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Noureddine BOUADJAMA - José - PFEDA / Page d'accueil PFEDA

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AVERTISSEMENT PREALABLE<br />

Le présent document a été réalisé par des étudiants du Master Pro<br />

Qualimapa (USTL-Lille) dans le cadre de leur scolarité. Il n’a pas un<br />

caractère de publication scientifique au sens strict. En effet, il n’a pas été<br />

soumis à un comité de lecture avant publication. Ce travail a été noté, ainsi<br />

que la soutenance orale et l’éventuelle production multimédia auxquelles il a<br />

donné lieu. Ces évaluations participent à l’évaluation globale des étudiants<br />

en vue de l’obtention du diplôme de Master ; elles ont un caractère privé et<br />

ne sont pas communiquées ici.<br />

Le contenu de ce document est donc proposé sous la seule responsabilité de<br />

leurs auteurs et doit être utilisé avec les précautions d'usage. C’est pourquoi<br />

le lecteur est invité à exercer son esprit critique.<br />

Sa reproduction, totale ou partielle, est autorisée à condition que son origine<br />

et ses auteurs soient explicitement cités.<br />

La liste des autres projets étudiants disponibles en ligne est disponible sur le<br />

site Internet du Master Qualimapa : http://qualimapa.univ-lille1.fr/rapp1.htm<br />

L’équipe enseignante


Promotion 2008-2001<br />

Fatima ALLAL1 - <strong>Noureddine</strong> <strong>BOUADJAMA</strong> -<strong>José</strong> DA SILVA - Khady DIA - Sébastien GIRARD - Florian LE DEZ<br />

Marjorie MUNIER - Ibtissam OUALI ALAMY - Amina SIMATI - Dorothée VANDREDEUIL - Juliette ZAMPARI


INTRODUCTION<br />

« Le lait est le produit intégral de la traite total et ininterrompue d'une femelle laitière<br />

bien portante, bien nourrie et non surmenée. Il doit être recueilli proprement et ne pas contenir<br />

de colostrum. » Définition du premier Congrès International pour la répression des fraudes<br />

alimentaires tenu à Genève en 1908.<br />

D'après le TOP 20 de l'industrie laitière mondiale classant les des entreprises en<br />

fonction de leur chiffre d'affaires (source Rabobank international 2000), l'entreprise numéro<br />

1 est Nestlé (CA : 13.4 milliards de $ US), suivi de Dairy Farmers of America (CA : 7.4<br />

milliards de $ US). La France arrive en troisième position avec le groupe Danone, en huitième<br />

avec Lactalis, treizième avec BongrainICLE et seizième avec Sodiaal.<br />

Grâce à l'importance de sa production et de sa consommation domestique, la<br />

transformation laitière dispose en France d'une base de développement solide. Avec un CA<br />

de plus de 100 milliards de francs, la transformation des produits laitiers occupe une place<br />

particulièrement importante dans le paysage économique<br />

Les entreprises du secteur laitier fiançais se tiennent en permanence à l'écoute des<br />

consommateurs pour connaître leurs besoins et leurs préférences. Elles se distinguent très<br />

fortement de leurs grands concurrents internationaux par l'extraordinaire polyvalence de leur<br />

savoir faire. Alors qu'il n'est pas rare de voir se développer à l'étranger des stratégies de<br />

développement pratiquement mono-produit, les industriels français ont préféré conserver la<br />

maîtrise de l'ensemble des fabrications.<br />

A côté des produits de grande consommation (beurre, crème fraîche, produits laitiers<br />

frais, fi-omages desserts lactés.. .) qui représentent environ 70% des produits laitiers, il existe<br />

également des formules très spécifiques destinées à un usage industriel. Il s'agit le plus<br />

souvent de matières premières (lait en poudre, beurre, crème ...) servant d'ingrédients à<br />

l'industrie de la biscuiterie, des glaces ou encore de la pâtisserie.<br />

En matière de goûts, on a vu depuis quelque temps renaiAtre un véritable intérêt pour<br />

des produits à saveur franche et typée, nouveaux ou traditionnels. Les produits d'Appellation<br />

d'origine Contrôlée, ou sous labels, ont su allier la technologie au goût de terroir, et<br />

s'attacher ainsi les faveurs des consommateurs. La recherche de produits bons pour la santé,<br />

après la vogue des produits allégés, favorise aujourd'hui les produits enrichis en vitamines,<br />

calcium, protéines et fibres. De fait il y a une réelle politique d'innovation<br />

En ce qui concerne la région Nord Pas de Calais, les principaux acteurs sont :<br />

- des groupes privés (Danone et Nestlé)<br />

- des coopératives (Sodiaal, Prospérité Fermière et UCANEL)


- des laiteries privées (Abbaye du Mont des Cats et groupe Andros)<br />

et sont représentés sur la carte ci après.<br />

Après avoir présenté la filière Lait et produits laitiers non fromagers de manière générale<br />

(économie, production et traitement), nous avons adapté le concept EOLE (CANDIA) pour<br />

décrire l'ensemble de la gamme de produits.<br />

EOLE est un concept de merchandising opérationnel efficace et qui a fait ses preuves ; c'est<br />

un créateur de valeur ajoutée. Il permet une meilleure organisation du rayon lait en véhiculant<br />

les qualités originelles du lait : authenticité, naturalité, fraîcheur.. .<br />

C'est ainsi que nous traiterons successivement :<br />

- les produits classiques : lait de consommation et produits laitiers élaborés<br />

- les produits gourmands : desserts lactés et crèmes glacées<br />

- les produits lactés infantiles : laits en poudre, boissons lactées<br />

- les produits forme - vitalité - santé : laits enrichis, yaourts allégés.. .<br />

- les produits de tradition : labellisés (Label Rouge, BIO.. .) ou non<br />

- les autres valorisations : produits issus du cracking


HISTORZQUE 1<br />

Première PARTIE : La Filière Lait 2<br />

1 - W E GENERALE. 3<br />

1.1 - Le schéma de filière 3<br />

1.2 - L'économie laitière en chiffre. 4<br />

1.2.1 - L'hexagone. 4<br />

1.2.2 - L'Union Européenne à douze. 6<br />

1.2.3 - Le Monde. 7<br />

11 -PRODUCTION ET COLLECTE. 8<br />

111 -LES TRAITEMENTS DULAZT. 9<br />

111.1 - Séparation de la matière grasse du lait 9<br />

111.2 - Homogénéisation du lait 9<br />

111.3 - Les traitements thermiques 10<br />

111.3.1 - Les laits fiais 1 O<br />

111.3.2 -Les laits de longue conservation 11<br />

Deuxième PARTIE : LES PRODUITS 13<br />

1 -PRODUITS CLASSIQUES 14<br />

1.1 - Les laits de consommation 14<br />

1.1.1 - Le lait cru 16<br />

1.1.2 - Les laits pasteurisés 17<br />

1.1.3 -Les laits stérilisés 17<br />

1.1.4 - Laits concentrés 17<br />

1.1.5 - Lait en poudre ou lait sec 18<br />

1.2 - Les produits laitiers élaborés 18<br />

1.2.1 - Le beurre 18<br />

1.2.2 - La crème 20<br />

1.2.3 -Fromages blancs et petits suisses 22<br />

1.2.4 - Yaourts 23<br />

11 -LE GOURMAND 28<br />

11.1 - Dénomination 28<br />

11.2 - Économie 28<br />

11.3 - Technologie de fabrication 29<br />

11.31 -Technologie de fabrication des desserts lactés 29<br />

11.3.2 -Technologie de fabrication des crèmes glacées. 3 1<br />

11.4 - Problématique 33<br />

rrr -LES ALIMENTS LA CTES INFANTILES. 35<br />

111.1 - Le marché de laits infantiles : 35


111.2 - Les textes législatifs 35<br />

111.3 - Les principales catégories de produits : 36<br />

111.3.1 - Définition des produits et composition : 3 7<br />

111.32 -Processus de fabrication de lait en poudre 40<br />

111.4 - Le comportement du consommateur : 42<br />

111.5 - Stratégie marketing 42<br />

IV - FORME-VITALITÉ-SANTÉ 47<br />

W.1 - Les apports nutritionnels du lait 47<br />

IV. 1.1 - Le calcium 47<br />

IV. 1.2 - Les vitamines 49<br />

IV. 1.3 - Les protéines 50<br />

IV. 1.4 - Les lipides 5 O<br />

IV. 1.5 -Les glucides 50<br />

W.2 - Les famiiles de produits laitiers 51<br />

IV.2.1 - Terminologie 5 1<br />

IV.2.2 - Les aliments fonctionnels 52<br />

IV.2.3 - Les produits "beauté" 56<br />

v - TRADITION 61<br />

V. 1 - Les appellations et labels 62<br />

V. 1.1 -Appellation d'origine Contrôlée AOC 62<br />

V. 1.2 - Label rouge 64<br />

V. 1.3 -Le label régional 65<br />

V. 1.4 - L'indication géographique protégée (IGP) 65<br />

V. 1.5 - Le BIOLOGIQUE 66<br />

V.2 - Produits de Terroir 1 Tradition 66<br />

V.2.1 - Le terroir : définition. 67<br />

V.2.2 - le terroir non officiellement reconnu, non labellisé 68<br />

V.3 - La filière biologique 71<br />

V.3.1 -Le cadre réglementaire 72<br />

V.3.2 - Organisation de la filière lait biologique 72<br />

V.3.3 - Les produits laitiers biologiques 76<br />

L/I -LES AUTRES VALOMSATIONS DU LAIT 81<br />

VI.% - Les principales méthodes d'extraction 82<br />

VI.2 - Les applications non alimentaires. 84<br />

V1.2.1 - Hygiène et cosmétique. 84<br />

V1.2.2 -L'industrie du plastique. 85<br />

V1.2.3 -L'industrie du ciment et de la colle. 85<br />

V1.2.4 - L'industrie du papier. 85<br />

VI.3 - Les applications alimentaires 85<br />

1/73 1 - Propriétés nutritionnelles et santé. 85<br />

V1.3.2 - Propriétés "organoleptiques" 87<br />

VL33 -Les fonctionnalités technologiques des extraits du lait. 87


HISTORIQUE<br />

Aliment biologique par excellence, le lait fut de tous temps un symbole de fertilité, de<br />

richesse et d'abondance.<br />

Si les siècles passent, le lait demeure.<br />

Les premières traces d'élevage laitier remontent à 10 000 ans, au Moyen-Orient.<br />

Les plus anciennes représentations de « laiterie » se trouvent à Sumer, en Mésopotamie.<br />

En Inde et en Asie est bu le lait de zébu, de bufflonne, de jument.<br />

La consommation de laits fermentés, dont le fameux koumys (lait de jument légèrement<br />

alcoolisé) remonte à la domestication des animaux.<br />

On en trouve les premières traces en Eurasie. Dans d'autres contrées, le lait de chamelle<br />

ou d'ânesse est un aliment incontournable.. .<br />

Dans l'Antiquité, Grecs et Romains prisent le lait de brebis et de chèvre, sans négliger<br />

le lait d'ânesse.<br />

Ils apprécient particulièrement le colostrum, premier lait de la chèvre après la naissance<br />

du chevreau, très épais.<br />

Le lait entre dans la composition de nombreuses recettes, notamment celles d'Apicius :<br />

omelette au lait (œufs battus avec lait et huile, cuits à la poêle et assaisonnés de miel et de<br />

poivre).<br />

Celui-ci préconise aussi de faire dessaler les viandes dans un mélange de lait et d'eau<br />

miellée.<br />

Les gaulois possèdent des troupeaux de vaches dont ils boivent le lait. Ils l'utilisent dans<br />

les bouillies, essentiel de leur alimentation, et le goûtent mélangé de sang. Ils apprécient<br />

également les laits fermentés. Chez eux, grâce aux invasions barbares, de nouvelles races de<br />

bovins apparaissent, dont la race normande.<br />

Puis, à travers les siècles, la race bovine devient la principale productrice de lait.<br />

Cependant, le lait, privilège des paysans, reste un produit rare et cher dans les villes, on<br />

ne sait pas le conserver plus d'une journée.<br />

Au XX ème siècle, le développement de la prophylaxie, joint à la sélection de plus en<br />

plus scientifique des espèces les plus performants ont apporté des progrès considérables dans<br />

le rendement laitier. Aux Etats-Unis, il s'élève à presque 7 700 litres par vache et par an.<br />

Suivi par la vache canadienne (6 200 litres par an) ; puis européenne et fiançaise (5 5 12 litres<br />

Par an)-<br />

En Afiique, une vache laitière produit en moyenne 450 litres chaque année.<br />

Aujourd'hui, on dénombre environ 228 millions de vaches laitières dans le monde, dont<br />

71 millions en Asie (avec 34 millions en Inde), 36 millions en Afi-ique, 36 millions en<br />

Amérique du Sud, 23 millions en Ukraine et Russie, 22,l en U.E., 20 millions en Amérique<br />

du Nord et 5 millions en Océanie.


Première PJRTIE :<br />

La ~i6ière Lait


I - VUE GENERALE.<br />

1.1 - Le schéma de filière<br />

Pour donner un état des lieux de la filière lait, un schéma a été réalisé reprenant tous les<br />

acteurs de cette industrie :<br />

0 Opérations technologiques<br />

0 Produits finis


1.2 - L'économie laitière en chiffre.<br />

Le lait dans l'emploi en France.<br />

Nombre d'actifs occupés en 1999:<br />

Industries Agro-Alimentaires:<br />

dont lait et produits laitiers:<br />

1 045 O00<br />

184 O00 soit 17,6 %.<br />

Le lait dans l'activité économique.<br />

Chiflie d'affaires en 1998 (en F HT):<br />

Industries Agro-Alimentaires: 702 milliards<br />

dont industrie de la transformation laitière: 105 milliards soit 1 5 %.<br />

Industrie Automobile: 501 milliards<br />

Industrie pharmaceutique: 203 milliards.<br />

Le lait et le commerce extérieur.<br />

Total des exportations de lait et produits laitiers en valeur en 1999:<br />

25 000 millions de Francs courants.<br />

Total des importations de lait et produits laitiers en valeur en 1999:<br />

12 000 millions de Francs courants.<br />

Total des exportations de lait et produits laitiers en quantité en 1999:<br />

2 894 000 tonnes.<br />

Total des importations de lait et produits laitiers en quantité en 1999:<br />

1 819 000 tonnes.<br />

Le lait et les animaux qui le produisent.<br />

Effectif des animaux au 1" janvier de chaque année:<br />

vaches laitières<br />

chèvres laitières<br />

brebis laitières<br />

1 983<br />

7 166 O00<br />

1<br />

1<br />

1 998<br />

4 476 O00<br />

836 O00<br />

6 743 O00<br />

Part des principaux animaux laitiers en<br />

France en 1998<br />

.vaches laitières<br />

chèvres laioères<br />

O brebis laitières<br />

2 000<br />

4 424 O00<br />

1<br />

1


Évolution régionale de l'effectif de vaches laitières au 1" janvier de chaque année:<br />

Basse-Normandie<br />

Nord-Pas de Calais<br />

Le lait et sa collecte.<br />

Les quantités produites et collectées en France en 1999:<br />

Lait de vache<br />

Lait de chèvre<br />

Lait de brebis<br />

au total:<br />

819 O00<br />

370 700<br />

La collecte régionale de lait en 1998 (en litres):<br />

Bretagne<br />

Pays de la Loire<br />

Basse-Normandie<br />

Nord-Pas de Calais<br />

Midi-Pyrénées<br />

Poitou-Charentes<br />

au total:<br />

Collecte en litres<br />

22450000000<br />

329 O00 O00<br />

221 O00 O00<br />

23 O00 O00 O00<br />

Lait de vache<br />

4 413 733 O00 (l e ?<br />

3 457 067 O00 (2"m4<br />

2 578 488 O00 (3"m4<br />

1 184 666 O00 (7'T<br />

1 3 19 454 O00 (6""4<br />

861 741 O00 (1 le?<br />

22361307000<br />

550 O00<br />

246 900<br />

Lait de chèvre<br />

1<br />

42 564 O00 (37<br />

1<br />

1<br />

3 1 567 O00 (4'T<br />

166 368 O00 (le')<br />

324 957 O00<br />

Lait et produits laitiers fabriqués en France en 1999 (en Litres ou en Tonnes):<br />

Laits conditionnés (pasteurisé, stérilisé, stérilisé UHT et aromatisé)<br />

Produits fiais (yaourts, laits fermentés, desserts lactés et crème)<br />

Beurre<br />

Spécialités à tartiner<br />

"Butter oil"<br />

Fromages (au laits de vache, chèvre et brebis)<br />

Laits concentrés conditionnés<br />

Glaces, sorbets et crèmes glacées<br />

Desserts lactés de conserve<br />

Conditionnement de poudre<br />

Laits en poudre industriel<br />

MGLA fabriquées à partir de crème<br />

Caséines et caséinates<br />

Poudre de babeurre<br />

Poudre de lactosérum<br />

Lactose<br />

542 O00<br />

243 900<br />

Production en litres<br />

24167000000<br />

477 300 O00<br />

235 200 O00<br />

24879500000<br />

Lait de brebis<br />

1<br />

1<br />

1<br />

1<br />

152 366 O00 (l e ?<br />

1<br />

224 221 O00


1.2.2 - L'Union Européenne à douze.<br />

La collecte de lait de vache en 1999 (en milliers de Tonnes):<br />

PAYS<br />

Allemagne<br />

France<br />

Royaume-Uni<br />

Pays-Bas<br />

Italie<br />

Espagne<br />

Irlande<br />

Danemark<br />

UEBL (Belgique et Luxembourg)<br />

Portugal<br />

Grèce<br />

Union Européenne à 12<br />

QUANTITE COLLECTEE<br />

26 994<br />

23 123<br />

14 457<br />

10 554<br />

10 338<br />

5 965<br />

5 122<br />

4 455<br />

3 492<br />

1 784<br />

539<br />

106 553<br />

Les échanges de lait et produits laitiers en valeur (en millions d'Ecus):<br />

PAYS<br />

Ailemagne<br />

France<br />

Royaume-Uni<br />

Pays-Bas<br />

Italie<br />

Espagne<br />

Irlande<br />

Danemark<br />

UEBL (Belgique et Luxembourg)<br />

Portugal<br />

Grèce<br />

EXPORTATIONS<br />

4 013<br />

3 483<br />

977<br />

3 081<br />

813<br />

319<br />

1 O10<br />

1318<br />

1 709<br />

132<br />

103<br />

IMPORTATIONS<br />

2 676<br />

1 785<br />

1 521<br />

1519<br />

2 425<br />

730<br />

213<br />

169<br />

1 841<br />

136<br />

467<br />

SOLDE<br />

+ 1 337<br />

+ 1 698<br />

- 544<br />

+ 1562<br />

- 1612<br />

- 411<br />

+ 797<br />

+ 1 149<br />

- 132<br />

- 4<br />

- 364


1.2.3 - Le Monde.<br />

La production de laits dans le monde (en millions de Tonnes):<br />

Lait de vache<br />

Lait de bufflonne<br />

Lait de chèvre<br />

Lait de brebis<br />

autres laits<br />

au total :<br />

en 1994<br />

465,7<br />

48,l<br />

10,O<br />

7,9<br />

1,3<br />

533,O<br />

Quantités de lait de vache collectées chez les 10 premiers<br />

producteurs mondiaux en 1998<br />

quantité en milliers de Tonnes<br />

La consommation dans différents pays du monde de trois des principaux produits<br />

laitiers en 1998 (Kg par habitant et par an):<br />

Lait liquide 1" Finlande 170,3<br />

Crème<br />

Beurre<br />

2- Irlande 166,7<br />

3èm<br />

Islande 153,6<br />

..................................................................<br />

20- France 75,5<br />

1 er Suède 10,s<br />

2èm<br />

Danemark 976<br />

3ème<br />

Suisse 994<br />

................................................................<br />

1 4ème<br />

France 3,9<br />

1" France<br />

893<br />

2ème<br />

Nouvelle-Zélande 775<br />

3ème<br />

Allemagne 68<br />

en 1999<br />

479,O<br />

63,O<br />

12,3<br />

8,3<br />

1,4<br />

564,O


II - PRODUCTION ET COLLECTE.<br />

Il y a 135 000 producteurs de lait en France qui détiennent 4.430.000 vaches laitières<br />

produisant 22,3 milliards de litres de lait.<br />

À la ferme, le lait est d'abord recueilli par une trayeuse<br />

mécanique. Il emprunte ensuite un système de tuyauterie, le<br />

lactoduc, qui le conduit dans un bassin réfigéré en acier<br />

inoxydable. Là, il est conservé au fioid jusqu'au moment de la<br />

récolte, à une température variant entre 1 OC et 4 OC, soit juste au-dessus du point de<br />

congélation, afin de ralentir au maximum l'activité chimique et micro biologique.<br />

L'abaissement de la température du lait doit se faire le plus rapidement possible. C'est<br />

pourquoi le bassin possède une excellente capacité réfiigérante et est maintenu en parfait état.<br />

Un refioidissement efficace du lait à la ferme consiste à abaisser sa température de 38 OC, à la<br />

sortie du pis de la vache, à 4 OC en moins de 90 minutes.<br />

Le lait est recueilli à la ferme tous les deux jours par un camion-citerne isotherme qui<br />

prévient aussi bien le réchauffement que la congélation du lait. La surface réfléchissante des<br />

camions protège des rayons infiarouges pour réduire l'échauffement du réservoir. Ce camion<br />

est fourni et entretenu par l'industriel qui le loue à l'agriculteur.<br />

Le camionneur a la responsabilité de décider si le lait dans le bassin du producteur peut<br />

être chargé dans son camion après en avoir vérifié la température, l'apparence et l'odeur. Il<br />

procède au prélèvement d'un échantillon de lait pour en détermher la teneur en protéines, en<br />

lactose, en matières grasses, en germes et en cellules.<br />

Un plan de surveillance approfondi est appliqué à chaque récolte. Des prélèvements<br />

systématiques d'échantillons de lait dans chaque ferme sont effectués afin de garantir une plus<br />

grande traçabilité du lait. Une présence éventuelle de dioxine, antibiotiques, métaux lourds,<br />

résidus hormonaux peut être détectée.<br />

Même si l'agriculteur reste libre quant au choix de la nourriture qu'il donne à ses<br />

animaux, les industries laitières participent désormais à ce processus de décision en incitant ce<br />

dernier à produire un lait de qualité. Des conseils concernant l'alimentation animale<br />

(techniques et produits), l'hygiène et le nettoyage du matériel<br />

d'élevage ainsi que l'amélioration de l'environnement et de la qualité du travail sur<br />

l'exploitation leur sont donnés.<br />

Depuis la mise en application de la loi Godefi-oy sur le paiment deu lait à la qualité, on a<br />

constaté d'une façon générale un net progrès au niveau de la qualité bactériologique du lait<br />

livré par les producteurs.<br />

On distingue plusieurs catégories de lait selon sa qualité. Le lait de classe A doit<br />

contenir une population bactérienne inférieure à 70000 germes par litre. 11 existe aussi du lait<br />

super A contenant moins de 50 000 germes par litre. Le lait de classe B doit contenir entre<br />

population bactérienne comprise entre 200000 et 70000 germes par litre. Enfin, le lait de<br />

classe C contient plus de 200000 germes par litre. Ce dernier est particulièrement prisé par les<br />

industrie fromagères puisqu'il comprend une flore importante, nécessaire à la maturation des<br />

fiomages.<br />

Au cours des contrôles effectués sur le lait, le point cryoscopique est analysé. Le lait<br />

moyen doit geler à - 0,520 OC. On peut ainsi détecter si le lait a été mouill6 ou non.<br />

La présence d'antibiotiques et d'inhibiteurs (solutions chlorées notamment) est<br />

également sanctionnée car ils empêchent le développement de la flore lactique.


TRAITEMENT ET PREPARATION DU LAIT<br />

Tout matériel pollué est immédiatement rincé à l'eau tiède (45°C) après un trempage<br />

éventuel. La désinfection se fait à l'eau de javel à pH 9.5 ou à l'eau oxygénée (200 vol) en<br />

milieu acide. Le circuit est rincé avec de l'eau associée à un désinfectant, en circuit fermé et à<br />

une température de 20°C pendant 20 minutes.<br />

À son arrivée, le lait brut est stocké dans deux tanks (deux containers réfiigérés)<br />

maintenus à une température de 2 à 3°C pour une meilleure conservation. Il est ensuite dirigé<br />

vers un filtre assez grossier, pour supprimer les grosses impuretés: pailles. A partir de 900 1 de<br />

lait entier sont préparées les différentes qualités de lait.<br />

Le premier traitement du lait en usine est la standardisation, qui permet d'ajuster le<br />

contenu en matières grasses selon le type de lait désiré.<br />

III - LES TRAITEMENTS DU LAIT.<br />

111.1 - Séparation de la matière arasse du lait<br />

Bien que les phases lipidique et aqueuse du lait ne soient pas miscibles, la décantation et<br />

la coalescence spontanées des globules gras à la surface du lait sont lentes ; c'est pourquoi on<br />

les accélère au moyen de séparateurs centrifuges, qui déchargent en continu la crème d'une<br />

part et le lait écrémé d'autre part. On retire ainsi, en général, de 100 litres de lait, 10 litres de<br />

crème à 35/40 % de matière grasse. Le lait écrémé ne renferme plus qu'environ 0.1 % de<br />

matière grasse.<br />

111.2 - Homogénéisation du lait<br />

Elle est obtenue en faisant passer le lait sous pression élevée (150 à 250 kg/cm2) à<br />

travers des orifices ou valves très étroits ; la taille des globules gras est réduite à environ 115<br />

de la taille initiale (environ 5 pm). Les micelles de caséines sont aussi partiellement détruites<br />

et leurs sous unités adhèrent à la surface des globules gras. Ces deux phénomènes stabilisent<br />

l'émulsion en ralentissant décantation et coalescence. L'homogénéisation améliore aussi la<br />

consistance du lait, en accroît la blancheur, et rend les lipides plus digestibles car les lipases<br />

digestives pénètrent mieux dans une émulsion plus fine. Pour le même motif, le lait<br />

homogénéisé est très sensible aux lipases endogènes du lait. On estime que l'homogénéisation<br />

améliore aussi la digestion des caséines parce qu'elle rend le caillé stomacal moins compact.<br />

L'homogénéisation est effectuée à 70°C, le plus souvent après la pasteurisation ; elle<br />

peut être faite sur du lait partiellement écrémé.


111.3 - Les traitements thermiques<br />

Le lait est très altérable car c'est un excellent milieu nutritif contenant en suspension<br />

des micro-organismes. De plus, il peut contenir des bactéries dangereuses. C'est pourquoi, on<br />

lui fait subir des traitements physiques permettant une conservation variable suivant le<br />

procédé utilisé.<br />

On distingue deux grands tmes de lait :<br />

J les laits fiais : lait cru et lait fiais pasteurisé à durée de conservation limitée au fioid.<br />

J les laits de longue conservation, stérilisés et stérilisés UHT, de conservation<br />

prolongée à température ambiante.<br />

111.3.1 - Les laits frais<br />

P Le lait cru ne subit aucun traitement. Il doit bouillir au moins 10 minutes avant d'être<br />

consommé. Ce produit est très intéressant sur le plan nutritionnel mais sa production et<br />

sa commercialisation (1.6 % du lait de consommation), sont très contrôlées en raison<br />

des risques qu'il peut présenter pour la santé.<br />

> Le lait frais pasteurisé, après filtration ou clarification centrifùge, est soumis à la<br />

pasteurisation. Elle permet de détruire les formes végétatives de certaines bactéries<br />

pathogènes : le bacille tuberculeux, tant bovin (Mvcobacterium tuberculosis)<br />

qu'humain, les salmonelles, notamment Sthyyhi, les brucelles, les ~tre~~tocoaues<br />

pvogènes, en tout premier lieu, espèces qui ont été souvent à l'origine d'infections<br />

graves et d'épidémies provoquées par le lait. Mais la pasteurisation élimine aussi un<br />

grand nombre de bactéries thermolabiles, pathogènes comme les sta-vh~vlocouues<br />

hémolvtiaues, coxiella burneti et certains coliformes, ou non pathogènes comme des<br />

bactéries lactiques, toujours présentes et susceptibles d'altérer le lait.<br />

La pasteurisation a, par conséquent, pour effet non seulement d'assainir le lait, mais<br />

aussi d'en prolonger la durée de conservation.<br />

Le lait pasteurisé n'est toutefois pas stérile, et doit être refioidi rapidement jusqu'à 5°C<br />

et gardé réfigéré, afin d'éviter la prolifération des bactéries thermorésistantes.<br />

Pour vérifier si la pasteurisation est suflkante, on contrôle l'inactivation de la<br />

phosphatase alcaline, qui est présente dans la phase aqueuse et à la surface des globules gras.<br />

Cette enzyme a ,en effet, une sensibilité à la chaleur proche de celle des bactéries pathogènes<br />

mentionnées plus haut. L'inactivation est constatée par un essai d'hydrolyse d'un phénol-<br />

phosphate ; s'il y a libération du phénol, on obtient une réaction colorée avec un réactif<br />

organique.<br />

Un autre essai de l'efficacité de la pasteurisation est fondé sur l'inactivation des<br />

réductases microbiennes. Le substrat dont on se sert est le bleu de méthylène. En fait, cet essai<br />

est surtout utilisé pour juger, avant la pasteurisation, de la propreté bactériologique du lait.<br />

Les barèmes de pasteurisation sont d éfi par des couples températureltemps.<br />

On distingue trois types de traitement :<br />

J La pasteurisation basse à 62165°C pendant 30 minutes : elle est abandonnée en<br />

laiterie.<br />

J La pasteurisation haute à 71172°C pendant 15140 secondes ou HTST (high<br />

temperature short time) : elle est réservée aux laits crus de bonne qualité. Au plan<br />

organoleptique et nutritionnel, la pasteurisation haute n'a que peu d'effets : la phosphatase<br />

alcaline est détruite et la péroxydase reste active, la DLC des laits ayant subi ce traitement est<br />

de 7 jours après conditionnement.


J Flash pasteurisation à 85190°C pendant 112 secondes : elle est pratiquée sur les laits<br />

crus de mauvaise qualité. La phosphatase et la peroxydase sont détruites.<br />

J La pasteurisation à 63°C est effectuée dans des cuves fermées, munies d'agitateurs.<br />

Les pasteurisations rapides à température élevée se font dans des échangeurs de chaleur,<br />

tubulaires ou à plaques.<br />

La pasteurisation ne modifie pratiquement pas la saveur du lait, et ne change que très<br />

peu sa valeur nutritionnelle. Seules quelques vitamines particulièrement sensibles à la chaleur<br />

comme les vitamines BI, B9, A et C subissent des pertes. Cependant, il en reste 90%.<br />

Pour conserver les qualités nutritionnelles du lait frais pasteurisé, il ne faut pas le faire<br />

bouillir.<br />

On notera qu'une nouvelle technique d'épuration bactérienne à froid par microfiltration<br />

s'est développée et permet de doubler la date limite de consommation (DLC).<br />

111.3.2 - Les laits de lonçiue conservation<br />

La stérilisation entraîne l'élimination des micro-organismes (formes végétatives et<br />

spores), permettant une longue conservation et garantie une hygiène totale.<br />

Il existe deux modes de stérilisation :<br />

J La stérilisation classique<br />

J La stérilisation par chauffage UHT<br />

> Lait stérilisé<br />

La stérilisation du lait, obligatoirement homogénéisé au préalable et, en général,<br />

pasteurisé, conditionné en bouteilles ou en boîtes, peut être obtenue par un traitement de 15<br />

mn à 115°C. si les boîtes sont agitées énergiquement, un traitement de 4 mn à 125°C est<br />

satisfaisant. Le lait est souvent pré-stérilisé pendant 3 à 4 secondes avant l'embouteillage à<br />

80°C. puis il subit la stérilisation proprement dite. Cette technique a pour conséquence une<br />

perte moyenne de 30 % de la teneur initiale en vitamines, une modification de la couleur et du<br />

goût. Le lait perd de sa blancheur et a une couleur de « crème ». Son goût se modifie : de lait<br />

fiais, il prend le goût de cuit, lié à la conséquence d'une réaction de Maillard trop développée.<br />

La DLC est de 150 jours.<br />

P Lait stérilisé UHT définie en 1977<br />

Le lait est chauffé soit directement par contact direct avec la vapeur soit le plus souvent,<br />

pour des raisons énergétiques, indirectement en flux continu (transmission de la chaleur entre<br />

les liquides chauffants et le lait) par des échangeurs de chaleur tubulaires ou à plaques. Les<br />

stérilisations que l'on applique sont dans le premier cas de l'ordre de 10 à 15 secondes à<br />

135"C, d'l à 3 secondes à 140 à 150°C dans le deuxième cas. Le lait est immédiatement<br />

refroidi, puis conditionné aseptiquement dans des récipients rigoureusement stériles, boîtes<br />

métalliques ou boîtes « Tetrapak » en carton, ce qui exige un équipement spécial. Le lait<br />

UHT, non ouvert, et dans son emballage d'origine, peut être conservé plusieurs mois, hors du<br />

réfi-igérateur à l'abri de la chaleur. Si le lait a été désaéré, la conservation est encore meilleure,<br />

car l'oxydation des lipides est évitée, et l'on ne perçoit plus aucun « goût de cuit ».<br />

Pour des raisons de conservation, l'ensemble des conditionnements est doublé d'une<br />

feuille de polyéthylène ce qui rend les laits UHT plus polluants.


A côté des avantages dus à I'abscence de micro-organismes, et à une plus facile<br />

digestibilité des protéines, la stérilisation comporte toutefois quelques inconvénients, surtout<br />

lorsqu'elle n'est pas effectuée par une méthode « Haute Température Courte Durée ».<br />

Une stérilisation de 15 rnn à 115°C provoque une perte de 30 à 50 % de la thiamine, et<br />

une perte encore plus importante de cobalamine. On observe dautre part une libération<br />

partielle d'hydrogène sulfuré à partir des résidus de cystéine, une certaine déphosphorylation<br />

des résidus de sérine, et une diminution de la disponibilité de la lysine. En revanche, le<br />

démasquage des groupements -SH provoque une baisse du potentiel redox, d'où un effet<br />

antioxygène.<br />

À partir de 65"C, les protéines du lactosérum sont dénaturées. Il ya aussi, au dessus de<br />

80°C, intéraction entre la B-lactabulmine et la caséine K des micelles, avec formation<br />

d'agrégats.<br />

Les effets de la chaleur sont plus ou moins intenses selon le pH naturel d'un lait, qui<br />

n'est pas toujours le pH de stabilité thermique maximale. Ce pH est souvent proche de 6.6-<br />

6.7.<br />

Le chauffage du lait provoque d'ailleurs une baisse du pH, ainsi qu'une baisse de la<br />

teneur en ions calcium et magnésium. Au contraire, la teneur en phosphate tricalcique<br />

colloïdal augmente. Ces phénomènes jouent sans doute dans la sensibilité du lait à la chaleur.<br />

Pour préserver les qualités nutritionnelles du lait stérilisé, il ne faut pas le faire bouillir.<br />

Cela ne contribue pas à le rendre plus sûr puisqu'il ne contient aucun germe. De plus les<br />

pertes vitaminiques sont importantes et le goût du lait est modifié.<br />

Bibliographie :<br />

Point de vente n 0 814<br />

LES PRODUITS INDUSTRIELS LAITIERS - Michel MAHAUT, Romain JEANTET,<br />

Gérard BRULE, Pierre SCHUCK - Édition Lavoisier TEC et DOC - novembre 2000


Deuxième PJ!8(('I'I!E :


I - PRODUITS CLASSIQUES<br />

Les produits laitiers classiques sont généralement divisés en deux groupes: les laits de<br />

consommation (entiers, demi-écrémés, écrémés, etc.) et les produits laitiers élaborés (beurres, fiomages,<br />

yaourts, etc.).<br />

1.1 - Les laits de consommation<br />

Le marché du lait est le troisième marché laitier après les fiomages et les ultra-fiais. Il représente<br />

environ 15% du budget produits laitiers des ménages.<br />

La consommation globale de lait recule de 1,5% après deux années de progression. La France en<br />

consomme 74 kg par habitant, elle se place au dixième rang de Union Européenne.<br />

Le lait est consommé à 80% à domicile. Son second débouché est la restauration scolaire et<br />

universitaire. Les usages industriels et artisanaux sont faibles.<br />

La consommation à domicile perd 1,6% en volume. Les achats des ménages sont dominés par le lait<br />

UHT standard demi-écremé, 77,8% du marché, qui perd 1,2%.<br />

Cont?onté à la banalisation du marché et à la progression des marques distributeurs, qui occupent<br />

plus du quart des marchés, les industriels réagissent en innovant et démontrent les capacités du produit à<br />

s'inscrire dans l'alimentation moderne en créant de la valeur. Les nouveaux laits sont en plein essor, mais<br />

représentent encore de faibles volumes.<br />

Selon le traitement thermique subi, on distingue:<br />

le lait cru<br />

les laits pasteurisés<br />

les laits stérilisés<br />

les laits concentrés<br />

les laits en poudre.


Mise en emballage<br />

à la ferme<br />

. Epuration et standardisation<br />

en matières grasses<br />

Schéma de fabrication des laits de consommation<br />

Stockage<br />

1-Laits de consommation courante<br />

-1<br />

Homogénéisation Préstérilisation<br />

très fi-équente en vrac<br />

I<br />

+<br />

Pasteurisation Homonogénéisation<br />

72"à 85°C qques obligatoire<br />

secondes (temps<br />

fonction de la<br />

température) I<br />

Réfrigération Mise en<br />

+4"C emballage stable<br />

à la chaleur<br />

Mise en ChaufEtge en<br />

emballage récipient<br />

(stérilisation)<br />

115°C 15 à 20<br />

min<br />

1<br />

Réfrigération<br />

Traite<br />

1 Tank O à 6°C<br />

1<br />

Transport O à 10°C<br />

C<br />

O à 6°C -<br />

Ecrémage<br />

1<br />

Homonogénéisation<br />

obligatoire à chaud à<br />

65°C<br />

pasteirisation<br />

72"à 85'C qques<br />

secondes<br />

Stérilisation + UHT en<br />

vrac 140 à 150°C de<br />

40à15s<br />

Concentration<br />

1<br />

+<br />

Réfrigération Homonogénéisation<br />

Mise en Chauffige en<br />

emballage boîte(stéri1isation)<br />

aseptique dans ou traitement UlTr<br />

une zone stérile (stérilisation)<br />

eventuel selon type<br />

de lait prévu<br />

2-Laits de conserve déshydratés<br />

Réfrigération<br />

1 Mise en emballage<br />

aseptique<br />

sucré OU concentré<br />

non sucré UHT<br />

Pasteurisation 72 pasteurisation 72<br />

à 85°C qques à 85°C qques<br />

secondes<br />

C<br />

Sucrage Préconcentration<br />

Homogénéisation<br />

I<br />

Concentration 45 séchage Par<br />

à 500~ sous vide pulvérisation en<br />

tour de séchage<br />

spray<br />

1<br />

Réfrigération Instantanéisation<br />

rapide sous vide<br />

Mise en Mise en<br />

emballage emballage<br />

aseptique :<br />

boîte, tube<br />

I<br />

sucré


La fabrication des laits de consommation<br />

LgITet @!@WZ)ICICi LZIlîEW<br />

1 En millions de litre 1 1995 1 1996 1 1997 1 1998 1 1999 1 Ev01.99198<br />

*non déterminé<br />

Les ventes en magasins sont stables. Elles progressent dans les magasins de hard-discount,<br />

+3,4%, qui occupent désormais 18,3% du marché, et diminuent dans les hypermarchés<br />

(- 2,2%).<br />

Le circuit hard-discount vend essentiellement du lait longue conservation. Le lait fiais pasteurisé est<br />

vendu préférentiellement par des magasins de proximité : les supérettes et traditionnels assurent 10,4%<br />

des ventes contre 3,5% pour le lait UHT, le poids des supermarchés est important, 53,3% contre 37,5%<br />

pour le lait UHT.<br />

en millions de litres<br />

Lait frais pasteurisé<br />

Lait longue conservation<br />

Total lait<br />

Evolution<br />

Les ventes en hypermarchés et supermarchés<br />

1995<br />

120,8<br />

2 335,3<br />

2 456,l<br />

+2,1%<br />

La dénomination "lait" est réservée exclusivement au produit de la sécrétion mammaire normale,<br />

obtenue par une ou plusieurs traites, sans aucune addition ni soustraction.<br />

Toutefois, la dénomination "lait" peut être utilisée pour le lait ayant subi un traitement n'entraînant<br />

aucune modification de sa composition ou pour le lait dont on a standardisé la teneur en matière grasse.<br />

La dénomination "lait" sans indication de l'espèce animale de provenance est réservée au lait de<br />

vache.<br />

Tout provenance d'une femelle laitière autre que la vache, doit être désignée par la dénomination<br />

"lait" suivie de l'indication de l'espèce animale dont il provient "lait de chèvre", "lait de brebis", etc.<br />

11.1 - Le lait cru<br />

1996<br />

114,4<br />

2 326,7<br />

2 456,l<br />

- 0;6%<br />

1997<br />

110,3<br />

2 281,l<br />

2 389,l<br />

- 2,0%<br />

1998<br />

107,4<br />

2 305,O<br />

2 412,4<br />

+ 1,0%<br />

1999<br />

104,3<br />

2 260,8<br />

2 365,O<br />

- 0,9%<br />

Evo1.99 1 98<br />

- 2,9%<br />

0,8%<br />

0,9%<br />

-<br />

Intéressant sur le plan nutritionnel puisqu'il n'a subi aucun traitement d'assainissement, le lait cru<br />

est, tant au niveau de sa production que de sa commercialisation, sévèrement contrôlé.<br />

Sa réfigération est immédiate après la traite à la ferme.<br />

Pour être vendu, il doit répondre à des prescriptions règlementaires sur sa composition et l'état<br />

sanitaire des vaches d'où il est tiré. Il doit être conditionné sur les mêmes lieux de production et subit de<br />

nombreux contrôles.<br />

La mention "lait cru" ou "lait cru fiais" est obligatoire sur l'emballage. Sa date de consommation<br />

correspond au lendemain du jour de la traite.<br />

Ouvert, il ne se conserve pas au-delà de 24 heures à plus de 4°C.<br />

En 1999, la production de lait cru représentait 42,9 millions de litres avec une part de marché de 1,6<br />

%. En 2000, la production n'était plus que de 19,l millions de litres avec une part de marché de 1,5 %.<br />

Le lait cru est principalement distribué par les producteurs.<br />

On entend par "lait cru" un lait n'ayant pas été chauffé au-delà de 40°C ni soumis à un traitement d'effet<br />

équivalent.<br />

16


L1.2 - Les laits pasteurisés<br />

LAICiet @@@VUIT$ LAIaEW<br />

La pasteurisation a pour but de détruire tous les microorganismes pathogènes potentiellement<br />

présents dans le lait ainsi que la plus grande partie des autres microorganismes et des enzymes<br />

susceptibles d'altérer les propriétés organoleptiques du lait.<br />

La pasteurisation dénature de 10 à 20% des protéines du lactosérum, le processus UHT direct de 40<br />

à 60 % et le processus indirect de 60 à 80%.<br />

En 1999, la production de lait pasteurisé représentait 82,4 millions de litres avec une part de marché<br />

de 3 %. En 2000, la production n'était plus que de 38'6 millions de litres avec une part de marché de 3 %.<br />

L'étiquetage porte les mentions "lait pasteurisé conditionné" ou "lait fiais pasteurisé".<br />

Lorsqu'il comprend la mention "haute qualité", la pasteurisation s'est effectuée à 72°C pendant<br />

quinze secondes au maximum. Les qualités organoleptiques et bactériologiques sont alors optimales.<br />

Il doit être consommé dans les sept jours qui suivent son conditionnement et placé à 4°C. A<br />

l'intérieur de ce délai, il faut l'utiliser dans les deux ou trois jours après l'ouverture.<br />

Les laits stérilisés<br />

La stérilisation a pour but de permettre une conservation de longue durée d'un produit stable tant du<br />

point de vue microbiologique que chimique et biochimique.<br />

Au niveau nutritionnel, la stérilisation classique dénature partiellement les protéines.<br />

Il existe deux types de stérilisation du lait:<br />

Le lait obtenu par stérilisation simple (cf fig. 1) peut être consommé dans un délai de 150 jours, s'il est<br />

placé dans un local dont la température n'excède pas 15OC.<br />

Le lait stérilisé UHT (cf fig. 1)<br />

Le procédé d'Ultra-Haute Température permet d'écourter le temps de chauffage: les qualités<br />

gustatives du lait sont préservées.<br />

Comme les autres laits, le lait UHT peut être entier, demi-écrémé ou écrémé.<br />

Il peut être conservé à 15OC pendant 90 jours, tant que l'emballage n'aura pas été ouvert.<br />

1.1.4 - Laits concentrés<br />

Ces laits font partie de la f d e des laits de conserve. Leur transport et leur stockage sont<br />

grandement facilités et, au lieu d'une date limite de consommation (DLC), ils bénéficient d'une date<br />

limite d'utilisation optimale (DLUO).<br />

Laits concentrés non sucrés<br />

La concentration s'effectue par évaporation partielle de l'eau contenue dans le lait. Le lait est<br />

standardisé, pasteurisé, puis concentré sous vide et homogénéisé. On y ajoute certains stabilisateurs<br />

autorisés pour réduire le risque de caillage pendant la stérilisation. Puis, il est conditionné et, entin,<br />

stérilisé. Sa densité s'élève à 1,15. La mention « non sucré » est facultative.<br />

Sa DLUO varie de 12 à 18 mois après sa date de fabrication.<br />

Lait concentré sucré<br />

A la diiérence du précédent, il ne subit pas de stérilisation car le sucre empêche les<br />

microorganismes de se mutilplier. Après standardisation et pasteurisation, il est donc sucré avec un sirop<br />

de saccharose à 70% puis concentré sous vide partiel et enfin refroidi avant le conditionnement. Sa<br />

DLUO est de 12 à 18 mois après sa date de fabrication.<br />

La mention « sucrée » est obligatoire.<br />

La fabrication du lait concentré sucré n'exige justement pas le passage par une stérilisation puisque<br />

le sucre ajouté sert de conservant. De ce fait, les détériorations d'ordre nutritionnel sont évitées.


11.5- Lait en poudre ou lait sec<br />

L,WTet P1tCrYUITS f ,


L3 Ilet PiipD9ITS L3IflER,9<br />

à 20 % des besoins en vitamine D. En effet, si les vitamines hydrosolubles ont quasiment disparu du<br />

beurre (10 fois moins que dans le lait de départ), les vitamines liposolubles s'y trouvent en grandes<br />

quantités, notamment les vitamines A et E. mais aussi la vitamine D (environ 20 fois plus que dans le lait<br />

entier).<br />

Le beurre représente la source alimentaire naturelle la plus riche en vitamine A et le lait d'été en<br />

contient plus que le lait d'hiver. Cela vaut également pour la vitamine E toujours présente sous sa forme<br />

a-tocophérol. Cet antioxydant évite l'auto-oxydation de la vitamine A et du beta-carotène, c'est pourquoi<br />

de la vitamine E est parfois ajoutée au beurre pour atteindre ce seuil de sécurité. Parfois, la vitamine C<br />

joue ce rôle.<br />

J Lors de la maturation de la crème, le lactose est converti en acide lactique par les bactéries<br />

produisant, aussi du CO et de l'acide acétique. D'autres bactéries convertissent l'acide citrique en acétone<br />

et diacétyle, ce qui imprime au beurre son arôme caractéristique. Seuls 10 à 40 % de ces produits formés<br />

pendant la fabrication se retrouvent dans le beurre, les quantités résiduelles étant perdues dans le<br />

babeurre.<br />

J La saveur du beurre dépend de ces métabolites apparus au cours du processus de fabrication<br />

(diacétyl, acétoïne, aldéhydes, cétones, lactones, etc.), ainsi que d'une addition éventuelle de sel.<br />

Process de fabrication du beurre<br />

Récolte du lait<br />

1<br />

Ecrémage<br />

(48h ou 72h après la récolte du lait)<br />

1<br />

(élimination des germes pathogènes)<br />

~atudon<br />

(préparation de la crème pour le barattage)<br />

1 Babeurre 1 Globules gras<br />

(grains de beurre)<br />

Lavage<br />

(élimination de résiduts de babeurre<br />

et de l'acidité de la crème)<br />

Malaxage<br />

(transformation des grains de beurre<br />

en une pâte homogène)<br />

- Salage<br />

1 Beurre demi-sel 1


Beurre 82% MG<br />

Beurre 40% MG<br />

Beurre 20-25% MG<br />

Total<br />

Evolution du marché du beurre (ventes)<br />

J La température idéale de conservation du beurre se situe entre 5 et 6OC. Le beurre a la propriété<br />

d'absorber rapidement les odeurs.<br />

Les dépenses des ménages consacrées au beurre sont en repli de 3,6 % dans un budget alimentaire<br />

en légère progression (+ 0,6 %). La part du beurre passe de 8,4 % à 7,9 % dans le budget des produits<br />

laitiers.<br />

La fabrication diminue de 1,8 % et 15 % de la consommation est importée. La consommation totale<br />

de beurre est stable. On estime que la moitié est réalisée à domicile et 10 % en restauration. Environ un<br />

tiers des quantités est utilisé par les industries agroalimentaires et les artisans. La progression régulière de<br />

ce dernier débouché équilibre la diminution non moins régulière de la consommation à domicile; elle<br />

accompagne l'évolution générale des modes de consommation et la part grandissante accordée aux plats<br />

préparés.<br />

Dans ce marché peu dynamique, les « nouveaux » beurres connaissent souvent le succès: + 8,5 %<br />

pour les beurriers, + 16,9 % pour les tartinables qui atteignent 4,5 % des achats, 42 % pour les beurres<br />

issus de l'agriculture biologique.<br />

Le prix moyen du beurre acheté par les ménages est stable, cette évolution résulte de la forte<br />

progression des achats à la fois dans la tranche des beurres les moins chers (moins de 26 F par kilo) et<br />

dans celle des plus chers (plus de 33 F). Sur quatre ans, le prix du beurre a augmenté de 3 % et les ventes<br />

ont diminué de 1 3 %.<br />

Le marché du beurre est composé aux 213 de beurre doux, en repli de 4,8 %. Le beurre salé est<br />

stable.<br />

1.2.2 - La crème<br />

Volumes (tonnes)<br />

175701<br />

3063<br />

5028<br />

184046<br />

Evolution 1999198<br />

- 3,8%<br />

+ 16,1%<br />

- 30,7%<br />

- longue conservation Jusqu'à la fin du XIXème siècle, l'obtention de la crème<br />

nécessitait beaucoup de patience.<br />

&dm culinaire. A<br />

B~~H-W<br />

-w- --a@<br />

f ' . i , 5 1<br />

T".- Le processus de fabrication n'a donc pas changé. La seule<br />

modification, hormis les progrès de<br />

l'hygiène, vient de la technologie (invention d'une<br />

écrémeuse centrifuge) qui a su reproduire industriellement les<br />

gestes ancestraux de la fabrication.<br />

J La dénomination crème est réservée au lait contenant au moins 30 g de matière grasse provenant<br />

exclusivement du lait pour 100 g de poids total.<br />

Pour être mise en vente sous la dénomination de « crème fiaîche » ou « crème légère fraîche » (dans<br />

un délai maximum fixé) la crème ou la crème légère doit satisfaire aux conditions suivantes:<br />

- ne pas avoir subi un traitement thermique d'assainissement autre que celui de pasteurisation,<br />

- avoir été conditionnée sur le lieu de production dans les 24 heures suivant celle-ci.<br />

J La valeur nutritionnelle de la crème dépend de la teneur lipidique: plus la crème contient de<br />

graisses, moins elle contient de lactose, de minéraux et de protéines et plus elle contient de la vitamine A<br />

et des carotènes. La crème contient environ deux fois plus de vitamines liposolubles que le lait, mais à


L-4 ITet &oIZS L:I IDE%$<br />

peine moins de vitamines hydrosolubles. La crème épaisse contient des aldéhydes et des cétones à<br />

l'origine de son goût particulier, ainsi que de l'acide lactique (8 gllitre environ). La crème glacée contient<br />

autant de minéraux et de vitamines hydrosolubles que le lait mais deux à trois fois plus de vitamines<br />

liposolubles.<br />

La crème fiaîche fluide, en revanche, ne subit aucune fermentation donc pas de maturation.<br />

J Petit marché laitier (moins de 1 % des dépenses alimentaires des Français), la crème n'en<br />

possède pas moins un dynamisme qui ne se démend pas depuis des années. Le marché progresse en 1999<br />

de 1,9 % en valeur.<br />

La fabrication de crème conditionnée augmente de 2,7 % tandis que la consommation croît de 3,5<br />

%, poursuivant la tendance des années précédentes. Avec 4,l kg par habitant, la France occupe le sixième<br />

rang européen.<br />

Les achats des ménages représentent 60 % de la consommation totale et sont en augmentation de<br />

2,l %. La crème longue conservation continue à gagner des points au détriment de la crème fraîche qui<br />

occupe encore 61 % du marché.<br />

La croissance du marché passe aussi par les nouveaux conditionnements: les briquettes carton de<br />

crème UHT ne font plus recette et ne progressent que de 0,s %.<br />

Les grandes surfaces subissent la concurrence du circuit hard-discount, elles peinent à maintenir<br />

leurs ventes (- 0'4 %) alors que le hard-discount croît de 10 %.<br />

Le prix moyen de la crème, orienté à la baisse ces dernières années, est stable en 1999.<br />

Ce petit marché est animé par une innovation active avec cette année six nouvelles crèmes.<br />

Trois d'entre elles jouent la praticité jouent la praticité des petits conditionnements refermables,<br />

indispensables pour maintenir le marché dans la modernité.<br />

Process de fabrication de la crème<br />

Lait cru<br />

1 Etape 1<br />

Lait pasteurisé<br />

1 Etape 2<br />

1 Crèmecrue 1<br />

I Etape 3<br />

Crème fiaîche I/<br />

R Refroidissement<br />

Refroidissement Ensemencement avec ferments lactiques<br />

Conditionnement Maturation (fermentation lactique)<br />

Crème fraîche fluide Crème fraîche épaisse


Etape 1 :<br />

+ Contrôles microbiologiques, bactériologiques<br />

Contrôles nutritionnels: teneur en protéines et matières grasses<br />

+ Pasteurisation: chauffage à 95 OC pendant qques minutes qui détruit les germes pathogènes.<br />

Etape 2:<br />

+ Pasteurisation: destruction des germes pathogènes.<br />

LJ Ilet P&0cDl)IT3 LAIlîEW<br />

Etape 3:<br />

+ Pasteurisation (90 OC pendant 10 à 15 s).<br />

+ La dénomination crème est réservée au lait contenant au moins 30 g de matière grasse provenant<br />

exclusivement du lait pour 1 00 g de poids total.<br />

Peut être mise en vente sous la dénomination de crème fraîche )) ou (( crème légère fiaîche », dans<br />

un délai maximum hé, la crème ou la crème légère satisfaisant aux conditions suivantes :<br />

- ne pas avoir subi un traitement thermique d'assainissement autre que celui de pasteurisation;<br />

- avoir été conditionnée sur le lieu de production dans les 24 heures suivant celle-ci.<br />

1.2.3 - Fromaqes blancs et petits suisses<br />

+ Le fiornage blanc, développé dans la civilisation grecque, était consommé ensuite à Rome "à la<br />

grecque" accompagné de fits secs et de vin cuit. Il était vendu au Moyen-Age sous le nom de<br />

(( jonchée », du nom des paniers en jonc utilisés pour l'égouttage.<br />

Le fiomage blanc connaît son époque de gloire au XVIIIème siècle car les fiomages étant boudés<br />

par les gens distingués le seul fiomage prisé était alors le fiomage blanc de crème, très sucré et parhé<br />

d'eaux- de-senteurs. Au XIXème siècle, c'est à la collaboration entre Madame Herould et un vacher<br />

suisse venu du canton de Vaud que nous devons les petits suisses. Mais c'est à Monsieur Charles Gervais<br />

que nous reconnaissons le talent de l'avoir découvert. En effet en 1850, alors commis d'un mandataire<br />

aux Halles de Paris, il goûte pour la première fois savoureux. Cinquante ans plus tard, les petits suisses<br />

sont connus dans toute l'Europe et même en Afiique du Nord.<br />

+ Le fiornage blanc est un fromage a&é qui, lorsqu'il est fermenté, n'a pas subi d'autre fermentation<br />

que la fermentation lactique.<br />

Le petit suisse est un fiomage défini par la réglementation dont la teneur en matières grasses est de<br />

40 à 60%.<br />

+ Ces produits apportent des protéines de haute qualité et sont d'excellentes sources de calcium.<br />

De plus, ils apportent une quantité modérée de lipides.<br />

+ La fabrication des fiomages fiais a augmenté depuis 1995 (462 milliers de tonnes) jusqu'en 1999 (510<br />

milliers de tonnes). La consommation a évolué parallèlement, en passant de 429 milliers de tonnes en<br />

1995 à 455 milliers de tonnes en 1999. En 1999, la consommation par habitant s'élève à 7,7 kgtan.<br />

Les fiomages fiais au bifidus ont également un fort taux de croissance (33,2%), mais des volumes<br />

faibles (2% du marché).<br />

Les petits suisses natures (10% du marché) ont sensiblement le même rythme.<br />

La vente des fiomages fiais en grandes surfaces depuis 1995 est relativement stable.


- Coagulation en bassine<br />

Egouttage<br />

centrifugeuses<br />

Lait pasteurisé<br />

I 1<br />

Prérefioidissement<br />

1<br />

7<br />

Standardisation<br />

1<br />

Coagulation en cuves<br />

Egouttage<br />

Réglage de l'extrait sec<br />

I<br />

Addition ingrédients (sucres ou fruits)<br />

1 I I<br />

Conditionnement l<br />

I<br />

faisselle<br />

Refroidissement et stockage en chambre fkoide<br />

I aux bits I<br />

Fromages blancs<br />

battus lisses<br />

I I<br />

1.2.4 - Yaourts<br />

Procédé de fabrication des fromages blancs<br />

+ Le yaourt est un produit de la fermentation du lait, procédé très ancien qui remonte aux<br />

temps préhistoriques. L'usage des laits fermentés remonterait à l'époque de la domestication<br />

des animaux et qu'il a commencé chez les tribus nomades d'Asie centrale.


Aux temps bibliques, il est reconnu pour ses pouvoirs bienfaisants.<br />

Pendant l'Antiquité, il est utilisé comme remède à de nombreux maux. Cependant, la<br />

consommation généralisée des yaourts en Occident reste relativement tardive.<br />

En France, on la doit d'abord, sous forme d'une brève apparition, à François Ier.<br />

Il faudra attendre la fin du XIXème siècle lorsque la science découvre l'action des<br />

ferments lactiques. Le savant ukrainien Metchnikoff (1 845- 19 16) découvre ses effets curatifs<br />

sur les désordres intestinaux des nourrissons. Au Xxème siècle, le yaourt arrive en force sur<br />

nos tables. En 19 17, la première unité industrielle voit le jour en France à Levallois.<br />

Glorifié pour ses vertus diététiques, il est l'un des produits les plus appréciés tels quels,<br />

ou en cuisine, notamment allégé.<br />

+ La dénomination « yaourt » ou « youghourt » est réservée au lait fermenté obtenu, selon<br />

les usages locaux et constants, par le développement des seules bactéries lactiques<br />

thermophiles spécifiques dites lactobacillus bulgaricus et streptococcus thermophilus, qui<br />

doivent être ensemencées simultanément et se trouver vivantes dans la produit fini, à raison<br />

d'au moins 10 millions de bactéries par gramme rapportée à la partie lactée.<br />

+ Comme tout produit laitier, les yaourts ont une place prépondérante dans l'alimentation.<br />

Les nutritionnistes recommandent de consommer au moins 4 produits laitiers par jour.<br />

La transformation du lait en yaourt améliore ses principaux intérêts nutritionnels: la<br />

richesse en calcium et en protéines; le yaourt possède également des propriétés spécifiques<br />

liées à la nature et à la présence des ferments lactiques.<br />

Un pot de yaourt de 125 g apporte 155 à 2 10 mg de calcium, soit 17 à 24% des apports<br />

quotidiens recommandés à un adulte.<br />

La présence d'acide lactique due à la fermentation améliore l'assimilation du calcium<br />

des yaourts.<br />

Le yaourt est une source importante de protéines de très bonne qualité: deux pots de<br />

yaourt représentent 15% des apports quotidiens recommandés en protéines. Leur assimilation<br />

est excellente parce qu'elles sont pré-digérées par les ferments lactiques.<br />

La teneur en lipides des yaourts est faible: de O à 4 g. Un yaourt « nature », sans autre<br />

spécification, apporte seulement 1,2 g de graisses par pot. Les yaourts, même au lait entier, ne<br />

contiennent quasiment pas de cholestérol ( m u m 15 mg par pot).<br />

La teneur en glucides varie de 5 à 18% selon que le yaourt est nature (ou édulcoré à<br />

l'aspartame) ou sucré. Ces glucides sont du lactose (sucre naturel du lait bien assimilable), du<br />

saccharose et du hctose si le yaourt contient de la pulpe ou des morceaux de hits.<br />

L'apport énergétique varie de 40 kilocalories (kcal) (pour un yaourt nature à O % de<br />

matière grasse) à 1 10 kcal (pour un yaourt au lait entier, hité et sucré) pour 100 g.<br />

Les yaourts contiennent des vitamines B2 et B12. Ils contiennent également de la<br />

vitamine A et D (aidant à la fixation du calcium au niveau osseux). Ils peuvent être enrichis<br />

éventuellement en d'autres vitamines et sels minéraux (vitamines du groupe B, fer,<br />

magnésium).<br />

Les ferments lactiques du yaourt contribuent à l'équilibre de la flore intestinale. Ils sont<br />

d'ailleurs traditionnellement conseillés aux personnes suivant un traitement antibiotique.


Conditionnement<br />

~ermentation lactique<br />

(42"-45OC ; 3-5 heures)<br />

Etape 1 :<br />

Refroidissement<br />

Stockage<br />

Lait cru<br />

1 Etap<br />

Lait cru standardisé<br />

1 Etape 2<br />

Lait pasteurisé I<br />

I Etape 3<br />

Ensemencement<br />

\<br />

Procédé de fabrication des yaourts<br />

- Contrôles microbiologiques , bactériologiques<br />

- Contrôles nutritionnels<br />

- Pré-traitement thermique<br />

- Standardisation du lait : ajustement de la teneur<br />

en matiére grasse et matière sèche du lait<br />

( selon le yaourt souhaité )<br />

- Addition éventuelle de sucre<br />

Fermentation lactique<br />

(42'-45°C ; 3-5 heures)<br />

Brassage<br />

1<br />

Refroidissement<br />

Stockage<br />

Etape 2 :<br />

- Homogéneisation<br />

- Pasteurisation<br />

(chauffage à 95°C pendant<br />

quelques minutes, qui<br />

détruit les germes<br />

pathogènes)


Etape 3 :<br />

- Ensemencement avec Lactobacilus et Streptococcus thermophilus sélectionnés et quantifiés<br />

(le juste équilibre entre ces deux ferments confère au yaourt sa valeur particulière).<br />

Les chiffres clés dans l'évolution de l'industrie du yaourt (données de la CNlEL de 1973<br />

à 1998)<br />

Evolution du marché<br />

Tonnage fiançais<br />

Nb de sites de production<br />

Production par usine<br />

Perte matière produit laitier<br />

Consommation fiançaise<br />

Les cinq grands acteurs du secteur yaourts au début des années 2000<br />

Société<br />

Danone<br />

Yoplait<br />

Nestlé<br />

Senoble<br />

Général Ultrafkais<br />

+ La concurrence des MDD toujours plus agressive, les exigences des consommateurs en<br />

matière de nouveauté et de qualité entraînent une hovation croissante au sein de ce secteur.<br />

C'est le cas du yaourt BI0 de Danone (produit leader du marché des yaourts en 1988)<br />

ou de LC1 de Nestlé (créé en 1994) qui ont tenté de redynarniser le marché en mettant en<br />

valeur l'aspect santé du yaourt.<br />

La production nationale des yaourts a été multipliée par 8 entre 1963 et 1998, passant de<br />

157000 à 1 169092 tonnes. La consommation fiançaise de yaourts a suivi une évolution<br />

croissante puisque la onsommation annuelle par personne était de 6,2 kg en 1970, soit trois<br />

fois moins qu'en 1998. Cependant, le nombre de sites de production n'a cessé de decroître: si<br />

en 1970, la production Fançaise était répartie sur 254 sites, en 1998, on en dénombrait plus<br />

que 72. Les sites ont donc dû augmenter leur taille et adapter leurs outils de production pour<br />

avoir une plus grande productivité.<br />

Bibliographie :<br />

Années 60<br />

150 O00<br />

350<br />

10 O00<br />

10 à 15 %<br />

Années 70<br />

+ 10%<br />

400 O00<br />

270<br />

30 O00<br />

8à10%<br />

6,2 kg/ hablan<br />

Années 80<br />

+ 10%<br />

600 O00<br />

150<br />

50 O00<br />

5à8%<br />

9 kg/ hablan<br />

Tonnage de produits laitiers fiais<br />

600 O00<br />

400 O00<br />

300 O00<br />

300 O00<br />

220 O00<br />

Années 90<br />

+ 1 %<br />

1 200 O00<br />

80<br />

100 O00<br />

1 %<br />

15 kglhablan<br />

Parts de marché (en volume)<br />

33 %<br />

22 %<br />

16 %<br />

16 %<br />

12 %<br />

Années 2000<br />

1 900 O00<br />

< 50<br />

150 O00<br />


Sites Internet<br />

www.yoplait.fi<br />

www. lait. orglzone 1 /lait. asp<br />

www.maison-du-lait.com<br />

www.fao.org<br />

www.reaux.fiilait<br />

www.sWissnatura.ch<br />

www.rfi.fi<br />

http://perso.club-internet .fiIc&ait<br />

Journal 1998 - 1 999 de l'école primaire d' Auffay<br />

Ouvrages<br />

Lamy Dehove, Lamy Dehove, avril 1996-juillet 1997-mars 1998<br />

Laits et produits laitiers vache, brebis, chèvre, Société scientifique d'hygiène alimentaire,<br />

Tec & Doc Lavoisier, 1 985<br />

Magazines<br />

RLF no 599, mars 2000<br />

Industries alimentaires et agricoles, juin - septembre 2000


II - LE GOURMAND<br />

Nous allons au cours de cette partie décrire les desserts lactés fiais, les glaces et les<br />

crèmes glacées.<br />

11.1 - Dénomination<br />

Les desserts lactés fiais sont des préparations comportant une proportion majoritaire de<br />

lait ou de crème, du sucre et des arômes ne bénéficiant pas d'une protection acide, leur<br />

fabrication nécessite un traitement thermique systématique et un conditionnement soigné.<br />

Cette grande famille regroupe les laits gélifiés, les laits emprésurés aromatisés, les mousses,<br />

les crèmes desserts et les flans nappés.<br />

Selon la texture recherchée, on ajoute différents types d'additifs : gélifiants,<br />

épaississants ou émulsifiants. Contrairement aux crèmes desserts et aux mousses qui n'ont pas<br />

de définitions légales, la dénomination « lait gélifié aromatisé »est réservée aux produits<br />

laitiers préparés avec du lait, du sucre et des matières aromatiques naturelles. Ils peuvent être<br />

additionnés de stabilisateurs autorisés ou de matières amylacées dans la proportion de 2% au<br />

maximum du poids du produit mis en vente.<br />

Les glaces et le crèmes glacées sont soumises aux dispositions nationales fixées par le<br />

décret no 49-438 du 29 mars 1949 qui prévoient des dénominations réservées et des<br />

conditions de préparation, notamment une exigence de pasteurisation du mix (mélange).<br />

On voit sur le marché une large gamme de glaces et crèmes glacées : glace à la crème,<br />

glace au lait, glace au sirop de. . . , glace à l'arôme de. . . ,<br />

La consommation de glaces et de crèmes glacées en France a augmenté de 17,5 % au<br />

cours des dix dernières années. Elle atteignait 3 kg (6litres) par habitant et par an en 1999, et<br />

arrive aujourd'hui devant l'Allemagne qui connaît une chute de la consommation très<br />

importante de l'ordre de 9,6 % sur 4 ans.<br />

La crème glacée est un produit complexe présentant un système alimentaire<br />

quadriphasique (émulsion, gel, suspension et mousse). C'est une mousse partiellement<br />

congelée contenant 40 à 50 % d'air en volume. Les bulles d'air sont maintenues en<br />

suspension par la matière grasse émulsifiée et par un réseau de cristaux de glace, le tout étant<br />

dispersé dans une phase aqueuse, dite continue, contenant les sucres, les protéines et les<br />

hydrocolloïdes.<br />

11.2 - Économie<br />

Le marché de l'ultra-fais est l'un des plus dynamiques. Entre fin avril 1999 et juin 2000,<br />

il a progressé de 3 % en volume et de 5,2 % en valeur pour atteindre un chif5-e d'affaire<br />

annuel de 23,812 dards de fiancs. Le début de l'année 2000 confirme cette tendance,<br />

puisque sur le premier trimestre 2000, le marché a progressé de 7,2 % en valeur. C'est aussi<br />

un marché ou les innovations sont très présentes. Souvent précurseur, il préfigure certaines<br />

tendances de consommation que Ton retrouvera sur d'autres marchés.


Les desserts ont largement contribué à cette croissance. Le segment ne pèse qu'un<br />

cinquième du total ultra-fiais en volume, mais a contribué à plus du quart de sa croissance. Au<br />

premier trimestre 2000, il a connu une croissance de 4,9 % en volume et 12,2 % en valeur<br />

pour atteindre tout de même près de 334 000 tonnes. Le phénomène n'est pas nouveau,<br />

entamée depuis trois ou quatre ans, la tendance est très marquée depuis Tan dernier. Au sein<br />

de cette famille, l'émergence d'un nouveau segment celui des desserts pâtissiers traditionnels<br />

en formats individuels (îles flottante, riz au lait, flan aux œufs, liégeois, coupe tat in...) a<br />

largement contribué à cette croissance: une contribution de 60 % en valeur alors qu'il ne<br />

représente qu'un quart en volume! Ce qui ne doit pas pour autant éclipser les bons résultats<br />

enregistrés sur le segment des yaourts. Il a contribué à près de la moitié de la croissance du<br />

marché avec une évolution de 2,5 % en volume et de 4,9 % en valeur.<br />

Rien à dire, le marché des yaourts se porte bien. Des<br />

résultats jugés pourtant insfiants aux yeux de Danone. Pour<br />

dynamiser la consommation de yaourts, le géant de l'agro-<br />

alimentaire propose trois de ses marques en format "portable", à<br />

consommer n'importe où, n'importe quand. De ce fait, il se<br />

lance sur le marché du snacking en prenant pour cible les<br />

adultes et la famille et en respectant les attentes de plaisir et de<br />

praticité.<br />

Le plaisir est donc une attente forte du consommateur, lequel, dans le même temps, a<br />

compris que son alimentation joue un rôle important sur sa santé. Certains consommateurs,<br />

par exemple, mangent allégé la semaine et se lâchent plus le week-end en choisissant des<br />

produits vraiment gourmands. Mais ils ne veulent pas pour autant se priver quand ils<br />

choisissent de l'allégé. Ainsi, les ofies basiques tendent à disparaître au profit de produits<br />

plus gourmands et sophistiqués notamment avec plus de hits. Les fabricants ont tous revu<br />

leurs recettes pour y apporter plus de hits et des textures plus riches: "Velouté" de Danone;<br />

"Pulpé", "Fruits et thé" de Yoplait; "Yaourt à la Grecque" de Nestlé et autres crèmes de<br />

yaourt. Reste que la croissance des yaourts aux fits allégés se fait au détriment des yaourts<br />

aux fruits standards. Et même si ces derniers représentent encore près de 20 % des ventes<br />

globales de yaourts, ils ont perdu trois points en volume et un point en valeur à fin avril 2000.<br />

Du coup, certains acteurs comme Nestlé ont carrément décidé de se désintéresser de ce<br />

marché. L'allégé tendant à devenir un standard, Nestlé a décidé d'abandonner sa gamme<br />

"Nestlé et Fruits", qui a disparu des linéaires depuis janvier 2000. Même raisonnement pour<br />

les natures basiques qui ont été remplacés par les yaourts gourmands La laitière en pots en<br />

verre. Entin, le yaourt aromatisé a reçu un coup fatal en 1997, lorsque Nestlé a eu Tidée de<br />

mettre de la pulpe au lieu de simples arômes dans sa formule Yoco destinée aux enfants.<br />

Initiant ainsi le genre des "pulpés," en croissance de 6 % aujourd?iui.<br />

Quel bel engouement donc pour les desserts lactés, les yaourts à boire désaltérants ou<br />

pour la famille très gourmande des spécialités!<br />

11.3 - Technoloaie de fabrication<br />

113.1 - Technolonie de fabrication des desserts lactés<br />

La fabrication nécessite plusieurs étapes: préparation du mix, mélange des ingrédients<br />

(lait, agents de texture, sucre, arômes), traiement thermique, homogénéisation, stérilisation et<br />

enfin refi-oidissement et conditionnement.<br />

29


Lait entier<br />

Lait écrémé et crème<br />

Standardisation<br />

Ingrédients sas 1 (EST et/ou MG) 1<br />

Refroidissement partielle<br />

I<br />

( Conditionqement à chaud 1<br />

I<br />

f<br />

1 Tunnel de réfrigération 1<br />

I<br />

1 Stockage à froid 1<br />

1 Mélange 1<br />

4<br />

1 Homogénéisation 1<br />

4<br />

cuve 20 min<br />

Stérilisation<br />

125-130°c/2-4s<br />

/ 1 Homogénéisation 1<br />

TRefroidissement totale l<br />

1 Foisonnement 1<br />

Stockage à froid<br />

Crème dessert Liégeois<br />

Lait gélifiés Mousse<br />

aromatisés Crème dessert<br />

Diagramme de fabrication des desserts lactés


Le conditionnement à chaud assure une meilleure garantie hygiène au produit. Les<br />

accidents rencontrés dans la fabrications desserts lactés sont d'ordre physico-chimiques<br />

(exsudation du sérum due à un extrait sec trop faible ou à un chauffage insuffisant), d'ordre<br />

bactériologique (contamination par des leuconostoc qui sont gazogènes et/ou moisissures et<br />

levures), d'ordre thermodynamique(séparation de phase).<br />

Le succès de ses produits lactés Fais s'explique par l'image de santé, de forme et<br />

d'équilibre qu'ils véhiculent. Ils participent à une alimentation équilibrée et présentent d'une<br />

manière générale les qualités nutritionnelles que le lait.<br />

La différence essentielle entre le lait et les produits laitiers fermentés tient à l'apport en<br />

masse de bactéries vivantes dan la tube digestif où elles peuvent exercer leur propriétés<br />

probiotiques.<br />

De plus, le développement de ses produits Fais s'intègre dans une logique de<br />

simplification de repas et ont l'avantage de se substituer aux fiornages et aux dessert.<br />

Les crèmes connaîtront sans doute moins d'innovation à l'avenir, mais une ofEe mieux<br />

adaptée à l'usage des consommateurs.<br />

IL3.2 - Technologie de fabrication des crèmes glacées.<br />

L'ensemble des opérations est schématisé sur la figure ci-dessous.<br />

Cette technologie se caractérise par :<br />

Une segmentation de la production : fabrications simultanées d'un<br />

nombre élevé d'article; une usine peut fabriquer simultanément 20<br />

à 30 articles dont le volume peut s'échelonner de 40 ml à 10 1;<br />

Une pasteurisation trés en amont de la production, qui accroît les<br />

risques bactériologiques.<br />

Mélange, homogénéisation et pasteurisation<br />

Les différents ingrédients(pr0téines et matières grasse du lait , émulsifiants stabilisants,<br />

sucre et arômes supportant la pasteurisation) sont mélangés dans un mixeur à une température<br />

de 50 à 60 Oc.<br />

L'homogénéisation peut s'effectuer avant ou après pasteurisation. Généralement, elle<br />

est effectuée entre le préchauffage à 70°c et la pasteurisation pour minimiser les risques<br />

bactérienne et elle se fait généralement en 2 étapes :<br />

La premiére, de 14 à 21. 10( puissance 6) pa en fonction du taux de matière sèche, pour<br />

réduire la taille des globules gras;<br />

La deuxième à 3,5-5,0.10.(puissance 6) pa, pour empêcher la coalescence des nouveaux<br />

globules gras et désolidariser les agrégats.<br />

La pasteurisation (85-90°c pendant 30 secondes) détruit la flore pathogène, réduit la<br />

flore totale et favorise la dénaturation des protéines. Elle permet une meilleure hydratation et<br />

favorise la dissolution des sucres, émulsifiant et stabilisateurs.


Mesure des ingrédients<br />

1 Pasteurisation 1<br />

1 Maturation<br />

A<br />

1 Addition d%ômes 1<br />

Glaçage ou<br />

précongélation et<br />

Formage<br />

Congélation<br />

C<br />

Stockage -distribution<br />

créme glacée<br />

Diagramme de fabrication de la crème glacée.


11.4 - Problématiaue<br />

A l'heure actuelle il semble que la plaisir soit un critère essentiel en agro-alimentaire et<br />

les grandes firmes semblent s'intéresser en particulier au segment des 15 - 25 ans.<br />

En effet, d'après certaines études, il semble qu'ils soient fiiands d'émotions et de<br />

surprises, ces sentiments devant s'exprimer à travers de nouveaux goûts et de nouvelles<br />

textures. C'est pourquoi on attend prochainement de nombreuses innovations dans ce<br />

domaine. - --- -<br />

* Hors domicile et snacking : des tendances marquées !<br />

Pour les 15-25, "snacking" et "hors domicile" vont de pair et le<br />

moment le plus important pour grignoter reste la deuxième partie de journée.<br />

A cette tendance s'ajoute l'importance donnée aux prix qui devient un<br />

véritable critère de choix en matière alimentaire.<br />

Ces "jeunes" apprécient particulièrement les nouvelles textures, la<br />

subtilité du goût et les nouvelles sensations qui ont toutes comme<br />

dénominateur commun le PLAISIR.<br />

« Les 15-25 ans doivent se sentir rassasiés, apport calorique et satiété<br />

compris. Il faut également leur donner un plaisir immédiat, intense, fulgurant! ))<br />

En effet il ressort que le plaisir et la qualité sont deux attentes majeures de la part de ces<br />

jeunes, mais ces deux critères sont insuffisants pour "assurer le positionnement d'un produit".<br />

Il convient alors de valoriser l'innovation tout en y associant le côté pratique.<br />

"S'alimenter doit être facile! "<br />

Voir l'exemple de Danone ci-après.<br />

Au regard de ces critères, on comprend que la consommation de produits ultra-fiais est<br />

orientée vers le plaisir. Les yaourts, toutes catégories sont consommés régulièrement par plus<br />

de la moitié des jeunes (58%). Les yaourts aux Fuits arrivent en tête.<br />

Prochainement, des innovations sont donc attendues : goûts, textures, effets sensoriels,<br />

vitalisants, associés à des marqueurs ou à des célébrités qui reflètent leur temps.<br />

En conclusion, on retiendra que le principal atout des produits laitiers reste leur capacité<br />

de transformation et d'intégration.<br />

Cas concret : « DANONE invente le snack sain ))<br />

En lançant le produit Snack, le spécialiste fiançais de l'ultra fiais veut profiter de<br />

l'engouement pour la consommation nomade.<br />

Gros fournisseur de nouveaux produits par le passé, le groupe a décidé de poursuivre<br />

ses efforts avec une o£ûe nouvelle axée sur des produits associant plaisir, praticité et santé.<br />

Pour aher encore plus sa position de leader, le groupe a décidé d'employer des<br />

recettes éprouvées sur l'un des marché attrayant : le snacking, qui pèse 43 milliards de fiancs<br />

et 1.2 millions de tonnes.<br />

- Premier constat : l'ultra fiais est le premier marché alimentaire mais ne pèse que<br />

7% de celui du snacking<br />

- Deuxième constat : 80% de la consommation de l'ultra fiais se fais en fin de repas<br />

- Troisième constat : l'ofie snacking en ultra fiais enregistre une croissance<br />

soutenue (+38% en deux ans) mais ne pèse encore que 3.4% du total de l'ultra<br />

fi-ais.


- Enfin, quatrième constat : les produits développés, même lorsqu'il s'agit<br />

d'innovations de rupture s'adressent essentiellement aux enfants etlou adolescents<br />

avec des produits aromatisés.<br />

Les yaourts à boire représentent 3 1000 tonnes, pour un CA de 375 M.F, rnais pour les<br />

adultes, il n'existe rien! Danone a donc décidé d'y remédier en lançant une gamme Danone<br />

Snack , véritable « version portable » de trois de ses marques (velouté, Bio, Taillefhe).En se<br />

positionnant clairement comme l'alternative "Snack Sain", Danone lance donc ces trois<br />

classiques au rayon fiais dans des bouteilles de 150g. Le produit a été mis au point pour avoir<br />

une texture idéale : suffisamment liquide pour être bue sans efforts rnais également<br />

suffisamment texturée pour couper la sensation de faim.<br />

Le groupe espère ainsi apporter de nouveaux moments de consommation pour l'ultra<br />

fiais.<br />

Bibliographie<br />

LES PRODUITS INDUSTRIELLES LAITIERS - Michel MAHAUT, Romain<br />

JEANTET, Gérard BRULE, Pierre SCHUCK - Édition Lavoisier TEC et DOC - novembre<br />

2000<br />

RLF n 0 607 décembre 2000


III - LES ALIMENTS LACTES INFANTILES.<br />

Si vous le nourrissez au sein et souhaitez continuer, n'hésitez pas. C'est le meilleur lait<br />

qu'il puisse recevoir, tout en favorisant de façon exceptionnelle la relation mère-enfant.<br />

En revanche, si vous ne pouvez pas ou ne désirez pas allaiter, il existe des Aliments<br />

Lactés Diététiques spécialement adaptés à la physiologie et aux besoins des nourrissons.<br />

Ce chapitre est destiné à donner un aperçu sur les aliments lactés diététiques, pour ce il<br />

est judicieux de présenter une définition des laits infantiles, ensuite présenter les différents<br />

produits qui existent sur le marché, expliquer leur processus de fabrication et enfin apporter<br />

une vue d'ensemble sur la stratégie marketing poursuivie par les géants des aliments lactés<br />

infantiles.<br />

La dénomination légale des laits infantiles est "aliments lactés diététiques pour<br />

nourrissons". Ces laits sont des produits spécialement conçus pour s'adapter aux besoins<br />

physiologiques spécifiques des nourrissons.<br />

Il existe 2 catégories de laits infantiles :<br />

1- Les laits maternités, très proche du lait de femme par leur composition.<br />

2- Les laits 2ème âge qui sont destinés aux bébés de plus de 5 mois. Ils sont<br />

conçus pour réaliser une transition entre l'allaitement maternel et le lait de vache.<br />

111.1 - Le marché de laits infantiles :<br />

Le marché des laits infantiles affiche une belle santé. En effet, l'enjeu est de taille pour<br />

les industriels.<br />

Si en épicerie, la diététique infantile est un marché bien développé, la France en est<br />

même la championne elle reste un micro marché (100 millions de fiancs) au rayon fiais.<br />

Toutefois la concurrence s'y fait rude.<br />

En effet, Le lait infantile enregistre une croissance de 19% en valeur en fin de novembre<br />

99, et avec un cBe d'affaire de 1.4 milliards de fiancs.<br />

Cependant ce marché reste très difficile vu sa double cible, enfants et mères aux centres<br />

d'intérêt et qui sont parfois divergents. Par conséquent les industriels misent surtout sur<br />

l'innovation.<br />

111.2 - Les textes léaislatifs<br />

Il est à noter que les Aliments Lactés Diététiques sont soumis à une législation très<br />

stricte. Depuis février 1999, la distribution gratuite de préparations pour nourrissons est<br />

interdite dans les maternités.<br />

Le décret du 30 juillet 1998 qui instaure cette mesure et réglemente également<br />

l'information sur les laits industriels marque l'aboutissement d'un processus initié en 1981


avec la publication par l'OMS du code international de commercialisation des substituts du<br />

lait maternel visant notamment à réglementer la promotion de ces produits. La deuxième<br />

étape a été l'adoption au niveau européen de la directive modifiée de mai 1991 relative aux<br />

préparations pour nourrissons et aux préparations de suite et reprise en France dans un arrêté<br />

modifié en 1994 (voir annexe) et 1998. Depuis février 1999, par décret du 30 juillet 1998<br />

(voir annexe), seuls les œuvres ou organismes d'intérêt général ayant un caractère<br />

philanthropique, social ou humanitaire sont autorisés à distribuer gratuitement des<br />

préparations pour nourrissons.<br />

Selon le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel établi<br />

en octobre 1979, l'organisation Mondiale pour la Santé (OMS) et IZTNICEF, deux organismes<br />

des Nations Unies, ont organisé une réunion internationale sur l'alimentation du nourrisson et<br />

du jeune enfant. L'ordre du jour de cette réunion a été l'élaboration d'un code pour encadrer<br />

les pratiques commerciales concernant l'alimentation infantile.<br />

Ce Code est proposé dans sa version hale à l'assemblée Mondiale de la Santé de l'OMS<br />

enmai 1981.<br />

* Résumé du Code<br />

1. Interdiction de la promotion au grand public.<br />

2. Interdiction de donner des échantillons gratuits aux familles ou aux mères.<br />

3. Interdiction de toute promotion de produits dans le système de soins de santé, incluant la<br />

distribution d'aliment gratuit ou à bas prix.<br />

4. Interdiction d'utiliser du personnel payé par les fabricants pour contacter ou donner des<br />

conseils aux mères.<br />

5. Pas de cadeaux personnels ou d'échantillons gratuits aux agents de santé. Si les agents de<br />

santé reçoivent de tels produits, ils ne doivent pas les donner aux mères.<br />

6. Pas d'image de nourrissons ni d'autres représentations graphiques de nature à idéaliser<br />

l'utilisation des préparations pour nourrissons sur l'étiquette des produits.<br />

7. Les informations fournies par le fabricants et les distributeurs aux professionnels de la santé<br />

doivent être scientifique et se borner aux faits.<br />

8. Chaque emballage ou étiquette doit clairement mentionner la supériorité de l'allaitement au<br />

sein et comporter une mise en garde contre les risques et le coût de l'alimentation artificielle.<br />

9. Pas de promotion du lait condensé sucré ou d'autres produits inappropriés comme aliments<br />

pour nourrissons.<br />

10. Fabricants et distributeurs doivent suivre les dispositions du Code, même si les pays n'ont<br />

pas adopté de mesures législatives adéquates.<br />

111.3 - Les principales catéciories de produits :<br />

Préparation infantile en poudre pour nourrissons, de la naissance jusqu'à 6 mois et plus.<br />

Préparation infantile de suite en poudre pour nourrissons à partir de 5ème mois jusqu'à 1<br />

an et plus.<br />

Lait de croissance en poudre pour enfant à partir de 1 an jusqu'à 3 ans à la vanille.<br />

Céréales infantiles lactées instantanées pour nourrissons à partir de 4 mois, base blé.<br />

Boissons lactées instantanées en poudre pour enfants de 3 à 7 ans.<br />

Complément nutritionnel en poudre pour seniors, à taux de matière grasse réduit riche en<br />

calcium, lécithine, fibres et bêta-carotène.<br />

Des poudres de lait écrémé ou entier, vitaminé ou non.


En valeur en %<br />

H Laits infantiles et de<br />

croissance (épicerie)<br />

Ultra frais bebé<br />

1 O Jus boissons 1 1<br />

O Laits UHT<br />

/ w Auires produits secs I I<br />

H Céréales1 petits<br />

déjeuners<br />

W Petits pots et assiettes<br />

Evolution du marché de1998 à 1999 (en %)<br />

source: panel distributeurs, cumul annuel mobile en valeur au ler décembre 1999 : les<br />

laits infantiles premier et deuxième âge, mais aussi les les laits de croissance signent la<br />

première progression du marché. A suivre également les bons scores du segment des assiettes<br />

sur lesquels se concentrent une bonne part des innovations.<br />

111.3.1 - Définition des produits et composition :<br />

Les laits ler âge ou laits pour nourrissons sont conçus pour les nouveau-nés de O à 4<br />

mois. Puis à la fin du 4è mois, on passe progressivement au lait 2è âge ou lait de suite, de<br />

composition légèrement différente, adapté aux besoins des plus grands bébés.<br />

Si la maman allaite pendant une durée de 3 à 4 mois et désire arrêter, elle passe<br />

progressivement au lait de 2ème âge. Leur composition nutritionnelle est donc sensiblement<br />

identique. Le plus cher n'est pas toujours le meilleur !<br />

Les laits ler et 2ème âge sont composés de lait de vache ayant subi des modifications<br />

afin de répondre aux besoins spécifiques du petit de l'homme.<br />

Le lait 2è âge (comme le lait ler âge) est en particulier enrichi en fer, en vitamines, et<br />

en certains acides gras dits "essentiels", nécessaires entre autres à une meilleure protection<br />

contre les infections, et au développement optimal de son cerveau. Pour ces différentes<br />

raisons et malgré son coût un peu plus élevé que celui du lait de vache, il est important pour<br />

une croissance harmonieuse de l'enfant de maintenir le lait 2è âge jusqu'à 12 mois, voire 18<br />

mois à raison d'une quantité minimale égale à 500 ml ou 112 1 par jour.<br />

Différentes études ont montré que dans la majorité des cas, le lait 2è âge était arrêté vers<br />

l'âge de 9 mois au profit du lait de vache dont la composition n'est pas adaptée aux besoins<br />

nutritionnels d'un bébé de cet âge.


Lactel se défend de vouloir remplacer les produits existants sur le marché, poudres ou<br />

briquettes commercialisées au rayon de diététique infantile. « L'objectif est d 'oE un produit<br />

complémentaire » qui dissuade les mères d'abandonner trop tôt le lait de suite.<br />

Le fabricant argue sur la praticité du produit, de sa sécurité (fies les erreurs de<br />

dosage), et de l'hygiène, les manipulations étant réduites au minimum. Surtout, par<br />

l'enrichissement en fer, vitamines et acides gras essentiels, sa formule (( répond aux exigences<br />

nutritionnelles et aux recommandations actuelles des pédiatres ». le produit est conditionné<br />

en une bouteille six couches qui fait barrière à la lumière et à l'oxygène.<br />

Ultime argument : six bouteilles d'Eveil bébé équivalent à une boîte de poudre de 900 g<br />

et à 5 L d'eau. Le produit représente (( une petite économie » à raison de 12 fiancs la<br />

bouteille.<br />

111.5.1.3 - Blédina adopte la casei actif<br />

L'entreprise filiale de Danone, Diepal NSA réalise un cWe d'affaires de 2.5milliards<br />

de fiancs pour 1600 salariés. Avec Blédina, ce spécialiste de la diététique infantile domine<br />

son marché pour prés de la moitiè de la demande.<br />

Le ~roduit : après des produits de type « petits suisses » ce sont désormais des sortes<br />

de yaourts au caséi actif à la suite de Bio de Danone. Trois produits sont déclinés sous la<br />

double signature Blédina et Danone. : Biberon nature liquide, nature ferme et brassés aux<br />

hits. Consommables par les nourrissons dés 4 mois. Ils disposent de propriétés probiotiques<br />

et réduisent les propriétés diarrhéiques.<br />

111.5.1.4 - Yoplait met ses-filous en cubes autobar<br />

Yoplait joue à fond à la carte de l'emballage pour séduire les petits. Désormais les<br />

fromages frais « Petits flous » seront aussi conditionnés en cubes à associer. Une fois lavés,<br />

les jeunes enfants pourront les utiliser pour réaliser des constructions colorées (cubes vert et<br />

rouge pour fraise et fiamboise, cubes jaune et bleu pour pêche et abricot). Ces cubes sont<br />

produits par l'usine Autobar de Soustons (40). Notons aussi que ces cubes présentent un<br />

avantage logistique évident.<br />

111.5.1.5 - L 'ultra frais nomade<br />

Dans le sillage des yaourts à boire, les produits à sucer ont crée une niche dynamisée<br />

par une salve d'innovations. Yoplait domine ce marché de l'ultra fiais « portable » que<br />

convoitent également Nestlé et Danone.<br />

Décidément, le portable est à la mode ! Pour accompagner le consommateur dans tous<br />

ses déplacements, place aux yaourts et autres suisses « nomades », qui concilient emballage<br />

attractif et conservation hors réfiigérateur (en général six heures).<br />

Dans la gamme des produits à sucer, Yoplait a donné le coup d'envoi en 1995 avec<br />

Petits Filous Tubs, des pettits suisses conditionnés dans des sachets « stickpacks ». Deux ans<br />

après, le succés est au rendez-vous puisque Petits Filous Tubs représente 5.7% du marché en<br />

valeur des suisses non blancs. En septembre 1997, la marque vedette du groupe Sodiaal a<br />

récidivé avec Zap, « un concept reléguant la petite cuillère au rang d'antiquité ».<br />

L'innovation majeure de Zap est son conditionnement : un sachet souple tenent debout<br />

(de type Doypack) de 90 grammes avec une ouverture prédécoupée. Soutenu par des


parents pensent que les enfants demandent à tort et à travers et ils souhaitent réawer leur<br />

autorité.<br />

Pour faire face à cela, les industriels en sont bien conscients et savent mettre en valeur<br />

les avantages nutritionnels de leurs offies.<br />

Avant six ans, ils ciblent plutôt la mère grâce à un discours très santé. Après six ans, ils<br />

privilégient l'enfant en instaurant, une certaine connivence avec la mère. Ainsi, Danone pour<br />

les moins de six ans cible clairement la mère avec les petits suisses Gervais aux hits, et<br />

souligne les qualités organleptiques du produit. En témoigne la publicité très pédagogique et<br />

au ton volontairement sérieux présentant les avntages de la vitamine D pour fixer le calcium.<br />

A l'inverse chez yoplait qui a réussi à séduire et la mère et l'enfant grâce à sa campagne<br />

publicitaire pour son produit petit filous.<br />

En matière de promotion, les enfants sont Fiands de primes directes : autocollants,<br />

grattage, etc.. Un leitmotiv pour toutes les marques qui multiplient les jeux, concours et<br />

cadeaux promotionnels. Les packagings deviennent terrain de jeu. Et dernière trouvaille, le<br />

contenant lui-même peut se transformer en jouet, rien n'est laissé au hasard.<br />

Les Petits Filous Tubes avaient ouvert la voie à ces produits laitiers déambulatoires.<br />

« C'est une tendance forte chez les 7-10 ans, génération McDo par excellence »,<br />

souligne Renaud Degon, directeur planning stratégique de l'agence McCann Erikson.<br />

Par contre on trouve chez Nestlé une autre stratégie adoptée, il s'agit surtout de la<br />

juniorisation qui nécessite à la jonction entre deux tranches d'âges (le premier et le deuxième)<br />

111.5.1.1 - L'innovation et le développement des produits laitiers<br />

infantiles<br />

Dans un contexte de plus en plus concurrentiel, l'innovation demeure le moyen le plus<br />

efficace de retenir l'attention de la distribution et des consommateurs. A cet égard plusieurs<br />

industriels ont tout misé sur le développement en permanence des produits laitiers infantiles.<br />

Ci dessous, un aperçu de quelques produits phares très novateurs.<br />

111.5.1.2 - Le lait de suite<br />

Lactel a multiplié les innovations sur le marché du lait en présentant une déclinaison<br />

surtout le lait Eveil bébé. Ce produit a pour sa part été formulé pour les bébés à partir du 5<br />

ème mois et se présente aussi en bouteille de 1 litre.<br />

Ce lait contient des protéines que le lait de vache, une quantité adéquate de fer, plus<br />

d'acides gras essentiels et garde tout le calcium du bon lait de vache.<br />

Le lait est une matière première formidable. Non seulement il est de ces aliments, peu<br />

nombreux, consommés très régulièrement et en quantités raisonnables, mais il offie un<br />

support bien adapté à l'enrichissement. Il se prête à de multiples déclinaisons marketing, dont<br />

le dernier exemple est le lait à l'oméga 3 (acide gras essentiel) proche de l'alicament que vient<br />

de lancer lactel.<br />

Le numéro deux du secteur s'intéresse aussi depuis quelques années aux enfants en bas<br />

âge. Après le lait de croissance Eveil, conçu pour les plus de un an, et le biberon Eveil<br />

« pratique mais cher », il invente Eveil bébé, un lait de suite liquide, prêt à l'emploi, destiné<br />

aux nourrissons à partir de cinq mois.


111.4 - Le com~ortement du consommateur :<br />

Les enfants représentent un marché potentiel important : les 14 millions de 0-17 ans<br />

équivalent à 25 % de la population, les enfants ont un rôle de prescripteur important.<br />

En effet, les enfants influencent 43% de la consommation fdale. Par conséquent,<br />

leur place dans la société de la consommation a évoluée. Avant 1970, l'enfant était un mineur<br />

passif, pendant les années 1970, l'enfant est reconnu comme ayant une personnalité et des<br />

opinions, pendant les années 80, il est le kid partenaire familial, et aujourd'hui c'est un<br />

consomrn'acteur à part entière.<br />

Les enfants ont leurs références qui sont différents des adultes, ils ont leur propre<br />

langage, un comportement spécitique sans oublier leur processus d'achat qui est inverse de<br />

celui des adultes. Un comportement qui est surtout guidé par l'affectif, le conatif et le<br />

cognitif.<br />

111.5 - Stratéaie marketinq<br />

ConFontés au développement des marques de distributeur et au poids du hard discount,<br />

les industriels du lait innovent sur tous les Fonts pour tenter de redynamiser un marché<br />

basique.<br />

Cependant et malgré les efforts déployés par les industriels, le lait reste un ingrédient<br />

plutôt qu'une boisson.<br />

Cette année les industriels se positionnent par apport au « confort » qui apporte une<br />

meilleure digestibilité et évite les incidents de régurgitation ( perte de la part de marché pour<br />

les laits classiques de 2.9% en valeur, et ceux de confort représentent 16% du marché avec<br />

une croissance exponentielle de 22.9%).<br />

Ainsi qu'on voit que le rayon infantile est celui du recrutement ; car il s'agit de suivre<br />

l'évolution de l'enfant et innover au fùr et à mesure en o£&ant un lait adapté aux besoins du<br />

consommateur et à l'âge.<br />

Innover sur les segments enfants, ceci en changeant tous les six mois le packaging, le<br />

parfùm ou la couleur. Sans oublier la communication qui doit aussi être constante.<br />

Le marketing s'adapte aux plus jeunes. Difficile de séduire les enfants, mais aussi leurs<br />

parents. Ils papillonnent, ne supportent pas d'être déçus et ne s'en laissent pas conter. Les<br />

industriels ne laissent donc rien au hasard afin de connaître leur cible sur le bout des doigts.<br />

L'enfant est un consommateur exigeant, s'il est déçu, il ne reviendra plus. Pourtant, il<br />

est impossible de considérer les enfants comme une population homogène. Ceux-ci se<br />

répartissent en deux catégories : les 3-5 ans et les 6-12.<br />

Les plus jeunes connaissent leurs premiers contacts sociaux avec l'entrée à l'école et le<br />

développement progressif du langage. L'enfant a une perception simple et unique : il voit les<br />

produits sous un seul angle (couleur, prix ...) car il peine à synthétiser un ensemble<br />

d'informations. Mais sur ce marché difficile, on doit s'intéresser aussi à la mère, l'acheteuse.<br />

Dans ces conditions, quelle est donc la cible à privilégier ?<br />

La prescription est d'autant plus facile pour les plus petits que les parents ont le<br />

sentiment de rester décisionnaires. Une prescription plus difficile pour les 6-10 ans car les


- Le procédé du brouillard : Consiste à pulvériser le lait très finement, sous la forme<br />

d'un brouillard, dans une vaste chambre parcourue par un courant d'air chaud. La<br />

déshydratation est instantanée et le lait tombe en poussière, à la partie basse de la chambre.<br />

La chambre ou tour de séchage, est de forme cylindrique ou cylindre-conique. Elle doit<br />

être calorifugée et comporter des regards en verre pour surveiller le travail, ainsi qu'une porte<br />

permettant de pénétrer à l'intérieur pour effectuer le nettoyage.<br />

Le dispositif de pulvérisation est aujourd'hui généralement situé à la partie supérieure<br />

de la tour. Il peut être conçu selon l'un des trois principes suivants :<br />

1. Le lait est envoyé sous très forte pression à travers une buse percée de fins orifices.<br />

2. Le lait est projeté dans la chambre, sous l'action d'un jet d'air comprimé.<br />

3. Le lait est dirigé sur une turbine horizontale, tournant à très grande vitesse (jusqu'à 25000<br />

tourslmin). Sous l'effet de la force centrifuge, il est projeté violemment, sous forme de fin<br />

brouillard, dans la tour.<br />

La chambre est traversée par un courant d'air filtré dont la température est voisine de<br />

150-160°C. cet air chaud arrive à proximité du dispositif de pulvérisation du lait. Il est animé<br />

d'un mouvement tourbillonnaire permettant la descente plus facile de la poudre, à la base de<br />

la chambre, vers l'orifice de sortie par ou est aspiré le mélange air-poudre. Celui-ci est alors<br />

dirigé sur un séparateur-cyclone ou s'opère le dépôt du lait qui est finalement recueilli à la<br />

partie inférieure, dans des fûts métalliques.<br />

Le procédé Spray est très supérieur au procédé des cylindres car il permet la préparation<br />

d'un lait peu modifié dans sa structure. En effet, étant donnée l'extrême finesse des<br />

gouttelettes qui sont pulvérisées dans la chambre, la dessiccation est très rapide et<br />

l'échauffement du lait est limité par la vaporisation presque instantanée de son eau.<br />

Vue tl'riisriiil;lc tlii soiilincl tl'iiiic tuiir ri'aloiiiisiitioii.<br />

011 tlis(iiigiic, ;iit rciilrs*, le


aussi des laits aux protéines de soja destinés aux nourrissons qui ne supportent pas le lait de<br />

vache.<br />

1113.2 - Processus de fabrication de lait en poudre<br />

Parmi la gamme des produits laitiers infantiles, on distingue une proportion importante<br />

de lait en poudre qui se commercialise au niveau du marché.<br />

Cependant il y a plusieurs catégories de lait sec : poudre de lait entier, poudre de lait<br />

demi-écrémé, poudre de lait écrémé. La présence de matière grasse accroît sérieusement les<br />

ditficultés de fabrication en raison des risques d'oxydation et de rancissement au cours de la<br />

conservation.<br />

Le problème qui domine la préparation des laits en poudre concerne la solubilité du<br />

produit fini. En effet il faut qu'au cours du séchage, le lait ne subisse pas de profondes<br />

modifications susceptibles de l'empêcher de se dissoudre totalement dans l'eau, lorsqu'on<br />

reconstitue le lait initial.<br />

Procédés de dessiccation :<br />

Ces procédés peuvent être répartis en deux groupes :<br />

a- Le procédé des cylindres : L'appareil de séchage comporte deux cylindres<br />

rapprochés, chauffés intérieurement par de la vapeur (130-150°C) et tournant lentement en<br />

sens inverse. La dessiccation est rapide, le lait formant un film qui est détaché par un couteau<br />

racleur. La vapeur d'eau formée est aspirée par une hotte placée au-dessus des cylindres.<br />

Cet appareil présente plusieurs variantes, notamment en ce qui concerne le nombre des<br />

cylindres et l'alimentation en lait. Toutefois, le traitement thermique brutal auquel est toujours<br />

soumis le produit entraîne des modifications sensibles de la structure physico-chimique, qui<br />

font qu'on utilise de plus en plus, pour la préparation des laits secs de qualité, le procédé du<br />

brouillard. Les appareils à cylindres rendent encore de grands services dans la préparation de<br />

certaines poudres entrant dans les aliments du bétail ou à usage industriel.<br />

On a tenté avec succès d'améliorer le procédé, en opérant sous vide, donc à une<br />

température beaucoup plus réduite.<br />

Schéma d'une installation de séchage du lait par le procédé Spray (Niro)


Concernant les yaourts, s'ils sont peu sucrés, les yaourts, comme le fiomage blanc ou<br />

les petits-suisses, peuvent être introduits dès 5 mois comme dessert à l'un des deux principaux<br />

repas.<br />

Ce dessert contribue surtout à l'éveil à de nouvelles saveurs mais ne remplace en aucune<br />

façon le lait 2è âge.<br />

En revanche, Il existe à l'heure actuelle dans les pharmacies et grandes surfaces, 13<br />

gammes de produits avec chacune 5 à 10 marques (MD) d'aliment lacté diététique.<br />

Certains sont adaptés à des situations pathologiques et d'autres à l'amélioration du confort<br />

digestif.<br />

Le meilleur lait pour le nourrisson est celui de sa mère. Lorsque cette dernière ne peut<br />

ou ne veut pas allaiter, le choix se porte sur un lait pour nourrisson.<br />

Pour la grande majorité des enf'ants qui ne posent aucun problème alimentaire, le choix<br />

initial du lait n'a pas une grande importance.<br />

En l'absence de risque allergique familial, un ALD pour nourrissons est conseillé.<br />

Les laits à fort taux de caséine sont les plus utilisés actuellement et sont bien<br />

tolérés. Plus la teneur en caséine augmente, plus la sensation de satiété est<br />

améliorée par le ralentissement de la vidange gastrique mais plus la constipation est<br />

favorisée.<br />

Au contraire, plus la teneur en protéines solubles est élevée, plus la composition<br />

protéique est proche de celle du lait de mère et meilleure est l'adaptation du lait aux capacités<br />

physiologiques du nourrisson. Toutefois, ces laits procurent une moindre sensation de<br />

plénitude gastrique et favorisent les régurgitations.<br />

Si le nouveau-né a un risque allergique majeur, certains pédiatres conseillent un lait<br />

hypoallergénique pour une durée de six mois.<br />

Si la mère désire allaiter, il faut éviter les compléments au biberon. S'il est<br />

vraiment indispensable de compléter l'allaitement maternel insuffisant ou en cas d'absence<br />

momentanée de la mère, certains pédiatres conseillent d'utiliser un lait hypoallergénique.<br />

En cas de régurgitations banales ou lorsque le bébé a toujours faim, il élimine les erreurs<br />

d'administration du lait et choisit un lait plus riche en caséine ou un lait épaissi anti-reflux.<br />

En cas de coliques idiopathiques ou de ballonnements, une inadéquation entre les apports<br />

en lactose et les capacités d'hydrolyse lactasique du nourrisson est possible.<br />

Le choix se portera sur un lait acidifié ou un lait moins riche en lactose. Les hydrolysats<br />

poussés sont parfois proposés.<br />

En cas de constipation, un lait plus riche en lactose et moins riche en caséine ou un lait<br />

acidifié sont conseillés. En relais de l'allaitement maternel, tous les laits pour nourrissons<br />

peuvent convenir.<br />

Aux poudres classiques se sont ajoutées depuis quelques mois des formules plus<br />

techniques, déjà connues dans les pharmacies.<br />

Certaines formules sont épaissies en amidon de maïs sensé limiter la régurgitation qui<br />

touche environ 20% des nourrissons. Ces nouveaux laits sont dits "laits confort". Il existe


L A I T GUIGOZ 2èrne  G E<br />

E:: i . r i f i . i ~ 6, jg;:,::<br />

LImet @@3QUI@ LAF@BR,Y<br />

Afin d'essayer de pallier cet inconvénient, un nouveau type de lait appelé "lait de<br />

croissance" ou "lait pour la croissance" est apparu sur le marché. Il s'agit de lait de vache<br />

présenté sous forme liquide dans des emballages stériles, enrichi en fer, en certaines vitamines<br />

et en certains acides gras essentiels qu'il ne contient pas naturellement.<br />

NESTLÉ LAIT DE CROISSANCE<br />

Lait de suite (EVEIL) destiné pour les nourrissons à partir de 10 mois et enfànts en bas<br />

âge. C'est un lait stérilisé UHT et présenté dans des bouteilles de 1 1 et de 50 cl, dans des<br />

biberons de 250 ml qui sont prêt à l'emploi et même en bouteilles de 25 cl avec bouchon<br />

adaptable à toutes les tétines.<br />

La composition du lait de suite est un lait partiellement écrémé, filtrat de lait, eau,<br />

lactose, huiles de tournesol et de colza, arôme vanille, citrate de sodium, gluconate et lactate<br />

de calcium, mono et diglycérides, palmitate d'ascorbyle, sulfates de fer et de zinc, vitamines<br />

C, A, E, D,Bl, B2, B6, B12, PP,B5 et B9. destinés à des enfants de 10 mois à 3 ans.<br />

L'intérêt d'Eveil de Lactel, c'est d'0fIi-h à l'enfànt qui traverse une période cruciale de<br />

son développement : il fait ses premiers pas, entre en phase d'apprentissage du langage un lait<br />

parfaitement adapté à sa vitesse de croissance staturo-pondérale qui reste grande. Du point de<br />

vue ntritionnelle : Eveil de Lactel a été conçu avec l'aide de spécialistes de la nutrition<br />

infantile, enrichi en fer pour contribuer à diminuer les riques de carence et permet également<br />

un apport d'acides gras essentiels, de vitamines et de minéraux.


investissements publiciataires d'envergure, le premier yaourt nomade a représenté en 1998<br />

près de 3000 tonnes et 65 millions de chfies d'affaires, soit respectivement 3% et 7% du<br />

marché des yaourts aromatisés. La marque à la petite fleur n'est pas la seule à exploiter le<br />

créneau du nomadisme. Dés juin 1997, Nestlé a lancé Yoco Pocket, yaourt de poche présenté<br />

en berlingot de 68g. (( ce packaging vient compléter notre gamme et permet de développer la<br />

consommation de yaourts auprès des jeunes qui apprécient les produits nomades »précise<br />

Arnault de Belloy, directeur marketing de Nestlé.<br />

Enfin, Danone plus discret dans ses lancements, est aussi présent avec des produits<br />

ciblés vers les jeunes enfants : Les gervais à sucer, des suisses conditionnés en berlingots en<br />

forme d'animaux et regroupés par six dans des boîtes cartonnées représentant l'arche de Noé.<br />

Dopé par ces innovations, le marché des produits laitiers à sucer a connu forte<br />

progression en 1997 et 1998. mais depuis le début de l'année, cette croissance semble<br />

marquer le pas. « Bien sûr, il s'agit d'un marché dynamique, mais son développement reste<br />

limité contrairement aux yaourts à boire, véritable innovation produit, dont la croissance<br />

devrait se poursuivre » explique encore Arnault Belloy.<br />

Avec 6700 t, le marché des produits à sucer est effectivement loin des scores des<br />

yaourts à boire dont les volumes sont 4.5 fois plus importants.<br />

Il ya dix sept ans déjà, ces yaourts à boire avaient créé une petite révolution au rayon<br />

ultra-fiais laitier. Précurseurs de la mode d'ambulatoire, ils bouleversaient les habitudes de<br />

consommation. Après des débuts un peu chaotiques, ils ont définitivement conquis leur cible<br />

privilégiée, les adolescents.<br />

Aujourd'hui ils représentent 3% Yoplait caracole toujours en tête de ce marché avec son<br />

produit phare Yop (80% des volumes). Un leader ship peu apprécié par ses principaux rivaux<br />

sur l'ultra fiais qui ont choisi de s'attaquer aux conditionnements individuels. En lançant<br />

Yoco à boire, Nestlé s'est hissé au premier rang de ce segment. De son côté, Danette à boire<br />

de Danone, présentée en bouteilles plastique de 200g, a fait son entrée sur les linéaires en<br />

novembre 1998. « il s'agit de créer de nouveaux moments de consommation, Danette à boire<br />

pouvant être consommée comme en cas, ou après le sport », explique jean fiançois Beaulieu,<br />

chef de groupe chez Danone. En mettant en avant sa marque phare en ultra-fiais, Danone<br />

espère bien revenir en force sur ce marché des produits ambulatoires jusqu'à alors un peu<br />

délaissé. La bataille du nomadisme ne fait que commencer.<br />

L'ultra frais pour les bébés gagne du terrain. Initié par Diepal NSA (Danone), il ne<br />

cesse de s'enrichir en nouveaux produits. Ainsi après les desserts lactés, les compotes et les<br />

petits suisses, voici venu le temps de yaourt. Spécialement destinés aux jeunes<br />

consommateurs d'un à trois ans.<br />

Yoplait avec Baby'up, un yaourt à la pulpe de hits enrichi en fer mis au point par<br />

Sodiaal, ce produit mise à la fois sur l'apport nutritionnel (fer, calcium) et le plaisir des touts<br />

petits. Il est garanti sans colorant, sans conservateur et sans gluten, conformément à la<br />

législation sur les aliments destinés aux jeunes enfants. Sa présentation des packs de 4 pots de<br />

125g, reste plus classique et proche de celle de l'univers des yaourts adultes.<br />

De son côté, Diepal(NSA) Danone propose la gamme de Blédina, trois références au<br />

Caséi actif: Biberon nature liquide, nature ferme, et brassés aux hits. La filiale de Danone<br />

entend jouer pleinement la carte de la diététique infantile : les yaourts Blédina sont formulés<br />

avec du lait de type 2ème âge et fermentés par des lactobacilles censés faciliter la prévention de<br />

la diarrhée du nourrisson. Diépal mise aussi sur la différence en choisissant un emballage<br />

original PEHD (polyéthylène haute densité)de forme ludique et une présentation en pack de<br />

deux petits pots de 100 g.<br />

Dernier arrivé sur le marché, Nestlé sa gamme P'tit gourmand, qui comprend des petits<br />

brasséset de type fiomage fiais, s'adresse aux bébés dés 4 mois. Spécialement formulés pour


épondre aux besoins nutritionnels des très jeunes consommateurs, les yaourts P'tit gourmand<br />

se présentent en packs de 4 pots de 100 grammes illustrés par le petit ourson bleu, signe de<br />

reconnaissance de Nestlé en diététique infantile. L'espace bébé au rayon fiais commence à<br />

s'organiser. Cible visée : près de 2 millions de bébés consommateurs et un marché estimé à<br />

200 millions de fiancs.<br />

Conclusion<br />

Personne ne peut nier que le lait maternel est l'aliment le plus adapté à la croissance du<br />

nourrisson. Il couvre et s'adapte à ses besoins spécifiques. C'est pourquoi sa composition<br />

évolue au cours de la croissance du bébé et au fil des jours. Il protège le nourrisson des<br />

infections, des allergies, en lui transmettant par exemple des irnunoglobulines.<br />

Le lait maternel est donc la référence nutritionnelle pour garantir aux bébés le meilleur<br />

équilibre. Lorsque le passage à une nutrition arificielle devient nécessaire ou indispensable, ce<br />

même équilibre nutritionnel doit être recherché et repose sur le choix de formules fiables,<br />

sûres et élaborées par des spécialistes.<br />

Et c'est à ce moment là qu'intervient l'innovation et la créativité de la part des<br />

industriels. Ceci sans oublier d'adapter le produit aux deux cibles concernées. Le domaine de<br />

l'innovation demeure le packaging.<br />

Du lait de suite Eveil avec sa nouvelle bouteille à six couches qui fait barrière à la<br />

lumière et à l'oxigène, jusqu'aux yaourts pour enfants ; prenons à titre d'exemple Frutos à<br />

boire (boisson lactée au jus de fhits) ; avec son emballage très coloré, des petites bouteilles<br />

faciles à prendre en mains, et une nouvelle mascotte rigolote, les industriels misent tout sur<br />

l'aspect du produit afin de séduire les « petits » consommateurs.<br />

Points de vente n0790 le 5 janvier 2000<br />

Points de vente no 792 le 19 janvier 2000<br />

Points de vente n0794 le 2 février 2000<br />

Points de vente no 800 le 15 mars 2000<br />

Points de vente no 825 le 18 octobre 2000<br />

Points de vente no 826 le 25 octobre 2000<br />

RIA no 600 mars 2000<br />

RLF n0602 juin 2000<br />

RLF no 579 mars 1998<br />

Documents du CIDIL (centre interprofessionnel de documentation et d'information laitières)<br />

Documentation de SODILAC<br />

www.lactel.fi/fianc/produits/ficev. htm<br />

www.sodilac .corn


L'alimentation santé est à la mode et tout les pays industrialisés sont concernés. "Que<br />

ton aliment soit ton seul médicament" avait plaidé Hippocrate en 400 avant JC. Avait-il<br />

imaginé que ses mots seraient repris 2400 ans plus tard par quelques services marketing,<br />

soucieux de véhiculer une idée on ne peut plus tendance?<br />

En Europe comme au Japon ou aux Etats-Unis, la volonté du consommateur, plus<br />

conscient du lien entre santé et nutrition, de prévenir plutôt que de guérir la maladie, le<br />

vieillissement de la population, l'accroissement des coûts de la santé, le désir de lutter contre<br />

les risques croissants liés à l'environnement et l'apport de preuves scientifiques de leur<br />

efficacité sont autant de facteurs qui militent en faveur d'un rapide développement des<br />

aliments fonctionnels. Selon les prévisions de Leatherhead Food RA, le chifEe d'affaires<br />

mondial des produits laitiers fonctionnels passerait de 4,3 milliards de dollars en 1998 à 5,3<br />

milliards en 2003. En 1998, près de 70 % des lancements dans ce secteur, dynamisé par des<br />

marques comme Actimel de Danone et LC1 de Nestlé, étaient axés sur la santé.<br />

Nous allons tenter de démontrer les bénéfices naturels des produits laitiers, les bénéfices<br />

réels ou supposés des suppléments, et exposer le panel des aliments santé présents sur le<br />

marché et pourquoi cet engouement.<br />

N.1- Les apports nutritionnels du lait<br />

Le lait est un aliment indispensable à l'organisme, quel que soit l'âge. Il fait partie du<br />

groupe II de la classification alimentaire, tout comme les fromages et les produits laitiers. Son<br />

intérêt réside dans sa richesse en protéines de bonne qualité nutritionnelle, en calcium et en<br />

certaines vitamines. La composition du lait varie en fonction de la race de l'animal, de son<br />

âge, de la saison, du nombre de traites et de son alimentation.<br />

N.1.1 - Le calcium<br />

Le calcium est un minéral essentiel à la constitution de l'organisme et à son équilibre. A<br />

l'âge adulte, il représente 1 à 2 % de la masse corporelle de l'homme. Il permet le<br />

renouvellement des os (un squelette se refait 4 à 5 fois dans une vie). L'os est une banque de<br />

calcium où l'organisme va puiser pour assurer la stabilité de son taux de calcium sanguin,<br />

présent certes en petite quantité (96 mg/l) mais jouant un rôle essentiel dans de nombreuses<br />

fonctions vitales : la coagulation sanguine, l'hémostase, le processus de transmission<br />

neuromusculaire, la transmission de l'influx nerveux, des processus enzymatiques. C'est<br />

pourquoi, Il est nécessaire d'assurer des apports calciques suffisants, faute de quoi les besoins<br />

de l'organisme seront assurés au détriment du capital osseux, conduisant progressivement à<br />

son érosion et à sa fragilisation.<br />

Les produits laitiers représentent les principales sources d'apports en calcium. Ils<br />

devraient fournir quotidiennement de 60 à 80 % des apports calciques. Le reste des apports<br />

recommandés devrait venir des hits et légumes et des eaux minérales.<br />

W.1.1.1- Les besoins en calcium<br />

Les besoins en calcium sont plus ou moins importants selon les périodes de la vie. Les<br />

edants, les adolescents, les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les personnes âgées ont


des besoins calciques plus importants car ils connaissent des bouleversements physiologiques<br />

impliquant le métabolisme du calcium et la santé de l'os. Ils doivent consommer quatre<br />

produits laitiers par jour dont une portion de fiomage et au moins une de lait.<br />

En effet, l'organisme doit faire face, durant les premières phases de la vie, à la<br />

croissance et à la nécessité de composer des stocks et, durant la phase adulte et la vieillesse, à<br />

la perte osseuse qu'il convient de limiter avec des apports complémentaires. La grossesse et<br />

l'allaitement sont des moments privilégiés nécessitant également des apports calciques<br />

complémentaires pour qu'ils se déroulent dans les meilleures conditions possibles.<br />

Le capital calcique passe de 30 g à la naissance à 400 g vers l'âge de 10 ans, soit près de<br />

50 % du capital osseux adulte. A cette période de leur vie, les enfants constituent leur capital<br />

calcique, et tout apport calcique suffisant influence positivement leur minéralisation osseuse,<br />

surtout en période prépubertaire. La croissance osseuse s'achève vers 15-16 ans mais la<br />

capitalisation en calcium de l'os se poursuit jusqu'à 25-30 ans. C'est pourquoi pendant cette<br />

période est réclamé un supplément quotidien en calcium de 300 mg soit 1200 mg 1 jour.<br />

Plus la consommation en calcium est importante pendant l'adolescence, plus la<br />

minéralisation osseuse est optimale, et plus la résistance de l'os à l'ostéoporose post-<br />

ménopausique est forte. Le calcium consommé par l'adolescent a donc un rôle immédiat sur<br />

sa croissance, mais aussi à long terme, à titre préventif. Ce capital doit être entretenu à l'âge<br />

adulte en raison de 900 mg par jour.<br />

La femme connaît des périodes de forte exigence nutritionnelle : la grossesse,<br />

l'allaitement et la ménopause. Pendant la grossesse, des apports calciques insuffisants<br />

augmentent les risques de complications.<br />

A l'approche de la ménopause, la réduction de la sécrétion d'œstrogènes a des<br />

conséquences importantes sur les os : on observe un remodelage des os, une perte de<br />

l'architecture fondamentale de l'os et de fait, une fiagilité osseuse. L'érosion osseuse est<br />

progressive et concerne, tous les ans de 1 à 2 % du capital calcique de l'os. Ainsi à 80 ans,<br />

une femme pourrait perdre presque 40% de son capital osseux ! Ceci démontre la nécessité et<br />

l'importance des produits laitiers dans l'ahentation quotidienne de tous.<br />

Les personnes âgées ont besoin des laitages, qui leur apportent du calcium mais aussi<br />

du magnésium (indispensable au bon fonctionnement de nombreuses enzymes et qui entre<br />

dans la constitution des os et des cellules), des protéines, des vitamines et du fer (lié à la<br />

lactotransferrine dont le rôle est essentiel dans son absorption), pour rester en bonne santé. Le<br />

calcium prévient la déminéralisation osseuse liée à l'ostéoporose qui augmente<br />

considérablement le risque de hctures. Cependant, la prévention de l'ostéoporose nécessite<br />

une vigilance sur les apports calciques pendant toute la vie, même durant l'enfance. La<br />

solidité des os est également sensible à la régularité de l'activité physique.<br />

L'insufiance d'apports en calcium est encore une réalité en France. De plus, pour que<br />

les apports soient au maxjmum bénéfiques, c'est à dire que le calcium soit stocké au mieux, il<br />

est nécessaire de préconiser un exercice physique régulier à l'adolescence et chez un jeune<br />

adulte et à la ménopause, un exercice physique régulier et la lutte contre des facteurs de<br />

risques comme le tabagisme, la déficience en vitamine D, l'excès d'alcool et de caféine.<br />

fV./.1./.1.2 - Le calcium du lait<br />

Le calcium du lait et autres produits laitiers représente 70 % du calcium que nous<br />

ingérons. Le lait contient de 1 10 à 120 mg de calcium pour 100 ml, soit plus de 1 g par litre.<br />

Le calcium du lait possède une très bonne biodisponibilité qui permet d'apprécier la<br />

qualité de l'absorption intestinale du calcium et sa disponibilité au niveau tissulaire et<br />

cellulaire (en particulier la fixation et la rétention osseuse). Eile dépend de l'état physico-


chimique du calcium dans le lait ainsi que la cohabitation d'autres constituants du lait,<br />

pouvant favoriser les différents paramètres de la biodisponibilité du calcium.<br />

La vitamine D est nécessaire à l'absorption et à la fixation du calcium dans le tissu<br />

osseux. Elle est apportée aux 213 par l'ensoleillement (synthèse cutanée grâce aux rayons<br />

UVB) et pour 113 par l'alimentation. Un apport insuffisant en vitamine D accélère la vitesse et<br />

l'intensité de la déminéralisation osseuse et augmente donc le risque de Facture.<br />

Le coefficient d'absorption du calcium varie d'un individu à l'autre. S'il est en moyenne<br />

de l'ordre de 40 %, il est chez l'enfant plus près de 50 %, et chez les personnes âgées plus<br />

près de 20 %. Il augmente lorsque les apports calciques diminuent et également quand<br />

l'apport en protéines, ralentissant la vidange gastrique, est important. L'absorption du calcium<br />

dépend donc de nombreux facteurs : l'âge, la présence d'œstrogènes, la quantité de calcium<br />

alimentaire disponible, la présence de fibres, d'alcool, d'oxalates qui la réduisent, de<br />

protéines, de glucose qui la potentialisent.<br />

Le métabolisme du calcium est fortement lié au métabolisme du phosphore (présent lui<br />

aussi dans le lait), ce qui conduit à parler de métabolisme phosphocalcique. Ces processus<br />

physiologiques sont régulés par trois hormones principales : la parathormone, le calcitol<br />

(dérivé de la vitamine D) et la calcitonine.<br />

1K1.2 - Les vitamines<br />

Le lait contient surtout les vitamines A (uniquement dans le lait entier) et B2, B12 (dans<br />

les laits entiers et écrémé), mais aussi les vitamines D et C (détruite au cours des traitements<br />

thermiques). Un bol de lait entier apporte de 10 à 15 % des apports quotidiens recommandés<br />

en vitamine A. Celle ci disparaît avec l'écrémage car elle est liposoluble. Un bol de lait<br />

apporte 30 % et 20 des apports quotidiens recommandés respectivement en vitamineB2 et<br />

B12.<br />

Ces vitamines sont relativement thermolabiles. Les vitamines les plus sensibles à la<br />

chaleur sont les vitamines B6, B12 et l'acide folique. Les pertes varient de 10 à 20 % selon<br />

que le traitement thermique est plus ou moins bref. La pasteurisation et la stérilisation UHT<br />

(Ultra Haute Température) bien conduites, permettent une conservation de la plupart des<br />

vitamines. En revanche la stérilisation classique à 115°C pendant 15 à 20 min détruit 50 %<br />

des vitamines. C'est pourquoi, de nombreux laits de consommation sont enrichis en<br />

vitamines. Le stockage influence la teneur en vitamines. La destruction vitaminique est<br />

fonction : du temps de stockage (plus il sera long, moins le lait contiendra de vitamines) et des<br />

conditions de stockage : à l'abri de l'air (l'acide ascorbique et l'acide folique sont sensibles à<br />

l'oxydation), à l'abri de la lumière qui détruit la vitamine B2, dans un endroit Fais, à l'abri de<br />

la chaleur.<br />

L'expression " à teneur garantie en vitamines " s'applique à un aliment auquel on a<br />

ajouté la quantité de vitamines que la technologie lui a fait perdre. Ainsi, dans le lait à teneur<br />

garantie en vitamines, l'industriel restitue au lait la quantité de vitamines inévitablement<br />

perdues au cours du procédé de pasteurisation ou de stérilisation. Ces laits de consommation<br />

ont donc la même composition qu'à la sortie du pis de la vache. En revanche, un lait enrichi<br />

en vitamines a été supplémenté en une ou plusieurs vitamines pour permettre une couverture<br />

significative des besoins quotidiens recommandés dans le cadre d'une alimentation<br />

particulière. La véritable signification des termes employés est souvent différente de<br />

l'interprétation faite par les consommateurs.


1K1.3 - Les protéines<br />

Les Français consomment en moyenne 100 g de protéines par jour dont l'essentiel est<br />

apporté par la viande (30%), les céréales, le lait et ses dérivés (25%). Les protéines laitières<br />

sont d'excellente valeur nutritionnelle car riches en de nombreux acides aminés essentiels.<br />

Le lait contient de 30 à 34 g de protéines par litre. Cette teneur est indépendante des<br />

traitements utilisés pour l'écrémage. Un bol couvre environ 10 % des apports nutritionnels<br />

conseillés pour les adultes.<br />

La caséine, composant spécifique du lait des mammiferes, est riche en lysine et permet<br />

la formation du caillé des fiomages et des yaourts car elle précipite en milieu acide. La lysine<br />

est cependant particulièrement sensible aux traitements thermiques, spécialement quand les<br />

protéines sont chauffées en présence d'hydrates de carbone, dans les réactions de Maillard.<br />

Ceci rend une partie de la lysine non disponible pour l'organisme. C'est ce qui peut se passer<br />

dans le lait stérilisé en bouteille de verre, mais aussi au cours du stockage des laits UHT<br />

conservés à température ambiante, particulièrement s'ils contiennent du lactose hydrolysé. Il<br />

peut également se former des résidus lysine-alanine dans les chaînes peptidiques, au cours du<br />

traitement par la chaleur. Ce complexe n'est pas absorbé et n'est donc pas toxique. Le lait est<br />

également riche en tryptophane qui est le précurseur d'un neuromédiateur, la sérotonine. Or,<br />

l'une des étapes importantes de la régulation de la sérotonine est l'entrée du tryptophane au<br />

niveau du cerveau : du taux de sérotonine dépend l'induction du sommeil, d'où l'effet sédatif<br />

d'un verre de lait pris le soir.<br />

Les protéines laitières contiennent la plupart des acides aminés essentiels excepté les<br />

acides aminés souÇés. C'est pourquoi, elles trouvent encore plus d'avantages à une<br />

association avec des protéines céréalières, souvent pauvres en lysine, qui contiennent des<br />

acides aminés souÇés.<br />

Les allergies aux protéines laitières sont relativement Çéquentes chez le nourrisson (de<br />

2 à 3%), et se manifestent par des troubles, le plus souvent, gastro-intestinaux ainsi que des<br />

symptômes comme l'asthme, l'eczéma. Les protéines allergisantes sont la fl lactoglobuline, la<br />

lactalbumine et la caséine. Cette allergie est heureusement transitoire et disparaît<br />

progressivement avec l'âge.<br />

N.i.4 - Les lipides<br />

La valeur énergétique du lait est fonction de sa teneur en matières grasses : lait entier :<br />

62 kcaV1 OOml, lait demi-écrémé : 45 kcaV1 OOml, lait écrémé : 33 kcaV100ml. Les lipides du<br />

lait contiennent majoritairement des acides gras saturés: 60 à 65 % des acides gras (près de la<br />

moitié sous forme d'acide palmitique). Le lait contient aussi des acides gras mono-insaturés:<br />

30% (comme l'acide oléique) et poly-insaturés: 4%. Le lait est pauvre en cholestérol. Ces<br />

lipides sont un apport important en acides gras essentiels et vont permettre de véhiculer les<br />

vitdes liposolubles (A et D essentiellement).<br />

IKi.5 - Les silucides<br />

Le glucide majoritaire du lait est le lactose, qui représente 50 g/l en moyenne. Il a des<br />

propriétés et des fonctions importantes dans l'organisme. Son implication dans le<br />

développement du nourrisson est fondamentale. C'est le lait de femme qui est le plus riche en<br />

lactose (7 %) et celui ci fournit à lui seul 40% de l'énergie apportée par le lait, suivi de près<br />

par le lait de jument et d'ânesse (6 %). Le lait de vache ne contient que 5 % de lactose.


Le galactose, qui compose le lactose avec le glucose, est un glucide important car il<br />

intervient dans la constitution des structures cérébrales. Le lactose est donc indispensable au<br />

développement cérébral du nouveau-né. Il possède également des propriétés nutritionnelles :<br />

il augmenterait l'absorption intestinale passive du calcium et probablement d'autres minéraux<br />

et oligo-éléments (magnésium, zinc, vitamines). Il a un faible index glycémique (de 20 à 40),<br />

n'est pratiquement pas cariogène et a un effet bifidogène favorisant le développement de la<br />

flore intestinale bifide.<br />

Il existe une intolérance au lactose lorsque le lait n'est plus consommé ou consommé en<br />

faible quantité, car l'activité de la lactase, enzyme intestinale hydrolysant le lactose, diminue.<br />

La consommation soudaine d'une quantité de lait de plus de 300 ml peut entraîner l'apparition<br />

de troubles digestifs. Toutefois, cette baisse d'activité enzymatique est réversible et<br />

n'empêche en rien une consommation modérée et régulière de lait.<br />

Le potassium du lait est indispensable au métabolisme des glucides, au métabolisme<br />

cellulaire, à l'excitabilité neuromusculaire.<br />

Ainsi, le lait apporte de nombreux composés essentiels, mais aussi des micotoxines, des<br />

antibiotiques, des produits radioactifs et des pesticides dont les teneurs sont strictement<br />

réglementées. La consommation régulière de produits laitiers évitent l'apparition de carences.<br />

Pour lutter contre ces carences, les industriels de l'agroahentaire ont mis au point de<br />

nombreux laits et produits laitiers enrichis en minéraux, vitamines, protéines, matières grasses<br />

et/ou en fibres.<br />

IV.2 - Les familles de produits laitiers<br />

1K2.1- Terminologie<br />

Pour les nutritionnistes, "aliments santé" rime avec "aliments confort". C'est-à-dire que<br />

ce sont des aliments non indispensables à notre alimentation, à consommer avec plaisir mais<br />

qui ne peuvent fournir une réponse à des besoins existants de notre organisme.<br />

Les aliments santé ou fonctionnels prétendent contribuer au maintien d'un bon état de<br />

santé. Cependant, le décret du 7/12/84 et l'arrêté du 27/09/93 interdisent de "faire état sur<br />

l'étiquetage de propriétés de préventions, de traitement et de guérison d'une maladie<br />

humaine". L'adjonction de vitamines, minéraux. .. doit respecter les modalités et limites<br />

prévues par les textes. Mais afin de contourner le problème, les spécialistes du marketing les<br />

baptisent "alicaments". Une appellation que Ton peut condamner car elle est de nature à créer<br />

la confùsion et à tromper le consommateur. Du coup, en France, l'ofie se limite aux<br />

"promesses santé" classiques, sans référence explicite à une maladie. Mais comment les<br />

professionnels définissent-ils l'aliment santé?. . .aliment sans danger, source de bien-être,<br />

composition équilibrée, bon goût, faible teneur en matière grasse, teneur élevée en fibres<br />

diététiques, effet bénéfique, améliorer les fonctions physiologiques, effet positif sur la santé<br />

par ses propriétés intrinsèques naturelles ou par ajout de minérauxlvitamines, effet bénéfique<br />

en prévention ou en curatif, garantie formelle sur la valeur nutritionnelle, aliment bonne cause<br />

qui donne bonne conscience ... autant de terminologies qui renferment le rêve des<br />

consommateurs. Ce phénomène est dû en partie au fait que les population vieillissantes<br />

souhaitent optimiser l'allongement de la vie. L'alimentation a son rôle à y jouer et cette<br />

tendance devrait aller en s'accélérant.


Les aliments diététiques quant à eux sont formulés par les médecins pour des catégories<br />

de personnes dont l'alimentation doit être surveillée: les malades, les enfants en bas âge, les<br />

sportifs, les femmes enceintes. C'est dans cette catégorie que l'on trouve les aliments sans sel,<br />

les boissons énergétiques, les laits de croissance, les laits spécifiques pour femmes<br />

enceintes.. .La composition et la mise sur le marché de ces produits est réglée par le décret du<br />

2910819 1.<br />

Les compléments alimentaires sont des gélules ou poudres (décret du 1411 0197) destinés<br />

"à être ingérées en complément de l'alimentation courante afh de pallier l'insuffisance réelle<br />

ou supposée des apports journaliers". Si les compléments lipidiques ont des vertus véritables,<br />

d'autres s'apparentent tout simplement à de la poudre de perlimpinpin.<br />

On distingue trois types d'aliments qui "font du bien".<br />

IV.2.2 - Les aliments fonctionnels<br />

1V.2.2.1- Les aliments enrichis<br />

Notre mode d'alimentation est fortement lié aux affections qui ont les conséquences les<br />

plus importantes en terme de santé publique: les maladies cardio-vasculaires et les cancers.<br />

Parmi les facteurs identifiés dans l'apparition des cancers du sein, la part de<br />

l'alimentation est évaluée à un tiers. En maîtriser l'influence représente un réel potentiel de<br />

prévention. Peut-être un peu d'espoir avec les acides gras polyinsaturés.<br />

En effet, les acides gras polyinsaturés de la famile n-3 (oméga 3) sont associés à un<br />

moindre risque de cancer chez la femme et diminuent la croissance tumorale chez l'animal,<br />

dans certaines conditions. Par ailleurs, les CLA (des acides gras particuliers que l'on trouve<br />

dans les produits laitiers et la viande) ont des propriétés anti-carcinogènes sur des modèles<br />

animaux. La possibilité qu'un lien existe entre lipides alimentaires et cancers remonte aux<br />

études de corrélations géographiques. L'augmentation des taux d'incidence et de mortalité du<br />

cancer du sein chez les migrants indique que les facteurs environnementaux sont déterminants<br />

et agissent très taux dans la vie.<br />

Les lipides alimentaires se comportent comme des promoteurs tumoraux et stimulent le<br />

développement et la croissance des tumeurs mammaires proportionnellement à la part des<br />

calories alimentaires qu'ils apportent. L'abondance des acides gras polyinsaturés dépend en<br />

premier lieu des apports alimentaires en acides gras essentiels dont l'homme n'a pas la<br />

possibilité de faire la biosynthèse: l'acide linoléique (oméga 6) et l'acide alinolénique (oméga<br />

3). Les oméga 6 semblent être les promoteurs les plus puissants, tandis que les oméga 3<br />

seraient dans certaines conditions inhibiteurs. L'effet des oméga 3 sur la croissance des<br />

tumeurs mammaires dépend en fait des autres constituants des lipides. Cet effet inhibiteur est<br />

déterminé non seulement par la proportion relative des oméga 3 par rapport aux oméga 6,<br />

mais aussi par la présence de certains agents anti-oxydants comme la vitamine E.<br />

Ces derniers fiéquemment utilisés comme suppléments vitaminiques, sont utiles dans de<br />

nombreuses circonstances car, en tant qu'agents anti-oxydants, ils protègent les tissus contre<br />

l'action délétère de l'oxygène radicalaire. En revanche, leur apport à dose pharmacologique est<br />

néfaste lors du traitement des tumeurs, car ils semblent protéger également les tissus<br />

cancéreux contre les mécanismes de contrôle et d'élimination des tumeurs. Ainsi, ils<br />

suppriment l'action inhibitrice des oméga 3 sur l'apparition et la croissance des tumeurs<br />

mammaires expérimentales. Par ailleurs, récemment, il a été découvert que les CLA, connus<br />

pour leurs effets inhibiteurs sur la formation de tissu adipeux, avaient aussi un rôle protecteur<br />

en cancérogenèse dans plusieurs systèmes expérimentaux chez l'animal. Les CLA formés au


cours des étapes précoces de la digestion chez les ruminants, sont présents dans le lait et dans<br />

les produits dérivés.<br />

Les oméga 6 auraient également un rôle hypocholestérolémiant, un effet sur la fonction<br />

plaquettaire, une fonction rénale (hypertensif), une fonction dans la reproduction.. .<br />

Les oméga 3 ont un rôle protecteur contre les maladies cardiovasculaires et un effet<br />

triglycéridémiant très marqué.<br />

Ceci explique l'engouement actuel pour les laits santé enrichis en CLA et en oméga 3.<br />

Dans cette perspective, des chercheurs américains revendiquent la paternité d'un procédé de<br />

production de lait et de produits laitiers enrichis en CLA. Par un apport d'huile de poisson<br />

dans la ration alimentaire des vaches, ils obtiennent des laits et produits laitiers au minimum 5<br />

fois plus concentrés en CLA, et 2 à 3 fois plus concentré en acides gras oméga 3<br />

qu'habituellement.<br />

Aux Etats-Unis, ces acides gras sont vantés pour leurs effets contre la perte de la vue et<br />

contre le cancer. En France, la seule allégation autorisée est: "aide à lutter contre le<br />

cholestérol" et "contribue au bon fonctionnement du système cardio-vasculaire".<br />

Parallèlement aux produits laitiers, les margariniers jouent la carte de la confusion en<br />

créant des margarines qui remplacent les beurres au petit déjeuner, pour leurs vertus santé.<br />

Ainsi Primevère a créé depuis longtemps déjà une margarine qui n'augmente pas le taux de<br />

cholestérol. Fruit d'Or avec son nouveau Pro-activ (matière grasse légère, enrichie en stérols<br />

végétaux) réduit de 10 à 15 % le taux de mauvais cholestérol en fieinant son absorption dans<br />

l'organisme. Alors, aliment ou médicament? Si ses bénéfices fonctionnels sont avérés, Astra-<br />

Fralib entend néanmoins le positionner comme un aliment s'inscrivant dans le quotidien, et<br />

rejette le terme d"'alicamentW qui entretien la confusion.<br />

Pour des raisons physiologiques, les femmes ont des besoins nutritionnels spécifiques,<br />

qui varient en fonction des périodes de leur vie (puberté, grossesse, ménopause). Elles ont<br />

également des comportements alimentaires spécifiques, susceptibles d'avoir des conséquences<br />

sur leur statut nutritionnel spécifique. Les adolescentes européennes, plus que les adolescents,<br />

représentent une population à risque nutritionnel élevé. Beaucoup d'entre elles manquent de<br />

fer (avec un risque d'anémie), de calcium (avec un risque d'ostéoporose fùture) et<br />

globalement, de vitamines. La cause semble en être soit une alimentation insuffisante en<br />

quantité (par peur de grossir), soit une alimentation déséquilibrée, qui augmente par ailleurs le<br />

risque de surpoids. Les femmes âgées en bonne santé ont au moins les mêmes besoins<br />

nutritionnels que les femmes d'âge moyen. Pourtant les enquêtes, quel que soit le pays,<br />

soulignent la fréquence des déficits: en énergie, protéines, calcium, sélénium, vitamines.. .<br />

Si l'ostéoporose et les fractures sont une calamité plus spécifiquement féminine, celle-ci<br />

n'est pas inéluctable: la nutrition est un des éléments-clé de sa prévention. En effet, les<br />

carences nutritionnelles en énergie, en protéines ou en micronutriments comme le calcium, le<br />

magnésium, le zinc et la vitamine D sont associés à une masse osseuse faible et à une fiagilité<br />

des os. Des études récentes se sont intéressées à l'effet de la consommation de lait ou de<br />

produits laitiers qui augmente non seulement l'apport de calcium mais aussi l'apport d'autres<br />

nutriments susceptibles d'avoir une influence positive sur la croissance osseuse telles que les<br />

protéines, le zinc, le magnésium. Ces études suggèrent que les mécanismes par lesquels le lait<br />

exerce un effet bénéfique sur la croissance osseuse sont différents de ceux concernant le<br />

calcium seul. Aussi, ce gain osseux se maintiendrait dans le temps, ce qui n'est pas le cas pour


les autres formes de calcium. L'intérêt des produits laitiers semble également lié à leur<br />

richesse en protéines de bonne valeur nutritionnelle. Car les protéines sont des nutriments<br />

essentiels à l'intégrité osseuse. Elles agissent en stimulant la synthèse osseuse et en jouant sur<br />

le métabolisme du phosphore et du calcium, deux constituants de l'os.<br />

Les industriels ont su tirer parti de ces préoccupations. De ce fait, les laits enrichis (à ne<br />

pas confondre avec les laits à teneur garantie en vitamines) connaissent depuis 1999, un<br />

véritable essor avec une croissance de 19 % en valeur. De nouveaux concepts ont vu le jour:<br />

Lactel a sorti un lait demi-écrémé naturellement riche en calcium (25 % de calcium en plus)<br />

auquel il a rajouté de la vitamine D pour mieux fixer le calcium; Candia, quant à lui, a lancé<br />

Candia Calcium Plus avec de la vitamine D. Enfin est arrivé dans les linéaires la version<br />

Oméga 3 de Lactel, intérêt: "les Oméga 3 apportent des acides gras essentiels pour lutter<br />

contre les maladies cardio-vasculaires".<br />

Cependant, il existe un risque en achetant "tout enrichi" et en s'abstenant de consommer<br />

certains groupes d'aliments, celui de se priver de nutriments indispensables. Les aliments<br />

enrichis en vitamuies et minéraux sont conseillés en supplément pour les heurs (qui ont un<br />

besoin accru en vitamine C), aux personnes suivant un régime végétalien (manque de fer et<br />

vitamine B12), aux personnes âgées (dont l'appétit diminue avec l'âge). Par ailleurs, les<br />

micronutriments interagissent entre eux, isolés ils sont moins efficaces. Ce problème de<br />

biodisponibilité peut être illustré par exemple par le fait que le calcium est mieux utilisé par<br />

l'organisme s'il est apporté par du lait plutôt qu'en supplément.<br />

1V.2.2.2 - Les aliments santé de l'av~areil diaestif<br />

Réglementairement parlant, un yaourt est un lait fermenté par Lactobacillus bulgaricus<br />

et Streptococus thennophilus ensemencés simultanément. Ces bactéries ingérées vivantes<br />

bénéficient au consommateur essentiellement du fait de leur passage dans l'intestin, car elles<br />

ne peuvent pas s'implanter. Ce sont des bactéries thermophiles et la température du corps ne<br />

les favorise pas (la température optimale pour leur multiplication est de 43-45°C).<br />

L'idée, dans ce contexte, est de trouver des bactéries mieux adaptées aux conditions de<br />

milieu de l'intestin. L'incorporation de bifidobactéries est une première concrétisation de<br />

cette recherche. Ces bactéries naturellement présentes dans l'intestin humain ne sont pas<br />

détruites lors du processus digestif. Leur apport contribue à améliorer ou revitaliser la flore<br />

intestinale avec comme résultat une amélioration du transit. L'utilisation de bifidobactéries<br />

ouvre la voie à une nouvelle génération de laits fermentés, les produits bifidus. Elle marque<br />

l'avènement de l'utilisation des probiotiques pour l'ensemencement des laits. Les probiotiques<br />

sont des microorganismes vivants (bactéries lactiques ou autres bactéries, levures) qui,<br />

absorbés par voie orale, sont censés améliorer l'équilibre microbien de l'intestin.<br />

L'utilisation d'autres lactobacilles marque une nouvelle étape dans la recherche de<br />

probiotiques plus prometteurs du point de vue de l'effet santé. Les bactéries ingérées,<br />

constituant naturellement une flore minoritaire du tube digestif, ne peuvent pas s'implanter en<br />

raison d'un effet barrière exercée par la flore autochtone. Mais le fait que les bactéries<br />

incorporées (Lactobacillus acidophilus par exemple dans LC1) ait un optimum de température<br />

correspondant à celle du corps et qu'elle ait la capacité de sécréter des polysaccharides lui<br />

permettant d'adhérer à la muqueuse intestinale, laisse augurer d'un effet santé associé à une<br />

évolution favorable de la flore intestinale. Alors la capacité qu'ont les bactéries lactiques de<br />

secréter à très faible dose des métabolites ayant valeur de "médicaments" (anti-microbiens,


anti-tumeurs) est en condition de s'exprimer. Une possibilité que les producteurs de LC1<br />

cherchèrent à valoriser en promouvant l'allégation "renforcez vos défenses naturelles".<br />

L'allégation, non conforme au plan réglementaire, dût être abandonnée, mais l'initiative est<br />

révélatrice d'un positionnement santé nettement revendiqué. L'univers des laits probiotiques a<br />

connu une expansion considérable et a vu se multiplier les lancements: B'A en 86, BI0<br />

Danone en 87, Zen de Lactel et Ofilus de Yoplait en 88, Oh de Chambourcy de 89 à 90, LC1<br />

de Nestlé en 94, Bio au Casei actif de Danone en 95 ... Actimel en 1997. parallèlement des<br />

produits à profil multifonctionnel sont venus enrichir la gamme: "Sixième sens" de BA<br />

premier biofidus à teneur réduite en cholestérol, Biolight de Danone, Mini Ligne Douceur au<br />

bifidus de Lactel, ces deux derniers produits combinant les promesses forme et santé.<br />

Le mouvement engagé avec les produits probiotiques -revendication d'une promesse<br />

santé- est sans doute appelé à connaître de nouveaux prolongements. On parle aujourd'hui de<br />

la génération des produits symbiotiques. Sous cette appellation sont évoqués des aliments<br />

contenant des probiotiques et des prébiotiques. Ces derniers sont des ingrédients alimentaires<br />

qui ne sont pas digestibles par l'intestin grêle mais possèdent des effets bénéfiques en<br />

stimulant la croissance et ou l'activité de certaines bactéries présentes dans le colon. Les fibres<br />

en sont. Concrètement les prébiotiques sont destinés à stimuler la croissance des<br />

bifidobactéries lesquelles sont alors en mesure de jouer pleinement leur rôle (revitalisation de<br />

la flore intestinale). On ne trouve pas encore de laits fermentés symbiotiques sur le marché<br />

français, mais des lancement de produits présentant ce profil ont eu lieu dans les pays voisins.<br />

Activ Yogurt de Parmalat, par exemple, est un yaourt à la carotte apportant de la pro-vitamine<br />

A, du béta-carotène et de la vitamine E, riche en fibres et en protéines. Cependant on peut<br />

dors et déjà trouver des boissons lactées aux fibres comme Jour après Jour de Lactel ou<br />

Silhouette Plus de Candia.<br />

Segmentation<br />

A peine positive en 1999, l'évolution des ventes<br />

du marché des doses d'ultra-fiais à promesse santé ne doit son salut qu'au<br />

~ali~n 1 , ~ ~ . dynamisme des présentations en doses dont Actirnel<br />

représente 86,4 % du marché, B'A: 8,4 %, le restant se<br />

partageant entre LC1, Yakult et les marques de<br />

distributeurs.<br />

' SI seul Leader Prim s'est lancé<br />

dans l aventure, d'autres distnbu-<br />

teurs étudient cette opportunrte<br />

Le courant des produits médicalisés a pris naissance en Allemagne. Müller a lancé un<br />

yaourt probiotique "Procult" contenant des extraits de Millepertuis et a accompagné cette<br />

opération d'une allégation mettant en avant les propriétés calmantes et équilibrantes du<br />

produit. Cette initiative n'a pas laissé insensible le monde de l'industrie pharmaceutique et une<br />

plainte a été déposée sous le prétexte qu'un tel produit ciblé sur les promesses santé relevait de<br />

l'univers des produits pharmaceutiques et non pas de celui des produits alimentaires. L'enjeu:<br />

si le produit est assimilé a un médicament, il doit subir l'ensemble des tests d'homologation<br />

accompagnant normalement tout lancement d'un médicament nouveau. Müller avait refùsé de


s'engager sur ce terrain, d'où la procédure judiciaire. On comprend alors pourquoi Astra-Fralib<br />

ne parle même pas d'alicament pour "pro-activ" et préfère se positionner sur le marché de<br />

l'aliment pour lequel il a déjà du se démener afin d'obtenir l'agrément européen et pour être<br />

passé au crible de la réglementation Novel Food de 1997.<br />

Comment distinguer, aujourdliui, de façon claire ce qu'est un médicament de ce qu'est<br />

un aliment? Les yaourt qui ont commencé leur carrière dans les pharmacies sont-ils destinés à<br />

y retourner?<br />

1K2.3 - Les produits "beauté"<br />

a) Les yaourts<br />

fV.2.3.l- Les alléaés<br />

La brèche est ouverte par Gervais Danone avec le fiomage fiais " Taillefine " à O % de<br />

matière grasse en 1964 et en 1 988, on enregistre un volume global de l'ordre de 40.000 tonnes<br />

pour ce type de produit. A partir de 1988, la législation autorise l'emploi d'édulcorants<br />

intenses (aspartame) et cette opportunité donne aux yaourts allégés un nouveau dynamisme<br />

(le positionnement des produits allégés en matière grasse mais contenant du sucre était<br />

ambigu). Dès lors, tous les industriels se rallient à la cause du light et les produits allégés<br />

connaissent un boom dans les années 1990. Ils ont été ensuite perçus comme " manquant de<br />

goût ". Aujourd'hui le " light " est de retour. Décomplexé car il ne fait plus l'impasse sur la<br />

saveur. Ce retour en force d'allégés s'accompagne, en effet, d'un enrichissement des recettes<br />

toujours légères mais plus gourmandes.<br />

Toutes les marques mettent en avant des produits allégés : chez Nestlé les yaourts<br />

" Sveltesse ", chez Mamie nova (Novandis) une gamme d'allégés " gourmands " et chez<br />

Danone " Taillefine pause saveur " pour la femme active.<br />

Avec les produits allégés, les industriels laitiers abordent en précurseurs le champ de la<br />

forme et du bien-être. Cette convergence fait de l'ultra-frais allégé un marché très dynamique<br />

contrairement à ce qui se passe pour d'autres produits.<br />

Plus du tiers des consommateurs d'allégé sont des hommes. Mais s'ils sont près à<br />

consommer des produits allégés, ils ne comptent pas se priver du plaisir de la gourmandise.<br />

Un filon à exploiter! D'autant que le marché de l'allégé est des plus porteurs: il représente en<br />

valeur près de 20 % du total des yaourts avec une croissance de 14 % en cumul annuel mobile<br />

à fin avril 2000.<br />

Le plaisir est donc une attente forte du consommateur. C'est pourquoi les industriels<br />

retravaillent leurs recettes pour oEr au consommateur des produits allégés au moins aussi<br />

gourmands que les standards. Le hit exprimant des valeurs de plaisir et de naturalité très en<br />

ligne avec les attentes actuelles, les allégés aux bits sont largement plébiscités par les<br />

consommateurs. Ce succès a été initié par panier de Yoplait O %.<br />

Cette croissance se fait au détriment des yaourts aux fiuits standards. Et même si ces<br />

derniers représentent encore près de 20 % des ventes globales de yaourts, ils ont perdu trois<br />

points en volume et un point en valeur à fin avril 2000. C'est pourquoi certains industriels,<br />

comme Nestlé, ont décidé d'abandonner la gamme yaourts aux fiuits standards.<br />

De plus ces produits visent aussi, les non-consommateurs d'allégés qui sont attirés par<br />

les hits.


Toujours pour doper les allégés, aux hits s'ajoutent parfois des fibres comme dans<br />

Sveltesse Fruit & Fibres ou Savoie O % ligne et fibres. On joue aussi sur l'onctuosité et la<br />

douceur qui fait oublier l'absence de matière grasse avec Velours de Sveltesse.<br />

Une évolution qui montre que l'intérêt des consommateurs pour les produits minceur ne<br />

se dément pas.<br />

b) Le beurre<br />

L'apparition des produits allégés est récente puisqu'elle remonte seulement à 1980.<br />

Jusqu'alors uniquement composés de préparation à 41 % de MG et classés dans la catégorie<br />

de produits diététiques à teneur lipidique réduite, la réglementation du 30 décembre a permis<br />

une extension de la gamme des produits allégés. Ainsi, les produits contenant de 20 à 40 % de<br />

MG sont appelés spécialités laitières à tartiner ou à teneur réduite en lipides et les produits<br />

contenant de 41 à 65 % de MG les beurres allégés (les produits à 41 % de MG pouvant être<br />

également dénommés demi-beurres). Ces beurres allégés connaissaient un progression en<br />

volume de 16'1 % à fin novembre 1999.<br />

Selon Bridel, le marché des beurres se divise en deux pôles : un pôle traditionnel<br />

correspondant à une utilisation culinaire restée importante et un pôle moderne qui regroupe<br />

les consommateurs recherchant la praticité. Ce pôle privilégie les allégés et le fiigo-<br />

tartinabilité qui sont en progression.<br />

c) La crème<br />

Au-delà de l'opposition fraîche-UHT, trois segments drainent de nouveaux<br />

consommateurs. Initié par Yoplait sur les spécialités à base de crème fiaîche, celui des "extra-<br />

légères" (8 % de matières grasses), positionné régime, a été investi il y a deux ans en UHT par<br />

Elvir (El 8 %) et Bridel (à la marque Bridélight). Et ce dernier lançait récemment son<br />

équivalent en fiais. Un engouement qui, selon certains, susciterait une certaine cannibalisation<br />

des "légères" (15 % de MG en moyenne), cheval de bataille de Bridélice: les légères UHT<br />

achent -2 % en volume contre +4 % l'an dernier. Mais Bridel réfute cette conclusion, les<br />

cœurs de cible de Bridélice: femmes actives urbaines de 25-49 ans et de Bridélight: séniors<br />

étant totalement différents.<br />

En un an, à juin 2000, les crèmes entières avaient perdu 1,4 % en volume, alors que les<br />

allégées gagnaient 7,8 %.<br />

Le courant des produits allégés témoigne du poids des valeurs sociétales sur les<br />

pratiques alimentaires et marque la recherche d'un alignement sur le modèle dominant : la<br />

minceur comme élément fondateur d'une image valorisée et valorisante.<br />

Selon une étude réalisée fin 1988 par TM0 sur un échantillon représentatif de 2000<br />

personnes l'obsession de la minceur n'a jamais été aussi virulente. Près d'un français sur<br />

quatre a cherché à perdre du poids au cours des douze derniers mois.


Echantillon<br />

Se sentir bien<br />

h e plus Iorytemps<br />

Chseruar un mode de tic uctr'f<br />

PreOycnir la maladie<br />

Améli~rer/conservw son<br />

apparence physique<br />

Perdre/comemv son poids<br />

Autrer<br />

Les facteurs motivant le désir d'être en bonne santé<br />

Fronce (1 99)<br />

79<br />

6<br />

42<br />

7<br />

39<br />

29<br />

-<br />

Royaume-Uni (203)<br />

81<br />

70<br />

60<br />

5 9<br />

56<br />

1V.2.3.2 - La " cosméto-food ": un nouveau-filon!<br />

Allemagne ((202)<br />

84<br />

62<br />

74<br />

79<br />

44<br />

46<br />

-<br />

Source: Leatherhead Food RA<br />

Au Japon, où les produits " santé " explosent, la nouvelle<br />

mode est à la cosméto-food. Yaourts antirides à l'aloès et boissons<br />

au collagène se disputent la vedette pendant que les grands groupes<br />

de cosmétiques comme Shisheïdo lancent des aliments beauté. En<br />

France, les industriels commencent à s'inspirer de cette tendance.<br />

Par exemple, Nestlé commercialise un Sveltesse O % source de<br />

vitamine C et pro-vitamines A (Béta-carotène): "Vita-Mine" " pour aider la peau à rester belle<br />

en luttant contre les radicaux libres ".<br />

La consommation féminine se maintient à un niveau élevé, dans l'utilisation des<br />

produits à allégation santé, avec cinq actes de consommation par semaine alors que celles des<br />

hommes se stabilisent à trois actes par semaine. Les femmes sont donc les privilégiées des<br />

industriels qui ont su les gâter ces derniers temps.<br />

Les industriels vont jusqu'à donner à des produits basiques une " image beauté " pour<br />

séduire les femmes. Ces produits ne comportent aucune revendication. C'est par exemple, le<br />

yaourt "Perle de lait" de Yoplait qui met uniquement en avant le plaisir qui se voit. L'image<br />

d'un mascara accompagné du slogan : " Rallonge le plaisir et fait pétiller le regard " cible les<br />

femmes en jouant sur la connivence entre l'ultra-fiais et la cosmétique. Elle illustre le plaisir<br />

de prendre soin de soi aussi bien par le maquillage que par la dégustation de produits sains.<br />

Avec ce type de produits ciblant spécifiquement la femme, la préoccupation devient<br />

féminine, comme ça l'a déjà été fait avec les allégés aux fibres. Le but est d'ofiir un produit<br />

gourmand et enfui, de rendre la promesse attractive et facilement décryptable sans pour autant<br />

dramatiser, tout le contraire des "alicaments". Pour ne pas tomber dans de telles dérives, le<br />

lancement est discret et ne sera accompagné d'aucune campagne promotionnelle.<br />

Et les hommes dans tout ça? En observant le développement des cosmétiques qui leur<br />

sont désormais destinés, leur nouvel engouement pour les allégés, il ne serait pas étonnant de<br />

les voir prochainement s'intéresser à ces nouvelles potions magiques.<br />

47<br />

3


CONCLUSION<br />

l<br />

Perle de Lait<br />

~ai~onge le Pas r<br />

kt rn,t padier le Reps6<br />

L'ofie migre du gras vers l'allégé. L'essor de ces produits allégés a répondu aux<br />

aspirations des consommateurs en quête d'une meilleure maîtrise de leur forme (légèreté<br />

minceur). Aujourd'hui, dans le marché des allégés, seuls les produits laitiers fiais continuent<br />

de progresser. Rappelons, que vis à vis de ces produits, la réglementation impose des<br />

contraintes de présentation avec, en particulier, mention obligatoire des qualités<br />

nutritionnelles précises mises en avant: allégés en sucre, en MG . . .<br />

Après les vitamines et les fibres, dont les bienfaits ont été digérés par le public, les<br />

ferments lactiques pour la flore intestinale, le calcium pour les os et les acides gras contre le<br />

cholestérol sont entrés dans la consommation courante. En libre-service, Actimel, la boisson<br />

lactée prodige de Danone, caracole en tête du marché avec un milliard de fiancs de chiflie<br />

d'affaires en 1999 pour cette mini bouteille a prendre au petit déjeuner. Autre nouveauté, le<br />

lait Lactel aux "oméga 3", contribue au "bon fonctionnement du système cardiovasculaire".<br />

Mais en France, le phénomène émerge seulement, et son expansion demeure encore<br />

incertaine. Le cabinet de conseil en stratégie Arthur D. Little prévoit pour la période 2000-<br />

2005, une croissance du marché pouvant aller de 5 à 30 % par an.. . "C'est un marché de niche<br />

qui n'explosera pas" prédit le Credoc. Premier obstacle au développement: la législation<br />

européenne qui interdit d'établir un lien entre la consommation d'un aliment et la prévention<br />

ou la guérison d'une maladie. Ensuite, chaque vertu avancée doit en outre être démontrée<br />

devant les experts de 1'Afssa (Agence fiançaise de sécurité sanitaire des aliments). Entïn, les<br />

Français n'ont pas vraiment envie de se soigner en mangeant. Une étude est en cours au<br />

Credoc et à la DGCCRF pour mesurer l'impact de ces allégations santé sur le consommateur<br />

fiançais ...qu i pourrait se révéler plus méfiant que son homologue nippon ou américain, et<br />

même que ses voisins d'Europe du Nord.<br />

En France, où la tradition culinaire s'ancre dans la gastronomie, et où les crises<br />

sanitaires - "vache folle", dioxine, Listéria - ont laissé des traces, les alicaments ont déboulé<br />

dans un contexte paradoxal. Comme le bio, ils répondent au souci de replacer la santé dans<br />

l'assiette. Mais les craintes liées à la "malbouffe" font peser sur eux le soupçon d'une<br />

alimentation "trafiquée". Le public veut que les produits soient innovants, mais il ne veut pas<br />

que le message excède ses connaissances. Les industriels ont constaté que les Français


avalaient de travers les arguments trop techniques. Chez Nestlé, on parle d'une véritable "prise<br />

de conscience" des spécificités fiançaises où "les changements dhbitudes alimentaires sont<br />

anxiogènes". Nestlé commence à réfuter le terme "alicament" et sa consonance trop médicale<br />

pour lui préférer celui d'aliment santé et ne souhaite pas se positionner dans le domaine du<br />

thérapeutique. Les consommateurs aspirent avant tout à des produits plaisir; le bien-être et la<br />

santé viennent en plus.<br />

Prudents, les industriels ne tomberont pas dans le piège de 1"'alicament". Pour<br />

convaincre, ils joueront de la séduction. "On ne prendra plus le consommateur de fiont"<br />

entend-on dire chez l'un d'eux. Si la France, village d'irréductibles, doit se laisser envahir par<br />

des bataillons d'aliments santé, elle devra être assiégée en douceur.<br />

MDD . ~utres<br />

marques<br />

Bibliographie :<br />

RLF n 0 607 décembre 2000, n 0 606 novembre 2000, n 0 605 octobre 2000, n 0 604<br />

septembre 2000, n 0 601 mai 2000, n 0 599 mars 2000, n 0 598 janvierlfévrier 2000<br />

Process no 1 155 décembre 1999, no 1 164 octobre 2000, no 1 163 septembre 2000, n 0 600<br />

mars 2000<br />

Point de vente n 0 822 27 septembre 2000, n 0 814 21 juin 2000, n 0 825 18 octobre 2000<br />

L'expension n 0 626 20 juillet 2000<br />

IAA juin 2000<br />

RIA n 0 598 janvier 2000, n 0 606 octobre 2000, n 0 599 février 2000<br />

LSA supplément n O 1 69311 694 12 octobre 2000<br />

Que Choisir ? septembre 2000


V - TRADITION<br />

Depuis le début des années 90, la demande des consommateurs en produits typiques a<br />

explosée. Alors que pendant longtemps, ces produits n'étaient l'apanage que de leurs<br />

producteurs et d'un marché de proximité, on parle aujourd'hui de main basse de la grande<br />

distribution sur la notion de terroir.<br />

Le vecteur essentiel de la promotion des produits à forte typicité de terroir auprès des<br />

consommateurs est constituée par les signes officiels de qualité (AOC, Label rouge, Label<br />

régional.. .). Les compagnes de communication du ministère de l'agriculture de la pêche et de<br />

l'alimentation vont dans ce sens.<br />

Pourtant, une étude faite pour le compte de la direction générale de l'alimentation<br />

(1994) sur la perception et l'image des produits de qualité, montre que les reconnaissances<br />

officielles de qualité ne sont pas déterminants dans le choix des consommateurs, sauf pour le<br />

label rouge des volailles.<br />

Si 65% de consommateurs sont capables de citer des exemples de produits sous AOC,<br />

seuls 47% en reconnaissent le logotype. En fait, la multiplication des signes officiels de<br />

qualité, marques, mentions et médailles méconnus et entremêlés sur les emballages des<br />

produits, semble constituer moins une aide qu'un brouillage dans la catégorisation des<br />

produits pour de nombreux consommateurs. En effet, il arrive fréquemment que des signes<br />

non officiels (« élu produit de l'année ») soient privilégiés par des consommateurs plutôt que<br />

les véritables symboles (((certificat de conformité »)<br />

Signalons que nous nous intéressons dans cette étude en produits laitiers non fiomagers,<br />

il faut souligner que l'authenticité se décline surtout dans la catégorie des fromages et en<br />

particuliers en ce qui concerne les signes de qualité tel que les AOC.<br />

En général, deux grands types de produits de terroir peuvent être distingués :<br />

- les produits bénéficiant d'un signe officiel de qualité (AOC, Label.. .) pour<br />

lesquels les prescriptions de liens au terroir tangibles ont été renforcés.<br />

(Cela s'applique également aux produits en cours d'obtention d'un signe<br />

officiel de qualité ou qui pourrait s'inscrire dans une telle démarche).<br />

- les produits ne pouvant ou ne souhaitant pas obtenir un signe oiKciel de<br />

qualité, pour lesquels le caractère terroir résulte essentiellement d'une<br />

image.<br />

Pour mieux cerner l'aspect terroir au sein de la Gère lait nous tenterons d'apporter des<br />

éclairages sur trois points concernant :<br />

les appellations et les labels, signes officiels de qualité .<br />

les produits de terroir non labellisés.<br />

*Enfin, le Bio sera développé en terme de filière à part entière.


V.1- Les a~~ellations et labels<br />

L'histoire des signes de qualité ne commence pourtant pas il y a quelques années<br />

seulement. Il faut pour cela remonter un peu dans le temps.<br />

Les appellations d'origine contrôlée (AOC), sous leur forme actuelle, datent de 1935<br />

lors de la création de l'Institut des appellations d'origine. Le label agricole a, lui, été créé en<br />

1960 et a donné la naissance au Label Rouge en 1973 avec son logo. L'Agriculture<br />

Biologique a été officialisée en 1980 et enfin, la Certification de Conformité a vu le jour en<br />

1990.<br />

L'ensemble de ce dispositif législatif constitue aujourd'hui ce que l'on appelle la<br />

« politique de qualité ». Depuis 1994 , sont apparues l'Appellation d'origine Protégée (AOP),<br />

qui exprime un lien très fort au terroir, l'Indication Géographique Protégée (IPG), qui protège<br />

la réputation du produit et un lien au terroir, et la Spécialité Traditionnelle Garantie (STG),<br />

qui protège le savoir faire et les modes de fabrication traditionnels.<br />

La demande des consommateurs s'est faite plus précisément au début des années 1990.<br />

Ils voulaient plus de service, plus de choix. Mais les distributeurs sont restés très" fideux" par<br />

rapport aux garanties officielles, et la marque de distributeur, considéré comme marque<br />

standard , ne pouvait ne pouvait avoir accès au Label Rouge.<br />

Les producteurs quant à eux craignaient de se voir dépossédés de leurs signes de<br />

qualité.<br />

La crise de la vache folle a changé la donne. Les consommateurs sont naturellement<br />

devenus plus exigeants en matière de sécurité de qualité agro-alimentaire. De leur côté, les<br />

distributeurs, conscients du risque qu'ils encouraient pour l'image de leurs marques propres,<br />

se sont tout naturellement tournés vers les signes de qualité.. La Certification de Conformité<br />

qui jusque-là n'intéressait que peu de monde, est apparue dans plusieurs secteurs. Enfin, la<br />

dioxine a enfoncé le clou et révélé l'avantage incontesté des signes de qualité et d'origine.<br />

K1.i - Appellation d90riqine Contrôlée AOC<br />

Une AOC est d'abord une définition précise, établie par le règlement communautaire du<br />

14/07/92 c'est-à-dire "Le nom d'une origine, d'un lieu déterminé ou, dans des cas<br />

exceptionnels, d'un pays, qui sert à désigner un produit agricole ou une denrée alimentaire :<br />

*originaire de cette région, de ce lieu ou de ce pays.<br />

@dont la qualités ou les caractères sont dus essentiellement ou exclusivement au milieu<br />

géographique comprenant les facteurs naturels et humains, et dont la production, la<br />

transformation et l'élaboration ont lieu dans l'aire géographique délimitée"<br />

L'AOC ne s'applique que lorsque les qualités substantielles d'un produit résultent à la<br />

fois des vertus du terroir et des conditions traditionnelles de fabrication, selon les usages<br />

locaux, loyaux et constants.<br />

C'est ensuite un décret qui détermine pour chaque produit laitier :<br />

@l'aire géographique de production où doivent se faire la collecte du lait, l'élaboration du<br />

produit et son affinage, s'il s'agit d'un fi-omage.<br />

ales conditions de production : l'ensemble des éléments qui conferent sa typicité au produit,<br />

de la production du lait à sa transformation et l'aBnage.


*les qualités et caractères du produit : texture de la pâte, pourcentage minimale de matière<br />

sèche, teneur minimale en matière grasse ( dans la matière sèche), format, couleur de la<br />

croûte, s'il s'agit d'un fiornage.<br />

*les modalités de contrôles : ils sont opérés par les professionnels réunis dans une commission<br />

Agrément, dont les membres sont nommés par l'INA0 ( Association Nationale des<br />

Appellations d'origine laitière Françaises )<br />

.L9AOC et l'Europe<br />

Le règlement du 14 Juillet 1992 (JOCE du 24/7/92) protège la dénomination des<br />

appellations d'origine, grâce à une procédure d'enregistrement. A ce jour, toutes les AOC<br />

laitières françaises sont enregistrées, ou en voie de l'être et constituent des AOP (<br />

Appellations d'origine protégée).<br />

1) Terroir et origine<br />

Isigny, au cœur de la Baie des Veys, à la charnière du Cotentin et du<br />

bessin, est depuis des siècles, le symbole reconnu de le très haute qualité<br />

du beurre et de la crème.<br />

Dés le XVIIIe siècle, le beurre fabriqué à Isigny était exporté<br />

depuis le port d'Isigny même, vers l'Amérique, Londres, Anvers et les<br />

colonies.<br />

Le beurre étant fabriqué à partir de crème est toute aussi ancienne.<br />

L'aire de l'appellation Isigny est un ensemble de plaines basses, inondables irrigué par<br />

un réseau de 5 rivière recouvrant 193 communes, 1 10 en cotentin ( Manche ) et 83 en Bessin (<br />

Calvados ).<br />

2) Fabrication<br />

Outre la collecte de lait, la fabrication et le conditionnement sont obligatoirement<br />

effectués à l'intérieur de l'aire géographique délimitée.<br />

Seuls les procédés de fabrication traditionnels sont autorisés .<br />

L'emploi de crème reconstituées, congelées ou surgelées, de matière colorantes ou<br />

antioxygènes, de substances désacidifiantes destinées à abaisser l'acidité du lait ou de la<br />

crème sont, par exemple, rigoureusement interdis.<br />

1) Terroir et origine<br />

V.1.9.2 - Le beurre Charentes-Poitou<br />

Dans les années 1880, la crise du phylloxéra a eu pour conséquences le développement<br />

du troupeau laitier et l'accroissement de la production de beurre dans la région des Charentes,<br />

région jusqu'alors orientée vers la viticulture et l'engraissement des bovins.<br />

L'Association Centrale des Laiteries Coopératives des Charentes et du Poitou est créée<br />

en 1893 pour regrouper les Laiteries Coopératives de la région.<br />

Elle génère très vite une série d'initiatives permettant au beurre Charentes-Poitou de<br />

bénéficier d'une réputation de qualité, justifiée par ses terroirs, ses méthodes traditionnelles


d'élaboration et les soins pris à son transport dés 1899, ce qui lui permet d'être vendu à Paris<br />

dans les 48 heures.<br />

Depuis 1979, date à laquelle il obtient l'AOC, le beurre Poitou-Charentes doit être<br />

fabriqué dans des ateliers situés dans le département de la Charente, de la Charentes-<br />

Maritime, des Deux-Sèvres, de la Vendée et de la Vienne.<br />

2) Fabrication<br />

La crème doit obligatoirement subir, après pasteurisation, une maturation biologique<br />

pendant un délai minimum de 12 heures.<br />

L'addition de matière colorantes, de conservateurs ou de substances désacidifiantes est<br />

interdite.<br />

l/.l.2 - Label roune<br />

# ,a) Appelé aussi label, créé en 1960, c'est un label agricole national, du nom de la<br />

b. marque collective qui l'illustre.<br />

: -4' Il atteste qu'une denrée alimentaire ou qu'un produit agricole non alimentaire et<br />

non transformé possède un ensemble distinct de qualité et caractéristiques spécifiques<br />

préalablement fixées et établissant un niveau de qualité supérieure.<br />

Il n'est jamais définittif.<br />

A ce jour, il existe 5 produits laitiers portant le label rouge : beurre de baratte, crème<br />

fiaîche fluide d'alsace, emmental fiangais Est Central Grand Cru, raclette ou fromage à<br />

raclette, mimolette vieille et extra vieille<br />

V.f.2.f- La crème Fraîche Fluide d Alsace<br />

La crème fiaîche fluide d'Alsace est une crème pasteurisée liquide. Elle est obtenue à<br />

partir de l'écrémage de laits sélectionnés pour leur qualités supérieure et ramassés par un<br />

circuit spécifique de collecte. La crème est pasteurisée puis conditionnée.<br />

Il n'y a pas d'adjonction de ferments lactiques, ni d'ingrédients, ou d'additifs.<br />

Elle est commercialisée pour le grand public en pots de 10 cl à un litre, ou en seaux de 5<br />

à 10 litres pour les transformateurs. Son label rouge obtenu par arrêté du 20 Juillet 1989, et<br />

modifié le 26 mars 1993.<br />

V.f.2.2 - Beurre de baratte<br />

L'appellation" beurre de baratte, label rouge" s'applique à un beurre extra-fin,<br />

transformé en baratte à partir de lait provenant de vaches aI'al&entation variée, élevées en


Le processus de fabrication exclusif ( sélection du lait mis en œuvre, fraîcheur des<br />

crèmes issues du lait cru, maturation biologique de celles-ci, obtention des grains de beurre et<br />

leur malaxage de baratte ) garantit un délai maximum de 24 heures entre collecte et<br />

conditionnement et un résultat organoleptique de premier code.<br />

Le beurre de baratte, dont le label rouge à été reconnu par un arrêté du 8 septembre<br />

1994, est vendu en plaquette de beurre doux ou de beurre demi-sel de 125 g ou 250 g.<br />

K1.3 - Le label réciional<br />

Au même niveau de qualité de label rouge, il ajoute des caractères<br />

typiques, traditionnels ou représentatifs d'une région.<br />

Depuis le loi de 1994, il n'y a plus de nouveaux labels régionaux,<br />

hormis les sept existants qui - - peuvent continuer à vivre dont trois<br />

concerne des produits laitiers : ~rdinnes de France, Franche-comité, Savoie .<br />

Les nouveaux sont remplacée par le label rouge avec indication géographique protégée.<br />

(1.G.P)<br />

Ile ne sont jamais définitifs.<br />

À ce jours il existe 5 produits laitiers portant le label régional :<br />

Emmental, tomme de savoie, morbier, cancoilliotte, vieux-lille.<br />

il 1.4 - L'indication aéociraphique protéqée (IGP)<br />

L'indication géographique protégée (IGP) et l'appellation d'origine protégée (AOP)<br />

sont très convoitées car elles sont source de valeur ajoutée pour les produits qui en<br />

bénéficient. Mais ces certifications restent difliciles à obtenir.<br />

La France a décidé de lier l'obtention d'une IGP à un label ou à une certification de<br />

conformité et celle d'une L'AOP à l'appellation d'origine contrôlée.<br />

Il es un fait que ces protections juridiques intéressent beaucoup les producteurs de<br />

« vrais » produits d'origine régionale car elles leur garantissent, sur toute l'Europe, la<br />

protection du nom géographique accolé à leur dénomination de vente. Objectif: empêcher les<br />

contrefaçons et l'usurpation de noms géographiques par des entreprises, hors zone concernée,<br />

souhaitant utiliser des dénominations flatteuses et porteuses en termes images et donc de<br />

marketing.<br />

Initialement, c'est la France qui a propose la mise en place d'un système de protections<br />

des produits de terroir dont l'impact direct sur l'aménagement du territoire pouvait permettre<br />

de maintenir une vie économique et des actifs dans des régions naturellement défavorisées et<br />

dans lesquelles toute tentative d'agriculture intensive était impossible.<br />

Le Label garantit une qualité supérieure établie selon un cahier des charges très strict,<br />

et non pas le respect d'un savoir-faire ou d'un lien au terroir.. .sauf que pour les labels<br />

régionaux, la situation est peu plus complexe, précisément en raison de la mise en avant de la<br />

région d'origine du produit.


Le label rouge n'estpas l'AOC<br />

Ils sont une douzaine de produits laitiers à aborder un label rouge ou régional. Outre la<br />

crème fluide d'Alsace et le beurre Le Gall, ce sont tous des fiornages : le vieux-lille, la tomme<br />

de Savoie, la cancoillotte et le morbier de Franche-comité, la mimolette du Nord et<br />

l'emmental de Savoie sont des labels régionaux, tandis que l'emmental Grand Cru, la<br />

mimolette vielle, la raclette et la tomme des Pyrénées portent , quant à eux, l'étiquette Label<br />

rouge. Ils pèsent presque 10 fois moins en valeur que les produits laitiers détenant<br />

l'Appellation d'origine contrôlée.<br />

ll1.5 - Le BIOLOGIQUE<br />

Le label biologique est appliqué aux denrées obtenues dans le respect des normes de<br />

production biologique à tous les stades - production, conditionnement et transport,<br />

transformation et commercialisation - et certifiées comme tel par un organisme ou<br />

L . une autorité dûment habilités.<br />

Il faut préciser que les aliments biologiques répondent par principe à tous les critères de<br />

qualité et d'innocuité exigés des aliments.<br />

Le BI0 sera traité plus en détails dans notre dernière partie. En effet de par sa<br />

complexité et son organisation particulière nous avons choisi de le traiter comme une filière à<br />

part entière.<br />

Conclusion<br />

Les signes de qualités régionaux, nationaux, et maintenant européens se multiplient. A<br />

cela s'ajoutent les marques de distributeurs qui ont une revendication "terroir", au risque de<br />

créer la confusion dans les linéaires .<br />

Malgré ces risques, les produits dotés des garanties officielles de qualité et d'origine ont<br />

une carte à jouer importante. A condition de ne pas demeurer valeur refuge, mais de<br />

communiquer davantage sur leur spécificité.<br />

Une chose est sûre, le messages sur les signes de qualité devra rester simple pour<br />

convaincre les consommateurs de sa pertinence.<br />

V.2 - Produits de Terroir 1 Tradition<br />

Bien que les signes officiels de qualité soient les véritables garants des productions de<br />

terroir, on peut trouver sur le marché différents produits bénéficiant de la même image<br />

traditionnelle et cela sans être labellisés.


Cependant, dès le début de notre étude, nous nous sommes heurtés au problème de<br />

trouver une définition juste du mot « terroir ». Compte tenu du flou existant autour de cette<br />

notion, nous commencerons donc par définir ce terme à partir de ses deux composantes<br />

principales que sont la typicité et la typicalité. Ensuite nous pourrons distinguer les deux types<br />

de terroir « non officiels » :<br />

Le premier que nous appellerons le « vrai » terroir (« à la ferme »)<br />

Le second étant plutôt un terroir dit « industriel D.<br />

K2.1 - Le terroir : définition.<br />

Si on regarde la définition proposée par le dictionnaire « Petit Robert »,on trouve :<br />

- terroir : étendue limitée de terre considérée du point de vue de ses aptitudes agricoles<br />

- tradition : manière de penser de faire ou d'agir qui est un héritage du passé<br />

Il existe en réalité deux notions complémentaires : la typicité et la typicalité, qui<br />

permettent de décrire le caractère typique d'un produit.<br />

En effet, la typicité caractérise les spécificités liées a un terroir. Il s'agit de la capacité<br />

d'un produit à se différencier (par exemple : un beurre produit au moyen d'une baratte en<br />

bois)<br />

Au contraire, la typicalité exprime l'exemplarité d'un produit au sein de sa catégorie.<br />

On mesure alors le degré de similitude par rapport à une référence (par exemple toujours si on<br />

prend le cas du beurre, un beurre de Normandie)<br />

En résumé, la typicité est un facteur d'originalité alors que la typicalité est plutôt un<br />

facteur de sécurité.<br />

Ce terme est apparu assez récemment (1 980).<br />

Comme nous l'avons dit précédemment cette notion est synonyme de différenciation.<br />

Bien que la dimension sensorielle apparaisse comme essentielle, il faut y associer<br />

également la dimension « origine du produit », qui est assez complexe puisqu'elle intègre<br />

différents critères : géographiques, climatiques, historiques, culturels. . .<br />

Il s'ajoute donc aux caractéristiques organoleptiques, des facteurs moins tangibles liées<br />

au consommateur lui-même : affectifs, interpersonnels, liés à la c o ~ cdans e le mode de<br />

production.<br />

Une comparaison entre deux produits n'a de sens que si ces objets partagent<br />

suffisamment de caractéristiques. Il faut donc considérer leur similitudes pour apprécier leurs<br />

différences.<br />

C'est pourquoi le caractère typique d'un produit résulte de la typicité mais aussi de la<br />

typicalité.


Il semble qu'actuellement, les industriels choisissent plutôt de mettre en avant la<br />

typicité de leur produit alors que le consommateur lui, a besoin de comparer et donc de<br />

références.<br />

A vouloir trop différencier tous les produits le consommateur se retrouve donc perdu et<br />

il serait peut être souhaitable de mettre plus l'accent sur la typicalité des produits.<br />

K2.2 - le terroir non officiellement reconnu, non labellisé<br />

Après l'enthousiasme connu par les produits allégés, il faut dire qu'actuellement,<br />

l'image de terroir est un marché porteur notamment en agro-alimentaire.<br />

Au départ ces produits à image de terroir ont été lancé par la profession agricole, avec le<br />

soutien de l'état (dans le but de dynamiser certaines régions), puis la communication sur ce<br />

thème a été reprise et amplifiée par tous les acteurs des différentes filières alimentaires.<br />

Les industriels et la grande distribution au travers de leurs MDD ont investi ce segment<br />

de marché. L'image positive véhiculée par ces produits répond à la « soif» de sécurité<br />

actuelle des consommateurs (notamment suite aux différentes crises : ESB, dioxine,<br />

listériose.. .).<br />

En effet dans l'esprit du consommateur, le terroir est synonyme d'identité<br />

géographique, savoir faire traditionnels, qualité des matières premières, respect de<br />

l'environnement. . .)<br />

On remarque que les produits à forte typicité ont le vent en poupe mais parallèlement,<br />

des produits qui n'ont de typique que leur image se développent également. On peut alors se<br />

demander si les spécificités des produits à forte typicité ne sont elles que partiellement<br />

perçues ?<br />

v.2.2.1- le terroir « vrai ))<br />

Il s'agit ici du terroir tel que le consommateur le conçoit, c'est à<br />

dire les productions fermières. Ces produits sont toujours<br />

fabriqués selon des anciennes recettes, avec des méthodes<br />

artisanales requérant beaucoup d'opérations manuelles.<br />

Malgré ces qualités, les entreprises « traditionnelles » risquent d'être dépossédées de<br />

leur marché déjà relativement restreint. En effet il y a face à eux une multitudes d'entreprises<br />

qui copient le produit ou le concept, sans lui assurer ses spécificités traditionnelles et / ou<br />

naturelles et qui ainsi peuvent bénéficier d'une puissance financière importante.<br />

En effet, comment pérenniser une entreprise qui suit une méthode de production dont le<br />

caractère traditionnel mais contraignant (notamment coûteux) permet de fabriquer des<br />

produits de qualité reconnue, lorsque les concurrents plus industriels élaborent des produits<br />

semblables d'aspect, mais d'une autre qualité tout en bénéficiant de l'image positive acquise<br />

par ce type de produits.<br />

Pour faire face à ces leaders très « markétés », les véritables produits du terroir doivent<br />

faire preuve de dynamisme. Ainsi pour maintenir leur position, le signe officiel de qualité est<br />

vivement conseillé.


D'autre part, si on s'intéresse par exemple à la laiterie "LE GALL", on constate que les<br />

produits proposés, bénéficiant de l'image terroir suivent tout de même des process serni-<br />

industriels (cf photo baratte). En effet la réglementation oblige les producteurs à respecter des<br />

règles d'hygiène draconiennes. Les barattes en bois on donc cédées leur place au barattes en<br />

Inox.<br />

V.2.2.2 - Le terroir « industriel ))<br />

Bien que la typicité soit associée à la dimension de terroir, il y a aujourd'hui beaucoup<br />

de produits dits de terroir et donc à forte typicité qui sont fabriqués industriellement<br />

(c'est le cas du roquefort : il n'existe plus pour ce produit de production fermière.. .)<br />

Malgré un encadrement réglementaire croissant concernant l'utilisation de certaines<br />

mentions et images graphiques propres à des produits typiques, la notion de terroir reste floue.<br />

Parallèlement aux labelisations et appellations reconnues officiellement qu'ils ne peuvent ou<br />

ne veulent obtenir (refus du cahier des charges ou incapacité à le respecter), des industriels<br />

mais aussi des PME contournent ceux-ci et donnent une image typique à leurs produits grâce<br />

à une marque commerciale.<br />

Les raisons de ces stratégies de contournement sont claires :<br />

En effet, l'appartenance aux AOC par exemple et à leur logique non productiviste a ses<br />

limites : les possibilités innovations de produits sont faibles et les prix de vente sont souvent<br />

figées. En outre, la marque est de faible poids devant l'appellation sur ces produits.<br />

De ce fait, pour les grands groupes industriels, l'AOC qui certes véhicule l'image<br />

qualitative du terroir, entraîne également de nombreuses contraintes. D'où le nombre<br />

important de spécialités qui tentent de reproduire les atouts des AOC sans leurs inconvénients.<br />

D'ailleurs pour les GMS, le segment s'avère très intéressant puisque dès qu'il n'y a plus<br />

d'appellation, la marge est plus conséquente ?<br />

La communication va alors jouer un rôle essentiel dans la valorisation des produits<br />

alimentaires typiques. Ainsi le choix de l'image à décliner est important et fait de plus en plus<br />

l'objet d'une réflexion poussée.


C'est le cas par exemple des yaourts "la laitière" qui communiquent<br />

exclusivement sur des méthodes et in savoir faire traditionnel. Bien qu'un process artisanal<br />

n'étant pas réalisable pour un groupe tel que Nestlé, ce reproduit véhicule pourtant une image<br />

de terroir dans l'esprit du consommateur.<br />

On peut alors expliquer la réussite commerciale de tels produits en reprenant la<br />

définition d'un « produit alimentaire de terroir » donnée par TROGNON :<br />

« Tout produit alimentaire qui beneficie auprès des consommateurs de par sa<br />

dénomination et la communication qui soutient sa commercialisation, d'une image de terroir.<br />

Cette définition recouvre des produits transformés ou non, portant un signe de qualité ou non,<br />

qui ont un lien tangible avec le terroir ou non, déclinant une identité géographique ou non,<br />

pouvant être récent ou ancien. ))<br />

Cette déwtion met volontairement l'accent sur la perception des produits par le<br />

consommateur. Cela dit, la typicité ne se limite pas à une indication géographique et 7 critères<br />

peuvent tout de même être considérés comme constitutifs de la typicité des produits :<br />

- le territoire de production (terroir au sens d'espace géographique)<br />

- le degré de standardisation du savoir faire<br />

- l'ancienneté du produit (notion de traditionnel)<br />

- le type de lien au terroir (tangible ou non)<br />

- la reconnaissance du caractère terroir du produit (reconnaissance scientifique,<br />

institutionnelle ou des consommateurs)<br />

- la reproductibilité (c'est la non reproductibilité qui renforce le lien a un terroir donné)<br />

- l'utilisation d'un signe de qualité (on parle du « marketing de la preuve »)<br />

On constate également qu'au fil du temps, les communications s'appuyant sur la notion<br />

de terroir font de moins en moins référence à un lieu ou à un territoire géographique.<br />

Ce qui se traduit par une confusion sur son acceptation.<br />

On passe de l'expression « produit du terroir » (le terroir en question étant implicite ou<br />

exprimé) à "« produit de terroir ».<br />

On peut citer l'exemple des efforts dans le domaine du marketing et de la<br />

communication autour de la marque commerciale « Reflets de France » (Carrefour -<br />

Promodès).<br />

En effet, au sein de cette gamme une multitude de produits issus de terroirs différents<br />

sont représentés et leur communication met en avant "le bon goût du terroir" et non un terroir<br />

en particulier.<br />

Un terroir impliquant un territoire et un savoir faire traditionnel ne semble plus<br />

nécessaire à la confection de nombre de ces produits !<br />

Les proportions de typicité et de typicalité du produit pourraient alors expliquer la<br />

réussite commerciale des produits alimentaires de terroir par la marque.


Conclusion<br />

L'expression « produit typique », couramment utilisée pour les produits de terroir, sans<br />

être un abus de langage, ne renvoie pas toujours à une typicité « objective ». En effet, cette<br />

typicité peut être superficielle voir fictive, elle ne résulte alors que d'une construction<br />

marketing d'entreprise.<br />

Il existe en effet des produits dont les noms, les emballages, les formes se rapprochent à<br />

priori de produits dont la typicité ne résulte pas seulement d'une construction commerciale.<br />

Même si l'utilisation du marketing est essentielle pour promouvoir la typicité des<br />

produits, son rôle n'est pas de construire une pseudo typicité, car elle risque dans ce cas de<br />

brouiller les références des consommateurs, voir de remettre en cause les fondements de la<br />

typicité du produit.<br />

Ainsi, bien que la typicité ou son image soit en ce moment très vendeur, il semble que<br />

déjà l'inflation du nombre de marques à image terroir risque de mener à la saturation de ce<br />

marché voir à sa dépréciation.<br />

E h ,même si dans l'esprit du consommateur, le terroir est synonyme de qualité, il faut<br />

tout de même considérer qu'un produit alimentaire peut diflicilement répondre à la fois aux<br />

critères de « qualité » au sens d'un respect de la législation et de « naturel »au sens de nonindustriel.<br />

11 semble cependant que les produits bio puissent concilier les deux aspects. D'une part<br />

ils sont soumis à une réglementation sévère (obligation de moyens), et d'autre part ils sont<br />

souvent perçus par les consommateurs comme des produits "naturels".<br />

V.3 - La filière bioloaiaue<br />

L'agriculture biologique dans son concept actuel est l'aboutissement d'une série de<br />

réflexions et le résultat du développement de plusieurs méthodes de production agricole<br />

alternatives initiées essentiellement en Europe du Nord depuis le début du siècle. Ce n'est<br />

qu'en 1950 que ses principes pénètrent en France sous l'influence de consommateurs et de<br />

médecins préoccupés par les effets des résidus de produits chimiques sur la santé humaine. En<br />

1959 est créé le Groupe des Agriculteurs de l'Ouest qui deviendra en 1962, l'Association<br />

Française d'Agriculture Biologique.<br />

Actuellement beaucoup de facteurs semblent favoriser le développement du bio : de par<br />

son image saine et naturelle il est au croisement des attentes des consommateurs qui aspirent à<br />

la sécurité et la santé, car ceux-ci se sentent de plus en plus en état d'insécurité vis à vis des<br />

produits industriels. Le lait et les produits laitiers sont en pleine expansion par rapport aux<br />

autres produits biologiques. Cependant la filière connaît une insuffisance accrue en terme de<br />

production. En effet on constate une pénurie de lait biologique alors que se développe une<br />

forte demande de la part des entreprises laitières de transformation et des grands groupes<br />

industriels, en particulier sur de nouveaux segments de marché. Il existe donc un réel<br />

problème d'ajustement entre l'ofie et la demande, caractérisé par un manque d'organisation<br />

en terme de logique de filière. Ces produits bénéficient d'un cadre réglementaire assez strict<br />

en France notamment, mais ils soufEent encore de certaines contraintes liées à leur prix et à<br />

leur positionnement quelquefois difEicile par rapport aux produits «conventionnels».


K3.i - Le cadre réalementaire<br />

A partir de 1980, on assiste à la reconnaissance officielle de l'agriculture biologique par<br />

les pouvoirs publics fiançais (loi d'orientation agricole du 4 juillet 1980). Ces derniers<br />

élaborent une réglementation définissant clairement cette activité par la promulgation d'un<br />

décret (10 mars 198 1). Ainsi les grands principes de l'agriculture biologique sont déterminés<br />

ainsi que les règles à respecter pour l'homologation, la reconnaissance et le contrôle des<br />

cahiers des charges. Ce n'est qu'en 1983 que le terme « Agriculture Biologique » devient<br />

officiel.<br />

D'après le Ministère de l'Agriculture, un ((produit bio » est un produit agricole ou une<br />

denrée alimentaire résultant d'un mode de production exempt de produits chimiques de<br />

synthèse, appliquant des méthodes de travail fondées sur le recyclage des matières organiques<br />

naturelles, la rotation des cultures et le respect du bien-être animal. Ces méthodes visent à<br />

respecter l'équilibre des organismes vivants qui peuplent le sol.<br />

Un produit biologique doit porter la mention exacte «issu de l'Agriculture<br />

Biologique )> et indiquer le nom de l'organisme certificateur. Il existe, en France<br />

*.<br />

5 organismes habilités : Ecocert, Qualité-France, Afaq-Ascert International,<br />

Qualité Nord Pas-de-Calais, Ulase. Le logo «AB»mentionné précédemment est une marque<br />

collective de certitication, propriété exclusive du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche<br />

fiançais mais il n'est pas obligatoire. Son utilisation étant interdite pour des ingrédients et des<br />

produits animaux bruts ou transformés d'origine communautaire ou de pays tiers, apposer le<br />

logo AB dans le cas du lait et des produits laitiers biologiques n'est possible que si le produit<br />

est d'origine fiançaise. Seuls les produits dont la teneur en ingrédients d'origine agricole<br />

biologique est supérieure à 95% peuvent porter ce logo. Si leur teneur est comprise entre 70 et<br />

95%, ils peuvent faire référence à l'Agriculture biologique mais leur teneur en ingrédients<br />

biologiques doit être précisée. Il existe également un logo biologique Européen qui reste<br />

cependant facultatif; chaque pays peut conserver son propre logo.<br />

K3.2 - Orçianisation de la filière lait bioloaiaue<br />

D'après des études consommateurs, de plus en plus de clients sont intéressés par les<br />

produits bio. Un marché potentiel existe mais qu'en est-il de l'ofli-e au niveau de la<br />

production et donc du fonctionnement global de la filère lait biologique ?<br />

k.3.2.1- Les acteurs de la filière<br />

Il y a encore quelques années, la plupart des producteurs laitiers bio exerçaient une<br />

activité artisanale, transformaient leur lait et livraient directement les consommateurs par le<br />

biais de marchés etlou détaillants spécialisés. La production artisanale est toujours présente et<br />

caractéristique du secteur bio mais dans des proportions inférieures. La grande majorité des<br />

producteurs collectés sont désormais valorisés en ({circuit biologique » c'est-à-dire qu'ils<br />

perçoivent une plus-value sous forme de prime au litre, dite ((prime bio ». Dans la région<br />

Nord-Pas de Calais, le lait vendu aux laiteries est rémunéré avec une plus-value de 45<br />

centimes par rapport au prix du lait conventionnel.


A côté de ces évolutions favorables, des dysfonctionnements sont apparus : une division<br />

entre les ((collectés bio » et les exclus de la collecte, excentrés par rapport aux laiteries<br />

transformant le bio, ou ayant un quota trop faible, ou proches d'un transformateur bio<br />

manquant de débouchés. Ce manque de coordination a entraîné des situations paradoxales où<br />

certains transformateurs pouvaient manquer de lait biologique alors qu'il en existait, collecté<br />

en conventionnel par d'autres laiteries. C'est ainsi que sont nés en 1995 des GIE de<br />

producteurs, comme Biolait. Ce sont des groupements de type coopératif très organisés, qui<br />

prennent en charge l'organisation de la collecte de lait auprès de leurs adhérents-producteurs<br />

ainsi que la vente des volumes collectés auprès des clients, transformateurs. Ce système<br />

montre une croissance indéniable : en 3 ans, le nombre d'adhérents a été multiplié par 8 ainsi<br />

que le volume de lait collecté et vendu (20% de la collecte nationale). Compte tenu de la<br />

pénurie de lait, les entreprises ne peuvent se passer d'eux. Cependant cette prise de pouvoir<br />

génère des connits entre GIE et transformateurs (laiteries) qui ont le sentiment de «perdre »<br />

leur maitrise en amont.<br />

Au niveau coopératif dans la région Nord, on trouve l'Union Coopérative Agricole<br />

Nord-Est (UCANEL) qui collecte du lait bio dans l'Avesnois depuis 1998. Il y a également<br />

NorAbio une coopérative de producteurs bio qui en plus propose un service<br />

d'approvisionnement en semences et alimentation animale.<br />

Il semble exister 2 tendances au sein de la filière lait biologique : une tendance<br />

((réseau )) base de l'éthique bio, et une tendance ((industrie ». La première est représentée par<br />

les ((anciens »du bio, agriculteurs, transformateurs, distributeurs partageant une conception du<br />

monde de type ((spirituelle », résistants à la tendance ((industrie ». La coordination entre eux<br />

repose sur une convention domestique permettant la réalisation d'échanges sans doutes sur<br />

l'identité des produits. Ils fonctionnent en réseau. La tendance ((industrie )) est représentée par<br />

de nouveaux acteurs se basant désormais sur des critères instrumentés techniquement. Avec<br />

l'établissement d'une référence industrielle commune, la croissance du marché bio est fondée<br />

sur une définition de type industriel de la qualité. La production est conditionnée par les<br />

exigences en aval et la diminution de ses coûts est une priorité. Mais de plus en plus<br />

d'entreprises appartenant au ((réseau » s'en détachent et adoptent une stratégie de<br />

développement en GMS ; le ((réseau bio » se désagrège au profit de la tendance<br />

((industrielle ».<br />

V.3.2.2 - Production et collecte<br />

En tête des pays les plus dynamiques sur le marché du bio se trouvent l'Allemagne,<br />

l'Autriche et le Danemark. La production fiançaise est 4 fois inférieure à celle de<br />

l'Allemagne.<br />

Production de lait<br />

b~ologique enEurope lori 98,<br />

Allemagne tm<br />

Danemark 168<br />

cm1 . -3<br />

fJ ><br />

Pays-Ras 52 (iû<br />

Royaume-Uni 122 -<br />

0 li ML dp IlIres<br />

O 58 100 f5C MO 250<br />

-n ,I,G~, 1% de la i>iadilstion nationale<br />

Production de lait biologique en Europe (RLF No 599 -Mars 2000)


Pourtant le nombre de conversions de producteurs au bio ne cesse d'augmenter. Dans le<br />

cadre du Plan Pluriannuel de développement de l'Agriculture Biologique mis en place en<br />

1998, le programme Onilait attribue une aide de 10 OOOF à toute exploitation laitière se<br />

reconvertissant à l'agriculture biologique, à condition que le projet se fasse ((dans le cadre<br />

d'un programme cohérent d'entreprise ». Dans la région, le Groupement des Agriculteurs<br />

Biologiques du Nord (GABNOR) aide les éleveurs laitiers à faire évoluer progressivement<br />

leurs systèmes vers l'agriculture biologique. Environ 400 producteurs sont actuellement<br />

engagés en France, ce qui correspond à un volume potentiel de 65,6 millions de litres d'ici<br />

2002.<br />

Le volume de lait bio produit et collecté au niveau national est en pleine croissance<br />

(+36% par an en moyenne depuis 1991 - 1992) par rapport au conventionnel : environ 0,24%<br />

(CNIEL). La production a été multipliée par 2 en 3 ans, de 1996 à 1999, et elle pourrait<br />

encore être multipliée par 10 pour satisfaire la demande des consommateurs et<br />

transformateurs. Dans le Nord-Pas de Calais le Plan d'Action Régional concerté pour le<br />

développement de l'agriculture biologique prévoit pour 2006, 1 50 éleveurs produisant 16<br />

millions de litres de lait bio, par rapport à 23 éleveurs et 2,5 millions de litres en 1998. La<br />

collecte fiançaise de lait biologique s'élevait à 55,4 millions de litres en 1998 (données Scees)<br />

contre 5 1 millions produits et collectés pour 1996-1 997.<br />

f Volumes en millions de litres<br />

MORIN : Actes du IV colloque de PACAB<br />

~N/M/N/N/M/N/M/N/N/N/N/N/M/M/N/N/N/M/N/M/M/N/N/M/M/N/N/M/N/N/M/M/N/N/M/N/M/M/M/N/N/M/N/M/N/M/M/N/N/M/M/M/N/N/N/M/M/M/M/M/N/N/N/N/N/M/M/M/N/M/M/M/N/N/N/M/M/N/N/M/M/N/M/M@<br />

( Du Sol à la Table n O 1 6, Avril 1993 (revue spécialisée<br />

4<br />

f bio)<br />

( onn nées Fédération Nationale de l'Agriculture<br />

$ Biologique (FNAB)<br />

(~n~uêtes MRIWREQUA<br />

1991-92<br />

18<br />

1993-94<br />

~M/N/N/N/M/N/N/N/N/N/N/N/N/N/N/N/N/N/M/N/N/N/N/N/M/M/M/N/M/N/M/M/N/N/N/M/M/M/M/N/M/M/M/M/N/N/M/N/N/M/M/N/M/M/N/N/N/M/M/N/M/M/N/N/N/M/M/M/N/N/M/M/N/N/N,M/M/N/M/N/N/N/M/<br />

Evolution du lait bio produit et collecté en fonction des sources bibliographiques (LNR4/UREQUA)<br />

Malgré cette forte croissance, on observe un volume commercialisé s'élevant à 58<br />

millions de litre en 1997. Ce surplus de 7 millions de litres implique des importations<br />

étrangères composées de matière première (2,5 millions) et de produits fhk (43 millions), et<br />

confirme la pénurie de lait biologique.<br />

A part quelques intervenants de taille, la collecte reste très atomisée puisque le volume<br />

moyen de lait bio collecté par entreprise est de 1,5 millions de litres contre 60 millions dans le<br />

secteur conventionnel. Les 3 premiers collecteurs concentrent 46% des volumes. Parmi eux<br />

Biolait (GIE) qui annonce un volume d'environ 30 millions de litres en 1999.<br />

Le potentiel de lait biologique apparaît très concentré dans le grand Ouest de la France avec<br />

30,5 millions de litres en 1997, soit 60% de la production nationale collectée.<br />

27<br />

1995-96<br />

40,7<br />

1996-97 f<br />

I<br />

f<br />

j<br />

1<br />

$<br />

1<br />

51 f


Répartition des volumes produits(mill1ions de 1itres)en 1997et mouvements inter-régionaux<br />

(INRA/UREQUA)<br />

L'approvisionnement se fait selon 4 modalités : propres producteurs (ou l'entreprise<br />

produit elle-même son lait), achats tacites à d'autres laiteries bio, achats auprès de GE ou à<br />

l'étranger.<br />

Le prix du lait bio est fixé ainsi : prix de base du lait conventionnel + prime bio soécifiaue de<br />

l'Entreprise.<br />

Actuellement la prime bio est en forte augmentation depuis 96-97 : environ 10%. Cette<br />

croissance est liée à la localisation géographique. Cependant on constate un écart de prime<br />

inter-région de 20% entre le Grand Ouest où la concurrence est vive dû à la présence de<br />

Besnier, de GIE et de nouveaux entrants, et l'Est. Pour le lait acheté aux GE, la fixation du<br />

prix par litre de lait résulte d'un prix de base fixe et commun à tous les clients + les coûts de<br />

transport variables.<br />

V.3.2.3 - Stockage, transformation et commercialisation<br />

Le lait bio doit être contrôlable et identifiable à tout moment à l'arrivée dans l'atelier de<br />

transformation. En cas d'ateliers mixtes, il n'est transféré et stocké que sur ou dans du<br />

matériel nettoyé aux règles de l'agriculture biologique. Le lait destiné aux transformations en<br />

cru ne peut être stocké plus de 24h à une température inférieure ou égale à +4OC. Celui<br />

destiné aux autres transformations peut être stocké au maximum 48h à cette température.<br />

Les entreprises spécialisées bio n'ont pas de contraintes réglementaires particulières par<br />

rapport aux entreprises non spécialisées bio dites «mixtes», pratiquant les deux types<br />

d'activité conventionnelle et biologique. Celles-ci sont contraintes d'adapter leurs outils et<br />

leurs technologies à l'activité bio et doivent faire face aux faibles volumes à transformer. La<br />

transformation intervient par séries complètes en début de journée et séparément des autres<br />

fabrications. Toute standardisation en protéines est interdite. Comme dans tout traitement<br />

((industriel » du lait il y a inévitablement un ensemble de pertes incompressibles. Or compte


tenu du faible volume de lait bio concerné, ceci génère des pertes volumiques 3 à 4 fois plus<br />

élevées qu'en conventionnel, ce qui entraîne des pertes financières importantes.<br />

De part la diversité et l'hétérogénéité des entreprises engagées dans le secteur laitier bio,<br />

émane nécessairement une polarité des structures productives artisanat et industrie. L'une est<br />

fondée sur les savoir-faire et les relations humaines informelles, l'autre sur les standards de<br />

procédés et d'outils. Cette polarité se caractérise par : l'automatisation dans le monde<br />

industriel impliquant un produit standard, la prédominance de tâches manuelles et d'un<br />

savoir-faire traditionnel dans le monde artisanal impliquant un produit non reproductible.<br />

La commercialisation des produits bio se fait selon 2 modes. D'une part le circuit<br />

spécialisé se caractérise par un nombre limité d'intermédiaires, essentiellement dans le but<br />

d'assurer des prix rémunérateurs. Les produits sont vendus par les détaillants spécialisés en<br />

produits naturels et diététiques, les coopératives de consommateurs (réseau Biocoop), les<br />

marchés.. .etc.<br />

D'autre part les Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) jouent un rôle actif d'orientation<br />

des stratégies des fabricants. Elles constituaient plus de 35% des débouchés des produits bio<br />

en 1997. Le rayon crémerie s'avère particulièrement bien représenté, ainsi que la<br />

communication. En témoigne l'expérience Carrefour, en 1995, partenaire du lancement de la<br />

gamme VRAI. Les produits sont vendus sous Marque Propre ou sous Marques de<br />

distributeurs (MDD). Ces dernières ont été initiées par Monoprix en 1994 avec une gamme de<br />

25 produits laitiers bio.<br />

K3.3 - Les produits laitiers bioloziiques<br />

V.3.3.l- Les ty~es de -vroduits<br />

Les laits de consommation bio. Le premier lait bio d'envergure nationale lancé en<br />

GMS en 1994 a été Nactalia de Gervais. Ce lait entier et non standardisé fut un échec car il ne<br />

correspondait pas aux attentes des consommateurs. En 1995, Besnier lance le Lactel Bio<br />

demi-écrémé. Avec des volumes importants, il s'affiche rapidement leader sur le segment bio<br />

UHT avec 80% de part de marché.


Utilisation du lait bio (RLF n 0 599)<br />

Utilisation du lait bio<br />

fen 1998)<br />

2 % 1 . Fromages frais<br />

Les crèmes bio. Les crèmes actuellement sur le marché correspondent à des concepts<br />

de tradition. Elles sont fabriquées en grande majorité par des transformateurs mixtes (marques<br />

VRAI et BI0 d'ARMOR).<br />

-<br />

&aa<br />

, Les beurres biologiques. Leur développement se réfne aux thèmes<br />

-3. , d'authenticité et tente ainsi d7af5rmer la valeur gastronomique du beurre. Ils<br />

+,- se positionnent sur le haut de gamme des beurres à dominante terroir. Leur<br />

,e. marché est largement dominé par des spécialistes laitiers mixtes comme Legall<br />

et Isigny.<br />

Les ultra-frais bio. Globalement on retrouve les mêmes types d'assortiment qu'en<br />

conventionnel. VRAI est leader dans plusieurs segments et revendique près de 80% des<br />

volumes en yaourts, 55% en crème fraîche.. . .<br />

Yaourts biologiques<br />

(structure du marche<br />

en septembre 99)<br />

Chambourcy 6,5 %<br />

li<br />

La Vie 2,9 %<br />

B'A 1,4 O/o<br />

-- Bim d'Armor 1.2 %<br />

V.3.3.2 - Maruues et positionnement<br />

Pour les produits bio la marque exprime principalement des valeurs éthiques, culturelles<br />

et symboliques. Certaines marques bénéficient du capital ((conventionnel » pour gagner


apidement des parts de marchés. Elles renvoient à la notoriété de la marque conventionnelle<br />

ou à la réputation de leur entreprise : LACTEL Bio, B'A Bio, NACTALIA Bio.. .etc.<br />

Quant à leur positionnement, les produits sont de plus en plus placés en linéaires.<br />

Sylvander et al. ont observé 3 formules de merchandising bio dans les GMS en fonction des<br />

emplacements dans le rayon : le rayon spécialisé bio (shop in the shop), le rayon bio inclus<br />

dans le rayon générique et le rayon générique : placement au sein des f des de produits en<br />

déclinaison du conventionnel.<br />

Devant ce panorama des familles de produits laitiers on est parfois loin du concept de<br />

l'éthique biologique. Alors qu'un lait bio à proprement parlé devrait être entier, non<br />

standardisé et n'avoir subi qu'un traitement thermique minimal, on le retrouve finalement<br />

UHT et demi-écrémé. De plus on observe les mêmes caractéristiques marketing que pour les<br />

produits conventionnels ; on peut donc parler de produits (bio marketés)).<br />

Familles de produits<br />

1 ~aits de<br />

$consommation<br />

4<br />

f<br />

4<br />

k<br />

f<br />

B Matières grasses<br />

k<br />

4<br />

$<br />

Ultra-Fais<br />

y./I/././././I/I/./././"/I/I/./I/I/I/I/I/I/I/I/I/./I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/.,I/I/I/././I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I/I<br />

4<br />

a<br />

1<br />

Observations concernant les produits laitiers biologiques<br />

$<br />

présence des 3 références génériques UHT<br />

B<br />

produit leader : I'UHT demi-écrémé 1<br />

émergence du segment infantile (lait de croissance) il<br />

produit-services (bouteille plastique<br />

1<br />

lignée des beurres haut de gamme dits de « terroir )) 1<br />

authenticité des conditionnements #<br />

tous produits : des produits de base aux desserts élaborés<br />

s<br />

1<br />

prédominance des yaourts<br />

dimension nutritionnelle et santé, mais aussi plaisir et gourmandise<br />

BI///.///.////././//././I/////./I///.///./I///I/./~/./.~/./.._/././I/I._/I~/I/I/./~/I/./I/~I/I/.._/I/././././I/I/~<br />

Les produits laitiers bio :des produits marketés (INRA-UREQUA)<br />

V.3.3.3 - Profil de aualité<br />

Le produit laitier bio comme tout produit a un profil de qualité.<br />

La première préoccupation de qualité et de positionnement des produits pour les<br />

entreprises concerne la régularité. Il s'agit souvent de PME anciennes et parfois spécialisées<br />

souhaitant développer leurs volumes en modernisant leur outil industriel, ou de récentes<br />

entreprises engagées dans des volumes bio relativement importants et cherchant à optimiser<br />

leurs outils par des gestions de production appropriées.<br />

La deuxième est celle de la diinension «organoleptique - plaisir ». Longtemps le produit<br />

bio ne fut pas forcément bon, or actuellement il semble être en adéquation avec les tendances<br />

actuelles de consommation (un produit Bio et Bon).<br />

La troisième est la dimension ((sociétale-symbolique » qui concerne surtout des<br />

entreprises appartenant au «réseau », un circuit spécialisé prédominant avec fidélisation des<br />

clients.<br />

La dimension ((hygiène-nutritionnelle)) qui fait directement allusion à l'aspect santé<br />

vient en dernière position.<br />

V.3.f .4 - Contrainte du prix<br />

D'après une étude Aliment 2000, le principal facteur de réticence à la consommation de<br />

produits biologiques est le prix. Chez des consommateurs Allemands le surcoût tolérable est<br />

de 21% pour le lait de consommation, 18,7% pour les yaourts. Mais selon E. Valceschini<br />

4<br />

1<br />

4


Economiste et Directeur de recherches à l'INRA, «un risque existe que la propension des<br />

consommateurs à payer plus cher soit plus fondée sur une défiance vis-à-vis des produits<br />

conventionnels que sur une véritable valorisation des produits biologiques. On peut d'ailleurs<br />

mettre sur le même plan les produits certifiés Qualité, les labels et le bio, qui ont tous en<br />

commun d'être perçus comme des expressions différentes de la notion de qualité ».<br />

Le différentiel de prix conventionnelhio reste encore relativement élevé pour atteindre<br />

la cible des consommateurs potentiels. On trouve des différences variant de 20 à 150% selon<br />

la famille de produits laitiers. Le lait demi-écrémé UHT vaut environ 25% plus cher que son<br />

équivalent conventionnel. Le beurre bio est parmi les plus coûteux à cause du manque de lait :<br />

à 14F les 250g, il dépasse de 75% le prix d'un beurre (conventionnel) de marque. Il est aussi<br />

25% plus cher qu'un beurre AOC. Les prix des yaourts bio varient de 40 à 75% par rapport à<br />

leurs homologues conventionnels. En revanche il est intéressant de noter que les produits<br />

élaborés (crème desserts), ont le différentiel de prix le moins élevé : 20% en moyenne.<br />

Conclusion<br />

La filière laitière biologique est un secteur à haut potentiel, qui ne cesse de croître, mais<br />

dont la production reste encore très insuffisante. Bénéficiant de l'entrée en jeu des GMS mais<br />

aussi de la méfiance des consommateurs par rapport aux produits habituels et de leur<br />

sensibilité aux problèmes de sécurité alimentaire, c'est un secteur amené à se développer de<br />

plus en plus. D'ailleurs dans l'esprit du consommateur, la compréhension du bio est altérée. Il<br />

y a un amalgame entre bio et santé, naturel, diététique. Or le label ((biologique » est une<br />

allégation liée davantage au processus qu'au produit (l'agriculture biologique est basée sur<br />

une obligation de moyens et non de résultats). Il n'est pas censé signifier nécessairement que<br />

les aliments bio sont plus sains, plus sûrs ou ((entièrement naturels », mais veut simplement<br />

dire que le produit remplit des critères de production et de transformation dé=.<br />

D'un autre côté de nombreuses contraintes constituent un fiein à son développement :<br />

des problèmes d'approvisionnement entraînant une incapacité à ajuster l'ofie à la demande,<br />

des contraintes réglementaires fortes et des coûts au départ et un prix à la vente élevks. Les<br />

entreprises mixtes notamment connaissent de réelles difficultés : mobilisation de camions<br />

citernes spécitiquement dédiés à la collecte du lait bio, nécessité d'une séparation physique ou<br />

temporelle de la fabrication bio, surcoûts liés à la gestion séparée du bio . . .etc.<br />

Pour surmonter ses d~cultés la filière laitière biologique doit être mieux organisée et<br />

pensée en termes de logique de filière, selon une coordination entre les acteurs concernés, des<br />

partenariats, mais également un positionnement stratégique par rapport à la filière<br />

conventionnelle.<br />

Bibliographie :<br />

Produits Biologique mode d'emploi. Agriculture Biologique. Ministère de l'Agriculture et<br />

de la Pêche. Edition octobre 2000.<br />

La filière lait biologique : stratégies d'acteurs, Développement de marché - Emmanuelle<br />

RICHARD, B. Sylvander N 0 97-03P Décembre 1997. Programme de recherche sur le<br />

développement régional. Région Pays de la Loire INRA / UREQUA- Le Mans<br />

Réussir lait / Elevage - Avril 2000 - n O 1 25<br />

Bioconvergece Info Magazine No 8 octobre 2000<br />

Carrefour BI0 Saisons 2001<br />

RLF n 0 599 - mars 2000


RIA No 606 Supplément octobre 2000<br />

www. Agriculture. Gouv. ~/alim~sign/agri~welcome. html<br />

www.aprobio.com<br />

Agriculture Horizon N 0 27/7 juillet 2000<br />

Points de vente :<br />

Numéro 735 - 23/09/98<br />

Numéro 8 10 - 25/05/00<br />

Rapport de DEA Laurent Trognon<br />

ENITA Clermont ferrand - 1996<br />

Typicité et typicalité<br />

"Différence et complémentarité pour le positionnement des produits alimentaires"<br />

site Internet<br />

Craulois<br />

Laiterie Le Gall


VI - LES AUTRES VALORISATIONS DU LAIT<br />

La fabrication des nombreux produits laitiers laisse des "résidus" qui ont été pendant<br />

très longtemps considérés comme peu ou pas du tout utilisables, c'est le cas du babeurre ou<br />

bien du lactosérum (ou petit-lait), . . . Les progrès technologiques, la nécessité de récupérer au<br />

maximum les lactosérums (source de pollution importante) ainsi que la recherche de la<br />

valorisation de tous les nutriments par les industries agroalimentaires ont apporté une<br />

connaissance approfondie de ces produits dérivés et ainsi permis leur valorisation. Les<br />

industriels ont de ce fàit pu isoler des éléments du lait jugés très intéressants pour leurs<br />

qualités fonctionnelles ou nutritionnelles. Ces différents produits sont devenus une source<br />

riche de "matériaux" à exploiter non seulement par I'industrie laitière mais également par<br />

l'industrie pharmaceutique (cosmétologie, médicaments,. . .), chimique, électronique.. .<br />

Les principaux composés ou produits issus du "cracking de lait" sont (voir schéma ci-<br />

après afin d'avoir une vision plus globale et détaillée):<br />

J la caséine (protéine) : le développement de l'industrie caséinière est la conséquence<br />

directe de l'écrémeuse centrifuge. C'est seulement le jour où il a été possible d'obtenir du lait<br />

écrémé ne contenant plus du tout de matières grasses que l'on a été en mesure d'extraire de la<br />

caséine suffisamment pure pour pouvoir être utilisée par diverses industries. En France,<br />

l'extraction de la caséine débuta vers 1900 mais c'est seulement dans les années 1965-1970<br />

qu'elle passa au stade industriel permettant de traiter jusqu'à un million de litres de lait écrémé<br />

par jour. Dans l'hexagone, cette industrie reste le fait de quelques entreprises spécialisées:<br />

70% des quantités fabriquées proviennent de dix caséineries. Aujourd'hui, la fabrication des<br />

caséines (a, p et K) n'est plus une opération de dégagement des surplus de lait écrémé en<br />

période de pointe, mais au contraire une production destinée aux marchés des ingrédients.<br />

J le lactosérum: sous-produit de la srornagerie et de la caséinerie, il a une composition<br />

différente selon le type de fabrication dont ils provient. A cet égard, on distingue trois types<br />

de lactosérums:<br />

- acide: issu des fabrications des caséines acides et des fi-omages à pâte<br />

fiaîche.<br />

- mixte: issu de la fabrication des fi-omages à pâte pressée cuite ou semi-<br />

cuite.<br />

- doux (plus haute qualité): issu des fàbrications des caséines présures et des<br />

fiomages à pâte molle.


J les protéines de lactosérum: d'une qualité exceptionnelle, elles partagent le<br />

privilège, avec celles de l'œuc de ne présenter aucun déficit en acides aminés.<br />

J le lactose: du lactosérum, les industriels exploitent également ce sucre réducteur<br />

(formé d'un glucose et d'un galactose) au très faible pouvoir sucrant. En 1999, la France en a<br />

produit 43 964 tonnes.<br />

J le babeurre: c'est le liquide blanchâtre que l'on extrait de la baratte après la<br />

formation du beurre. Il contient la plus grande partie des phospholipides du lait qui sont<br />

évacués avec lui et peu de caséines car une grande partie est restée fixée sur les granules de<br />

beurre. Il peut être utilisé en l'état (sous forme de boisson en Bretagne: le lait ribot) ou être<br />

séché afin d'obtenir une poudre qui présente des débouchés dans certaines industries<br />

alimentaires. La production fiançaise de poudre de babeurre était de 34 000 tonnes en 1999.<br />

J la Matière Grasse Laitière Anhydre (MGLA): produite à hauteur de 65 186 tonnes<br />

en France en 1999, elle présente de multiples usages selon sa composition en oléine et<br />

stéarine (Cf sous-projet (( Valorisation de la matière grasse laitière D).<br />

La France, grâce à des entreprises très dynamiques et compétitives (Ingrédia, Armor<br />

Protéines, . . .), est devenue un des leaders mondiaux de ce "cracking de lait". Par exemple, sur<br />

les 250 000 tonnes de caséines produites dans le monde en 1998, 46 000 le sont par notre<br />

pays. Nos entreprises produisent également à elles seules plus de la moitié du lactosérum en<br />

poudre européen: 585 000 tonnes en 1999 (devant les Pays-Bas: 246 000 tonnes).<br />

Nous allons essayer, tout au long de cette partie, de dégager les multiples propriétés<br />

fonctionnelles et nutritionnelles de ces nombreux produits issus du cracking du lait.<br />

VI.l- Les ~rincipales méthodes d'extraction<br />

Les traitements mécaniques, concernant l'industrie du cracking de lait, peuvent se<br />

résumer sous la forme d'un schéma (voir page suivante).


Lafiltration est le principal procédé de traitement du lait. Elle permet de séparer et de<br />

fractionner les différents composants du lait que l'on veut isoler. Cette méthode est elle-même<br />

subdivisée en différentes techniques utilisées en fonction de la taille ou de la masse des<br />

particules à séparer (voir schéma ci-dessous):<br />

- L'Osmose Inverse (01) pour la concentration du rétentat ;<br />

- La Nanofiltration (NF), d'usage plus récent sert à séparer les ions monovalents<br />

présents dans le sérum ;<br />

- L7Ultrafdtration (UF) pour la concentration du lait ou des peptides ;<br />

- La Microfiltration (MF) pour éliminer les contaminants bactériens.<br />

~al110~010.9 1~8~0.7 109<br />

I 1 I 1 I 1 1<br />

104 10-3 Tailledes<br />

1 L partiwks<br />

"nS lactose miceltes de caséine<br />

10 '<br />

masse 10<br />

molaire des 5- 10 s<br />

particules (g.mdl)<br />

VI.2 - Les applications non alimentaires.<br />

1 +-<br />

Une grande partie de dérivés issus du cracking de lait, principalement des protéines,<br />

servent à des utilisations extra-alimentaires. Leurs propriétés permettent de les appliquer en<br />

cosmétique, bâtiment, papeterie, matières plastiques,. . .<br />

U2.i - Hyaiène et cosmétique.<br />

Les protéines laitières sont beaucoup utilisées en cosmétologie et en dermatologie pour<br />

leurs pouvoirs tampon, hydratant, filmogène, anti-microbien et anti-radicalaire.<br />

La lactopéroxydase et la lactoferrine vont permettrent de réaliser des gammes de<br />

produits bucco-dentaire et d'hygiène corporelle grâce à leurs pouvoirs anti-microbien et anti-<br />

radicalaire : dentfice, substitut de salive, mouth wash pour la mauvaise haleine ainsi que des<br />

crèmes protectrices avec principes actifs anti-radicalaires.<br />

Les propriétés physico-chimiques (pouvoirs tampon, hydratant et filmogène) des<br />

caséines et des protéines de sérum sont des atouts importants pour formuler des crèmes, des<br />

laits protecteurs, des shampoings et autres lotions capillaires. Ces derniers produits vont<br />

permettrent de lutter efficacement contre le vieillissement et la déshydratation de la peau et<br />

vont apporter à la chevelure santé et brillance.


V1.2.2 - L'industrie du plastique.<br />

Suite à une pénurie de matière plastique lors de la deuxième guerre mondiale, l'industrie<br />

du plastique a relancé la fabrication de galalithe. Cette matière, mélange de caséine présure et<br />

de formol, encore appelée pierre de lait » a été obtenue pour la première fois en 1897. Elle<br />

présente les avantages d'être facilement coloriable et de présenter un brillant très intéressant.<br />

Il fiit et est encore utilisé mais en moindre mesure en mercerie pour la fabrication de boutons.<br />

Son exploitation est allée jusqu'à l'industrie du textile (en Italie) pour ses propriétés à former<br />

facilement des fibres synthétiques.<br />

Aujourd'hui, face à la concurrence des produits plastiques dérivés du pétrole, le<br />

galalithe est moins valorisé du fait de son coût plus important (bien qu'il soit encore utilisé<br />

pour la fabrication articles de luxe).<br />

V1.2.3 - L'industrie du ciment et de la colle.<br />

Grâce à ses pouvoirs collant, liant, texturant, viscosant et hydratant, la caséine acide<br />

permet de fabriquer différents adhésifs et colles, adjuvants pour ciments et autres enduits de<br />

réagréage.<br />

V1.2.4 - L'industrie du papier.<br />

Les propriétés Wtes et fihogènes permettent aux caséines acides d'être utilisées pour<br />

la constitution des papiers couchés et papiers photographiques.<br />

VI.3 - Les a~plications alimentaires<br />

VT.3.1- Propriétés nutritionnelles et santé.<br />

Les techniques de séparation ayant nettement progressé ces dernières années, il est<br />

maintenant possible d'obtenir des fiactions très pures de sous-produits du lait: lactoferrine,<br />

calcium, caséinates.. . Certains d'entre eux présentant des qualités nutritionnelles très<br />

intéressantes, ils sont intégrés dans les produits agro-alimentaires soit pour leurs propriétés<br />

biologiques propres, soit afin d'intensifier l'apport en certains nutriments. Nous nous<br />

efforcerons de présenter essentiellement protéines et minéraux qui sont les plus valorisés à ce<br />

niveau.<br />

Les minéraux: Les minéraux , entièrement apportés par notre alimentation, ont un rôle<br />

structural et fonctionnel. Ils sont souvent impliqués dans des mécanismes physiologiques<br />

importants: régulation nerveuse ou enzymatique, contraction musculaire,. . . Le lait apporte de<br />

nombreux minéraux: les plus importants sont le calcium (1,2 g/L), le potassium (1,5 g/L) et le<br />

phosphore (0,9 g/L). Les industriels extraient ces minéraux du lait grâce à des techniques très<br />

pointues: concentration, précipitation, séchage et micronisation à partir de lactosérum fiais. Ils<br />

pourront utiliser et valoriser surtout le calcium (voir partie Forme, Vitalité et Santé) mais<br />

aussi le potassium qui rejouit d'une certaine aura au niveau nutritionnel notamment aux Etats-


Unis où la société Tropicana a par exemple lancé un jus de Fuits enrichi en potassium de lait;<br />

ce produit bénéficiant d'une "allégation santé". Ces minéraux seront utilisés afin d'assurer une<br />

fortification diététique en minéraux des aliments et vont permettre d'apporter une source<br />

naturelle de minéraux, une bonne biodisponibilité, un profil sensoriel très neutre et un<br />

avantage marketing "naturel et laitier" non négligeable dans la communication.<br />

Les protéines: grâce aux nombreuses qualités des composants du lait, les industriels<br />

proposent une large gamme de protéines pour mettre au point:<br />

J des laits infantiles très proches du lait maternel et hypoallergéniques<br />

des produits diététiques adultes et seniors de haute valeur biologique, équilibrés en<br />

acides aminés et minéraux, de texture juste et au goût optimum<br />

J des produits de diététique de l'effort avec des sources naturelles d'acides aminés<br />

branchés et de tryptophane nécessaire à l'équilibre du sportif, sous leur forme naturelle ou<br />

hydrolysée<br />

J des compléments naturels alimentaires permettant aussi bien la lutte contre les<br />

germes pathogènes et la régulation de l'absorption du fer que la stimulation des défenses<br />

immunitaires.<br />

Nous pouvons noter également, dans le lait, la présence de protéines bio-actives. En<br />

effet, certaines protéines laitières sont peu sensibles aux conditions de la digestion et<br />

conservent leurs propriétés physiologiques: elles sont dites bio-actives. Citons les trois plus<br />

reconnues d'entre-elles:<br />

J la lactoferrine de lait de vache possède des propriétés particulières: elle ralentit<br />

sélectivement le développement des bactéries entéropathogènes (par ferri-privation), favorise<br />

la croissance des bifidobactéries, manifeste des propriétés irnmunostimulantes, contribue au<br />

transport et à l'absorption du fer par l'organisme et s'oppose aux réactions d'oxydation par les<br />

radicaux libres.<br />

J la lactoperoxydase de lait de vache possède des propriétés bactériostatiques et<br />

bactéricides. Le développement des bactéries Gram- pathogènes et de listéria est ralenti<br />

sélectivement.<br />

J l'alphalactalbumine a de nombreux bénéfices: source de protéine très proche du lait<br />

maternel (idéale pour les laits infantiles), elle intervient dans la régulation de l'appétit et de<br />

l'humeur (idéale pour la nourriture des régimes). C'est également une bonne source d'acides<br />

aminés ramifiés (pour les sportifs).<br />

De plus, les peptides bio-actifs générés au cours de la digestion stomacale et intestinale<br />

par l'action de différentes protéases présentent des caractéristiques et des fonctions très<br />

intéressantes. Les petits peptides (deux à trois acides aminés) représentent 50 à 60 % des<br />

produits de protéolyse des protéines dans l'intestin. Les effets bio-actifs des peptides laitiers<br />

(deux à six acides aminés) sont liés aux chaînes d'acides aminés qui les constituent et à leur<br />

charge électrique plutôt qu'à leur structure spatiale. Nous pouvons mettre en évidence les<br />

principaux peptides suivants:


Protéine de départ<br />

Alpha et bêta caséines<br />

Alpha-lact albumine<br />

Bêta-lactoglobuline<br />

Lactoferrine<br />

Kappa-caséine<br />

Alpha-sl et bêta caséines<br />

Kappa-caséine<br />

Kappa-caséine<br />

Alpha et bêta caséines<br />

Lactoferrine<br />

Alpha et bêta caséines<br />

Peptide<br />

Casomorphines<br />

Alpha-lactorphine<br />

Bêta-lactorphine<br />

Lactoferroxinnes<br />

Casoxines<br />

Caso kirines<br />

Casoplatelines<br />

Caséinomacropeptide<br />

Immunopepetides<br />

Lactoferricine<br />

Phosphopeptides<br />

Mais, selon ce qu'écrivait en décembre 1998 Paul-André Finot du centre de recherche<br />

Nestlé : (( la plupart des propriétés bio-actives des peptides ont été montrées dans des tests in<br />

vitro et les effets in vivo ne peuvent être revendiqués que si les peptides sont absorbés intacts<br />

par l'intestin et s'ils atteignent les tissus cibles dans lesquels ils agissent », nous permet de<br />

garder quelques réserves concernant ces peptides.<br />

Des entreprises se sont intéressées aux fonctionnalités de ces peptides issus du lait. Par<br />

exemple, la société Ingrédia a pu isoler un décapeptide issu d'une protéine de lait qui a des<br />

propriétés calmantes et anti-stress. L'entreprise d'Arras a réussi à prouver son efficacité par<br />

différents tests en double-aveugle sur des animaux puis ensuite sur l'Homme. Ingrédia<br />

propose donc le PRODIET F2000, hydrolysat de protéine de lait en poudre contenant le<br />

peptide bio-actif. Cette société étudie aujourd'hui la possibilité d'introduire le PRODIET<br />

F2000 dans l'alimentation humaine et animale (Cf sous projet petfood en europe)<br />

VL3.2 - Propriétés "orqanoleptiques"<br />

Type de bio-activité<br />

Agoniste opioïde<br />

Agoniste opioïde<br />

Agoniste opioïde<br />

Antagoniste opioïde<br />

Antagoniste opioïde<br />

Anti-hypertension<br />

Anti-hypertension<br />

Antithrombotique<br />

Immun0 stimulant<br />

Transport de minéraux<br />

Transport de minéraux<br />

Le lactose permet de réduire le goût sucré d'un produit sans en modifier la consistance.<br />

Il permet aussi d'en accentuer l'aromatisation par adsorption des composés volatils.<br />

Ce même sucre, en boulangerie et en biscuiterie, contribue au développement de la<br />

couleur de la croûte et au goût de cuisson caractéristique des biscuits et pains. Dans la<br />

fabrication des chips et des pommes de terre on trempe celles-ci dans une solution de lactose<br />

pour améliorer et régulariser la coloration après cuisson.<br />

V.3.3 - Les fonctionnalités technolociiques des extraits du<br />

La meilleure connaissance de la structure et des propriétés des protéines extraites du lait<br />

et l'amélioration de la qualité hygiénique ont favorisé leur utilisation alimentaire aussi bien<br />

comme produit laitier directement consommé que comme ingrédient de texture. Les<br />

propriétés fonctionnelles de ces protéines en font des auxiliaires technologiques de choix ou<br />

même des substituts d'autres protéines de coût élevé (protéine d'œuf par exemple).


Produits<br />

concernés<br />

Biscuiterie,<br />

Céréales<br />

bcrèpes,<br />

gauflies,<br />

galettes<br />

bretonnes<br />

%boudoirs,<br />

meringues<br />

%pâtes<br />

féuilletés et<br />

sablées<br />

%céréales<br />

pour petits<br />

déjeuners<br />

Confde<br />

%nougats<br />

%caramels<br />

%bonbons<br />

Chocolaterie<br />

Glaces<br />

Avec le développement du marché des produits prêts à l'emploi, des préparations<br />

alimentaires rapides constitués par l'assemblage d'ingrédients issus de la première<br />

transformation, on note un accroissement notable de leurs utilisations.<br />

Le tableau 1 fait états d'exemples d'utilisations dans les grands secteurs alimentaires.<br />

Tableau I : Principales utilisations des ingrédients protéiques d'origine laitières (CPL =<br />

concentrés protéiques de lactosérum).<br />

Panification,<br />

pâtisserie<br />

%pain de mie<br />

%pains<br />

spéciaux<br />

%croissants<br />

%tartes<br />

%génoises<br />

%quatrequart<br />

Soupes et<br />

Hydratation<br />

Rétention d'eau<br />

Rétention d'eau<br />

Contrôle<br />

Cristallisation<br />

de l'eau<br />

Rétention d'eau<br />

Texture<br />

Fluidité de la<br />

pâte<br />

Friabilité<br />

Friabilité,<br />

croustillante<br />

1<br />

Taille des<br />

cristaux<br />

Surfusion<br />

Moelleux<br />

Propriétés<br />

filmogènes,<br />

gélifiantes<br />

Dispersion, Viscosité<br />

Propriétés recherchées<br />

Emulsion<br />

Dispersion de la<br />

matière grasse<br />

Stabilisation<br />

Stabilisation<br />

Émulsification<br />

Stabilisant<br />

Émulsification<br />

Mousse<br />

foisonnement<br />

Foisonnement<br />

Stabilisation<br />

Gonflement<br />

Autres<br />

Couleur<br />

Arômes<br />

Goût<br />

Arômes<br />

Arômes<br />

Couleur<br />

Antirassisse<br />

ment<br />

Arômes<br />

Couleur<br />

Fermen-<br />

tation<br />

accélérée<br />

Croustillant<br />

sauces P<br />

Plats cuisinés<br />

%appertisés Liaison avec Homogénéité Émulsification Adhésion<br />

contenant de la l'eau de texture<br />

charcuterie<br />

%fiais ou Rétention d'eau Stabilisation<br />

surgelés<br />

Protéines<br />

utilisées<br />

CPL,caséinates<br />

CPL<br />

CPL<br />

CPL, poudre de<br />

lait<br />

CPL,caséinates<br />

Caséines<br />

Protéines totales,<br />

CPL+caséinates,<br />

Coprécipités<br />

Crème,protéines<br />

Toute forme de<br />

protéine<br />

Lactose<br />

Crème<br />

Beurre<br />

Protéines totales<br />

CPL+caséinates<br />

pp<br />

CPL,caséinates<br />

Caséinates+CPL


fiandes et<br />

rharcuteRe<br />

%viande<br />

hachée<br />

%saucisses,<br />

mousses<br />

%boudin<br />

blanc,<br />

quenelle<br />

%surimi<br />

Produits<br />

laitiers<br />

%yoghourts<br />

%fiornages<br />

%fiornages<br />

fondus<br />

%beurre allégé<br />

%crème à café<br />

%liqueur à la<br />

crème (crème<br />

, de whisky)<br />

Rétention d'eau<br />

Rétention d'eau<br />

(anti-<br />

synérèse)<br />

Stabilité du<br />

gel<br />

Viscosité<br />

Géli fication<br />

Stabilisation<br />

de la<br />

suspension<br />

Stabilité du<br />

gel,<br />

Viscosité<br />

Gélification<br />

Stabilisation<br />

de la<br />

suspension<br />

Émulsification<br />

Stabilisation<br />

Émulsification<br />

Stabilisation<br />

Foisonne-ment<br />

Foisonne-ment<br />

Adhésion<br />

Blanchi-<br />

ment<br />

Tenue à la<br />

coupe<br />

Arômes<br />

Onctuosité<br />

Coloration<br />

Arômes<br />

Protéines totales<br />

CPL,caséinates<br />

Protéines totales<br />

CPL,caséhates<br />

Nous pouvons présenter avec plus de précision les principaux ingrédients protéiques<br />

laitiers. Il s'agit des poudres de lactosérum, des caséines et caséinates, des lactosérums<br />

concentrés et autres isolats protéiques de lactosérum :<br />

% les poudres de lactosérum ont des propriétés différentes selon l'origine de celui-ci<br />

(acide ou doux), la sévérité du traitement thermique, ou les prétraitements précédant le<br />

séchage (déminéralisation, ultrafiltration,. . .). Les poudres de lactosérum doux, (contrairement<br />

aux lactosérums acides) ont des protéines peu dénaturées et conviennent bien dans les<br />

produits de cuisson (céréaliers et carnés) pour renforcer la texture. Certains lactosérums<br />

modifiés sont plus particulièrement utilisés en diététique (lactosérums déminéralisés), en<br />

alimentation infantile, en confiserie et en pâtisserie. Les lactosérums délactosés sont plus<br />

souvent utilisés en alimentation animale en raison de la forte teneur en minéraux et de leur<br />

taux de dénaturation très élevé de leurs protéines.<br />

% les caséines sont utilisées en confiserie pour leur rétention d'eau, leurs propriétés<br />

anti-cristallisantes des sucres et pour l'apport de couleur et d'arôme au cours de la cuisson.<br />

Par neutralisation des caséines par des bases diverses, on obtient des caséinates solubles<br />

variés (sels alcalin de sodium, potassium, ammonium) ou insolubles (sels de calcium).<br />

Ces caséines solubles montrent de bonnes propriétés viscosantes, émulsifiantes et<br />

moussantes en solution ; c'est la raison pour laquelle on les utilise pour la standardisation des<br />

yoghourts en protéine et en viscosité. Dans les produits carnés, l'addition des caséinates<br />

permet de réduire les pertes à la cuisson. Les caséinates sont aussi utilisés pour leur effet<br />

blanchissant, émulsifiant, stabiIisant, hydratant et régulateur de viscosité dans beaucoup<br />

d'autres produits : crèmes, desserts foisonnés, confiserie, sauces chaudes ou froides, boissons,<br />

spécialités fromagères, crème-liqueur, . . .<br />

Les CO-précipités obtenus par un traitement thermique sévère (90°C pendant plusieurs<br />

minutes) appliqué sur un lait écrémé avant acidification ou addition de chlorure de calcium,<br />

sont constitués par un complexe contenant caséines et protéines sériques. Ces coprécipités<br />

insolubles peuvent être rendus dispersibles par ajout de complexants du calcium ; ils sont<br />

appréciés en chocolaterie comme stabilisant de la saveur grâce à leur stabilité à la chaleur ;


\<br />

on peut les incorporer aux produits UHT, aux crèmes fouettées. Ils peuvent en outre<br />

contribuer à la texture de produits céréaliers (produits de boulangerie, pâtes alimentaires) et à<br />

la stabilité des produits carnés par leur aptitude à lier l'eau et les lipides.<br />

Aujourd'hui, un grand projet d'autres valorisations des caséinates est en cours pour<br />

créer de nouveaux marchés car les fabricants de caséinates connaissent une concurrence de<br />

plus en plus forte de la part des producteurs de protéines végétales. En effet, on les utilise<br />

comme substituts de matière grasse en association avec des hydrocoloïdes. On dispose donc<br />

de l'association de caséinatelgélatine qui peut être utilisée dans les aliments à faible teneur en<br />

matière grasse car elle donne du corps et de l'onctuosité. Les mélanges tels que 1,5 % de<br />

caséinates / 0,5 % de gélatine donnent aux yaourts à faible teneur en matière grasse une<br />

texture comparable aux yaourts ordinaires. Le mélange caséinatelamidon est conseillé pour<br />

les produits cuits à haute température. De nombreuses autres applications ont été étudiées.<br />

L'association caséinate/pectine a été utilisée pour renforcer la force du gel de certains<br />

assaisonnements, en remplacement du jaune d'œuf ou de l'amidon. On a ainsi la possibilité de<br />

faire varier à volonté la texture et l'impression en bouche.<br />

% les lactosérums concentrés et isolats protéiques de lactosérum sont très solubles et<br />

doués d'excellentes propriétés gélifiantes et moussantes, ce qui les rend utilisables surtout en<br />

pâtisserie et charcuterie.<br />

Comment maîZriser l'utilisation des protéines du lait dans les préparations alimentaires ?<br />

Les principales propriétés physicochirniques des protéines s'expliquent par leur<br />

conformation tridimensionnelle qui, dans le cas du lait, peut être très variée selon les<br />

digérents types considérés. Dans le lait cru, deux grands types de structures peuvent être<br />

observés :<br />

J une structure globulaire (P-lactoglobuline, a-lactalbumine,. . .) rigide, compacte, très<br />

solubles dans l'eau ;<br />

J une structure supramoléculaire volumineuse représentée par la micelle de caséine ;<br />

constituée de plusieurs centaines de monomères de quatre espèces différentes, elle a une<br />

structure spongieuse, souple, mouvante, poreuse qui lui coflere des propriétés d'hydratation<br />

et tensioactive. La propriété la plus caractéristique réside dasis son aptitude à former un gel<br />

(caillé de fiornagerie) lors de l'action protéolytique de la chyrnosine (présure).<br />

Toutes les structures primaires de ces six protéines majeures sont connues de même que<br />

l'essentiel de la conformation spatiale. C'est bien grâce à la connaissance de ces données que<br />

la compréhension des propriétés physicochirniques devient possible et que l'on peut connaître<br />

et prévoir les propriétés induites par les procédés subis par le lait. L'élaboration de nouvelles<br />

textures ou de nouveaux ingrédients aux propriétés technofonctionnelles spécifiques contribue<br />

à enrichir la palette de produits alimentaires intermédiaires (PAI) dont le formulateur a<br />

besoin. Enfin, la maîtrise des conditions d'utilisation de ces PAI complexes nécessitera une<br />

bonne connaissance des interactions intermoléculaires impliquées entre les ingrédients<br />

protéiques et les constituants de l'aliment (protéines, glucides, lipides, minéraux, . . .)<br />

Après une brève description des principales applications des extraits du lait, nous<br />

pouvons développer les grandes fonctions de ces protéines : propriétés de structure, propriétés<br />

de surface et propriétés d'hydratation.


M.3.3.1- Provriétés de structure<br />

La gélification étant l'une des propriétés de structure les plus importantes des<br />

macromolécules (polyosides, protéines) dans un système alimentaire (Sarnant et al., 1 993)'<br />

nous allons donc développer cette propriété en tant qu'exemple. Beaucoup d'aliments sont<br />

d'ailleurs des gels. Avant de détailler les trois méthodes d'obtention de gels laitiers (par<br />

acidification lactique, emprésurage, ou chauffage), nous allons définir et décrire les gels.<br />

1) Définitions et descriptions. Mécanismes de gélification.<br />

a) Défhition d'un gel.<br />

. La définition de Rogovina et Slonimsky (1974) apparaît comme la définition la plus<br />

complète et la plus descriptive : un gel consiste en un système polymère-solvant dans lequel<br />

existe un réseau s'étendant à tout l'espace du produit et constitué de liaisons relativement non<br />

destructibles par l'agitation brownienne et par des contraintes mécaniques.<br />

La formation d'un gel alimentaire à partir d'une dispersion protéique survient lors d'une<br />

dénaturation des protéines qui conduit à leur agrégation selon un ordonnancement<br />

tridimensionnel grâce auquel le système séquestre des molécules d'eau (Dybing et Smith,<br />

1991).<br />

b) Natures des gels.<br />

En accord avec la classification de Papkov, il est d'usage de distinguer deux types de<br />

gels :<br />

J le gel de type 1 (interactions chimiques) : il résulte du gonflement de macromolécules<br />

liées entre elles ou de la condensation de macromolécules par formation de liaisons<br />

nouvelles en milieu initialement liquide. Ces gels sont thermiquement irréversibles à<br />

cause de la stabilité thermique des nouvelles liaisons.<br />

J Le gel de type 2 (interactions physiques) : il se forme à la suite de la séparation de la<br />

phase unique macromolécules-solution en deux phases, à la suite d'un changement de<br />

composition du système ou d'un changement de conditions thermodynamiques. Ce gel<br />

renferme deux types de structures (Van Vliet et al., 1990) : la construction de réseau par<br />

association de particules (groupes, agrégats) et la construction de réseau par association de<br />

macromolécules (comme dans le cas de la gélatine ou des polyosides).<br />

Dans les aliments, les gels sont le plus fiéquemment de type 2. Et même lorsque se<br />

créent des liaisons chimiques (gels de type 1)' les nouveaux (CO-)polymères forment aussi une<br />

structure tridimensionnelle par l'intervention d'interactions faibles (ce qui correspond à un gel<br />

de type 2). La formation de pont disulfùre reste souvent secondaire.<br />

2) Gémcation par acidification.<br />

L'acidification du lait peut être obtenue par ensemencement de bactéries lactiques ou<br />

par ajout d'acide. Selon la vitesse d'acidification et la température du lait pendant<br />

I'acidification, la chute de pH peut avoir deux conséquences :<br />

J agrégation et précipitation des micelles, avec une synérèse importante ; les agrégats<br />

étant séparés facilement par filtration ou centrifugation (préparation de la caséine acide)


J coalescence des micelles et gélification, avec forte capacité de rétention d'eau (et faible<br />

synérèse). On fabrique ainsi les yoghourts ou certains fkomages. L'acidification lente est<br />

réalisée par des bactéries lactiques qui métabolisent le lactose et sécrète de l'acide<br />

lactique. On peut réaliser aussi cette acidification lente en ajoutant au lait un acidogène<br />

comme la glucono-6lactone qui, une fois parfaitement réparti dans le milieu, va<br />

s'hydrolyser et libérer de l'acide lactique (Fox et Mulvihill, 1990).<br />

3) Gélification enzymatique.<br />

La gélification provoquée par l'homme d'un sol alimentaire sous l'action d'une enzyme<br />

reste un mode de gélification propre au lait. Seule la gélification par l'action de la chymosine<br />

contenue dans la présure nous intéresse donc nous écarterons la gélification des protéines du<br />

lait par la transglutaminase (catalyse la formation de liaisons isopeptidiques entre un résidu<br />

glutaminyle et un résidu lysyle ou un groupe aminé terminal pour obtenir un gel de type 1).<br />

Il est admis que la transition sol-gel du lait emprésuré se décompose en deux phases<br />

(Fox et Mulvihill, 1990) :<br />

J une première correspond à l'action de la chymosine (optimale à 45°C et pH compris<br />

entre 5,l et 53) ;<br />

J une deuxième à la coagulation des micelles de caséine. Une micelle ne peut, semble-t-<br />

il, participer à la gélification que lorsque 97% de la caséine K a été hydrolysée.<br />

Le gel du caillé pourrait donc, en partie au moins, être un réseau de CO-polymères de<br />

caséines K et de caséines aa, ce qui renforcerait sa nature de gel macromoléculaire.<br />

4) Gélification par chauffage.<br />

On définie par le terme « thermotropique » toute gélifïcation qui découle du chauffage<br />

d'une solution concentrée de protéines (Grinberg et al., 1992). En ce qui concerne les gels<br />

thermotropiques laitiers, il s'agit dans tous les cas, de gels de protéines sériques seules<br />

(chauffage de lactosérum par exemple) ou mélangées à d'autres protéines (des caséines dans<br />

le cas du lait).<br />

Le mécanisme de gélification thermotropique est basé sur deux hypothèses :<br />

J le chauffage provoquerait d'abord une association des chaînes protéiques ; une<br />

dénaturation surviendrait ensuite . Ce cas correspondrait à une floculation ou à une<br />

coagulation grossière ;<br />

J le chauffage conduirait d'abord à une dénaturation des protéines ; les protéines<br />

dénaturées s'associeraient ensuite pour former le gel (Ferry, 1948). Ce cas, qui s'opérerait<br />

dans des conditions plus favorables à la dénaturation (pH éloigné du pI ; faible force<br />

ionique ; présence de certains ions comme des ions bivalents. . .), conduirait à la<br />

formation d'un réseau capable de capturer de l'eau entre ses mailles, c'est-à-dire à la<br />

formation d'un gel (Dumay, 1 988).


W.3.3.2 - Propriétés de surface.<br />

Les principales propriétés de surface sont d'une part, les propriétés émulsifiantes des<br />

protéines du lait et d'autre part, l'aptitude à la formation et à la stabilisation de mousses.<br />

1) Les propriétés émulsifiantes.<br />

Dickinson (1988) déMt une émulsion comme un système hétérogène contenant un<br />

liquide dispersé dans un autre, sous forme de gouttelettes de taille colloïdale ou<br />

microscopique. Plus généralement, on peut définir une émulsion comme la dispersion d'une<br />

phase non miscible dans une autre, quel que soit son état physique. Deux sortes d'émulsion<br />

sont rencontrées dans les aliments :<br />

J une émulsion « lipide-dans-eau » : le lait, la mayonnaise, la vinaigrette des<br />

assaisonnements sont des émulsions « lipide-dans-eau» ;<br />

J une émulsion « eau-dans-lipide » comme par exemple le beurre ou la margarine. Ce<br />

type d'émulsion ne peut pas être stabilisé avec des protéines (Walstra et de Roos, 1993).<br />

Les facteurs clefs qui conditionnent les propriétés émulsifiantes semblent être la<br />

solubilité des protéines (Leman et Kinsella, 1989).<br />

Concernant les propriétés des protéines « purifiées » (le terme de « protéines isolées ))<br />

serait plus rigoureux), les résultats sont nettement plus concordants que les protéines sériques.<br />

Il est établi que la caséine $ s'adsorbe plus facilement à l'interface eadlipide que la caséine<br />

a,~ et que le caséinate (mélange de a,, $ et K) (Dickinson et al., 1983). De même, la caséine $<br />

forme plus rapidement un film à l'interface que la $-lactoglobuline ou que la sérum albumine<br />

bovine (Kinsella, 1984). A l'interface matière grasse butyriqueleau, on obtient pour une<br />

activité de sudce croissante l'ordre suivant : $-lactoglobuline ( caséine a ( a-lactalbumine<br />

( sérum albumine bovine (micelles de caséines monodispersées (caséine $ (Jackson et<br />

Pallansch, 196 1).<br />

La stabilité d'une émulsion par des caséines isolées suit l'ordre suivant : ~)a,) $<br />

(Reimerdes et al., 1986). De même, le mélange caséine a, et K permet l'obtention d'émulsions<br />

plus stables qu'une solution enrichie en caséine (Murphy et Fox, 1991).<br />

On admet généralement que la caséine s'adsorbe plus rapidement aux interfàces que la<br />

caséine hl en raison de sa forte hydrophobicité (Stainby, 1986), mais encore de son faille<br />

degré d'organisation (au niveau de la structure secondaire et tertiaire) et donc sa grande<br />

« flexibilité » (Kinsella, 1984)' de la bonne répartition des zones (résidus d'acides aminés)<br />

hydrophobes et hydrophiles ainsi que de ses charges (Leman et Kinsella, 1989).<br />

2) Aptitudes des protéines à la formation et à la stabilisation de mousses.<br />

Une mousse est une dispersion de bulles de gaz dans une phase continue, liquide, solide<br />

ou semi-solide. Les mousses liquides peuvent être considérées comme des émulsions « gaz-<br />

dans-eau » (et parfois, mais plus rarement, gaz-dans-matière grasse).<br />

La formation de mousse est généralement recherchée dans la fabrication de bon nombre<br />

d'aliments : crème glacée, crème fouettée, mousse de hits en pâtisserie, mousse de


yoghourt ... Mais, l'apparition d'une mousse peut aussi s'avérer un inconvénient important lors<br />

de certains procédés industriels. On pense bien sûr aux opérations de remplissage des tanks à<br />

lait, de conditionnement en bouteilles et emballages cartons ou encore aux fermenteurs et aux<br />

tours d'atomisation.<br />

Il faut distinguer deux types de mousse : les mousses liquides et les mousses solides.<br />

Les mousses solides sont engendrées par des mousses liquides solidifiées par exemple par<br />

chauffage et possèdent généralement des structures qui découlent de celles de la mousse<br />

liquide avant solidification. Cette solidification de la mousse viscoélastique en une structure<br />

mécaniquement stable peut se faire par un changement d'état de la phase dispersante<br />

(abaissement de la température dans l'exemple des crèmes glacées) ou par actions chimiques<br />

et établissement d'un réseau par un pontage (exemple : meringues lors du chauffage.. .).<br />

Les bulles de mousses alimentaires ont un diamètre de 0,l à 3 mm en moyenne. La<br />

fiaction volumique de gaz ainsi dispersé oscille entre 0,5 et 0,95. on admet qu'une mousse<br />

compte environ 1 o3 bulles par millilitre d'émulsion (Walstra, 1989). Le volume d'une bulle de<br />

gaz est environ d e<br />

fois supérieur à celui d'une gouttelette de lipide dans une émulsion,<br />

essentiellement parce que les gaz sont solubles dans l'eau alors que les lipides ne le sont pas<br />

(Dickinson, 1992). La tension de surface au niveau des bulles de gaz est aussi plus forte que<br />

celle qui règne à la surface des globules gras.<br />

La différence de densité importante entre bulles et phase dispersante est encore une<br />

autre dissemblance notable avec les émulsions. C'est pourquoi la décantation (migration des<br />

bulles vers le haut ; on parle parfois aussi de « crérnage » des bulles) est plus rapide dans une<br />

mousse que dans une émulsion.<br />

Eh, les bulles sont 105 fois plus compressibles que les globules gras et se déforment<br />

donc plus facilement (Dickinson, 1992). Elles sont donc sujettes à des fusions (coalescence) et<br />

des éclatements plus aisés. Une mousse est donc par essence moins stable qu'une émulsion.<br />

a) Aptitude des protéines à favoriser la formation de mousse.<br />

Un bon agent moussant semble être un composé qui diffuse rapidement vers l'interface<br />

(Dickinson, 1989) pour abaisser la tension interfaciale. Il s'agit donc d'un composé soluble et<br />

tensioactifl c'est-à-dire un composé amphiphile hydrosoluble dans le cas de mousse aqueuse.<br />

Ce composé doit avoir une hydrophobicité de surface importante (Townsend et Nakai, 1983)<br />

et être flexible pour former un film viscoélastique à l'interface. La vitesse d'abaissement de la<br />

tension superficielle est ainsi corrélée au pouvoir moussant pour la caséine (3 et la sérum<br />

albumine bovine mais aussi pour d'autres protéines. La caséine (3, qui est la plus flexible des<br />

protéines laitières, s'adsorbe plus rapidement à l'interface et permet la constitution rapide de<br />

bulles.<br />

La caséine (3 est principalement responsable responsable du foisonnement (par injection<br />

d'air) d'une solution de caséine %et de caséine (3 (Cayot, 1989).<br />

De manière générale, à pH = 6,7 ou 8 et à 25, 55 ou 65"C, un caséinate de sodium<br />

donne une mousse plus abondante qu'un concentré de protéines sériques (Morr et Ha, 1993).<br />

Le foisonnement est d'autant plus important que la concentration de protéines est forte.<br />

Cependant, pour ces deux mélanges protéiques, l'expansion de la mousse passe par des


maxjma de concentration distincts, autour de 5% pour les caséines et proche de 10% pour les<br />

isolats de protéines sériques (Britten et Lavoie, 1992).<br />

b) Aptitude des protéines à la stabilisation des mousses.<br />

Le drainage est un premier facteur de déstabilisation d'une mousse (Cheftel et al.,<br />

1985). Il s'agit d'écoulement du liquide entre les bulles sous l'effet de la gravité qui conduit à<br />

un compactage des bulles qui grossissent sous l'effet de la maturation ; les bulles sous les<br />

contraintes stériques perdent leur structure au profit d'une structure pentagonale-<br />

dodécaédrale. Le ralentissement du drainage s'obtient par un accroissement de la viscosité de<br />

la phase aqueuse et c'est sur cet aspect qu'agissent les protéines laitières pour stabiliser les<br />

mousses. D'autre part, le drainage est d'autant plus faible que la concentration de protéine est<br />

forte, quel que soit le type de protéine (Britten et Lavoie, 1 992).<br />

3) Les propriétés d'hydratation des protéines.<br />

Pour commencer, il faut se poser la question : quel est le rôle de l'eau dans les<br />

propriétés fonctionnelles ?<br />

Pour pouvoir proposer à tout utilisateur de PAI laitiers (Produits Agro-alimentaires<br />

Intermédiaires) une utilisation optimale de ces ingrédients dans une formulation, le producteur<br />

de protéines laitières en poudre doit définir en premier lieu les propriétés à maîtriser et qui<br />

sont :<br />

J la dispersibilité de la poudre ou la pénétrabilité de l'eau (instantanéisation) ;<br />

J la mouillabilité ;<br />

J l'adsorption d'eau ;<br />

J le gonflement de la poudre en présence d'eau ;<br />

J la volurninosité de la poudre ;<br />

J et la solubilité des protéines.<br />

Une fois définies ces caractéristiques, le fabricant de PAI pourra étudier les propriétés<br />

fonctionnelles de ces protéines. il faut aussi rappeler que les interactions protéine/eau<br />

influencent (Blond et Le Meste, 1988) :<br />

dans les aliments solides :<br />

J la plasticité des protéines, donc la texture des pâtes par exemple ;<br />

J la rétention d'eau et donc les phénomènes de synérèse dans les gels ;<br />

en milieu liquide :<br />

J la solubilité d'une protéine, cette solubilité étant fonction de l'afnnité de la<br />

protéine pour les molécules solvantes (comme la solubilité influence les propriétés<br />

émulsitiantes ou l'aptitude à la formation de mousses, ces interactions protéine/eau<br />

conditionnent donc les propriétés fonctionnelles) ;<br />

J la structure et l'encombrement d'une protéine et donc son pouvoir épaississant,<br />

les interactions macromolécules/macromolécules étant notamment fonction du<br />

volume hydrodynamique.. .


Quel avenir pour le lactose ?<br />

Comme nous avons pu nous en rendre compte précédemment, les industriels arrivent<br />

aujourd'hui à séparer très facilement les différents composants du lait et, du fait d'une<br />

demande croissante, à les vendre à des prix très intéressants. Pourtant, l'un de ces composés a<br />

beaucoup de mal à être valorisé : le lactose. Ce sucre, présent en grande quantité, représente<br />

un véritable problème pour les industriels du cracking du lait qui ont du mal à « l'écouler » .<br />

Ce sucre est actuellement exclusivement utilisé en industrie pharmaceutique (comme<br />

excipient) et en industrie alimentaire (comme milieu de culture pour les ferments lactiques ou<br />

comme base énergétique pour l'alimentation du bétail). Nous allons essayer de déterminer les<br />

moyens qui pourraient permettre, dans le futur, d'utiliser de façon plus importante le principal<br />

sucre laitier.<br />

La valorisation qui semble la plus évidente est d'utiliser le lactose dans l'alimentation<br />

humaine ; l'intolérance au lactose étant un faux problème dans les pays industrialisés. N'est-<br />

il pas impensable, par exemple, que le « yaourt sucré » le soit par un sucre provenant de<br />

l'amidon végétal et non pas par le sucre naturel du lait. Un projet, commandé par les autorités<br />

ministérielles au début des années 90, consistait à étudier la possibilité d'introduire le lactose<br />

dans des produits agroalimentaires (notamment dans les produits laitiers). D'après cette étude,<br />

il s'avérait possible, tant au niveau technologique que sanitaire, d'introduire ce sucre dans les<br />

aliments consommés par l'Homme. Cependant, des pressions de la part des sucriers et<br />

amidonniers sur les décideurs ont fait échouer le projet (les enjeux économiques étant sans<br />

doute trop importants. . . ). Il paraît tout de même difficile qu'un jour le lactose puisse<br />

réellement concurrencer le saccharose ; ce dernier étant bon marché par rapport au lactose<br />

dont l'extraction nécessite des moyens bien plus importants. Il faudrait dès lors que les<br />

industriels laitiers acceptent de vendre à pertes ce sucre. . .<br />

D'autres valorisations paraissent plus envisageables. Ces méthodes, utilisées encore de<br />

façon marginale, pourraient représenter un avenir très prometteur pour le sucre du lait. Le<br />

lactose peut par exemple être transformé en plusieurs dérivés chuniques ou enzymatiques :<br />

- produits à lactose hydrolysé : produit de substitution au saccharose, lait sec ou<br />

blanc d'œuf en industrie agroalirnentaire.<br />

- lactulose : ce nouveau disaccharide (résultant de l'isomérisation du résidu<br />

glucose du lactose en hctose) est d'avantage sucrant et soluble. Il peut notamment être<br />

utilisé comme remède à la constipation.<br />

- lactosylurée : permet l'augmentation de l'appétence pour l'urée chez les<br />

nuninants.<br />

- lactitol : son pouvoir sucrant est 35 % de celui du saccharose mais seulement<br />

50% de l'apport nutritionnel des glucides traditionnels. Ce dérivé est particulièrement<br />

intéressant dans les domaines de la corifiserie et de la diététique. De plus, il est non cariogène<br />

car non métabolisé par la flore de plaque dentaire.<br />

Il est également possible d'envisager l'exploitation de la fermentescibilité du lactose en<br />

aérobiose et anaérobiose. La fermentation aérobie autorise la production de levures telle que<br />

IUuyveromyces lactis et fiagilis.<br />

La fermentation anaérobie permet quant à elle :<br />

- la production d'éthanol : certaines levures (Kluyveromyces lactis et fiagilis)<br />

peuvent être utilisées dans ce sens. Il existe déjà de nombreuses entreprise dans le mode qui


fabriquent selon cette technique de l'alcool de bouche mis en ceuvre dans l'élaboration de<br />

whisky, gin et vodka.<br />

- la production de méthane : la fermentation méthanique est en effet applicable<br />

à la dégradation anaérobie du lactose. 11 est théoriquement possible d'obtenir à partir de lm 3<br />

de lactosérum déprotéiné, 2,07 m 3 équivalent à 18,6 L de fuel.<br />

- la production d'acide lactique utilisé notamment en industrie agroahentaire<br />

(voir tableau ci-dessous) :<br />

Propriétés<br />

Acidulant<br />

Conservateur<br />

Conservateur<br />

Favorise la fermentation<br />

Supprime la cristallisation du<br />

sucre<br />

Stabilisant<br />

Agent de sapidité et de<br />

conservation<br />

Conclusion<br />

Utilisation<br />

Boissons gazeuses, jus de<br />

hits, sirops, bière, cidre. . .<br />

Cornichons, oignons, olives,<br />

choucroute. . .<br />

Confiserie<br />

Poudres levantes, viandes,<br />

saucisses, lard, confiture,<br />

sorbet, laits en poudre,<br />

fiomage, pain. . .<br />

Forme<br />

Acide lactique<br />

Acide lactique<br />

Mélange acide lactiquellactate<br />

de sodium<br />

Lactate de sodium<br />

En guise de conclusion, il nous semble judicieux de « donner la parole)) à un industriel :<br />

Laurent Gallois-Montbrun, directeur d'Epi-Ingrédients (fiale des groupes Cana et Coopagri-<br />

Bretagne qui collecte un dard de litres de lait), entreprise fabriquant uniquement des<br />

ingrédients laitiers en séparant les constituants du lait. Ses propos sont recueillis dans une<br />

interview parue dans le numéro 129 de « Réussir Lait » de septembre 2000.<br />

Qu 'appelle-t-on des ingrédients laitiers ?<br />

Les ingrédients laitiers sont des produits issus du lait comme des protéines (caséines.. .),<br />

des matières grasses, du sucre (lactose) ... Les constituants du lait sont soit extraits du lait<br />

après séparation de la matière grasse qui est utilisée en beurrerie, soit extraits du lactosérum<br />

en provenance des fkomageries et des caséineries. En fonction des besoins du client, c'est-à-<br />

dire les industries alimentaires et non-ahentaires (cosmétique, pharmacie.. .), on recombine<br />

ou non ces composants selon des proportions précises. Par exemple, les chocolatiers n'aiment<br />

pas l'eau. On prépare donc une poudre de lait très sèche (moins de 4% d'humidité). Selon les<br />

chocolatiers, la poudre de lait doit être plus ou moins dense et la matière grasse plus ou moins<br />

libre. Pour cela nous faisons varier des paramètres de séchage (durée et température).<br />

La fabrication d'ingrédients laitiers représente-t-elle un débouché important pour les<br />

laiteries, ou est-ce une activité marginale ?<br />

Précisons qu'Epi-Ingrédients est une f ile des groupes Cana et Coopagri-Bretagne qui<br />

collectent un d ard de litres de lait auprès de 6 000 producteurs. Nous fabriquons près de 70<br />

000 tonnes de poudres laitières par an dont près de la moitié sont des ingrédients issus de<br />

reformulations. Notre c me d'affaires s'élève à environ 900 millions de fkancs sur un total<br />

de plus de 3 d ards de fiancs pour le groupe. En France, on estime que près d'un tiers du<br />

lait est utilisé pour fabriquer des ingrédients laitiers. C'est un segment non-négligeable pour<br />

la valorisation du lait.


La plus-value est importante sur ce type de produits ?<br />

Certains ingrédients dérivés du lactosérum (protéines, minéraux, lactose.. .) sont vendus<br />

3,50 fiancs par kilo. Certains arômes issus du lait coûtent environ 150 francs par kilo. Les<br />

lactoferrines utilisées en diététiques se vendent jusqu'à 5000 fiancs du kilo. Mais nous n'en<br />

fabriquons pas à Epi-Ingrédient.<br />

Avez-vous des exigences particulières sur la qualité du lait ?<br />

Non. Nos exigences sont les mêmes que celles des laiteries, notamment en terme de<br />

qualité sanitaire. Nos clients alimentaires recherchent des produits sains, traçables et fiables.<br />

N'oublions pas que les ingrédients laitiers sont issus du lactosérum obtenu après la fabrication<br />

de fromages ou de l'extrait sec non gras pour la beurrerie. Les clients exigent des ingrédients<br />

d'égale qualité. Nous avons un laboratoire qui nous permet d'analyser la qualité de nos<br />

produits. C'est un marché assez diflïcile avec une forte concurrence de la part des Pays-Bas. Il<br />

faut donc assurer un niveau de qualité irréprochable et savoir innover, conseiller le client.. .<br />

Bibliographie<br />

Structure et technofonctions des protéines du lait - Philippe CAYOT ; Denis<br />

LORIENT - Édition Lavoisier TEC et DOC - 1998<br />

TECHNOLOGIE DU LAIT, constitution, récolte, traitement et transformation du lait -<br />

R. VEISSEYRE - La maison rustique, PARIS - 1975<br />

LES PRODUITS INDUSTRIELS LAITIERS - Michel MAHAUT, Romain JEANTET,<br />

Gérard BRULE, Pierre SCHUCK - Édition Lavoisier TEC et DOC - novembre 2000<br />

CD-ROM : Les protéines dans tous leurs états, version 2 - J. F. BOUDIER, P. CAYOT,<br />

D. LORIENT - Cidil - Produits laitiers - 1999<br />

RIA - no 594 - septembre 1999<br />

RÉUSSIR LAIT - n 0 129 - septembre 2000<br />

Merci à Monsieur Jean-François BOUDIER, directeur recherche et développement<br />

INGREDIA (Arras), pour nous avoir reçus afin de nous éclairer sur les ingrédients laitiers.


CONCLUSION<br />

Il ressort de cet état des lieux de la filière Lait et produits laitiers non fromagers, que le<br />

principal cheval de bataille des industriels de ce secteur est l'innovation.<br />

Elle touche entre autre le domaine du marketing avec la conception des packagings destinés à<br />

un public ciblé comme les enfants toujours à l'affût de couleurs et de formes originales<br />

(produits infantiles). De même on la retrouve au niveau des produits à image de terroir, qui ne<br />

bénéficient pas de signes officiels de qualité, comme par exemple les produits « Reflets de<br />

France ».<br />

L'innovation concerne également le domaine technologique. La tendance est aux<br />

nouvelles textures face à la demande des consommateurs plus exigeants. C'est le cas par<br />

exemple des 15/25 ans pour lesquels la sensation de plaisir semble être une priorité (produits<br />

gourmands). Pour les yaourts la recherche de nouvelles textures conduit à élargir la gamme<br />

vers des produits comme « recette crémeuse de Danone ».<br />

On retrouve encore l'innovation au niveau du développement des techniques de<br />

fractionnement du lait avec des produits aux techno-fonctions de plus en plus adaptées aux<br />

attentes des industriels. C'est un marché porteur : à l'heure actuelle la France se positionne<br />

comme le leader du cracking au niveau européen.<br />

La grande distribution a largement contribué à la diffusion de ces innovations et leur<br />

montée en puissance a considérablement modifié les règles commerciales pour les produits<br />

laitiers. Avec plus de 400 références de produits laitiers dans un hypermarché, le rayon<br />

crémerie est le plus visité en magasin. C'est aussi le plus rentable pour les distributeurs qui<br />

ont fortement poussé leurs propres marques (Marques de Distributeur - MDD).<br />

De ce fait, les industriels laitiers (transformateurs) accomplissent en permanence un effort<br />

considérable pour le positionnement de leurs produits et en communication ;un budget<br />

important est alloué à la publicité concernant les produits laitiers.<br />

Les marques commerciales fournissent une mesure significative de la créativité de la<br />

transformation laitière: en vingt ans, les industriels en ont déposé près de 50 000 à l'NI, ce<br />

qui en fait l'une des branches les plus actives du secteur alimentaire.<br />

L'autre point important qui ressort de notre étude est la rigueur réglementaire<br />

croissante en matière d'étiquetage des produits.<br />

Ce sont les alicarnents qui ont lancé le débat sur les allégations santé, diététiques et<br />

nutritionnelles. Face au durcissement de la législation à ce propos (interdiction de mentionner<br />

un lien direct entre la consommation du produit et la guérison d'une maladie) les industriels se<br />

détournent progressivement de la notion "d'alicament" pour préférer les "aliments santé",<br />

c'est notamment la politique de Nestlé. En France ces produits ont encore du mal à s'imposer<br />

contrairement aux USA par exemple, où ils ont complètement modifié les habitudes<br />

alimentaires. Cela s'explique par la différence des consommateurs puisque les français sont<br />

encore très attachés au terroir, vers lequel on observe un certain retour.<br />

Cependant, devant la multiplication des appellations, le consommateur se retrouve totalement<br />

perdu et ne fait pas toujours la différence entre un signe officiel de qualité et une simple


mention comme « élu produit de l'année ». La réglementation communautaire essaye donc<br />

d'endiguer ce phénomène en proposant des signes de qualité Européens ;encore faut il prévoir<br />

une forte communication afin de développer et faire connaître ces nouveaux symboles.<br />

Enfin, suite aux crises successives en agro-alimentaire : vache folle, dioxine, listéria,<br />

et actuellement la fièvre aphteuse, le consommateur se réfugie vers des produits qui le<br />

rassurent On comprend alors la percée du bio qui constitue une bonne alternative aux produits<br />

industriels. Malgré des problèmes d'ajustement entre l'offre et la demande ou encore la<br />

contrainte imposée par les prix du bio souvent assez élevés, on peut s'attendre à une forte<br />

croissance de ce marché.


RESUME<br />

Dans le cadre de notre formation de DESS de Gestion de la Qualité nutritionnelle et<br />

Marketing des Produits Alimentaires, nous avons réalisé un projet de filière intitulé: (( Lait et<br />

Produits laitiers non fromagers ».<br />

Le but de cette étude est d'effectuer un état des lieux de cette filière en présentant ses<br />

acteurs, les technologies employées, les stratégies Marketing, les politiques de qualité, le<br />

cadre réglementaire.. .etc., et en discutant ses problématiques.<br />

Pour couvrir la gamme des produits laitiers existant, nous avons traité les produits classiques,<br />

gourmands, de tradition, infantiles, pour la forme, ainsi que ceux issus du cracking du lait.<br />

De cette analyse, trois aspects principaux semblent se dégager :<br />

- l'innovation dans le domaine technologique mais également Marketing est au cœur de la<br />

transforrnat ion lait i&re aujourd'hui<br />

- le consommateur en quête de sécurité se tourne de plus en plus vers des produits à signes<br />

de qualité, du fait des crises alimentaires de ces dernières années<br />

- les allégations santé et nutritionnelles sont encore largement débattues alors que les<br />

alicaments ou produits apparentés tentent une percée.<br />

La filière laitière est donc un secteur dynamique qui évolue en fonctions des attentes des<br />

consommateurs, et des réponses apportées par les industriels.<br />

SUMMARY<br />

As a part of our MS degree in Food Products Marketing and nutritional Quality<br />

Management course, we've achieved a project entitled : « Milk and dairy products non<br />

cheese ».<br />

The aim of this work is to draw up an inventory of this industry by a presentation of its<br />

characters, technologies employed, Marketing strategies, quality policies, the<br />

legislation.. .etc., and by a discussion of the problematics.<br />

To cover the whole range of dairy products, we've dealt with classical products, tasty recipes,<br />

country ones, food for children or for fitness, and those fiom the mi& cracking.<br />

From this analysis, we can pinpoint 3 aspects :<br />

- technological and Marketing innovation is at the heart of the dairy transformation<br />

- consumers looking for safety are more and more buying products with an image of<br />

quality, because of food crises these last years<br />

- health and nutritional allegations are stiil very discussed whereas « alicarnents » or related<br />

products are trying to emerge.<br />

The dairy industry is therefore a dynarnic sector which evolves according to consumers<br />

expectations, and answers brought by rnanufacturers.

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