;<br />

I -<br />

Composition<br />

centésimale brute ;<br />

Substances sèches . 85<br />

Albumine brute .......... . . ....... 5,8<br />

Graisse brute .......... I 3<br />

Substances extrectives non azotées.. ... 69<br />

II -<br />

III -<br />

Cellulose brute. .. . 6,4<br />

Cendres 2,5<br />

Eléments<br />

nutritifs digestibles :<br />

Albumine brute . ........ . . . 4<br />

Grais se brut e .... ........ 0,7<br />

Substances extractiveS non ; zotéeS. 65,5<br />

Cellulose brute . . ..<br />

Productivité<br />

.3,7<br />

(la pleine productivité = 10®).. 97<br />

Albumine digestible .. . ... 3,2<br />

Valeur amidon par 100 Kg s 71,7


59 —<br />

En 1901, BALLAND indique Rs résultats suivants<br />

Eau<br />

-i—I f . M. . . . .... . . 1<br />

Manières azotées ... : . A . .<br />

Matières grasses...<br />

(sac -.haro<br />

Matières sucrée^(glu' ose .<br />

Matières amylacées et<br />

congénères. . .<br />

Cellulose ... . .<br />

Eau ...... .. .. 10,80<br />

Matières asotées... ...... 6,86<br />

Matières grasses..... 0,50<br />

(Saccharose 29,40<br />

Matières sucrées)<br />

(Glucose... 10,28<br />

Matières amylacées et<br />

Candie Chypre Crête<br />

9,20 II, oe 12,00<br />

6,02 5,60 5,74<br />

0,55 0,40 0,35<br />

21,74 28,57 8,20<br />

21,36 14,53 26,04<br />

28,43 29,70 37,74<br />

10,50 8,10 7,85<br />

2,20 2,10 2,08<br />

100,00 100,00 100,00<br />

Grèce Mersina Portugal<br />

12,30 11,80<br />

6,30 5,74<br />

0,60 0,50<br />

27,10 15,76<br />

12,75<br />

21,00<br />

congénères...... 30,70 26,95 34,05<br />

Cellulose .. 9,50 11,80 9,15<br />

Cendres... ... .... ... 1,96 2,20 2,00<br />

100,00 100,00 100,00<br />

D'après les anr-iySes précédentes, les caroubes du<br />

commerce contiendraient de 9 à 13 $ d'eau ; de 5 à 7$


— 60<br />

—<br />

de natières azotées ; de 8 à 12 ^ de cellulose inerte<br />

moins de I $> de matières grasses et en moyenne 2 rg de<br />

Cendres. Il y aurait de 30 à 43 1° de m-tières sucrées,<br />

constituées par du glucose et du saccharose en propor<br />

tions variables suivant l'état de maturité <strong>des</strong> fruits.<br />

donné ;<br />

Le phosphore total dosé dans le produit normal a<br />

Caroubes de Candie k 0^.24<br />

Caroubes de Chypre. 0yfc„I8<br />

Caroubes de Crête 0^.24<br />

Caroubes du Portugal Qfjo .16<br />

Les travaux de GRANDEAU, RÛTHEA, KELLNER, IGLESIAS,<br />

VASQUEZ-SANCHEZ et de LOGaROS résument les résultats<br />

ci -<strong>des</strong>sus et indiquent pc la caroube renferme en moyen<br />

ne 60-70 fi d'hydrates de carbone dont 33 $ de saccharose<br />

et 18 tfo de glucose R I f» environ d'amidon, 1,50 $ de<br />

tanin,<br />

<strong>des</strong> matières pectiqueS et de petites quantités<br />

de vitamines A,<br />

P et D.<br />

En Amérique (1941)<br />

P"<br />

O5<br />

on signale dans les Caroubes s<br />

Hydrates de carbone 61,56, protéines 16,38, cellulose<br />

7,93, cendres 3,44, extrait éthéré 2,55,<br />

eau 8,14.<br />

On mentionne en outre, la. présence d'une petite quanti<br />

té d'acide butyrique responsable d'une légère odeur de<br />

beurre ranec.<br />

Composition chimique de la graine;<br />

En 1900,<br />

BALLAND donne la composition suivante i


— 51<br />

—<br />

Matières hydr^ -carbonée s .<br />

•Sucre et autres que le sucre. .. 61,4©<br />

Cellulose brute ..... 3<br />

Matières azotées. .... . . . . . 14,50<br />

Matières arasse.s. . ... . . I 25<br />

Cendres ... . . 3<br />

Eau.. . . . . 13<br />

(fa<br />

RIVIERE et BAILLACHE donnent l'analyse suivante ;<br />

Matières hydro -carbonées ..... 65<br />

Matières azotées. . .... Il<br />

Matières grasses... .... . 2,5©<br />

Cellulose... ... .... 2<br />

Matières minérales.. . . .. 5,50<br />

eau . ... . . . , . .... 14<br />

En 1942, J. PRITZKER et Reb„ JUNGRUMZ donnent les<br />

résultats suivants s<br />

Eau . . ...... 10 i°<br />

Substances azotées.. ... .... . 9,9<br />

Extrait d'éther-. .... . . , .... 1,3<br />

Fibre brute ( selon BELLUCI . . .. .... 5,3<br />

Substances minérales ... 2^46<br />

O8/DX6 » » • «»•■••(>•• • o o » o UJéâCS S<br />

Alcalinité... 24 cm3 ( aci déazotique )<br />

Amidon néant<br />

Extrait aqueux 50<br />

Fraction de l'extrait aqueux extraite au chloro<br />

forme . ... 0,34


— 62<br />

—<br />

Pectine .... ... ... . . 3,9<br />

Substances mucilagineuses .<br />

.<br />

. . 41<br />

Tanins. ..... . .1,2<br />

Substances minérales dans l'extrait aqueux.. 1,60<br />

Substances réductrices ( Fehling) ..0,6<br />

Substances azotées ou solubles dans l'eau.. 24,3<br />

Signalons également que l*embryon de la graine est<br />

riche en proti<strong>des</strong> bt qu'il renferme la plus grande par<br />

tie du phosphore de la graine sous forme de phytine<br />

(à 42,3 7e d'-anhydriâ.e phosphorique) . Il sécréterait en<br />

outre une diastase susceptible d'hydrolyser la gomme<br />

au moment de la germinatitn.<br />

@n remarquera que les a raines de caroubier, comme<br />

toutes les graines de légumineuses sont très riches en<br />

azote j, en remarquera aussi qu'elles ne contiennent pas<br />

de matières sucrées, que celles-ci existent dans les<br />

caroubes en proportions aussi élevées que dans les four<br />

rages mélasses.<br />

En raison de son abondance, (41 i° environ du poids<br />

de la graine)<br />

et de sa valeur industrielle incomparable<br />

le mucilage de la graine de caroube a fait l'objet de<br />

travaux importants.<br />

MANGIN le classait dans le groupe <strong>des</strong> mucilages<br />

indéterminé .i, puis MARLIERE dans celui <strong>des</strong> mucilages cel<br />

lulosiques,<br />

siques .<br />

et SEHEYEN dans celui <strong>des</strong> pectoso-oellulo-<br />

Les analyses chimiques sont venues apporter un peu


— 63<br />

—<br />

de lumière sur cette importante question; J. EFFRONT<br />

avait cru trouver un hydrate de carbone (caroubine) don<br />

nant par hydrolyse un sucre ou Caroubinose identifié<br />

par VAN EKENSTEIN comme étant du bi -<br />

manose..<br />

MARLIERE<br />

signala à son tour comme produit d 'hydrolyse ; le galac<br />

tose, le glucose, le lévulose.<br />

L'en doit à BOURQUELOT et HErilSSEY la composition<br />

exacte d'un tel laucilage constitué d'après ces auteurs<br />

par un mélange de marnanes et de galactanes (C1 H "o )<br />

sous forme d'hémicelluloses et de mannocellulsses de<br />

poids molléoulaire très élevé et donnant par hydrolyse<br />

exclusivement du mannose et du galactose.<br />

sec,<br />

Ce mucilage est un principe neutre, corné à l'état<br />

se gonflant lentement au contact de l'eau pour<br />

donner une pseudo-solution ayant à forte concentration,<br />

la consistance d'un gel. Le caractère primordial d'une<br />

pseudo-solution est sa viscosité.<br />

25°<br />

©SV/ALD,<br />

P. SCHEYEN,<br />

centigra<strong>des</strong>,<br />

sur une dispersion de I pour 200 et à<br />

a calculé au moyen du viscosimètre d'<br />

que la viscosité était de 33,24. L'on sait que<br />

dans les mêmes conditions,<br />

arabique n'est que de 1,072.<br />

la viscosité de la gomme<br />

De telles gommes sont précipitables de leur pseudo<br />

solution par l'alcool mais une telle précipitation en<br />

traine la formation de nombreux polymères. Elles sont<br />

par ailleurs insolubles dans les solvants organiques<br />

habituels et ne se dissolvent qu'incomplètement dans le


__ 64<br />

—<br />

réacr.if de SCIR7EITZER et dans l'hydrate dp. chloryl.<br />

L'action de l'acide azotique fournit de l'acide<br />

mue:; que (galactanes }<br />

queur de Fehloing.<br />

et elles ne réduisent pas la li<br />

La gomme de la graine de caroube est, extraite de<br />

son albumen., C'est une poudre blanche qui peut se pré<br />

parer industriellement soit par <strong>des</strong> procédés physiques<br />

au moyen de machines puissantes et robustes, en raison<br />

de la dureté <strong>des</strong> graines, soit par les procédés chimi<br />

ques,<br />

soit par les deux procédés à la fois selon la<br />

technique préconisée par A. SPADA.s<br />

Les graines sont projetées dans une solution bouil<br />

lante de soude caustique à 4'7-m Après 12 à 15 minutes de<br />

contact et lavage à l'eau,<br />

on peut facilement les ecos-<br />

ser en les faisant passer entre deux cylindres tournant<br />

en sens inverse. Le produit coloré est décoloré dans un<br />

bain d'acide sulfurique à 10 $<br />

maintenu pendant une<br />

minute. Un nouveau passage entre <strong>des</strong> cylindres pulvéri<br />

se plus ou moins l'albumen en morceaux grossiers et sé<br />

pare les germes également plus ou moins pulvérisés. Une<br />

dernière manipulation permet d'éliminer ces derniers.<br />

L'unique impureté réside alors dans le tissu cellulaire<br />

et dans une proportion de 3'A- environ.<br />

L'extraction de la gomme se poursuit par un traite<br />

ment avec 3 ou 4<br />

volumes d'eau, tin obtient de la sorte<br />

une masse gélatineuse qui a/près filtration sous pression<br />

puis évaporatiun fournit un produit en paillettes qui


— 65<br />

est finalement moulu .<br />

—<br />

A. SPADA a donné un tableau comparatif de certains<br />

principes chimiques de l'albumen et de la. gomme après<br />

hydrolyse :<br />

Protéines .... 5,13<br />

Morne se ... .... 65,15<br />

Pentose s . 4,03<br />

Gomme<br />

2,38 i,<br />

24,57<br />

Albumen<br />

1o<br />

.... 28,60<br />

58,90<br />

.... 2,61<br />

Tissus cellulaires... 1,40 3,35<br />

Substances minérales. 2,78 0,43<br />

La composition chimique de la gomme est la<br />

suivante ;<br />

Substances mucilagineuses..<br />

Pentosanes.... ...<br />

Cellulose .<br />

.......<br />

Matières grasses... .. . .<br />

Matières minérales. ..<br />

Matières protéiques ...<br />

Amidon . . ... . ...<br />

r, au ...... .. . .. .<br />

■<br />

...<br />

■ » a ... .<br />

Les substances mucilagineuses sont eonstituées par<br />

<strong>des</strong> hémicelluloses comprenant principalement <strong>des</strong> man-<br />

nanes (2/3) et <strong>des</strong> galactanes (1/3)<br />

ces pectiques.<br />

75 *<br />

I ,5 *<br />

0; ,9 1°<br />

0; ,9 ï<br />

I ,2 1o<br />

7 *<br />

néant<br />

13 ,5 1><br />

et par <strong>des</strong> substan<br />

L'on sait que les hémicelluloses sont <strong>des</strong> colloï<strong>des</strong><br />

incristallisables, insolubles dans l'eau ainsi que dans


— 66<br />

—<br />

les servants organiques neutres et le réactif de SORWEI-<br />

TZER mais solubles dans les solutions de soude. Plus<br />

facilent hydre lysahles que la cellulose elles donnent<br />

par hydrolyse <strong>des</strong> pentoses (Xylose, arabinose)<br />

cose et <strong>des</strong> aci<strong>des</strong> urcniques.<br />

du glu<br />

Les substances pectiques sont elles aussi <strong>des</strong> col<br />

loï<strong>des</strong> jamais Oristnllisables ^<br />

insolubles ou solubles<br />

dons l'eau, solubles dans les solutions aqueuses d'oxa-<br />

late d'ammoniaque. Le rouge de ruthénium les colore<br />

plus ou moins en rouge. P°r hydrolyse ces composés don<br />

nent un mélange d'arabinose, de galactose et d'acide<br />

galacturonique .<br />

Au taux de 2 i?, la gemme de graines de caroubier<br />

fournit à une température de 30° un liquide fortement<br />

mucilagineux.<br />

Recherches sur la. nature du tanin du péricarpe de la<br />

C aroub e .<br />

La nature du tanin de la caroube présente à notre<br />

avis une importance de premier plan car elle est suscep<br />

tible d'expliquer proparte certaines propriétés phar-<br />

macodynomiques et biologiques de la drogue.<br />

Nous avons procédé à l'expérimentation chimique<br />

suivante ;<br />

Vingt grammes de farine de Caroubes donnent après<br />

macération dans l'eau puis filtaration, une solution dans<br />

laquelle nous avons effectué les réactions <strong>des</strong> tanins<br />

ci -après :


— 67<br />

—<br />

Sels ferriques ; coloration vert-brunâtre .<br />

Eau bromée : précipité jaune.<br />

Chromâtes et bichromates de potassium : colcration<br />

brunâtre .<br />

Acéto-tungstate de sodium (Réactif de Braemer) ;<br />

précipité ftaune foncé .<br />

Solution aqueuse avec SG^h2<br />

geêtre à chaud.<br />

à 5 >> : précipité rou<br />

Les réactions ©btenues nous autorisent à affirmer<br />

la présence de tanin pyrocatéohique ou phlobatanins qui,<br />

comme on sait sont fortement polymérisés et susceptibles<br />

de fournir par condensation et cxydation, <strong>des</strong> rouges<br />

taniques en phlobaphènes se présentant dans certaines<br />

cellules sous forme de précipités brunâtres.<br />

La présence éventuellt d'un mélange de tanin pyre-<br />

caté chique et de tanin pyrogallique hydroly sable et<br />

faiblement polymérisé nous a naturellement conduit à de<br />

nouvelles recherches par la méthode de séparation de<br />

STIASNY.<br />

Cinquante centimètres cubes de la solution de tanin<br />

ont été chauffés pendant trente minutes avec un mélange<br />

de dix centimètres cubes de formol et de cinq centimè<br />

tres cubes d'acide chl®rhydrique concentré,<br />

Nous ^ayens.. obtenu un précipité rougeâtre . Après refroi<br />

dissement, le filtrat en milieu neutre et après addition<br />

d'un excès d'acétate de sodium n'a pas donné de précipi<br />

té apparent avec une solution d'alun de fer à I $.§Ab-


— 68<br />

—<br />

senco de tanin pyregallique ) .<br />

ÏÏ.1 résulte donc de nos recherches, que le tanin de<br />

la Caroube est exclusivement de nature pyrocaté chique .<br />

L'on sait que les tanins pyrocatéchiques fournissent<br />

par fusion potassique du pyrocatéchol «u de l'acide prc-<br />

tocatéchique.<br />

©H [ CH<br />

i *<br />

- IH<br />

//\ -DH<br />

'""•■ pyr o eaié oh @ 1<br />

■ CCDH<br />

Acide<br />

pyro cat é chique<br />

L'on sait également que les matières taniques<br />

pyrocatéchiques sont le plus souvent accompagnées de<br />

composés phénoliques simples (aci<strong>des</strong> gallique et alla -<br />

gique, pyrogallol, phlorcglucine , hydroquinone ,<br />

résor-<br />

cine etc. .) d'aci<strong>des</strong> organiques ; (malique, citrique,<br />

tartrique etc.,. )<br />

ainsi que <strong>des</strong> gluci<strong>des</strong> (sucres).<br />

Fait important et également digne d'attention, il<br />

est admis que les tanins pyrocatéchiques sont 2 à 3<br />

fois moins astringents que les tanins pyrogalliqu.es.<br />

Il est certain qu'une telle astringence est encore<br />

diminuée par leur combinaison aux celluloses et aux<br />

hémicellulffses ainsi que cela a été constaté chez beau<br />

coup de fruits mûrs.<br />

D'un point de vue biologique,<br />

la présence d'un ta<br />

on pyrocaté chique permet d'entrevoir dans la Caroube<br />

la présence de pigments flavoniques car l'on sait que<br />

Ja<br />

synthèse <strong>des</strong> uns s'effectue au dépens <strong>des</strong> autres par


— 69<br />

-<br />

le jeu <strong>des</strong> réactions complexes et réversibles d'oxyd©<br />

réduction.<br />

Recherches sur le degré de lignification du péricarpe<br />

de la Caroube .<br />

Nous avons de préférence à toute autre méthode uti<br />

lisé le roctif à l'acétate de benzidine de nos Maîtres<br />

les Professeurs P- FOURRENT et H. ROQUES,<br />

car ce réac<br />

tif permet non seulement la localisation de la lignine<br />

dans les tissus mais également une estimation du degré<br />

de lignification proportionnel à la teinte jaune -<br />

oran<br />

gé qui se manifeste lorsque l'on se trouve en présence<br />

de tissus lignifiés.<br />

Préparât ion du réactif ;<br />

Acide acétique cristallisable .<br />

10 ce<br />

Acétate de benzidine. .. I Gr<br />

Eau. . . 30 ce<br />

Dissoidre à chaud. Etendre à 50 ce. Laisser refroidir<br />

et filtrer-<br />

Des coupes pratiquées dans le péricarpe d'une ca<br />

roube montrent la localisation suivante ;<br />

Epicarpe s Absence de coloration.<br />

Hypoderme s Absence de coloration.<br />

Zone fibreuse : Coloration orangée (lignification<br />

intense ).<br />

Cellules du mésocarpe : Absence de coloration.<br />

Endocarpe ; Coloration jaune (lignification faible) ,<br />

Il résulte de notre expérimentation que le péÉicarpe du


— 70<br />

—<br />

du fruit du Caroubier se montre peu riche en lignine,<br />


— 71<br />

—<br />

-CHAPITRE TROISIEME-<br />

US AGES DU C AROUB 1ER.<br />

Les multiples usages du Caroubier déjà entrevus<br />

au cours de notre exposé historique,<br />

se rapportent à<br />

<strong>des</strong> applications industrielles, alimentaires, thérapeu<br />

tiques. On les passera successivement en revue en ayant<br />

soin d'insister plus particulièrement sur les plus im<br />

portants et en adoptant l'ordre suivant :<br />

A.- Usages industriels du bois de Caroubier-<br />

B.- Usages industriels de la gomme de graines de<br />

Caroubier -<br />

C .-<br />

Usages<br />

alimentaires de la Caroube et de sa farine.<br />

Sucre et alccol de Caroube.<br />

D.- Usages thérapeutiques de la farine de Caroube.<br />

E.- Usages thérapeutiques de la gomme de Caroube.<br />

A.- Usages industriels du bois de Caroubier.<br />

Le bois du Caroubier vulgairement connu sous le<br />

nom de carouge (bois rouge) est dur, incorruptible et<br />

facile à travailler. Il présente donc toutes les quali<br />

tés requises pour constituer un bois de premier ordre.<br />

Aussi bien les ébénistes le recherchent-ils depuis<br />

longtemps pour la fabrication <strong>des</strong> meubles de luxe.<br />

D'ailleurs ce bois moiré-rouge acquiert un très<br />

beau poli et peut parfois très avantageusement rempla<br />

cer le bois de rose d'Amérique d'un prix très élevé.<br />

Certains ébénistes affirment même que ce bois se marie


— 72<br />

—<br />

parfaitement bien avec le thuya (Thuya articulât a) et<br />

qu'il ne travaille ni à la. chaleur ni à l'humidité. On<br />

le recherche également pour la marqueterie et la menui<br />

serie.<br />

Les écorces du bois, riches en tanin (50g) étaient<br />

autrefois utilisées pour le tannage et il en fut de mê<br />

me <strong>des</strong> feuilles.<br />

B.- Usages industriels de la Gomme de graines de<br />

Caroubier.<br />

Nous avons déjà mentionné que les analyses de la<br />

gomme de caroube, montraient que cette gomme, principa<br />

lement constituée par un mélange d'arabanes,<br />

tanes, de mannanes,<br />

de galac-<br />

présentait une viscositée élevée<br />

la rendant apte à de nombreux usages industriels.<br />

Elle trouve, en effet,<br />

depuis longtemps <strong>des</strong> appli<br />

cations dans l'industrie <strong>des</strong> textiles et du papier,<br />

pour le collage et l'encollage de fibres animales ou<br />

végétales, pour l'empesage, l'apprêt et 1 ' imperméabili<br />

sation <strong>des</strong> tissus.<br />

Elle est é .<br />

élément utilisée dans l'impression <strong>des</strong><br />

tissus ou du papier, dans le tannage et le polissa- o<br />

du cuir, en sovennerie. L'industrie alimentaire s'en<br />

sert pour la fabrication de gelées, de sirops, de crè<br />

mes, de pudding, de poudres d'oeufs,<br />

farines,<br />

d'améliorants <strong>des</strong><br />

de fromages et autres préparations à ba.se de<br />

lait. L'usage de la, gomme s'est également étendu à l'in<br />

dustrie <strong>des</strong> cosmétiques car elle est susceptible de


— A3 —<br />

remplacer avec avantage la gomme adragante .<br />

Notons en passant, que si de nombreuses applications<br />

font de la graine de Caroube un objet d'exportation<br />

très recherché et dont le principal client a été jus<br />

qu'ici l'Amérique, l'Italie, l'Angleterre. A titre do<br />

cumentaire signalons que l'Algérie de 1934 à 1939 a<br />

exporté ;<br />

4 «798 quintaux en 1934<br />

2.433<br />

5 «93®<br />

7.46g<br />

577<br />

2.267<br />

"<br />

"<br />

"<br />

"<br />

"<br />

en 1935<br />

en 1936<br />

en 1937<br />

en 1938<br />

en 1939<br />

Le prix de ces graines a oscillé entre 60 et 200 Fr<br />

le quintal pour retomber à 70 Fr et atteindre 300 Fr,<br />

durant le mois de Janvier 1940-<br />

C «,-<br />

Usages<br />

alimentaires de la. Caroube.<br />

Ce sont à la, vérité les plus importants, les plus<br />

anciens et ceux que nous retiendrons le plus longtemps,<br />

en raison de leur importance dans l'économie.<br />

La Caroube étant un fruit hautement sucré (50$)<br />

en moyenne) est utilisée avons nous dit depuis de nom<br />

breux siècles comme précieuse ressource d '.alimentation<br />

animale ou humaine. Déjà dans l'Antiquité les Numi<strong>des</strong><br />

se servaient de caroubes pour 1' alimentation du bétail<br />

de valeur.<br />

La mulet, l'âne* le cheval, le boeuf et tous les


animaux domestiques recherchent les caroubes et les man<br />

gent ave c avidité.<br />

Les enfants de la classe pauvre surtout et les per<br />

sonnes miséreuses les recherchent également avidement.<br />

Cn a même remarqué que les individus qui en font<br />

usage habituel, ont tous l'apparence d'une santé excel<br />

lente et sort loin de porter en eux les stigmates si<br />

tristement reconnais sables d'une privation par nourritu<br />

re insuffisante et carencée .<br />

La raison en est naturellement fournie par les ana<br />

lyses accusant leur richesse particulière en sucre (ali<br />

ment énergétique par excellence) et également par la pré<br />

sence de vitamines A, B, D.<br />

C'est cette richesse en sucre qui constitue à peu<br />

près toute la valeur alimentaire de la Caroube car les<br />

proti<strong>des</strong> et les matières grasses ne s'y rencontrent qu'à<br />

un taux relativement faible.<br />

Valeur énergétique de la Caroube et rations alimentaires<br />

La valeur énergétique de 100 Grs de caroubes est<br />

évaluée à 240 calories environ.<br />

Le s besoins caloriques de l'homme par 24 heures sont<br />

(au repos.. . . . 2.300 Calories<br />

Adulte. PL) avec travail modéré.. . . 3. 000 "<br />

(avec travail forcé. .«4.900 à 5. 000 "<br />

,(<br />

(<br />

I an....... ........ I .es00 calories<br />

Enfant . . . ) plus de I an. ... . .1.000 + I§0 "<br />

par année d'âge supplémentaire.


75 —<br />

Nous avons oru instructif d'établir les e.orres-<br />

ponflanccjs de Ces chiffres en poids de caroubes .<br />

(au repos. ... 960 grs de caroubes<br />

(<br />

Adulte. (avec travail modéré. 1.250 "\rs<br />

Enfant . (<br />

(a.ve&. travail forcé. .1.665 à 2.080 grs<br />

( un an. 425 t,rs<br />

(plus un an.. .. 425<br />

(<br />

de<br />

+ 42,5<br />

caroubes<br />

""<br />

ars de cn~<br />

roubes par année d'âge supplémentaire<br />

De tels chiffres démontrent amplement la valeur<br />

alimentaire de la caroube qui serait supérieure de I/IO<br />

a celle de l'avoine et supérieure à celle de la banane<br />

dont 100 y,rs * 100 calories.<br />

Voici également la valeur nutritive comparée <strong>des</strong><br />

différents principes de la Caroube, de l'Crge,<br />

voine, du Foin.<br />

C-roubo Orge Avoine<br />

Matières azotées... 4 .. II, 5<br />

de l'A<br />

t_°ln_<br />

•• 10,5 .. 5,40<br />

li^tièros grasses... 0,7-. 2,80.. 4,8 .. I<br />

Hydrates de carbone 65 ,5 . . 65 , 50 . . 58 .. 2,7<br />

Cellulose. 3,7. 3,20.. 10,3 15<br />

La Caroube est particulièrement recherchée pour<br />

l'alimentation du cheval. P,<br />

BIRGI signale une écurie<br />

de la région de lénès (Département d'Alger) où les<br />

chevaux et mulets nourris avec de la caroube substituée<br />

ppids pour poids à la ration d'orge,<br />

fournissent un<br />

travail pénible tout en étant en très bon état d'en<br />

tretien "vec poil luisant.


— 76<br />

—<br />

A titre d'exemple, une ration type pour cheval<br />

distribuée de préférence au repas du soir dans le but<br />

nous dit également P- BIRGI d'une mastication et d'une<br />

déglutition tranquilles.<br />

En principe, il sera pour les animaux de ferme,<br />

distribué les quantités suivantes de caroubes s<br />

vantes ;<br />

Cheval.. . ., 1,500<br />

à 4 Kgs<br />

Boeuf. ... . . ... 3 à 4 Kgs<br />

Mouton ... 0 Kg- ,500<br />

Chèvre C , 500 Kg<br />

Porc adulte. ....... . 0,300 à 0,800 Kg<br />

On conseille également d'adopter les rations sui<br />

Catégories d'animaux Foin Paille Orge Caroubes<br />

Fourrage-<br />

vert tu<br />

avoine<br />

Chevaux de gros trait 5 Kgs 3 Kgs 2 Kgs 3 Kgs<br />

Chevaux de trait moyen 4 Kgs 2,500 I Kg 3 Kgs<br />

Chevaux de trait léL;er 3 Kgs 3 Kgs 2 Kgs 2 Kgs<br />

Chevaux barbes 2 Kgs 3 Kgs I Kg 3 Kgs<br />

Mulets.. . 2 Kgs 3 Kgs 1,500 2,500<br />

La. caroube est fournie aux animaux soit entière,<br />

soit concassée et dénoyautée. Les caroubes sectionnées<br />

en fragments de I à 2 cm sont beaucoup<br />

mieux acceptées<br />

par les animaux et l'on évite en outre certains acci<br />

dents.<br />

Accidents provoqués par les Caroubes.


— 77<br />

—<br />

Les accidents provoqués par les caroubes peuvent<br />

être mécaniques ou toxiques ;<br />

Accidents mécaniques ;<br />

Lorsque les caroubes sont distribuées entières, les<br />

pédoncules <strong>des</strong> gousses peuvent a la longue provoquer<br />

une irritation du pharynx et de l'oesophage ou pharyn-<br />

go-oesophagite ne présentant pas une gravité marquée.<br />

la. syraptomatologie consiste en une salivation abondan<br />

te avec température de l'animal plus ou moins élevée et<br />

perte de l'appétit pouvant aller jusqu'au refus <strong>des</strong><br />

aliments.<br />

Le traitement consiste en la suppression passagère<br />

<strong>des</strong> caroubes, en révulsions sur la gorge avec de la<br />

farine de moutarde ou de l'essence de térébenthine.<br />

DEs accidents plus importants peuvent être provo<br />

qués par <strong>des</strong> caroubes entières mal dégluties ou par une<br />

trop<br />

forte absorption de graines provoquant une obstruc<br />

tion du caeccum. Dans ce dernier ers la constipation<br />

opiniâtre sera combattue par <strong>des</strong> lavages d'eau bouillie<br />

tiède à la dose de 25 à 30 litres et par <strong>des</strong> injections<br />

sous-cutanées de pilocarpine.<br />

Accidents toxiques ;<br />

du tanin<br />

Les accidents toxiques apparaissent dus à l'action<br />

particulièrement abondant dans les caroubes<br />

sauvages? L'action est particulièrement rapide et s'e<br />

xerce en premier lieu sur les terminaisons nerveuses de<br />

] ' n-rr-i ère; bouche, du voile du palais, de l'isthme du


gosier,<br />

— 78 —<br />

du pharynx. Elle se traduit par un défaut de<br />

sécrétions glandulaires qui peuvent être trries. Il en<br />

résulte une déglutition pénible et un défaut de progres<br />

sion du bol alimentaire. Les muscles du voile du palais<br />

et du pharynx peuvent à leur tour être touchés et même<br />

para.lysés. Le temps pharyngien de déglutition est donc<br />

de ce fa-it très allongé. Le bol peut malgré tout, pro<br />

gresser bien que le pharynx soit paralysé, par contrac<br />

tions péristaltiques phrryngiennes dans lr: partie cervi<br />

cale de l'oesophage Tmais de toute façon il s'arrête<br />

dans la partie thoraciquo en provoquant de l'engouement<br />

pouvant entrainer la. mort. Lorsque l'animal cesse de<br />

se nourrir, l'effet toxique se dissipe et il se produit<br />

par réflexe une sécrétion intense au niveau de toutes<br />

les muqueuses. La circulation sanguine altérée rede<br />

vient dès lors normale, les muscles récupèrent leurs<br />

<strong>fonctions</strong> et sous l'influence de vives contractions,<br />

le bol reprend son. chemin jusquéàans l'estomac.<br />

On a également signalé l'atteinte <strong>des</strong> nerfs laryn<br />

giens et dons ce cas, les muscles du larynx remplis<br />

sent mal leur rôle. Il peut en résulter une paralysie<br />

de ces muscles et par voie de conséquence, la pénétra<br />

tion de corps étrangers dans les voies respiratoires,<br />

toutes conditions favorables à l'éclosion d'une pneumo<br />

nie.<br />

P-.r son astringence plus ou moins accusée, la<br />

canoube peut également provoquer une constipation opi-


— 79<br />

—<br />

niâtre. pouvant allaer jusqu'à l'obstruction du rectum.<br />

M; is tous ces accidents peuvent être évités en uti<br />

lisant <strong>des</strong> ca-roubes d'arbres greffés plus pauvre en<br />

tanin que les caroubes sauvages.<br />

Signalons enfin, que les caroubes sont parfois sus<br />

ceptibles de provoquer chez les porcelets un eczéma<br />

prurigineux de la croupe et du pourtour <strong>des</strong> oreilles<br />

(P. BIRGI). Il apparaît que la caroube se montre échauf<br />

fante pour le porc et l'on doit en prescrire l'emploi<br />

alimentaire chez les truies qui allaitent.<br />

Sucre de Caroube.<br />

D'après HERAIL, les teneurs respectives en sucre<br />

<strong>des</strong> caroubes seraient :<br />

(saccharose. .<br />

. 3<br />

©,36 fa<br />

Caroubes d'Algérie ) (glucoses........ 9,32 f><br />

Caroubes de Candie. ...)<br />

(saccharose. .. 21,74 $<br />

(glucose...... . 21,36 fo<br />

(saccharose.... . 28,57 f<br />

Caroubes de Chypre .....)<br />

(glucose 14,53 f0<br />

Caroubes de Grèce ) (glue<br />

(saccharose...... 29,40 f<br />

(saccharose.. .<br />

C aroube s du Portugc 1 . . . )<br />

(glucose. .......<br />

ose.. ....... 10,28 fo<br />

. 15,76 f<br />

21,90 fo<br />

A titre comparatif mentionnaons que la betterave.<br />

ne titre que 10 fo et que la canne à sucre titre 18 f> de<br />

saccharose en moyenne.<br />

L! examen de ces différents pourcentages met en re-


— 80<br />

—<br />

lief la richesse en sucres de la Caroube. Il n'est<br />

donc pa.s s\irprenant que l'industrie se soit attachée<br />

(malgré certaines difficultés) à trouver <strong>des</strong> procédés<br />

d'extraction <strong>des</strong> sucres, susceptibles de remplacer<br />

ceux de la. Betterave et de la:. Canne à sucre.<br />

Les travaux de nos Maîtres, les Professuurs P -,<br />

FOURRENT et H. ROQUES sont à ce point de vue démonstra<br />

tifs et permettent de se faire une idée exacte d'une<br />

telle entreprise.<br />

Ces auteurs utilisent pour l'extraction du saccha<br />

rose, le procédé de MARGRAF à l'alcool de titre élevé<br />

de préférence à tout autre procédé d'extraction en<br />

raison de la présence dans les caroubes de substances<br />

colloïdales hydro -carbonée s s 'opposant à la cristalli<br />

sation du sucre et qu'il est très difficile d'éliminer-<br />

Nous ne saurions mieux faire que de reproduire in-exten<br />

so la. technique préconisée :<br />

" Nos opérations ont comporté aussi bien la simple<br />

"ébullition (1/2 heure) suivie de décantation, filtra-<br />

"tion à chaud et abandon en rtmosphère fraîche,<br />

que la<br />

"lixiviation alcoolique au Soxhlet (six passages) suivie<br />

<strong>des</strong> mêmes opérations. Ce dernier procédé parait préfé-<br />

"ra.ble cm l' entraînement se produit toujours en pré-<br />

"sence d'alcool pur; le solvant n'étant jamais saturé,<br />

"l'extraction est maximum".<br />

" Après refroidissement et dans un temps qui oscil-<br />

"le entre un et deux jours,<br />

apparaissent sur les parois


— 81<br />

—<br />

"<strong>des</strong> récipients contenant le filtrat,<br />

une grande quanti<br />

té de cristaux clinorhombiques simples ou mc.clés de<br />

"sucre candi ;<br />

" Ces opérations ainsi conduites, n'entraient et<br />

"pour cause no a-lbuminoï<strong>des</strong> ni cooloï<strong>des</strong>. S^ule passe<br />

avec la saccharose, une assez forte proportion de tanin<br />

dont la présence est facilement décelable par les réac-<br />

"tifs appropriés.<br />

" Mais ce dernier corps ne saurait en aucune façon<br />

"adultérer le produit obtenu, puisque, pa.r cristallisa<br />

tion le sucre s'offre à nous sous la forme la plus<br />

"pure" .<br />

" Lorsque les cristaux paraissent suffisamment<br />

"nourris et ne semblent pas augmenter de velume ( 8<br />

"jours environ) le solvant est décanté et régénéré par<br />

"distillation. Les cristaux lavés à. l'alcool qui enlève<br />

"les impuretés retenues par absorption, sont détachés<br />

"et mis à sécher. L'extr'ction à l'alcool bouillant<br />

"enlève aux Caroubes une quantité de principes qui<br />

"oscille entre 40 et 42 f (tanins, oses,<br />

sels etc...).<br />

"Parmi ces principes, le saccharose intervient pour<br />

elO fo environ. Ce taux paraît assez bas à priori. Il<br />

"est incontestable que le matériel d "efîpérience , de<br />

"même que le liquide extractif retient une certaine quan<br />

tité de sucres. Cependant, la quantité relativement<br />

"faible que l'en obtient par le procédé à l'alcool est<br />

"faite d'un produit très pur qui ne nécessite pas de


2<br />

raffinage ultérieur- Il est incontestable que lorsqu'on<br />

opère en milieu aqueux, le pourcentage d'obtention est<br />

'sensiblement plus élevé. Mais nous avons déjà rttiré<br />

'<br />

l'attention sur la complexité <strong>des</strong> traitements succes-<br />

'sifs que l'on doit faire subir à la matière première.<br />

'Ceux-ci entraînent fatolcm ent <strong>des</strong> pertes élevées, C'<br />

'est ainsi que nos expériences de laboratoire nous ont<br />

'montré que les sucres réducteurs de Caroubes obtenus<br />

'par les procédés classiques -avec l'eau comme solvnt,<br />

'titraient à l'origine et après interversion du saccha-<br />

'rose 34 f. M is ce chiffre tombait après les menipu-<br />

'lations successives (chaux 00 , noir animal, précipi-<br />

'tations massives, filtraiions etc...'<br />

) à 247^. Nous<br />

"enregistrions dès lors une perte totale de I0f>. Cette<br />

perte,<br />

considérable dans la. .i-rando industrie lorsqu'il<br />

"s'agit de quantités importantes de matière première<br />

"a suscité, dans un but d'économie de nombreuses re<br />

cherches „<br />

"Elle a. conduit les Ingénieurs et les Industriels<br />

"à mettre en jeu certains procédés d'enrichissement<br />

"tels que double carbonatation, récupération du sucre,<br />

"<strong>des</strong> mélasses pa,r osmose,<br />

cédés onéreux et longs".<br />

désucrage etc.... tous pro<br />

"La méthode de MARGRAF qui pourrait se prêter à une<br />

"extraction massive, est surtout indiquée pour l'ob-<br />

"tention familiale du saccharose <strong>des</strong>tiné aux besoins<br />

"journaliers"<br />

.


—<br />

83 —<br />

"Elle présente enfin un "utro avantage, celui de<br />

"laisser une farine de Caroube lavée de ses principes<br />

"tanniques qui, après torréfaction se transforme en<br />

"succédané du café sans -<br />

stringcnco. En outre, ne pro-<br />

"coda est d'exécution relr tive~'ont facile, peu onéreux,<br />

"puisque le solvant alcool est en *


santé .<br />

— 84<br />

Déjà en 1854. GUGENHEIM d'Alger convertit également<br />

en alcool pour plus de 30.000 francs de caroubes dans<br />

une distillerie de la banlieue algéroise.<br />

Est-il besoin également de rappeler que le pharma<br />

cien MURATORE ayant fait écraser 20 kilogrammes de ca<br />

roubes bien mûres et fr-îches, les ayant Pr-*" 1" suite<br />

soumises après addition d'environ huit kilogramm.es d'<br />

eau tiède à une fermentation convenable dans une petite<br />

cuve en bois, placée dans une température de 16 à 18°<br />

R.,<br />

a cbtenu par distillation six kilogrammes d'alcool<br />

un peu trouble, ra,npo-l~nt l'odeur du fruit d'une maniè<br />

re très prononcée, et qui fournit par rectification<br />

enviren quatre kilogrammes d'excellente eau de vie<br />

il n'est pas juqu'à l'obtention d'un bon vinaigre<br />

que cet auteur n'est obtenu en laissant fermenter à la<br />

température ordinaire et dans une cuve en bois, un<br />

mélange d'eau chaude et de farine. Les résidus de l-1<br />

distillation trouvent un emploi pour la teinture en<br />

noir par addition d'un persel de fer car ils sont ri<br />

ches en tanin et ils peuvent être encore utilisés somme<br />

engra.i s .<br />

Au cours de notre étude,<br />

nous avons également si<br />

gnalé la possibilité de préparer par torréfaction de la<br />

pulpe-,<br />

un excellent succédané sucré du Café ou Karoub&<br />

particulièrement indiqué chez les personnes qui par<br />

tempérament ou par santé ne peuvent faire usage du


— 85<br />

—<br />

véritable café aux propriétésexcitantes bien connues.<br />

Usages Thérapeutiques de la farine de Caroube.<br />

Les applications thérapeutiques de la pulpe et de<br />

la farine de Caroube remontent eux aussi à la période<br />

antique. C'est ainsi par exemple que THEOPHRASTE préco<br />

nisa le fruit dans les affections pulmonaires, les mala<br />

dies du ventre et les? phtalmies.<br />

Le tels usages se sent poursuivis au cours <strong>des</strong> siè<br />

cles avec plus ou moins de vogue et d'éclipsés plus ©u<br />

mois prolongées.<br />

Les Anciens utilisaient largement la Caroube en<br />

raison de ses propriétés pectorales soit sous forme de<br />

miel,<br />

soit sous forme de sirops pectoraux administrés<br />

le plus scuvent en combinai sort avec d'autres dragues ré<br />

putées pectorales. De telles vertus furent ensuite trans<br />

mises aux Arables qui considèrent encore de nos jours<br />

la Caroube c©mme très efficace pour combattre les affec<br />

tions chroniques <strong>des</strong> bronches.<br />

En 1847,<br />

MURATORE nous parle d'une pâte pectorale<br />

de caroube obtenue en ajoutant à un sirop de caroube<br />

de la gemme arabique et du sucre. Après évaporation<br />

jusqu'à consistance de pâte,<br />

la masse versée sur une<br />

plaque de marbre préalablement recouverte d'une légère<br />

Gauche de benjoin,<br />

était découpée en petites tablettes<br />

et délivrée aux mala<strong>des</strong> sous le nom de " pâte pectorale<br />

de caroubes".<br />

Les pha.rmaciens Allemands ©nt eux aussi reconnu


— 86<br />

—<br />

depuis fort longtemps, de telles propriétés et font<br />

entrer la Caroube dans un grand nombre de préparations<br />

réputées pectorales. Il n'est pas jusqu'aux sucres de<br />

réglisse de Calabre qui ne renferment une certaine quan<br />

tité de pulpe de Caroube.<br />

Les anciens médecins ont préconisé la pulpe de ca<br />

roube "siliquae dulcis " non seulement contre la toux<br />

mais également contre les diarrhées. Signalons en pass<br />

sant,<br />

que les écorces et leurs extraits sont également<br />

depuis fort longtemps reccmmandés par les Arabes à la<br />

<strong>des</strong>e de 0,3© à 0,50 (pour les extraits)<br />

anti Jiarrhéique s .<br />

comme puissants<br />

Le savant phytothérapeute H. LECLERC a lui aussi<br />

mentionné les propriétés laxatives de la Caroube fraîche<br />

et les propriétés puissamment antidiarrhéïques de la<br />

drogue sèche<br />

Mais ainsi que nous l'avons déjà relaté ce n'est<br />

qu'en 1941 que RAMOS ainsi que R0ZA1EN,<br />

Espagne,<br />

Luis ANTON en<br />

introduisirent pour la première fois la poudre<br />

de caroube dans la diététique pour le traitement de la<br />

diarrhée chez les enfants de plus de un an.<br />

Très rapidement, la farine de Caroube ne tarda pas<br />

à être vulgarisée sous forme de diverses spécialités<br />

dont la plus marquante fut en Suisse "L'Arobon " « Sous<br />

la direction de FRENDENBEZ et do &LANZMAN, les Ecoles<br />

de Bâîe et de Berne avec MARTIN du PAN ( 19 45 3 et NEY-<br />

RCUD (1946) en firent Une étude très approfondie. En


— 87<br />

—<br />

France, après les ebservations cliniques,<br />

de J .LEVES QUE<br />

et de M. ROHMER, do A. A. MaRQUEZY, la poudre de careube<br />

£ut considérée comme un o-xcellent antidiarrhéïquo d! ac<br />

tion thérapeutique supérieure à la pomme crue râpée pré<br />

conisée par HEISLER et MORO et à la soupe de carottes<br />

initialement recommandée par KNAUER.<br />

En M.,rs 1946, MM. P. RÛHMER et SACREZ, LE3NE et CAY-<br />

LA, J. LEVESQUE cnt relaté à la Société de T-édIatrie de<br />

Paris,<br />

les heureux effets de la poudre de Caroube dans<br />

les diarrhées infantiles et il en fût de même de la part<br />

de G- LEFEBURE A la Société de Médecine du Nord.<br />

La c@nnalssance de la, composition chimique de la<br />

pulpe de Caroube permet déjà de se faire une idée de sert<br />

mode d'action dans le traitement <strong>des</strong> diarrhées du nour<br />

risson, de l'enfant et de l'adulte. Il est admis que la<br />

Caroube exerce " 1° une action mécanique ,<br />

2° une action<br />

physicc -chimique d'absorption sur la. flsre microbienne<br />

en particulier, 3° une action chimique'.'<br />

1° - Action<br />

mécanique.<br />

Elle est amplement justifiée par l'abondance d'<br />

hémi-cellulo,'ses et de la petite quantité de pectine de<br />

poids moléculaires élevés et se présentant en longues<br />

chaines. En présence d'eau,<br />

l'on sait que de tels prin<br />

cipes gonflent cfrnsidéra-biement en prenant la forme<br />

d'un gel. D'après LUST,<br />

"le gonflement de la masse dis<br />

tend au maximum la musculature circulaire de la paroi<br />

intestinale. Cette distension déclenche par voie réflexe


— 88<br />

—<br />

<strong>des</strong> contractions péristaltiques normales en amont (loi<br />

d'UEKULL et de STARLING et BAYLISS) ,<br />

Cette excitation physiologique du grêle entraine<br />

par voie réflexe la mise au rep©s du côlfcn (VOSS) d'cù,<br />

suppression <strong>des</strong> coliques et du ténesme . Les contractions<br />

peiholegiques douloureuses de l'intestin se trouvent<br />

ainsi remplacées par <strong>des</strong> on<strong>des</strong> péri sta.lti que s physiolo<br />

giques indolores,<br />

" Les examens radiologiques confirment cette thèse.<br />

"Ils montrent qu'après ingestion de pulpe de fruits ( de<br />

"pommes râpées par exemple) la tête de colonne est net-<br />

"tement accélérée , le caecum étant atteint par le repas<br />

"dès la quatrième heure. Les dernières portions du repa.s<br />

"sont évacuées avec retard"<br />

.<br />

" Ce qui est caractéristique, c'est le remplissage<br />

tctal et continu de tout l'intestin grêle dont les anses<br />

sont tendues comme <strong>des</strong> saucisses. Il n'existe pas d'i<br />

mages lacunaires ni d'on<strong>des</strong> spa.stiques. Vn péristaltis-<br />

me normal et régulier parcourt le tube digestif et fait<br />

progresser la. masse? Les parties hautes du tube<br />

ipJ5'estihal une fois vidées sont nettes. ©n ne trouve<br />

plus trace du produit de contraste dans les plis de la<br />

muqueuse. Le nettoyage est pa.rfait"<br />

„<br />

"Contrairement à l'opinion admise jadis,<br />

ce n'est<br />

donc pas la vacuité relative de l'intestin par une ra<br />

tion de famine qui amène la sédation <strong>des</strong> douleurs et <strong>des</strong><br />

réactions de défense mais son remplissage au maximum.<br />

R. SACREZ et ROHMER par <strong>des</strong> examens analogues ont<br />

confirmé de tels faits .<br />

Mais il faut bien le dire, tandis que dans la pomme<br />

ce sont les pectines qui présentent de telles propriétés<br />

dans la Caroube ce sont surtout les hémicelluloses beau-<br />

©oup<br />

plus abondantes que la pectine et dont l'action<br />

semble beaucoup<br />

plus intense.<br />

©utre l'action mécanique de " tampon nettoyeur "<br />

<strong>des</strong> celluloses, hémicellulose s et de la pectine, la


— 89<br />

—<br />

Caroube manifeste son action par son pouvoir d'abserp-<br />

tion.<br />

L'eau, les sels, les alcalins, les aci<strong>des</strong>, les<br />

toxines et les bactéries sont en effet absorbées par la<br />

pulpe de Caroube. Il est certain que cette action de<br />

surface provient d'une acti©n chimique de fixation ana<br />

logue selon notre Maître le Professeur H. R©QUES à cel<br />

le de certaines résines synthétiques obtenues par con<br />

densation et polymérisations d'aminés ©rganiques avec le<br />

formol et qui sont susceptibles de fixer les ions (a-<br />

nions et cations).<br />

Il est bien évident,<br />

réaction phy si eo -chimique de surface,<br />

étant donné qu'il s'agit d'une<br />

que la division<br />

de la surface absorbante (sa finesse de dispersion) et<br />

son homogénéité sont autant de facteurs importants.<br />

A titre documentaire,<br />

GIANZMANN et NEYR&UD ont étu<br />

dié le pouvoir d'absorption de la Caroube et celui de la<br />

carotte. Il résuit© de leurs essais que IOC grs de fari<br />

ne de caroube (Arobon)<br />

absorbent 118 grs d'eau tandis<br />

que IOO grs de poudre de carotte en absorbent 334 grs.<br />

Le pouvoir hydratant de la farine de caroube quoique<br />

étant très élevé est donc inférieur à celui de la carot<br />

te.<br />

Mais dans le cas de diarrhées,<br />

ceci représente un<br />

avantage car celui-ci évite la formation de selles trop<br />

Volumineuse s .<br />

La diarrhée ayant pour cause une infection micro-


__ 90<br />

—<br />

tienne ou une intoxication alimentaire, est généralement<br />

accompagnée d'une flore microbienne intense localisée<br />

au niveau de l'intestin grêle et du duodénum qui norma<br />

lement sont microbiens. Les bactéries à leur tour sé<br />

crètent <strong>des</strong> toxines (endo et exo - tosrines)<br />

paralysant<br />

les défenses de l'organisme et provoquant la formation<br />

d'aminés ou d'aci<strong>des</strong> gras nuisibles à l'organisme et<br />

provoquant l'état de maladie.<br />

MARTIN DU PLAN a eu l'idée de rechercher le degré<br />

d.e fixation par la farine de Caroube spécialisée , de<br />

nombreuses substances (Protéines sériques, aci<strong>des</strong> aminés<br />

divers, aci<strong>des</strong> gras,<br />

vers) .<br />

colorants aci<strong>des</strong> ou alcalins di<br />

Il résulte de telles expériences qu'une suspension<br />

de farine de Caroube spécialisée (Arabon)<br />

à 5f° absorbe<br />

de nombreux aci<strong>des</strong> aminés ou gras en quantité notable<br />

(Cystéine s 75$, Histarrine 68 fo, Putrescine 5Af°, Acide<br />

glutaminique 6§$>, acide butyrique 57f>,<br />

58 f etc ) .<br />

acide lactique<br />

Ce même auteur a d'ailleurs observé que l'absorption<br />

se produit in vitro et aussi bien in vivo .<br />

E. GLANZMANN expérimentant à la Clinique infantile<br />

de Berne a recherché sur la flore microbienne d'un<br />

nourrisson atteint de dyspepsie aiguë à caractère fer-<br />

mentatif, le pouvoir absorbant de la farine de Caroube<br />

(Ar^brn) et il a constaté sous 1' action du médicament<br />

en 18-24 heures,<br />

une diminution manifeste du nombre


— 91<br />

—<br />

a.bsolu <strong>des</strong> germes dans les selles tandis que les rapport:;<br />

de proportion normaux entre les diverses espèces bac<br />

tériennes se rétablissaient rapidement<br />

L'auteur indique cependant que la Caroube n'exerce<br />

par une actien bactéricide propre, ce qui n'est pas<br />

l'avis de netre Maître le Professeur H. ROQUES d'Alger<br />

qui avance qu'à l'action mécanique et physi ce -chimique<br />

d'absorption sur les bactéries vient se surajouter une<br />

action chimique bactéricide du tanin et <strong>des</strong> divers phé<br />

nols qui l'accompagnent.<br />

En effet, si l'action bactéricide <strong>des</strong> phénols est<br />

indiscutable,<br />

l'on sait aussi bien que le tanin jouit<br />

de propriétés bactérici<strong>des</strong> de grande valeur puisque<br />

d'après les expériences de MIQUEL il a été prouvé que<br />

4<br />

grs SC de tanin suffisent pour empêcher la putréfac<br />

tion d'un litre de bouillon de bc euf exposé aux germes<br />

de l'air-<br />

Le Professeur H. ROQUES appuie également son argu<br />

mentation sur le fait que les extraits d'écorces de Ca<br />

roubier qui ne renferment comme principe actif que du<br />

tanin, sont néanmoins de puissants antidiarrhéiques bien<br />

que dénués d'action mécanique ou physic® -chimique .<br />

La posologie et le mode d'administration de la fa<br />

rine de Caroube, fréquemment présentée sous forme de ta<br />

blettes ou de comprimés varient selon qu'il s'agit d'<br />

un nourrisson,<br />

d'un enfant ou d'un adulte.<br />

Ghez le nourrisson on donnera tous les jours jusqu'à


— 92<br />

—<br />

cessation complète <strong>des</strong> symptômes diarrhéiques une décoc<br />

tion à 5 ou IC fo de farine de Caroube.<br />

Chez l'enffnt et chez l'adulte, la dose moyenne est<br />

fixée à 2C -<br />

30<br />

grammes de farine mais avec possibilité<br />

d'augmenter de telles doses sans qu'il en résulte un<br />

inconvénient quelconque.<br />

Usages thérapeutiques de la gomme de graines de Caroube.<br />

Nous avons par le détail indiqué <strong>des</strong> usages indus<br />

triels nombreux de la gomme de graines de Caroube et<br />

indiqué que cette gomme fermée principalement de manna-<br />

nes (2/3) er de galuctar.es (1/3)<br />

présentait une viscosi<br />

té très élevée et bien supérieure à celle de la gomme<br />

arabique (33>24 au lieu de 1,072 pour <strong>des</strong> solutions<br />

à I p. 2©0) .<br />

En France,<br />

l'en doit au Professeur LELONG l'appli<br />

cation de la poudre de gomme de ^.rainesde<br />

Caroube<br />

à la<br />

thérapeutique <strong>des</strong> nourrissons vomisseurs, thérapeutique<br />

basée sur le principe de la disparition <strong>des</strong> vomissements<br />

habituels <strong>des</strong> nourrissons après anserptien de repas<br />

épais .<br />

En 1905,<br />

GALLOIS fut le premier à préconiser une<br />

telle méthode par l'application d'un régime cemposé<br />

d'un mélange de Ia.it et de fromages (petits-suisses).<br />

Par la suite,<br />

certains pédiatres et puériculteurs a-<br />

vaient pensé que <strong>des</strong> résultats semblables p©uvaient<br />

être obtenus par simple soustraction d'eau au me de d'a,-<br />

lirpentation j la.it concentré par ébullitlon prolongée


— 93<br />

—<br />

("«EILL et GARDERE), lait condensé sucré (PAR0T et VA<br />

RIAT) ou bien encore utilisation précoce de bouillies<br />

épaisses (TERRIEN, HARFAN) .<br />

De tels régimes de déshydratation alimentaire , par<br />

ailleurs mal équilibrés,<br />

sans provoquer <strong>des</strong> dyspepsies graves.<br />

ne pouvaient être prolongés<br />

L'oncrut tourner la difficulté par l'épolssissement<br />

sans soustraction d'eau ni modification de l'équilibre<br />

alimentaire,<br />

au moyen de produits inertes. Et c'est ain<br />

si que l'en essaya avec plus eu moins de succès, la<br />

gomme arabique (SPL@VERINI) l'agar-agar ?u gélose, la<br />

pectine de pomm& (LELONG, Joseph DETROIS , ROSSIER) .<br />

A vrai dire, aucune de ces préparations ne donnè<br />

rent entière satisfactien, pour la raison bien simple<br />

que la chaleur détruisait plus eu moins la consistance<br />

épaisse <strong>des</strong> repas tt entrainait une coagulation lu lait<br />

qui répugnait aux nourrissons.<br />

LELONG trouva en la gomme de graines de Caroubes le<br />

produit idéal inerte et résistant à la chaleur.<br />

Par ailleurs, une telle poudre se gélatinise faci<br />

lement dans l'eau eu dans le lait sans en altérer le<br />

goût et la couleur- Il suffit de deux grammes pour 100<br />

de cette poudre pour obtenir un épaississement suffisant<br />

du repas et sans modification de sa valeur énergétique.<br />

Aussi bien,<br />

n'est-il p&s surprenant qu'un tel produit<br />

soit bien accepté par le petit malade et sans modifica<br />

tion de son appétit.


M. LEL©NG,<br />

— 94<br />

—<br />

cette pcudre (Nestargel)<br />

A. ROSSIER et A. PASSANT ont expérimenté<br />

chez un grand nombre de nour<br />

rissons vomisseurs ou non vomisseurs. Voici à ce sujet<br />

leur déclaration " Nous avons constaté qu'elle ne mcdi-<br />

"fie pas l'appétit; les enfants l'acceptent parfaite-<br />

"ment . Nous n'avons pu dépister aucune altération <strong>des</strong><br />

"<strong>fonctions</strong> digestives, ni motrices, ni secrétoires. Le<br />

"transit gastrique <strong>des</strong> divers laits (lait de femme, lait<br />

de vache, laits concentrés, laits secs, lait entier<br />

acidifié)<br />

additionnés de cette pcudre n'est pas modifié.<br />

Les selles <strong>des</strong> enfants ne présentent aucune anomalie.<br />

La poudre se comporte dcnc bien comme, un produit neutre,<br />

indifférent sans valeur alimentaire, permettant de me -<br />

difier seulement la consistance physique du repas pres<br />

crit à l'enfant. D'autre part T à la dose de ©,5 à 2 ®/o<br />

la consistance obtenue est bien celle d'une bouillie cré<br />

meuse,<br />

plus ou moins épaisse selon la quantité de poudre<br />

ajoutée. Son efficacité est remarquable dans tous les<br />

cas de vomissements habituels répendant au type patho-<br />

géfcique dans lequel l'épaississement de l'alimentation<br />

est indiqué.<br />

le,<br />

Cette substabco épaississante,<br />

d'un maniement faci<br />

est donc un progrès dans le traitement physic-pa-<br />

thegénique <strong>des</strong> vomissements habituels du nourrisson.<br />

Comme telle,<br />

elle nous parait mériter d'être connue.<br />

La poudre dé gemme de graines dé Caroubes présente<br />

<strong>des</strong> indications et quelques csntre-indications .


-- 95<br />

—<br />

En règle générale, elle sera recommandée dans la<br />

maladie <strong>des</strong> vomissements habituels de MARFAN survenant<br />

généralement dès la naissance et dans le cas d' ectopie<br />

gastrique partielle intra-thoracique ou brachy-oescpha-<br />

Une autre indication est la rumination avec régur<br />

gitations et plus accessoirement la sténose hypertro-<br />

phique du pylore à son début<br />

La sténose hypertrcphique du pylore confirmée cons<br />

titue ainsi que tout traitement médical, une contre -<br />

indication,<br />

et il en est également de même lorsquril<br />

ë'agit de vomissements par encombrement et dyspepsie<br />

hépate -<br />

gastre - intestinale,<br />

la gastrite glaireuse<br />

et les vomissements par infection trainante pouvant<br />

dans certaines circonstances constituer <strong>des</strong> contre - in<br />

dications au moins passagères.<br />

Les résultats au moins en ce qui concerne la maladie<br />

de MARFAN sont particulièrement brillants puisque<br />

GERARD LEFEBURE sur 51 cas de vomissements habituels<br />

du nourrisson a obtenu 48 succès immédiats et complets,<br />

2 succès partiels et un seul insuccès chez <strong>des</strong> petits<br />

mala<strong>des</strong> ne présentant par ailleurs pas de distension<br />

gastrique, pas de diarrhées,<br />

langue saine.<br />

Chez le nourrisson,<br />

pas de gros foie et une<br />

la préparation dws repas épais<br />

sis à la g «rame de Caroube s'effectue tout simplement<br />

en faisant tomber en pluie sur du lait bouilli et tiè-


— 96 —<br />

de (au moyen d'une passoire) 5© centigrammes à deux<br />

grammes de pcudre p


-- 97<br />

CONCLUSIONS —<br />

Le but essentiel de notre travail fut d'apporter<br />

une mo<strong>des</strong>te contribution à l'étude du Caroubier et plus<br />

particulièrement à l'étude de son fruit,<br />

en raison <strong>des</strong><br />

possibilités idéales et rationnelles de la culture de<br />

cet arbre en Algérie et <strong>des</strong> nombreux services qu'il est<br />

susceptible de rendre à l'industrie, à l'alimentation,<br />

à la médecine et plus généralement à l'économie.<br />

Après avoir souligné que le Bassin Méditerranéen<br />

était le lieu de prédilection de son développement nor<br />

mal,<br />

nous avons jugé utile à la suite d'une étude bota<br />

nique sucûinte de fournir quelques précisions sur sa<br />

culture, son mode de multiplication,<br />

sa transplantation.<br />

Nous nous sommes ensuite attachés à donner quelques<br />

renseignements sur son usage immémorial,<br />

de son fruit,<br />

sur le commerce<br />

ainsi que quelques précisions sur les qua<br />

lités alimentaires, industrielles et thérapeutiques de<br />

la Caroube. Nos recherches de Laboratoire ent tout spé<br />

cialement porté :<br />

1° Sur la détermination du tanin contenu dans le<br />

péricarpe du fruit,<br />

codynamique qui s'y rattache.<br />

en raison de l'importance pharma-<br />

2° Sur le degré de lignification du fruit.<br />

Un certain nombre d'essais nous ont fait admettre


— 98<br />

—<br />

que le tanin du péricarpe de la Caroube était de nature<br />

Àgcàècatéchique et une telle constatation nous a permis<br />

d'expliquer (au moins en partie) l'action heureuse de<br />

la farine de Caroube dans les diarrhées infantiles ou<br />

de l'adulte.<br />

En effet, à la lumière <strong>des</strong> travaux antérieurs et de<br />

nos recherches, l'on peut dire que l'action antidiar-<br />

rhéique de la farine de Caroube signalée pour la premiè<br />

re fois en thérapeutique infantile par RAMOS est due t<br />

1° A une action mécanique de dilatation <strong>des</strong> anses<br />

intestinales due à une forte proportion d 'hémicelluloses<br />

entraînant par voie réflexe le repos de l'intestin.<br />

2e A une action physico - chimique d'absorption sur<br />

les bactéries pathogènes et les toxines dues à ces mê<br />

mes principes.<br />

3° A une action chimique due aux propriétés bacté<br />

rici<strong>des</strong> du tanin pyrocatéchique, <strong>des</strong> phénols qui l'ac<br />

compagnent ainsi qu'à l'association tanin-polysaceha-<br />

ri<strong>des</strong>.<br />

tampon .<br />

4° A une action chimique due à un fort pouvoir<br />

La constatation du degré non exceptionnel de ligni-<br />

fibation du fruit nous a permis d'avancer que contrai<br />

rement à l'opinion d'un certain nembre d'auteurs, les<br />

propriétés antidiarrhéiques de la Caroube sont totale<br />

ment étrangères à la présence de ce principe.<br />

©n compendra aisément que dans une étude aussà vas-


te,<br />

— 99<br />

—<br />

ncus n'ayons pu donner à notre travail tout le<br />

développement désirable. Nous nous sommes bornés à<br />

l'essentiel et à la recherche de faits concrets suscep<br />

tibles d' apporter quelques lumières sur certains points<br />

que nous avons jugé erronés ou demeurés obscurs.<br />

D'un point de vue plus général encore, considérant<br />

les immenses services que peut rendre à l'économie de<br />

notre pays l'extension de la culture du Caroubier, nous<br />

pensons avoir fait oeuvre utile en exaltant les nombreu<br />

ses qualités d'un végétal qui par son appellation anti^<br />

que d' Arbre <strong>des</strong> Lotophages, fut jadis un symbole de<br />

vie, d'immortalité,<br />

d'abondance et qui actuellement<br />

mérite encore toute notre admiration et toute notre<br />

sollicitude.


—<br />

- T2


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