Cercle Benelux d'Histoire de la Pharmacie - Kringgeschiedenis
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parler <strong>de</strong> faïence. Seul cet émail stannifère confère une imperméabilité totale<br />
aux pots, et donc, avant l'introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> faïence dans nos régions, les<br />
apothicaires ne disposaient pas <strong>de</strong> pots rigoureusement étanches aux drogues.<br />
Après l'Espagne, ce fut en Italie, et non en France, qu'apparurent les<br />
premiers centres <strong>de</strong> faïenceries. D'Italie, <strong>de</strong>s ouvriers faïenciers allèrent en<br />
France, passant <strong>de</strong> ville en ville, et là où existaient <strong>de</strong>s ateliers <strong>de</strong> céramique,<br />
ils initièrent les artisans locaux aux secrets <strong>de</strong> leur art.<br />
Ces Italiens, <strong>de</strong> France méridionale, vinrent vers le Nord, travaillèrent<br />
à Lyon, pour enfin arriver à Anvers. A cette époque, vers 1500, Anvers<br />
connaissait une prospérité très gran<strong>de</strong> et dans tous les domaines ses ateliers<br />
prenaient un essor surprenant. Les toutes premières faïences belges y furent<br />
réalisées; mais, exécutées par <strong>de</strong>s ouvriers italiens, elles sont typiquement<br />
italiennes tant par leurs formes que par leurs motifs décoratifs et coloris.<br />
Alors que l'émail intérieur <strong>de</strong> ces pots italo-néer<strong>la</strong>ndais est plombifère, l'émail<br />
extérieur est stannifère, permettant <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sser cette production parmi les<br />
faïences. De ces pots, il n'existe plus aucun spécimen dans les anciennes<br />
pharmacies <strong>de</strong> Belgique, privées ou hospitalières. Les seuls pots primitifs<br />
qui ont été préservés jusqu'à nous figurent uniquement dans quelques rares<br />
musées, au « Vleeshuis » à Anvers, au Cinquantenaire à Bruxelles, et il faut<br />
les considérer comme aussi précieux et rares que <strong>de</strong>s incunables.<br />
Il est évi<strong>de</strong>mment ma<strong>la</strong>isé <strong>de</strong> différencier ces pots primitifs anversois,<br />
réalisés en fait par <strong>de</strong>s faïenciers italiens, <strong>de</strong>s pots primitifs réalisés par<br />
ces mêmes artisans italiens soit en Italie, soit en France méridionale. Ces<br />
productions sont à ce point pareilles qu'il y a peu d'années, alors qu'on<br />
ignorait encore qu'il avait existé bon nombre d'ateliers <strong>de</strong> faïenciers en<br />
France méridionale vers 1500, tous les pots en faïence primitive qui se<br />
découvraient dans les anciennes apothicaireries françaises étaient considérés<br />
comme originaires d'Anvers. Un grand expert en faïences anciennes, non<br />
professionnel, le D r Chompret, stomatologue français réputé, a consacré<br />
tous ses loisirs à rechercher et à prouver, documents à l'appui, les origines<br />
exactes <strong>de</strong> ces faïences primitives. Dans l'état actuel <strong>de</strong> nos connaissances,<br />
ce travail doit toutefois être poursuivi, car malgré certaines preuves, <strong>de</strong>s<br />
erreurs d'attribution sont possibles, tant les problèmes à résoudre sont<br />
complexes. '<br />
Comment déterminer qu'une faïence est anversoise, et pas italienne ou<br />
française, méridionale? La question est délicate, et il n'y a pas, jusqu'à<br />
présent, <strong>de</strong> démonstration irréfutable possible. L'analyse chimique et physique,<br />
dont on pouvait espérer beaucoup, s'est révélée, malgré <strong>la</strong> précision<br />
<strong>de</strong> ses résultats, n'être que; d'un faible secours. Les matières premières utilisées<br />
dans <strong>de</strong>s centres très éloignés les uns <strong>de</strong>s autres provenaient bien<br />
souvent <strong>de</strong>s mêmes sources d'approvisionnement. Ces analyses, <strong>de</strong> ce fait,<br />
ne permettent que d'ai<strong>de</strong>r à i<strong>de</strong>ntifier une faïence, mais seules, elles sont<br />
sans grand intérêt. Si les matières premières utilisées par les faïenciers<br />
parcouraient <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s distances avant d'être utilisées, les faïences ellesmêmes<br />
furent aussi fréquemment expédiées loin <strong>de</strong> leurs lieux <strong>de</strong> production.<br />
L'endroit géographique où donc se découvrent <strong>de</strong> nos jours <strong>de</strong> telles<br />
faïences est sans signification quant aux lieux <strong>de</strong> leurs origines. Si les pots<br />
<strong>de</strong> pharmacie, objets meubles, peuvent avoir beaucoup voyagé, il est, heureusement<br />
pour les spécialistes qui étudient ces problèmes d'origine <strong>de</strong>s<br />
faïences anciennes, <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> céramique qui sont <strong>de</strong>meurés <strong>de</strong>puis