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JOUMANA HADDAD ET LE MYTHE DE LILYTH
Tina Trodella
Le silence et le tonnerre : ces deux mots résument l'antithèse du portrait d'une femme qui est le
symbole des conflits et des demandes de renouvellement du monde arabe analysées par son
écriture. L '«assassine» de Shéhérazade: Joumana Haddad
Joumana Haddad est l'une des plus
importantes écrivaines libanaises et elle est
bien connue partout dans le monde grâce à
ses livres qui ont été publiés et traduits dans
de nombreuses langues. Cette célèbre
écrivaine est convaincue d’incarner l'esprit de
la Lilyth biblique: une vierge rebelle qui n'a
jamais accepté les compromis et les
impositions. Pour cette raison, Haddad n'est
pas seulement une
écrivaine et un poète,
mais elle est aussi le
rédacteur en chef du
magazine littéraire
Jasad – corps en
arabe. Les tabous,
sexuels ou non, sont
faits l’objet de cette
revue qui vise à provoquer la culture
machiste libanaise et, en même temps, à
sensibiliser les femmes par respect aux
questions de leur liberté et de leurs droits.
En 2010, Haddad a publié son
autobiographie: «J'ai tué Shéhérazade:
confessions d’une femme arabe en colère ».
Dans ce livre elle cherche de supprimer et
même de modifier l’image de Shéhérazade,
la narratrice des contes de fées racontées
dans Les Mille et une Nuits, diffusée en
occident : une femme fascinante qui tente à
se sauver de la colère du roi Shahryar grâce à
la séduction et à la parole. Dans le monde
occidental, Shéhérazade est considéré un
objet sexuel et une victime passive.
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La Maison des Idées • 1