Cercle Benelux d'Histoire de la Pharmacie - Kringgeschiedenis
Cercle Benelux d'Histoire de la Pharmacie - Kringgeschiedenis
Cercle Benelux d'Histoire de la Pharmacie - Kringgeschiedenis
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
— 8 —<br />
Pourquoi s'agit-il <strong>de</strong> pots du début du XVI e siècle? Il ne s'en trouve<br />
que dans <strong>de</strong>s apothicaireries qui existaient déjà à cette époque, c'est-à-dire<br />
uniquement dans d'anciennes pharmacies d'hôpitaux, et dans aucune pharmacie<br />
particulière belge, car les plus anciennes <strong>de</strong> celles-ci existant encore<br />
ne datent que du XVII e siècle. Toutefois, dans une unique pharmacie privée<br />
belge, découverte récemment, datant <strong>de</strong> 1530, il subsiste une série <strong>de</strong> quatre<br />
<strong>de</strong> ces pots. Aucune étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cette production n'a été faite jusqu'à ce jour;'<br />
on en signale uniquement l'existence dans quelques rares ouvrages spécialisés.<br />
En Hol<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, il en a été fabriqué; en Angleterre également, mais vraisemb<strong>la</strong>blement<br />
plus tard, car cette production semble s'être prolongée jusqu'au<br />
XVII e siècle. Mais le plus grand nombre d'exemp<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> ces pots, moins<br />
d'une vingtaine, se trouvent en Belgique, en F<strong>la</strong>ndre, en général par un ou<br />
<strong>de</strong>ux, dans chacune <strong>de</strong> nos anciennes apothicaireries hospitalières. Exceptionnellement<br />
il en subsiste quatre, visibles superposés, à gauche <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
p<strong>la</strong>nche 2, dans <strong>la</strong> pharmacie <strong>de</strong> l'hôpital <strong>de</strong> Assche.<br />
Cette même p<strong>la</strong>nche, au bas, à droite, montre <strong>de</strong>ux chevrettes à décor<br />
d'allure italienne, bien qu'il s'agisse du type <strong>de</strong> faïence anversoise qui fit<br />
suite aux pots anversois primitifs italo-néer<strong>la</strong>ndais, vers <strong>la</strong> fin du XVI e siècle.<br />
Peu nombreux, peu connus encore, ces pots ne se trouvent quasi qu'en Belgique,<br />
et dans un rayon restreint autour d'Anvers : à Malines, à Gand, à<br />
Bruges, à Bréda, à Assche. Les seuls exemp<strong>la</strong>ires étrangers connus se trouvent<br />
en Hol<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, et, étant ' donnée <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l'émail <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>rniers, on les suppose originaires non d'Anvers, mais <strong>de</strong> Rotterdam.<br />
Les quelques dizaines <strong>de</strong> ces pots qui ont été conservés jusqu'à nous<br />
se rencontrent, par un ou <strong>de</strong>ux exemp<strong>la</strong>ires, dans les anciennes apothicaireries<br />
hospitalières <strong>de</strong>s F<strong>la</strong>ndres. • En plus <strong>de</strong> cette répartition géographique<br />
uniforme autour d'Anvers, qui peut permettre <strong>de</strong> supposer qu'il s'agit <strong>de</strong><br />
pots anversois, il est possible <strong>de</strong> confirmer cette origine grâce, encore une<br />
fois, à <strong>de</strong>s carreaux <strong>de</strong> même provenance : à ' Coxy<strong>de</strong> se poursuivent <strong>de</strong>s<br />
fouilles dans l'abbaye <strong>de</strong>s Dunes, qui fut détruite en 1578; comme on y<br />
trouve <strong>de</strong>s débrits <strong>de</strong> carreaux en faïence anversoise semb<strong>la</strong>ble à celle qui<br />
nous intéresse, il est certain que ces carreaux et ces pots <strong>de</strong> pharmacie se<br />
faisaient à Anvers déjà en 1578. (PI. 3.) •<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s archives <strong>de</strong> l'abbaye <strong>de</strong>s Dunes pourrait peut-être préciseï<br />
quel faïencier anversois fournit ces carreaux <strong>de</strong> faïence et à quelle date.<br />
Un autre renseignement précieux au point <strong>de</strong> vue chronologique nous<br />
est fourni par un pot <strong>de</strong> cette même fabrication. Il s'agit d'une chevrette<br />
« S-DE-EVPATORIO » qui, sous sa poignée brisée, porte une date : 1620.<br />
(PI. 4 et 5.)<br />
Alors que l'émail extérieur <strong>de</strong> ces faïences est stannifère, l'émail<br />
intérieur est plombifère, non parfaitement imperméable aux drogues, ce qui<br />
explique pourquoi l'émail stannifère extérieur <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> ces pots, b<strong>la</strong>nc<br />
à l'origine, est parfois brunâtre à présent. Certains extraits colorés contenus<br />
dans les pots ont traversé l'émail intérieur plombifère, puis <strong>la</strong> paroi terreuse<br />
et sont venus colorer, superficiellement, l'émail stannifère b<strong>la</strong>nc extérieur.<br />
Le pot « Cariophil. Conditi » (extrait <strong>de</strong> girofle) (pi. 6) en est un exemple.<br />
Le fond sur lequel figure le décor bleu « à foglie » était b<strong>la</strong>nc à l'origine<br />
et est <strong>de</strong>venu brun; mais là où l'extrait <strong>de</strong> girofle n'a pas manifesté son<br />
action, vers le haut du pot, le fond b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong>s godrons du col est <strong>de</strong>meuré<br />
b<strong>la</strong>nc, comme à l'origine.