Vetrotime 02-2003

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4 Les aliments pour bébés sont présents dans les soirées techno, dans les magazines art de vivre et même sur scène avec DJ Bobo: en dépit d’une natalité en baisse, les affaires concernant les purées et boissons en petits pots fleurissent. Produits cultes chez les jeunes, ils séduisent désormais les femmes soucieuses de leur silhouette. DJ Bobo n’aime pas beaucoup changer les couches de son fils Jamiro qui est âgé de six mois. Ils aiment par contre tous deux manger les petits pots à la cuillère. Le papa peut-être plus que le fils: Bobo est véritablement conquis par les aliments pour bébés de la Migros, et surtout par ceux en lettres pastel avec le petit cœur. Les aliments bio de Hipp ont vraiment bon goût, contiennent toutes les vitamines essentielles et n’ont que peu de calories. L’en-cas idéal...! Jamais trop vieux pour déguster un petit pot Bobo adore particulièrement les jus. Il a donc demandé au fabricant en Allemagne de fournir au groupe de musiciens et de danseurs de la tournée «Visions» de ce printemps la coupe de fruits coupe-soif pour nourrissons. «Nous avons naturellement tout de suite été d’accord», précise Reiner Tafferner, directeur du marketing chez Hipp. «On n’a pas tous les jours l’occasion de disposer d’une superstar aussi sympathique comme support publicitaire.» Bobo est loin d’être le seul adulte qui succombe au charme des aliments pour bébés Hipp. Reiner Tafferner se base sur une étude récente: «Près de 15 pour cent de nos produits sont désormais consommés dans des ménages sans enfants. Ils sont surtout appréciés par les dames soucieuses de leur silhouette.» On le comprend aisément: un petit pot pommes-framboises sans sucre ajouté est certes quelques centimes plus cher qu’un yaourt traditionnel, mais il est beaucoup plus sain et qui plus est dix fois moins cher que l’un des fameux jus vendus en diététique. Un produit culte chez les jeunes Les aliments pour bébés en petits pots de verre connaissent un boom sans précédent, mais pas seulement à cause des contrôles très stricts de santé et de sécurité vetropack Les petits pots pour bébés dans toutes les bouches qu’ils subissent. Ils sont devenus depuis plusieurs années des produits cultes chez les jeunes. Dans les cours d’école et dans les soirées techno, on consomme massivement les purées et les jus. On n’a jamais vraiment su pourquoi, souligne Monsieur Tafferner. Il se peut que cela tienne au nombre très bas de calories et à la facilité de transport, mais aussi au goût qui rappelle à chacun sa propre enfance – puisque Hipp existe déjà depuis 1960. «En outre, les repas en purées sont une chose idéale pour les teenagers d’aujourd’hui», souligne Tafferner. «On ne doit même plus mâcher, les aliments vous fondent pour ainsi dire dans la bouche.» Il se peut également que le nom de famille Hipp bénéficie d’un gigantesque goodwill dans le langage moderne. Il est possible que les jeunes apprécient tout simplement de ne pas être les victimes de quelque idée de marketing. Hipp trouve ça très chouette. Compte tenu de la baisse de natalité, on s’attendait à des baisses possibles de chiffre d’affaires. Les affaires ont repris et les produits se vendent tout seuls. «Nous avons certes participé à la Love Parade de Berlin et quelques groupes techno nous ont même recommandés sur leurs prospectus – presque comme alternative saine à l’Ecstasy», souligne Tafferner en souriant. «Au niveau du marketing, nous ne devons pratiquement rien investir. Ce serait d’ailleurs une erreur: les jeunes n’apprécieraient pas nos avances et se détourneraient de nous.» Le sponsorat de Bobo porte déjà ses fruits Alors que chez le fabricant d’aliments pour bébés Novartis on pense «que les nourrissons continuent de manger nos produits», comme le dit un porte-parole de la société, les expériences de Hipp rejoignent celles faites par Nestlé. Lilian Wilke, responsable de produit chez la filiale Nestlé Alete, précise: «Nous ne disposons certes pas de chiffres concrets, mais nous rece- vons de plus en plus souvent des demandes de bacheliers qui désirent des purées et surtout des jus pour leurs soirées.» On peut toutefois s’étonner que DJ Bobo ne soit pas venu plus tôt aux petits pots et au sponsorat du jus de fruits – qui commence à porter ses premiers fruits: suite à la réclame que Bobo a faite dans le magazine pour jeunes «Bravo», Hipp s’est vu demander si la rédaction ne pourrait pas recevoir des jus de fruits à la mode – pour ses soirées «afterwork». Et aussi longtemps que «Bravo» continuera à vanter les mérites des jolis petits pots, les jeunes continueront de consommer encore longtemps des aliments pour bébés. Du reste: en Allemagne, les aliments pour bébés ont déjà atteint les bars branchés. En lieu et place de purées et de jus de fruits fabriqués artificiellement, on mélange aux boissons de la nourriture biologique pour bébés. En Suisse, on reste fidèle à la tradition. Les maîtres mixeurs du «Kronenhalle-Bar» zurichois continuent de faire appel aux ingrédients traditionnels. Dans le bar branché «Cranberry», on est certes ouvert aux nouvelles idées, mais on préfère attendre en ajoutant: «Ce n’est certes pas notre tasse de thé, mais qui sait: peut-être devrons-nous bientôt inscrire une boisson DJ Bobo sur notre carte!»
Road Pricing Payer pour rouler Dans quelques pays européens comme la Suisse, l'Italie ou la France, les camionneurs versent déjà depuis un certain temps une redevance poids lourds pour chaque kilomètre parcouru. A compter de cet été/hiver, le Road Pricing deviendra également obligatoire en Allemagne et en Autriche. Tout camion traversant l'Europe devra bientôt acquitter pratiquement partout la redevance poids lourds. La Suisse a ainsi déjà introduit la Redevance Poids Lourds liée aux Prestations (RPLP). Un certain montant doit être acquitté par kilomètre parcouru – sur l'ensemble du réseau routier suisse. La taxe est également calculée suivant le poids total en charge du camion et l'émission de substances nocives. Tarifs Road Pricing (cent/km) Allemagne Cat. de substances toxiques E 0 - I E II - III E IV - V Jusqu'à 3 essieux 13 11 9 A partir de 4 essieux 10 12 14 (cent/km) Autriche Cat. de substances toxiques 2 essieux 13 3 essieux 18.2 A partir de 4 essieux 27.3 Qu'est-ce que le Road Pricing? De l'avis des experts du transport, de tels systèmes de redevances routières fixes reposant sur un prix fixe du kilomètre, telles que la RPLP suisse, négligent un certain aspect: chaque kilomètre parcouru ne peut avoir la même valeur. En d'autres termes: si un système de redevances se base sur le principe de causalité ainsi que sur l'offre et la demande, l'utilisation d'une infrastructure autoroutière bien entretenue devrait coûter plus cher que le fait de rouler sur une route pleine d'ornières. Le terme qui se cache derrière cette idée n'est autre que «redevance routière en fonction du parcours». L'Allemagne et l'Autriche misent sur un tel système. Dans ces deux pays, les camions verseront dès l'été/hiver 2003 une redevance routière – mais seulement pour l'utilisation des autoroutes ainsi que pour les routes à grande circulation en Autriche. Comme en Suisse, le montant de la taxe sera fonction des caractéristiques du véhicule: le nombre d'essieux du camion et de sa remorque avec en outre en Allemagne l'émission de substances nocives du moteur. Une technique futuriste Dans la pratique, des systèmes télématiques sophistiqués assurent la saisie des véhicules et le calcul de la taxe routière individualisée. Sur l'ensemble du réseau d'autoroutes autrichien (entre chaque entrée et chaque sortie), des récepteurs fixes sont montés sur des poutrelles au-dessus de l'autoroute. Ces divers appareils communiquent par micro-ondes avec un appareil se trouvant à bord du camion, l'unité embarquée (UE), que l'on nomme plus précisément le GO Box. Ces récepteurs enregistrent le parcours suivi et transmettent les données au centre d'encaissement, la taxe pouvant être acquittée préalablement ou a posteriori. La Suisse et l'Allemagne misent sur des systèmes électroniques de même type. Le paiement manuel demeurera toutefois en Allemagne durant une certaine période transitoire. Pour ce faire, le chauffeur doit acquérir sur Internet ou à l'un des 3500 automates prévus à proximité de l'autoroute un ticket pour le parcours prévu. Les tableaux «Comparaison des systèmes Comparaison des systèmes d'Europe de l'Ouest Allemagne • système par satellite (GSM – GPS) avec GO Box (montage à bord) • paiement d'avance aux terminaux ou sur Internet Suisse • système DSRC avec GO Box (montage) • paiement manuel aux frontières Italie • système DSRC avec GO Box (pas de montage) • paiement manuel (postes de péage) Autriche • système DSRC avec GO Box obligatoire (montage) • pas de paiement manuel Comparaison des systèmes d'Europe de l'Est Pays Système Période Slovaquie Vignette 1 an, 15 jours, 1 jour Rép. tchèque Vignette 1 an, 1 mois, 10 jours, 1 jour Hongrie Vignette 1 an, 1 mois, 1 semaine d’Europe de l'Ouest» et «Comparaison des systèmes d’Europe de l'Est» permettent de comparer les divers systèmes. Investissements et compensations Il est clair que le système électronique du Road Pricing exige des investissements de la part de tous les participants. La redevance routière impose également aux camionneurs un surcroît de frais qu'ils répercuteront à leur tour sur les commanditaires, leurs clients et finalement les consommateurs. A titre de compensation, l'introduction du Road Pricing mettra fin au système de vignettes pour les camions en Allemagne et en Autriche. En Autriche, la redevance routière pour les véhicules de plus de douze tonnes et l'augmentation des taxes sur les véhicules 2001 disparaîtront également. Ce système de redevance souple offre également un certain nombre de possibilités d'économiser de l'argent. Les camionneurs ont ainsi tout intérêt à optimiser leurs itinéraires et à réorganiser leurs prestations de transport, par exemple en rentabilisant la capacité de leurs camions par le biais de collaborations avec d'autres transporteurs. Redevance routière par an pour un kilométrage de 80 000 kilomètres sur autoroutes Autriche 17600 Allemagne 9600 Italie 8000 France 12000 Suisse 32000 Hongrie 2024 Rép. tchèque 392 Passer au rail? Vaut-il la peine de passer au rail lors de l'introduction du Road Pricing? Tout au moins en Suisse, la RPLP aura une incidence très élevée (voir le graphique «Redevance routière par an pour un kilométrage de 80 000 kilomètres sur autoroutes»). Elle sert ainsi d'instrument de gestion et doit provoquer le transport par rail plus écologique d'un volume accru de marchandises. Est-ce que le rail est compétitif en Autriche? Vetrotime a posé la question à Andreas Weigel de Rail Cargo Austria, Département Transport de marchandises des Chemins de fer fédéraux autrichiens: Quelles incidences aura le Road Pricing sur le transport par rail en Autriche? Le Road Pricing n'aura certainement qu'une faible incidence sur nos résultats commerciaux. Il s'agit d'une démarche presque inaperçue allant dans le sens de la vérité des coûts. Ainsi, l'effet directeur voulu par certains sera négligeable. Pour les marchandises de moindre prix, comme par exemple la ferraille, on n'enregistrera qu'un faible passage de la route au rail. Est-ce que Rail Cargo Austria est prêt à affronter des volumes accrus de transport? Oui. Ces dernières années, nous avons prouvé que nous étions capables d'absorber à court terme des volumes de transport extrêmement importants. Nous aurions tort de rester les bras croisés à cause du Road Pricing et d'attendre avec espoir d'éventuelles affaires. Nous améliorerons en permanence notre offre de transport et de logistique, grâce au système Mobiler qui élargit notre palette de produits depuis près d'un an. La technique Mobiler nous permet d'amener les marchandises sur le rail particulièrement favorable à l'environnement sans avoir à renoncer pour autant aux avantages d'une livraison sur site souple et rapide par camions. vetropack 5
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