A Peeter Putteau, dont il est fait mention en 1730 dans le Livre Censal, en ce début du XVIIème siècle, succè<strong>de</strong> Jean Martin Goelens, et à celui-ci succè<strong>de</strong> son fils, Jean Wynand Goelens. Un mortier en cuivre subsiste encore, portant l'inscription « Petrus Peeters me fudit. 1750. J. W. Goelens ». Ce J. W. Goelens, pharmacien, eut pour frère le bourgmestre <strong>de</strong> Tirlemont, et, en 1791, on lit dans un libelle royaliste imprimé à St. Trond : « Le pharmacien frère du bourgmestre, homme fourbe et calomniateur, était l'unique gardien <strong>de</strong> <strong>la</strong> caisse où on mettait l'argent <strong>de</strong> <strong>la</strong> quête que l'on faisait le dimanche à l'église pour le bien-être <strong>de</strong> <strong>la</strong> Patrie. C'est dans sa maison que les prédicateurs s'assemb<strong>la</strong>ient pour se consulter du texte pour leurs sermons calomnieux et sanguinaires. L'apothicaire criait le jour du pil<strong>la</strong>ge qu'on <strong>de</strong>vrait massacrer tous les Royalistes... ». Joseph Hubert Otton Goelens succè<strong>de</strong> à son père. Ensuite, pour peu <strong>de</strong> temps, <strong>la</strong> pharmacie appartient à Jean-Baptiste Koelsart, auquel succè<strong>de</strong> en 1850 Jean François Degraux. En 1884 Jules Eugène Degraux succè<strong>de</strong> à son père, mais cè<strong>de</strong> <strong>la</strong> pharmacie en 1888 à Richard Libert Joseph Vincx. Jules Degraux conserve toutefois les anciens pots <strong>de</strong> pharmacie et un grand mortier <strong>de</strong> bronze. Ces objets, par après, auraient été légués à l'Abbaye d'Orval. Les collections <strong>de</strong> ce musée ont été pillées et dispersées en 1940 ; il y a peu <strong>de</strong> chance qu'on retrouve ces antiquités. Seule une petite série <strong>de</strong> pots <strong>de</strong> pharmacie en Delft subsiste actuellement à Orval, sans indication d'origine, et il n'y existe pas <strong>de</strong> grand mortier <strong>de</strong> bronze. Jules Degraux a <strong>la</strong>issé au « Mortier » un aménagement intérieur certes sympathique, mais privé <strong>de</strong>s pots qui l'ornaient. De nos jours il ne subsiste dans cette' pharmacie strictement plus rien en fait <strong>de</strong> pots ou antiquités pharmaceutiques ; les <strong>de</strong>rnières bouteilles anciennes ont été jetées il y a peu par <strong>de</strong>s mains ignorantes. Seuls les murs, témoins muets d'un très lointain passé sont là, défiant les ans, telles les voûtes énormes <strong>de</strong> <strong>la</strong> cave, d'où part un profond tunnel souterrain qui, passant sous <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce, reliait le « Mortier » à l'église proche. En 1927, Philibert Théophile Victor Joseph Vincx succè<strong>de</strong> à son père. Ce <strong>de</strong>rnier titu<strong>la</strong>ire du « Mortier » étant décédé et nul successeur ne se présentant pour reprendre cette très ancienne pharmacie, celle-ci est-elle condamnée à disparaître ? Telle est <strong>la</strong> question que l'on se pose, non sans quelque mé<strong>la</strong>ncolie... Nous tenons à remercier vivement Monsieur Jean Wouters, ancien archiviste, pour les renseignements précieux qu'il a bien voulu nous communiquer au sujet <strong>de</strong> l'histoire du « Mortier ». DOCUMENTATION DOCUMENTATIE Pharmacopées f<strong>la</strong>man<strong>de</strong>s Nous lisons dans l'intéressante revue NOTRE FLANDRE le compte rendu critique suivant <strong>de</strong> l'ouvrage <strong>de</strong> nos membres les pharmaciens W. F. Daems et L. J. Van<strong>de</strong> Wiele. Ce texte interessera certainement tous nos lecteurs : En publiant Noord- en Zuidne<strong>de</strong>r<strong>la</strong>ndse Ste<strong>de</strong>lijke Pharmacopeeën (Uitgeverij Itico, Mortsel-bij-Antwerpen. Uitgeverij Littera Scripta Manet, Joppe), MM. W.F. Daems et LJ. Van<strong>de</strong>wiele, pharmaciens à Lei<strong>de</strong>n et à Gent, ont donné un bel exemple, qui mérite à ce titre d'être cité... — et imité : ils ont réservé, dans leur texte et dans les illustrations qui l'accompagnent, une part eminente à <strong>la</strong> Sud- F<strong>la</strong>ndre. Parmi les notices consacrées aux villes <strong>de</strong>s Pays-Bas, se suivent en bon ordre Dowaai, Duinkerke (graphie préférable à Duinkerken), Rijsel. Siint-Omaars, Valencijn. Les p<strong>la</strong>nches <strong>de</strong> phototypies non seulement présentent en pleine page chacune <strong>de</strong>s pharmacopées <strong>de</strong> nos provinces dont il _ 2 — subsiste un exemp<strong>la</strong>ire connu <strong>de</strong>s auteurs, mais encore reproduisent <strong>de</strong> belles gravures empruntées aux recueils lillois, — hommage justifié puisque l'illustrateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s pharmacopées <strong>de</strong> Lille-en-F<strong>la</strong>ndre (1694) n'est autre qu'Arnould <strong>de</strong> Wez, autrement dit <strong>de</strong> Vuez (Sint-Omaars, 1644 - Rijsel, 1720). On remarquera, au' passage, que les pharmacopées <strong>de</strong> Rijsel <strong>de</strong> 1640 et <strong>de</strong> 1694 s'intitulent chacune Pharmacopoeia Lillensis. et non « insulensis », élément qui s'ajoute à bien d'autres (que ce n'est pas ici le lieu <strong>de</strong> recenser) pour faire supposer que l'étymologie « savante » (?), déduisant le nom <strong>de</strong> notre ville-capitale d' « insu<strong>la</strong> » ou « insu<strong>la</strong>e », ne jouissait pas sur p<strong>la</strong>ce, même au siècle <strong>de</strong> Diafoirus, d'un consentement unanime. Que n'apprend-on, en cours <strong>de</strong> route, en <strong>la</strong> compagnie d'érudits <strong>de</strong>s Pays-Bas ! Dans l'arbre généalogique <strong>de</strong>s antidotaires et pharmacopées d'Occi<strong>de</strong>nt s'insère « al qânùn fi-1-tibb », le
F<strong>la</strong>mand — on aurait pu s'en douter — qui se faisait appeler en tout bien tout honneur Vopiscus Fortunatus Pleropius (Leuven, 1658). Quant à ce que nous possédons encore d'Oribasius <strong>de</strong> Pergame, nous le <strong>de</strong>vons à <strong>de</strong>ux chercheurs qui se nomment Daremberg et Bussemaker. Une critique bibliographique comporte par définition... <strong>de</strong>s critiques. MM. Daems et Van<strong>de</strong>wiele nous ont rendu <strong>la</strong> tâche à cet égard bien difficile. Pour ne pas manquer tout à fait aux lois du genre, hasardons quelques remarques. La dualité d'auteurs fait qu'on n'est pas sans percevoir certaines dissonances dans <strong>la</strong> rédaction : par exemple un usage qui en Zuid-Ne<strong>de</strong>r<strong>la</strong>nd est « verplichtend » ou « verplicht gesteld » <strong>de</strong>vient... plus au Nord