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Le Marché du Maroilles - PFEDA / Page d'accueil PFEDA

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AVERTISSEMENT PREALABLE<br />

<strong>Le</strong> présent document a été réalisé par des étudiants <strong>du</strong> Master Pro<br />

Qualimapa (USTL-Lille) dans le cadre de leur scolarité. Il n’a pas un<br />

caractère de publication scientifique au sens strict. En effet, il n’a pas été<br />

soumis à un comité de lecture avant publication. Ce travail a été noté, ainsi<br />

que la soutenance orale et l’éventuelle pro<strong>du</strong>ction multimédia auxquelles il a<br />

donné lieu. Ces évaluations participent à l’évaluation globale des étudiants<br />

en vue de l’obtention <strong>du</strong> diplôme de Master ; elles ont un caractère privé et<br />

ne sont pas communiquées ici.<br />

<strong>Le</strong> contenu de ce document est donc proposé sous la seule responsabilité de<br />

leurs auteurs et doit être utilisé avec les précautions d'usage. C’est pourquoi<br />

le lecteur est invité à exercer son esprit critique.<br />

Sa repro<strong>du</strong>ction, totale ou partielle, est autorisée à condition que son origine<br />

et ses auteurs soient explicitement cités.<br />

La liste des autres projets étudiants disponibles en ligne est disponible sur le<br />

site Internet <strong>du</strong> Master Qualimapa : http://qualimapa.univ-lille1.fr/rapp1.htm<br />

L’équipe enseignante


un Fromage <strong>du</strong> Nord<br />

D.E.S.S. QUALIMAPA<br />

A O C reconnu par luqt,rnt,nt <strong>du</strong> 17 luiIl >t 1955 !t r;:cjii\ pcii If ciijcr )t <strong>du</strong> 29 d;;t lrr,hr 1946 inoc{


INSTITUT<br />

AGRICOLE ET<br />

ALIMENTAIRE<br />

DE LILLE<br />

PROJET PRESENTE PAR :<br />

DESMARQUEST Elodie<br />

LALLEMAND Patrice<br />

LAURENT Alexandra<br />

DESS QUALIMAPA<br />

PROMOTION 96-97<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

INSTITUT<br />

D'ADMINISTRATION<br />

DES<br />

ENTREPRISES<br />

PROJET SUIVI PAR :<br />

Mademoiselle VAN HECKE<br />

Madame BERTOUT<br />

Monsieur BAUSSART<br />

Monsieur LENGLET<br />

Monsieur LECERF<br />

Monsieur BOUNIE


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

1 SOMMAIRE 1<br />

1. LE PORTRAIT DU MAROILLES ET DE SON ENVIRONNEMENT<br />

1.1 Historique<br />

1.2 Organisation <strong>du</strong> <strong>Marché</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

2. LE MARCHÉ DE PRODUCTION<br />

2.1 <strong>Le</strong> cas fermier :<br />

2.1.1 l'intérêt de la démarche qualité<br />

2.1.2 <strong>Le</strong>s données relatives au pro<strong>du</strong>it<br />

2.1.3 <strong>Le</strong> diagramme de fabrication fermier et le matériel utilisé<br />

2.1.4 les contrôles effectués au cours de la fabrication fermière<br />

2.1.5 Mise en place de la démarche qualité (HACCP)<br />

2.1.6 La disposition des locaux<br />

2.2 <strong>Le</strong> cas in<strong>du</strong>striel<br />

2.2.1 <strong>Le</strong> diagramme de fabrication et la mécanisation<br />

2.2.2 <strong>Le</strong>s contrôles effectués en in<strong>du</strong>strie<br />

2.2.3 La démarche HACCP<br />

2.3 <strong>Le</strong> pro<strong>du</strong>it fini<br />

2.3.1 éventail des pro<strong>du</strong>its offerts<br />

2.3.2 <strong>Le</strong> conditionnement <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

2.3.3 <strong>Le</strong>s défauts éventuels <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> :<br />

3. LE MARCHÉ D'AVAL<br />

3.1 <strong>Le</strong> marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> face aux autres fromages<br />

3.1.1 <strong>Le</strong> marché des pâtes molles<br />

3.1.2 <strong>Le</strong> marché des croûtes lavées<br />

3.1.3 <strong>Le</strong> marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

3.2 La distribution <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

3.2.1 La distribution des fromages fermiers<br />

3.2.2 La distribution des fromages in<strong>du</strong>striels<br />

3.3 La qualité de service : stratégies et moyens pour y parvenir<br />

3.3.1 L'éventail des pro<strong>du</strong>its offerts<br />

3.3.2 <strong>Le</strong>s stratégies et les moyens utilisés<br />

3.3.3 <strong>Le</strong>s innovations pouvant être mises en place<br />

3.4 La consommation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

3.4.1 L'évolution de la consommation<br />

3.4.2 profil <strong>du</strong> consommateur


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

1 REMERCIEMENTS 1<br />

Pour l'élaboration de ce projet sur le <strong>Maroilles</strong>, nous tenons à remercier tout<br />

particulièrement :<br />

O Monsieur Fleury <strong>du</strong> Conseil Régional de Picardie<br />

O Madame Halleux, pro<strong>du</strong>cteur de <strong>Maroilles</strong> à la ferme de la fontaine d'Orion<br />

O Monsieur De Coatpont, directeur général des Fromageries Fauquet<br />

O Monsieur Olivier, maître-affineur à Boulognes-sur-Mer<br />

O Monsieur De Waas de la Direction Départementale des Services<br />

Vétérinaires <strong>du</strong> Nord


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fi-omage <strong>du</strong> Nord<br />

INTRODUCTION<br />

Dans le cadre de notre formation, un projet dit transversal est poursuivi tout au long de l'année<br />

universitaire. Deux filières nous ont été proposées : poisson et fromage.<br />

Pour chaque thème, nous avons effectué un inventaire des pro<strong>du</strong>its existants dans notre<br />

région.<br />

Suite à cette étape, des trinômes se sont formés, chacun s'attachant à un pro<strong>du</strong>it afin de<br />

réaliser une étude approfondie en terme de marketing et de qualité.<br />

Nous nous sommes intéressés à un fromage typiquement <strong>du</strong> Nord, très ancré dans cette<br />

région : le <strong>Maroilles</strong>. Il bénéficie d'un signe de Qualité : une Apellation d'origine Contrôlée<br />

(AOC), faisant de lui un fromage d'autant plus intéressant à étudier.<br />

Ce projet concerne donc la filière <strong>Maroilles</strong> et aborde l'ensemble des matières enseignées dans<br />

le DESS, qui sont concrètement utilisées et permettent d'apporter une aide à certains acteurs<br />

de ce marché spécifique.<br />

Suite à une première étude de la filière, nous avons pu dégager une problématique :<br />

Comme nous l'avons indiqué ci-dessus, le <strong>Maroilles</strong> est défini par un décret AOC; cependant,<br />

certains critères définissant ce fromage à pâte molle ne sont pas explicités par le texte officiel.<br />

Ces caractéristiques importantes sont laissées à l'appréciation <strong>du</strong> syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs et<br />

affineurs de <strong>Maroilles</strong>. Ainsi, la texture et le goût <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> ne sont pas protégés de la<br />

concurrence dans la mesure où leur évaluation relève de l'analyse sensorielle.<br />

Aussi, le <strong>Maroilles</strong> semble souffrir d'un problème d'homogénéité; il existe une disparité au<br />

sein de la pro<strong>du</strong>ction, selon que les fromages soient pro<strong>du</strong>its de manière in<strong>du</strong>strielle ou<br />

fermière, disparité amplifiée par des considérations économiques.<br />

Aujourd'hui, dans un contexte européen d'harmonisation des signes de qualité, l'AOC se devra<br />

d'être cohérente aux yeux des partenaires de l'Union Européenne, pour apporter la garantie de<br />

l'authenticité et de la qualité au consommateur.<br />

Après étude de l'environnement, des marchés de pro<strong>du</strong>ction et d'aval, nous tenterons<br />

d'apporter une contribution active (par une démarche qualité ou marketingj à la filière<br />

<strong>Maroilles</strong> et nous proposerons un bilan général.


LE PORTRAIT DU MAROILLES ET<br />

DE SON ENVIRONNEMENT


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

1. <strong>Le</strong> portrait <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> et de son environnement<br />

1.1 Historique<br />

Fromage de cru, le <strong>Maroilles</strong> garde une personnalité vigoureuse, propre au pays de Thiérache,<br />

point d'origine de sa fabrication.<br />

En effet, on attribue sa création à l'un des moines de la puissante abbaye de <strong>Maroilles</strong> vers l'an<br />

960.<br />

Au Xrme siècle, les herbagers s'acquittaient de redevances en nature auprès de leur évêque ou<br />

<strong>du</strong> père Abbé. Dans "l'escrit des pâturages", il est dit que tous les "manants" ayant vaches<br />

devaient transformer en fromage tout le lait de la Saint Jean, le 24 Juin, pour le remettre à<br />

l'abbé le jour de la Saint Rémy, le le' Octobre. Il fallait donc, à cette époque comme de nos<br />

jours, quatre mois pour parfaire l'affinage.<br />

C'est à partir <strong>du</strong> XVI""~ siècle que la pro<strong>du</strong>ction commence à être commercialisée mais<br />

jusqu'en 19 18, la fabrication reste exclusivement fermière et les quantités pro<strong>du</strong>ites demeurent<br />

modestes.<br />

Après dix siècles, le <strong>Maroilles</strong> faillit être oublié. L'arrivée des écrémeuses privait le lait de sa<br />

matière grasse et donc d'une grande part de sa saveur. <strong>Le</strong>s coopératives dictaient leurs lois et<br />

les éleveurs de irAvesnois étaient de plus en plus strictement cantonnés dans une fonction de<br />

pro<strong>du</strong>cteurs laitiers.<br />

Au début des années soixante, les goûts des consommateurs évoluant, les in<strong>du</strong>striels cherchent<br />

à diversifier leurs pro<strong>du</strong>ctions et à proposer des fromages plus typés. Ils avaient racheté les<br />

noms des petits pro<strong>du</strong>cteurs. Mais pour que l'INA0 accorde le label AOC, il fallait que<br />

subsiste une véritable pro<strong>du</strong>ction fermière. Par chance, il restait en 1965, un seul et unique<br />

pro<strong>du</strong>cteur fermier, la ferme <strong>du</strong> Verger Pilote. Une collaboration étroite des différents acteurs<br />

de la filière, au sein <strong>du</strong> syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs et affineurs de <strong>Maroilles</strong>, permit l'obtention<br />

de l'AOC.<br />

1.2 Organisation <strong>du</strong> <strong>Marché</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

<strong>Le</strong> premier diagramme présente les cinq acteurs principaux qui composent le <strong>Marché</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>Maroilles</strong> ainsi que les différents flux (de matière ou d'argent) qui les relient.<br />

Lè second s'attache à définir l'acteur « Administrations » <strong>du</strong> premier diagramme.<br />

L<br />

<strong>Le</strong> troisième étudie, de manière chiffrée, les flux de matière qui existent entre l'OfFe et la<br />

Demande de <strong>Maroilles</strong>.


C.N. des vins<br />

et eaux de vie<br />

Conseil Permanent<br />

directeur : J-D Bernard<br />

Comité National des pro<strong>du</strong>its laitiers<br />

(conseillers élus pour 6 ans)<br />

Commission Permanente<br />

I défini la politique nationale ji<br />

en matière de pro<strong>du</strong>its laitiers<br />

Union Européenne<br />

C.N. des pro<strong>du</strong>its<br />

agro-alimentaires<br />

DSV<br />

GILNA<br />

Conseil Régional<br />

URZAL<br />

DGCCRF


<strong>Le</strong>s Ménages<br />

A<br />

Dépenses des familles en biens<br />

de consommation<br />

L<br />

+ Biens de pro<strong>du</strong>ction<br />

Dépenses de l'état<br />

i<br />

en biens de pro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>Le</strong> <strong>Marché</strong> <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

Biens de consommation<br />

<strong>Marché</strong><br />

4<br />

Offre de biens de consommation<br />

ûffre de biens de pro<strong>du</strong>ction<br />

Dépenses des entreprises en biens et services de pro<strong>du</strong>ction<br />

Administrations<br />

ONILAIT<br />

NA0<br />

DGCCRF<br />

syndicat <strong>du</strong> ~aroilles<<br />

Conseil régional<br />

Subventions<br />

-xzzzd%<br />

(Garantie de la qualité des<br />

Cotisations<br />

biens Demande Affineurs<br />

Inter-relations à titre privé et<br />

Assurances<br />

a<br />

Epargne-Réserves<br />

Crédit<br />

Entreprises<br />

Pro<strong>du</strong>cteurs de lait<br />

Pro<strong>du</strong>cteurs de <strong>Maroilles</strong>:<br />

in<strong>du</strong>striels<br />

fermiers<br />

Entreprises de transformation<br />

n<br />

Biens<br />

+ Monnaie<br />

a<br />

Exportations


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

2. <strong>Le</strong> marché de pro<strong>du</strong>ction<br />

2.1 <strong>Le</strong> cas fermier :<br />

2.1.1 L'intérêt de la démarche qualité<br />

<strong>Le</strong> marché <strong>Maroilles</strong> comprend deux types d'acteurs :<br />

les in<strong>du</strong>striels qui transforment de grandes quantités de matières premières et possèdent<br />

d'importants moyens financiers ;<br />

les fermiers qui transforment, pour la plupart, une partie seulement de leur pro<strong>du</strong>ction de<br />

lait en fromage.<br />

Ils se différencient donc par la quantité de lait transformé mais aussi par le traitement<br />

thermique qu'ils font subir (in<strong>du</strong>striels) ou non (fermiers) au lait de départ.<br />

Ces deux distinctions sont primordiales; elles engendrent une démarche différente pour<br />

I'HACCP.<br />

En effet, si l'on considère une fabrication de <strong>Maroilles</strong> au lait cru, il est difficile de définir<br />

précisément des points critiques puisque chaque étape peut en être un.<br />

Définition d'un point critique :<br />

la matière première, l'ingrédient ou le pro<strong>du</strong>it est le vecteur <strong>du</strong> danger, considéré à un<br />

niveau inacceptable ;<br />

une opération ultérieure ne peut garantir l'élimination <strong>du</strong> danger ou en ré<strong>du</strong>ire l'occurrence à<br />

un niveau acceptable.<br />

La technique fromagère in<strong>du</strong>strielle qui transforme <strong>du</strong> lait pasteurisé en <strong>Maroilles</strong>, peut suivre<br />

une démarche HACCP classique; ainsi, la fromagerie Fauquet que nous avons visité, a mis en<br />

place la démarche HACCP pour son site de pro<strong>du</strong>ction. Par contre, les fermiers (dont Mme<br />

Halleux que nous avons rencontrée) n'ont pas mis en place une telle démarche qui nécessite<br />

une adaptation au profil fermier.<br />

Il nous a donc paru intéressant de définir une démarche HACCP pouvant s'appliquer à une<br />

pro<strong>du</strong>ction fermière. Certains problèmes soulevés ont pu être résolus grâce à une rencontre<br />

avec Mr Dewaas de la Direction des Services Vétérinaires <strong>du</strong> Nord et par lecture de textes<br />

législatifs.<br />

Ainsi, une présentation succincte des récents textes législatifs nous permettra de mettre en<br />

place une démarche HACCP applicable au milieu fermier et plus précisément à notre cas : celui<br />

de Mme Halleux. L'HACCP, pour le monde in<strong>du</strong>striel, pourra être résumée sous forme d'un<br />

tableau accompagné de commentaires.


LE MARCHE DE PRODUCTION


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

Aspects. législatifs:<br />

(cf Journal Officiel de 1992 à 1996)<br />

Directive 62/46 <strong>du</strong> 16 juin 92:<br />

l'article 14 définit l'HACCP ;<br />

l'article 11 définit les établissements à pro<strong>du</strong>ction limitée et présentant des dérogations<br />

(non précisées), à l'article 7.<br />

1 - l'arrêté <strong>du</strong> 30 décembre 1993 :<br />

+<br />

Transcription en droit français:<br />

l'article13 définit I'HACCP. Cet arrêté n'apporte aucune dérogation aux établissements de<br />

pro<strong>du</strong>ction limitée.<br />

Cet arrêté <strong>du</strong> 30 décembre 1993 est modifié (2 fois). L'arrêté ministériel <strong>du</strong> 08 Février 1996<br />

définit les établissements de pro<strong>du</strong>ction limitée et leurs dérogations.<br />

2- l'arrêté <strong>du</strong> 30 mars 1994 :<br />

Il est relatif aux critères microbiologiques auxquels doivent satisfaire les laits de<br />

consommation et les pro<strong>du</strong>its à base de lait lors de leur mise sur le marché.<br />

3- l'arrêté <strong>du</strong> 18 mars 1994<br />

Il fixe les normes à respecter pour le lait cru destiné à la fabrication de pro<strong>du</strong>its au lait cru.<br />

L'article 17 présente certaines dérogations<br />

<strong>Le</strong> cadre législatif prévoit donc certaines dérogations. Celles qui nous intéressent concernent<br />

les exploitations transformant un volume annuel maximum de 500 000 litres de lait.<br />

<strong>Le</strong>s dispositifs de l'article 13 de l'arrêté <strong>du</strong> 30112193, modifié, sont adaptés à notre cas d'étude<br />

(Mme Halleux) :<br />

" L'identification, la surveillance et le contrôle des étapes décisives sont réalisés selon des<br />

méthodes simplifiées, compatibles avec les moyens humains et matériels de ces<br />

établissements".


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

De plus, les établissements pourront solliciter l'agrément CEE au Directeur des Services<br />

vétérinaires. Cet agrément peut être obtenu au le' janvier 1998 et il est régi par l'arrêté <strong>du</strong> 28<br />

juin 1994 (cf annexe 2) qui comporte un certain nombre de pièces à apporter dont :<br />

le plan de l'établissement ;<br />

description <strong>du</strong> matériel ;<br />

plan de nettoyage et désinfection ;<br />

analyse des principaux points critiques.<br />

Ces quatre points seront traités et pourront servir à l'élaboration <strong>du</strong> dossier de demande<br />

d'agrément.<br />

A compter <strong>du</strong> I er janvier 1998, les établissements de transformation laitière seront classés en<br />

3 catégories:<br />

1. les établissements dont la totalité des pro<strong>du</strong>its est remise directement, sans intermédiaire,<br />

<strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur au consommateur sur le lieu de pro<strong>du</strong>ction ou sur un marché proche.<br />

2. les établissements dont la part cédée à des intermédiaires représente au maximum 30% en<br />

poids des pro<strong>du</strong>its et cette part ne dépasse pas 250 kg par semaine.<br />

3. les établissements dont la partie cédée à des intermédiaires est supérieure à 30% de la<br />

totalité de la pro<strong>du</strong>ction.<br />

Ainsi, notre cas d'étude correspond au type 2 (limite avec le 3). Il doit :<br />

appliquer des prescriptions d'hygiène (démarche HACCP)<br />

les détaillants et les établissements de restauration destinataires des pro<strong>du</strong>its ne peuvent<br />

être situés à une distance supérieure à 80 km<br />

adresser une demande de dispense sanitaire au service vétérinaire notifiant la nature et la<br />

quantité de pro<strong>du</strong>its livrés et la liste des détaillants et établissements de restauration que le<br />

demandeur prévoit d'approvisionner.<br />

(cf. le journal officiel <strong>du</strong> 13 février 1996).<br />

Si l'on se réfère aux aspects législatifs, la démarche qualité (HACCP) est souvent citée comme<br />

modèle afin de maîtriser la qualité hygiénique. De plus, elle permet aux acteurs <strong>du</strong> marché (et<br />

plus particulièrement aux fermiers) de participer à une dynamique : en élaborant un dossier<br />

d'agrément CEE, le fermier peut obtenir un gage de qualité qu'il pourra faire valoir dans sa<br />

stratégie de commercialisation.<br />

h<br />

2.1.2 <strong>Le</strong>s données relatives au pro<strong>du</strong>it<br />

Elles sont rassemblées dans la fiche technique.


Société: Date:<br />

Fiche technique <strong>Maroilles</strong><br />

Dénomination <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it Fromage à pâte molle et croûte lavée.<br />

Fromage à AOC.<br />

Marque(s) commerciale(s) Type in<strong>du</strong>striel (ex: Fauquet)<br />

Nature <strong>du</strong> lait<br />

Lait cru ou pasteurisé<br />

en provenance de l'air<br />

AOC<br />

Type fermier<br />

Chimiques<br />

Matière sèche: <strong>Maroilles</strong> 360g/pièce<br />

Sorbais 270dpièce<br />

Mignon 180gIpièce<br />

Quart 90g/pièce<br />

Matière grasse: > ou = 45% de MS<br />

Nutritionnelles (teneur pour 100g)<br />

Valeur énergétique: 338kcal Eau: 46.2g<br />

Protéines: 20.4g<br />

Glucides: sucre: traces amidon: Og<br />

Lipides: 28.5g AG saturés: 18.1 g<br />

AG mono-insat: 8.3g AP poly-insat: 0.62<br />

Cholestérol: 90g<br />

Sodium: 1050 mg Calcium: 800mg<br />

Affinage minimum<br />

<strong>Maroilles</strong> >ou= 5 semaines<br />

Sorbais >ou= 4 semaines<br />

Mignon >ou= 3 semaines<br />

Quart >ou= 2 semaines<br />

Spécifications<br />

Caractéristiques de l'unité<br />

Format carré<br />

Dimensions: <strong>Maroilles</strong> 12.5- 13cm<br />

Sorbais 12- 12.5cm<br />

Mignon 11-1 1.5cm<br />

Quart 8-8.5cm<br />

Organoleptiques<br />

Saveur: Pâte légèrement salée et<br />

fermentée<br />

Texture: homogène, onctueuse et<br />

grasse<br />

Couleur: pâte crème<br />

croûte orangée<br />

Aspect: croûte régulière<br />

Odeur: franche, typée<br />

Microbiolobiques<br />

DLC<br />

Listeria monocytogenes: abscence dans<br />

25g; dérogation: < 1001g<br />

Salmonella spp: absence dans 25g<br />

Staphy lococcus aureus: < 10001g<br />

E. Coli:


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

4<br />

Voir le diagramme page suivante.<br />

2.1.3.1 <strong>Le</strong> matériel utilisé<br />

<strong>Le</strong>s normes communautaires en matière d'hygiène agro-alimentaire sont de plus en plus<br />

drastiques; aujourd'hui, elles tolèrent encore la fabrication de fiomage au lait cru, mais<br />

imposent des contraintes sanitaires parfois trop sévère pour les petites exploitations, qui seront<br />

obligées, dans un avenir très proche, de retraiter leurs eaux usagées.<br />

<strong>Le</strong> matériel traditionnel a <strong>du</strong> s'adapter à cette nouvelle réglementation européenne, de manière<br />

à pro<strong>du</strong>ire plus proprement, en limitant les rejets.<br />

<strong>Le</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs fermiers utilisent aujourd'hui exclusivement un matériel simple en acier<br />

inoxydable très résistant (Z6CN18.09 ou Z6CNDT contenant <strong>du</strong> titane) :<br />

cuve "Schulenburn" (cf. photos pages suivantes) : cette cuve possède un fond courbe, qui<br />

facilite le transfert manuel <strong>du</strong> caillé vers les moules et limite les accrochages de rési<strong>du</strong>s<br />

organiques ou bactériologiques facilitant ainsi le nettoyage. <strong>Le</strong> caractère inoxydable, qui<br />

exacerbe ce phénomène, permet également d'éviter les transferts de fer vers la matière<br />

première.<br />

boche à mouler : c'est une sorte de grande carafe en inox qui sert à récupérer le caillé lors<br />

<strong>du</strong> moulage (cf. photo pages suivantes)<br />

les moules : ce sont des plaques d'inox trouées, assemblées de manière à former un cadre<br />

de 6x3 compartiments (ou plus pour les Sorbais et Mignon). Ces moules sont striés pour<br />

donner aux fromages les traits caractéristiques <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

Comme dans toute l'in<strong>du</strong>strie alimentaire, il est important de se pencher sur la qualité des<br />

sou<strong>du</strong>res "inox", qui, si elles sont mal réalisées, deviennent le siège de développements<br />

microbiens.<br />

Aujourd'hui, l'acier inoxydable remplace également le bois des hâloirs et caves d'affinage pour<br />

faciliter le nettoyage et empêcher le développement de certaines moisissures indésirables.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

2.1.3.2 <strong>Le</strong>s caves d'affinage<br />

La cave d'affinage traditionnelle (cf. photo pages suivantes) permet d'affiner les fromages dans<br />

les meilleures conditions.<br />

<strong>Le</strong>s plafonds sont bas; l'ammoniaque pro<strong>du</strong>it par les fromages âgés est maintenu au niveau des<br />

<strong>Maroilles</strong>; il assure la neutralisation <strong>du</strong> pH de la croûte, et évite ainsi la prolifération de Brevi-<br />

bacterium linens.<br />

<strong>Le</strong>s voûtes en arcades drainent les gouttelettes de condensation et évitent les retombées sur les<br />

fromages (modification de l'équilibre salin).<br />

La brique poreuse qui constitue les murs absorbe les excès d'humidité et en rejette en période<br />

plus sèche : il y a régulation de l'hygrométrie.<br />

<strong>Le</strong> sol pavé mal joint constitue une réserve d'eau.<br />

2.1.4 <strong>Le</strong>s contrôles effectués au cours de la fabrication fermière<br />

<strong>Le</strong> maroilles est un pro<strong>du</strong>it évolutif dont la qualité doit être préservée tout au long de la chaîne<br />

depuis sa fabrication jusqu'au point de vente. Cette chaîne regroupe un ensemble de règles de<br />

travail et de contrôles d'une extrême rigueur imposés par les pouvoirs publics mais aussi par<br />

la profession laitière.<br />

2.1.4.1 <strong>Le</strong>s déjnitions des différents contrôles effectués<br />

Parmi les diffkrents types de contrôles, il faut distinguer les contrôles officiels des auto-<br />

contrôles.<br />

+ <strong>Le</strong>s contrôles officiels.<br />

<strong>Le</strong>s contrôles officiels sont effectués par des agents des services officiels départementaux : les<br />

Services Vétérinaires (DSV), et les services de la Direction Générale de la Concurrence, de la<br />

Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF).<br />

<strong>Le</strong>urs principales actions sont :<br />

L<br />

- de vérifier la conformité des différents points avec la réglementation : <strong>du</strong><br />

cheptel, des locaux, des installations technologiques, des conditions de fabrication<br />

et de vente de fromage.<br />

- d'effectuer les prélèvements d'échantillons de fromages nécessaires aux analyses<br />

de laboratoire (coût des analyses à la charge de l'administration).<br />

- de procéder au retrait de la distribution de fromages reconnus impropres à la<br />

consommation.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

+ <strong>Le</strong>s auto-contrôles.<br />

<strong>Le</strong>s auto-contrôles sont réalisés par le pro<strong>du</strong>cteur et à ses frais.<br />

Ils sont obligatoires, quand ils sont prescrits par les services officiels en application des textes<br />

réglementaires concernant les <strong>Maroilles</strong> fermiers. <strong>Le</strong>s résultats doivent être conservés en vue<br />

de leur présentation aux services officiels.<br />

Ils sont volontaires pour surveiller la qualité sanitaire des fromages ou prévenir les accidents<br />

de fabrication.<br />

Pour ce qui est de la périodicité de ces deux types de contrôle, elle est fonction de la quantité<br />

de lait transformé par jour.<br />

Transformation journalière<br />

moyenne de lait de vache<br />

à 500 1<br />

source : document de la DSV<br />

un par an<br />

deux par an<br />

trois par an<br />

Contrôles officiels<br />

2.1.4.2 <strong>Le</strong>s contrôles effectués lors de la fabrication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

Auto-coiitrôles<br />

au minimum deux par an<br />

au minimum trois par an<br />

au minimum quatre par an<br />

Il n'y a pas de contrôle bactériologique <strong>du</strong> lait ni de mesure des paramètres chimiques :<br />

matière grasse, matière protéique.. .<br />

Seule l'acidité est vérifiée à l'aide d'un acidimètre : les mesures se font sur le lait (avant<br />

coagulation), sur le lactosérum (après coagulation). Ces contrôles, au total sept par jour, vont<br />

indiquer le temps nécessaire à la prise <strong>du</strong> caillé et conditionner ainsi le moulage.<br />

2.1.4.3 Contrôles effectués sur le pro<strong>du</strong>it fini.<br />

+ <strong>Le</strong>s contrôles internes.<br />

<strong>Le</strong> fermier va contrôler l'aspect extérieur ainsi que la texture de ses fromages et mettre de côté<br />

ceux estimés non conformes : défaut de forme, trop coulant, trop ferme ...<br />

De plus, le fermier va pouvoir vérifier la commercialisation des fromages en effectuant des<br />

courbes de vente tous les mois. En fonction de ces résultats, il pourra ajuster sa pro<strong>du</strong>ction.<br />

+ <strong>Le</strong>s contrôles externes.<br />

On distingue les contrôles officiels des auto-contrôles.<br />

<strong>Le</strong>s contrôles officiels sont assurés par la DSV et la commission d'Appellation d'origine<br />

Codtrôlée.<br />

Une fois par trimestre, une personne mandatée par la DGCCRF prélève deux fromages en<br />

cave. Sur ces échantillons sont analysés le taux de matière sèche, le taux de matiLre grasse. De<br />

plus, ces fromages serviront à la dégustation anonyme organisée par la commission<br />

d'Appellation d'origine.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

Une fois tous les six mois, la DSV est chargée des contrôles bactériologiques sur le pro<strong>du</strong>it<br />

fini uniquement. La recherche est axée sur les Coliformes, germes se développant le plus<br />

souvent dans ce cas. L'éventuelle présence de Staphylocoques et de Listeria est recherchée en<br />

cas de problème particulier.<br />

Si le fermier estime que des vérifications supplémentaires sont nécessaires (pour des raisons<br />

d'hygiène, de rentabilité), il peut alors faire appel à un laboratoire extérieur pour des contrôles<br />

bactériologique, d'analyse de matière grasse, de matière sèche ... Il s'agit dans ce cas d'auto-<br />

contrôles qui sont aux fiais <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur.<br />

2.1.5 La mise en place de la démarche qualité (HACCP)<br />

2.1.5.1 Définition<br />

L'HACCP est un système préventif de maîtrise qui vise à garantir la sécurité des aliments.<br />

L'HACCP est une approche documentée et vérifiable pour l'identification des dangers, des<br />

mesures préventives, des points critiques pour la maîtrise et pour la mise en œuvre d'un<br />

système de surveillance.<br />

2.1.5.2 Application<br />

La procé<strong>du</strong>re HACCP comporte 14 points.<br />

<strong>Le</strong>s éléments jugés satisfaisants pour les ateliers transformants moins de 500 000 litres de lait<br />

sont :<br />

1. rassembler les données relatives au pro<strong>du</strong>it.<br />

2. construire un diagramme de fabrication.<br />

3. lister les dangers et les mesures préventives.<br />

+ Application au cas d'étude (Mme Hallewc):<br />

1 - Données relatives au pro<strong>du</strong>it<br />

Tableau spécification pro<strong>du</strong>its (voir page suivante)<br />

Voir fiche technique.<br />

La matière première: lait cru, non refroidi, provenant directement de la traite. <strong>Le</strong> lait est<br />

utilisé après vêlage (15 à 30 jours), sans antibiotique. Un contrôle de l'acidité de ce lait est<br />

réalisé avec un acidimètre. Cette acidité conditionne l'élimination <strong>du</strong> lactosérum et le moment<br />

<strong>du</strong> moulage.<br />

<strong>Le</strong> lait sera directement ensemencé par des ferments lactiques, provoquant une acidification<br />

<strong>du</strong> lnit, puis par la présure.<br />

<strong>Le</strong>s fromages ne correspondant pas au poids minimum sont éliminés. Ces fromages peuvent<br />

être utilisés pour faire des dérivés (cette variation de poids peut arriver car le moulage est<br />

manuel).<br />

<strong>Le</strong>s fromages trop secs ou trop humides sont mis de côté.


Pro<strong>du</strong>it<br />

Matière grasse<br />

Format carré (cm;<br />

Emballages<br />

Conservation<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"quart"<br />

250 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

8,4x8,4~3,6<br />

Papier<br />

polypropylène<br />

sulfurisé<br />

boîte bois<br />

4à6"C<br />

<strong>Maroilles</strong> libre-service<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"mignon"<br />

375 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

11,5x11,5~3,8<br />

Papier<br />

polypropylène<br />

sulfurisé<br />

boîte bois<br />

4à6"C<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"sorbais"<br />

575 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

12,5x12,5~4,2<br />

Papier<br />

polypropylène<br />

sulfurisé ou<br />

alu sulfurisé<br />

4à6"C<br />

LES DIFFERENTS MAROILLES AOC<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"gros format"<br />

750 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

12,5x12,5~5,2<br />

Papier<br />

polypropylène<br />

sulfurisé ou<br />

alu sulfurisé<br />

4à6"C<br />

<strong>Maroilles</strong> frais emballé<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"sorbais"<br />

575 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

12xI2x4,5<br />

Film cryopack<br />

protége-coupe<br />

4à6"C<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"gros format"<br />

750 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

12x1 2x5,5<br />

Film cryopack<br />

protége-coupe<br />

4à6"C<br />

<strong>Maroilles</strong> pour la coupe<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"sorbais"<br />

550 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

12x1 2x4,5<br />

Papier<br />

polypropylène<br />

sulfurisé et<br />

paille<br />

4à6"C<br />

<strong>Maroilles</strong><br />

"gros format"<br />

800 g<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

50%<br />

12x1 2x5,6<br />

Papier<br />

polypropylène<br />

sulfurisé<br />

4à6"C


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

2- <strong>Le</strong> diagramme de fabrication<br />

voir pl2 et 13<br />

3- Analyse des dangers.<br />

Il faut lister les dangers spécifiques relatifs à la sécurité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it (physiques,<br />

microbiologiques, chimiques); ils permettront l'identification des mesures préventives.<br />

cf. diagramme d'Ishikawa page suivante


plan de nettoyage<br />

nettoyage en présence<br />

de fromages<br />

fraichement fabriqués<br />

Main d'oeuvre<br />

<strong>du</strong>rée d'attente<br />

polyvalence<br />

autres activités<br />

1 Matlere rremiere J<br />

\<br />

Contamination<br />

consignes d'hygiène<br />

absence de coiffe<br />

Absence de traitement<br />

renouvelés<br />

commandes manuelles<br />

présence d'objets non<br />

indispensables dans<br />

la salle de fabrication<br />

e de renouvellement<br />

circuits pro<strong>du</strong>its et -bac de saumure<br />

personnel croisés<br />

CM<br />

Contamination Microbiologique<br />

pas de circulation de<br />

ANALYSE DES DANGERS<br />

venant de l'extérieur<br />

propreté des gaines de<br />

distribution


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

4- Mesures préventives.<br />

(cf. La sécurité alimentaire par le système HACCP, sept 1995)<br />

(cf. L'HACCP, Sequal)<br />

(en italique: ce qu'il faudrait ajouter comme mesures préventives).<br />

Procédés, étapes<br />

1 - Réception <strong>du</strong> lait<br />

1<br />

2- Fabrication<br />

Dangers<br />

Contamination initiale<br />

Contamination par le<br />

personnel<br />

Contamination par le<br />

matériel<br />

Contamination par<br />

l'environnement<br />

Saumure, vecteur de<br />

contamination et de<br />

dissémination.<br />

Mesures préventives<br />

Bonnes pratiques d'élevage :<br />

lait utilisé après vêlage<br />

absence d'antibiotique<br />

contrôle acidité <strong>du</strong> lait<br />

nettoyage pie et mamelle avant traite<br />

Port d'un tablier, de bottes et d'une coiffe.<br />

Protège-chaussures pour les visiteurs.<br />

Maîtrise <strong>du</strong> nettoyage (voir plan de<br />

nettoyage).<br />

Salle de fabrication séparée de la salle de<br />

traite (voir plan des locaux).<br />

Présence de lampes anti-insectes.<br />

Renouvellement partielle de la saumure; il<br />

faudrait la traiter et la renouveler<br />

complètement, en une seule fois, avec<br />

nettoyage au préalable <strong>du</strong> bac. La fréquence<br />

<strong>du</strong> renouvellement est à déterminer.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

Contamination par le<br />

personnel<br />

Contamination par le<br />

matériel<br />

Contamination par<br />

l'environnement<br />

Contamination<br />

Développement de<br />

contaminations non<br />

décelées en amont<br />

Port d'un tablier, de bottes, d'une coiffe.<br />

Nettoyage soignée des mains.<br />

Maîtrise <strong>du</strong> nettoyage (voir plan de<br />

nettoyage)<br />

Maîtrise des flux (problème si beaucoup de<br />

visiteurs).<br />

Présence d'une lampe anti-insectes.<br />

Maîtrise de la tempérzture grâce<br />

thermomètre (notamment dans le haloir T =<br />

13°C)<br />

Entretien correct des caves d'affinage.<br />

Entreposage des emballages dans des<br />

locaux séparés de ceux contenant les<br />

fromages.<br />

Présence d'une enveloppe qui les protège<br />

contre tout dommage.<br />

Dès leur intro<strong>du</strong>ction dans un local,<br />

utilisation immédiate.<br />

Immédiatement après leur emballage, les<br />

fromages sont placés dans des locaux<br />

d'entreposage (frigos).<br />

1 Expédition 1 ( Maîtrise de la chaîne <strong>du</strong> froid (maîtrise de la (<br />

température des fiigos grâce<br />

1<br />

thermomètres, glacières pour les voyages<br />

1 1 1 proches, camions frigorifiques pour les plus 1<br />

lointains).<br />

[ Consommation 1 Etiquettage, DLC.<br />

L'atelier de fabrication de <strong>Maroilles</strong> peut être visité dans le cadre <strong>du</strong> tourisme vert. Ceci peut<br />

poser un problème hygiénique (apport de contaminants par ces personnes extérieures).<br />

Il a donc été prévu, pour limiter ces de donner à chaque visiteur des protège-<br />

chaussures.<br />

\<br />

La maîtrise <strong>du</strong> nettoyage de l'ensemble de l'installation est un élément primordial pour<br />

maîtriser la qualité hygiénique.<br />

Des mesures existent déjà concernant notre cas d'étude:<br />

après chaque fabrication<br />

a nettoyage (rapide) <strong>du</strong> matériel avec une solution type lessive, puis rinçage


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un ffomage <strong>du</strong> Nord<br />

nettoyage <strong>du</strong> sol au jet d'eau et raclage avec une raclette.<br />

L'ensemble des eaux usées part à l'égout. Un projet global concernant toute l'exploitation est<br />

prévu cet été. <strong>Le</strong> rejet d'eau sera ainsi, par la suite, trié puis passé en bacs de décantation.<br />

Il semble donc intéressant d'apporter des précisions sur la maîtrise de la qualité hygiénique,<br />

pour l'ensemble <strong>du</strong> matériel et des locaux.<br />

2.1.5.3 <strong>Le</strong> nettoyage et la désinfection<br />

(cf. chap2 lait et pro<strong>du</strong>its laitiers, 1990)<br />

+ Définition:<br />

<strong>Le</strong> nettoyage :<br />

Il consiste à éliminer d'une surface donnée toute souillure visible ou invisible pouvant s'y<br />

trouver.<br />

La dksin fection :<br />

C'est une opération au résultat momentané permettant d'éliminer ou de tuer les microorganismes<br />

et/ou d'inactiver les virus indésirables supportés par des milieux inertes<br />

-<br />

contaminés.<br />

<strong>Le</strong> nettoyage est une étape indispensable avant toute désinfection.<br />

Un nettoyage est eficace si les 5 éléments suivants sont respectés :<br />

l'action chimique entre le pro<strong>du</strong>it détergent et la souillure ;<br />

l'action mécanique (ex: brossage) ;<br />

la dose <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it détergent ;<br />

la température <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it détergent ;<br />

le temps d'action <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it détergent (<strong>du</strong>rée de contact pour que le pro<strong>du</strong>it soit efficace) ;<br />

(cf annexe 3 sur l'efficacité et le classement de certains désinfectants).<br />

De pius, les désinfectants utilisables en agro-alimentaire doivent figurer sur la liste positive<br />

des pro<strong>du</strong>its de nettoyage <strong>du</strong> matériel destiné à entrer en contact avec des denrées alimentaires<br />

(arrêté <strong>du</strong> 2711 0175 au J.0 <strong>du</strong> 3011 1/75).


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

+ <strong>Le</strong>s critères microbiolopriques à satisfaire:<br />

Ces critères montrent l'intérêt <strong>du</strong> nettoyage et de la désinfection.<br />

fromage à<br />

pâte molle<br />

Légende .<br />

Listeria<br />

monocytogenes<br />

1 et 2<br />

Absence dans 25g<br />

n = 5<br />

c=O<br />

<strong>Le</strong>s 25 g seront obtenus par le mélange de 5 prises d'essai de 5 g quand n = 5.<br />

1 et 2: n = nombre d'unités dont se compose l'échantillon.<br />

c = nombre maximum d'unités de l'échantillon dans lesquelles la présence d'un germe<br />

peut être mise en évidence et cependant con<strong>du</strong>ire à la conclusion "lot ou pro<strong>du</strong>it<br />

considéré comme satisfaisant" ou "lot acceptable".<br />

3 : n = nombre d'unités dont se compose l'échantillon.<br />

m = valeur seuil pour le nombre de bactéries; le lot est considéré comme satisfaisant si le<br />

nombre de bactéries dans toutes les unités de l'échantillon ne dépasse pas m.<br />

M = valeur maximale pour le nombre de bactéries<br />

c = nombre d'unités de l'échantillon dont la teneur en bactéries peut être comprise entre<br />

m et M.<br />

5: <strong>Le</strong>s normes s'entendent par ml ou par g.<br />

Dérogations:<br />

Salmonella spp<br />

1 et 2<br />

Absence dans 25g<br />

n=5<br />

c=O<br />

Staphylococcus<br />

aureus<br />

3 et 5<br />

m = 1000<br />

M = 10000<br />

n=5<br />

c=2<br />

Des dérogations existent pour Listeria monocytogenes , germe le plus typique des fromages à<br />

pâte molle.<br />

1001g à la sortie de l'établissement<br />

100/g pour la DLUO (Date Limite d'utilisation Optimale)<br />

Echerichia coli<br />

3 et 5<br />

m = 10000<br />

M = 100000<br />

n=5<br />

c=2


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

+ Plan de nettoyage et de désinfection:<br />

(cf. La sécurité alimentaire par le système HACCP, sept 1995)<br />

(cf. L'HACCP, Sequal)<br />

Domaines<br />

Salles:<br />

fabrication<br />

saumurage<br />

haloir<br />

affinage (caves)<br />

Tuyau d'arrivée<br />

directe <strong>du</strong> lait<br />

Bac de<br />

fabrication<br />

Ustensiles<br />

Poubelles<br />

k<br />

Chambre froide<br />

ou frigo<br />

sols<br />

Eléments à<br />

traiter<br />

cloisons<br />

Tuyau d'arrivée<br />

directe <strong>du</strong> lait<br />

Bac de<br />

fabrication<br />

Tranche caillé<br />

Poche à mouler<br />

Plateaux<br />

Moules<br />

Toutes les<br />

surfaces<br />

Etagères<br />

Actions<br />

Raclage<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Prélavage<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Raclage<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

<strong>Le</strong>s vider de leur<br />

contenu<br />

Prélavage (eau)<br />

Périodicité<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

quotidienne<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

temps moyen<br />

d'application<br />

20 à 30 min<br />

15 à 30 min<br />

15 à30min<br />

5 min


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

Pédiluves<br />

Personnel<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

Prélavage (eau)<br />

Nettoyage (mousse ou<br />

brossage)<br />

Rinçage<br />

Désinfection<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

mensuel<br />

mensuel<br />

mensuel<br />

mensuelle<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

hebdomadaire<br />

quotidienne<br />

5 à 10 xljour<br />

5 à 10 xljour<br />

5 à 1 0 xljour<br />

Début et fin<br />

de journée<br />

15 à 30 min<br />

40 min à lh<br />

20 à 30 min<br />

5 min<br />

<strong>Le</strong> cycle de nettoyage semble être lourd à appliquer; la précision de ce cycle est voulue pour<br />

souligner l'importance de la qualité hygiénique.<br />

Définitions :<br />

Raclage :<br />

Opération visant à éliminer les grosses souillures visibles à l'aide d'une raclette à manche<br />

pour les sols, et manuelle pour le matériel et les plans de travail.<br />

Prélavage :<br />

Aspersion des surfaces à l'aide d'un jet d'eau froide à pression normale.<br />

Mousse :<br />

La mousse doit rester adhérente aux surfaces à nettoyer pendant au moins 20 min.<br />

L<br />

Brosse :<br />

Effet mécanique considérable; moyen adaptable au degré de souillure. La matière plastique est<br />

actuellement le meilleur composant des poils de ces brosses (cela évite les infiltrations de<br />

souillures et le nettoyage est facile).


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

Rinçage :<br />

Arrosage avec un jet d'eau tiède à pression normale.<br />

Désinfection :<br />

<strong>Le</strong> temps de contact solution désinfectante/sols doit être d'au moins 10 min, puis rinçage à<br />

l'eau froide.<br />

Pour les frigos (lieux d'entreposage) :<br />

Il est recommandé de vérifier un certain nombre de critères :<br />

Opération<br />

Température (thermomètre)<br />

Respect des limites de chargement<br />

Condensation<br />

Période de dégivrage<br />

Contrôles <strong>du</strong> nettoyage et de la désinfection :<br />

Fréquence<br />

3 xijour<br />

quotidien<br />

quotidien<br />

Hebdomadaire<br />

Ces contrôles permettront de vérifier l'efficacité des solutions utilisées ; ainsi, une meilleure<br />

adéquation pro<strong>du</strong>it nettoyantlinstallation pourra être trouvée grâce a ces contrôles.<br />

1 - Méthode par écouvillonnacze<br />

Simple, pratique mais peu précise. Très utile pour mettre en évidence les nids d'infection.<br />

2- Méthode par rinçage<br />

Surtout utilisée en contrôle de routine , elle est fonction de la mouillabilité des surfaces.<br />

3- M6thode par impression<br />

Très employée pour les surfaces planes. <strong>Le</strong>s germes sont prélevés des surfaces par empreinte<br />

avec le milieu de culture ; c'est une méthode très pratique.<br />

4- Methode par coulage<br />

Elle est spécifique au contrôle des petits récipients.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

2.1.6 La disposition des locaux<br />

Deux grands principes sont normalement à respecter :<br />

la marche en avant qui permet une séparation des étapes de fabrication sans retour sur les<br />

opérations précédentes et sans croisement : le lait entre d'un côté, les fromages sortent de<br />

l'autre. La marche en avant limite les risques de contamination et permet une meilleure<br />

maîtrise de l'hygiène et de la qualité des pro<strong>du</strong>its.<br />

séparation entre les secteurs dits "propres" comme la fromagerie et les secteurs dits "sales",<br />

comme la laverie.<br />

2.1.6.1 Application à notre cas d'étude .<br />

Ce problème de disposition des locaux est à soulever pour les établissements dont la partie<br />

cédée à des intermédiaires est supérieure à 30 % de la totalité de la pro<strong>du</strong>ction (groupe 3).<br />

Notre cas d'étude se situe à la limite et pourrait être concerné si la fabrication de <strong>Maroilles</strong><br />

continue de croître.<br />

+ Plan des locaux :<br />

Voir page suivante<br />

La traite <strong>du</strong> lait est bien séparée de la salle de fabrication. Cependant, la fabrication (caillage,<br />

égouttage, moulage) s'effectue dans la même salle que le lavage <strong>du</strong> matériel ; il n'existe<br />

aucune séparation.<br />

L'égouttage <strong>du</strong> matériel nettoyé s'effectue toujours dans cette salle.<br />

L'entrée <strong>du</strong> hâloir coïncide avec le "sas" d'entrée.<br />

L'aménagement de lavabos à commande non manuelle est en cours de réalisation à droite <strong>du</strong><br />

"sas" d'entrée.<br />

Dans l'entrée, on peut remarquer la présence de fromages en attente; ceci représente un gros<br />

risque de contamination.<br />

Il faudrait donc prévoir une séparation entre l'endroit où les fromages sont fabriqués et le lieu<br />

où l'ensemble <strong>du</strong> matériel est nettoyé et égoutté (le nettoyage s'effectue alors que les<br />

fromages, tout justes fabriqués, sont en train de s'égoutter dans la même salle).<br />

Il existe un problème de croisement de flux (matériel et personnes) au niveau de la porte<br />

d'entrée; il faudrait réaliser une avancée (une entrée) qui accéderait directement à la salle de<br />

fabrication; Ainsi, il n'y aurait pas de croisement entre les personnes arrivant en salle de<br />

fabrication et le lieu de saumurage et de transit vers le hâloir.


photo 1 : cuve Schulenburg<br />

photo 2 : cave d'affinage traditionnelle


photo 3 : le moulage des <strong>Maroilles</strong><br />

photo 4 : la cave d'affinage traditionnelle (à droite : maroilles blanc, à gauche : maroilles affiné)


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

2.2 <strong>Le</strong> cas in<strong>du</strong>striel<br />

2.2.1 <strong>Le</strong> diamamme de fabrication et la mécanisation<br />

Voir pages suivantes.<br />

Nous avons souligné dans notre problématique, l'importance des problèmes d'hétérogénéité de<br />

pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>, et leurs enjeux au niveau de la satisfaction <strong>du</strong> client. Afin d'assurer<br />

la repro<strong>du</strong>ctibilité de cette pro<strong>du</strong>ction l'in<strong>du</strong>strie fromagère standardise la matière première et<br />

automatise le procédé de fabrication.<br />

2.2.1.1 la mécanisation<br />

Dans un premier temps, le lait conservé par réfrigération, est écrémé puis pasteurisé :<br />

nous avons traité la réfrigération, la thermisation ainsi que la standardisation de la matière<br />

première par ultrafiltration dans le cadre <strong>du</strong> mo<strong>du</strong>le "technologies in<strong>du</strong>strielles".<br />

L'écrémage s'effectue classiquement par centrifugation : lors de la mise en rotation, les<br />

molécules qui constituent la matière grasse (densité D = 0,92 &m3) se séparent <strong>du</strong> lait (D<br />

= 1,034 g/cm3).(cf. projet global)<br />

Ensuite la matière première standardisée est acheminée par pompage, vers la chaîne de<br />

pro<strong>du</strong>ction.<br />

<strong>Le</strong>s pompes : elles représentent en moyenne 25% <strong>du</strong> budget matériel, contre 50% pour la<br />

cuverie.<br />

Il existe deux types de pompes :<br />

<strong>Le</strong>s pompes volumétriques (cf. fig 6.27 )ont pour principe de fonctionnement un transfert<br />

de fluide par différence de volume entre une chambre de refoulement et une chambre<br />

d'aspiration. Il existe les pompes à piston alternatif (à clapet ou à distributeur rotatif) qui<br />

possèdent un grand débit mais elles sont chères et n'ont pas d'amorçage automatique; il<br />

existe également les pompes à piston rotatif ou à vis moins traumatisantes mais plus<br />

coûteuses.<br />

<strong>Le</strong>s pompes centrifuges (cf. fig 1 ) sont constituées d'un rotor en mouvement rapide dans<br />

une volute indéformable. Elles sont plus étanches que les pompes volumétriques et<br />

permettent de traiter de plus gros volumes. Cependant elles traumatisent d'avantage le<br />

fluide.<br />

On choisira une pompe en fonction des volumes à traiter et <strong>du</strong> rapport qualitélprix<br />

recherché. La pompe devra posséder un fonctionnement simple de manière à limiter les<br />

coûts de maintenance.


LE MAROILLES (suite)<br />

(35)<br />

<strong>Le</strong>s conditions déterminent le


LE MAROILLES (suite)


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

<strong>Le</strong>s canalisations doivent être adaptées au débit des pompes. Il est important de prévoir<br />

un plan de nettoyage et d'entretien, notamment des joints et des fixations (il faut choisir une<br />

tuyauterie facilement démontable). <strong>Le</strong>s fixations seront au norme ISO pour s'adapter sur<br />

l'ensemble <strong>du</strong> matériel. Il est également intéressant de choisir des canalisations<br />

transparentes et de couleurs différentes pour chaque fluide transporté (eau, lait,<br />

lactosérum . . .).<br />

<strong>Le</strong>s étapes de coagulation et de synérèse sont automatisées : le process assure alors la<br />

répétabilité de la pro<strong>du</strong>ction et l'amélioration des rendements.<br />

Il existe plusieurs procédés continus en fromagerie :<br />

une première tendance cherche à ré<strong>du</strong>ire les traumatismes; le lait est travaillé dans des<br />

"microbassines" contenant la quantité nécessaire à la fabrication d'un seul fromage. Cette<br />

technique est utilisée pour la fabrication de pâtes molles telles que le camembert ou le carré<br />

de l'Est. Elle permet une qualité optimale, mais entraine des investissements<br />

supplémentaires; le nettoyage et la fabrication sont complexifiés.<br />

Une seconde tendance vise à améliorer le rendement en augmentant au maximum les<br />

volumes; cette dernière est utilisée pour la fabrication de certains fromages qui supportent<br />

un travail énergique, et notamment les pâtes pressées (Gouda, Edam . ..).<br />

Pour la fabrication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> un compromis a été trouvé entre les deux modes : il<br />

optimise le rapport QualitéIPrix <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it.<br />

+ <strong>Le</strong> système ALPMA : (cf annexe n 0 5)<br />

Ce système est commercialisé par la firme Alpma-France et équipe la laiterie des étangs de<br />

Sommeron (Aisne). Ii permet de traiter 120 hl/h.<br />

<strong>Le</strong> lait arrive dans des cuves stationnaires de 750 1. Il est emprésuré à l'aide d'un système de<br />

dosage par volu-compteur, puis brassé. Après 70 rnn, le caillé est acheminé vers l'unité de<br />

moulage (le "Fromat 6000") : trois bandes superposées (de six mètres de long) assurent<br />

l'égouttage <strong>du</strong> caillé qui est ensuite distribué à une batterie de tubes qui moulent le fiomage<br />

dans des cadres multi-moules reposant sur des stores en matière plastique; deux couteaux<br />

pneumatiques découpent le pro<strong>du</strong>it à la hauteur désirée.<br />

+ <strong>Le</strong> svstème Corblin :<br />

Il est exploité à la laiterie d'Avesnes (Nord).<br />

La chaîne de moulage se compose d'une série de cuves hémisphériques fixes placées sur un<br />

podium.<br />

Un chariot porte-cloison mobile (cf annexe n 0 6) délite les volumes de caillé nécessaire au<br />

remplissage d'un cadre multi-moules, amené sous la trémie par un tapis roulant. Après<br />

égalisation à l'aide d'un râteau en inox, les fromages sont acheminés vers la table d'égouttage.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

+ Organisation de la chaîne de fabrication :<br />

L'entreprise Fauquet a organisé sa pro<strong>du</strong>ction comme suit (cf annexe n 0 7) :<br />

<strong>Le</strong> secteur fabrication soutire le lait des tanks de conservation quand il en a besoin. <strong>Le</strong> lait qui<br />

arrive est pasteurisé et envoyé dans un bac tampon (bac tecnal) continuellement brassé et<br />

maintenu à une température constante de 38°C. La fabrication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> se fait en bassines,<br />

sur une chaîne. Chaque bassine est remplie de lait que l'on soutire <strong>du</strong> bac tecnal. La présure et<br />

les ferments sont ajoutés par une pompe doseuse.<br />

Une fois la coagulation totale atteinte, le décaillage a lieu; une grille placée à un repère<br />

correspondant au temps de décaillage sur la chaîne est actionnée mécaniquement. Celle-ci<br />

effectue un premier passage dans la bassine de façon horizontale (de gauche à droite), puis<br />

deux passages verticaux (de haut en bas). <strong>Le</strong> caillé est ainsi cassé et brassé.<br />

Une pelle mécanique plonge dans la bassine et réalise un brassage (6 coups de pelle). <strong>Le</strong> sérum<br />

est soutiré à l'aide d'une crépine. La bassine se retourne, et le caillé tombe dans les cadres de<br />

moulage. Une lame égalise les moules. <strong>Le</strong>s cadres sont ensuites acheminés automatiquement<br />

vers une cellule d'égouttage.<br />

Cette photo montre une installation in<strong>du</strong>strielle ; on voit bien que les caves d'affinage sont très<br />

différentes de celles traditionnelles.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

2.2.1.2 <strong>Le</strong> matériel d'autocontrôle :<br />

Outre les différents capteurs qui peuvent se trouver sur une chaîne de fabrication<br />

(thermomètres, hygromètres ...) il est important de réaliser quelques analyses pour contrôler la<br />

qualité <strong>du</strong> caillé : pH, Matière Grasse, teneur en NaCl, contrôles microbiologiques, qui sont<br />

réalisés à l'aide de matériel de laboratoire classique.<br />

La concentration des bains de Saumure est contrôlée à l'aide d'un densimètre (flotteur<br />

étalonné).<br />

<strong>Le</strong> plus difficile reste le contrôle des temps de caillage et de synérèse. L'in<strong>du</strong>strie fromagère<br />

tente actuellement de développer des appareils d'analyse de la texture <strong>du</strong> caillé, qui à terme<br />

pourraient être installés directement sur la chaîne de pro<strong>du</strong>ction de manière à réaliser un<br />

autocontrôle continu.<br />

Cet appareillage permettra alors de garantir la repro<strong>du</strong>ctibilité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it sur le plan textural;<br />

Ce contrôle apparaît d'autant plus fondamental que l'INA0 tente actuellement de définir les<br />

principales catégories de fromages au moyen de critères de composition et de texture<br />

quantifiés, de manière à assurer aux pro<strong>du</strong>its une protection satisfaisante au niveau européen.<br />

Pour se faire un étude a été réalisée par l'ENSAIA à l'aide d'une machine d'essai universelle :<br />

1'Instrom UTM modèle 1 122; cet appareil évalue la fermeté <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it par compression à 70%<br />

de déformation relative (paramètre F70), et la fermeté par pénétration (F10)<br />

(cf. tj " les limites de l'AOC " dans le projet global).<br />

Une autre étude a été réalisée par Mlle Niglio (IAAL), à l'entreprise " Fauquet "; cette dernière<br />

visait à rendre opérationnel un appareil de mesure rhéologique de la coagulation <strong>du</strong> lait, de<br />

manière à optimiser les temps de caillage dans un premier temps. Cet appareil, le formagraph,<br />

est commercialisé par la société danoise Foss Electric; il comporte un préparateur, une pompe<br />

et un enregistreur. <strong>Le</strong>s formagrammes obtenus au cours des dix semaines d'études ont permis<br />

de réaliser un abaque qui met en relation le temps de coagulation total et le temps de prise; il a<br />

permis également de comparer les résultats acquis par l'expérience des ouvriers à des données<br />

quantitatives. Cependant l'appareil fournit une assez mauvaise repro<strong>du</strong>ctibilité, et offre encore<br />

peu de résultats exploitables.<br />

2.2.1.3 L 'ultrafiltration : matériel de recherche<br />

+le principe de fonctionnement<br />

PROCESS BATCH<br />

<strong>Le</strong> volume (mesuré précisément) de pro<strong>du</strong>it à traiter est intro<strong>du</strong>it dans le bac de lancement.<br />

<strong>Le</strong> liquide est intro<strong>du</strong>it sous pression dans la boucle par la pompe d'alimentation.<br />

La ~ompe de circulation assure la vitesse tangentielle à la surface des membranes.<br />

<strong>Le</strong> perméat (filtrat) est évacué en continu (son volume cumulé est mesuré précisément).<br />

La phase partiellement concentrée est recyclée vers le bac de lancement.<br />

+ les avantages


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

<strong>Le</strong>s fromagers obtiennent de meilleurs pro<strong>du</strong>its avec une teneur en protéines élevée: 33g/l. Or<br />

cette richesse <strong>du</strong> lait tend à se dégrader d'année en année à cause d'une politique qui privilégie<br />

le litrage à la composition et s'estompe saisonnièrement pour des raisons climatiques qui<br />

diminuent la qualité de l'apport alimentaire. L'été étant pluvieux dans la région, les taux de<br />

matière protéique sont corrects pendant cette période, contrairement à l'hiver froid et long où<br />

les vaches ne sont mises à l'herbage que très tard.<br />

Pour remédier à ce phénomène, le lait est concentré grâce à l'ultrafiltration de 1.10 à 1.15 fois<br />

en moyenne pour atteindre un taux d'au moins 33 g/l. Des expérimentations ont montré qu'en<br />

deçà d'une concentration de 1.4 on ne modifierait pas la technologie fromagère et qu'au delà, il<br />

fallait en adopter une nouvelle.<br />

En plus <strong>du</strong> maintien <strong>du</strong> taux de matière protéique à un niveau constant, d'autres avantages<br />

existent:<br />

une amélioration de la qualité par une meilleure maîtrise des paramètres de fabrication<br />

l'obtention de meilleurs rendements<br />

la maîtrise plus fine <strong>du</strong> poids final des pro<strong>du</strong>its à la pièce<br />

la ré<strong>du</strong>ction de l'écart type qui permet une économie non négligeable sur la consommation<br />

<strong>du</strong> lait<br />

une plus grande régularité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it fini<br />

+ application: le procédé MMV de l'INRA :<br />

On réalise une concentration <strong>du</strong> lait en protéines et matière grasse par une filtration sur<br />

membranes. On sépare ainsi le rétentat, lait enrichi en protéines et matières grasse, et<br />

l'ultrafiltrat, lactosérum déprotéiné. L'enrichissement <strong>du</strong> rétentat est con<strong>du</strong>it jusqu'à atteindre<br />

la composition <strong>du</strong> caillé, soit une teneur en matière sèche de 40 % avec des taux de protéines<br />

et matière grasse proches de 18%. On obtient un préfromage liquide, qui est réparti en moules<br />

et coagulé par action de la présure. <strong>Le</strong>s avantages <strong>du</strong> procédé, face au système traditionnel,<br />

sont:<br />

augmentation <strong>du</strong> rendement en raison de l'incorporation au fromage de la totalité des<br />

protéines <strong>du</strong> lait<br />

augmentation de la valeur nutritionnelle <strong>du</strong> fromage car les protéines <strong>du</strong> sérum sont plus<br />

riches en acides aminés indispensables que les caséines.<br />

plus grande régularité <strong>du</strong> poids des pièces de fromage<br />

meilleure valorisation <strong>du</strong> lait<br />

économie de présure<br />

+ conclusion :<br />

Dans le process <strong>Maroilles</strong>, l'ultrafiltration permettrait d'homogénéiser le taux de matières<br />

protéiques dans le lait et ainsi de faciliter l'appréciation <strong>du</strong> temps nécessaire à la coagulation.<br />

L'in<strong>du</strong>strie est intéressée par cette technique, qui est encore interdite car elle ne correspond pas<br />

à la définition de llAOC.(cf. projet global : "les AOC")


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

Fermiers et in<strong>du</strong>striels se différencient déjà selon qu'ils utilisent ou non la pasteurisation <strong>du</strong><br />

lait. Si l'in<strong>du</strong>striel peut investir dans un tel appareillage, cela semble plus difficile pour le<br />

fermier plus enclin aux méthodes traditionnelles. L'addition de l'ultrafiltration, dans le procédé<br />

de fabrication, pourrait creuser encore d'avantage le fossé entre ces deux acteurs <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

2.2.2 <strong>Le</strong>s contrôles effectués en in<strong>du</strong>strie<br />

<strong>Le</strong>s contrôles sont effectués par le laboratoire interne, par la DSV une fois par mois et par la<br />

commission d'AOC.<br />

2.2.2.1 Contrôles efectués lors de la fabrication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

+ Contrôles de paramètres physiques.<br />

<strong>Le</strong> pH<br />

Après moulage, les bactéries lactiques, contenues dans le jeune <strong>Maroilles</strong>, continuent leur<br />

développement. <strong>Le</strong>ur bon accroissement est vérifié par l'augmentation de l'acidité, témoin<br />

fidèle de leur métabolisme. <strong>Le</strong> pH est mesuré sur le lactosérum s'écoulant des fromages, à<br />

différentes périodes après le moulage.<br />

La température<br />

Pour favoriser la multiplication des ferments lactiques et l'action de la présure, la température<br />

<strong>du</strong> lait est réglée à 36 OC. Il faut donc la vérifier car le lait trop chaud risquerait de détruire les<br />

bactéries lactiques et le lait trop froid aurait une incidence sur la coagulation.<br />

La température de la salle d'égouttage et <strong>du</strong> haloir (10-12 OC) sont à prendre en compte pour<br />

favoriser la synérèse <strong>du</strong> fromage dans son moule ainsi que l'action des ferments lactiques.<br />

L'hygrométrie de la salle d'égouttage<br />

<strong>Le</strong> fromage ne doit pas se déssécher superficiellement. Il faut donc effectuer des contrôles afin<br />

de maintenir une humidité saturée.<br />

La densité des saumures<br />

<strong>Le</strong>s fromages sont immergés dans des bains de saumure.A la longue, la saumure s'enrichit en<br />

lactosérum, ce qui contribue à son vieillissement. <strong>Le</strong>s densités sont donc vérifiées à l'aide<br />

d'un densimètre. <strong>Le</strong>s saumures sont changées tous les quatre mois, filtrées sur diatomé et<br />

régénérées en sel.<br />

+ Contrôles des paramètres chimiques.<br />

La détermination de la matière grasse<br />

<strong>Le</strong> dosage de la matière grasse se fait avec un butyromètre (méthode rapide) ou à l'aide d'un<br />

appareil plus perfectionné : le Milkoscan.<br />

La détermination de l'extrait sec total (matière sèche)


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

Un échantillon de fromage est prélevé, pesé (Pl) puis soumis à l'action d'un micro-onde. <strong>Le</strong><br />

rési<strong>du</strong> obtenu est encore pesé (P2).<br />

La différence Pl-P2 représente l'extrait sec de l'échantillon.<br />

La détermination <strong>du</strong> gras sur sec<br />

<strong>Le</strong> gras sur sec est le rapport : Matière masse<br />

Extrait sec total<br />

Ce rapport correspond au taux de matière grasse contenu dans l'extrait sec. Pour les AOC, ce<br />

taux est fixé à 45 % minimum. Chez Fauquet, ce taux est de 50 %; ils sont donc excédentaires<br />

en crème qui sera ven<strong>du</strong>e ou utilisée pour les autres pro<strong>du</strong>ctions de l'entreprise (Henri IV).<br />

La détermination de la teneur en Chlorure de Sodium<br />

Cette détermination est réalisée grâce a un appareil automatique.<br />

+ <strong>Le</strong>s contrôles bactériolonisues.<br />

Ces vérifications ont pour but de détecter toute contamination microbienne provenant de<br />

l'homme ou de l'environriement. Ces recherches faites au laboratoire de bactériologie<br />

courante permettent de détecter d'éventuels Coliformes, signe évident d'un manque<br />

d'hygiène. Des vérifications supplémentaires concernent la recherche de Listeria, les micro-<br />

organismes les plus redoutés en fromagerie. Un laboratoire isolé des autres est consacré<br />

exclusivement à cette recherche (exemple des f'romageries Fauquet).<br />

Ces techniques de recherche sont appliquées :<br />

- au lait de fabrication qui arrive des fermes ;<br />

- dans le lactosérum après pompage et brassage ;<br />

- dans les saumures ;<br />

- sur le personnel ;<br />

- à l'ambiance des différents locaux : salle de fabrication, d'égouttage, de<br />

saumurage, haloîrs.. .<br />

- à la morge restante dans les eaux rési<strong>du</strong>elles de la machine de brossage par<br />

frottis<br />

2.2.2.2 Contrôles effectués sur le <strong>Maroilles</strong>.<br />

+ Au long de l'affinage.<br />

<strong>Le</strong>s fiomages jeunes sont très surveillés afin de détecter si l'un des principaux défauts <strong>du</strong><br />

<strong>Maroilles</strong> apparaît. Des mesures sont alors prises pour corriger l'accident et éviter qu'il ne se<br />

repro<strong>du</strong>ise. Tous ces contrôles sont répertoriés sur une fiche technique qui suit les lots de<br />

fiomages tout au long de la chaîne de fabrication : renseignement sur le devenir, la date de<br />

fabrication, les types de traitement subis.<br />

Des contrôles d'ambiance peuvent être faits pour vérifier que la flore dominante des hâloirs<br />

est bien constituée des espèces utiles à l'affinage <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>. Ces ferments spécifiques<br />

peuvent même être injectés dans l'air ambiant par des canons vaporisateurs.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

La température et l'hygrométrie des hâloirs sont étroitement surveillées. Selon les conditions,<br />

l'affineur décide de modifier certains paramètres de l'affinage.<br />

<strong>Le</strong>s règles d'hygiène sur la propreté <strong>du</strong> matériel et le soin <strong>du</strong> personnel ont été établies puis<br />

vérifiées pour mener à bien un bon affinage.<br />

Enfin, le matériel doit être strictement nettoyé en place et désinfecté après chaque pro<strong>du</strong>ction.<br />

+ Contrôles effectués sur le pro<strong>du</strong>it fini.<br />

L'aspect extérieur des fromages<br />

Tous les lots sont contrôlés dans le haloir au point de vue de leur structure, leur forme. <strong>Le</strong>s<br />

pro<strong>du</strong>its cassés suite à un accident de moulage, d'égouttage, ... sont mis à part et utilisés pour la<br />

fabrication de pro<strong>du</strong>its dérivés <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> : crème de <strong>Maroilles</strong>, boulette dtAvesnes ...<br />

La commission de contrôle de l'Appellation d'origine Contrôlée<br />

Une commission de contrôle de l'Appellation d'origine <strong>Maroilles</strong> a été créée suite au décret<br />

<strong>du</strong> 24 Mai 1976 relatif à l'appellation d'origine et à celui <strong>du</strong> 4 Août 1980. Elle dépend de<br />

l'INAO. La composition de cette commission est précisément définie dans l'article 4 <strong>du</strong> décret<br />

<strong>du</strong> 29 Déc. 1986.<br />

Elle est composée de quatre professionnels et quatre personnes de l'administration régionale :<br />

ce sont des ingénieurs <strong>du</strong> Génie rural, des Eaux et forêts des Régions Nord-Pas-de-Calais-<br />

Picardie, des inspecteurs de la DGCCRF et des représentants <strong>du</strong> contrôle de qualité de ces<br />

régions. <strong>Le</strong>s quatre professionnels sont désignés parmi les membres <strong>du</strong> syndicat des fabricants<br />

et affineurs de <strong>Maroilles</strong>.<br />

Au cours de ces réunions trimestrielles, les fromages de chaque pro<strong>du</strong>cteur de <strong>Maroilles</strong> sont<br />

prélevés et notés suivant un barème de notation établi par la commission. <strong>Le</strong>s membres de<br />

cette commission sont assistés, pour l'examen organoleptique des fromages, par un collège<br />

d'experts composé d'experts titulaires et d'experts suppléants.<br />

Chaque mois, en plus de la réunion trimestrielle, des experts ainsi que l'inspecteur de la<br />

DGCCRF et l'inspecteur <strong>du</strong> contrôle de qualité procèdent au même examen.<br />

<strong>Le</strong>s prélèvements<br />

<strong>Le</strong>s fromages sélectionnés pour cet examen sont prélevés par le laboratoire URIANE situé à la<br />

Capelle. <strong>Le</strong>s prélèvements nécessaires à ces contrôles sont effectués par des agents <strong>du</strong><br />

syndicat agréés et commissionnés par la DGCCRF ou des agents mandatés par la commission<br />

de contrôle.<br />

Pour faciliter les contrôles, l'article 5 <strong>du</strong> décret <strong>du</strong> 29 Déc. 1986 stipule la tenue à jour d'un<br />

registre d'entrée et de sortie des fromages chez les pro<strong>du</strong>cteurs et les affineurs. <strong>Le</strong>s personnes<br />

chargées des prélèvements ont donc libre accès aux locaux des sites de pro<strong>du</strong>ction : le<br />

stockage <strong>du</strong> lait, la fabrication, l'affinage, le conditionnement, le stockage et la<br />

commercialisation des <strong>Maroilles</strong>. Ils peuvent également disposer <strong>du</strong> registre de fabrication et<br />

de commercialisation de ces fromages.<br />

Deux échantillons sont prélevés dans chaque entreprise et servent :<br />

- à des analyses chimiques et bactériologiques effectuées par le laboratoire agréé<br />

par le service de la DGCCRF et <strong>du</strong> contrôle de qualité. Une partie des échantillons<br />

est conservée pendant un certain temps en cas de contestation après notation.<br />

- à un contrôle organoleptique.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un Çomage <strong>du</strong> Nord<br />

Barème de notation et sanction (cf. annexe nOS)<br />

Tous les lots sont contrôlés à partir d'un standard bien défini. Durant ces dégustations, chaque<br />

fromage est noté suivant plusieurs critères qualitatifs :<br />

- la forme et l'aspect extérieur ;<br />

- la couleur et la texture de la pâte ;<br />

- l'odeur et le goût ;<br />

<strong>Le</strong>s résultats de ces contrôles analytiques et organoleptiques sont adressés au professionnel<br />

concerné.<br />

Dans le cas ou les fromages examinés ont une note inférieure à 12, ils sont classés non<br />

conformes en application <strong>du</strong> barème de notation. L'inspecteur départemental de la DGCCRF<br />

prévient le Président de la commission qui notifie, au professionnel concerné, un<br />

avertissement. Un nouveau contrôle sera effectué sur les pro<strong>du</strong>its de ce professionnel quinze<br />

jours après.<br />

Après deux avertissements dans un délai de six mois, la commission peut retirer l'Appellation<br />

d'origine. <strong>Le</strong>s fromages ne doivent plus porter la mention <strong>Maroilles</strong> ni soc sigle. Cette<br />

suspension est maintenue jusqu'à ce que les contrôles, effectués alors tous les quinze jours,<br />

soient de nouveau satisfaisants.<br />

Remarque : Ces intervalles de contrôles ne sont pas judicieux puisque le délai d'affinage d'un<br />

<strong>Maroilles</strong> est supérieur à quinze jours. <strong>Le</strong>s professionnels auraient préféré des intervalles de<br />

deux mois, temps nécessaire pour pro<strong>du</strong>ire de nouveaux lots de fromage.<br />

<strong>Le</strong>s contrôles sur les points de vente<br />

Sur les lieux de vente, le <strong>Maroilles</strong> est soumis à l'inspection vétérinaire de salubrité opérée par<br />

un vétérinaire sanitaire de la DSV. Cette inspection vérifie la qualité hygiénique des fromages<br />

mis sur le marché. Cet agent peut exiger toutes les analyses microbiologiques qu'il juge utile.<br />

<strong>Le</strong> conditiom-ement<br />

L'emballage consiste en un papier sulfurisé simple ou doublé d'une feuille d'Aluminium, de<br />

plastique perforé ou de cellophane. Ce mode de conditionnement permet des échanges de gaz<br />

et prévient le dessèchement des fromages. Il faut donc vérifier tous ces paramètres de<br />

conditionnement.<br />

Des contrôles sont également réalisés au niveau de l'étiquetage soumis à deux réglementations<br />

: celle des fromages en général et celle relative aux AOC. Pour vérifier les flux de fromages,<br />

des règles de traçabilité et d'identification ont été établies. Ainsi les <strong>Maroilles</strong> blancs d'un<br />

affineur doivent avoir une étiquette portant le numéro d'identification de la laiterie<br />

commençant par le numéro <strong>du</strong> département, la mention "affiné par" ainsi que le numéro<br />

d'identification de l'emballeur. L'article 7 <strong>du</strong> décret de 1986 concerne justement l'étiquetage.<br />

L'emballage <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> doit comporter :<br />

- le nom de l'AOC inscrit de façon particulière ;<br />

- le sigle INA0 (Institut National des Appellations d'origine).<br />

+ <strong>Le</strong>s contrôles spécifiques des fiomanes destinés à l'exportation.<br />

Il est nécessaire de posséder un certificat de qualité à l'exportation pour vendre dii <strong>Maroilles</strong> à<br />

l'extérieur des frontières. Ce certificat est obtenu et visé par la Direction des Services<br />

Vétérinaires, par le bureau de l'inspection <strong>du</strong> lait (contrôle des marchandises avant<br />

exportation) et par le service des Douanes (contrôle de marchandises à la frontière ou au cours<br />

<strong>du</strong> transport).


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

Pour être soumis aux dispositions de contrôle des fromages à pâte molle pasteurisée destinés à<br />

l'exportation, le lait utilisé pour la fabrication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> doit donner une réaction négative à<br />

l'épreuve de la phosphatase.<br />

Il est important de préciser que l'agrément à l'exportation est délivré à chaque chaîne de<br />

fabrication et concerne l'ensemble des <strong>Maroilles</strong> fabriqués. Ce certificat ne tient pas compte de<br />

leur composition chimique, de leur format et de leur poids.<br />

L'usine, qui veut cet agrément, fait la demande à la DSV. L'établissement concerné remplit un<br />

dossier puis la DSV effectue un prélèvement d'une série de onze fromages :<br />

- un fromage âgé de 48 h après moulage pour la mesure <strong>du</strong> pH ;<br />

- cinq fromages issus de la même fabrication d'âge différent (entre 4 et 7 jours)<br />

après moulage lors de l'analyse ;<br />

- cinq fromages fabriqués le même jour entre 10 et 12 jours d'affinage après<br />

moulage lors de l'examen bactériologique.<br />

<strong>Le</strong>s contrôles bactériologiques sont très rigoureux pour l'obtention de l'agrément à<br />

l'exportation :<br />

Après trois séries complètes de prélèvements conformes aux normes réglementaires, la DSV<br />

adresse le dossier d'agrément et les résultats d'analyse au bureau lait et pro<strong>du</strong>its laitiers de<br />

l'administration centrale qui établira finalement la notification d'agrément.<br />

Une fois cet agrément accordé, la poursuite des contrôles s'effectue par des auto-contrôles<br />

sous la responsabilité des chefs d'entreprise (séries de six fromages) et de contrôles officiels<br />

assurés tous les deux mois (séries de cinq fromages).<br />

Il existe un cas particulier, l'exportation des fromages au lait cru. Une dérogation est acceptée<br />

si les fromages répondent aux normes sanitaires :<br />

- le lait cru doit provenir de cheptel bovin indemne de Tuberculose et de<br />

Br~cellose ;<br />

- le lait ne doit pas contenir d'éléments antibiotiques ou antifongiques et doit être<br />

obligatoirement classé en catégorie A ou B.<br />

<strong>Le</strong>s fromages au lait cru doivent respecter pratiquement les mêmes normes bactériologiques<br />

que ceux destinés à l'exportation :<br />

- 100Ig de Staphylocoques aureus ;<br />

- absence de Salmonella et Shigella dans 25g de fromage<br />

<strong>Le</strong>s auto-contrôles sont réalisés sur des séries de six fromages une fois par semaine et par<br />

chaîne de fabrication.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

Cette législation s'applique aux pays Européens mais l'exportation de fromages au lait cru est<br />

interdite aux Etats-Unis et au Canada.<br />

2.2.3 La démarche HACCP<br />

(cf. La sécurité alimentaire par le système HACCP, sept 1995)<br />

(cf. L'HACCP, Sequal)<br />

L'entreprise in<strong>du</strong>strielle que nous avons visitée (Ets Fauquet, groupe Bongrain), est en cours<br />

de certification ISO 9002. <strong>Le</strong> système HACCP a donc été appliqué préalablement à cette<br />

démarche qualité (confidentielle).<br />

Il nous a donc paru plus intéressant de détailler le cas fermier, les trois principaux points<br />

traités pouvant servir à l'obtention de l'agrément CEE.<br />

Toutefois, par l'intermédiaire d'un tableau HACCP, les différents éléments présents dans cette<br />

méthode et applicables au milieu in<strong>du</strong>striel peuvent être rassemblés. <strong>Le</strong> principal danger, pour<br />

les fromages à pâte molle au lait pasteurisé, est Listeria monocytogenes (L.m).<br />

(Température: T O )<br />

Opérations<br />

1 - Réception lait<br />

cm<br />

2- Stockage<br />

3-Thermisation<br />

4- Fabrication<br />

CCP<br />

non<br />

non<br />

oui<br />

oui<br />

DangersICauses<br />

Contamination<br />

initiale.<br />

Présence excessive de<br />

L.m dans le lait de<br />

départ.<br />

Augmentation T O .<br />

Barème thermique<br />

insuffisant.<br />

Couple temps/T O<br />

défectueux.<br />

Recontamination <strong>du</strong><br />

lait thermisé.<br />

Contamination par le<br />

personnel, le matériel<br />

et l'environnement.<br />

Mesures préventives<br />

Bonnes pratiques<br />

d'élevage.<br />

Enregistrement T O des<br />

locaux et tanks de<br />

stockage.<br />

Alarmes sur<br />

dépassement.<br />

Maîtrise barème<br />

thermique.<br />

Maîtrise <strong>du</strong> matériel.<br />

Maîtrise <strong>du</strong> nettoyage.<br />

Maintenance préventive<br />

<strong>du</strong> matériel.<br />

Maîtrise de<br />

l'environnement.<br />

Maîtrise <strong>du</strong> nettoyage.<br />

Procé<strong>du</strong>re de<br />

surveillance<br />

Contrôles matières<br />

premières. -<br />

Suivi T O pro<strong>du</strong>it.<br />

T O et alarmes.<br />

Suivi courbe<br />

temps/T O .<br />

Contrôles<br />

microbiologiques.<br />

Contrôles<br />

microbiologiques<br />

à différents stades<br />

de fabrication.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

5- Saumurage<br />

6- Affinage<br />

7-<br />

Stockage<br />

Expédition<br />

Distribution<br />

Consommation<br />

8-<br />

Nettoyage<br />

Désinfection<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

oui<br />

L'entreprise Fauquet maîtrise la qualité hygiénique de son installation.<br />

Il existe un laboratoire propre à l'usine qui effectue de nombreux autocontrôles.<br />

La chaîne de fabrication est automatisée pour la majeure partie des étapes de fabrication, ce<br />

qui limite le contact humain donc une contamination par le personnel.<br />

Des pédiluves sont présents avant chaque salle; leur renouvellement est régulier.<br />

Des procé<strong>du</strong>res définissent clairement l'action de chaque opérateur.<br />

<strong>Le</strong>s circuits pro<strong>du</strong>its ne se croisent pas (séparation de l'affinage <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> de.celui de Belle<br />

des Champs); ces deux pro<strong>du</strong>its présentent des couloirs différents. En effet, chaque nuit, les<br />

salles et les couloirs sont aseptisés; puis, l'environnement des couloirs sera enrichi en germes<br />

sélectionnés selon le type de fromage.<br />

Un système de pression~dépression est utilisé depuis la salle de préparation des ferments<br />

jusqu'aux salles d'affinage. Ainsi, si une contamination survenait en amont <strong>du</strong> circuit de<br />

pro<strong>du</strong>its, les autres salles ne seraient pas touchées. Cela évite la propagation d'un germe<br />

nuisant.<br />

Un seul point négatif existe et concerne la marche en avant. Après le saumurage, les pro<strong>du</strong>its<br />

sont amenés dans la salle de ressuyage; Lorsque cette étape est finie, les fromages repassent<br />

par la salle de saumurage avant d'être acheminés vers les hâloirs.<br />

Cependant, ce manquement au principe de la marche en avant (<strong>du</strong> à la disposition des locaux)<br />

ne constitue pas un réel problème car de nombreuses dispositions visant à garantir la sécurité<br />

hygiénique sont prises.<br />

2.3 <strong>Le</strong> pro<strong>du</strong>it fini<br />

Saumure vecteur de<br />

contamination.<br />

Contamination par le<br />

personnel, le matériel<br />

et l'environnement.<br />

Développement de<br />

contaminations non<br />

décelables en amont.<br />

Rupture de la chaîne<br />

<strong>du</strong> froid.<br />

Sélection de germes<br />

thermorésistants et<br />

pathogènes<br />

Traitement de la<br />

saumure (par filtration).<br />

Maîtrise <strong>du</strong> nettoyage.<br />

Maîtrise des flux.<br />

Maîtrise <strong>du</strong> fioid.<br />

Maintenance matériel.<br />

Etiquettage, DLC.<br />

Plan de nettoyage (CIP)<br />

sur l'ensemble de<br />

l'installation<br />

automatisée.<br />

Contrôles bactério<br />

de la saumure.<br />

Contrôles<br />

microbio<br />

Applications de<br />

procé<strong>du</strong>res<br />

strictes.<br />

Suivi T O , alarmes.<br />

Contrôles<br />

microbio à la<br />

sortie <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it.<br />

Contrôles<br />

microbio.<br />

Suivi des cycles de<br />

nettoyage.


*Fromage de tradition I *Santé<br />

4<br />

*Règles cominunautaires<br />

*Règles de concurrence loyale<br />

*Protection <strong>du</strong> consommateur (composition-<br />

étiquettage)<br />

*Sécurité alimentaire<br />

*Attachement à sa région I *Règles d'incitation (AOC)<br />

*Rapport Qual ité-Prix<br />

*Service de l'offre<br />

*fonction de conservation<br />

*Flore d'altération<br />

<strong>Le</strong>s composants de la<br />

Economiques *Métabolites<br />

qualité <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> contam inants<br />

1 *Rési<strong>du</strong>s pesticides<br />

1 YI *Facteurs d'assimilation<br />

1 Sensoriels 1<br />

*Qualité organoleptique (odeur, saveur.. .)<br />

*Image <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it tel que se le représente le<br />

consommateur (service, rôle sur la santé.. . )<br />

1 1 *Energie de la ration<br />

*Rôle des vitamines et<br />

oligoéléments


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

2.3.1 éventail des pro<strong>du</strong>its offerts<br />

2.3.1.1 L'offre à la pro<strong>du</strong>ction<br />

L'AOC <strong>Maroilles</strong> se décline en quatre fromages : le <strong>Maroilles</strong>, le sorbais, le mignon et le<br />

quart, caractérisés chacun par leur format. Ces fromages sont affinés différemment,<br />

respectivement de 2 à 5 mois (cf. projet global).<br />

Ils possèdent tous trois des caractéristiques communes : croûte bien lisse et brillante, de<br />

couleur brun rouge à brun foncé; une forme nette; une pâte sans trou.<br />

Au toucher la pâte est fine, élastique; au nez, l'odeur est forte; la saveur s'avère relevée en<br />

bouche.<br />

Néanmoins, de subtiles différences organoleptiques sont discernables : le fromage peut<br />

s'avérer plus ou moins piquant, salé, aci<strong>du</strong>lé ...<br />

<strong>Le</strong>s temps de prise ne sont pas les mêmes pour un petit ou un grand fromage; l'égouttage n'est<br />

pas identique; la texture se trouve donc sensiblement différente.<br />

En somme, il n'existe pas un <strong>Maroilles</strong>, mais bien quatre fromages réunis sous la même<br />

appellation, ce qui exacerbe la dimension hétérogène <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>, sur laquelle nous avons<br />

basé notre problématique.<br />

<strong>Le</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs proposent également divers pro<strong>du</strong>its dérivés qui sont regroupés dans le<br />

tableau de la page suivante.<br />

L'ensemble de ces derniers représentent environ 30% de la pro<strong>du</strong>ction totale de <strong>Maroilles</strong>.


Pro<strong>du</strong>it<br />

Poids<br />

Matiére grasse<br />

Format (cm)<br />

Emballage<br />

Conservation<br />

Vieux Lille<br />

"quart"<br />

rate molle<br />

croûte lavée<br />

Label Régional<br />

Nord - Pas de<br />

Calais<br />

200 g<br />

50%<br />

8,5x8,5~4,2<br />

Papier aluminium<br />

sulfurisé<br />

boite bois<br />

4às0C<br />

Vieux Lille<br />

LES PRODUITS DERIVES DU MAROILLES AOC<br />

Vieux Lille<br />

"gros format"<br />

Pate molle<br />

croûte lavée<br />

Label Régional<br />

Nord - Pas de<br />

Calais<br />

800 g<br />

50%<br />

1 2x1 2x5,6<br />

Papier aluminium<br />

sulfurisé<br />

4à6"C<br />

Carré d'Avesnes<br />

Pâte molle<br />

croûte lavée<br />

pour la coupe<br />

23 kg<br />

50%<br />

21,5x21,5~5<br />

Etiquette cello-film<br />

rétractable<br />

4à6"C<br />

Crème de <strong>Maroilles</strong><br />

Fromage fon<strong>du</strong><br />

à tartiner<br />

200 g<br />

55%<br />

9,1x5,8<br />

Pot en verre<br />

capsule plastique<br />

bague d'inviolabilité<br />

4à6"C<br />

Boulette<br />

Avesnes<br />

agrémentée<br />

d' épices et<br />

d' herbes<br />

180 g<br />

45%<br />

Fmne conique<br />

hauteur : 10 cm<br />

diamètre : 9,3 cm<br />

Coque<br />

thermoformée et<br />

film d' operculage<br />

4à6"C<br />

Tarte au <strong>Maroilles</strong><br />

pâte à tarte avec<br />

des tranches de<br />

<strong>Maroilles</strong> (38 %)<br />

280 g<br />

26,7 g de lipides<br />

pour 100 g de<br />

pro<strong>du</strong>it<br />

Forme canée<br />

20x20<br />

Papier carton<br />

pro<strong>du</strong>it cunditionné<br />

sous atmosphère<br />

modifiée<br />

6 OC maximum


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

2.3.1.2 L'évolution de l'offre<br />

A l'origine, seul le <strong>Maroilles</strong> était commercialisé. Aujourd'hui les pro<strong>du</strong>cteurs proposent<br />

certaines innovations (les pro<strong>du</strong>its dérivés précités) de manière à diversifier l'offre, ce qui<br />

permet de toucher une cible plus large.<br />

La boulette d'Avesnes et les tartes au <strong>Maroilles</strong> permettent d'écouler les pro<strong>du</strong>its mal calibrés,<br />

refusés par le syndicat d'appellation.<br />

Cette photo montre une fabrication de boulette d'Avesnes.<br />

2.3.2 <strong>Le</strong> conditionnement <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

(cf. Lait et pro<strong>du</strong>its laitiers, 1990)<br />

Emballé, un fromage continue "à vivre" grâce à l'activité de ses micro-organismes de surface<br />

(levures, moisissures et bactéries) et des enzymes présentes dans le caillé (enzymes <strong>du</strong> lait,<br />

des bactéries lactiques, etc). D'importants échanges gazeux et une élévation de température en<br />

sont la conséquence. Une grande importance sera donnée:<br />

au rapport surfacelpoids des fromages, car, plus le fromage sera de petit format, plus<br />

I'activité des micro-organismes de surface sera élevée par unité de poids;<br />

à la chaleur dégagée en cours d'affinage qu'il faudra impérativement évacuer, sinon on<br />

assistera à l'accélération des réactions enzymatiques (intérêt <strong>du</strong> stockage des <strong>Maroilles</strong> en<br />

chambre froide).<br />

<strong>Le</strong>s pertes en eau sont très fluctuantes suivant les matériaux d'emballage utilisés. Cet élément<br />

est important car si l'activité de l'eau dans le fromage baisse, les développements microbiens<br />

de surface et les activités enzymatiques sont ralentis. Par contre, une perte d'eau trop faible<br />

risque de favoriser le développement rapide de germes hydrophiles et une importante<br />

désamination &J fromage fait chuter l'extrait sec total.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

Comment choisir un matériau d'emballage?<br />

En affinage de pâte molle, il faut faire abstraction de la matière grasse et raisonner en<br />

fonction:<br />

de la flore de surface<br />

de l'extrait sec dégraissé (ESD) dans le non-gras <strong>du</strong> fromage<br />

Détermination <strong>du</strong> coefficient E= ESDl(100-MG)<br />

Pâte molle type <strong>Maroilles</strong>:<br />

I coefficient E 1 Perte de poids sur 4 semaines 1<br />

l 44-45% d'EST l 29-30 l 4-5% l<br />

1 45-50% de gradsec 1 30-3 1 l 3-4% I<br />

le cas <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>:<br />

Il faut que le complexe <strong>du</strong> matériau d'emballage absorbe très rapidement l'eau de condensation<br />

à la surface <strong>du</strong> fromage pour éviter le développement excessif des micro-organismes de<br />

surface et le collage <strong>du</strong> fromage à l'emballage.<br />

De plus, les matériaux doivent avoir une importante perméabilité aux gaz (02-C02). <strong>Le</strong><br />

problème peut être résolu par l'emploi:<br />

de pellicules cellulosiques, ou mieux,<br />

d'un complexe: papier sulfurisé - pellicule cellulosique perforée. <strong>Le</strong> papier sulfurisé, en<br />

contact avec <strong>du</strong> fromage, absorbe très rapidement l'eau de surface et la perforation <strong>du</strong> film<br />

cellulosique règle la perméabilité au gaz.<br />

2.3.3 <strong>Le</strong>s défauts éventuels <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> :<br />

Voir le tableau page suivante.


AsPd<br />

Forme<br />

Couleur<br />

Pâte, iexture<br />

Goût<br />

Odeur<br />

Critères<br />

aoûte régulière<br />

Qualités<br />

Forme carrée, régulière<br />

Couleur adme, homogéne<br />

Pâte onctueuse, grasse<br />

Goût &anc<br />

Goût agréable<br />

Odeur forte<br />

Description de l'accident<br />

Croûte avec des tâches noires (poussières, développemat de Mucor,<br />

Proteus) +<br />

Surface avectâches bleues (Paiicillium) +<br />

Moisissures noires sur le <strong>Maroilles</strong>, " Poil & chat" (Mucor ou<br />

Rhiqus + sporange)<br />

Surface graisseuse et aspect coulant (développement exagéré de<br />

Géotridium candi<strong>du</strong>m) 3<br />

*Croûte grisonnante, liquefiée et poisseuse (Proteus) 3<br />

Forme irrégulière<br />

Teinte anonnale (blanche)<br />

Pâte <strong>du</strong>re et aayeuse (fiable), pâte à coagulum trop lactique + pâte<br />

sèche 3<br />

Pâte gainée (précoce ), trouée à l'ex& et caillé spongieux (Coliformes)<br />

+<br />

Pâte gonflée (tarda, gainement tendant la aoûte jusqu'aux fissures<br />

(Clostridium) +<br />

Moisissures internes : pâte persillée (défaut <strong>du</strong> à un mauvais égouttage<br />

<strong>du</strong> caillé) 3<br />

Pâte coulante : la peau maque, le fromage s'écoule (développement de<br />

Géotridium Candi<strong>du</strong>m, température trop élevée de l'affinage, manque de<br />

sel, exoessive, déséquilibre <strong>du</strong> rappoIt lactique / 3<br />

Goût neutre<br />

Goût amer : saveur indésirable la plus souvent rencontrée (excès de<br />

présure, excès de CaC120u développement des psychotrophes)<br />

Goût acide<br />

Goût oxydé<br />

Goût salé<br />

Goût rance<br />

Goût piquant<br />

Odeur putride <strong>du</strong>e au graissage tardif<br />

Moyens de lutte<br />

Test &la qualité de l'air en poussière et pour Mucor un brossage avant<br />

spaulation<br />

Pas de stockage de dédi& ni d'eaux usées<br />

Désinfection correct des locaux et <strong>du</strong> matériel<br />

Salage correct, nttioyage et désinfection des surfaces de contact<br />

Eviter les retombées d'eau et contrôler letaux de sel de l'eau de brossage<br />

Pas d'anprésurage trop acide <strong>du</strong> lait, une HRE à 50 % après fabrication et<br />

un égouttage rigoureux<br />

Bonne con<strong>du</strong>ite de la thermisation et activité efficace des levains<br />

Resped de l'hygiéne detniite<br />

Bonne con<strong>du</strong>ite de la fermentation ladique et égouttage correct<br />

Mamtim d'un bon équilibre lactique, HRE à 50 %, TO< 15 OC, lutte contre<br />

Géotndium, maintien <strong>du</strong> taux de sel<br />

Bme &gération Pour chiter le d&elTPemt des psychotro~hes, bon<br />

dosage de présure et de CaCh


LE MARCHE D'AVAL


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

3. <strong>Le</strong> marché d'aval<br />

Après avoir traité le <strong>Maroilles</strong> en tant que pro<strong>du</strong>it et la démarche qualité associée à sa<br />

fabrication, nous allons aborder un autre aspect de ce fromage, à savoir son rapport avec le<br />

consommateur.<br />

Pour situer le marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>, il est préférable de présenter dans un premier temps l'état<br />

des lieux <strong>du</strong> marché des pâtes molles et plus particulièrement celui des croûtes lavées.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> présente une forte régionalisation en terme de consommation. Il souffre peut-être<br />

d'un problème de distribution. Afin de répondre à cette question, il est nécessaire d'étudier en<br />

détail le lieu de vente et le mode de vente pour le <strong>Maroilles</strong>. Ainsi il sera possible de savoir si<br />

la grande distribution est bien adaptée à ce Fomage et ne risque pas de le banaliser.<br />

En terme de distribution, il ne faut pas négliger la qualité de service :<br />

- au niveau de la diversification et présentation des pro<strong>du</strong>its afin de toucher le plus<br />

large public ;<br />

- au niveau des stratégies de promotion (plaquettes, publicité, salons, tourisme<br />

vert, animations).<br />

La forte régionalisation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> relève également de la consommation. Pour mieux<br />

cerner cette consommation, il est nécessaire de situer son évolution dans le temps et de<br />

déterminer un profil <strong>du</strong> consommateur <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

3.1 <strong>Le</strong> marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> face aux autres fromages<br />

3.1.1 <strong>Le</strong> marché des pâtes molles<br />

<strong>Le</strong>s pâtes molles (croûtes fleuries, croûtes lavées et mixtes) sont en tête <strong>du</strong> marché des<br />

fromages. Ce type de fromage présente une grande variété allant <strong>du</strong> fromage millénaire, le<br />

<strong>Maroilles</strong>, aux spécialités marketées, créées plus récemment. C'est aussi le marché des<br />

fromages le plus imposant avec un chiffi-e d'affaire de 10 Milliards de francs, soit un tiers <strong>du</strong><br />

marché <strong>du</strong> fromage et avec 231 000 tonnes ven<strong>du</strong>es en 1994 soit 40 % <strong>du</strong> marché global<br />

(GENLIS, Point de vente, Sept 1995).


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

Répartition des différentes pâtes molles Evolution des différentes pâtes molles<br />

. - - - - -- -<br />

rn! -<br />

--<br />

1 UQnûtesflaries<br />

OQnûtesIaksd<br />

Source : cidi1 ~ielkn (Linéaire, Oct. 1995, N097) nBmes 7 -<br />

-. .<br />

4%<br />

WkS<br />

flaiies<br />

<strong>Le</strong>s ventes de pâtes molles se font essentiellement en libre-service, c'est un marché de pièces<br />

conçu pour ce rayon.<br />

Répartition des différents rayons Evolution des différents rayons<br />

Ventes à la<br />

pièce<br />

Source : Cidil Nielsen (Linéaire, Oct. 1995, no 97)<br />

Libreservice Coupe<br />

<strong>Le</strong> marché des pâtes molles connaît une phase de maturité avec une légère baisse de 1% pour<br />

1995. De plus les innovations se font rares autant en croûtes fleuries qu'en croûtes lavées.<br />

Apparemment stable, ce marché est le siège d'une bataille entre ses différents représentants.<br />

<strong>Le</strong>s camemberts reculent <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> succès des autres croûtes fleuries comme le brie ou le<br />

coulommiers. Au sein de cet univers très varié a donc lieu une transition de consommation<br />

d'une famille à une autre. <strong>Le</strong>s grandes marques ont beaucoup d'intérêt pour ce gigantesque<br />

marché et ont pris conscience de ce phénomène de vases communicants. Deux principales<br />

raisons expliquent ces transfert d'achats :<br />

- les grandes marques ont compris ce système et se positionnent stratégiquement<br />

sur plusieurs marchés. Elles ont apporté leur signatures aux autres croûtes<br />

fleuries. Ces fromages sont plus intéressants au niveau poidslprix par rapport au<br />

- -


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

camembert et correspondent à des pro<strong>du</strong>its de consommation familiale : ils sont<br />

susceptibles de plaire à toute la famille contrairement aux camemberts plus<br />

segmentés. Ces pro<strong>du</strong>its bénéficient donc de la caution des grands groupes. Par<br />

exemple, Président est une marque présente en camembert mais également<br />

déclinée en coulommiers et brie.<br />

- les transferts d'achats d'un pro<strong>du</strong>it à un autre ne sont pas propres au marché des<br />

pâtes molles. En situation de crise, le consommateur recherche deux choses : le<br />

rapport poidslprix le plus intéressant et les marques représentant des valeurs<br />

refuges.<br />

Cependant les marques de distributeurs ont su saisir l'occasion de s'imposer dans ce marché<br />

figé. Elles ont réussi à prendre 40 % des volumes (coulommiers) en proposant des prix<br />

compétitifs et en bénéficiant des faibles investissements publicitaires dans ce secteur. En effet,<br />

les grands groupes concentrent leur publicité sur les camemberts et espèrent des retombées sur<br />

le marché des coulommiers.<br />

Plus restreintes en volumes (18000 tonnes), les croûtes lavées et mixtes (les pâtes molles à<br />

goût) s'affichent comme des pro<strong>du</strong>its plus typés (Pro<strong>du</strong>its frais, Oct. 1995, n 0 40).<br />

Paradoxalement, ce sont les seuls fromages qui ne bénéficient pas de la vogue des pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong><br />

terroir. Cette régression est probablement <strong>du</strong>e à l'essoufflement des pro<strong>du</strong>its "markétés" et à la<br />

forte régionalisation de certains fromages AOC.<br />

3.1.2 <strong>Le</strong> marché des croûtes lavées<br />

Nous avons vu qu'il existe deux familles distinctes au sein des pâtes molles à goût : les croûtes<br />

mixtes et les croûtes lavées.<br />

3.1.2.1 les croûtes mixtes<br />

Ces fromages résultent d'une technique de fabrication entre celle des croûtes fleuries et celles<br />

des croûtes lavées. Ces spécialités ont connu leur apogée dans les années 80 et ont tendance<br />

de nos jours à s'essouffler. Au lieu de regrouper plusieurs pro<strong>du</strong>its sous un nom générique, les<br />

in<strong>du</strong>striels ont choisi d'opter pour des monopro<strong>du</strong>its avec un signature propre. Il est donc très<br />

difficile de diversifier ce type de pro<strong>du</strong>its.<br />

3.1.2.2 les croûtes lavées<br />

<strong>Le</strong> marché a légèrement progressé. <strong>Le</strong> frais emballé et le libre-service augmentent alors que la<br />

coupe accuse un nouveau recul. <strong>Le</strong> stand perd progressivement l'image d'un rayon spécialiste<br />

des pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> terroir. Cependant la coupe reste le rayon le plus visité concernant les pâtes<br />

molles à croûtes lavées. Il s'agit de pro<strong>du</strong>its dont le goût évolue rapidement et les<br />

consommateurs préfêrent l'avis d'un spécialiste.<br />

Dans un marché en constante variation où une gestion stricte de la diversité est nécessaire, les<br />

distributeurs n'investissent pas toujours dans ce secteur et préfêrent limiter leur offre à


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

quelques références. <strong>Le</strong>s pro<strong>du</strong>its "marketés" s'en sortent mieux puisqu'ils ont souvent une<br />

force de vente importante et sont par conséquent plus référencés que les croûtes lavées AOC.<br />

Alors que la pro<strong>du</strong>ction globale de fiomages AOC augmente, celle des pro<strong>du</strong>its AOC à<br />

croûtes lavées diminue. Ceci est <strong>du</strong>e à l'extrême régionalisation de la pro<strong>du</strong>ction et de la<br />

consommation de ces fromages. C'est un marché atomisé, dificile à dynamiser.<br />

De plus, contrairement aux pro<strong>du</strong>its "marketés", les croûtes lavées sont surtout référencées à<br />

l'occasion des fêtes. Enfin les amateurs de fromages typés hésitent à choisir leur pro<strong>du</strong>it et la<br />

caution d'une grande marque peut devenir un élément déterminant. <strong>Le</strong>s consommateurs sont<br />

demandeurs de pro<strong>du</strong>its conciliant le goût et la tradition mais ils doivent rester doux. <strong>Le</strong>s<br />

pro<strong>du</strong>its "marketés" sont justement en adéquation avec la demande des consommateurs : des<br />

fiomages comme Angelus ou Rouy sont des pro<strong>du</strong>its dont le goût est modérément prononcé et<br />

dont l'odeur a été gommée.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> est un fromage à croûte lavée AOC conciliant le goût et la tradition mais<br />

contrairement aux pro<strong>du</strong>its "marketés" il revendique sa typicité.<br />

3.1.3 <strong>Le</strong> marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

3.1.3.1 La pro<strong>du</strong>ction de <strong>Maroilles</strong><br />

<strong>Le</strong>s volumes pro<strong>du</strong>its ont énormément évolué au cours <strong>du</strong> temps. Dans les années 1905- 19 10, .<br />

800 tonnes étaient pro<strong>du</strong>ites et la moitié provenait de la fabrication fermière. Puis la<br />

pro<strong>du</strong>ction atteint les 3000 tonnes en 1970 pour finalement chuter en 198 1 à 1800 tonnes. <strong>Le</strong>s<br />

acteurs de la filière ont réagi en menant plusieurs actions pour revenir dans les années 90 à<br />

niveau proche de 2300 tonnes.<br />

2400<br />

2300<br />

2200<br />

2100<br />

2 O O O<br />

Evolution de la pro<strong>du</strong>ction de <strong>Maroilles</strong> (tonnes)<br />

1900<br />

1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995<br />

Source : document <strong>du</strong> syndicat <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

Entre 1990 et 1994, la pro<strong>du</strong>ction a eu tendance à chuter légèrement. Par contre, 1995 est<br />

l'année d'une forte croissance (7.1 %).


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

Livarot<br />

Munster<br />

Pont<br />

ItEvêque<br />

Totaux<br />

Evolution<br />

globale (%)<br />

Source : document <strong>du</strong> syndicat<br />

Evolution <strong>du</strong> tonnaee des autres croûtes lavées AOC<br />

1988<br />

699<br />

7848<br />

2985<br />

11532<br />

-0.6<br />

1989<br />

790<br />

8655<br />

3097<br />

12542<br />

%+8.7<br />

Si l'on compare ces résultats avec les AOC de la même famille, le <strong>Maroilles</strong> a une pro<strong>du</strong>ction<br />

supérieure à celle <strong>du</strong> Livarot mais inférieure au Pont 1'Evêque et au Munster. Par contre, si l'on<br />

considère l'évolution globale de ces trois concurrents directs, il apparaît un léger recul de ces<br />

pro<strong>du</strong>ctions par rapport au marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

L'essor connu pour l'exercice de 1995 montre que le <strong>Maroilles</strong> semble tout de même<br />

bénéficier de la vogue des pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> terroir et résulte des efforts fournis par les acteurs de la<br />

filière pour harmoniser leur pro<strong>du</strong>ction en terme d'homogénéité.<br />

Part de la pro<strong>du</strong>ction de <strong>Maroilles</strong> dans le tonnage total des croûtes lavées AOC<br />

Source : document <strong>du</strong> syndicat <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

1990<br />

1042<br />

8665<br />

3388<br />

13095<br />

+4.4 %<br />

1991<br />

1283<br />

8825<br />

3727<br />

13835<br />

+5.6 %<br />

3.1.3.2 <strong>Le</strong>s acteurs de la filière et leurs stratégies<br />

1992<br />

1321<br />

9171<br />

3680<br />

14172<br />

+2.4 %<br />

1993<br />

1341<br />

9045<br />

3700<br />

14086<br />

-0.6 %<br />

1994<br />

1282<br />

8704<br />

3703<br />

13749<br />

-2.4 %<br />

1995<br />

1281<br />

8790<br />

3636<br />

13707<br />

-0.3 %<br />

Au début de la chaîne, il y a l'éleveur qui donnera un lait plus ou moins riche et pafimé.<br />

Ensuite il y a le pro<strong>du</strong>cteur <strong>du</strong> fromage (fermier ou in<strong>du</strong>striel). Ensuite vient l'affmeur dont<br />

l'intervention est cruciale pour la qualité et le goût <strong>du</strong> fromage. Il est le révélateur de la<br />

typicité. On distingue les pro<strong>du</strong>cteurs qui sont aussi affineurs et les affineurs qui travaillent<br />

sur des <strong>Maroilles</strong> blancs fournis. La pro<strong>du</strong>ction de <strong>Maroilles</strong> était autrefois uniquement<br />

fermière, l'in<strong>du</strong>strialisation ayant débuté après la première guerre mondiale. Aujourd'hui il<br />

existe trois types de pro<strong>du</strong>cteurs :


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

- les pro<strong>du</strong>cteurs fermiers ;<br />

- les affineurs ;<br />

- les pro<strong>du</strong>cteurs in<strong>du</strong>striels.<br />

+ <strong>Le</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs fermiers<br />

<strong>Le</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs fermiers sont peu nombreux. Ils étaient 7 en 1980,9 en 1990 et 13 en 1996. Il<br />

y a donc eu une augmentation <strong>du</strong> nombre de nouveaux pro<strong>du</strong>cteurs (grâce, notamment, aux<br />

aides allouées par le Conseil Régional). Ces pro<strong>du</strong>cteurs sont en général des personnes d'une<br />

cinquantaine d'années travaillant sur des exploitations familiales où la pro<strong>du</strong>ction est<br />

transmise de génération en génération. Pour les nouveaux pro<strong>du</strong>cteurs fermiers, il est<br />

recommandé de suivre un stage de formation laitière au CFPPA. La priorité des fermiers<br />

consiste en la recherche de l'originalité leur permettant de maintenir et même de développer<br />

leur pro<strong>du</strong>ction.<br />

+ <strong>Le</strong>s affineurs<br />

On distingue deux types d'affmeurs :<br />

- ceux qui travaillent de faqon traditionnelle, en cave naturelle sans intervention<br />

sur l'hygrométrie et la température ;<br />

- ceux qui affinent dans des caves naturelles climatisées.<br />

+ <strong>Le</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs in<strong>du</strong>striels<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> in<strong>du</strong>striel est apparu lorsque ces volumes ont été supérieurs à ceux <strong>du</strong> beurre.<br />

Avant 1914, une seule laiterie fabriquait <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> dans la Thièrache, celle de Sains-<strong>du</strong>-<br />

Nord. En 1935, le nombre s'élevait à six dans le Nord : Avesnelles, Etroeungt, Prisches,<br />

Wignehies, Ohain, Noyelles-sur-Sambre. En 1960, seize établissements fabriquaient <strong>du</strong><br />

<strong>Maroilles</strong> mais en 1980 il n'en reste que six et trois aujourd'hui : la fromagerie <strong>Le</strong>sire et<br />

Roger, la fromagerie <strong>Le</strong><strong>du</strong>c et la fromagerie Fauquet rachetée en 1989 par le groupe Bongrain.<br />

Ceci montre que les petites entreprises n'ont pas résisté à la chute de pro<strong>du</strong>ction dans les<br />

années 80 et seules les grandes in<strong>du</strong>stries ont su faire face à cette crise.<br />

(cf. annexe n 0 9: <strong>Le</strong>s membres <strong>du</strong> syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs et affineurs de <strong>Maroilles</strong>)<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> in<strong>du</strong>striel représente aujourd'hui 90 % <strong>du</strong> marché et l'entreprise Fauquet pro<strong>du</strong>it,<br />

par exemple, 1000 tonnes de <strong>Maroilles</strong> soit la moitié de la pro<strong>du</strong>ction nationale annuelle.<br />

Face aux problèmes rencontrés dans les années 80, les différents acteurs se sont préoccupés de<br />

la baisse de la consommation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>. La principale raison de cette chute est liée au<br />

succès <strong>du</strong> Munster et <strong>du</strong> Pont l'Evêque,leurs principaux concurrents.<br />

De cette constatation, un plan d'action a été décidé par les pouvoirs publics représentés par les<br />

conseils généraux et régionaux ainsi que les membres <strong>du</strong> syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs de<br />

<strong>Maroilles</strong>. Cette action avait pour but de maintenir la pro<strong>du</strong>ction dans un premier temps et<br />

dans un deuxième temps de l'augmenter. A l'époque cette activité employait plus de 400<br />

personnes donc il devenait urgent de réagir. C'est donc à cette époque que la notion de filière<br />

<strong>Maroilles</strong> a été créée en intégrant chaque acteur, de l'amont vers l'aval. Son objectif était de :<br />

- faire connaître et améliorer l'image de marque de la région de Thièrache et <strong>du</strong><br />

<strong>Maroilles</strong> ;


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiomage <strong>du</strong> Nord<br />

- contribuer au maintien de l'emploi ;<br />

- diversifier le niveau socio-économique de la Thièrache ;<br />

- relancer la pro<strong>du</strong>ction fermière.<br />

Pour comprendre cette forte chute de consommation, il a été nécessaire d'identifier les cibles à<br />

atteindre par une étude de marché (Delannoy, 199 1). A partir de cette démarche marketing, les<br />

professionnels <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> ont commandé une campagne publicitaire se déclinant en trois<br />

périodes :<br />

- la première campagne (83-84) a été réalisée dans la région et en Belgique. Elle se<br />

constituait d'affiches et d'actions auprès de la distribution avec concours et récompenses.<br />

L'affichage a eu un impact favorable sur le public et la promotion pour la distribution a<br />

mieux fonctionné pour les petits détaillants que pour la grande distribution. Cette<br />

première campagne a permis une progression des ventes de 10 %.<br />

- la deuxième campagne (84-85) avait pour but de consolider les résultats obtenus après<br />

la première campagne et de faire connaître le pro<strong>du</strong>it aux Parisiens. Dans ce but,<br />

plusieurs actions ont été menées : des journées à Rungis, des revues de presse et des<br />

campagnes d'affichages dans le métro mais ces actions n'ont pas eu l'effet escompté.<br />

- la troisième campagne (85-86) avait pour objectif la fidélisation de la clientèle dans le<br />

Nord et dans la région Parisienne.<br />

<strong>Le</strong> financement de la première campagne a été réalisé par la région à 75 %, 50 % pour la<br />

deuxième et 25 % pour la troisième. <strong>Le</strong> reste a été pris en charge par l'ensemble <strong>du</strong> personnel.<br />

Ces actions promotionnelles ont coûté très cher au syndicat <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>. Par exemple, la<br />

seule campagne publicitaire à Paris en 1984 s'est élevée à 744 000 FF TTC.<br />

<strong>Le</strong> syndicat ne peut pas se permettre de faire des actions promotionnelles régulières vu son<br />

budget. Cette organisation vit des cotisations remises par tous les membres <strong>du</strong> syndicat. Il<br />

existe deux types de cotisations : une cotisation égale pour tous les pro<strong>du</strong>cteurs et une autre<br />

complémentaire en fonction <strong>du</strong> tonnage de chaque pro<strong>du</strong>cteur. Une étude de consommation<br />

est prévue prochainement pour cibler à nouveau le consommateur potentiel de <strong>Maroilles</strong>.<br />

Parallèlement aux actions <strong>du</strong> syndicat, il existe un regroupement d'agriculteurs de la Thiérache<br />

qui se soucient entre autre de la valorisation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>. Il s'agit de l'Atelier Agriculture<br />

Avesnois - Thièrache (AAAT). Ils ont décidé d'agir et leur priorité reste la valorisation des<br />

pro<strong>du</strong>its locaux. Ils ont déterminé trois axes d'actions :<br />

- la création de cercle de qualité ;<br />

- des actions de formation ;<br />

- étude de commercialisation en commun de leur pro<strong>du</strong>it.<br />

3.1.3.3 <strong>Le</strong>s forces et les faiblesses <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> peut être considéré comme un pro<strong>du</strong>it unique et il est plus judicieux de traiter les<br />

forces et les faiblesses de ce fromage de façon générale plutôt que de l'appliquer à une<br />

entreprise particulière.<br />

De façon parallèle, nous traiterons les menaces et les opportunités <strong>du</strong> marché des fromages<br />

par rapport au <strong>Maroilles</strong>.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

Forces<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> correspond à un fleuron régional<br />

Forces et faiblesse <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> bénéficie d'une AOC donc d'une<br />

certaine renommée et d'une protection<br />

Européenne avec la mise en place récente des<br />

AOP.<br />

C'est un pro<strong>du</strong>it générique mais la filière<br />

<strong>Maroilles</strong> offre également tout un éventail de<br />

pro<strong>du</strong>its dérivés pour satisfaire un maximum de<br />

consommateurs.<br />

<strong>Le</strong> Munster doit sa grande notoriété à l'appui<br />

d'une grande marque qui distribue ce fromage<br />

AOC : "les petits amis" de Bel. Avec le rachat de<br />

Fauquet par Bongrain, on peut espérer une<br />

augmentation de la notoriété <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> dans le<br />

reste de la France puisque ce grand groupe<br />

possède une importante force de vente.<br />

<strong>Le</strong> syndicat est un élément capital de la réussite<br />

de la filière <strong>Maroilles</strong>. Cette organisation<br />

représente le lien entre pro<strong>du</strong>cteurs fermiers et<br />

in<strong>du</strong>striels. De plus, il participe à la vérification<br />

Faiblesses<br />

Régionalisation<br />

Ce fromage a <strong>du</strong> mal à sortir de son carcan<br />

régional.<br />

Reférencement partiel et saisonnalité<br />

C'est un pro<strong>du</strong>it consommé de façon saisonnière<br />

puisque les distributeurs ne le référencent pas tout<br />

le temps, mais surtout en période de fête. <strong>Le</strong><br />

<strong>Maroilles</strong> est apparenté à un pro<strong>du</strong>it de<br />

dégustation et de fête et non comme un pro<strong>du</strong>it de<br />

consommation courante (cf annexe no 10)' le<br />

graphe montre bien une chute des ventes après la<br />

période festive de Noël). Ce fromage AOC est<br />

moins consommé que les autres fromage au rayon<br />

Libre Service.<br />

Bien que l'AOC permette de guider le<br />

consommateur dans l'univers des fromages, ce<br />

dernier est noyé par tous ces signes de qualité.<br />

Problème d'homogénéité<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> présente à plusieurs niveaux des<br />

problèmes d'homogénéité concernant la<br />

pro<strong>du</strong>ction ( différence de format, de goût, de<br />

texture), la distribution, sa notoriété. <strong>Le</strong>s<br />

professionnels ont conscience de ce problème et<br />

ont déjà entrepris des actions pour résoudre cette<br />

disparité.<br />

Manque de communication<br />

Nous avons vu que ce fromage souffrait d'une<br />

notoriété mal répartie puisqu'il est connu dans le<br />

Nord et en région Parisienne mais pratiquement<br />

inexistant dans le sud de la France. Ceci est <strong>du</strong> en<br />

partie à un manque significatif de communication<br />

et par conséquent d'investissements publicitaires.<br />

<strong>Le</strong> goût prononcé <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> ne convient pas à<br />

tous les consommateurs.<br />

De plus, les importantes réglementations sur la


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

des normes imposées à ce fromage AOC avec la<br />

commission de contrôle. Enfin, il aide les petits<br />

pro<strong>du</strong>cteurs en cas de sanction prononcée par la<br />

commission.<br />

3.1.3.4 <strong>Le</strong>s opportunités et les menaces <strong>du</strong> marché<br />

Opportunités<br />

En période de crise, le consommateur change<br />

souvent de pro<strong>du</strong>its et cherche la variété, la<br />

nouveauté. <strong>Le</strong> large éventail de pro<strong>du</strong>its<br />

offerts (plusieurs formats, nombreux pro<strong>du</strong>its<br />

dérivés, plusieurs stades d'affinage) par la<br />

filière <strong>Maroilles</strong> peut répondre aux attentes<br />

des consommateurs.<br />

<strong>Le</strong> cas de la Restauration Hors Foyer pourrait<br />

être intéressant pour développer la<br />

communication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>. En effet, si les<br />

consommateurs sont amenés à manger <strong>du</strong><br />

<strong>Maroilles</strong> sur leur lieu de travail, ils<br />

connaîtront ce fromage et s'ils l'ont apprécié,<br />

ils pourront le consommer dans leur foyer.<br />

Ainsi ce moyen de restauration serait utile<br />

pour transformer le <strong>Maroilles</strong>, pro<strong>du</strong>it de<br />

dégustation, en un pro<strong>du</strong>it de consommation<br />

courante.<br />

La tendance actuelle dans l'univers des<br />

fromages concerne les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> terroir.<br />

C'est une opportunité à saisir pour le<br />

<strong>Maroilles</strong>," le plus fin des fromages forts", en<br />

essayant de joindre les croûtes lavées à cette<br />

tendance.<br />

qualité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it pourraient provoquer une perte<br />

de qualité organoleptique (mais un gain de qualité<br />

rnicrobiologique).<br />

Menaces<br />

Il existe une concurrence, relative, entre les<br />

différents pro<strong>du</strong>cteurs de <strong>Maroilles</strong>, unis,<br />

néanmoins, face aux autres croûtes lavées<br />

AOC. <strong>Le</strong>s professionnels de la filière<br />

<strong>Maroilles</strong> s'allient pour former une force<br />

commune et cohésive contre le Munster, Pont<br />

1'Evêque et le Livarot , véritables menaces.<br />

<strong>Le</strong> danger vient surtout des pro<strong>du</strong>its qui<br />

imitent les croûtes lavées en proposant les<br />

mêmes qualités sans les inconvénients<br />

associés (goût prononcé, odeur forte). Il s'agit<br />

de pro<strong>du</strong>its marketés proposés par des grands<br />

groupes avec de gros budgets publicitaires et<br />

une imposante force de vente : Rouy, Saint<br />

Morgon, Angelus ...<br />

<strong>Le</strong>s innovations sont rares dans le marché des<br />

croûtes lavées car le marché des spécialités à<br />

goûts sont dans une phase de maturité.<br />

<strong>Le</strong> marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> présente donc plusieurs dimensions, certaines sont à son avantage<br />

d'autres correspondent plutôt à des faiblesses :<br />

- une dimension régionale : déséquilibre entre une notoriété prononcée dans certaines régions<br />

de France et sa quasi-absence dans d'autres.<br />

- une dimension qualité : le <strong>Maroilles</strong> bénéficie d'une certaine image de qualité grâce a<br />

l'AOC.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

- mais une troisième dimension est envisageable : depuis quelques temps, un grand groupe<br />

diffuse <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> (Bongrain). A long terme il serait intéressant d'analyser si cela va<br />

contribuer à l'image de marque <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it et quel sera l'impact de cette dimension par rapport<br />

aux deux autres éléments de reconnaissance <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

3.2 La distribution <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

Tout d'abord il est nécessaire de distinguer les réseaux de distribution de la pro<strong>du</strong>ction<br />

fermière et ceux de la pro<strong>du</strong>ction in<strong>du</strong>strielle qui s'avèrent différents et qui ne répondent pas<br />

aux mêmes attentes. Cependant, ils tendent, pour certains, à s'uniformiser (un fermier a été<br />

nouvellement référencé en GMS).<br />

3.2.1 La distribution des fromages fermiers<br />

La distribution de pro<strong>du</strong>its fermiers se décline de plusieurs façons :<br />

- 50 % des ventes se font généralement sur place. Dans le cas de la ferme de la<br />

fontaine Orion, Madame Halleux a prévu une pièce pour vendre ses fromages et<br />

pro<strong>du</strong>its dérivés ( cf. annexe n O l 1 : Evolution des ventes de <strong>Maroilles</strong> entre 1984<br />

et 1995, exploitation "Halleux"). Sur ce document, on voit bien que les ventes à la<br />

ferme représentent la moitié des ventes totales.<br />

- 20 % des ventes sont assurés en crémerie, fromagerie des régions <strong>du</strong> Nord et de<br />

la Picardie.<br />

- 20 % des ventes ont lieu dans des magasins de pro<strong>du</strong>its fermiers et de terroir.<br />

- 10 % des ventes correspondent à des commandes de fromagers et de<br />

restaurateurs d'autres régions. En principe, les petites pro<strong>du</strong>ctions ne peuvent pas<br />

s'exporter pour des problèmes de législation (cf. partie sur les contrôles des<br />

fromages destinés à l'exportation).<br />

Il existe des cas pour lesquels la grande distribution a été accessible. Avec une pro<strong>du</strong>ction<br />

annuelle de 50 tonnes de <strong>Maroilles</strong>, les Roseleur à la tête de la ferme <strong>du</strong> Château Courbet<br />

fabriquent un véritable <strong>Maroilles</strong> fermier et sont référencés dans plusieurs grandes enseignes<br />

de la distribution : Auchan de Louvroil (1987) et plus récemment chez Carrefour (1994)<br />

(Becqueriaux, 1994, Réussir lait élevage). Ces pro<strong>du</strong>cteurs entretiennent avec la grande<br />

distribution des relations d'honnêteté et de franche collaboration. Ce type de relations fait<br />

partie intégrante de la politique des GMS. Elles recherchent de plus en plus des pro<strong>du</strong>its<br />

fermiers et autres spécificités <strong>du</strong> terroir pour deux principales raisons: ces pro<strong>du</strong>its associés à<br />

une région bénéficient souvent d'un label de qualité. Sans marque ou label, sans garantie <strong>du</strong><br />

terroir, les grandes surfaces pourraient être accusées de déstabiliser les marchés agricoles<br />

souvent fragiles ou de banaliser des pro<strong>du</strong>its.<br />

<strong>Le</strong>s GMS sont soumis à des règles précises concernant la commercialisation des pro<strong>du</strong>its<br />

fermiers. Prenons le cas d'Auchan : quand une grande surface veut référencer un pro<strong>du</strong>it local,<br />

l'établissement doit dans un premier temps faire une demande à la centrale. Après une étude<br />

sur l'entreprise concernée (contrôle de l'hygiène, chiffre d'affaire, effectif), la centrale donne<br />

ou non son accord pour la commercialisation de ce pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> terroir. Pour le <strong>Maroilles</strong>, seules<br />

les grandes surfaces Auchan de Louvroil, Cambrai et Valenciennes distribuent <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

fermier. Cette démarche est justifiée puisqu'un Auchan comme celui de Valenciennes peut


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

distribuer deux cents cartons de <strong>Maroilles</strong> alors qu'un grand Auchan comme celui de<br />

Villeneuve d'Ascq n'en vendra que dix.<br />

3.2.2 La distribution des fromages in<strong>du</strong>striels<br />

Nous avons cité précédemment la répartition des ventes des croûtes lavées selon trois rayons :<br />

la coupe, le frais-emballé et le libre-service (L.S).<br />

<strong>Le</strong> marché des pâtes molles est essentiellement un marché de pièces donc ces pro<strong>du</strong>its sont<br />

ven<strong>du</strong>s en L.S. Pour les croûtes lavées, le mode de vente est quelque peu différent : pour des<br />

fromages plus typés, les consommateurs préfêrent encore l'avis d'un spécialiste, donc les<br />

achètent au rayon coupe.<br />

Cependant cette tendance semble s'inverser progressivement avec l'émergence <strong>du</strong> frais-<br />

emballé. Ce rayon présente des fromages variés emballés sous film dans un atelier de coupe.<br />

Bien que ce lieu de vente soit soumis aux mêmes règles que les deux autres, à savoir la règle<br />

213- 113 ( pour une DLC de trois semaines, deux semaines en rayon puis retrait de la<br />

marchandise), le fiais-emballé représentait un frein pour les consommateurs : ils avaient un<br />

doute sur la fraîcheur et considéraient ce rayon comme la décharge de la coupe. Or, ce lieu de<br />

vente est soumis aux mêmes dispositions que les deux autres rayons (normes de qualité mises<br />

en place, formation <strong>du</strong> personnel à l'atelier coupe) et les consommateurs commencent à le<br />

comprendre. C'est un rayon dont la croissance et la notoriété augmentent beaucoup : 20 % de<br />

croissance par an. Il présente un choix varié de pro<strong>du</strong>its, affiche la transparence puisque les<br />

pro<strong>du</strong>its sont visibles à la différence <strong>du</strong> libre-service.<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> distribué en grande surface provient des Fromageries Fauquet et <strong>Le</strong>sire pour<br />

Auchan, Fauquet et <strong>Le</strong><strong>du</strong>c pour Carrefour. Dans les deux cas, le pro<strong>du</strong>it passe par une plate-<br />

forme.<br />

Pour ce fromage, c'est le fiais-emballé qui fonctionne le mieux suivi de près par la coupe<br />

alors que le libre-service est en perte de vitesse. Auchan reçoit des <strong>Maroilles</strong> à différents<br />

stades d'affinage. <strong>Le</strong>s fromages sont découpés et placés au rayon frais-emballk. Il existe un<br />

code spécifique à chaque stade d'affinage ; ce code est apposé sur les fromages affinés . Une<br />

analyse de la grande distribution semble indispensable pour comprendre si ce type de<br />

commercialisation est adapté au <strong>Maroilles</strong>.<br />

<strong>Le</strong>s ennemis <strong>du</strong> fromage sont :<br />

- la dessiccation ;<br />

- un excès de froid ;<br />

- un excès de chaleur.<br />

En grandes surfaces, les fromages sont placés en libre-service (libre-service et frais-emballé)<br />

où la température varie entre 3 et 6 OC. Une température et une hygrométrie trop basses vont<br />

bloquer le processus d'affinage et le développement des qualités organoleptiques <strong>du</strong> fiomage.<br />

La température idéale se situe entre 10 et 12 OC. <strong>Le</strong>s <strong>Maroilles</strong> dont disposent les<br />

consommateurs sont encore crayeux et <strong>du</strong>rs.<br />

Par contre, en crémerie les fromages sont soumis à des températures moins basses. Ceci<br />

pourrait être à !'avantage de ce type de distribution où les pro<strong>du</strong>its offerts sont variés et plus<br />

ou moins affinés. Attention tout de même a un excès de chaleur qui est tout aussi<br />

préjudiciable car il provoque une fermentation secondaire qui accélère la dégradation <strong>du</strong><br />

fromage.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

L'apparition <strong>du</strong> frais-emballé semble répondre en partie à ce problème d'affinage. Proposé à<br />

différents stades d'évolution, le <strong>Maroilles</strong> sera moins crayeux qu'en libre-service et répondra<br />

davantage, suivant le niveau d'affinage, aux attentes des différents consommateurs.<br />

Remaraue :<br />

Quand il est question de distribution, on peut considérer que la Restauration Hors Foyer<br />

(RHF) en fait partie (De Reynal, 1996, L'écho de la crémerie). <strong>Le</strong>s Français prennent le tiers<br />

de leurs repas à l'extérieur <strong>du</strong> foyer. C'est dire que le fiomage doit sortir <strong>du</strong> plateau pour<br />

s'aventurer vers d'autres lieux de dégustation.<br />

Il est facile de proposer un yaourt, une faisselle en restauration commerciale. Réfrigérés<br />

correctement, ces pro<strong>du</strong>its ultra-fiais sont sans surprise.<br />

Il n'en est pas de même pour les fromages affinés, comme le <strong>Maroilles</strong>, qui sont très exigeants<br />

quant à la température de service, la provenance et l'affinage. La gestionnabilité et la praticité<br />

l'emportent. Ainsi quelques fromages se prêtent mieux à la restauration collective : Tome,<br />

Comté, Ernrnental. ..<br />

Il n'est tout de même pas impossible de proposer des pro<strong>du</strong>its de qualité à la restauration : la<br />

présentation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> semble alors envisageable. Mais pour réussir une proposition<br />

« fromages affinés », il faut <strong>du</strong> professionnalisme et de la rigueur, ce qui fait peut-être défaut à<br />

la restauration collective ou commerciale.<br />

Un autre créneau possible concerne les crèches, écoles <strong>du</strong> plateau de fromages.<br />

L'apprentissage des fromages permettrait aux enfants de se rapprocher de leurs parents en<br />

mangeant comme eux <strong>du</strong> fromage fort tout en quittant biberon et autres laitages (De Reynal,<br />

1996, L'écho de la crémerie).<br />

Pour le <strong>Maroilles</strong>, la distribution se fait essentiellement en crémerie, à la ferme pour les<br />

pro<strong>du</strong>its fermiers et en grande distribution pour les pro<strong>du</strong>its in<strong>du</strong>striels. Ce dernier type de<br />

commercialisation ne lui est pas forcément adapté (surtout le libre-service) mais les<br />

professionnels de la grande distribution ont compris cette gestion difficile de l'affinage des<br />

pro<strong>du</strong>its typés comme le <strong>Maroilles</strong> en proposant des <strong>Maroilles</strong> à différents stades de<br />

développement au rayon frais-emballé. Enfin, pour améliorer la communication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

il n'est pas souhaitable de se limiter à ces distributions ordinaires mais de s'intéresser au<br />

domaine de la RHF et de l'é<strong>du</strong>cation des enfants.<br />

3.3 La qualité de service : stratégies et moyens pour y parvenir<br />

3.3.1 L'éventail des pro<strong>du</strong>its offerts<br />

Outre la pro<strong>du</strong>ction de <strong>Maroilles</strong>, d'autres fromages sont élaborés et lui sont proches:<br />

- le dauphin: à base de <strong>Maroilles</strong> aromatisé avec un mélange de persil, estragon, poivre, et<br />

girofle; les dauphins sont présentés en petits croissants et affinés <strong>du</strong>rant 4 mois,<br />

- la boulette d'Avesnes: il est constitué de <strong>Maroilles</strong> démonté, enrichi d'herbes aromatiques et<br />

épices. Sa croûte est lavée quotidiennement à la bière: il est affiné au moins pendant 3 mois.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

- le vieux Lille: affiné de façon différente, il se signale par sa couleur grise, une saveur plus<br />

salée et une odeur plus forte.<br />

- la carré d'Avesnes: il correspond à une nouvelle génération de fromage à pâte molle et à<br />

croûte lavée mais de goût moins prononcé que le <strong>Maroilles</strong>.<br />

Il existe donc une large palette de fromage à goût plus ou moins prononcé; le carré d'Avesnes<br />

tra<strong>du</strong>it l'effort <strong>du</strong> fabricant vers une meilleure adaptation aux goûts des consommateurs en<br />

matière de fromage. En effet, si l'on s'intéresse à l'exportation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>, elle est marginale,<br />

exceptée vers la Belgique, car les pays anglo-saxons et germaniques préfêrent nettement des<br />

fromages plus neutres.<br />

3.3.2 <strong>Le</strong>s stratégies et les moyens utilisés<br />

Bongrain, in<strong>du</strong>strie possédant un portefeuille de marques fromagères important, a élargi sa<br />

gamme en adoptant un fromage à AOC: le <strong>Maroilles</strong>, fabriqué par l'in<strong>du</strong>strie Fauquet. Cette<br />

stratégie tient compte de l'intérêt <strong>du</strong> consommateur pour les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> terroir; mais, ce<br />

consommateur se perd dans les signes officiels de qualité.<br />

Pour informer le consommateur, le ministère de l'agriculture et de l'alimentation vient de<br />

lancer une brochure intitulée: "qualité, des garanties officielles de France" qui présente<br />

notamment les AOC. Elle est d'abord à l'usage des professionnels; elle sera, par la suite, tirée à<br />

400000 exemplaires pour le grand public. De son côté, la grande distribution prendra en<br />

charge l'édition de 500000 exemplaires destinés à être diffusés en GMS.<br />

Participation au concours général agricole (dans le cadre <strong>du</strong> salon de l'agriculture):<br />

Remises en jeu tous les ans, les victoires obtenues dans ce concours tra<strong>du</strong>isent la valeur d'une<br />

pro<strong>du</strong>ction évaluée sur toute l'année. La présélection est rigoureuse et repose sur trois<br />

examens successifs pendant six mois. <strong>Le</strong> jury provient de tous les horizons professionnels.<br />

Dans ce concours, les différents acteurs <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> se retrouvent: l'entreprise Fauquet<br />

participe régulièrement, ainsi que certains fermiers.<br />

Quand ils obtiennent une médaille, ils l'utilisent de façon différente, selon leur stratégie.<br />

Fauquet, grand groupe, l'utilisera en communication interne comme indicateur de qualité,<br />

valorisant pour toute sa chaîne de pro<strong>du</strong>ction, mais aussi pour sa communication grand public<br />

(en apposant la feuille de chêne, emblème d'une victoire, sur ses pro<strong>du</strong>its).<br />

<strong>Le</strong> petit pro<strong>du</strong>cteur pourra, lui, l'utiliser pour vendre plus cher ou dans de meilleures<br />

conditions. Suite à une victoire, il pourra obtenir de nouveaux contacts notamment avec<br />

certains distributeurs et peut-être se faire référencer dans des GMS.<br />

On retrouve, dans d'autres salons, certains fabricants de <strong>Maroilles</strong> (exemples: au SIAL ou au<br />

salon <strong>du</strong> fromage). Il existe donc, pour certains, une réelle volonté de se faire connaître et de<br />

valoriser leur <strong>Maroilles</strong>.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fiornage <strong>du</strong> Nord<br />

Pour un pro<strong>du</strong>cteur qui souhaite promouvoir ses fromages ou qui souhaite améliorer son outil<br />

de pro<strong>du</strong>ction, des aides existent et sont proposées par le conseil régional de Picardie:<br />

Aides pour la participation aux salons de l'alimentation:<br />

Champ d'application: - réservation d'espacement et aménagement de ce lieu<br />

- documentation réalisée pour cette occasion<br />

- frais de personnel<br />

- frais de déplacement pour les salons hors région d'origine<br />

La subvention rembourse 50% des dépenses liées à la participation au salon, plafonnée à<br />

25000Fr. L'instruction et le suivi <strong>du</strong> projet sont assurés par l'agence régional de<br />

développement.<br />

Aides pour la promotion des pro<strong>du</strong>its agro-alimentaires:<br />

Objectif: faire connaître et reconnaître les pro<strong>du</strong>its alimentaires fabriqués par les entreprises<br />

régionales et assurer la promotion de la gastronomie française.<br />

Champ d'application: *aide à la participation des entreprises à différentes manifestations<br />

nationales et internationales<br />

*développement de la marque collective régionale "saveur de Picardie"<br />

*mise en place d'actions régionales au près de la grande distribution et<br />

des restaurateurs.<br />

<strong>Le</strong> contact se fait au près de l'association Terroirs de Picardie qui est soutenue financièrement<br />

par le conseil régional de Picardie, la chambre d'agriculture et les conseils généraux de<br />

l'Aisne, Oise et Somme.<br />

Fonds régional de diverszfication:<br />

Champ d'application: tous les investissements visant à accroître la valeur ajoutée des<br />

entreprises agricoles et à diversifier leurs recettes.<br />

Bénéficiaires: les agriculteurs ayant un projet de diversification cohérent au niveau<br />

économique, technique (intégration <strong>du</strong> projet dans l'activité de l'exploitation) et commercial.<br />

Cette aide aux investissements existe sous la forme d'une subvention à hauteur de 25%,<br />

plafonnée à 50000Fr, doublée en cas d'association de plusieurs agriculteurs.<br />

Fonds régional d'aide au conseil:<br />

Objectif: permettre aux entreprises agricoles de recourir à des conseils extérieurs à un moment<br />

important de leur développement etlou pour une meilleure prise en compte de l'environnement<br />

dans leurs activités.<br />

Champ d'application:<br />

organisation en vue d'une meilleure pro<strong>du</strong>ctivité<br />

audit préalable à un investissement<br />

mise en place de nouveaux pro<strong>du</strong>its<br />

étude de marché<br />

étude visant à prendre en compte l'environnement.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

Ces travaux ne doivent pas être la conséquence d'obligations réglementaires ou légales. Sont<br />

concernés les exploitants agricoles en situation financière saine.<br />

Montmt: * situation remboursant 80% des frais d'études hors taxes engagées, plafonnée à<br />

25000Fr pour les études courtes,<br />

* situation remboursant 50% des frais d'études hors taxes engagées, plafonnée à<br />

200000Fr pour les études approfondies.<br />

Des aides similaires sont proposées par le conseil régional <strong>du</strong> Nord, comme l'aide à la<br />

réalisation des projets innovants et la bourse régionale à l'innovation.<br />

D'autres actions existent pour dynamiser le marché <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>. En effet, ce fromage<br />

traditionnel, attaché aux régions Nord & Picardie, s'intègre dans un tourisme "vert". <strong>Le</strong> conseil<br />

général <strong>du</strong> Nord a d'ailleurs élaboré une plaquette: "autour <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>", qui propose un<br />

circuit de randonnée pédestre. Ainsi, 1'Avesnois qui devient progressivement une région<br />

touristique, peut bénéficier de pro<strong>du</strong>its "phares" comme le <strong>Maroilles</strong> pour générer un nouvel<br />

essor.<br />

<strong>Le</strong> syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs et affineurs de <strong>Maroilles</strong> ainsi que l'atelier de 1'Avesnois<br />

Thiérache sont également responsables d'événements enrichissants pour le marché <strong>du</strong><br />

<strong>Maroilles</strong>:<br />

pro<strong>du</strong>ction de plaquettes explicatives <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> et de son histoire<br />

élaboration de fiches recettes proposant de nouvelles idées d'utilisation de ce fromage<br />

(raclette, soufflé, soupe ou truite de <strong>Maroilles</strong>)<br />

<strong>Le</strong> syndicat, composé à la fois d'in<strong>du</strong>striels et de fermiers, est à l'origine de certaines actions<br />

comme des portes ouvertes ou des circuits découvertes. C'est lui qui commande certaines<br />

études, exemple: une enquête consommateur est prévue pour l'année prochaine.<br />

Cependant, il n'existe pas, au sein de ce syndicat, une réelle cohésion concernant les stratégies<br />

marketing ou de commercialisation. Chaque pro<strong>du</strong>cteur doit prendre en main sa propre<br />

stratégie promotionnelle même si certaines actions communes existent.<br />

Comme stratégie commune, on peut citer la campagne publicitaire lancée de 1983 à 1985. Des<br />

panneaux d'affichage dont le slogan était: "le plus fin des fromages forts" étaient disposés<br />

dans les régions d'implantation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> pour relancer la consommation sur place, par des<br />

consommateurs connaissant déjà ce fromage (coût 1 million de Frlan dont 200000 à 400000<br />

financés par le conseil régional), puis en région parisienne pour élargir le domaine de<br />

consommation.<br />

Il est intéressant de noter que le slogan appuyait sur le caractère fort <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>; certaines<br />

stratégies, comme on l'a vu précédemment, vont plutôt vers le développement de flaveur plus<br />

douce (grâce à certains pro<strong>du</strong>its dérivés).<br />

Au niveau des GMS, des stratégies promotionnelles au rayon de la coupe sont surtout<br />

privilégiées pour les fromages AOC par rapport aux pro<strong>du</strong>its marquetés. Ceci constitue un<br />

avantcge intéressant pour le <strong>Maroilles</strong>.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

(cf. dossier : le <strong>Maroilles</strong>), (cf. RIA n 0 545), (cf. Point de vente n 0 636), (cf. Atelier Avesnois<br />

Thiérache).<br />

3.3.3 <strong>Le</strong>s innovations pouvant être mises en place<br />

Développement de la restauration hors foyer sous forme de portions indivi<strong>du</strong>elles; mais, le<br />

coût serait certainement trop lourd notamment pour le fermier.<br />

Stratégie de promotion gastronomique: elle pourrait se mettre en place sous forme de jeu.<br />

En collectionnant des points et en ajoutant un chèque, les acheteurs de <strong>Maroilles</strong> pourraient<br />

recevoir une corbeille de pro<strong>du</strong>its typiques, régionaux (autres fromages mais aussi autres<br />

pro<strong>du</strong>its alimentaires). De plus, une loterie dotée de plusieurs de ces corbeilles seraient<br />

mises en place dans certains magasins. Ceci permettrait de créer une synergie entre les<br />

différents pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> terroir qui ont bien souvent la même stratégie commerciale, et de<br />

valoriser les signes de qualité notamment l'AOC.<br />

Une autre stratégie peut être appliquée; elle s'adresse plus particulièrement aux in<strong>du</strong>striels<br />

qui sont souvent critiqués car ils proposent des fromages peu affinés. Ainsi, ils anticipent<br />

les délais de distribution mais la texture <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> devient alors trop crayeuse.<br />

L'in<strong>du</strong>striel pourrait apposer au dos de la boîte de <strong>Maroilles</strong>, trois dates de consommation<br />

indiquant le stade de maturité optimale suivant les goûts des consommateurs. Ceci est<br />

intéressant, notamment pour les pro<strong>du</strong>its dont le goût évolue rapidement et pour lequel les<br />

consommateurs hésitent parfois à choisir eux-mêmes un fromage très typé.<br />

(cf. Pro<strong>du</strong>it frais n 0 40)<br />

3.4 La consommation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

3.4.1 L'évolution de la consommation<br />

Aujourd'hui, il existe deux grands types de consommateur : le consommateur de <strong>Maroilles</strong><br />

in<strong>du</strong>striel et le consommateur de <strong>Maroilles</strong> fermier.<br />

3.4.1.1 <strong>Le</strong> consommateur de <strong>Maroilles</strong> in<strong>du</strong>striel<br />

L'in<strong>du</strong>strie fromagère propose un <strong>Maroilles</strong> peu affiné, standardisé. La repro<strong>du</strong>ctibilité de la<br />

pro<strong>du</strong>ction et la maîtrise totale <strong>du</strong> procédé de fabrication sont garantis. <strong>Le</strong> consommateur<br />

trouve (le plus souvent en GMS) un pro<strong>du</strong>it au goût peu prononcé à un prix peu élevé, qui<br />

peut se conserver : un pro<strong>du</strong>it que l'on peut qualifier de "fromage marketé".<br />

Ce type de pro<strong>du</strong>it s'adresse à un consommateur qui privilégie la praticité : facilité de<br />

manipulation <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it, la rapidité de préparation (utilisable en sandwich ...), une tendance<br />

qui représente 30% des innovations en agro-alimentaire cette année.<br />

Toutefois, un problème réside dans la conservation des pro<strong>du</strong>its dans le rayon frais :<br />

l'optimum hygrométrique pour une bonne conservation se situe à 92%; or, les rayons<br />

réfrigérés dépassent rarement les 50% d'hygrométrie et la croûte <strong>du</strong> fromage s'asséche.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fkomage <strong>du</strong> Nord<br />

Certaines grandes surfaces réfléchissent au problème et propose déjà des "armoires<br />

d'affinage".<br />

3.4.1.2 <strong>Le</strong> consommateur de <strong>Maroilles</strong> fermier<br />

A l'opposé, le pro<strong>du</strong>cteur traditionnel propose un pro<strong>du</strong>it issu <strong>du</strong> terroir.<br />

Pour Mr P. Olivier, la qualité sanitaire est nécessaire mais non suffisante pour satisfaire le<br />

consommateur. Il faut alors privilégier la qualité organoleptique; le maître fromager distingue<br />

trois qualités de pro<strong>du</strong>its :<br />

le fromage fermier est fabriqué à l'endroit où s'effectue la traite<br />

<strong>Le</strong> fromage artisanal est fabriqué dans le canton<br />

le fromage au lait cru est pro<strong>du</strong>it dans la région de traite.<br />

<strong>Le</strong>s pro<strong>du</strong>its obtenus ont un goût prononcé et s'adresse à un consommateur qui apprécie la<br />

région Nord, son terroir, son histoire; il est prêt à supporter le coût de l'affinage et accepte<br />

la notion d'irrégularité de pro<strong>du</strong>ction (hétérogénéité, saisonnalité ...).<br />

Ce comportement s'inscrit dans une tendance qui se généralise actuellement en agro-<br />

alimentaire : le consommateur recherche le "plaisir gourmand", les "valeurs terriennes", le<br />

"vrai", "l'authentique"; 50% des innovations fromagères présentées au salon <strong>du</strong> fromage 97<br />

satisfaisaient à cet engouement (cf. l'écho de la crémerie no 19).<br />

Innovation et tradition sont paradoxalement associées : la technique doit permettre de mieux<br />

travailler les pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> terroir.<br />

Il semble coexister deux familles de <strong>Maroilles</strong>, adaptées chacune à un type de consommation.<br />

Selon Mme Hazebroucq, présidente de l'association l'ami fromager : "( ...) les in<strong>du</strong>striels<br />

cherchent à fabriquer des fromages uniformes qui plaisent au plus grand nombre, alors que la<br />

pro<strong>du</strong>ction fermière respecte l'intégrité de la traditionM.(cf. pays <strong>du</strong> Nord n02). L'ensemble de ces pro<strong>du</strong>its représentait une consommation totale de 22 12 tonnes en 1995.<br />

3.4.1.3 <strong>Le</strong>s régions consommatrices :<br />

En 1804, le sixième de la pro<strong>du</strong>ction était consommé dans le département <strong>du</strong> Nord. <strong>Le</strong>s cinq<br />

autres sixièmes étaient expédiés dans les régions de Tournai et de Mons, dans l'Aisne, la<br />

Marne, la Seine, la Côte d'or, dans l'Est et également à la Rochelle et Bordeaux.<br />

Aujourd'hui, la consommation se répartit à 60% dans les régions au Nord de Paris, 30% en Ile<br />

de France et dans l'Est, et 10% sur le reste de la France.<br />

<strong>Le</strong>s principales régions consommatrices sont celles à forte population ouvrière, à savoir les<br />

mineurs pour le bassin houiller, les ouvriers <strong>du</strong> textile pour l'agglomération Lilloise, les<br />

marins pour les ports et les ouvriers agricoles pour les régions viticoles.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

3.4.2 profil <strong>du</strong> consommateur<br />

Une enquête, commandée à Etude Médias par le syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs de <strong>Maroilles</strong> en<br />

1985 (une autre enquête est actuellement en cours de réalisation), confirme les tendances<br />

énoncées précédemment.<br />

3.4.2.1 La co?isommatio~i de <strong>Maroilles</strong> est fonction de la CSP<br />

Dans le Nord, seulement 15% des consommateurs sont des chefs de PME, et des cadres<br />

supérieurs, 22% sont des cadres moyens et des employés, 63% sont des ouvriers, des<br />

agriculteurs et des inactifs. <strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong> satisfait ici l'appétit de grands mangeurs de pain moins<br />

fortunés, le <strong>Maroilles</strong> in<strong>du</strong>striel répond alors aux attentes <strong>du</strong> consommateur.<br />

La consommation de <strong>Maroilles</strong> dans le Nord<br />

63%<br />

cadres sup.,<br />

PDG<br />

15%<br />

cadres<br />

moyens<br />

22%<br />

3.4.2.2 L 'importance de la dimension géogr.phiqîle<br />

A Paris, par contre, 63% des consommateurs sont issus des classes les plus aisées et 37% des<br />

classes les moins fortunées. Ici, c'est d'avantage le <strong>Maroilles</strong> fermier qui semble satisfaire le<br />

consommateur. Dans la capitale, certains n'hésitent pas à payer plus cher un fromage afin de se<br />

rapprocher des pro<strong>du</strong>its <strong>du</strong> terroir (rappelant peut-être leur région d'origine).


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fromage <strong>du</strong> Nord<br />

.<br />

3.4.2.3 La co~zsornmatio~î de <strong>Maroilles</strong> dépend igalement de l'âge<br />

60<br />

U)<br />

!j 50<br />

* 2 40<br />

0 30<br />

tn<br />

0 20<br />

O<br />

p IO<br />

S 0<br />

consommation de <strong>Maroilles</strong> en fonction<br />

de I'age et de la région<br />

, . . .. . - . . . . .- . .. . .<br />

moins 25 à plus Paris<br />

de 25 49 de 50<br />

age<br />

<strong>Le</strong>s 314 des enfants de moins de cinq ans n'aiment pas le goût prononcé <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>.<br />

Entre 5 et 10 ans, les goûts changent et on trouve moins de réticences : 43% des garçons sont<br />

de fervents amateurs, seulement 1 1% pour les filles.<br />

Entre 25 et 50 ans, 38'5% des personnes interrogées se disent amateurs de <strong>Maroilles</strong>.<br />

Au dessus de 50 ans, on compte 9 % de réticents.<br />

3.4.2.4 Etlfn la cotzsommatio~z <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> dépend <strong>du</strong> sexe :<br />

Entre 1 et 25 ans 27% des garçons apprécient le <strong>Maroilles</strong>, contre 20% des filles.<br />

Entre 25 et 50 ans l'écart s'accentue : on trouve 45% d'amateurs masculins, pour 35% de<br />

%unes.


<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, un fkomage <strong>du</strong> Nord<br />

CONCLUSION<br />

Nous avons tepté, tout au long de notre projet, de comprendre les différentes dimensions qui<br />

composent le fromage d'appellation d'origine contrôlée ; tout d'abord, l'AOC, qui,<br />

initialement, ne garantissait que l'origine <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it, doit aujourd'hui répondre à des critères<br />

de qualité définis par le cahier de décret d'appellation.<br />

Nous avons réalisé une étude HACCP complète <strong>du</strong> mode de fabrication fermier, afin de mieux<br />

percevoir les dimensions de ce cahier des charges : ses contraintes mais aussi ses limites.<br />

Appliquée à l'exploitation de Mme Halleux, cette étude permet de corriger certaines non-<br />

conformités constatées et de mettre en place un dossier technique, utilisable pour la demande<br />

d'agrément CEE (à partir <strong>du</strong> 1 " janvier 1998).<br />

En comparaison avec le mode de fabrication in<strong>du</strong>strielle, nous avons remarqué qu'il existait<br />

une disparité au sein même de l'appellation ; cette différence se répercute sur le pro<strong>du</strong>it fini et<br />

nous avons cherché à savoir comment le consommateur percevait cette hétérogénéité de .<br />

I'ofie, amplifiée par des phénomènes de saisonnalité.<br />

-<br />

L'étude marketing des principaux groupes d'acteurs <strong>du</strong> <strong>Marché</strong> <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> (pro<strong>du</strong>cteurs,<br />

distributeurs, consommateurs) nous a permis de mettre en évidence l'hétérogénéité des<br />

pro<strong>du</strong>its, mais également l'ensemble des points communs existants.<br />

Il semble alors que chaque type de fromage s'adresse à une niche de consommateurs bien<br />

déterminée : il est donc totalement concevable que les différents fromages coexistent au sein<br />

de la même appellation.<br />

Il nous semble alors intéressant de communiquer les conclusions de cette étude, et d'assurer la<br />

promotion <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> de manière plus soutenue, et ce essentiellement dans la région <strong>du</strong><br />

Nord, là où le <strong>Maroilles</strong> se consomme le plus. Ce renforcement <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> passe<br />

indéniablement par le renforcement <strong>du</strong> syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs et affineurs de <strong>Maroilles</strong>.<br />

Fermiers et in<strong>du</strong>striels se devront de défendre leurs intérêts communs en assurant une<br />

meilleure cohésion entre les différents acteurs de la filière.


1 BIBLIOGRAPHIE 1<br />

Portrait <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> et de son environnement<br />

Pays dzi Nord, no 1, oct-nov 1994<br />

Pays <strong>du</strong> Nord, Hors série gourmand, 1995<br />

Lait etpro<strong>du</strong>its laitiers, FM Luquet, tome 2, 1990, Lavoisier Tec et Doc, Paris, 637p<br />

<strong>Le</strong> <strong>Marché</strong> de Pro<strong>du</strong>ction<br />

a La sécurité alimentaire par le système HACCP, publication élaborée par la direction<br />

générale de l'alimentation, sept 1995<br />

L'HACCP, Sequal, complété par des articles de Arilait-Recherches<br />

a Arrêtés issus <strong>du</strong> journal officiel de la République française, 1992 à 1996, relatif aux<br />

établissements de transformation <strong>du</strong> lait.<br />

a Lait etpro<strong>du</strong>its laitiers, FM Luquet, tome 2, 1990, Lavoisier Tec et Doc, Paris, 637p<br />

a Conserver les aliments, J-L Roux, 1994, Lavoisier Tec et Doc, Paris, 705p<br />

A propos <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong>, thèse de Philippe Idée, 1985, Université de Pharmacie de Lille 2<br />

a <strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, thèse de Fouad Abekaoui, 1986, Université de Pharmacie de Lille 2<br />

<strong>Le</strong>jkomage, 2" édition coordonnée par A. Eck, édition Lavoisier<br />

a Réussir votre usine agro-alimentaire, Techniques et Documentations, édition RIA<br />

<strong>Le</strong> marché d'aval<br />

a SINCHET, G. (oct. 1995). Fromages à pâte molle : sous zin calme apparent, la tempête<br />

gronde. Linéaires (n 0 97).<br />

a GENLIS, C . (sept. 1995). Fromages a pâte molle, l'âge de la maturité. Point de vente<br />

(n 0 6 1 O).<br />

a JIROU-NAJOU, C(0ct. 1995). Pâtes molles à crozîte mixte et lavée. Pro<strong>du</strong>its fiais (n 0 40).<br />

DELANNOY, S. (1 99 1). Monographie d'uizfiomage de terroir : le maroilles in<strong>du</strong>striel.<br />

Mémoire ISA. 40 p.<br />

a BECQUERIAUX, T. (Nov. 1994). <strong>Le</strong> maroilles en grande distribution. Réussir lait,<br />

élevage (n 0 65).<br />

a DE REYNAL, B. (Mars 1996). <strong>Le</strong>sfiomages hors foyer. L'écho de la crémerie (no 17).<br />

<strong>Le</strong> <strong>Maroilles</strong>, dossier de la chambre d'agriculture <strong>du</strong> Pas-de-Calais, St Laurent-Blangy<br />

<strong>Le</strong>s signes de qualité, RIA n 0 545, <strong>du</strong> 23 Oct. au 5 Nov. 1995<br />

<strong>Le</strong>sjkomages AOC- L'authenticité, gage de crédibilité, Point de vente n 0 636, <strong>du</strong> 27 mars<br />

1996<br />

a Documentation de l'atelier Avesnois Thiérache


1 ANNEXES 1<br />

ANNEXE 1 : <strong>Le</strong> décret de l'appellation d'origine contrôlée <strong>Maroilles</strong><br />

ANNEXE 2 : Arrêté <strong>du</strong> 28 Juin 1994 relatif à l'agrément sanitaire<br />

ANNEXE 3 : Efficacité comparée des désinfectants<br />

ANNEXE 4 : <strong>Le</strong>s différents types de pompes<br />

ANNEXE 5 : <strong>Le</strong> système ALPMA<br />

ANNEXE 6 : <strong>Le</strong> système Corblin<br />

ANNEXE 7 : Chaîne de fabrication <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong> (entreprise Fauquet)<br />

ANNEXE 8 : Barême de notation <strong>du</strong> <strong>Maroilles</strong><br />

ANNEXE 9 : <strong>Le</strong>s membres <strong>du</strong> syndicat des pro<strong>du</strong>cteurs et afEneurs de <strong>Maroilles</strong><br />

ANNEXE 10 : L'évolution des ventes de <strong>Maroilles</strong> selon la saison (exploitation<br />

« Halleux »)<br />

ANNEXE 1 1 : L'kvolution des ventes de <strong>Maroilles</strong> entre 1984 et 1995<br />

(exploitation « Halleux »)


DECRET DU 24 Mhl 1976 139 -<br />

(J.O. <strong>du</strong> 03-06-76)<br />

ANNEXE 1 datif A I'appeüation d'origine aMaroillu ou M a r b -<br />

-<br />

&ir 10 nppofl <strong>du</strong> mhistrr de I'agriculture.<br />

Vu k Id <strong>du</strong> 1'' adt<br />

modlflie et complktee sur la dPm*<br />

&M dm fraudes dan> L veote des marchandises el der frlrlflca.<br />

Uoor <strong>du</strong> denrter alimentaires et des pro<strong>du</strong>its igrlcolcr ;<br />

VU k 101 <strong>du</strong> 6 mal 1919 m4lfiLo et comllitCe sur b protection<br />

des appeliatioac d'origine ;<br />

Vu la loi <strong>du</strong> 2 juulet 1951 tendant a I'org~ni?Jllun et a yasl.<br />

aLvment des marches <strong>du</strong> lait et <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>its resineux ;<br />

VU la 101 n* SI531 <strong>du</strong> a) novembre lm, modifl~e par 1, 101<br />

n* T&IW ju 12 dicembra 1973, raatibr. ru, apocilatlons di>rigliie<br />

der fromages ;<br />

Vu le dCcret n' 53-l(Hu <strong>du</strong> Zâ octobre i V h pustant rcglcnienl<br />

d'~dminktratioo publique pour I'applicition. en ce qui coiiecrnr<br />

rem'enr ulh et fermentie. A crolta hvC.. affin4 pn&nt Jn<br />

umaines au molnr A compter <strong>du</strong> )ow de fabrication. rcnltnna=<br />

au mlnlmum 43 grammes do matière gram pour LW grammci 4<br />

fr0n1.g~ rprhr complCla derrlcutlon et dont IO ?nids Lou<br />

,1iere nc doit pu &ire bf(rleur A 3U) qa-ea par fC<br />

mage.<br />

Toutefois btneileient Cgalemrnt da rappcUuon d'oricic<br />

*Maroliici. ou r Marolles Itr fromager dinornmbr Sorbair<br />

Mlgnon r et Quart qui repondcnt aux condiUonr qui prteidec<br />

mais etan1 fabrrquir dans d o moulu de format d<strong>du</strong>it. present=c<br />

les poids totaux de mitibrr becha et les <strong>du</strong>rta d'affinage nit<br />

m.lu o coniyirr <strong>du</strong> Jour de fabrication ci-aprb:<br />

Surbals : mouler de 12 a 123 cm de dl&; 270 grammes de mai:*:<br />

a - h ~ taule au minimum par fromaga el <strong>du</strong>rb d'affinage d'a<br />

les fror~ges. des lob de:, 1'' aodt 1W et 2 jiiillct IiWS. inodifie<br />

notamment par le dr'cret n' 7CI83 <strong>du</strong> 17 frvrier 1976 ;<br />

YU le dkcrct no 66-626 <strong>du</strong> 19 aurlt Lü66 fi~ant la comyoiitiun ct<br />

lu rtgies de fonctlonncment <strong>du</strong> conilte national des rpprllatinnr<br />

d'orlgina der fromager ;<br />

muiiir qriatm semaines ;<br />

Mignon : iiiouler <strong>du</strong> Il A 11.5 cm de cbtC; 180 grammes 6<br />

mauvre ~ c h totale e au minimum par fronuge et <strong>du</strong>ree d'alrrnri<br />

d'ru moins trois semaines ; rt<br />

Quart: moula de 8 A 8.5 cm de cbtC; YO grammes da maU=r<br />

' Vu le dkrct n' 73-1038 <strong>du</strong> 12 dkembre 1973 relatif aux appelktlonr<br />

d'origine dei fromager ;<br />

Vu ta délib&ration <strong>du</strong> cornit& iratlonal Jes appcll~Lians J'or~gine<br />

des fromager.<br />

dche totale ru minimum par frrimage et <strong>du</strong>rée d'affi~ge d'a<br />

molor deux semaines.<br />

L'rppeUrUon a Sfarollles ou r Namller doit accompagner !<br />

denomination Sorbais, Mignon ou Quart lors de la vente de Ce<br />

DCcrcte :<br />

Art. 1%'. - L'appelirlion d'origine * )taroiilrr r ou r Uarolles *<br />

es rbc~ea aux franager rbpondant a u ddlspuulion~ do Ir 1&gip<br />

kUon en vigueur el aux uvpcr locaux. loyrux et constants. Unt<br />

.en ce qul concerne la pro<strong>du</strong>cllon ci IA tivrauon <strong>du</strong> lalt qua la fabrk<br />

cation et I'afflnage der fromager.<br />

L pro<strong>du</strong>cLion <strong>du</strong> 1111. la fabrtcation et i'iffinage dar fromages<br />

doivent CLre effectués dans t'alre géographlque qui s'&tend au territdrc<br />

---. - dei --- commune3 ~~.- suivnnlei: --. .<br />

fromager<br />

Art. S. - &s crittnr qualitatifs applicables lu Maroiiiea a<br />

s Mirolles r comprennent. noummeat. les climentr d'appprecubo<br />

purtant iuî la forme. sur la croule, sur la textura de la PAU, e<br />

sur le gout. Lu barime de cotallon alos qua Isr moâditk d<br />

yri:ivemen! cl Ce cuotrble sont definIr par le rbg!ement Litriel<br />

de la conimbuon de contrdle ci-aprks pris sur avu confome d<br />

coniite iialional der appellations d'origine des froauger<br />

<strong>Le</strong> cnnlr6le de la quafil4 des fromages brnéïicrant de I'appelk<br />

Uon d'oricine * ~~aroillcs ou lar roll es 8 ai& que celui ae<br />

nriilerer ~remilrrs entrant dans leur Iabrtcrtion ezt ererck pi<br />

une commlrsion de contrdle alna compode :<br />

L'lnpenieur gCnsnl <strong>du</strong> gmm rural. drr eaux et d a lo* dt !<br />

rCgIon Pk~riiic ou son repruentanl.<br />

L'ing6niwr ybaera1 <strong>du</strong> &nie NA. dea eaux et da krttr da :<br />

rCglon Nord ou son rcprbnnhnt;<br />

L'liuwrteur dwruonnaire & L ripression da fn~dcr de '.<br />

Canton d'Aubenton : Wuta ]la eommuner<br />

Canron da Cu-: communes de Fiavlgny-leCrand et hiiraIn,<br />

C h . Iron, ktnquerrme. hiaixy. Uariy~timont. Yoncuuwr&,<br />

Protry. Komery et VlîiemlérCuk.<br />

Cantoa d'Hirson : toutu les communrr<br />

Cuton do la Clpdle-en.'TNtrachc: toutes Ica eommuner<br />

C~ton <strong>du</strong> Nouvion~n-~lbraeha : (outos les communes.<br />

Canton da Saiaa-Richaumont : commuaor de Lcmt. <strong>Le</strong> Sourd et<br />

WUgbFaty.<br />

Canton de Vanlns: touter kr communea.<br />

Y' 1<br />

Canton da Warrtgny: commuer d'ELraux et Olry.<br />

D4ponrment <strong>du</strong> Nord<br />

Canton d*Ava.~e~u~Hatw Nord: touter ler comrnuner<br />

Canton Q'Avwnuiur-Hejpr Sud : toutes Ica communer. .<br />

Clnton do Barlaimoot : eommunaa d6Aiilnoye-Aynwrler, Bachant.<br />

EkrkLnont,, ~Cueiin, bvri, &onceau~aint-Wrart, Noyellenur.Sambre,<br />

Poat-rur4ambre. SalnCR(myChuarta et Sasrcgnier<br />

Canton d'liaulmool: commuoer da Baaufort. Yrlalbea et Llrnonl.<br />

ronblna.<br />

Canton de Landracler: eommunea de FonLllncru-Bois, hndncler.<br />

La Fawd. broLlia& Preux-aux-Boir, Prbcher et Roberurt.<br />

Canton <strong>du</strong> Qu*.noy Ebt: eommunar d'llecq et LocqulynoL<br />

Canton da Maubauge Sud: eommuner de Drmouaer, Obrectueq<br />

Qulrvelon et Watt1yniaila.Vlctolra.<br />

Cbnton de Sdra-1aChAteau : Loutar las communeL<br />

Canton de Trtloa : toutes les communes.<br />

Arrondlrumenl da Cambrai.<br />

Cioton <strong>du</strong> Crleru: communes de I)axuel. Catillon.rurüsmbre,<br />

ia Or*. Ors. Pommereull et Rejet-de.Beaulieu.<br />

M. L - L. fromage benefldant de !'rppellati~n d'onyina<br />

* YiroOl*r 8 ou r Marolles r est un lrotnage r prie mollr. r eyoui.<br />

:sr* +watrni. b crillC divib&. de lornic crrree. flbri.iu1 1xc11ibi-<br />

*b=rnt rvw <strong>du</strong> lait de vrche empresure dani des nlaules <strong>du</strong>111<br />

12 obi4 a UM dlmenson intericure de 12.3 A 13 cm. r pAte Ieyc-<br />

*ton hcinlie ai son reprClemant;<br />

Llrapectrur dlvnknnatre de la *preu(on d r fnuda 6.<br />

*lm *Nord ou son reprtmgnl ;<br />

Quatre prdessknnek d&@k par l'orpnkne Interprdoriloanx<br />

mgr& par k comlk ntüoobl des appenatia d'am der froolm<br />

el chqC rphdement h L daensa da t'appcXaUon d'orLL2<br />

r Wimh r ou r Yvder r, prmi lesquek oœ doY k piad=<br />

qu r voix pitpoodcrrrue.<br />

Occte misuon pu4 notifier rus prohuioanda l- i;<br />

imrr)nemeoK dinr le us où iu sou& au cooubte :<br />

wnt ;ur conforma aux unctcnrclquu Miks<br />

Aprer dcur mnluments inturvenus da<strong>du</strong> le dCIi1 da Uz mG<br />

ru mirmuai, L commlïïion peut norin UM surgalon p.&<br />

un mou de l'-gr de I'appeiiaLon d0on3nr.<br />

Toutdom .vtte rwpcnrion prn cnirr and l'exphlko <strong>du</strong> d&<br />

d'un mois i la iuik d'un conmôle ayant donai dœ rku1t.U uU:<br />

faiunta.<br />

M 4: - Lcr pro<strong>du</strong>dcur~ lu !abrrcanLI at la &&aura dokrn<br />

<strong>Le</strong>riIr. jiuqu'au r u e de la commorcrilbullaa. un ryke<br />

tant Ie contrble de I'origne et de L qurlIl4 bar fromages. dam k<br />

condihonr fiaam par k rCgkmea inttrnur p(. A rand. L<br />

icn. S. - L'orpnlune Intarpoiwknnd vb4 k 1'- t d<br />

p&nt dkret dru- diaque ana& au cdt) mUo4 un<br />

d'ictivlr( concenunt noummsnt ler donaka .U(Ltrquu at konc<br />

nnqw rlnrl qw kr opCnllonr dr rumiüaoca rdativn aux fn<br />

mrg- bcaifklanl da ~'appaltbon d'origine Xbroda 8 3<br />

s XaroUca r.<br />

An. 6. - L'rmplol de toW Indkation ou de tout Ygna sure<br />

tLbla de Irim crom L l'acheteur qu'un Iraru- r drolt A l'a*<br />

laion d'ongke 8 Mrroüiu r ou 8 HaroNu r, alon qu'ii na rbpo~<br />

pis h ioutes ka condiuonr flxkr par le present dkrrl. ut pou1<br />

suid conformbmcnt A L 16gidatmo rur b répdoo <strong>du</strong> fmud*<br />

rl rur la protaaion k appeîîalloru d'ondnc.<br />

Ari. 7. - <strong>Le</strong> minisue da I'rgrrutrure eU rharg4 do I'ukuriol<br />

<strong>du</strong> prtvnl deoret. qui sera publii ru Journd ofliricl de L Ripu<br />

blique Inn~iw.<br />

Frit i Pins. Ir 24 mi lS74.<br />

JA-VU OLIYe


m m sanrtaire des ëtaMu4hmants metTant sur k Gai- ANNExE2:.<br />

chi des den& animales ou d'origine - animale et au<br />

marquage de salubrité . -<br />

Art 4. - Pouf solliciter I'agkmnt sanitaire* le rr~ponsabie de<br />

l'établissement adrrsse 3u dirrttnv des xmcn vitirinaira une<br />

demande d'agrément vaiant dirfuJrion, -qui cornponc wm la<br />

pièces cith 3 l'article 2 : jy.<br />

- la liste p k k des pk<strong>du</strong>io. permeauit de ditamirm<br />

taiu ambiguïté les textes fiwnt leurs conditions sanitaires de<br />

&afation d dc mist sur le marchi ; ..<br />

- un p h de situation à I'&iie & il1 000 indiquant la tcauia<br />

et ks aboutissants de î'étabIustmcnf ta déknita&xm. ta<br />

' 4curir, cïtpprovisioni~eme3t en eau potabie et, le cas a-<br />

en can ma phhie, ainsi que son e<br />

nisi-;<br />

i r d'&umioa & am<br />

- an plan d'azsxnble dc Stabiissemait 2 I'échde de If100 3<br />

msck0ktaiidaIoctia~tkdispositioada<br />

'Ioctux~~vailctckloerrahusage&pcmnd;<br />

- Ia dacriptioa dédi& des locaux dfecrb à h rr5ceou .et<br />

l'enmpage des -'matières prunih h I'matposage <strong>du</strong><br />

conditio&ts et &'em&dlaga, a Ia -on da pro<strong>du</strong>its.<br />

ainsi qu'au coaditi-s t I'embaiiage, 3 I'cafrep<br />

sage h l'expédïaon Q @k ibis ;<br />

- h description & rtqmpenrmt ei <strong>du</strong> mataici atüii ;<br />

- k <strong>du</strong>aiptîii' des coaditiocu & fomioan~ ;<br />

- la de stockage des.matitrrs pmnib et des pro<strong>du</strong>its<br />

finis, ainsi .que le hmnrgt .& prwhKtion &nid21~ pdm ;<br />

- u n e ~ o n & ~ t é & I ' e w ; 3 d t % ~ ~ o n<br />

de racmrijancnt w rfxYr public oa ane @e & i'arrtzi! préfeaorai'amrkant<br />

I'otiWon d'eau d'une auixc origine, avec<br />

Cven~efI~t le rbuitat da dyscr effantia :<br />

- le pian de Pdtoyage ez & d&hfcctirm de i'étabiissenient;<br />

- le plan'de rriat cuna ks.animaux idéshbla;<br />

- k fimnatiw <strong>du</strong> persoa~ei ;<br />

- I'anaiyse des, prkipaux pin5 aitiqua.<br />

En ou& les urCLh fuM les u i g k sp&ifqu>er de chaque<br />

catigorie d'activité peuvent prrscrir+ la prtxntaaon de documents<br />

compldmentairu.<br />

La demande doit êîxz rcaouvel& pour la préparation d'un @uit<br />

ne figurant pu sur k iïsc initiaIe a lm de twtit modification<br />

importante diru l'-on des locaux Icur aménagemat. Ieür<br />

gms Cquipement ou leur tff-tioo-<br />

- pur la personw physiqua : l**dcnati e: le domicile <strong>du</strong><br />

demanderu ;<br />

- pour Icr -ma d e r : ia ~kn soàdr Ic siège ksi. h<br />

qualit6 <strong>du</strong> signataire et I'idcntiti <strong>du</strong> responsable de la société<br />

ou do grouptmcnt ;<br />

- I'adrtne de I'établisstnent ;<br />

- la riinnr: & l'aaivicé.<br />

La ~ ~ doit i&c o hite a-c a I'ouvm de I'ênb~ment<br />

a mouveiit en us de changemat d'exploitant d'ad- ou de<br />

nanrrr de YAvid.


+ Bon<br />

(+1 Passable<br />

(-1 Médiocre<br />

- Mauvais<br />

ANNEXE 3<br />

Tableau 3.- ~fficacité comparée des désinfectants.<br />

Bactéries gram + +<br />

gram - +<br />

<strong>Le</strong>vures - Moisis- (+)<br />

sures<br />

Virus +<br />

Bactériophages +<br />

Action à basse<br />

température +<br />

pH d'utilisation H+<br />

Influence mat.<br />

organiques<br />

7 7 13 5 1 O<br />

+ H a H+ H+<br />

(-1 (-1 - (- 1 (+1<br />

Corrosion + + (+ 1 (+) (+)<br />

Mousse + + + (-1 +<br />

Rési<strong>du</strong>s toxiques + + + (+) (-1<br />

Tableau 4.- Classement des principaux éléments désinfectants en<br />

fonction de leurs activités de destruction et d'inhi-<br />

bi tion.<br />

C al<br />

Mélange CH3CDOH + H202<br />

Dérivés halogénés : Cl et It<br />

3 Agents d'oxydation différents (H2O2, KMnOr]<br />

0) Li<br />

al O<br />

Composés alcoolisés


Clapet<br />

d'aspii<br />

pompe d pisrons en ligne : Principe<br />

ANNEXE 4 : <strong>Le</strong>s différents types de pompes<br />

Orifice de<br />

refoulement<br />

Clapet de refoulement n<br />

Excentrique<br />

pompe monocellulairecent~ifuge<br />

Oiverg<br />

Refoulement


ANNEXE 5 : <strong>Le</strong> système ALPMA<br />

Vu. deprofil do I'inrtallation 'FROMAT WQ)' ALPMA (Dlmonotono on mm)<br />

1 Cuve do moulogo<br />

2 goulon~ do rortio<br />

1 rtat~nn de ridango<br />

4 Trhmto<br />

S rouloau dirlribuleur <strong>du</strong> calIo<br />

9 filtfo rocouvrnt la bando d'bgouttage<br />

10 goulotto do ruup4ration do rerum<br />

11 .n?rainn.m do la bndm wn~onouao<br />

12 bmdo transoorrwro vm~calo<br />

13 distributew 00 collle<br />

6 r*uNOir pour recuoorer 10 rerum (r<strong>du</strong>tlon do nottoyogo)<br />

7 pompe do nottoyago<br />

8 bure do nettoyago<br />

14 dir~oritit de rnouiaao et decwoago<br />

1S alimontauon en ctwoo<br />

( d'après TIXIER ) (105)<br />

Figure 18


ANNEXE 6 : <strong>Le</strong> système Corblin


COMMISSION DE CONTROLE<br />

FORME<br />

ASPECT<br />

PA TE<br />

COULEUR<br />

TEXTURE<br />

COUT<br />

- -<br />

ET<br />

ODEUR<br />

NOTATIONS<br />

+<br />

MOYENFE<br />

M'WIMUN<br />

REQUIS ,<br />

6<br />

-- -<br />

2<br />

2<br />

8<br />

MAXIW<br />

QUA LITES<br />

ANNEXE 8 :<br />

-<br />

Forme carrée, régulière<br />

Cnnite régulière<br />

Couleur crème, homogène<br />

Pàte onctuewe, grasse<br />

Agréable<br />

Fm. .<br />

Tr~e<br />

BAREME DE NOTATION<br />

A L'USAGE DES DECUSTATEURS<br />

DEFAUTS<br />

Forme in-égulière<br />

Croûte irrégulière,<br />

inégalement rougi& g-nte,<br />

gmissewe, tachée, fissuree<br />

Teinte cmyeuse, anormale<br />

Pâte gmnuleuse, gonflée,<br />

trouée 6 l'excés, séche,<br />

cassante, <strong>du</strong>re, collante,<br />

coulante, moisissures<br />

internes<br />

Neutre<br />

Amertume<br />

Acidité<br />

Salinité ercessiw<br />

Piquant<br />

Oxydé<br />

Putride<br />

Rance<br />

Anormal<br />

Toute nole au dessous <strong>du</strong> minimum requis devm être justifiée par le w les défauts qui<br />

l'ont prowquée. Elle entmine la mention "NON CONFORME n en matière de goût, *A<br />

SUIVRE w en matière de forme, aspect, @te, couleur et texture.<br />

<strong>Le</strong> total des notes classe les MAROILLES selon l'échelle suiwnte :<br />

: CONFORME<br />

: A SUIVRE<br />

: NON CONFORME<br />

L'attention <strong>du</strong> fabricant w de l'affineur sem spécialement attirée par ta mention :<br />

"A SUIVRE n , loque la note moyenne obtenue seru comprise entre 12 et 14 .<br />

Toute mention "NON CONFORMP motivr les mncti,~~~wes r i'artfcle<br />

3 <strong>du</strong> décret modifié <strong>du</strong> 24 Mai 1976. rehtif a l'Appellation dlOngme AROILLE<br />

Important : Notation par point entier<br />

4<br />

4<br />

12<br />

Tableau 11


INDUSTRIELS<br />

mMBRFS DU SYNDICAT DES FaBRICANTS<br />

SARL LAITERIE DES ETANGS DE SOMMERON (Monsieur Claude LEDUC)<br />

4 Route de LA CAPELLE<br />

02260 SOMMERON<br />

Tel : 03.23.97.23.86<br />

ETS LESIRE ET ROGER (Monsieur Philippe ROGER)<br />

02500 MONDREPUIS<br />

Tel : 03.23.58.13.51<br />

FROMAGERS DE THIERACHE (Monsieur Patrick DE COATPONT)<br />

28 Rue de la Croix - B.P. 39<br />

02170 LE NOWION EN THIERACHE<br />

Tel : 03.23.98.35.70<br />

Monsieur DELCAMBRE Claude<br />

59440 MARBAU<br />

Tel : 03.27.59.40.59<br />

Monsieur DELCAMBRE Etienne<br />

59440 MARBAIX<br />

Tel : 03.27.59.46.34<br />

Monsieur GLACET Stéphane<br />

14 Rue de Boussières<br />

59277 RIEUX EN CAMBRESIS<br />

Tel : 03.27.79.06.79<br />

Monsieur LEVEQUE Francis<br />

LES LINIERES<br />

59550 PRISCHES<br />

Tel : 03.27.77.93.27<br />

S.A.R.L. LEDUC (Monsieur Claude LEDUC)<br />

02260 SOMMERON<br />

Tel : 03.23.97.23.86 / 03.23.61.09.09<br />

S.A.R.L LES CAVES DE L'ABBAYE (Monsieur Michel MATHIEU)<br />

28 Grande Rue<br />

59550 MAROILLES<br />

Tel : 03.27.77.11.60<br />

CENTRE D'AIDE PAR LE TRAVAIL<br />

PONT DE SAINS<br />

596 10 FERON<br />

Tel : 03.27.60.83.83<br />

Monsieur ADIASSE Jean-François<br />

GAEC DES WATINES<br />

02450 LAVAQUERESSE<br />

Tel : 03.23.61.03.11


Madame BALLEUX Marcelle<br />

3 Sassogne<br />

59550 NOYELLES SUR SAMBRE<br />

Tel : 03.27.67.20.12<br />

Madame DEVIN Brigitte<br />

02500 EPARCY<br />

Tel : 03.23.98.41.52<br />

Madame DUVAL<br />

02260 PAPLEUX<br />

Tel : 03.23.97.05.33<br />

G.A.E.C. <strong>du</strong> Chateau Courbet<br />

Mr et Mme ROSELEUR et Fils<br />

8 Chemin <strong>du</strong> Chateau Courbet<br />

59440 BOULOGNE SUR HELPE<br />

Tel : 03.27.61.18.75<br />

G. A.E.C. de la Fontaine Orion (Madame HALLEUX)<br />

02 140 HAUTION<br />

Tel : 03.23.98.22.50<br />

GAEC HIVET<br />

Ferme de la Motte<br />

59740 LIESSIES<br />

Tel : 03.27.61.80.71<br />

Monsieur et Madame GRAVEZ-LOUGUET<br />

Ferme <strong>du</strong> Pont des Loups<br />

59440 SAINT AUBIN<br />

Tel : 03.27.57.84.09<br />

Monsieur GRAVEZ Daniel<br />

41 Rue Charles Desquilbet<br />

59440 DOMPIERRE SUR HELPE<br />

Tel : 03.27.61.10.24<br />

Monsieur LARGILLIERE Jean-Pierre<br />

Ferme <strong>du</strong> Verger Pilote<br />

Route de Landrecies<br />

59550 MAROILLES<br />

Tel : 03.27.77.71.55<br />

Monsieur LEVEQUE Francis<br />

LES LINIERES<br />

59550 PRISCHES<br />

Tel : 03.27.77.93.27<br />

Monsieur RICHE Jean-Marie<br />

La Grande Carrière<br />

59145 BERLAIMONT<br />

Tel : 03.27.67.68.88<br />

GAEC LE MALIECOURT<br />

Ferme de Maliécourt<br />

02450 OISY<br />

Tel : 03.27.77.60.44


ml- (8 @ 8 8 81


: <strong>Maroilles</strong><br />

vente totale 1

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