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L'accueil des enfants (d') immigrés dans les écoles françaises

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volontaire devient-elle involontaire ? » 71<br />

Il faut ajouter à cela que c'est rarement un seul facteur qui pousse à la migration mais plus<br />

souvent un ensemble. 72 Ainsi par exemple, <strong>les</strong> harragas qui décident de quitter<br />

clan<strong>des</strong>tinement l'Algérie fuient un pays où il n'y a pas de libertés et où ils n'ont pas <strong>d'</strong>avenir,<br />

étant condamnés pour la grande majorité au chômage.<br />

Ici nous traiterons <strong>des</strong> personnes qui migrent sous la contrainte que cette contrainte soit<br />

économique et/ou politique et/ou environnementale, etc. 73 .<br />

Quels que soient <strong>les</strong> motifs de la migration, « tous <strong>les</strong> migrants (…) ont à affronter <strong>les</strong> mêmes<br />

problèmes <strong>d'</strong>adaptation, <strong>d'</strong>intégration et <strong>d'</strong>acculturation » 74 . Les personnes migrantes sont en<br />

effet porteuses <strong>d'</strong>une culture particulière et vont être confrontées au cours de la migration à<br />

<strong>d'</strong>autres cultures et notamment celle de la société <strong>d'</strong>arrivée. Cette acculturation 75 peut<br />

déboucher sur une déculturation, c'est-à-dire la perte <strong>d'</strong>une culture (c'est le cas par exemple<br />

lorsqu'il y a assimilation <strong>d'</strong>une culture par l'autre 76 ), ou une transculturation, c'est-à-dire une<br />

71 Véronique Lassailly-Jacob, Migrants malgré eux. Une proposition de typologie, in Véronique Lassailly-<br />

Jacob, Jean-Yves Marchal, André Quesnel (ss. dir.), Déplacés et réfugiés. La mobilité sous contrainte, IRD,<br />

Paris, 1999, pp.29-30<br />

72 « Une classification du sens commun distingue « migrants » et « réfugiés » : <strong>d'</strong>un côté ceux qui partent à<br />

l'étranger chercher du travail ; de l'autre ceux qui fuient leur pays en raison de persécutions. Cette dichotomie<br />

est fréquemment fausse notamment parce que <strong>les</strong> processus de persécution commencent le plus souvent par<br />

<strong>des</strong> formes de sanction ou <strong>d'</strong>exclusion économiques avant de passer à <strong>d'</strong>autres registres de violence<br />

symbolique, matérielle ou physique. » Jérôme Valluy, Le rejet <strong>des</strong> exilés, Le grand retournement du droit<br />

<strong>d'</strong>asile, op.cit., p.10 ; v. également Catherine Wihtol de Wenden, Motivations et attentes de migrants, in<br />

Projet n°272, décembre 2002 « Migrations et frontières », p.47<br />

73 La conception <strong>d'</strong> « immigré » que nous utilisons ici se rapproche de celle de l'exilé définie par Jérôme Valluy.<br />

Ce dernier utilise « le terme « exilé » pour désigner l'ensemble <strong>des</strong> personnes vivant en exil, à l'étranger, et<br />

entreprenant <strong>d'</strong>y refaire leur vie, ceci afin de considérer cette population globalement, par delà la diversité <strong>des</strong><br />

catégories socia<strong>les</strong>. (…) La notion <strong>d'</strong>exil implique l'idée <strong>d'</strong>une contrainte à partir, et elle la conserve même<br />

pour l'exil volontaire : elle laisse entendre que le départ du pays a été forcé, au moins <strong>dans</strong> une certaine<br />

mesure mais sans que cela ne préjuge de la nature sociale, économique ou politique de la contrainte ni de son<br />

intensité. » Pour lui, « parler <strong>d'</strong>exilés plutôt que de migrants évite aussi de réduire la migration à sa dimension<br />

géographique (...) et oriente vers l'étude <strong>des</strong> conditions <strong>d'</strong>accueil notamment sous l'angle <strong>des</strong> représentations<br />

socia<strong>les</strong> et <strong>des</strong> politiques publiques qui se rapportent aux exilés. » Cela permet également « de s'affranchir de<br />

la surcharge idéologique qui pèse aujour<strong>d'</strong>hui sur la notion de migrant, de plus en plus souvent associé à la<br />

recherche <strong>d'</strong>un travail et à un motif de déplacement plus librement consenti que réellement contraint par une<br />

persécution ou une impossibilité de survivre. » Jérôme Valluy, Le rejet <strong>des</strong> exilés, Le grand retournement du<br />

droit <strong>d'</strong>asile, op.cit., pp. 9 et 10<br />

74 Selim Abou, L'identité culturelle, Relations interethniques et problèmes <strong>d'</strong>acculturation, Paris, Hachette,<br />

1995, p.83<br />

75 Sur l'acculturation et ses conséquences, v. Roger Bastide, Acculturation, Encyclopédie Universalis, pp.114-<br />

119 ; J.W. Berry, Acculturation et adaptation psychologique, in J. Retschitzki, M. Bossel-Lagos, P. Dasen, La<br />

recherche interculturelle, Tome 1, Acte du 2ème colloque de l'ARIC, Fribourg, 7-9 octobre 1987, Paris,<br />

L'harmattan, 1989, pp.135 et s. ; Carmel Camilleri, Joseph Kastersztein, Edmond Marc Lipiansky, Hanna<br />

Malewska-Peyre, Isabelle Taboada-Leonetti, Ana Vasquez, Stratégies identitaires, Paris, PUF, 2002 (4ème éd.)<br />

76 « Le terme « assimilation » est <strong>d'</strong>origine latine : <strong>les</strong> juristes romains l'utilisaient pour indiquer qu'ils traitaient<br />

deux parties à égalité. (…) Au fil du temps, un troisième sens s'est imposé, celui <strong>d'</strong>un processus par lequel un<br />

être vivant en transforme un autre en sa propre substance, synonyme de l'absorption <strong>d'</strong>un corps étranger<br />

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