01.08.2013 Views

21 Janvier 1908 - Bibliothèque de Toulouse

21 Janvier 1908 - Bibliothèque de Toulouse

21 Janvier 1908 - Bibliothèque de Toulouse

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

U NUMÉRO 5 CENTIMES<br />

Organe quotidien die Défense Sociale et Religieuse<br />

RÉDACTION ET ADMINISTRATION : <strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25<br />

LE NUMÉRO 5 CENTIMES<br />

AJEEQgg'ggUTlVIi Wi IM "X'fll<br />

mgm%4URQKm ET B*?ARTI!MBtrr8 LIMITROPHES<br />

pPlUTKMBKTS BON LIMITROPHES<br />

fnuKOEft teste» r>*^*)<br />

Trois mota<br />

7 -<br />

40 -<br />

51 « eaolt<br />

il i<br />

13 -<br />

20-<br />

80 fr-<br />

24 -<br />

40 -<br />

»M Abonnements partent <strong>de</strong>* 1" et 16 Ae chaque mois et «ont payable» d'avance<br />

' tmt& dmAti&t A* changtmmt sVadreste doit être aeaompaené* «U 60 eetatinm.<br />

ÉDITIONS RÉGIONALES<br />

Lof, Aveyron, Corrèze, Cantal<br />

Gers, W-Pyrônées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>*<br />

Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne<br />

Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénêes-Orientale$<br />

Haute-Garonne. Ari&ge<br />

Edition du matin spéciale * Toutous»<br />

HN-0Bixi.*Pxoarfli<br />

£29<br />

ANWONCFS («• put») .<br />

RECLAMES —<br />

RÉCLAMES (»• j>tg«) .<br />

LOCALES. ....<br />

• « •<br />

te B|M O*. IW»<br />

* - SK><br />

2 - »<br />

a - •><br />

s ra<br />

Sur la proposition <strong>de</strong> M Dstahaye, la Cham-<br />

bra a ajourné le projet (le réintégration CH.<br />

M. Reinach dans les cadres <strong>de</strong> l'armée terri-<br />

toriale jusqu'à l'examen par la commission<br />

da l'armée d'un projet <strong>de</strong> résolution déposé<br />

par M. Lasies et soumettant au droit com-<br />

mun, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> leurs pério<strong>de</strong>s d'instruc-<br />

tion, les officiers <strong>de</strong> la réserve et <strong>de</strong> l'armée<br />

territoriale ; la Chambre a ensuite repris la<br />

discussion <strong>de</strong> l'impôt sur le revenu.<br />

—:—<br />

Le généra! Dru<strong>de</strong> a assisté à la séance du<br />

Palais-Bourbon ; il paraissait en parfaite<br />

santé.<br />

Les nouvelles autorités <strong>de</strong> Fez se sont em-<br />

parées <strong>de</strong>s biens <strong>de</strong>s vizirs d'Abd el Aziz,<br />

—*—<br />

Un millier d'hommes escortant un convoi<br />

d'approvisionnement à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> la kas-<br />

bah <strong>de</strong>s Médiounas a été attaqué par <strong>de</strong>s<br />

Ohaouias.<br />

—®-r<br />

La police internationale a découvert un<br />

Domploî anarchiste, dont le but était <strong>de</strong> faire<br />

sauter, à Rïo-<strong>de</strong>-Janeïro, une partie <strong>de</strong> l'esca-<br />

tire américaine du Pacifique.<br />

—<br />

Au tirage <strong>de</strong>s obligations <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Pa-<br />

ris 1871, le numéro 715,032 gagne 100,000 francs.<br />

—•>—<br />

tire la <strong>de</strong>rnière heure à la S" page.<br />

«^<br />

médiate sur les cours du marché. Quand<br />

les impôts augmentent, le producteur<br />

élève la valeur <strong>de</strong> ses produits. C'est iné-<br />

vitable. De telle sorte que le jour est en<br />

train <strong>de</strong> se lever où, avec sept ou huit<br />

francs par jour, l'ouvrier français ne sera<br />

pas mieux partagé que l'ouvrier <strong>de</strong> Nu-<br />

remberg avec ses vingt sous.<br />

Nous avons déjà vu cela. Créer <strong>de</strong>s<br />

rentes à tous oeux qui n'en ont pas, et<br />

prendre l'argent dans la poche du pu-<br />

blic, telle fut, <strong>de</strong> tout temps, la préten-<br />

tion <strong>de</strong> la République. Le <strong>21</strong> mars 1792,<br />

une loi instituait 45.000 comités révolu-<br />

tionnaires dont tous les membres rece-<br />

vaient, aux termes d'un décret posté-<br />

rieur, une in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> trois livres par<br />

jour. Comptez seulement cinq membres<br />

par comité, vous obtenez une dépense<br />

annuelle <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cent cinquante mil-<br />

lions <strong>de</strong> livres, au moins quatre cent<br />

millions <strong>de</strong> francs par rapport à la va-<br />

leur actuelle <strong>de</strong> l'argent. Il semble que,<br />

sous ce débor<strong>de</strong>ment du Pactole, tout al-<br />

lait nager dans l'opulence. Eh bien ! con-<br />

sultez la valeur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées un an après.<br />

La livre <strong>de</strong> pain, trois sous trois <strong>de</strong>-<br />

niers. La livre' <strong>de</strong> savon, trente-<strong>de</strong>ux<br />

sous. Le sucre, trois francs. Le bleu-in-<br />

digo, trente livres. La cannelle, cent<br />

vingt livres. La vanille, cent vingt livres.<br />

La café moka, trente livres. La chan-<br />

<strong>de</strong>lle, trente sous. Ce que voyant, le peu-<br />

ple prit le parti <strong>de</strong> piller les boutiques<br />

et <strong>de</strong> pendre les boutiquiers, à titre d'ac<br />

capareurs, ce qui eut pour effet d'ame-<br />

ner la famine, car la confiance, qui est,<br />

comme on sait, l'âme du commerce, ne<br />

régnait pas précisément.<br />

Nous aurons l'avantage <strong>de</strong> revoir ces<br />

belles choses, accompagnées <strong>de</strong> quelques<br />

autres, sous une forme quelconque. Le<br />

bien-être général est fait do la modéra-<br />

tion <strong>de</strong> la dépense publique. Quand le<br />

rapport est détruit entre le chiffre du<br />

budget d'Etat et le revenu <strong>de</strong>s particu-<br />

liers, tout oraque, et l'on, paye sa côte<br />

lotte trois francs. Il est vrai qu'il reste<br />

toujours à la Dépêche la ressource d'affir-<br />

mer que c'est la faute à la guerre et aux<br />

régimes déchus...<br />

JEAN-LOUIS.<br />

ardï <strong>21</strong> <strong>Janvier</strong> <strong>1908</strong>. 18 e Année - N° 5 56!<br />

L'&cfualité<br />

MARTYR<br />

„ Annonoe» «• Béolamea «ont reçues ««si»<br />

ao» Bureaux. »u» «oauol&iae, so. * <strong>Toulouse</strong>, «t ûaox tou» nos OorreîpCtwiAttîtS»<br />

— — !£ - '— WI«» I<br />

BUREAUX A PARIS : 26, RUE FEYDEAD<br />

travail .parfaite.<br />

C'est, croyons-nous, la première fois auet*<br />

sol classique <strong>de</strong> la Grèce rend d aussi ccw-<br />

tante epécimens <strong>de</strong> ce grand art <strong>de</strong> POIVMIOK.<br />

<strong>de</strong> Zeiwis et d'Apelle, quon considérait coin<br />

me perdu pour toujours. t-.l- it<br />

Cette découverte jette un jour lumineux<br />

instructif sur l'art pictural dancs <strong>de</strong> la Montagne.<br />

C'est au roi martyr lui-même, à Louis XVI<br />

ot à sa sœur infortunée, In touchante Eli-<br />

sabeth, que Pie X entend désigner <strong>de</strong>s pos-<br />

tulateurs, sans avoir cure <strong>de</strong>s ricanements<br />

cette décision provoquera sur -les lè-<br />

vres sardoniquos do nos Maçons. »<br />

Puisse, ce noble projet, se réaliser bien-<br />

tôt pour lo salut <strong>de</strong> la Franco 1<br />

Ann a n d GRANEL.<br />

Il semblerait qu'on eût pris à tâche <strong>de</strong><br />

décourager ceux <strong>de</strong>s Français qui ont en-<br />

core lo goût ..salutaire <strong>de</strong> la vie rurale. Non<br />

sol<strong>de</strong>raient les terres sont écrasées d'impôts,<br />

mais le terrien n'est pas on sécurité.<br />

Ce n'est pas le gouvernement <strong>de</strong> la Répu-<br />

blique qui pourra imputer au comte <strong>de</strong> Sa-<br />

bran-Pontevès un pessimisme exagéré,puis-<br />

que M. Clemenceau lui-même, répondant à<br />

une intenpellation sur ce sujet, dons la<br />

séance du 28 février 1907, a reconnu l'ab-<br />

solue insuffisance <strong>de</strong> la police rurale ac-<br />

tuellement confiée à la gendarmerie, qui<br />

p..Lsse le plus clair <strong>de</strong> son temps à remplir<br />

<strong>de</strong>s besognes <strong>de</strong> facteur ou <strong>de</strong> commission-<br />

'zasfx&v, k.ii'<br />

esprit d'analyse, qui fane et corrompt loi<br />

pauvres joies dont l'analyse explique 1»<br />

vanité et qui double les souffrances, cora<br />

me la son<strong>de</strong> élargit une plaie, parce qu'il<br />

les renouvelle ou tes creuse en y touchant I<br />

aspiration perpétuelle ot douloureuse, ton<br />

jours déçue et toujours ar<strong>de</strong>nte, vers la<br />

Science qui nous dépasse et nous fuit vers<br />

la Certitu<strong>de</strong> que le doute ébranle, ruine et<br />

dissipe, vers lo Devoir qui trouve <strong>de</strong>van<<br />

lui la résistance <strong>de</strong>s appétits, Le piège <strong>de</strong>s<br />

tentations et la trahison <strong>de</strong>s lâchetés vers<br />

l'Amour, la vaine tendresse, qui échappa<br />

quand on l'a placé trop haut, qui rebuta<br />

quand on l'a placé trop bas, vers lé Bon-<br />

lorsqu'elle ne prête pas son con- heur qui ne se laisse pas atteindre enfin<br />

1 vens le Renoncement, qui est te port <strong>de</strong> re.<br />

fuge <strong>de</strong>s désenchantés.<br />

Désabusé, meurtri, en tant qu'être sen-<br />

sible, le poète so relève et se console comme<br />

être pensant, puisqu'aussi bien « toute la<br />

dignité <strong>de</strong> l'homme consiste dans la pen 1<br />

sée ». Rendu stoïque par la dure épreu-<br />

ve <strong>de</strong> la vie, te doux maître, dans son er-<br />

mitage <strong>de</strong> Châtenay, incline <strong>de</strong> plus en plus<br />

vers la sagesse, au sens où l'entendaient tel<br />

sages du Portique. Il a regardé la nature,<br />

la société, interrogé sa conscience et sa rai-<br />

son. L'idée <strong>de</strong> justice s'est alors révélée à<br />

lui, comme supérieure à toutes les vaines<br />

idoles inventées par la crédulité humaine.<br />

Elle s'est imposée à lui par son ascendant<br />

simple et fort, comme satisfaisant à la fois<br />

le cœur, l'esprit et te rêve. Il a réfléchi SUT<br />

la <strong>de</strong>stinée <strong>de</strong>s hommes, ses semblables,<br />

dont la condition ici-bas n'est peut-être paa<br />

<strong>de</strong> chercher te bonheur, mais <strong>de</strong> se confor-<br />

mer à l'ordre ; il a opposé à ce bonheuï<br />

égoïste et bref, qui borne trop souvent noa<br />

désirs, mais qui s'évanouit comme une fu-<br />

mée, le bonheur plus âpre mais plus cer-<br />

tain <strong>de</strong> se sentir en paix avec soi-même, en<br />

harmonie avec la création, soumis à La<br />

gran<strong>de</strong> loi <strong>de</strong> l'ascension vers le progrès,<br />

qui est. comme la loi <strong>de</strong> gravitation du mon-<br />

<strong>de</strong> moral et <strong>de</strong> notre espèce humaine tout<br />

entière.<br />

Et non seulement la pensée vit et s'ali-<br />

mente <strong>de</strong> ces belles méditations, mais la<br />

poésie s'en inspire. « Elle peut reprendre<br />

sa majesté primitive en <strong>de</strong>venant l'annon-<br />

ciatrice <strong>de</strong>s vérités sur lesquelles se fon<strong>de</strong><br />

la sagesse. » La fonction du poète s'est donc<br />

ennoblie, à mesure qu'il a pris une conscien-<br />

ce plus haute et plus claire <strong>de</strong> son métierf<br />

d'homme. L'art pour l'art n'est qu'une <strong>de</strong>-<br />

vise <strong>de</strong> virtuoses, le vrai poète ne peut pas.<br />

ne doit pas se contenter d'être un ouvriei<br />

d'art, un fervent du beau, un ami <strong>de</strong>s Mu-<br />

ses, un interprète <strong>de</strong>s songes joyeux ou<br />

mélancoliques <strong>de</strong> l'humanité : il la mène,<br />

comme un maître <strong>de</strong> chœur, aux cîmes éter-<br />

nelles ; il la conduit aux sources pures<br />

où elle abreuvera seulement cette soif d'ai-<br />

mer et do connaître que la vie inférieure<br />

avait si peu ou si mal désaltérée. L'inquié-<br />

tu<strong>de</strong>,cette fois, a cessé puisque l'évi<strong>de</strong>nce<br />

vient d'apparaître ; la mélancolie s'est dis-<br />

sipée, comme une vapeur, dans le rayon-<br />

nement du juste et du vrai... Les <strong>de</strong>rnières<br />

pages du beau livre <strong>de</strong> M. Zyromski vous<br />

diront mieux que moi ce pèlerinage suprê-<br />

me d'un noble esprit, qui montait toujours<br />

vers la lumière. S.<br />

cours aux cambrioleurs d'églises et <strong>de</strong> cou<br />

vents — et aux gar<strong>de</strong>s champêtres dont la<br />

fonction, dans les trois quarts <strong>de</strong>s commu-<br />

nes, est presque purement nominale.<br />

Les propriétaires, qui paient déjà <strong>de</strong> si<br />

lour<strong>de</strong>s contributions, et qui auraient droit<br />

en échange à être protégés, essaient <strong>de</strong> re-<br />

médier à l'impuissance <strong>de</strong> l'Etat et <strong>de</strong>s<br />

communes en s'imposant par surcroît, les<br />

dépenses d'entretien <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s particuliers.<br />

Ils se heurtent aux influences <strong>de</strong>s politi-<br />

ciens radicaux et franos-maçons, grands<br />

patrons <strong>de</strong>s braconniers, et à la faiblesse<br />

ou à la mauvaise volonté <strong>de</strong>s tribunaux <strong>de</strong>-<br />

vant lesquels il faut que ces gar<strong>de</strong>s asser-<br />

mentés aient dix fois raison pour qu'on ne<br />

leur donne pas tort. La chasse est pour-<br />

tant une source <strong>de</strong> plus-values considéra-<br />

bles pour la propriété rurale, et mériterait<br />

au moins à ce titre un peu moins <strong>de</strong> mal-<br />

veillance <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s pouvoirs publics.<br />

Le congrès <strong>de</strong> la chasse, sur l'initiative<br />

du comte <strong>de</strong> S'aJaran-Ponteves, a émis plu-<br />

sieurs vœux, dont le premier vise l'organi-<br />

sation <strong>de</strong> la gendarmerie mobile.<br />

Il est à craindre seulement que ces vœux<br />

restent lettre morte, pour cette raison qu'en<br />

République co sont les apaches qui com-<br />

man<strong>de</strong>nt et font la loi.<br />

* 1 ^^^^^^ - - - - '" -<br />

SULLY-FSUDHOMKE<br />

U POLICE DES_CAMPAGNE2<br />

T « question <strong>de</strong> la police <strong>de</strong>s campagnes<br />

ronliuue à préoccuper vivement 1 opinion<br />

On signalait récormment W excellente<br />

' ,,' Mion <strong>de</strong> loi tendant SVéprimer te<br />

,< miidape dos romanichels, et dont l'au-<br />

;, e 'd M le marquis <strong>de</strong> Pomereu, député<br />

rr.nservnteiu' <strong>de</strong> la Seine-Inférieure.<br />

C ' même ordre d'idées, M. le comte<br />

<strong>de</strong> Sabran-Pontevès a présenté au<br />

Pto ck> la chasse, un rapport<br />

Les Débats publient l'étu<strong>de</strong> suivante sur un<br />

beau livre <strong>de</strong> M. Zy-.emsîii. Nous avons grand<br />

plaisir à la reproduire. Remarquons toutefois<br />

qu'il y manque un peu d'envolée vers l'idéal<br />

chrétien ; même quand on parle <strong>de</strong> Sully<br />

Pruidliomane, c'est Dieu qui apparaît comme<br />

l'étemelle conclusion <strong>de</strong> tout entretien sur la<br />

véritable poésie<br />

La qualité <strong>de</strong> nos admirations révèle la<br />

qualité do nos âmes. » M. Ernest Zyroms-<br />

ki, à qui j'emprunte cette pensée, est pro<br />

fesseur à la Faculté <strong>de</strong>s lettres <strong>de</strong> Toulon<br />

se : il vient <strong>de</strong> publier, à l'honneur <strong>de</strong> Sul-<br />

ly-Prudhomme, un livre qui l'honore lui<br />

même infiniment. Je me hâte <strong>de</strong> dire que<br />

ce livre grave et attachant n'est pas du tout<br />

un volume <strong>de</strong> circonstance, improvisé hâ<br />

tivement à la veille ou au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> la<br />

disparition du cher poète, dont le souvenir<br />

est encore présent à tous ses amis, mais<br />

une étu<strong>de</strong> patiente, méditée à loisir, tra<br />

vaillée avec amour' et où l'auteur a mis le<br />

meilleur <strong>de</strong> lui-même pour nous expliquer<br />

la forma/tion du génie poétique <strong>de</strong> Sully-<br />

Prudhomme et nous donner une histoire<br />

intime <strong>de</strong> sa pensée. Lettré, critique, philo-<br />

sophe, poète sans doute, car on ne parle<br />

pas <strong>de</strong> Lamartine et <strong>de</strong> Sully-Prudhomme<br />

comme il l'a fait sans avoir été visité par<br />

les douces Muses, M. Zyromski avait tout<br />

ce qu'il faut pour bien traiter le sujet diffi-<br />

cile qu'il a choisi. Il y a réussi avec une<br />

ferveur <strong>de</strong> tendresse, une qualité d'émotion<br />

et une rigueur <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> qui sont juste<br />

ment le charme et la force <strong>de</strong> son livre<br />

On ne comprend bien que ce qu'on aime,<br />

et nous n'aimons en général que ce qui<br />

répond à notre nature. La sagacité, si vive<br />

qu'elle soit, a toujours moins <strong>de</strong> lumières<br />

que la sympathie. La sympathie, disait<br />

Montaigne, frappe à la porte <strong>de</strong> l'enten<strong>de</strong>-<br />

ment ; elle l'éveille, te prévient et te ga<br />

gne... La belle étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> M. Zyromski, dont<br />

je voudrais dire au moins le mérite essen<br />

tiel, est divisée en <strong>de</strong>ux parties. Dans la<br />

première, le critique nous montre le poète<br />

allant par une évolution naturelle, qui n'é-<br />

tait quô le développement logique <strong>de</strong> son<br />

moi pensant, du romantisme proprement<br />

dit, qui ne pouvait pas longtemps lui suf-<br />

fire, jusqu'à la poésie philosophique, c'est-<br />

à-dire aux méditations sur la <strong>de</strong>stinée<br />

après avoir traversé le Parnasse contempo-<br />

rain, le néo-romantisme, le nouveau Céna-<br />

cle où le noble jeu <strong>de</strong>s mots et <strong>de</strong>s rimes<br />

occupait plus ordinairement ces jeunes poè-<br />

tes, « ciseleurs <strong>de</strong> vers », que les problè-<br />

mes <strong>de</strong> l'esprit et les mystères <strong>de</strong> l'âme<br />

dont le souci plus poignant donne tout <strong>de</strong><br />

même aux penseurs uno inquiétu<strong>de</strong> plus sa<br />

crée. Dans la <strong>de</strong>uxième partie, M. Zyroms-<br />

ki analyse l'un après l'autre les caractères<br />

principaux <strong>de</strong> cette poésie pensive où Sully-<br />

Prudhomme, disciple ot continuateur <strong>de</strong><br />

Lucrèce.<strong>de</strong> Marc-Aurèle, <strong>de</strong> Pascal et <strong>de</strong> Vi<br />

gny a employé, cherchant toujours à mon-<br />

ter plus haut, les <strong>de</strong>rnières années et le<br />

soir méditatif <strong>de</strong> sa noble vie.<br />

îl nous décrit d'a.liord ce qu'il appelle « le<br />

paysan intérieur » <strong>de</strong> cette âme délicate ct<br />

tourmentée, ou, en d'autres termes, la vi-<br />

sion <strong>de</strong> l'univers que le poète porte en lui<br />

même, tout ce que la -nature et la vie, com-<br />

me il les aperçoit, comme il les désire, lui<br />

suggèrent d'impressions, d'images et <strong>de</strong><br />

àvmboles. Chacun <strong>de</strong> nous, en effet, pour<br />

DP.U qu'il soit doué d'imagination, <strong>de</strong> sen<br />

sibilité et <strong>de</strong> réflexion, porte en lui un mon<br />

<strong>de</strong> intérieur, petit ou grand, qui échappe<br />

\ d'autres yeux que tes nôtres mais qui en<br />

chante notre solitu<strong>de</strong> et que nous peuplons<br />

à notre gré <strong>de</strong> nos souvenirs, do nos espé<br />

î-ances, <strong>de</strong> nos illusions...<br />

Lo moindre vent ou îD-oq.lce ou fatal,<br />

disait Victor Hugo,<br />

Fait Kflulre et vibrer mon ame fle cristal<br />

Et Pascal : « J'ai mes brouillards et mon<br />

beau temps au-dcdan^<strong>de</strong>jioL»^<br />

...ietu dès<br />

euil do l'âme, M. ZyromsUi nous décou-<br />

vre et .comme on disait autrefois, nous dé-<br />

montre cette âme même, avec<br />

puissances <strong>de</strong> sentir et do souffrir qui<br />

par Fiî Spécial<br />

Contre les Quinze mille<br />

Paris, 20 janvier.<br />

Ce matin a été placardée SUT les murs <strong>de</strong><br />

Paris, par les soins du Comité du Panache,<br />

une gran<strong>de</strong> affiche stigmatisant la scanda-<br />

leuse voracité <strong>de</strong>s Quinze-Mille francs.<br />

Cet affichage n'est que <strong>de</strong> %*ut d'une vi-<br />

goureuse campagne <strong>de</strong> flétrissure entrepris«l<br />

contre le» Quinze-Mille par le Comité du<br />

Panache.<br />

Tous les bons Français sont invités à s'as-<br />

socier à ce mouvement <strong>de</strong> .protestation natio-<br />

nale ; les adhésions sont reçues au Comité<br />

du Panache, 42, rue du Bac, où <strong>de</strong>s appels,<br />

<strong>de</strong>s feuilles d'adhésion, <strong>de</strong>s affiches et <strong>de</strong>s<br />

tracts illustrés sont remis gratuitement pour<br />

ia propagan<strong>de</strong>.<br />

nue trop cet abandon progressif <strong>de</strong>s campa-<br />

gnes, si inquiètent pour l'avenir du pay*<br />

eau temps «u-ueuaus «".*;.<br />

Anrès cette première initiation, ci<br />

lier regard jeté sur l'homme intérie<br />

te seuil do l'âme, M- Zyromski nous^<br />

toutes les<br />

ir qui en<br />

fSSdanôblease «Uè tourment : délicatesse<br />

native et raffinée, meurtrie d'abord par les<br />

froissements personnels, puis déchirée par<br />

la pitié frrtteirnolte pour les maux d autrui;<br />

mélancolie tour à tour tendre et noire qui,<br />

sans s'aigrir jamais jusqu'à .l'amertume, va<br />

souvent jusqu'à la détresse ;<br />

j'ai voullii tout aimer et Je suis malheureux.<br />

Paris, 20 janvier.<br />

JOURNAUX ANTIBLOCARDS<br />

De la République française, au sujet <strong>de</strong> l'ar-<br />

rêt du conseil d'Etat relatif aux dispensés ec-<br />

clésiastiques :<br />

« Le conseil d'Etat vient do déci<strong>de</strong>r que<br />

quand il y avait un article dans une loi, O<br />

fallait l'appliquer ; on so <strong>de</strong>man<strong>de</strong> où il s'ar-<br />

rêtera dans la voie <strong>de</strong> ces propositions sub-<br />

versives ; si nous étions M. Briand, noms ou-<br />

vririons l'œil ; cet homme d'Etat est. arrivé<br />

place Vendôme avec mission d'imposer aux<br />

-tribunaux une indépendance conforme aux<br />

opinions du gouvernement ; nous serions<br />

étonnés que ce prograimne fût limité aux tri-<br />

bunaux <strong>de</strong> l'ordre judiciaire et qu'il ne s'éten-<br />

dît pas aux tribunaux .administratifs, lesquels<br />

étant composés <strong>de</strong> magistrats mo<strong>de</strong>stement<br />

amovibles sont encore moins excusables que<br />

les autres <strong>de</strong> ne pas comprendre rapi<strong>de</strong>ment<br />

ce que l'on attend d'eux. »,<br />

Du Soleil :<br />

, Chaque, fois que nos .ministres négocie*»<br />

et contractent, nous nous <strong>de</strong>mandons quoi<br />

sacrifice ils ont fait à notre dignité et ù notre<br />

intérêt Les leçons du passé ne sont pas pour .<br />

nous rassurer ; lo mieux que nous puissions<br />

elsnérer c'est que le voyage <strong>de</strong> M. Piçhon ait<br />

M}' mi simple déplacement d'excursionniste,<br />

C „, ne certains le disent, et non une grave<br />

tournée diplomatique, comme beaucoup 1<br />

croient et le craignent ».<br />

JOUnNAUX BLOCAnDS<br />

De M. <strong>de</strong> Lanessan, dans le Siècle ;<br />

a Si la marine <strong>de</strong>s Etats-Unis a voulu dé-<br />

montrer qu'il était .possible d'envoyer une<br />

flotte <strong>de</strong> guerre au Japon, elle réussira sa<br />

démonstration, mais elle n'aura pas établi<br />

qu'il serait possible à cette même flotte <strong>de</strong><br />

tenir tête à <strong>de</strong>s escadres n'ayant subi aucune<br />

fatigue, n'ayant qu'à sortir <strong>de</strong>s ports japonais<br />

.pour se battre et assurées <strong>de</strong> retrouver dana<br />

ces ports <strong>de</strong> quoi satisfaire sans retard à tous<br />

leurs besoins. J'estime donc que l'envoi_ d.s<br />

l'escadre américaine dans les mers extrême<br />

orientales était, au moins inutile et, je crains<br />

fort qu'elle inspire à l'Orient <strong>de</strong>s sentiments<br />

très différents <strong>de</strong> ceux auxquels M. lait a lail<br />

al [Ouoi n qu'il en soit, il est bien certain que<br />

si l'Amérique s'est livrée à cette démonstra-<br />

tion o'aet qu'elle était en mesure <strong>de</strong> m faire<br />

11 serait heureux que, le cas échéant, la ma»<br />

fi<br />

I<br />

I<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!