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Le folklore comme matière de la fiction - Freelang

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La fête est un motif récurrent dans nos contes : elle accompagnait dans le Van Lang tous les<br />

grands évènements <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie d'un Homme, <strong>comme</strong> par exemple l’obtention d’un brevet<br />

mandarinal, aspiration <strong>de</strong> Lu Sinh dans « La bouillie <strong>de</strong> millet » chez Minh Tran Huy et Pham<br />

Duy Khiem. <strong>Le</strong>s vietnamiens avaient <strong>de</strong> surcroît un grand nombre <strong>de</strong> fêtes publiques, au<br />

premier rang <strong>de</strong>squelles le Têt, ou Fête du Printemps. C’est lors <strong>de</strong> cette célébration du nouvel<br />

an lunaire que Tâm rencontre le prince dans « Tâm et Cam » et que le grand frère du « Rocher<br />

<strong>de</strong> l’attente » se voit délivrer <strong>la</strong> prédiction selon <strong>la</strong>quelle il épousera sa sœur. <strong>Le</strong>s coutumes<br />

associées <strong>de</strong> semer <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaux sur le sol et <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nter un bambou <strong>de</strong>vant chez soi est<br />

expliquée par <strong>la</strong> nécessité d’éloigner les démons dans « L’homme et l’esprit maléfique », et<br />

celle <strong>de</strong> manger <strong>de</strong>s banh chung, gâteaux <strong>de</strong> riz carrés, par « <strong>Le</strong> gâteau du Têt ». <strong>Le</strong>s fêtes<br />

étaient parfois commémoratives, <strong>comme</strong> <strong>la</strong> Fête <strong>de</strong>s morts, et il était fréquent que les<br />

anniversaires <strong>de</strong>s défunts continuent d’être fêtés : c’est à l’occasion <strong>de</strong> l’anniversaire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mort <strong>de</strong> son père que Tam revient dans sa belle famille pour son plus grand malheur dans<br />

« Tâm et Cam » et il est indiqué que le personnage du même nom du conte « Pourquoi <strong>la</strong> mer<br />

est salée » « ne manquait jamais d’honorer <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong> son père, garnissant d’offran<strong>de</strong>s et<br />

d’encens l’autel <strong>de</strong>s ancêtres qu’il avait aménagé prés <strong>de</strong> sa paillote 64 ».<br />

L'ensemble <strong>de</strong>s savoirs colportés par les contes, qu'ils soient <strong>de</strong> type historique,<br />

géographique, ou ethnologique, ont donc pour vertu <strong>de</strong> renseigner le lecteur occi<strong>de</strong>ntal sur <strong>la</strong><br />

vie et les mœurs <strong>de</strong>s ancêtres <strong>de</strong>s Vietnamiens. En ce sens, ces recueils véhiculent un savoir<br />

patrimonial et présentent un intérêt heuristique. Toutefois, ce savoir se limite-t-il à sa seule<br />

dimension concrète ? Ne doit-on pas plutôt le considérer <strong>comme</strong> une voie d'accès à <strong>la</strong><br />

spiritualité du pays ?<br />

64 MINH TRAN HUY, op. cit., p. 11, p. 34.<br />

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