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Rapport annuel 2010 de l'Observatoire de la microfinance

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<strong>2010</strong><br />

RAPPORT ANNUEL<br />

DE L’OBSERVATOIRE<br />

DE LA MICROFINANCE<br />

107–<strong>2010</strong>


Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

Co<strong>de</strong> courrier : 03-1035<br />

31 rue Croix-<strong>de</strong>s-Petits-Champs<br />

75049 Paris ce<strong>de</strong>x 01<br />

Courriel : observatoiremicrofi nance@banque-france.fr


<strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong><br />

<strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

adressé à<br />

Christian Noyer,<br />

gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />

par<br />

Michel Cam<strong>de</strong>ssus,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance


Le rapport <strong>2010</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France est le fruit d’une<br />

col<strong>la</strong>boration étroite entre <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations et <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France.<br />

Je remercie Jean-Marc Maury, Marylène Via<strong>la</strong>-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> et leurs collègues du département<br />

Développement économique et Économie sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations,<br />

Frédéric Fourier et l’équipe <strong>de</strong> Finansol animée par Sophie <strong>de</strong>s Mazery.<br />

Le Réseau européen <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance (REM) a apporté une importante contribution à<br />

ce document et je remercie tout spécialement Stéphanie Lammerman et Daniel Sorrosal.<br />

J’ai une mention toute particulière pour Béatrice Raoult-Texier, Annabelle Rincon et<br />

Xabier Martinez, <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong>s Activités fi duciaires et <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque<br />

<strong>de</strong> France, qui ont activement participé à mes côtés à <strong>la</strong> rédaction et à <strong>la</strong> conception du<br />

présent rapport, ainsi que pour Jean-Luc Vatin dont les conseils et l’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> révision fi nale<br />

du document ont été précieux.<br />

Je remercie enfi n tous nos interlocuteurs et correspondants, banques, organismes<br />

et associations, qui ont répondu à nos sollicitations et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> documents ou<br />

d’explications.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Paul Loridant<br />

Secrétaire général<br />

<strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance


Nul ne s’en étonnera : par ces temps <strong>de</strong> crise économique et fi nancière, l’intérêt pour<br />

<strong>la</strong> contribution <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance à une économie plus humaine et soutenable ne se<br />

dément pas. Je n’en veux pour preuve que le remarquable succès du « workshop » que<br />

l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance a organisé dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce française du G20<br />

en juillet 2011. La qualité <strong>de</strong>s intervenants provenant <strong>de</strong> tous les horizons et <strong>la</strong> richesse <strong>de</strong> leurs<br />

échanges ont mis en évi<strong>de</strong>nce à <strong>la</strong> fois l’importance du chemin parcouru <strong>de</strong>puis les initiatives<br />

historiques <strong>de</strong> Mohammad Yunus et <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> préserver l’esprit originel et <strong>la</strong> spécifi cité <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> microfi nance. De là, l’importance attribuée par tous à <strong>la</strong> nécessité d’une régu<strong>la</strong>tion adaptée<br />

aux conditions économiques et culturelles <strong>de</strong> chaque pays pour éviter les dérives vers une<br />

banalisation <strong>de</strong> cet instrument dans un but purement lucratif.<br />

Le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance ne saurait échapper pour autant aux révisions profon<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />

modèles économiques et <strong>de</strong>s ajustements <strong>de</strong>s politiques publiques que <strong>la</strong> crise fi nancière que<br />

nous traversons <strong>de</strong>puis 2008 requiert <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s pouvoirs publics et <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

acteurs économiques.<br />

Dans ce contexte, le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance fait face à une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante d’interventions<br />

pour soutenir l’emploi et l’activité économique. Il rencontre aussi un comportement nouveau <strong>de</strong><br />

bon nombre d’agents économiques soucieux <strong>de</strong> donner du sens à leur épargne. De son côté,<br />

le G20 inscrit l’inclusion fi nancière <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions défavorisées parmi ses objectifs affi chés.<br />

Ces <strong>de</strong>rniers mois, les articles et publications sur <strong>la</strong> microfi nance se multiplient et parfois critiquent,<br />

non sans raison, certains comportements qui, s’ils persistaient, pourraient dénaturer cette<br />

importante innovation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fi n du XX e siècle. Néanmoins, <strong>la</strong> microfi nance reste reconnue comme<br />

une <strong>de</strong>s voies privilégiées pour permettre l’inclusion fi nancière et l’autonomie <strong>de</strong>s personnes,<br />

aussi bien dans les pays développés que dans les pays pauvres ou émergents.<br />

En Afrique, en Asie, en Amérique <strong>la</strong>tine, <strong>la</strong> microfi nance connaît un succès incontestable.<br />

Elle y bénéfi cie souvent <strong>de</strong> technologies nouvelles telles que, par exemple, le mobile banking.<br />

De plus en plus, elle permet l’accès au crédit et aux moyens <strong>de</strong> paiement tout en favorisant<br />

l’épargne <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions sous-bancarisées.<br />

En Europe, où sont nés les monts-<strong>de</strong>-piété et le mutualisme, l’importance du microcrédit et <strong>de</strong><br />

l’entrepreneuriat social est chaleureusement reconnue par les instances <strong>de</strong> l’Union européenne.<br />

Une volonté d’initiatives nouvelles, <strong>de</strong> coordination et <strong>de</strong> cohérence <strong>de</strong>s actions déjà engagées<br />

se manifeste. Le présent rapport s’efforce d’en i<strong>de</strong>ntifi er les contours et <strong>de</strong> dresser un tableau<br />

exhaustif <strong>de</strong>s objectifs et <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Union concernant <strong>la</strong> microfi nance et son rôle<br />

en matière d’inclusion économique et sociale.<br />

En France, le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance se poursuit sous ses différentes formes :<br />

microcrédit professionnel, microcrédit personnel, microassurance et épargne solidaire. Le Fonds<br />

<strong>de</strong> cohésion sociale, géré par <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts pour le compte <strong>de</strong> l’État, apporte une<br />

garantie partielle aux prêteurs. Force est <strong>de</strong> constater cependant que le niveau d’engagement<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers n’atteint pas encore le niveau souhaitable. Un engagement plus volontariste<br />

du secteur bancaire serait bienvenu, notamment pour le microcrédit personnel. La Fédération<br />

bancaire française a engagé <strong>de</strong>s actions en ce sens comme en témoigne l’initiative entreprise<br />

en janvier <strong>2010</strong>. On ne peut que souhaiter voir cet effort <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté bancaire se déployer<br />

amplement dans le cadre <strong>de</strong> ses efforts pour garantir et accroître l’accessibilité bancaire.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

AVANT-PROPOS


AVANT-PROPOS<br />

Une spécifi cité, à mon avis essentielle, du microcrédit en France est l’accompagnement dont<br />

bénéfi cie le microemprunteur. Dans un contexte <strong>de</strong> crise <strong>de</strong>s fi nances publiques, les voies<br />

et moyens <strong>de</strong> consolidation et d’augmentation du fi nancement <strong>de</strong> l’accompagnement <strong>de</strong>s<br />

microemprunteurs doivent être recherchés. La responsabilité sociétale <strong>de</strong> l’entreprise (RSE) lui<br />

apportera sûrement une contribution. Il est probable cependant qu’elle ne pourra suffi re. Bien<br />

que tenues à <strong>de</strong>s choix rigoureux dans leurs interventions, les collectivités territoriales et les<br />

administrations publiques pourraient intéresser davantage <strong>de</strong> travailleurs sociaux aux avantages<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance et soutenir vigoureusement les réseaux accompagnants. Ces <strong>de</strong>rniers peuvent<br />

également faire <strong>de</strong> l’éducation fi nancière une <strong>de</strong> leurs toutes premières priorités, contribuant ainsi<br />

à l’autonomie <strong>de</strong>s personnes défavorisées. À cette fi n, un rapprochement et un dialogue entre<br />

tous ces acteurs s’imposent. La communauté bancaire peut y trouver un domaine <strong>de</strong> choix pour<br />

un engagement volontaire en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion sociale. Elle pourrait étudier par exemple <strong>la</strong><br />

mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> dotations <strong>de</strong> capital-risque solidaire en faveur <strong>de</strong>s créateurs <strong>de</strong> microentreprises.<br />

Ainsi pourrait-il être répondu à l’insuffi sance <strong>de</strong>s apports en fonds propres. L’effet <strong>de</strong> levier<br />

correspondant faciliterait l’obtention d’un volume <strong>de</strong> prêts mieux assuré. L’accompagnement<br />

et/ou le parrainage dont bénéfi cient les souscripteurs <strong>de</strong> microcrédit sont <strong>de</strong> nature à réduire<br />

les risques associés à un tel projet. Il s’agirait en quelque sorte <strong>de</strong> prolonger <strong>la</strong> pratique déjà<br />

existante, mais trop limitée, <strong>de</strong>s « prêts d’honneur ».<br />

Le présent rapport <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance fournit une vision convaincante du<br />

potentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance face aux diffi cultés d’aujourd’hui. Il est donc important <strong>de</strong> continuer à<br />

travailler au développement <strong>de</strong> ce secteur.<br />

Michel Cam<strong>de</strong>ssus<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


INTRODUCTION<br />

CHAPITRE 1 • LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

1| LES DISPOSITIFS EUROPÉENS DE SOUTIEN DU SECTEUR 3<br />

2| LES PRINCIPAUX MODÈLES DE DÉVELOPPEMENT DE LA MICROFINANCE DANS LES PAYS EUROPÉENS 6<br />

3| LES BANQUES ÉTHIQUES 18<br />

CHAPITRE 2 • LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

ANNEXES<br />

DIVERS<br />

1| LE MICROCRÉDIT PERSONNEL 23<br />

2| LE MICROCRÉDIT PROFESSIONNEL 29<br />

3| L’ACCOMPAGNEMENT DES MICROEMPRUNTEURS 32<br />

4| LA FINANCE SOLIDAIRE 37<br />

5| LA MICROASSURANCE 41<br />

SOMMAIRE A1<br />

SOMMAIRE D1<br />

Encadrés<br />

1. Le Fonds européen d’investissement 4<br />

2. Le Co<strong>de</strong> européen <strong>de</strong> bonne conduite pour le microcrédit 6<br />

3. Le Réseau européen <strong>de</strong> microfi nance (REM) 6<br />

4. Deutsches Mikrofi nanzinstitut (Allemagne) 7<br />

5. Mikrofond (Bulgarie) 8<br />

6. Microbank (Espagne) 9<br />

7. Finnvera (Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>) 10<br />

8. First-Step (Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>) 11<br />

9. PerMicro (Italie) 12<br />

10. Qredits (Pays-Bas) 14<br />

11. Inicjatywa Mikro (Pologne) 15<br />

12. Patria Credit (Roumanie) 16<br />

13. Fair Finance (Royaume-Uni) 17<br />

14. Banca Etica (Italie) 19<br />

15. La Nef (Nouvelle économie fraternelle) (France) 20<br />

16. Crédal (Belgique) 20<br />

17. Les travaux du CNIS sur le microcrédit 21<br />

18. En Espagne, une étu<strong>de</strong> d’impact menée en <strong>2010</strong> par <strong>la</strong> Caixa 25<br />

19. Le Crédit municipal <strong>de</strong> Paris et le microcrédit personnel 27<br />

20. Créa-sol 28<br />

21. L’Adie 33<br />

22. Développement du « peer-to-peer » 38<br />

23. P<strong>la</strong>net Guarantee 46<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

SOMMAIRE<br />

1<br />

3<br />

21


Après <strong>de</strong> nombreuses années pendant lesquelles elle a bénéfi cié d’une <strong>la</strong>rge<br />

reconnaissance fondée sur le rôle positif qu’elle a joué dans <strong>la</strong> lutte contre <strong>la</strong> pauvreté<br />

et l’exclusion fi nancière et marquée par l’attribution au professeur Mohammad Yunus<br />

du prix Nobel <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix en 2006, <strong>la</strong> microfi nance a connu récemment <strong>de</strong>s dérives locales très<br />

médiatisées qui ont pu porter atteinte à son image et conduire certains à s’interroger sur <strong>la</strong> fi nalité,<br />

voire <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> ce secteur particulier du fi nancement <strong>de</strong> l’économie.<br />

Ainsi, intervenant après les diffi cultés rencontrées dans quelques pays, le suren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong><br />

bénéfi ciaires <strong>de</strong> microcrédit en In<strong>de</strong>, notamment dans l’État <strong>de</strong> l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh 1 , a mis en<br />

lumière les excès ayant caractérisé, localement, le développement du microcrédit. Les risques<br />

associés, en particulier le suren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong> bénéfi ciaires <strong>de</strong> microfi nancement mais également<br />

<strong>de</strong>s risques localisés <strong>de</strong> liquidité ou <strong>de</strong> solvabilité <strong>de</strong> certaines institutions <strong>de</strong> fi nancement, ont fait<br />

émerger un besoin <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion du secteur, adapté aux spécifi cités locales et régionales.<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce française du G20 s’est tenu le 8 juillet 2011 à Paris, au Sénat,<br />

un colloque international <strong>de</strong>stiné à analyser, à <strong>la</strong> lumière d’un partage d’expériences entre pays<br />

du Nord et du Sud, les fi nalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance, les problématiques <strong>de</strong> fi nancement et <strong>de</strong><br />

régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> ce secteur. Dans ce cadre, les autorités publiques présentes ainsi que les acteurs<br />

majeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance dans le mon<strong>de</strong>, parmi lesquels notamment le professeur Yunus, ont<br />

réaffi rmé l’importance du rôle <strong>de</strong> ce secteur pour l’inclusion sociale et fi nancière <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

les plus vulnérables. Une synthèse du colloque fi gure en annexe au présent rapport et l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s débats sont retranscrits dans une publication spécifi que parallèle à celle du présent rapport.<br />

Au terme <strong>de</strong> cette manifestation, les acteurs du colloque ont souhaité que ce secteur dispose <strong>de</strong><br />

ressources adaptées et pérennes et garantisse <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s clients, emprunteurs et épargnants.<br />

Ils ont également i<strong>de</strong>ntifi é trois défi s majeurs pour le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance :<br />

• le défi <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité fi nancière : <strong>la</strong> sécurité fi nancière du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance pourrait<br />

être renforcée par une régu<strong>la</strong>tion et une supervision adaptées, permettant d’assurer <strong>la</strong> solidité<br />

fi nancière <strong>de</strong>s établissements, d’accompagner <strong>la</strong> professionnalisation <strong>de</strong>s opérateurs et<br />

d’améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’information dont disposent les établissements prêteurs ;<br />

• le défi <strong>de</strong>s ressources : pour se développer, <strong>la</strong> microfi nance <strong>de</strong>vrait être plus <strong>la</strong>rgement fi nancée<br />

par le secteur privé et en particulier par les ressources locales. Il pourrait être opportun à cette fi n<br />

<strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> soutien fi nancier aux actions expérimentales <strong>de</strong> microfi nance,<br />

<strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> change, d’appui technologique, fi nancier et réglementaire aux<br />

transferts <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong>s migrants ;<br />

• le défi <strong>de</strong> l’inclusion sociale et fi nancière : <strong>la</strong> vocation sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance étant primordiale,<br />

ce secteur <strong>de</strong>vrait davantage prendre en considération <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s clients et<br />

accor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> priorité à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté, au soutien <strong>de</strong>s territoires les plus fragiles et à<br />

l’entrepreneuriat, tout en poursuivant les innovations sociales et fi nancières.<br />

1 Voir annexe 2 : note <strong>de</strong> l’ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France en In<strong>de</strong> sur les difficultés rencontrées par le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> en In<strong>de</strong><br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

INTRODUCTION<br />

1


2<br />

INTRODUCTION<br />

Les problématiques débattues dans le cadre <strong>de</strong> ce colloque avaient également été l’objet d’un<br />

séminaire organisé conjointement par l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance et <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts<br />

et consignations le 10 juin 2011. Les conclusions <strong>de</strong> ce séminaire réunissant chercheurs et<br />

praticiens du secteur, é<strong>la</strong>borées sous forme <strong>de</strong> recommandations adressées aux participants au<br />

colloque du G20, sont annexées au présent rapport.<br />

Cette initiative avait été précédée, dès le mois <strong>de</strong> mai 2011, par « l’Appel <strong>de</strong> Paris pour une<br />

microfi nance responsable », <strong>la</strong>ncé par Convergences 2015 et un collectif d’acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

microfi nance. Rappe<strong>la</strong>nt l’utilité du microcrédit au service du développement et <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte<br />

contre <strong>la</strong> pauvreté (190 millions d’emprunteurs en 2009 selon les chiffres les plus récents <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Campagne du Sommet du Microcrédit) ainsi que les valeurs fondamentales du secteur, l’Appel<br />

<strong>de</strong> Paris propose <strong>la</strong> mise en œuvre d’une série d’actions visant à améliorer ses pratiques et son<br />

impact. Le texte <strong>de</strong> cet appel fi gure en annexe au rapport <strong>de</strong> l’Observatoire.<br />

Dans ce contexte <strong>de</strong> réaffi rmation forte <strong>de</strong> l’utilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance comme outil d’intégration<br />

économique, d’inclusion sociale et fi nancière, sous réserve d’une maîtrise <strong>de</strong>s dérives susceptibles<br />

<strong>de</strong> peser sur le développement <strong>de</strong> ce secteur, le rapport <strong>2010</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

est consacré très <strong>la</strong>rgement au développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance en Europe (partie 1) auquel fait<br />

pendant l’analyse <strong>de</strong>s caractéristiques majeures du secteur en France (partie 2).<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Le microcrédit en Europe<br />

1| Les dispositifs européens<br />

<strong>de</strong> soutien du secteur<br />

À ce jour, <strong>la</strong> microfi nance en Europe est diverse,<br />

chaque pays <strong>de</strong> l’Union ayant <strong>de</strong>s pratiques<br />

diff érentes en lien avec l’histoire et les structures<br />

sociales ou bancaires qui lui sont propres.<br />

Une première distinction est liée à une donnée<br />

historico-géographique. Les pays d’Europe <strong>de</strong><br />

l’Est ne disposaient pas, à <strong>la</strong> chute du Mur,<br />

d’un système bancaire adapté au fi nancement<br />

et à l’accompagnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s<br />

petites et moyennes entreprises. Par ailleurs,<br />

une fraction importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

n’est pas encore bancarisée. C’est pourquoi,<br />

dans ces pays, le champ potentiel du parc<br />

d’entreprises naissantes à fi nancer est immense.<br />

La défi nition européenne d’un microcrédit<br />

permet <strong>de</strong> couvrir un nombre important<br />

d’entreprises naissantes correspondant aux<br />

critères retenus : moins <strong>de</strong> 10 sa<strong>la</strong>riés, chiff re<br />

d’aff aires inférieur à 2 millions d’euros, montant<br />

du crédit inférieur à 25 000 euros. C’est<br />

ainsi que <strong>de</strong>s associations, <strong>de</strong>s coopératives<br />

puis <strong>de</strong>s banques locales, ont pu, <strong>de</strong>puis les<br />

années quatre-vingt-dix, investir le champ<br />

quasi vierge du fi nancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> création<br />

<strong>de</strong> petites entreprises.<br />

Dans les autres pays d’Europe, <strong>la</strong> situation est<br />

très diff érente. La popu<strong>la</strong>tion ne disposant pas<br />

d’un compte <strong>de</strong> type bancaire ou d’épargne<br />

est infi me. Les banques, mutualistes ou<br />

commerciales, fi nancent aussi, <strong>de</strong> longue<br />

date, les petites et moyennes entreprises sans<br />

que les crédits accordés, même <strong>de</strong> faible<br />

montant, soient considérés comme <strong>de</strong>s<br />

microcrédits. Cependant, le recours au crédit<br />

pour les créateurs <strong>de</strong> microentreprises, n’est<br />

pas toujours aisé compte tenu <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong><br />

garanties <strong>de</strong> ces emprunteurs et <strong>de</strong>s risques<br />

encourus. Ainsi, chaque pays a développé<br />

<strong>de</strong>s solutions spécifi ques ou adaptées pour<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

LA FINANCE SOLIDAIRE CHAPITRE OU ÉTHIQUE 1<br />

permettre l’initiative entrepreneuriale.<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> modèle européen spécifi que<br />

et se côtoient : ai<strong>de</strong>s directes publiques ou<br />

associatives, fonds <strong>de</strong> garantie publics ou privés,<br />

systèmes d’économie mixte, taux d’intérêts<br />

libres, p<strong>la</strong>fonnés ou abondés, fi nancement<br />

<strong>de</strong> l’accompagnement du créateur, apport<br />

temporaire <strong>de</strong> fonds propres, libre marché ou<br />

réglementation, exonérations ou incitations<br />

fi scales diverses pour les travailleurs potentiels<br />

ou pour les créateurs, fondations, initiatives<br />

privées pour le fi nancement, parrainages…<br />

Le constat est que le montant et les conditions<br />

d’un microcrédit sont variables d’un pays à<br />

l’autre et le montant moyen nettement inférieur<br />

au p<strong>la</strong>fond retenu par les instances européennes.<br />

1|1 Les actions <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

Dans ce contexte <strong>de</strong> diversité, <strong>la</strong> Commission<br />

européenne a mis en p<strong>la</strong>ce, <strong>de</strong>puis plusieurs<br />

années, diverses mesures d’incitation pour<br />

favoriser le développement du microcrédit.<br />

Le Parlement européen a également publié un<br />

rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong> l’emploi et <strong>de</strong>s<br />

aff aires sociales présidée par Pervenche Bérès<br />

(Microcredit networks and existing national<br />

legis<strong>la</strong>tions with a view to the implementation of<br />

the microfi nance instrument, novembre <strong>2010</strong>).<br />

Ces initiatives relèvent <strong>de</strong> plusieurs directions<br />

générales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission, chacune avec <strong>de</strong>s<br />

objectifs propres.<br />

L’objectif commun est <strong>de</strong> favoriser l’initiative<br />

<strong>de</strong> personnes candidates à <strong>la</strong> création d’une<br />

microactivité économique au travers du soutien<br />

d’organismes, banques ou associations, lesquels<br />

octroient <strong>de</strong>s microcrédits, accor<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s<br />

garanties ou délivrent <strong>de</strong>s conseils, aux créateurs<br />

d’entreprises. La fi nalité est <strong>de</strong> favoriser l’emploi<br />

et <strong>de</strong> faire reculer <strong>la</strong> pauvreté.<br />

3


4<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

Chaque direction générale, après avoir défi ni<br />

son p<strong>la</strong>n d’action, en confi e l’application au<br />

Fonds européen d’investissement (FEI), basé à<br />

Luxembourg. Cet organisme est l’interlocuteur<br />

<strong>de</strong>s acteurs locaux octroyant les microcrédits<br />

dans chaque État.<br />

1|2 Les principaux outils<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission<br />

Quatre directions générales ont successivement<br />

ou parallèlement engagé <strong>de</strong>s initiatives<br />

qui contribuent au développement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

microfi nance :<br />

La direction générale<br />

<strong>de</strong>s Entreprises et <strong>de</strong> l’Industrie<br />

Elle a défi ni en 2007 un programme cadre<br />

pour l’innovation et l’esprit d’entreprise<br />

dénommé CIP (Competitivity-Innovation<br />

Program).<br />

Le CIP comporte plusieurs volets dont un est<br />

spécialement consacré au développement <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> microfi nance en direction <strong>de</strong>s très petites<br />

entreprises (TPE).<br />

La direction générale <strong>de</strong> l’Emploi,<br />

<strong>de</strong>s Affaires sociales et <strong>de</strong> l’Inclusion<br />

Elle a é<strong>la</strong>boré, en lien avec <strong>la</strong> direction générale<br />

<strong>de</strong>s Aff aires économiques et fi nancières, une<br />

récente initiative dénommée « European Progress<br />

Microfi nance Facility » (Progress). Lancé en <strong>2010</strong>,<br />

l’objectif <strong>de</strong> ce programme est <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s<br />

emplois et <strong>de</strong> lutter contre l’exclusion en rendant<br />

plus accessibles les microfi nancements en faveur<br />

<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus vulnérables (chômeurs,<br />

jeunes, seniors…) et <strong>de</strong>s microentreprises,<br />

notamment du secteur <strong>de</strong> l’économie sociale.<br />

Les intermédiaires fi nanciers publics et privés<br />

distributeurs <strong>de</strong> microcrédits à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s<br />

popu<strong>la</strong>tions cibles peuvent bénéfi cier d’une<br />

enveloppe <strong>de</strong> 200 millions d’euros fi nancée<br />

à parts égales par le FEI et <strong>la</strong> BEI. Ces lignes<br />

peuvent être distribuées aux institutions <strong>de</strong><br />

microfi nance (IMF) postu<strong>la</strong>ntes, soit sous<br />

forme <strong>de</strong> garanties (25 %), soit sous forme<br />

<strong>de</strong> prêts directs (75 %). Elles ne peuvent<br />

Encadré 1<br />

LE FONDS EUROPÉEN D’INVESTISSEMENT<br />

Le Fonds européen d’investissement (FEI) a été<br />

créé en 1994, pour fournir du capital à risque<br />

aux petites et moyennes entreprises (PME), en<br />

particulier aux jeunes sociétés et aux entreprises<br />

à orientation technologique. Il sert également<br />

<strong>de</strong> caution pour les institutions fi nancières (par<br />

exemple <strong>de</strong>s banques) pour couvrir leurs prêts<br />

aux PME. Au sein du FEI une équipe restreinte est<br />

dédiée à <strong>la</strong> microfi nance.<br />

Le FEI n’est pas un bailleur <strong>de</strong> fonds : il n’octroie<br />

pas <strong>de</strong> prêts ni <strong>de</strong> subventions aux entreprises<br />

et n’investit pas directement dans <strong>de</strong>s sociétés.<br />

Il travaille plutôt par le biais d’autres banques et<br />

d’intermédiaires fi nanciers. Il utilise à cet effet soit<br />

ses propres fonds, soit ceux qui lui sont confi és<br />

par <strong>la</strong> Banque européenne d’investissement ou par<br />

l’Union européenne.<br />

Le Fonds est actif dans les États membres <strong>de</strong><br />

l’Union européenne, ainsi qu’en Croatie, en Turquie<br />

et dans trois pays <strong>de</strong> l’Association européenne <strong>de</strong><br />

libre-échange (AELE) : l’Is<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, le Liechtenstein<br />

et <strong>la</strong> Norvège.<br />

Il a pour actionnaire majoritaire <strong>la</strong> Banque<br />

européenne d’investissement, avec <strong>la</strong>quelle il<br />

constitue le « Groupe BEI ». Son siège est situé au<br />

Luxembourg.<br />

servir qu’à accroitre le portefeuille <strong>de</strong> prêts <strong>de</strong><br />

microcrédits et en aucun cas à refi nancer <strong>de</strong>s<br />

portefeuilles existants.<br />

Des réfl exions sont en cours sur l’évolution<br />

<strong>de</strong> l’outil Progress.<br />

La direction générale<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Politique régionale<br />

Elle a é<strong>la</strong>boré en 2007 le programme JASMINE<br />

(Joint Action to Support Microfi nance Institution<br />

in Europe – Action conjointe <strong>de</strong> soutien aux<br />

institutions <strong>de</strong> microfi nance en Europe).<br />

Opérationnel jusqu’en 2013, ce projet fournit<br />

essentiellement une assistance technique<br />

aux IMF consistant en <strong>de</strong>s formations diverses<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Schéma 1<br />

Instruments fi nancés<br />

Source : Fonds européen d’investissement<br />

portant sur <strong>la</strong> gouvernance, <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques,<br />

les systèmes d’information, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nifi cation<br />

stratégique… Ces actions sont précédées d’une<br />

évaluation eff ectuée par une agence <strong>de</strong> notation<br />

spécialisée. Vingt-cinq fournisseurs <strong>de</strong> crédits<br />

provenant <strong>de</strong> neuf États membres 1 ont été<br />

retenus comme bénéfi ciaires.<br />

Par ailleurs, cette même direction générale a<br />

mis en p<strong>la</strong>ce en 2007 le programme JEREMIE<br />

(Joint European Resources for Micro to Medium<br />

Enterprises – Ressources européennes conjointes<br />

pour les micro et moyennes entreprises), dont<br />

l’objectif est d’améliorer l’accès au fi nancement<br />

<strong>de</strong>s PME et <strong>de</strong>s microentreprises.<br />

La direction générale Marché intérieur<br />

et Services<br />

Elle prépare un ensemble <strong>de</strong> mesures<br />

<strong>de</strong>stinées à soutenir l’entrepreneuriat social<br />

dans l’Union européenne. Cette démarche<br />

« Social Business Initiative » comporte un<br />

ensemble <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns d’actions et <strong>de</strong> pistes <strong>de</strong><br />

réflexion <strong>de</strong>stinés à créer un environnement<br />

réglementaire favorable à l’épanouissement<br />

<strong>de</strong> ce secteur et à son essor, à faciliter<br />

son financement et au final à améliorer sa<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

visibilité au sein du paysage européen. Parmi<br />

ces mesures, figure notamment une action<br />

<strong>de</strong>stinée, parallèlement au renforcement<br />

<strong>de</strong> l’instrument Progress, à favoriser le<br />

développement <strong>de</strong> l’environnement juridique<br />

et institutionnel du microcrédit.<br />

Le dispositif est encore en cours <strong>de</strong> discussion<br />

au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission avant que le dossier<br />

ne soit transmis au Conseil <strong>de</strong>s ministres et au<br />

Parlement européen.<br />

La concrétisation d’un nouvel instrument en<br />

est donc à ses prémices.<br />

1|3 L’é<strong>la</strong>boration d’un Co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> bonne conduite<br />

L’implication affi chée <strong>de</strong>s diff érentes directions<br />

générales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission européenne<br />

traduit une réelle volonté <strong>de</strong> développement<br />

du microcrédit en Europe.<br />

Dans le prolongement <strong>de</strong> <strong>la</strong> communication<br />

<strong>de</strong> 2007 re<strong>la</strong>tive à l’initiative européenne pour<br />

<strong>la</strong> microfi nance, en faveur <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance et <strong>de</strong><br />

l’emploi, <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Politique<br />

1 Belgique (Crédal), Bulgarie (USTOI, Nacha<strong>la</strong> – en <strong>2010</strong> et 2011 –, Mikrofond – en <strong>2010</strong> et 2011 –, Bulgarian Development Bank JOBs MFI),<br />

Espagne (CP’AC), France (Créasol), Hongrie (Primom, Mikrohitel, FEA), Italie (PerMicro, Fondazione Risorce Donna), Roumanie (FAER, OMRO,<br />

Express Finance, LAM, Patria Credit, ROMCOM, AGency for Implementing Projetc and Programs for SMEs), Royaume-Uni (PSYBT, Manchester<br />

Credit Union, Business Finance Solutions), Pays-Bas (Qredits)<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

5


6<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

Encadré 2<br />

LE CODE EUROPÉEN DE BONNE CONDUITE POUR LE MICROCRÉDIT<br />

Le Co<strong>de</strong> i<strong>de</strong>ntifi e plusieurs bonnes pratiques à mener dans cinq domaines d’actions :<br />

• les re<strong>la</strong>tions client-investisseur : cette section établit les obligations <strong>de</strong>s IMF envers les investisseurs et les<br />

clients et précise les droits <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers ;<br />

• <strong>la</strong> gouvernance : normes en termes <strong>de</strong> gestion et <strong>de</strong> direction <strong>de</strong>s IMF ;<br />

• <strong>la</strong> gestion du risque : approches et procédures en matière <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques ;<br />

• les normes <strong>de</strong> reporting : informations et indicateurs que les IMF doivent collecter, analyser et publier ;<br />

• les systèmes d’information <strong>de</strong> gestion.<br />

Ce sont ainsi environ 160 bonnes pratiques que le co<strong>de</strong> encourage à mettre en p<strong>la</strong>ce. Il défi nit également<br />

le niveau <strong>de</strong> diffi culté <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> chacune d’elles ainsi que les actions à mener en priorité<br />

(cf. liste <strong>de</strong>s bonnes pratiques considérées comme prioritaires en annexe 7).<br />

Une réfl exion est menée en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’un <strong>la</strong>bel <strong>de</strong> qualité qui pourrait être attribué aux institutions qui<br />

respecteraient ce Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonne conduite. Cette initiative s’intègre dans <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission d’assurer<br />

<strong>la</strong> transparence et le bon fonctionnement du secteur du microcrédit sans pour autant imposer un cadre légis<strong>la</strong>tif<br />

à <strong>de</strong>s pays dont les systèmes <strong>de</strong> distribution du microcrédit sont différents.<br />

régionale et celle <strong>de</strong>s Entreprises et <strong>de</strong> l’Industrie<br />

viennent <strong>de</strong> publier un document « European<br />

Co<strong>de</strong> of Good Conduct for Microcredit Provision »<br />

qui se présente comme un recueil <strong>de</strong> recommandations<br />

et un référentiel d’harmonisation<br />

<strong>de</strong> pratiques aujourd’hui diversifi ées.<br />

2| Les principaux modèles<br />

<strong>de</strong> développement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong><br />

dans les pays européens<br />

Afin <strong>de</strong> décrire au mieux l’activité <strong>de</strong><br />

microfi nance en Europe, sont exposés les<br />

modèles économiques propres à dix pays<br />

européens, représentatifs <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s<br />

pratiques européennes. Sont également<br />

présentées dix IMF, choisies en raison <strong>de</strong> leur<br />

importance dans le paysage national ou du<br />

caractère signifi catif <strong>de</strong> leur pratique.<br />

Les données ci-après ont été fournies par le<br />

Réseau européen <strong>de</strong> microfi nance (REM).<br />

Encadré 3<br />

LE RÉSEAU EUROPÉEN DE MICROFINANCE<br />

(REM)<br />

Le REM (Réseau européen <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong>)<br />

est une association loi <strong>de</strong> 1901, créée en<br />

avril 2003, avec le soutien financier <strong>de</strong> l’Union<br />

européenne et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et<br />

consignations (CDC).<br />

Ses trois membres fondateurs sont en France<br />

l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative<br />

économique), au Royaume-Uni <strong>la</strong> NEF (New<br />

Economics Foundation) et en Allemagne<br />

Evers & Jung.<br />

L’objectif du REM est <strong>de</strong> promouvoir <strong>la</strong> microfi nance<br />

dans l’Union européenne en tant qu’outil <strong>de</strong> lutte<br />

contre le chômage et l’exclusion sociale par le biais<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> microentreprises.<br />

À ce jour, le REM compte 93 membres et<br />

partenaires répartis dans 21 pays européens.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Encadré 4<br />

POSITIONNEMENT<br />

DEUTSCHES MIKROFINANZINSTITUT (ALLEMAGNE)<br />

Le DMI accrédite les prestataires <strong>de</strong> microfi nance (organismes privés) et harmonise leurs pratiques. Les<br />

critères d’accréditation <strong>de</strong>s IMF portent sur <strong>la</strong> participation à un système <strong>de</strong> qualité et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques,<br />

avec analyse mensuelle du portefeuille à risque <strong>de</strong> l’IMF par DMI, ainsi qu’à <strong>de</strong>s ateliers bimensuels. Une fois<br />

accrédités par DMI, les organismes privés fonctionnent en tant qu’intermédiaires et peuvent accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s prêts<br />

dans le cadre du Fonds allemand <strong>de</strong> microfi nance.<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Pour fi nancer les prêts aux créateurs d’entreprises, le Fonds allemand <strong>de</strong> microfi nance dispose d’un volume<br />

<strong>de</strong> 100 millions d’euros (60 millions d’euros <strong>de</strong> <strong>la</strong> part du Fonds social européen et 40 millions d’euros <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

part du ministère fédéral pour l’Emploi et les Affaires sociales). Les nouvelles IMF accréditées par DMI doivent<br />

ouvrir un compte <strong>de</strong> dépôt auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> banque GLS afi n <strong>de</strong> garantir qu’elles peuvent couvrir jusqu’à 20 %<br />

du risque d’impayés. Les IMF reçoivent 10 % du montant <strong>de</strong>s remboursements <strong>de</strong> prêts, éventuellement<br />

minorés <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> paiement dont elles sont entièrement responsables. Le Fonds accor<strong>de</strong> également<br />

800 euros pour chaque dossier <strong>de</strong> microcrédit, somme que les IMF peuvent utiliser pour couvrir leurs coûts<br />

<strong>de</strong> fonctionnement.<br />

Depuis 2004, le nombre <strong>de</strong> prêts accordés par les IMF accréditées par DMI s’est signifi cativement accru :<br />

4 500 crédits ont été octroyés en 2011. Plus <strong>de</strong> 50 IMF opèrent désormais dans le cadre du Fonds. En revanche,<br />

ces IMF n’ont le droit <strong>de</strong> fournir qu’un seul type <strong>de</strong> prêt standardisé à leurs clients : un microprêt, d’un montant<br />

maximal <strong>de</strong> 10 000 euros (qui peut être augmenté jusqu’à 20 000 euros pour un <strong>de</strong>uxième prêt) avec un taux<br />

effectif global <strong>de</strong> 8,9 %.<br />

Afi n d’atteindre l’objectif national d’octroyer 15 000 microcrédits d’ici 2015, un projet d’échange transnational,<br />

soutenu par le ministère fédéral pour l’Emploi et les Affaires sociales, a débuté pour rechercher, à l’horizon<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans, <strong>de</strong>s coopérations avec les réseaux <strong>de</strong> microfi nance et les praticiens <strong>de</strong>s États membres <strong>de</strong> l’UE.<br />

2|1 Allemagne<br />

En Allemagne, le secteur du microcrédit orienté<br />

vers le fi nancement <strong>de</strong>s microentreprises s’est<br />

développé avec <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce, en 2004,<br />

du Deutsches Mikrofi nanzinstititut (DMI) et,<br />

en 2006, du Fonds allemand <strong>de</strong> microfi nance,<br />

géré par <strong>la</strong> Banque éthique et écologique GLS et<br />

fi nancé par le gouvernement allemand et le FSE.<br />

2|2 Bulgarie<br />

Ces six <strong>de</strong>rnières années ont été une pério<strong>de</strong><br />

importante pour <strong>la</strong> microfi nance en Bulgarie,<br />

car le succès <strong>de</strong> plusieurs opérations <strong>de</strong><br />

microfi nance en <strong>de</strong>hors du secteur bancaire a<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

éveillé l’intérêt <strong>de</strong>s banques commerciales pour<br />

ce secteur. Les banques ont ainsi commencé à<br />

off rir <strong>de</strong>s produits spécifi ques pour pénétrer<br />

ce marché et, aujourd’hui, le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

microfi nance a certainement trouvé sa p<strong>la</strong>ce<br />

dans l’industrie fi nancière du pays. La plupart<br />

<strong>de</strong>s IMF fournissent également <strong>de</strong>s services non<br />

fi nanciers dans le domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation à<br />

<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s microentrepreneurs.<br />

Il n’existe pas <strong>de</strong> cadre légal spécifi que pour <strong>la</strong><br />

microfi nance. La plupart <strong>de</strong>s IMF locales sont<br />

enregistrées en tant que coopératives <strong>de</strong> crédit.<br />

Les fondations, les ONG et les institutions<br />

fi nancières non bancaires peuvent également<br />

octroyer <strong>de</strong>s prêts provenant <strong>de</strong> sources autres<br />

que les dépôts ou les fonds remboursables.<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

7


8<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

Encadré 5<br />

POSITIONNEMENT DE L’INSTITUTION<br />

2|3 Espagne<br />

En Espagne, le microcrédit est un<br />

outil d’insertion sociale dont <strong>la</strong> finalité<br />

est essentiellement <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong><br />

l’auto-entrepreneuriat. Le microcrédit<br />

est apparu en Espagne au début <strong>de</strong>s<br />

années quatre-vingt-dix. Il est alors<br />

mis en œuvre par un certain nombre<br />

d’associations et organisations non<br />

gouvernementales. À partir <strong>de</strong> 2001,<br />

l’activité s’organise sur une plus gran<strong>de</strong><br />

échelle, grâce aux caisses d’épargne, et<br />

plus particulièrement à leurs Obra Social,<br />

auxquelles elles reversent jusqu’à 25 %<br />

<strong>de</strong> leurs profits, pour <strong>la</strong> mise en œuvre<br />

MIKROFOND (BULGARIE)<br />

Mikrofond EAD a été créée en 1999 en tant que société à but non lucratif avec le soutien financier <strong>de</strong><br />

l’Open Society Institute et le Fonds <strong>de</strong> développement économique Soros. En 2003, cette institution<br />

à but non lucratif a été transformée en société financière afin <strong>de</strong> favoriser son développement.<br />

En septembre 2009, <strong>la</strong> société a été inscrite au Registre <strong>de</strong>s institutions financières <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque<br />

nationale <strong>de</strong> Bulgarie.<br />

La mission <strong>de</strong> Mikrofond est d’octroyer <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s microentrepreneurs ainsi qu’à <strong>de</strong>s familles défavorisées<br />

ou à faible revenu (amélioration du logement, éducation, santé, etc.), tout en maintenant <strong>de</strong> bons résultats<br />

fi nanciers. La société qui compte plus <strong>de</strong> 9 000 clients pour un encours <strong>de</strong> 29 millions d’euros dispose <strong>de</strong><br />

dix succursales dans toute <strong>la</strong> Bulgarie qui emploient 27 personnes.<br />

Mikrofond a été <strong>la</strong> première IMF à bénéfi cier <strong>de</strong> l’instrument européen <strong>de</strong> microfi nancement Progress.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

Les crédits que Mikrofond offre à <strong>de</strong>s microentreprises afi n <strong>de</strong> fi nancer leurs investissements sont d’un<br />

montant moyen <strong>de</strong> 3 500 euros, avec un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> remboursement d’environ vingt-quatre mois et un taux<br />

d’intérêt fi xe <strong>de</strong> 12 %.<br />

En 2008, un nouveau prêt d’amélioration <strong>de</strong> l’habitat a été <strong>la</strong>ncé pour ai<strong>de</strong>r les familles à faible revenu à réduire<br />

leurs factures énergétiques et améliorer leur bien-être. Le montant moyen <strong>de</strong> ce prêt est <strong>de</strong> 1 500 euros avec<br />

une échéance maximale <strong>de</strong> cinq ans et un taux d’intérêt <strong>de</strong> 13 %.<br />

Le portefeuille <strong>de</strong> Mikrofond est diversifi é : l’institution intervient aussi bien dans les secteurs du commerce, <strong>de</strong>s<br />

services et <strong>de</strong> l’agriculture que pour <strong>de</strong>s activités c<strong>la</strong>ssiques <strong>de</strong> micro-entreprise ou <strong>de</strong>s actions d’amélioration<br />

<strong>de</strong> l’habitat pour les familles à faible revenu.<br />

<strong>de</strong> programmes sociaux tels que les<br />

microcrédits. Caixa Catalunya puis<br />

Caja Granada furent <strong>de</strong>s précurseurs<br />

dans cette démarche.<br />

Le secteur public, <strong>de</strong> son côté, a<br />

développé certains programmes, dont<br />

les plus importants sont, dès 2001, le<br />

programme ICO (Instituto <strong>de</strong> Crédito<br />

Oficial), ainsi que le Programme pour<br />

l’entrepreneuriat <strong>de</strong>s femmes, et, à partir<br />

<strong>de</strong> 2007, le Programme <strong>de</strong> microcrédit<br />

pour les jeunes. La dégradation générale<br />

<strong>de</strong>s conditions économiques a entraîné<br />

une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> accrue, ainsi qu’une<br />

augmentation <strong>de</strong>s impayés.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Encadré 6<br />

POSITIONNEMENT DE L’INSTITUTION<br />

MICROBANK (ESPAGNE)<br />

Microbank a été créée en tant que banque sociale par <strong>la</strong> Caixa afi n <strong>de</strong> canaliser et concentrer l’ensemble <strong>de</strong>s activités<br />

<strong>de</strong> microfi nance qu’elle avait développées et <strong>de</strong> promouvoir ce travail social et économique d’une façon durable,<br />

avec les procédures strictes d’une institution bancaire. MicroBank est spécialisée dans l’octroi <strong>de</strong> microcrédits en<br />

vue <strong>de</strong> favoriser les activités productives et <strong>de</strong> soutenir <strong>la</strong> création d’emplois et l’insertion sociale et professionnelle.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

Par le biais du réseau <strong>de</strong> succursales <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caixa, Microbank offre les produits suivants :<br />

• microcrédit social : <strong>de</strong>s microprêts personnels accordés sans garanties supplémentaires jusqu’à<br />

15 000 euros pour fi nancer les projets d’emploi indépendant pour les personnes ayant rencontré <strong>de</strong>s diffi cultés<br />

à accé<strong>de</strong>r au système bancaire traditionnel. Ces prêts sont accordés en association avec <strong>de</strong>s organisations<br />

ayant une expérience en intégration sociale et économique (conseils municipaux, universités, organismes<br />

<strong>de</strong> développement économique, organisations sociales) qui suivent et soutiennent le projet du client ;<br />

• microcrédit fi nancier d’un montant maximum <strong>de</strong> 25 000 euros : ces crédits sont accordés pour fi nancer<br />

l’établissement, le développement et <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong>s projets d’emploi indépendant ;<br />

• microcrédit d’assistance familiale : ils ont pour but <strong>de</strong> couvrir les besoins du ménage, permettant ainsi aux<br />

familles <strong>de</strong> surmonter les diffi cultés temporaires et facilitant le développement personnel. Par le biais <strong>de</strong> ces prêts,<br />

les familles à faibles revenus peuvent faire face aux dépenses liées au logement, à <strong>la</strong> santé, à l’éducation, etc.<br />

Microbank offre aussi <strong>de</strong>s produits bancaires à ses clients comme <strong>de</strong>s livrets d’épargne, <strong>de</strong>s comptes courants<br />

et <strong>de</strong>s cartes <strong>de</strong> crédit.<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Microbank a un capital <strong>de</strong> 90 millions d’euros et <strong>la</strong> Caixa fournit le fi nancement nécessaire à sa croissance. Microbank<br />

bénéfi cie aussi d’un prêt accordé par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> Développement du Conseil <strong>de</strong> l’Europe. En février 2011, plus<br />

<strong>de</strong> 100 304 microcrédits avaient été accordés, pour un montant avoisinant les 628,8 millions d’euros.<br />

2|4 Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />

Il n’existe pas <strong>de</strong> politique spécifi que pour <strong>la</strong><br />

promotion <strong>de</strong>s microentreprises en Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong> :<br />

celle-ci est intégrée au programme politique<br />

général en faveur <strong>de</strong>s PME qui a pour objectif <strong>de</strong><br />

promouvoir l’entrepreneuriat social, <strong>la</strong> croissance<br />

<strong>de</strong> l’entreprise, et l’initiative individuelle.<br />

2|5 Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong><br />

En Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> les credit unions sont <strong>de</strong>s organismes<br />

fi nanciers locaux qui fournissent <strong>de</strong>s services<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

d’épargne et <strong>de</strong>s crédits personnels à leurs<br />

membres. Il en existe plus <strong>de</strong> 500. Ils ont<br />

leur régu<strong>la</strong>tion propre qui a été fi xée dans<br />

le Credit Union Act <strong>de</strong> 1997. Par ailleurs, <strong>la</strong><br />

seule organisation spécialisée en microfi nance<br />

entrepreneuriale est aujourd’hui First-Step Ltd.<br />

Depuis 2009, First-Step bénéficie d’un<br />

programme <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>stiné aux PME au<br />

sein du Programme cadre pour <strong>la</strong> compétitivité<br />

et l’innovation (CIP 2007-2013) <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Commission européenne mis en œuvre par<br />

le Fonds d’investissement européen. La garantie<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

9


10<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

Encadré 7<br />

POSITIONNEMENT<br />

permet à First-Step <strong>de</strong> fournir un accès plus<br />

<strong>la</strong>rge au fi nancement. En outre, son statut<br />

d’organisme caritatif lui permet <strong>de</strong> bénéfi cier<br />

d’une exemption fi scale : les particuliers et les<br />

sociétés qui font <strong>de</strong>s dons à First-Step peuvent<br />

bénéfi cier d’une défi scalisation al<strong>la</strong>nt jusqu’à<br />

20 % du montant <strong>de</strong> <strong>la</strong> donation dans <strong>la</strong> limite<br />

<strong>de</strong> 100 000 euros par an.<br />

FINNVERA (FINLANDE)<br />

Finnvera plc est une société <strong>de</strong> fi nancement spécialisée qui offre <strong>de</strong>s prêts et <strong>de</strong>s garanties pour <strong>la</strong> création,<br />

<strong>la</strong> croissance et l’internationalisation <strong>de</strong>s entreprises fi n<strong>la</strong>ndaises ainsi que <strong>de</strong>s garanties <strong>de</strong> crédit liées aux<br />

risques à l’exportation. Chaque année, Finnvera octroie <strong>de</strong>s fi nancements à environ 3 500 nouvelles entreprises,<br />

dont <strong>la</strong> majorité sont <strong>de</strong>s microentreprises.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

Finnvera octroie <strong>de</strong>s microcrédits aux petites entreprises (pouvant aller jusqu’à 35 000 euros) ainsi que <strong>de</strong>s<br />

garanties aux banques qui les fi nancent. Finnvera fi nance également à travers ses fi liales <strong>de</strong>s investissements<br />

en capital-risque dans les jeunes entreprises innovantes. Outre l’accès au fi nancement, les petites entreprises,<br />

en particulier les start-up, ont besoin d’un soutien supplémentaire par le biais du conseil, <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation et<br />

du tutorat. En Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, ces services non fi nanciers sont proposés par <strong>de</strong>s organismes locaux : les Centres<br />

<strong>de</strong> développement économique et <strong>de</strong> l’emploi, les Agences pour l’emploi et <strong>la</strong> société et l’Agence pour les<br />

entreprises <strong>de</strong>s femmes. Finnvera agit en col<strong>la</strong>boration avec ces organisations. Finnvera intervient aussi comme<br />

intermédiaire entre les programmes <strong>de</strong> fi nancement <strong>de</strong> l’Union européenne et les PME fi n<strong>la</strong>ndaises.<br />

Les prêts et les garanties <strong>de</strong> Finnvera aux microentreprises accordés en <strong>2010</strong> s’élèvent à 157 millions d’euros.<br />

L’encours du portefeuille <strong>de</strong> prêts et <strong>de</strong> garanties accordés aux microentreprises s’élève à 455 millions d’euros<br />

fi n <strong>2010</strong>. Le nombre <strong>de</strong> clients <strong>de</strong> Finnvera est aujourd’hui <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 29 300, dont plus <strong>de</strong> 68 % sont <strong>de</strong>s<br />

microentreprises.<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Finnvera, propriété <strong>de</strong> l’État fi n<strong>la</strong>ndais, est une société opérationnellement et fi nancièrement indépendante,<br />

qui é<strong>la</strong>rgit l’offre bancaire et partage les risques avec les fi nanciers privés. Les missions et les opérations <strong>de</strong><br />

Finnvera sont défi nies par <strong>la</strong> loi. Le soutien <strong>de</strong> l’État fi n<strong>la</strong>ndais lui permet <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s risques plus élevés<br />

que les établissements <strong>de</strong> crédit privés.<br />

Finnvera lève <strong>de</strong>s fonds directement sur les marchés <strong>de</strong> capitaux. Le gouvernement participe fi nancièrement<br />

en subventionnant le taux d’intérêt et compense une partie <strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> crédits. Le Fonds européen <strong>de</strong><br />

développement régional (FEDER) prend aussi en charge une partie du coût <strong>de</strong> l’abon<strong>de</strong>ment du taux d’intérêt<br />

dans les zones régionales éligibles. Finnvera est partenaire <strong>de</strong>s Centres fi n<strong>la</strong>ndais pour le développement<br />

économique, le transport et l’environnement, <strong>de</strong> l’Agence fi n<strong>la</strong>ndaise <strong>de</strong> fi nancement pour <strong>la</strong> technologie et<br />

l’innovation (Tekes), <strong>de</strong> Finnish Industry Investment Ltd et <strong>de</strong> Finpro.<br />

Il n’existe pas <strong>de</strong> limite légale aux taux d’intérêt<br />

en Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>.<br />

2|6 Italie<br />

En Italie le microcrédit a fait l’objet d’une<br />

intervention <strong>de</strong>s pouvoirs publics en juillet 2007<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Encadré 8<br />

POSITIONNEMENT DE L’INSTITUTION<br />

avec l’approbation par le Parlement <strong>de</strong> plusieurs<br />

amen<strong>de</strong>ments concernant <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion du<br />

crédit à <strong>la</strong> consommation, afi n d’accroître <strong>la</strong><br />

protection <strong>de</strong>s clients et réduire le nombre<br />

d’intermédiaires fi nanciers impliqués dans cette<br />

activité. Le gouvernement a souhaité doubler (<strong>de</strong><br />

600 000 euros à 1,2 million d’euros) le capital<br />

minimum requis pour les intermédiaires fi nanciers<br />

dans le domaine du crédit à <strong>la</strong> consommation, avec<br />

une exception pour les organismes <strong>de</strong> microfi nance.<br />

PerMicro, principale institution <strong>de</strong> microfi nance<br />

en Italie créée en 2007, a le statut d’intermédiaire<br />

fi nancier non bancaire (suivant l’article 106<br />

FIRST-STEP (IRLANDE)<br />

First-Step est une organisation à but non lucratif qui opère sur tout le territoire ir<strong>la</strong>ndais et octroie <strong>de</strong>s microcrédits<br />

pour le démarrage et le développement <strong>de</strong>s entreprises. Créée en 1991, First-Step a aidé à <strong>la</strong> création<br />

<strong>de</strong> 2 000 nouvelles entreprises. Ces microentreprises ont contribué à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 4 000 emplois.<br />

Le rôle <strong>de</strong> First-Step est <strong>de</strong> faciliter l’émergence <strong>de</strong> petites entreprises qui créent <strong>de</strong>s emplois, en fournissant<br />

<strong>de</strong>s prêts, du conseil et <strong>de</strong>s perspectives aux entrepreneurs qui n’ont pas accès au soutien fi nancier <strong>de</strong>s<br />

banques commerciales.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

First-Step met en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s prêts dont le montant peut aller jusqu’à 25 000 euros pour <strong>la</strong>ncer ou développer<br />

<strong>de</strong>s petites entreprises. Les prêts sont remboursables sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois ans par débit direct, mensuel<br />

ou hebdomadaire. Tous les prêts sont sans garantie. First-Step applique sur ses prêts <strong>de</strong>s intérêts (au taux<br />

<strong>de</strong> 9 % par an) et <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> gestion. En complément, First-Step offre un accompagnement personnalisé, par<br />

le biais <strong>de</strong> son réseau <strong>de</strong> volontaires, augmentant ainsi les chances <strong>de</strong> réussite pour les microentrepreneurs.<br />

Enfi n, First-Step a mis en p<strong>la</strong>ce dix réseaux régionaux pour l’apprentissage <strong>de</strong>s microentreprises, <strong>de</strong>stinés aux<br />

personnes au chômage souhaitant <strong>de</strong>venir auto-entrepreneurs.<br />

En <strong>2010</strong>, l’activité <strong>de</strong> prêt <strong>de</strong> First-Step a été caractérisée par un taux <strong>de</strong> rejet plus élevé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

fi nancement. First-Step a octroyé 80 microcrédits en <strong>2010</strong>. En outre, alors que le montant moyen <strong>de</strong>s prêts était<br />

<strong>de</strong> 7 000 euros en 2008, il est maintenant <strong>de</strong> 18 000 euros, en raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> croissante <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> crédits émanant <strong>de</strong> PME qui n’ont pas obtenu un fi nancement bancaire c<strong>la</strong>ssique.<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

First-Step se fi nance par <strong>de</strong>s sources venant du secteur coopératif et privé et ne reçoit pas <strong>de</strong> fi nancement<br />

du gouvernement. Ses fonds <strong>de</strong> prêts sont abondés par <strong>la</strong> « Fondation <strong>de</strong> fi nance sociale », une entité mise<br />

en p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong> communauté bancaire, et par « Entreprise Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong> », une entité gouvernementale qui ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong><br />

création et au développement <strong>de</strong>s entreprises. First-Step bénéfi cie aussi d’une garantie et <strong>de</strong> fonds du Fonds<br />

européen d’investissement (FEI) qui minimise l’impact <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> paiement et joue un effet <strong>de</strong> levier.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi bancaire italienne) <strong>de</strong>puis 2009,<br />

l’autorisant à fournir <strong>de</strong>s microcrédits à ses<br />

clients. PerMicro a ainsi le même statut<br />

juridique que les coopératives fi nancières<br />

italiennes MAG (Mutue di Auto Gestione,<br />

associations mutuelles autogérées) créées à<br />

partir <strong>de</strong>s années soixante-dix et octroyant<br />

crédits, conseil et formations pour lutter contre<br />

l’exclusion bancaire. PerMicro rend <strong>de</strong>s comptes<br />

directement à <strong>la</strong> Banque d’Italie. Ce statut ne<br />

permet pas <strong>la</strong> collecte d’épargne et <strong>de</strong> dépôts.<br />

À côté <strong>de</strong> ces intermédiaires fi nanciers, il<br />

existe en Italie <strong>de</strong>s associations à but non<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

11


12<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

lucratif <strong>la</strong>ïques ou religieuses (type Caritas)<br />

qui, n’ayant pas le droit <strong>de</strong> fournir elles-mêmes<br />

<strong>de</strong>s microcrédits, coopèrent avec les banques ;<br />

ces organismes sont plus impliqués dans le<br />

microcrédit personnel/social qu’entrepreneurial.<br />

Les taux d’usure sont limités par <strong>la</strong> loi en Italie.<br />

Ainsi, les taux d’intérêt légaux ne peuvent pas<br />

dépasser le double du taux d’intérêt du marché<br />

Encadré 9<br />

POSITIONNEMENT DE L’INSTITUTION<br />

PERMICRO (ITALIE)<br />

Les membres fondateurs <strong>de</strong> PerMicro sont <strong>de</strong>ux importantes organisations sociales italiennes, Fondazione<br />

Pai<strong>de</strong>ia et Oltre Venture. La mission <strong>de</strong> PerMicro est <strong>de</strong> contribuer à l’inclusion fi nancière <strong>de</strong>s groupes les plus<br />

vulnérables <strong>de</strong> <strong>la</strong> société, plus particulièrement les popu<strong>la</strong>tions immigrées.<br />

PerMicro a commencé ses opérations dans un quartier multi-ethnique <strong>de</strong> Turin et s’est ensuite étendue à<br />

l’échelle nationale en développant un réseau <strong>de</strong> fi liales dans neuf villes italiennes. Dans le <strong>de</strong>uxième semestre<br />

<strong>de</strong> 2011, d’autres fi liales seront ouvertes. Aujourd’hui, PerMicro emploie 31 personnes à temps plein.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

PerMicro propose trois produits différents :<br />

• le microcrédit professionnel pour <strong>la</strong> création ou le développement <strong>de</strong> micro-activités entrepreneuriales.<br />

Le montant maximal est <strong>de</strong> 25 000 euros avec un taux d’intérêt compris entre 9 % et 12 % ;<br />

• le microcrédit pour les familles pour faire face à <strong>de</strong>s urgences fi nancières concernant le foyer, <strong>la</strong> santé, le travail<br />

ou l’éducation. Le montant maximal est <strong>de</strong> 10 000 euros avec un taux d’intérêt compris entre 8 % et 11 % ;<br />

• <strong>la</strong> microassurance : une assurance <strong>de</strong> protection du crédit liée au microcrédit.<br />

i<strong>de</strong>ntifi é tous les trois mois par l’Offi ce italien<br />

<strong>de</strong>s Changes (Uffi cio Italiano <strong>de</strong>i Cambi) pour<br />

plusieurs produits fi nanciers. En outre, il<br />

existe une centrale <strong>de</strong> crédit, le CRIF, que les<br />

organismes <strong>de</strong> microfi nance italiens peuvent<br />

consulter avant d’accor<strong>de</strong>r un prêt. Enfi n, il<br />

n’existe pas à proprement parler <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong><br />

garantie au niveau national, mais plusieurs<br />

fonds locaux soutiennent <strong>de</strong>s projets spécifi ques.<br />

Les bénéfi ciaires doivent appartenir à <strong>de</strong>s réseaux formels ou informels (comme les associations, les communautés<br />

ethniques, les agences <strong>de</strong> développement, les paroisses, les coopératives,…) prêts à garantir leur fi abilité grâce<br />

à une lettre <strong>de</strong> référence et à les suivre pendant leur phase <strong>de</strong> croissance aux côtés <strong>de</strong> PerMicro.<br />

PerMicro a développé un modèle d’attribution du crédit (scoring) qui combine <strong>de</strong>ux aspects : les performances<br />

statistiques et les comportements <strong>de</strong>s emprunteurs, mê<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s éléments subjectifs et objectifs. Le dossier<br />

d’instruction est ainsi standardisé.<br />

Au 31 juillet 2011, PerMicro avait fourni 1 487 microcrédits (369 microcrédits professionnels et 1 118 microcrédits<br />

familiaux) pour 7 468 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s, soit 20 % <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Le montant moyen octroyé est d’environ<br />

7 000 euros pour les prêts entrepreneuriaux et 4 500 euros pour les prêts familiaux. L’encours global est<br />

<strong>de</strong> 7,65 millions d’euros.<br />

…/…<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Le capital initial <strong>de</strong> 600 000 euros souscrit par les fondateurs (Fondazione Pai<strong>de</strong>ia et Oltre Venture) a été<br />

augmenté entre 2009 et <strong>2010</strong> pour atteindre 4 millions d’euros avec l’entrée <strong>de</strong> nouveaux actionnaires dans<br />

<strong>la</strong> société : en 2009, UBI Banca et Fondazione Svilluppo e Crescita (CRT) et, en <strong>2010</strong>, le Fonds européen<br />

d’investissement (FEI) et Phi Trust Active Investors. PerMicro est aussi l’un <strong>de</strong>s 25 fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit<br />

sélectionnés qui bénéfi cient <strong>de</strong> l’assistance technique fournie par le FEI dans le cadre du programme JASMINE.<br />

PerMicro poursuit un objectif social tout en utilisant une approche opérationnelle <strong>de</strong> marché. Aujourd’hui, <strong>la</strong><br />

viabilité opérationnelle et <strong>la</strong> pérennité fi nancière sont les principaux objectifs <strong>de</strong> l’institution. PerMicro prévoit<br />

d’être pérenne au p<strong>la</strong>n opérationnel dans sa sixième année et au p<strong>la</strong>n fi nancier dans sa septième.<br />

Afi n <strong>de</strong> développer un réseau social et institutionnel équilibré et d’accroître <strong>la</strong> visibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance en Italie,<br />

PerMicro développe certains projets en partenariat avec <strong>de</strong>s institutions publiques (districts, municipalités, etc.).<br />

En outre, PerMicro est en recherche active <strong>de</strong> partenaires associatifs pour assurer l’accompagnement <strong>de</strong>s<br />

emprunteurs. PerMicro est un membre fondateur du réseau italien <strong>de</strong> microfi nance RITMI qui encourage <strong>la</strong><br />

diffusion du microcrédit en Italie.<br />

2|7 Pays-Bas<br />

Aux Pays-Bas, le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

microfi nance s’inscrit dans le cadre d’une<br />

politique <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> l’auto-entrepreneuriat à<br />

<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus vulnérables<br />

ayant <strong>de</strong>s diffi cultés d’accès au fi nancement<br />

bancaire c<strong>la</strong>ssique.<br />

Dans cette perspective, les pouvoirs publics<br />

ont mis en p<strong>la</strong>ce, en 2007, le « Conseil pour<br />

<strong>la</strong> microfi nance aux Pays-Bas ». Le Conseil<br />

a présenté sa première recommandation<br />

politique au gouvernement néer<strong>la</strong>ndais qui<br />

l’a acceptée et mise en œuvre. Ce<strong>la</strong> s’est traduit<br />

par <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux organismes : d’un côté,<br />

Qredits, qui fournit <strong>de</strong>s microcrédits, et <strong>de</strong><br />

l’autre, Eigen Baas, qui organise le système<br />

d’accompagnement et fait <strong>la</strong> promotion générale<br />

du microentrepreneuriat. Une autre source<br />

<strong>de</strong> fi nancement pour l’entrepreneuriat est le<br />

programme BBZ fi nancé par le gouvernement<br />

et administré par les municipalités. Il s’agit d’un<br />

programme <strong>de</strong> fi nancement pour <strong>la</strong> création<br />

d’entreprise par les chômeurs (dont l’objectif n’est<br />

pas uniquement centré sur <strong>la</strong> microentreprise).<br />

Pour retracer l’activité <strong>de</strong> microfi nance aux<br />

Pays-Bas, le Centre <strong>de</strong> <strong>microfinance</strong> <strong>de</strong><br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

l’université INHol<strong>la</strong>nd a mis en p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> base<br />

<strong>de</strong> données Microdata.<br />

2|8 Pologne<br />

Les organismes <strong>de</strong> microfi nance sont apparus<br />

en Pologne à <strong>la</strong> fi n <strong>de</strong>s années quatre-vingt.<br />

Il n’existe pas à l’heure actuelle <strong>de</strong> cadre légis<strong>la</strong>tif<br />

spécifi que accompagnant <strong>la</strong> microfi nance en<br />

Pologne, ni <strong>de</strong> mesures spécifi ques pour favoriser<br />

le développement <strong>de</strong>s auto-entreprises ou l’accès<br />

à l’auto-emploi <strong>de</strong>s personnes défavorisées.<br />

Actuellement, le fi nancement <strong>de</strong>s IMF provient<br />

<strong>de</strong> fonds publics nationaux et régionaux, <strong>de</strong><br />

fonds privés et d’ai<strong>de</strong>s internationales.<br />

Les microcrédits sont octroyés par <strong>de</strong>s<br />

organismes très divers. Les principaux sont<br />

<strong>de</strong>s banques commerciales comme BPH (les<br />

banques commerciales représentent aujourd’hui<br />

98 % du marché si l’on considère <strong>la</strong> valeur<br />

<strong>de</strong>s prêts), les coopératives, regroupées en<br />

association nationale (SKOK), qui se consacrent<br />

essentiellement aux crédits à <strong>la</strong> consommation<br />

<strong>de</strong>stinés à leurs membres, les IMF non bancaires,<br />

dont l’une <strong>de</strong>s plus importantes est Fundusz<br />

Mikro, et les fonds dédiés aux crédits, regroupés<br />

en association au niveau national (Loan Funds).<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

13


14<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

Encadré 10<br />

POSITIONNEMENT DE L’INSTITUTION<br />

Certains <strong>de</strong> ces organismes cherchent à réaliser<br />

<strong>de</strong>s profi ts, d’autres non.<br />

Si les banques sont l’acteur principal en termes<br />

<strong>de</strong> parts <strong>de</strong> marché, leur off re <strong>de</strong> microcrédits<br />

est pour l’instant insuffi samment développée.<br />

Les organismes <strong>de</strong> microcrédit non bancaires<br />

sont plus habitués à travailler avec <strong>de</strong>s personnes<br />

QREDITS (PAYS-BAS)<br />

Qredits a été créée sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> fondation privée en novembre 2008 par un groupe <strong>de</strong> partenaires publics et privés :<br />

le ministère <strong>de</strong> l’Économie, le ministère <strong>de</strong>s Affaires sociales et <strong>de</strong> l’Emploi, quatre banques (ABN AMRO, Fortis, ING et<br />

Rabobank) et le Fonds pour l’emploi et <strong>la</strong> vie. Qredits est <strong>la</strong> seule institution <strong>de</strong> microfi nance aux Pays-Bas qui opère au<br />

niveau national. Sa mission est d’octroyer <strong>de</strong>s fi nancements et <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> conseil pour les microentrepreneurs<br />

dont le business p<strong>la</strong>n est viable mais qui sont exclus <strong>de</strong>s services fi nanciers c<strong>la</strong>ssiques. Qredits compte un effectif <strong>de</strong><br />

trente personnes et dispose d’un réseau <strong>de</strong> dix agences réparties à travers les Pays-Bas.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

Qredits propose <strong>de</strong>s microprêts avec un montant maximum <strong>de</strong> 35 000 euros, à un taux d’intérêt égal<br />

au taux du marché et pour une durée comprise entre un et dix ans, ainsi qu’un service <strong>de</strong> conseil. Les<br />

crédits octroyés sont inférieurs à 25 000 euros pour environ 70 % <strong>de</strong>s clients. En outre, Qredits est un<br />

intermédiaire d’Allianz Ne<strong>de</strong>r<strong>la</strong>nd pour les produits d’assurance-vie. Le niveau <strong>de</strong> conseil dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

« notation crédit » du client.<br />

Qredits a démarré ses principales activités le 1 er janvier 2009. Depuis son <strong>la</strong>ncement, Qredits a reçu<br />

11 190 dossiers et octroyé 1 656 prêts (pour un montant moyen par prêt <strong>de</strong> 18 500 euros). L’objectif <strong>de</strong><br />

Qredits est d’examiner 3 000 dossiers par an et d’octroyer 1 000 prêts. Il est considéré comme un projet pilote<br />

par le ministère <strong>de</strong> l’Économie et par trois banques commerciales et a vocation à faire l’objet d’une évaluation.<br />

La popu<strong>la</strong>tion cible <strong>de</strong> Qredits inclut toute personne souhaitant créer une petite entreprise et n’ayant pas accès<br />

au crédit bancaire c<strong>la</strong>ssique. Aujourd’hui, Qredits sert différents types <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion : 32 % <strong>de</strong>s prêts sont<br />

fournis à <strong>de</strong>s femmes, 15 % à <strong>de</strong>s immigrés, 25 % à <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 30 ans.<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Qredits essaie <strong>de</strong> développer une approche pérenne dans <strong>la</strong> fourniture <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> microfi nance, basée<br />

sur l’utilisation <strong>de</strong> technologies innovantes et sur le coaching volontaire pour accompagner ses clients. Les<br />

technologies innovantes sont un facteur clé du processus, et ce à plusieurs étapes : pour les procédures<br />

opérationnelles, pour le marketing, pour trouver un coach pour un client et enfi n pour <strong>la</strong> comptabilité et le<br />

reporting. Qredits utilise un service <strong>de</strong> conseil fourni par <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s entreprises fi nancières dans<br />

le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Responsabilité sociétale <strong>de</strong> l’entreprise (RSE) <strong>de</strong> leur employeur.<br />

Qredits a comme objectifs en 2012 <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r son activité et <strong>de</strong> réduire les taux d’intérêt et les taux <strong>de</strong><br />

défaut <strong>de</strong> son portefeuille <strong>de</strong> crédits. L’ambition est <strong>de</strong> distribuer 5 000 nouveaux crédits dans les cinq ans à<br />

venir, par <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> partenariats et l’utilisation d’internet.<br />

défavorisées. En outre, afi n <strong>de</strong> gérer les risques<br />

inhérents au fi nancement <strong>de</strong>s TPE, ils intègrent<br />

souvent <strong>de</strong>s services d’ai<strong>de</strong> au développement<br />

<strong>de</strong>s entreprises dans leur off re <strong>de</strong> prêts.<br />

Il y a aujourd’hui en Pologne environ<br />

17 000 personnes qui bénéfi cient <strong>de</strong> microcrédits,<br />

pour un montant total <strong>de</strong> 109 millions d’euros.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Encadré 11<br />

POSITIONNEMENT DE L’INSTITUTION<br />

2|9 Roumanie<br />

On compte en Roumanie plus <strong>de</strong> trente IMF, <strong>la</strong><br />

plupart ayant été créées avec l’ai<strong>de</strong> d’organisations<br />

internationales. Elles peuvent être c<strong>la</strong>ssées selon<br />

leur âge ou maturité, selon leur cible et leur<br />

orientation commerciale et sociale. Dans un<br />

contexte <strong>de</strong> compétition accrue, les IMF, en<br />

particulier celles <strong>de</strong> petite taille, sont confrontées<br />

INICJATYWA MIKRO (POLOGNE)<br />

Inicjatywa Mikro a été créée en 1995 dans le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pologne avec le statut <strong>de</strong> société à responsabilité limitée.<br />

Dans ses débuts, elle est notamment venue en ai<strong>de</strong> au secteur agricole qui, après <strong>la</strong> chute du Mur, souffrait<br />

d’un manque <strong>de</strong> productivité par rapport aux agricultures occi<strong>de</strong>ntales. La société emploie 38 sa<strong>la</strong>riés. Son but<br />

est <strong>de</strong> soutenir <strong>la</strong> création d’emplois et le développement communautaire par <strong>de</strong>s prêts aux petites entreprises,<br />

aux entrepreneurs n’ayant pas accès au système bancaire c<strong>la</strong>ssique et <strong>de</strong> favoriser ainsi le développement<br />

régional et lutter activement contre le chômage.<br />

La société est aujourd’hui présente à Cracovie, Katowice, Bielsko Bia<strong>la</strong>, Czestochowa, Radom, Tarnobrzeg et<br />

Keilce. Inicjatywa Mikro prévoit d’étendre ses activités dans le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pologne par le développement <strong>de</strong><br />

succursales et <strong>la</strong> création <strong>de</strong> nouveaux bureaux.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

Inicjatywa Mikro propose quatre types <strong>de</strong> crédits selon l’objectif du prêt et les caractéristiques du client :<br />

• prêts aux TPE <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> trois mois d’existence : <strong>de</strong> 1 000 à 10 000 PLN (240 à 2 400 euros) pour une<br />

durée <strong>de</strong> trois à douze mois ;<br />

• prêts aux TPE <strong>de</strong> trois à douze mois d’existence : <strong>de</strong> 2 000 à 20 000 PLN (480 à 4 800 euros) pour une<br />

durée <strong>de</strong> trois à dix-huit mois ;<br />

• prêts : <strong>de</strong> 2 500 à 120 000 PLN (600 à 29 000 euros) pour une durée al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> trois mois à cinq ans ;<br />

• prêts : <strong>de</strong> 5 000 à 50 000 PLN (1 200 à 12 000 euros) pour une durée <strong>de</strong> trois mois à <strong>de</strong>ux ans.<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Le programme <strong>de</strong> prêt actuel est fi nancé en partie par le FEDER (Fonds européen <strong>de</strong> développement régional).<br />

Depuis le début <strong>de</strong> ses activités, <strong>la</strong> société a octroyé un total <strong>de</strong> 8 724 prêts, dont 1 431 en 2009, pour un<br />

montant total <strong>de</strong> 22 millions <strong>de</strong> zlotys (environ 5,5 millions d’euros). Le nombre actuel <strong>de</strong> prêts en cours<br />

s’élève à 2 151.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

à <strong>de</strong>s problématiques <strong>de</strong> développement <strong>de</strong><br />

leur portefeuille (en respectant <strong>de</strong>s objectifs<br />

d’amélioration continue <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité et <strong>de</strong><br />

responsabilité envers le personnel, les clients,<br />

et l’environnement ) et <strong>de</strong> fi nancement <strong>de</strong><br />

leur activité.<br />

Depuis 2005, le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

fait l’objet d’une réglementation spécifi que.<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

15


16<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

Encadré 12<br />

POSITIONNEMENT DE L’IMF<br />

2|10 Royaume-Uni<br />

Inspiré <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong>s États-Unis, le terme<br />

« Institution <strong>de</strong> fi nance pour le développement<br />

<strong>de</strong>s communautés » (Community Development<br />

Finance Institution ou CDFI) désigne, au<br />

Royaume-Uni, le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> fi nance solidaire.<br />

Bien que certaines institutions existent<br />

<strong>de</strong>puis les années soixante-dix, le secteur s’est<br />

développé sous l’impulsion d’un fonds public,<br />

le Phoenix Fund, qui a fourni 60,8 millions<br />

d’euros entre 2000 et 2008 pour soutenir les<br />

organisations existantes et émergentes.<br />

Le secteur comprend <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong><br />

fi nance solidaire qui facilitent l’accès au<br />

fi nancement personnel et fournissent <strong>de</strong>s<br />

services microfi nanciers et <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s petites<br />

entreprises ou à <strong>de</strong>s entreprises sociales, ainsi<br />

PATRIA CREDIT (ROUMANIE)<br />

Patria Credit est le nouveau nom <strong>de</strong> Capa Finance. CAPA avait démarré en tant que projet <strong>de</strong> World Vision<br />

International en 1996, en col<strong>la</strong>boration avec l’American Enterprise Fund <strong>de</strong> Roumanie (RAEF) et MEDA, avec<br />

l’objectif annoncé <strong>de</strong> faciliter l’accès au crédit <strong>de</strong>s microentrepreneurs. En 1999, elle est <strong>de</strong>venue une institution<br />

indépendante sous le nom <strong>de</strong> Fondation CAPA puis, en 2004, suite à l’évolution <strong>de</strong> l’environnement juridique,<br />

elle s’est transformée en une société par actions, CAPA Finance. En 2007, elle a vendu ses parts à un groupe<br />

d’investisseurs contrôlés par le RAEF, qui a investi plus <strong>de</strong> 20 millions d’euros dans le développement <strong>de</strong> Patria<br />

Credit. Il s’agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> institution fi nancière non bancaire <strong>de</strong> Roumanie, avec 42 bureaux régionaux.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

Patria Credit s’adresse à <strong>de</strong>s ménages, <strong>de</strong>s micro-exploitations agricoles et <strong>de</strong>s microsociétés. Elle offre <strong>de</strong>s<br />

prêts en euros, en dol<strong>la</strong>rs et en monnaie locale d’une durée maximale <strong>de</strong> cinq ans. Les produits sont adaptés<br />

aux spécifi cités <strong>de</strong>s segments <strong>de</strong> marché et <strong>de</strong>s régions du pays. Patria Credit compte plus <strong>de</strong> 10 000 clients.<br />

En <strong>2010</strong>, les nouveaux prêts <strong>de</strong> Patria Credit se sont élevés à plus <strong>de</strong> 18 millions d’euros, et le total <strong>de</strong>s actifs<br />

s’élevait à plus <strong>de</strong> 40 millions d’euros. Le prêt moyen s’établit à près <strong>de</strong> 5 400 dol<strong>la</strong>rs (3 818 euros).<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Les activités <strong>de</strong> microfi nance dans les zones rurales sont spécifi ques. Des efforts importants sont réalisés pour<br />

assurer une présence effi cace dans ces zones par le biais d’une plus gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong>s offres<br />

<strong>de</strong> services. Un effort très spécifi que, en lien avec <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dans les zones rurales pauvres,<br />

permet d’accé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s sources <strong>de</strong> fi nancement en monnaie locale. Patria Credit bénéfi cie d’accords <strong>de</strong> prêts<br />

pour 7 millions d’euros avec le Fonds européen pour l’Europe du Sud-Est (EFSE) et pour 8 millions d’euros avec<br />

le Fonds européen d’investissement, dans le cadre du programme <strong>de</strong> microfi nancement européen Progress.<br />

que <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> capital-risque <strong>de</strong>stinés à <strong>de</strong>s<br />

acteurs économiques ayant <strong>de</strong>s diffi cultés d’accès<br />

au système bancaire. Depuis 2002, <strong>la</strong> plupart<br />

<strong>de</strong>s CDFI sont regroupées dans l’association<br />

professionnelle CDFA, qui compte aujourd’hui<br />

environ 70 adhérents. L’activité du secteur<br />

est croissante : d’avril 2009 à mars <strong>2010</strong>, un<br />

total <strong>de</strong> 19 000 prêts ont été octroyés, pour un<br />

montant <strong>de</strong> 200 millions <strong>de</strong> livres (230 millions<br />

d’euros), en hausse <strong>de</strong> 77 % par rapport à <strong>la</strong><br />

pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> douze mois précé<strong>de</strong>nte.<br />

Il existe, par ailleurs, <strong>de</strong>s credit unions auxquelles<br />

adhèrent presque un million <strong>de</strong> britanniques.<br />

Contrairement aux CDFI, les credit unions<br />

ont le droit <strong>de</strong> collecter <strong>de</strong> l’épargne auprès <strong>de</strong><br />

leurs adhérents. En matière <strong>de</strong> crédit, les credit<br />

unions se consacrent uniquement aux prêts<br />

personnels aux individus. Ils ont leur propre<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


légis<strong>la</strong>tion (Credit Union Act <strong>de</strong> 1979) et sont<br />

limités au niveau du montant <strong>de</strong>s crédits et du<br />

taux d’intérêt. En outre, les credit unions ne<br />

peuvent pas prêter d’argent venant <strong>de</strong> sources<br />

externes.<br />

Au contraire, les CDFI peuvent bénéfi cier <strong>de</strong><br />

sources externes et attirer <strong>de</strong>s investisseurs.<br />

Depuis l’adoption du Community Investment Tax<br />

Relief (CITR) en 2002, les investisseurs privés<br />

qui interviennent dans les CDFI bénéfi cient<br />

d’exemption d’impôts. Quinze CDFI en<br />

bénéfi cient actuellement. En outre, <strong>de</strong>puis<br />

janvier 2009, en réponse à <strong>la</strong> contraction <strong>de</strong>s<br />

crédits aux PME consécutive à <strong>la</strong> crise fi nancière,<br />

le gouvernement a temporairement introduit <strong>la</strong><br />

« garantie pour le fi nancement <strong>de</strong>s entreprises »<br />

(Enterprise Finance Guarantee) qui remp<strong>la</strong>ce<br />

le Small Firms Loan Guarantee Scheme. Le<br />

programme accor<strong>de</strong> une garantie publique <strong>de</strong><br />

75 % pour un prêt personnel <strong>la</strong>issant au prêteur<br />

25 % du risque. Treize CDFI en bénéfi cient.<br />

Alors que le gouvernement a mis en p<strong>la</strong>ce un<br />

environnement politique favorable, le secteur<br />

Encadré 13<br />

POSITIONNEMENT DE L’INSTITUTION<br />

FAIR FINANCE (ROYAUME-UNI)<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

bancaire a aussi été un partenaire clé dans le<br />

développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Community Development<br />

Finance. En eff et, alors que l’apport <strong>de</strong>s banques<br />

à ce secteur était auparavant très focalisé sur<br />

les subventions et circonscrit au domaine <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> responsabilité sociale d’entreprise, <strong>de</strong> plus<br />

en plus <strong>de</strong> banques adoptent aujourd’hui une<br />

démarche commerciale envers les CDFI et<br />

ten<strong>de</strong>nt à leurs fournir <strong>de</strong>s capitaux, générant<br />

ainsi un retour sur investissement à <strong>la</strong> fois social<br />

et fi nancier. Les fondations et organisations<br />

caritatives sont également <strong>de</strong>s acteurs importants<br />

et apportent leur appui pour développer les<br />

activités <strong>de</strong> prêt <strong>de</strong>s CDFI en leur octroyant<br />

du capital à moindre coût.<br />

La plupart <strong>de</strong>s CDFI dépen<strong>de</strong>nt partiellement<br />

<strong>de</strong> subventions venant <strong>de</strong> sources publiques et<br />

privées. Néanmoins, l’objectif global reste que<br />

le secteur <strong>de</strong>s CDFI <strong>de</strong>vienne fi nancièrement<br />

pérenne. En 2007 a été adopté un cadre <strong>de</strong><br />

performance pour les CDFI nommé Change<br />

Matters, qui collecte un certain nombre<br />

d’indicateurs clés pour mesurer <strong>la</strong> performance<br />

et le potentiel <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s CDFI.<br />

Fair Finance est une entreprise sociale créée en 2005 et basée à Londres qui offre <strong>de</strong>s produits fi nanciers et<br />

<strong>de</strong>s services pour répondre aux besoins <strong>de</strong>s personnes fi nancièrement exclues. Fair Finance a été développée<br />

sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> cinq ans par The Environment Trust, une organisation communautaire locale <strong>de</strong> l’Est <strong>de</strong><br />

Londres spécialisée dans <strong>la</strong> lutte contre l’exclusion fi nancière.<br />

Il n’existe pas <strong>de</strong> taux d’usure légal au Royaume-Uni. Dans ce contexte, Fair Finance a développé une gamme<br />

<strong>de</strong> prêts dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> taux plus favorables que ceux <strong>de</strong> l’offre c<strong>la</strong>ssique à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s personnes<br />

exclues du système bancaire.<br />

PRODUITS ET SERVICES<br />

Fair Finance offre les produits suivants :<br />

• <strong>de</strong>s prêts personnels pour faire face aux situations d’urgence et <strong>de</strong> nécessité, dans le but d’offrir une<br />

alternative face aux prêteurs. Le montant <strong>de</strong> ces prêts peut aller jusqu’à 2 900 euros ;<br />

…/…<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

17


18<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

• <strong>de</strong>s prêts professionnels pour les entreprises nouvelles et existantes qui ont besoin <strong>de</strong> faibles sommes d’argent<br />

afi n <strong>de</strong> se développer ou <strong>de</strong> consoli<strong>de</strong>r leur fonds <strong>de</strong> roulement (ces prêts incluent <strong>de</strong>s prêts personnels consentis<br />

à <strong>de</strong>s femmes organisées en groupes pouvant aller jusqu’à 6 personnes et <strong>de</strong>s prêts individuels consentis à<br />

<strong>de</strong>s entrepreneurs). Ces prêts peuvent aller jusqu’à 10 000 livres (environ 14 500 euros) sur cinq ans avec un<br />

taux d’intérêt fi xe compris entre 15 % et 19 % ;<br />

• <strong>de</strong>s conseils financiers individuels en matière d’éducation financière, comprenant <strong>de</strong>s services<br />

d’accompagnement <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte et <strong>de</strong> budget.<br />

En outre, Fair Finance a <strong>la</strong>ncé un service <strong>de</strong> conseil gratuit pour les personnes qui rencontrent <strong>de</strong>s diffi cultés<br />

fi nancières.<br />

Fair Finance utilise plusieurs centrales <strong>de</strong> risque pour évaluer <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong> ses clients.<br />

Depuis sa création en 2005 jusqu’en août 2011, Fair Finance a fi nancé 3 465 microcrédits, dont 3 293 prêts<br />

personnels et 172 prêts professionnels, soit un montant total <strong>de</strong> 2,86 millions <strong>de</strong> livres (3,26 millions d’euros).<br />

70 % <strong>de</strong>s clients sont <strong>de</strong>s femmes et 65 % viennent <strong>de</strong> minorités ethniques. Son taux <strong>annuel</strong> moyen d’impayés<br />

est <strong>de</strong> 9 %. Fair Finance a quatre bureaux à Londres et prévoit d’ouvrir <strong>de</strong>ux autres agences d’ici fi n 2011.<br />

MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

Fair Finance est une entreprise sociale qui affi che <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> responsabilité et <strong>de</strong> transparence. Elle essaie<br />

d’ai<strong>de</strong>r ses clients sur le long terme, ne vise qu’un mo<strong>de</strong>ste retour sur activité, qui est entièrement réinvesti<br />

dans l’entreprise.<br />

Fair Finance a pour objectif d’ici trois à cinq ans <strong>de</strong> diversifi er ses sources <strong>de</strong> fi nancement : ses revenus propres<br />

(les intérêts et commissions), <strong>de</strong>s prêts bancaires, <strong>de</strong>s investisseurs sociaux et <strong>de</strong>s fi nancements européens.<br />

En avril 2011, Fair Finance a signé un accord portant sur <strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong> livres sterling avec <strong>de</strong>ux banques,<br />

Société générale et BNP Paribas, pour étendre son service <strong>de</strong> prêts personnels et accroître le fi nancement<br />

d’entrepreneurs <strong>de</strong>s communautés pauvres.<br />

3| Les banques éthiques<br />

Les banques éthiques sont <strong>de</strong>s établissements<br />

bancaires souhaitant utiliser les sommes<br />

déposées sur les comptes pour servir <strong>de</strong>s projets<br />

éthiquement soutenables, sans renoncer pour<br />

autant aux garanties habituelles d’un service<br />

bancaire c<strong>la</strong>ssique: solvabilité, ren<strong>de</strong>ment,<br />

disponibilité <strong>de</strong>s sommes déposées et intérêts.<br />

3|1 Rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> FEBEA<br />

La Fédération européenne <strong>de</strong>s banques éthiques<br />

et alternatives (FEBEA) a été créée en 2001.<br />

Elle fédère 25 membres issus <strong>de</strong> onze pays <strong>de</strong><br />

l’Union européenne et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux pays <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone<br />

<strong>de</strong> libre-échange européen 2 : banques, banques<br />

coopératives, coopératives d’épargne et <strong>de</strong> crédit,<br />

sociétés d’investissement et fondations. Le but<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> FEBEA est <strong>de</strong> promouvoir <strong>la</strong> fi nance<br />

alternative. Pour ce<strong>la</strong>, elle crée <strong>de</strong>s mécanismes<br />

fi nanciers capables <strong>de</strong> soutenir les initiatives<br />

existantes dans ce domaine en Europe et <strong>de</strong><br />

promouvoir les pratiques innovantes. La FEBEA<br />

est aussi un lieu d’échange entre membres pour<br />

qu’ils puissent partager leurs bonnes pratiques.<br />

En 2011, <strong>la</strong> FEBEA a en outre publié un at<strong>la</strong>s<br />

<strong>de</strong>s bonnes pratiques <strong>de</strong> création d’emplois<br />

d’inclusion sociale.<br />

2 Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Italie, Malte, Norvège, Pologne, Royaume-Uni, Slovaquie, Suè<strong>de</strong>, Suisse<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


À ce jour, elle a mis en p<strong>la</strong>ce trois outils fi nanciers<br />

solidaires distincts :<br />

• le fonds <strong>de</strong> garantie mutuelle « Garantie<br />

solidaire » géré par le Crédit coopératif ;<br />

• <strong>la</strong> Sicav « Choix solidaire » gérée par <strong>la</strong> société<br />

<strong>de</strong> gestion du Crédit coopératif ;<br />

• <strong>la</strong> société coopérative <strong>de</strong> droit italien SEFEA<br />

(Société européenne <strong>de</strong> fi nance éthique et<br />

alternative) gérée par <strong>la</strong> Banca Popo<strong>la</strong>re Etica<br />

(Italie).<br />

Encadré 14<br />

BANCA ETICA (ITALIE)<br />

Banca Etica est <strong>la</strong> première institution <strong>de</strong> fi nance éthique italienne. Sa première agence a été ouverte à Padoue<br />

en 1999.<br />

Elle est régie par six principes fondamentaux :<br />

• <strong>la</strong> fi nance éthique est sensible aux conséquences non économiques <strong>de</strong>s actions économiques ;<br />

• le crédit, sous toutes ses formes, constitue un droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne ;<br />

• l’effi cacité et <strong>la</strong> sobriété font partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité éthique ;<br />

3|2 Illustration<br />

• le profit obtenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> possession et <strong>de</strong> l’échange d’argent doit être <strong>la</strong> conséquence d’activités orientées<br />

vers le bien <strong>de</strong> tous et distribué également entre tous ceux qui concourent à sa réalisation ;<br />

• <strong>la</strong> transparence maximale <strong>de</strong> toutes les opérations est un fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> toute activité <strong>de</strong> fi nance éthique ;<br />

• il faut valoriser <strong>la</strong> participation aux choix <strong>de</strong> l’entreprise, non seulement <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s associés mais<br />

aussi <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s épargnants.<br />

Banca Etica accor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s organisations qui agissent dans les quatre secteurs d’activité suivants :<br />

• services sociaux, sanitaires et éducatifs, lutte contre l’exclusion sociale et insertion dans le mon<strong>de</strong><br />

du travail <strong>de</strong>s personnes en difficulté ;<br />

• sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’environnement et sauvegar<strong>de</strong> du patrimoine culturel ;<br />

• coopération au développement, bénévo<strong>la</strong>t international, commerce équitable et solidaire ;<br />

• qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, promotion du sport pour tous et initiatives culturelles.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Les banques éthiques sont impliquées dans<br />

<strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> d’une manière directe ou<br />

indirecte. Alors que certaines coopératives<br />

ou banques éthiques comme Crédal ont<br />

mis en p<strong>la</strong>ce un programme spécifique <strong>de</strong><br />

microcrédit, d’autres comme Banca Etica<br />

soutiennent les IMF par <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> crédit,<br />

ce <strong>de</strong>uxième cas étant le plus répandu.<br />

Quatre banques éthiques coopératives<br />

membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> FEBEA – <strong>la</strong> Société financière<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

19


20<br />

LE MICROCRÉDIT EN EUROPE<br />

Encadré 15<br />

LA NEF (NOUVELLE ÉCONOMIE FRATERNELLE) (FRANCE)<br />

La Société fi nancière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nef est une coopérative <strong>de</strong> fi nance solidaire. Depuis sa création en 1988, elle exerce<br />

une double activité <strong>de</strong> collecte d’épargne et d’octroi <strong>de</strong> crédits dans le cadre d’un agrément <strong>de</strong> l’ACP (Autorité<br />

<strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel). Elle compte aujourd’hui 26 000 sociétaires.<br />

L’épargne collectée sur <strong>de</strong>s comptes <strong>de</strong> dépôts à terme ou sur <strong>de</strong>s comptes courants provient <strong>de</strong> particuliers,<br />

d’associations et d’entreprises.<br />

Les fi nancements accordés par <strong>la</strong> Société fi nancière <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nef permettent <strong>de</strong> soutenir <strong>la</strong> création et le<br />

développement d’activités professionnelles et associatives à <strong>de</strong>s fi ns d’utilité sociale et environnementale.<br />

Elle est <strong>de</strong>venue un partenaire fi nancier <strong>de</strong> référence pour les porteurs <strong>de</strong> projets responsables et innovants<br />

dont <strong>la</strong> valeur sociale et environnementale est prépondérante.<br />

La Nef publie sur son site internet <strong>la</strong> liste exhaustive <strong>de</strong>s emprunteurs par secteur d’activité et par région.<br />

L’établissement a signé une convention <strong>de</strong> partenariat avec le Crédit coopératif qui lui garantit notamment sa<br />

liquidité. Les produits d’épargne <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nef ont reçu le <strong>la</strong>bel Finansol (épargne solidaire).<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Nef (France), Banca Etica (Italie),<br />

Fiare (Espagne) et Crédal (Belgique) –<br />

ont décidé <strong>de</strong> pousser encore plus loin<br />

l’intégration et l’échange <strong>de</strong> bonnes pratiques<br />

en proposant <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> « Banque<br />

éthique coopérative européenne ». Cette<br />

initiative est en cours, son fon<strong>de</strong>ment est<br />

<strong>de</strong> mettre en commun les expériences <strong>de</strong><br />

quatre acteurs venant <strong>de</strong> quatre pays distincts<br />

pour promouvoir une banque proposant une<br />

gamme complète et améliorée <strong>de</strong> services<br />

bancaires et répondre ainsi aux besoins<br />

<strong>de</strong> financement croissants <strong>de</strong>s réseaux <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> société civile. Ce<strong>la</strong> doit aussi conduire<br />

à une plus gran<strong>de</strong> visibilité du secteur <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> finance éthique et solidaire en Europe.<br />

Ce projet doit progressivement s’ouvrir à<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s pays européens.<br />

Encadré 16<br />

CRÉDAL (BELGIQUE)<br />

Crédal est une coopérative <strong>de</strong> fi nancement alternatif<br />

qui a été créée en 1984 en Belgique. Son but est<br />

d’améliorer <strong>la</strong> cohésion sociale à travers <strong>la</strong> fi nance<br />

solidaire. L’organisme prête les fonds provenant<br />

<strong>de</strong> coopérateurs à <strong>de</strong>s organisations d’économie<br />

sociale ainsi qu’à <strong>de</strong>s auto-entrepreneurs et <strong>de</strong>s<br />

particuliers exclus du système bancaire. Elle fournit<br />

<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> conseil et <strong>de</strong> suivi aux projets qui<br />

voient le jour. Ce<strong>la</strong> a ainsi permis <strong>de</strong> créer en 2009<br />

plus <strong>de</strong> 149 organisations sociales. Celles-ci sont très<br />

diverses : en <strong>2010</strong>, par exemple, ont été fi nancées<br />

<strong>de</strong>s organisations pour l’insertion <strong>de</strong> réfugiés, pour le<br />

cinéma d’art et d’essai ou encore pour <strong>la</strong> formation<br />

<strong>de</strong> publics fragilisés à l’outil internet.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


La microfi nance en France 3<br />

Les thèmes développés ci-après portent<br />

successivement sur le microcrédit, l’épargne<br />

solidaire ainsi que <strong>la</strong> microassurance.<br />

En ce qui concerne le microcrédit, rappelons<br />

que ce secteur fait traditionnellement<br />

l’objet en France d’une distinction entre,<br />

d’une part, le microcrédit personnel (dont <strong>la</strong><br />

défi nition a été précisée par l’article 23 <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

loi du 1 er juillet <strong>2010</strong> portant réforme du crédit<br />

à <strong>la</strong> consommation) qui a vocation à fi nancer <strong>de</strong>s<br />

projets d’insertion professionnelle ou sociale et,<br />

d’autre part, le microcrédit professionnel qui a<br />

pour objet <strong>de</strong> fi nancer <strong>la</strong> création, le rachat ou <strong>la</strong><br />

consolidation d’une petite entreprise artisanale<br />

ou commerciale permettant à son dirigeant<br />

<strong>de</strong> créer ou <strong>de</strong> conforter son propre emploi.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette distinction par objet, <strong>de</strong>s<br />

points communs forts caractérisent ces types <strong>de</strong><br />

crédit : ils sont systématiquement associés à un<br />

accompagnement du bénéfi ciaire et s’adressent<br />

à <strong>de</strong>s personnes confrontées à <strong>de</strong>s diffi cultés<br />

d’accès à un fi nancement c<strong>la</strong>ssique.<br />

Le secteur bénéfi cie d’un dispositif <strong>de</strong> garanties<br />

publiques mis en œuvre notamment par<br />

le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (FCS), créé<br />

par <strong>la</strong> loi du 18 janvier 2005. Fonds sans<br />

personnalité morale, géré par <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s<br />

dépôts et consignations (CDC), il est <strong>de</strong>stiné<br />

Encadré 17<br />

LES TRAVAUX DU CNIS SUR LE MICROCRÉDIT<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

LA FINANCE SOLIDAIRE CHAPITRE OU ÉTHIQUE 2<br />

à garantir <strong>de</strong>s prêts <strong>de</strong> microcrédit personnel et<br />

professionnel accordés par <strong>de</strong>s établissements<br />

bancaires et <strong>de</strong>s établissements fi nanciers.<br />

Il est doté <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux instances <strong>de</strong> gouvernance,<br />

le comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi<br />

<strong>de</strong>s fonds (Cosef) et le comité d’agrément du<br />

FCS (CAFCS).<br />

Le microcrédit s’inscrit dans une démarche<br />

d’inclusion économique, sociale et fi nancière<br />

qui suscite <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> diff érents acteurs<br />

ou <strong>de</strong>s initiatives spécifi ques. Ainsi, le Secours<br />

catholique, l’UNCCAS et <strong>la</strong> Croix-Rouge, ont<br />

é<strong>la</strong>boré conjointement en septembre 2011, un<br />

« Manifeste pour l’inclusion bancaire en France<br />

<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles », dont le texte fi gure<br />

en annexe 9 au présent rapport.<br />

À ce jour, les statistiques nationales disponibles<br />

en matière <strong>de</strong> distribution du microcrédit<br />

et utilisées dans le cadre du présent rapport<br />

reposent sur le recensement, opéré par <strong>la</strong> CDC,<br />

<strong>de</strong> microcrédits garantis par le FCS. Elles ne<br />

couvrent pas <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong>s microcrédits distribués.<br />

Les travaux menés dans le cadre du Conseil<br />

national <strong>de</strong> l’information statistique (CNIS)<br />

sur <strong>la</strong> défi nition du microcrédit et <strong>la</strong> mise en<br />

p<strong>la</strong>ce d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte harmonisée<br />

et exhaustive <strong>de</strong>vraient permettre d’é<strong>la</strong>rgir <strong>la</strong><br />

base <strong>de</strong> recensement <strong>de</strong> l’information statistique<br />

sur le microcrédit (cf. encadré).<br />

Le Conseil national <strong>de</strong> l’information statistique (CNIS) avait mis en p<strong>la</strong>ce un groupe <strong>de</strong> travail en septembre 2009,<br />

au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Système fi nancier et fi nancement <strong>de</strong> l’économie. Il regroupait <strong>de</strong>s représentants<br />

<strong>de</strong>s banques, <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfi nance, <strong>de</strong>s associations, <strong>de</strong> <strong>la</strong> CDC, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

direction générale du Trésor et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Politique économique (DGTPE) et <strong>de</strong> l’Institut national <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique et<br />

<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques (Insee).<br />

…/…<br />

3 L’IEDOM et l’IEOM ont publié cette année un rapport sur l’activité <strong>de</strong> <strong>microfinance</strong> dans les DOM et COM (cf. annexe 8).<br />

21


22<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Sa mission lui conférait les trois objectifs suivants :<br />

• l’é<strong>la</strong>boration d’une défi nition c<strong>la</strong>ire et opérationnelle du microcrédit à caractère professionnel et personnel<br />

lorsqu’il favorise l’employabilité ;<br />

• <strong>la</strong> constitution d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> collecte permettant le recensement <strong>de</strong> l’information statistique sur<br />

le microcrédit ;<br />

• l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s micro-entreprises et notamment <strong>de</strong>s auto-entrepreneurs.<br />

Le rapport du groupe <strong>de</strong> travail sur le microcrédit, remis en septembre 2011, propose sur <strong>la</strong> première partie <strong>de</strong> sa mission<br />

une nouvelle défi nition du microcrédit, plus opérationnelle, permettant un recensement é<strong>la</strong>rgi <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> microfi nance.<br />

Les défi nitions retenues sont décrites ci-après.<br />

LE MICROCRÉDIT PROFESSIONNEL<br />

Deux types <strong>de</strong> microcrédits professionnels ont été i<strong>de</strong>ntifi és, à savoir les microcrédits professionnels à « caractère<br />

général » et ceux ayant un « caractère <strong>de</strong> fonds propres ».<br />

Le microcrédit professionnel doit respecter un certain nombre <strong>de</strong> critères tant sur le crédit en lui-même que<br />

sur <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> société qui le sollicite.<br />

Ainsi, le microcrédit doit, avant tout, être un crédit échéancé d’un montant inférieur à 25 000 euros, accordé à<br />

titre onéreux par un établissement <strong>de</strong> crédit ou une association spécialisée. Une <strong>de</strong>s composantes essentielles<br />

du microcrédit est l’accompagnement.<br />

Concernant les caractéristiques propres à l’entreprise, celle-ci doit avoir moins <strong>de</strong> cinq ans d’existence, être<br />

constituée <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> dix sa<strong>la</strong>riés et son chiffre d’affaires (ou total <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n) doit être inférieur à 2 millions d’euros.<br />

En outre, une catégorie spécifi que a été introduite pour traiter les prêts d’honneur, dénommés « microcrédits<br />

à caractère <strong>de</strong> fonds propres ». Ces <strong>de</strong>rniers disposent <strong>de</strong>s mêmes caractéristiques que les microcrédits<br />

c<strong>la</strong>ssiques, à ceci près qu’ils peuvent être accordés à titre gratuit et qu’ils sont conditionnés à l’obtention d’un<br />

fi nancement bancaire complémentaire.<br />

L’accompagnement <strong>de</strong>s microcrédits professionnels peut être mené par l’association qui accor<strong>de</strong> le crédit ou<br />

apporte sa garantie (ex : l’Adie) ou un autre « opérateur d’accompagnement » (comme France Initiative, les<br />

boutiques <strong>de</strong> gestion, le réseau Entreprendre, France Active, ou les chambres <strong>de</strong>s métiers…).<br />

LE MICROCRÉDIT PERSONNEL (OU SOCIAL)<br />

Le microcrédit personnel est défi ni comme un crédit échéancé, à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s personnes accédant diffi cilement<br />

au fi nancement. Il doit faciliter l’employabilité ou l’insertion sociale.<br />

Le crédit, accordé par un établissement <strong>de</strong> crédit ou une association spécialisée, doit être d’un montant inférieur<br />

à 3 000 euros et porter sur une durée inférieure à trente-six mois.<br />

Le microcrédit personnel peut être accordé à titre onéreux ou non, cependant l’accompagnement en est une<br />

caractéristique essentielle. …/…<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Sur le second volet <strong>de</strong> sa mission, le groupe <strong>de</strong> travail sur le microcrédit a préconisé <strong>de</strong> collecter les données<br />

en se servant <strong>de</strong> l’enquête trimestrielle <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France menée auprès <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit.<br />

Cette collecte statistique pourrait prendre <strong>la</strong> forme d’une enquête trimestrielle sur les fl ux <strong>de</strong> crédits nouveaux<br />

accordés et d’un recensement <strong>annuel</strong> sur les encours.<br />

Cette enquête sera organisée par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, auprès <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédits ou <strong>de</strong>s associations<br />

octroyant <strong>de</strong>s microcrédits.<br />

1| Le microcrédit personnel<br />

1|1 Une distribution en croissance<br />

mais <strong>de</strong>s niveaux encore mo<strong>de</strong>stes<br />

Les statistiques fournies par le Fonds <strong>de</strong> cohésion<br />

sociale confi rment que <strong>la</strong> distribution <strong>de</strong><br />

microcrédits personnels garantis connaît une<br />

croissance importante en <strong>2010</strong>, d’environ 43 %,<br />

après une augmentation <strong>de</strong> 55 % en 2009.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Le nombre <strong>de</strong> nouveaux prêts distribués<br />

en <strong>2010</strong> s’établit ainsi à 7 884 et atteint<br />

globalement 19 403 microcrédits <strong>de</strong>puis 2005,<br />

pour un encours <strong>de</strong> 43,4 millions d’euros.<br />

1|1|1 Les établissements fi nanciers<br />

partenaires<br />

En <strong>2010</strong>, <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s établissements<br />

auxquels le CAFCS a apporté <strong>la</strong> garantie<br />

Tableau 1<br />

Microcrédits personnels garantis par le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale à fi n décembre<br />

Répartition par établissements partenaires (en unités, part <strong>de</strong> marché en %)<br />

2005<br />

2006<br />

2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Cumul<br />

2005-<br />

<strong>2010</strong><br />

Part <strong>de</strong><br />

marché<br />

au 31<br />

décembre<br />

2008<br />

Part <strong>de</strong><br />

marché<br />

au 31<br />

décembre<br />

2009<br />

Part <strong>de</strong><br />

marché<br />

au 31<br />

décembre<br />

<strong>2010</strong><br />

Groupe Caisses d’épargne 115 569 1 560 2 443 2 440 7 127 37,41 40,69 36,73<br />

Groupe Crédit coopératif 140 536 811 1 052 1 181 3 720 24,79 22,04 19,17<br />

Groupe Crédit mutuel 118 305 566 751 757 2 497 16,48 15,11 12,87<br />

Adie 131 1 547 1 678 0,00 1,14 8,65<br />

La Banque postale 5 50 313 533 901 0,92 3,19 4,64<br />

Laser Cofi noga 72 258 110 148 223 811 7,34 5,1 4,18<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Nantes 11 194 172 159 158 694 6,28 4,65 3,57<br />

Crédit agricole 18 73 181 252 524 1,52 2,36 2,70<br />

Créa-sol 244 244 1,25<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux 1 35 54 70 80 240 1,50 1,39 1,23<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Lyon 16 12 70 124 222 0,47 0,85 1,14<br />

BNP Personal Finance 21 72 71 48 212 1,55 1,42 1,09<br />

Cofi dis 6 35 39 58 138 0,68 0,69 0,71<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Nimes 117 117 0,60<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Toulouse 44 58 102 0,00 0,38 0,52<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Dijon 1 20 22 24 67 0,35 0,37 0,34<br />

BNP Parisbas Guyane 23 15 0 38 0,38 0,33 0,20<br />

Crédit municipal<br />

<strong>de</strong> Boulogne-sur-Mer<br />

4 4 10 17 35 0,13 0,16 0,18<br />

BNP Paribas grand Est 20 20 0,10<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Roubaix 11 1 1 0 13 0,20 0,11 0,06<br />

Société générale 2 2 0,01<br />

Sacicap 1 1 0,00<br />

Total 457 1 979 3 563 5 520 7 884 19 403<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

23


24<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

du FCS comptait 23 établissements, soit<br />

trois établissements supplémentaires par rapport<br />

à 2009. Cette garantie est apportée sous <strong>la</strong><br />

forme <strong>de</strong> dotation à un fonds <strong>de</strong> garantie créé<br />

ad hoc ou, majoritairement, sous <strong>la</strong> forme<br />

<strong>de</strong> cautionnement solidaire. Le tableau 1<br />

indique l’évolution du nombre <strong>de</strong> microcrédits<br />

personnels octroyés par les établissements <strong>de</strong><br />

crédits partenaires.<br />

Il en ressort qu’au 31 décembre <strong>2010</strong>,<br />

19 403 microcrédits personnels garantis ont<br />

été distribués par les établissements bancaires<br />

et fi nanciers partenaires (hors prêts « jeunes<br />

avenir » 4 ), dont plus <strong>de</strong> 40 % pour <strong>la</strong> seule<br />

année <strong>2010</strong>. Le montant total en nominal est<br />

<strong>de</strong> 43,4 millions d’euros, ce qui constitue un<br />

montant moyen par prêt <strong>de</strong> 2,237 euros, en<br />

baisse continue <strong>de</strong> 1,8 % par rapport à 2008.<br />

1|1|2 Évolution <strong>de</strong>s microcrédits<br />

personnels garantis distribués<br />

Au 31 décembre <strong>2010</strong>, sur les<br />

43,4 millions d’euros <strong>de</strong> microcrédits personnels<br />

octroyés par les établissements bancaires et<br />

fi nanciers partenaires, le FCS a accordé une<br />

garantie <strong>de</strong> 4,75 millions d’euros sous forme<br />

<strong>de</strong> caution solidaire ou <strong>de</strong> dotation à <strong>de</strong>s<br />

fonds <strong>de</strong> garantie. Les graphiques 1 et 2 nous<br />

renseignent sur l’évolution croissante <strong>de</strong>s<br />

microcrédits personnels garantis distribués,<br />

tant <strong>annuel</strong>lement qu’en séquence trimestrielle.<br />

Après <strong>de</strong>s débuts diffi ciles en 2006, les microcrédits<br />

personnels connaissent une progression continue<br />

ces cinq <strong>de</strong>rnières années (+ 43 % en <strong>2010</strong><br />

et + 55 % en 2009). Pour sa <strong>de</strong>rnière année<br />

d’existence, le prêt « jeunes avenir », prorogé<br />

jusqu’au 31 décembre <strong>2010</strong>, voit <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong><br />

son enveloppe consommée et connaît donc une<br />

diminution par rapport à 2009.<br />

Objet <strong>de</strong>s microcrédits<br />

La répartition constatée les années précé<strong>de</strong>ntes<br />

se maintient. Les microcrédits ayant pour objet<br />

Graphique 1<br />

Microcrédits personnels garantis<br />

et prêts « jeunes avenir »<br />

(évolution <strong>annuel</strong>le, en nombre)<br />

9 000<br />

8 000<br />

7 000<br />

6 000<br />

5 000<br />

4 000<br />

3 000<br />

2 000<br />

1 000<br />

0<br />

2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Microcrédits personnels garantis<br />

Prêts « jeunes avenir »<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

l’emploi et <strong>la</strong> mobilité restent ainsi <strong>la</strong>rgement<br />

majoritaires (71 %).<br />

Le fi nancement <strong>de</strong> projets liés au logement est<br />

en légère baisse par rapport à 2009 (13 %). Le<br />

fi nancement <strong>de</strong>s dépenses diverses reste stable<br />

aux alentours <strong>de</strong> 10 %.<br />

Graphique 2<br />

Microcrédits personnels garantis<br />

(évolution trimestrielle, en nombre)<br />

2 200<br />

2 000<br />

1 800<br />

1 600<br />

1 400<br />

1 200<br />

1 000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Premier trimestre<br />

Deuxième trimestre<br />

Troisième trimestre<br />

Quatrième trimestre<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

4 Le prêt « jeunes avenir » (PJA), distribué par <strong>la</strong> Société générale <strong>de</strong>puis 2007, est un prêt à taux zéro d’un montant maximum <strong>de</strong> 5 000 euros<br />

<strong>de</strong>stiné à ai<strong>de</strong>r les jeunes (18 à 25 ans) à financer les dépenses liées à l’accès à l’emploi. Ce dispositif a été mis en p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> financement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale du 21 décembre 2006 et a été prorogé jusqu’au 31 décembre <strong>2010</strong>.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Le fi nancement <strong>de</strong>s dépenses d’éducation<br />

et <strong>de</strong> formation s’établit à 5,23 %, part en<br />

diminution constante <strong>de</strong>puis 2007 (au profi t<br />

<strong>de</strong> l’objet emploi et mobilité).<br />

P<strong>la</strong>cé dans une catégorie différenciée<br />

<strong>de</strong>puis 2009, le fi nancement <strong>de</strong>s dépenses<br />

<strong>de</strong> santé, dont <strong>la</strong> part tend à augmenter, reste<br />

marginal au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> somme <strong>de</strong>s microcrédits<br />

accordés, passant <strong>de</strong> 0,47 % à 0,78 %.<br />

Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>s appels en garantie<br />

Le taux <strong>de</strong> sinistralité a légèrement augmenté<br />

par rapport à 2009 passant <strong>de</strong> 2,27 % à 3,17 %<br />

(soit 615 appels en garantie cumulés <strong>de</strong>puis le<br />

début du dispositif). Ce<strong>la</strong> représente un montant<br />

total <strong>de</strong> <strong>de</strong>tte impayée <strong>de</strong> 772 milliers d’euros.<br />

50 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>tte impayée étant à <strong>la</strong> charge<br />

du FCS, 386 milliers d’euros ont été remboursés<br />

aux prêteurs.<br />

1|2 Une utilité socio-économique<br />

confirmée par les étu<strong>de</strong>s d’impact<br />

1|2|1 Étu<strong>de</strong> d’impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération<br />

nationale <strong>de</strong>s Caisses d’épargne<br />

En <strong>2010</strong>, les Caisses d’épargne ont mené une<br />

étu<strong>de</strong> sur l’impact du microcrédit personnel<br />

auprès <strong>de</strong> 807 emprunteurs. Elles ont ainsi<br />

pu mettre en lumière que les trois quarts <strong>de</strong>s<br />

emprunteurs ont vu leur situation s’améliorer<br />

grâce au recours au microcrédit personnel.<br />

Encadré 18<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Plusieurs types <strong>de</strong> conséquences ont ainsi été<br />

i<strong>de</strong>ntifi és.<br />

Emploi et mobilité<br />

L’enquête révèle qu’un emprunteur sur <strong>de</strong>ux au<br />

chômage à l’origine est parvenu à trouver un<br />

emploi et que les trois quart <strong>de</strong>s emprunteurs<br />

actifs ont réussi à se maintenir dans l’emploi.<br />

En revanche, les emplois obtenus restent<br />

re<strong>la</strong>tivement précaires (60 % <strong>de</strong> CDD et<br />

contrats d’intérim) et peuvent entraîner une<br />

certaine instabilité <strong>de</strong> nature à compliquer le<br />

remboursement du microcrédit.<br />

Revenu et budget<br />

Près <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong>s répondants estiment que le<br />

microcrédit a contribué à l’amélioration <strong>de</strong><br />

leur situation budgétaire. Cependant, ils sont<br />

seulement 28 % à considérer qu’ils équilibrent<br />

plus facilement leur budget en fi n <strong>de</strong> mois.<br />

Logement et conditions <strong>de</strong> vie<br />

70 % <strong>de</strong>s emprunteurs fi nancés pour un projet<br />

<strong>de</strong> logement déc<strong>la</strong>rent que leur situation s’est<br />

améliorée grâce au microcrédit.<br />

Bien-être et situation familiale<br />

Près <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong>s personnes interrogées déc<strong>la</strong>rent<br />

se sentir moralement mieux <strong>de</strong>puis qu’elle ont<br />

eu recours au microcrédit.<br />

EN ESPAGNE, UNE ÉTUDE D’IMPACT MENÉE EN <strong>2010</strong> PAR LA CAIXA<br />

En <strong>2010</strong>, <strong>la</strong> Caixa a réalisé une étu<strong>de</strong> d’impact sur les microcrédits qu’elle a distribués au travers <strong>de</strong> Microbank.<br />

Il en ressort qu’une <strong>la</strong>rge majorité <strong>de</strong>s micro-entrepreneurs (80 %) et <strong>de</strong>s auto-entrepreneurs (69 %) n’auraient<br />

pas pu commencer leur activité sans l’ai<strong>de</strong> du microcrédit. La qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers s’est également<br />

améliorée.<br />

Concernant les auto-entrepreneurs, il est à noter que dans 76 % <strong>de</strong>s cas, leur activité a généré un bénéfi ce<br />

suffi sant pour rembourser les intérêts dès les premiers mois d’existence.<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

25


26<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Enfi n, il en ressort que l’accompagnement mis<br />

en p<strong>la</strong>ce mené dans le cadre d’ateliers « Finances<br />

& pédagogie » a permis à près <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié<br />

<strong>de</strong>s bénéfi ciaires <strong>de</strong> microcrédit personnel<br />

d’améliorer leur situation bancaire (diminution<br />

du nombre d’impayés, <strong>de</strong>s découverts,…).<br />

1|2|2 Étu<strong>de</strong> d’impact socio-économique<br />

du Crédit municipal<br />

Afi n <strong>de</strong> connaitre l’impact socio-économique<br />

du microcrédit parmi ses emprunteurs, le<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Paris a initié une étu<strong>de</strong>,<br />

auprès du Crédoc, au début <strong>de</strong> l’année 2011.<br />

Le Crédoc a ainsi interrogé par téléphone<br />

300 micro-emprunteurs (sur les<br />

1 200 bénéfi ciaires <strong>de</strong> microcrédits, <strong>de</strong>puis leur<br />

mise en p<strong>la</strong>ce, au Crédit municipal, en 2008).<br />

Cette enquête téléphonique a été complétée<br />

par une vingtaine d’entretiens individuels plus<br />

approfondis.<br />

Emploi<br />

Les <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s microcrédits accordés ont<br />

servi à fi nancer <strong>de</strong>s projets professionnels,<br />

notamment pour améliorer <strong>la</strong> mobilité (dont<br />

19 % pour le fi nancement du permis <strong>de</strong><br />

conduire, et 20 % pour l’achat ou réparation<br />

d’un véhicule), alors que seulement 11 %<br />

étaient <strong>de</strong>stinés au fi nancement d’un matériel<br />

professionnel.<br />

Les données <strong>de</strong> l’enquête montrent une certaine<br />

évolution en termes d’emploi.<br />

Ainsi, à <strong>la</strong> date <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prêt, le tiers<br />

<strong>de</strong>s bénéfi ciaires travail<strong>la</strong>ient, et 42 % étaient<br />

en recherche d’emploi alors qu’à <strong>la</strong> date <strong>de</strong><br />

l’enquête, 47 % <strong>de</strong>s personnes interrogées<br />

avaient un emploi.<br />

Au total, 56 % <strong>de</strong>s personnes interrogées ont<br />

occupé au moins un emploi sur <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> ;<br />

néanmoins celui-ci est le plus souvent précaire<br />

puisque seulement dans un tiers <strong>de</strong>s cas, le<br />

contrat était à durée indéterminée.<br />

Connaissances fi nancières<br />

La connaissance <strong>de</strong>s conditions fi nancières<br />

<strong>de</strong>s microcrédits octroyés n’est pas toujours<br />

eff ective mais semble supérieure aux résultats<br />

d’une étu<strong>de</strong> qu’avait réalisée le Crédoc pour<br />

le Comité consultatif du secteur fi nancier 5 ,<br />

en <strong>2010</strong>, et qui tendait à montrer que les<br />

ménages à faibles revenus connaissaient très<br />

mal les taux d’intérêt ainsi que le coût <strong>de</strong>s<br />

emprunts qu’ils avaient contractés.<br />

Accompagnement<br />

Il ressort <strong>de</strong> l’enquête que l’accompagnement<br />

n’apparaît pas toujours suffi samment i<strong>de</strong>ntifi é ;<br />

néanmoins, seule 1 personne sur 5 se sentirait<br />

très isolée en cas <strong>de</strong> diffi cultés.<br />

• Lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prêt : 87 % <strong>de</strong>s<br />

bénéficiaires ont reçu <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> pour <strong>la</strong><br />

constitution du dossier ; 88 % <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers<br />

l’ont jugée très utile.<br />

• Pendant <strong>la</strong> durée du prêt : le Crédit municipal<br />

<strong>de</strong> Paris a instauré en septembre <strong>2010</strong> un<br />

accompagnement systématique et périodique<br />

(tous les trois mois) <strong>de</strong>s bénéfi ciaires, incluant<br />

les dossiers antérieurs. Cependant, 67 % <strong>de</strong>s<br />

personnes ayant contracté un microcrédit<br />

en 2009, et 50 % entre janvier et août <strong>2010</strong>,<br />

déc<strong>la</strong>rent avoir été suivies régulièrement.<br />

• En cas <strong>de</strong> diffi culté <strong>de</strong> remboursement :<br />

seules 35 % <strong>de</strong>s personnes ayant eu du mal<br />

à rembourser déc<strong>la</strong>rent avoir reçu un soutien<br />

spécifi que afi n <strong>de</strong> faire face à ces diffi cultés.<br />

Impacts<br />

• 22 % <strong>de</strong>s emprunteurs (hors retraités) notent<br />

une amélioration directe du microcrédit sur<br />

leur situation globale, ce pourcentage passe<br />

à 33 % pour ceux ayant fi nancé un projet<br />

professionnel.<br />

• 55 % <strong>de</strong>s bénéfi ciaires considèrent que le<br />

microcrédit a eu un impact positif sur leur<br />

5 Les conditions d’accès aux services bancaires <strong>de</strong>s ménages vivant sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté – février <strong>2010</strong><br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Encadré 19<br />

LE CRÉDIT MUNICIPAL DE PARIS ET LE MICROCRÉDIT PERSONNEL<br />

Le microcrédit personnel a été mis en p<strong>la</strong>ce en 2008 au sein du Crédit municipal <strong>de</strong> Paris (CMP) à l’initiative<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mairie <strong>de</strong> Paris et en partenariat avec <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations.<br />

Un réseau d’établissements <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong> services sociaux, d’associations et <strong>de</strong> conseils généraux s’est constitué<br />

autour du Crédit municipal <strong>de</strong> Paris, pour l’accompagnement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs et l’instruction <strong>de</strong> leurs dossiers.<br />

Les bénéfi ciaires potentiels sont les particuliers habitant en Île-<strong>de</strong>-France qui souhaitent concrétiser un projet<br />

ou satisfaire un besoin favorisant leur meilleure insertion sociale et professionnelle ou leur mieux être physique<br />

ou moral. Exclus du crédit bancaire c<strong>la</strong>ssique, ils doivent disposer d’une capacité <strong>de</strong> remboursement (même<br />

mo<strong>de</strong>ste).<br />

Le microcrédit personnel n’a vocation à se substituer ni aux ai<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>ssiques, ni aux dispositifs <strong>de</strong> droit commun,<br />

ni aux prêts à <strong>la</strong> consommation. En principe, il ne peut servir à combler <strong>de</strong>s découverts, à restructurer <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>ttes, à créer une entreprise ou à faire <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements fi nanciers ou immobiliers. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs inscrits<br />

au FICP sont pas exclus du dispositif mais leur cas fait l’objet d’un examen très spécifi que.<br />

• Un prêt sur mesure<br />

– Montant prêté : <strong>de</strong> 300 à 3 000 euros (jusqu’à 5 000 euros pour <strong>de</strong>s cas exceptionnels)<br />

– Durée du crédit : <strong>de</strong> 6 à 36 mois (jusqu’à 60 mois pour <strong>de</strong>s cas exceptionnels).<br />

– Intérêts : 4 % hors assurances facultatives. À l’issue du remboursement intégral du prêt et sous certaines<br />

conditions 1 , les emprunteurs bénéfi cient d’une bonifi cation correspondant à une partie <strong>de</strong>s intérêts payés.<br />

– Pas <strong>de</strong> frais <strong>de</strong> dossier. Pas d’assurance obligatoire. Pas <strong>de</strong> frais en cas <strong>de</strong> remboursement anticipé.<br />

• Circuit d’un dossier <strong>de</strong> microcrédit<br />

Le dossier du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur est instruit par une association ou les services sociaux avant d’être transmis au CMP<br />

qui le vali<strong>de</strong> pour présentation en comité <strong>de</strong>s crédits.<br />

Le comité <strong>de</strong>s crédits, regroupant les établissements <strong>de</strong> crédit partenaires et le CMP, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’octroi du<br />

prêt. En cas d’accord, le contrat est établi et le prêt décaissé par un <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit partenaires.<br />

Un référent chargé du suivi du microcrédit est désigné. Ce suivi a pour objectif <strong>de</strong> prévenir les impayés ou les<br />

diffi cultés <strong>de</strong> remboursement et <strong>de</strong> suivre <strong>la</strong> réalisation du projet.<br />

• Les établissements <strong>de</strong> crédit partenaires du dispositif sont La Banque postale, <strong>la</strong> Caisse d’épargne Île-<strong>de</strong>-France,<br />

le Crédit coopératif, BNP Personal Finance et CMP-Banque (agréés par le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale).<br />

À fi n novembre 2011, le CMP a facilité l’accord <strong>de</strong> 1 429 2 microcrédits sur 1 680 dossiers présentés au<br />

comité <strong>de</strong>s crédits <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du dispositif en 2008. Les principaux bénéfi ciaires sont <strong>de</strong>s femmes<br />

(53 %), et seuls 10 % <strong>de</strong>s dossiers ont présenté <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement.<br />

1 Bonifi cation réservée aux habitants <strong>de</strong>s départements <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-Saint-Denis, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine-et-Marne, du Val-<strong>de</strong>-Marne et <strong>de</strong><br />

l’Essonne, ainsi qu’aux habitants <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong> certaines communes d’Île-<strong>de</strong>-France.<br />

2 378 microcrédits ont été accordés en 2008-2009, 502 en <strong>2010</strong>, et 549 en 2011 (à fi n novembre 2011).<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

27


28<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Encadré 20<br />

CRÉA-SOL<br />

Créa-sol (contraction <strong>de</strong> Crédit, Accompagnement et Solidarité) a été crée en 2005 au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse<br />

d’épargne Provence Alpes Corse. Aujourd’hui, son activité est répartie sur cinq sites (Marseille, Avignon, Toulon,<br />

Nice, Saint-Denis <strong>de</strong> <strong>la</strong> Réunion) et une présence est également assurée en Corse.<br />

L’objectif <strong>de</strong> Créa-sol est <strong>de</strong> lutter contre l’exclusion bancaire et <strong>de</strong> contribuer au développement économique<br />

en répondant aux besoins fi nanciers <strong>de</strong> personnes se trouvant exclus du circuit bancaire c<strong>la</strong>ssique.<br />

Les microcrédits sont octroyés, après analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature du projet et <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s<br />

emprunteurs, à <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> 5 % pour les microcrédits professionnels, 3,5 % pour les microcrédits particuliers.<br />

Le modèle économique est ainsi structuré :<br />

– le fonctionnement <strong>de</strong> l’IMF est actuellement financé par <strong>de</strong>ux mécènes, les Caisses d’épargne<br />

Provence-Alpes-Corse et Côte d’Azur (sur Fonds RSE) ;<br />

– le fonds d’emprunt est alimenté par <strong>de</strong>s refi nancements réalisés auprès <strong>de</strong>s Caisses d’épargne, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse<br />

<strong>de</strong>s dépôts et consignations, <strong>de</strong> l’Agence du développement économique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corse et, très prochainement,<br />

du Fonds européen d’investissement (FEI) 1 ;<br />

– une partie du risque est assuré par le FCS pour les crédits accordés aux particuliers, et par France Active<br />

Garantie (FAG) pour les crédits accordés aux créateurs d’entreprises.<br />

Tableau<br />

Les résultats au 31 octobre 2011<br />

(en unités, montant en euros, variation en %)<br />

Microcrédit personnel Microcrédit professionnel<br />

Nombre<br />

<strong>de</strong> dossiers<br />

Montants<br />

engagés<br />

Nombre<br />

<strong>de</strong> dossiers<br />

Montants<br />

engagés<br />

<strong>2010</strong> 177 370 000 107 692 000<br />

2011 378 860 000 181 1 234 000<br />

Évolution <strong>2010</strong>/2011<br />

Source : Créa-sol<br />

+ 114 + 132 + 74 + 78<br />

Tableau<br />

Répartition par objet fi nancé<br />

(en %)<br />

Microcrédit personnel Microcrédit professionnel<br />

Emploi mobilité 62 Commerce 50<br />

Équipement 14 Artisanat 32<br />

Logement 7 Services 9<br />

Santé 2 Autres 9<br />

Autres<br />

Source : Créa-sol<br />

15<br />

1 Une convention <strong>de</strong> partenariat avec le FEI est en cours <strong>de</strong> négociation sur <strong>la</strong> base d’un refi nancement d’un million d’euros<br />

à 2,75 %, <strong>la</strong> signature <strong>de</strong>vant intervenir lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> quinzaine du mois <strong>de</strong> décembre 2011. Si l’accord se fi nalise, Créa-sol<br />

sera <strong>la</strong> première IMF en France à bénéfi cier <strong>de</strong> ce partenariat européen.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


situation budgétaire, cette proportion atteignant<br />

77 % parmi les ménages ayant fi nancé un<br />

projet lié au logement.<br />

• 12 % <strong>de</strong>s personnes considèrent que leur<br />

situation face au logement s’est améliorée grâce<br />

au microcrédit, et ce quel que soit l’objet fi nancé.<br />

• 35 % <strong>de</strong>s bénéfi ciaires estiment que le<br />

microcrédit leur a permis d’améliorer leurs<br />

re<strong>la</strong>tions sociales (moins <strong>de</strong> stress, meilleur<br />

moral, meilleures re<strong>la</strong>tions avec leur proches…)<br />

Ces impacts globalement positifs révèlent<br />

une satisfaction élevée vis-à-vis du dispositif,<br />

82 % <strong>de</strong>s bénéfi ciaires se disent très satisfaits<br />

d’y avoir eu recours.<br />

2| Le microcrédit professionnel<br />

Les statistiques ci-après portent sur l’activité<br />

du microcrédit professionnel faisant l’objet<br />

d’une garantie octroyée dans le cadre du<br />

Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale. Pour mémoire, le<br />

soutien du FCS sur le segment du microcrédit<br />

professionnel se traduit par une mobilisation<br />

en faveur <strong>de</strong>s mécanismes ci-après :<br />

• <strong>la</strong> dotation <strong>de</strong> fonds d’État préexistants<br />

regroupés au sein du Fogefi ;<br />

• le soutien à l’activité <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong>s fonds<br />

territoriaux « loi Gal<strong>la</strong>nd » <strong>de</strong> France Active ;<br />

• le développement <strong>de</strong> dispositifs <strong>de</strong> garantie en<br />

faveur <strong>de</strong> l’insertion et <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’emplois ;<br />

• le soutien <strong>de</strong>s réseaux d’accompagnement<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprise.<br />

Tableau 2<br />

Garanties <strong>de</strong>s fonds FCS<br />

(montant en millions d’euros, variation <strong>annuel</strong>le en %)<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

2|1 L’activité globale du FCS<br />

Le montant global garanti, qui atteint en <strong>2010</strong><br />

86,6 millions d’euros, connaît une augmentation<br />

<strong>de</strong> 22 %.<br />

L’activité garantie <strong>de</strong>s fonds assurée par le FCS<br />

(Fogefi et fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd »), connaît une<br />

baisse importante en termes <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong><br />

garanties par rapport à 2009 (– 24 %), en<br />

raison notamment du moindre recours <strong>de</strong><br />

l’Adie aux garanties du FGIE. En eff et, une<br />

partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> couverture <strong>de</strong>s microprêts consentis<br />

par l’Adie est désormais dévolue au Fonds<br />

européen d’investissement.<br />

2|2 Le bi<strong>la</strong>n du Fogefi<br />

Sont présentées ci-contre les statistiques re<strong>la</strong>tives<br />

à l’activité d’ensemble du Fogefi (Fonds solidaire<br />

<strong>de</strong> garantie pour l’entrepreneuriat féminin et<br />

Graphique 3<br />

Garanties <strong>de</strong>s fonds FCS<br />

(en unités et en millions d’euros)<br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Nombre <strong>de</strong> garanties 5 861 7 115 10 390 14 670 20 384 15 515<br />

Variation du nombre <strong>de</strong> garanties + 21 + 46 + 41 + 39 – 24<br />

Montant garanti 19,3 26,5 36,2 52,0 70,4 86,6<br />

Variation du montant garanti<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

+ 38 + 36 + 44 + 35 + 22<br />

25 000<br />

20 000<br />

15 000<br />

10 000<br />

5 000<br />

0<br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Nombre <strong>de</strong> garanties (échelle <strong>de</strong> gauche)<br />

Montant garanti (échelle <strong>de</strong> droite)<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

90<br />

72<br />

54<br />

36<br />

18<br />

0<br />

29


30<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Tableau 3<br />

Garanties du Fonds solidaire <strong>de</strong> garantie pour l’entrepreneuriat féminin et l’insertion (Fogefi )<br />

(montant en millions d’euros, variation <strong>annuel</strong>le en %)<br />

l’insertion), qui regroupe trois lignes <strong>de</strong> garanties<br />

visant chacune un public précis, à savoir :<br />

• le FGIF (les femmes créatrices d’entreprises) ;<br />

• le FGIE (les associations intermédiaires et<br />

entreprises d’insertion agréées) ;<br />

• le FGAP (les ateliers protégés employant<br />

<strong>de</strong>s personnes handicapées).<br />

Les bénéfi ciaires peuvent donc être <strong>de</strong>s personnes<br />

physiques en diffi culté souhaitant créer leur<br />

entreprise ou <strong>de</strong>s personnes morales dont l’objet<br />

est <strong>de</strong> permettre l’insertion <strong>de</strong> personnes en<br />

situation d’exclusion.<br />

Le Fogefi a connu une baisse <strong>de</strong> son activité<br />

en termes <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> garanties par rapport<br />

à 2009 (– 33 %). Le montant global garanti<br />

reste, lui, assez stable.<br />

2|3 La garantie <strong>de</strong>s fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd »<br />

L’intervention du FCS sur ce champ, consiste à<br />

abon<strong>de</strong>r les fonds <strong>de</strong> garantie créés localement<br />

par les associations membres du réseau France<br />

Active et bénéfi ciant, dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi<br />

Gal<strong>la</strong>nd, <strong>de</strong> dotations <strong>de</strong>s collectivités locales.<br />

En <strong>2010</strong>, l’activité <strong>de</strong>s fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd » a<br />

conduit à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> 2 873 garanties, pour<br />

un montant global <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 40 millions d’euros,<br />

concourant à <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> près<br />

<strong>de</strong> 89 millions d’euros <strong>de</strong> crédits bancaires.<br />

En <strong>2010</strong>, le nombre <strong>de</strong> garanties mises en p<strong>la</strong>ce<br />

a augmenté <strong>de</strong> 66 % par rapport à 2009 et<br />

le montant global <strong>de</strong>s garanties a connu une<br />

croissance <strong>de</strong> 73 %.<br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Nombre <strong>de</strong> garanties 5 296 6 418 9 600 13 563 18 500 12 491<br />

Variation nombre <strong>de</strong> garanties + 21 + 50 + 41 + 36 – 33<br />

Montant garanti 12,8 18,3 26,8 37,9 45,8 45<br />

Variation montant garanti + 43 + 47 + 41 + 21 – 2<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

Graphiques 4<br />

A – FGIF<br />

(en unités et en millions d’euros)<br />

1 400<br />

1 200<br />

1 000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

B – FGAP<br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

(en unités et en milliers d’euros)<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

C – FGIE<br />

(en unités et en millions d’euros)<br />

17 500<br />

15 000<br />

12 500<br />

10 000<br />

7 500<br />

5 000<br />

2 500<br />

0<br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Nombre <strong>de</strong> garanties (échelle <strong>de</strong> gauche)<br />

Montant garanti (échelle <strong>de</strong> droite)<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

21<br />

18<br />

15<br />

12<br />

9<br />

6<br />

3<br />

0<br />

1 500<br />

1 250<br />

1 000<br />

750<br />

500<br />

250<br />

0<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0


Tableau 4<br />

Garanties <strong>de</strong>s fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd »<br />

(montant en milliers d’euros)<br />

2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Variation<br />

<strong>2010</strong>/2009<br />

Nombre <strong>de</strong> garanties mises en p<strong>la</strong>ce 697 790 1 029 1 726 2 873 + 66 %<br />

Montant <strong>de</strong>s garanties 8 383 9 350 13 392 22 955 39 761 + 73 %<br />

Montant <strong>de</strong>s prêts garantis<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

16 667 18 625 28 459 49 876 88 557 + 78 %<br />

Tableau 5<br />

Impact du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale sur <strong>la</strong> création-consolidation d’emplois<br />

(nombre d’emplois créés)<br />

2|4 Impact sur l’emploi<br />

L’action du FCS continue <strong>de</strong> soutenir <strong>la</strong><br />

création et <strong>la</strong> consolidation d’un nombre<br />

important d’emplois pour les personnes les plus<br />

en diffi culté. Cependant, on note en <strong>2010</strong> un<br />

recul <strong>de</strong>s emplois créés et consolidés (– 14,1 %).<br />

Graphique 5<br />

Nombre et montant <strong>de</strong>s garanties<br />

<strong>de</strong>s fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd »<br />

(en unités et en millions d’euros)<br />

3 150<br />

2 800<br />

2 450<br />

2 100<br />

1 750<br />

1 400<br />

1 050<br />

700<br />

350<br />

0<br />

2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Nombre <strong>de</strong> garanties mises en p<strong>la</strong>ce<br />

(échelle <strong>de</strong> gauche)<br />

Montant <strong>de</strong>s garanties (échelle <strong>de</strong> droite)<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépots et consignations<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Très petites entreprises 6 107 7 324 10 440 14 954 20 415 16 499<br />

dont : microcrédits bancaires 1 118 1 480 1 688 2 455 3 346 5 636<br />

microcrédits extrabancaires 4 989 5 844 8 752 12 499 17 069 10 863<br />

Entreprises solidaires 2 891 3 295 7 415 8 112 9 834 9 488<br />

Total 8 998 10 619 17 855 23 066 30 249 25 987<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépots et consignations<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

La raison principale est <strong>la</strong> diminution du recours<br />

<strong>de</strong> l’Adie à <strong>la</strong> garantie du FGIE. L’impact<br />

croissant <strong>de</strong>s microcrédits bancaires sur l’emploi<br />

vient en partie contreba<strong>la</strong>ncer cette tendance.<br />

Le niveau <strong>de</strong>s emplois créés et consolidés reste<br />

ainsi supérieur à 2008 comme le démontrent<br />

le tableau 5 et le graphique 6.<br />

Graphique 6<br />

Impact du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />

sur <strong>la</strong> création-consolidation d’emplois<br />

(en unités)<br />

18 000<br />

16 000<br />

14 000<br />

12 000<br />

10 000<br />

8 000<br />

6 000<br />

4 000<br />

2 000<br />

0<br />

2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Microcrédits bancaires<br />

Microcrédits extrabancaires<br />

Entreprises solidaires<br />

Source : Caisse <strong>de</strong>s dépots et consignations<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

31


32<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

3| L’accompagnement<br />

<strong>de</strong>s microemprunteurs<br />

Les dispositifs d’accompagnement existants<br />

contribuent fortement à sécuriser les<br />

fi nancements mis en p<strong>la</strong>ce en matière <strong>de</strong><br />

microcrédit, tant personnel que professionnel,<br />

et constituent un élément important pour <strong>la</strong><br />

réussite fi nale <strong>de</strong>s projets associés. Les services<br />

mis en p<strong>la</strong>ce dans ce cadre, adaptés aux situations<br />

individuelles, peuvent prendre <strong>de</strong>s formes<br />

diverses : instruction du dossier, montage<br />

<strong>de</strong> projet, ai<strong>de</strong> administrative, recherche<br />

<strong>de</strong> solutions parallèles, formations diverses<br />

(comptabilité, marketing, droit, gestion, etc.)<br />

et suivi du déroulement du projet.<br />

3|1 Microcrédit professionnel<br />

Il existe quatre grands acteurs <strong>de</strong><br />

l’accompagnement pour les microemprunteurs<br />

professionnels.<br />

3|1|1 France Active<br />

France Active est une association loi <strong>de</strong> 1901<br />

créée en 1988 par <strong>la</strong> CDC, <strong>la</strong> Fondation <strong>de</strong><br />

France, le Crédit coopératif, <strong>la</strong> Fondation Macif et<br />

l’Agence pour <strong>la</strong> création d’entreprises. Elle compte<br />

aujourd’hui 2 000 bénévoles et 500 sa<strong>la</strong>riés répartis<br />

dans 40 structures locales (« fonds territoriaux »).<br />

Au cours <strong>de</strong> l’année <strong>2010</strong>, l’action <strong>de</strong> France<br />

Active en matière d’activité <strong>de</strong> garantie ou<br />

<strong>de</strong> fi nancement d’entreprises solidaires a<br />

permis <strong>la</strong> création ou <strong>la</strong> consolidation <strong>de</strong> près<br />

<strong>de</strong> 28 000 emplois. Ce sont ainsi 6 774 projets<br />

qui ont été fi nancés pour un concours fi nancier<br />

total <strong>de</strong> 183,6 millions d’euros.<br />

L’accompagnement mis en p<strong>la</strong>ce par France<br />

Active lui permet d’affi cher un taux <strong>de</strong> pérennité<br />

à 5 ans <strong>de</strong> 82 %.<br />

3|1|2 France initiative<br />

France initiative est une association loi <strong>de</strong> 1901<br />

regroupant 241 p<strong>la</strong>tes-formes locales sur tout<br />

le territoire qui délivrent <strong>de</strong>s fi nancements<br />

au travers <strong>de</strong> prêts d’honneur sans intérêt.<br />

Ces p<strong>la</strong>tes-formes proposent également un<br />

dispositif d’accompagnement <strong>de</strong>s créateurs<br />

d’entreprise.<br />

En <strong>2010</strong>, les p<strong>la</strong>tes-formes ont prêté<br />

à 17 861 porteurs <strong>de</strong> projets qui ont créé,<br />

repris ou développé 16 960 entreprises, un<br />

chiff re en hausse <strong>de</strong> 13 % par rapport à 2009.<br />

Le montant total <strong>de</strong>s prêts s’élève à plus<br />

<strong>de</strong> 166 millions d’euros.<br />

Les p<strong>la</strong>tes-formes accompagnent les entrepreneurs<br />

pendant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong> leur<br />

prêt (trois à cinq ans) sous <strong>la</strong> forme d’un suivi<br />

technique, complété dans un cas sur quatre par<br />

un parrainage. En <strong>2010</strong>, 49 050 entrepreneurs<br />

ont été accompagnés et 8 750 parrainés. Le taux<br />

<strong>de</strong> pérennité à trois ans <strong>de</strong>s entreprises soutenues<br />

par France Initiative s’élève à 86 %.<br />

3|1|3 Boutiques <strong>de</strong> gestion<br />

Les Boutiques <strong>de</strong> gestion (BGE) constituent<br />

un réseau d’associations <strong>de</strong>stiné au soutien à <strong>la</strong><br />

création et à <strong>la</strong> reprise d’entreprises. Constitué<br />

<strong>de</strong> 430 imp<strong>la</strong>ntations, 950 conseillers sa<strong>la</strong>riés<br />

et 750 administrateurs bénévoles, le réseau a<br />

ainsi permis en <strong>2010</strong> <strong>la</strong> création ou <strong>la</strong> reprise<br />

<strong>de</strong> 17 500 entreprises.<br />

L’accompagnement est réalisé en amont <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

mise en p<strong>la</strong>ce du projet (étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> rentabilité,<br />

définition <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie commerciale,<br />

mobilisation <strong>de</strong>s fi nancements, formations…)<br />

mais aussi pendant sa durée <strong>de</strong> vie. La pérennité<br />

à trois ans <strong>de</strong>s entreprises suivies par BGE<br />

s’établit à 71 %.<br />

3|1|4 Adie<br />

L’Association pour le droit à l’initiative<br />

économique est une association reconnue d’utilité<br />

publique, créée en 1989 par Maria Nowak.<br />

Sa mission est d’ai<strong>de</strong>r les personnes exclues<br />

du marché du travail et du système bancaire à<br />

créer leur entreprise par le biais du microcrédit.<br />

L’Adie s’est donc inspirée <strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Grameen Bank du professeur Muhammad Yunus<br />

au Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh en l’adaptant aux conditions<br />

d’un pays industrialisé.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


3|2 Microcrédit personnel<br />

Adoptée le 29 avril 2009, <strong>la</strong> Charte du Comité<br />

d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds<br />

(Cosef) du FCS prévoit que « L’emprunteur est<br />

obligatoirement accompagné par un acteur social<br />

ou associatif, qui évalue le projet <strong>de</strong> l’emprunteur et<br />

s’assure <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne marche <strong>de</strong> ce projet. La décision<br />

d’octroyer le prêt relève <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité du<br />

prêteur. Les modalités d’accompagnement <strong>de</strong><br />

l’emprunteur doivent être adaptées à chaque cas<br />

et déterminées au moment <strong>de</strong> l’octroi du prêt ».<br />

Encadré 21<br />

L’ADIE<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Le principe <strong>de</strong> l’accompagnement a été<br />

confi rmé par <strong>la</strong> défi nition contenue dans <strong>la</strong><br />

loi du 1 er juillet <strong>2010</strong> portant réforme du crédit<br />

à <strong>la</strong> consommation.<br />

En 2011, au terme <strong>de</strong> cinq années d’expérience<br />

dans ce domaine, les acteurs <strong>de</strong> l’accompagnement<br />

ont rédigé un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’accompagnement<br />

pour détailler leurs démarches et les bonnes<br />

pratiques qui en découlent. Ce document qui<br />

engage réseaux associatifs et bancaires fi gure<br />

en annexe au présent rapport.<br />

Organisée autour <strong>de</strong> 16 Directions régionales qui pilotent elles-mêmes 130 antennes et 190 permanences sur<br />

l’ensemble du territoire, l’Adie compte 400 sa<strong>la</strong>riés et 1 700 bénévoles en charge <strong>de</strong> l’examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> crédit, du suivi <strong>de</strong>s projets et <strong>de</strong> l’accompagnement <strong>de</strong>s micro-entrepreneurs.<br />

L’activité <strong>de</strong> l’Adie porte sur :<br />

• le fi nancement <strong>de</strong>s micro-entrepreneurs à travers le microcrédit ;<br />

• l’accompagnement <strong>de</strong>s micro-entrepreneurs avant, pendant et après leur recours au microcrédit.<br />

Elle propose ainsi 4 types <strong>de</strong> microcrédits (investissement, stock-trésorerie, microcrédit <strong>de</strong> groupe, personnel),<br />

<strong>de</strong>s primes à <strong>la</strong> création, <strong>de</strong>s prêts d’honneurs (apports <strong>de</strong> quasi-fonds propres à hauteur <strong>de</strong> 4 000 euros) ainsi<br />

qu’une offre <strong>de</strong> microassurance développée en partenariat avec Axa et <strong>la</strong> Macif.<br />

L’engagement <strong>de</strong> l’Adie dans le microcrédit personnel est assez récent. Il est essentiellement tourné vers un<br />

objectif professionnel : retour à l’emploi, accès à plus <strong>de</strong> mobilité.<br />

En parallèle <strong>de</strong> cette offre, l’Adie propose une solution d’accompagnement. Cet accompagnement est aussi bien<br />

dirigé vers les microemprunteurs <strong>de</strong> microcrédit professionnel que <strong>de</strong> microcrédit personnel. La candidature<br />

<strong>de</strong> l’Adie pour faire partie du groupe <strong>de</strong>s associations assurant l’accompagnement a été validée par le comité<br />

d’engagement le 13 décembre <strong>2010</strong>. Ce<strong>la</strong> fait <strong>de</strong> l’Adie un acteur transversal.<br />

Ainsi, avant <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> micro-entreprise, l’Adie propose un accompagnement en montage <strong>de</strong> l’activité qui<br />

consiste en <strong>de</strong>ux ou trois ren<strong>de</strong>z-vous pour fi naliser le projet : un programme spécifi que a été créé à <strong>de</strong>stination<br />

<strong>de</strong>s jeunes issus <strong>de</strong> quartiers défavorisés (créajeunes) qui prévoit un programme <strong>de</strong> six à huit semaines <strong>de</strong><br />

formation et <strong>de</strong> tutorat.<br />

Des formations collectives ou individuelles et une p<strong>la</strong>te-forme téléphonique ont également été mises en p<strong>la</strong>ce<br />

pour conseiller les micro-entrepreneurs dans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> leur activité.<br />

En ayant mis l’accent sur l’accompagnement en <strong>2010</strong>, l’Adie a considérablement développé sa participation<br />

dans cette activité : 2 875 personnes ont été accompagnées pour fi naliser leur projet (soit autant que le total<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux années précé<strong>de</strong>ntes).<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

33


34<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Les acteurs <strong>de</strong> l’accompagnement<br />

du microcrédit personnel<br />

Le service d’accompagnement est assuré par<br />

les réseaux accompagnants, acteurs sociaux et<br />

associatifs proches <strong>de</strong>s personnes en diffi culté.<br />

Aujourd’hui, il existe 10 grands réseaux<br />

accompagnants partenaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s<br />

dépôts et consignations indépendamment <strong>de</strong>s<br />

nombreuses associations locales qui contribuent<br />

à leur échelle à l’accompagnement <strong>de</strong>s<br />

microemprunteurs et personnes en diffi cultés.<br />

Union nationale <strong>de</strong>s centres communaux d’action<br />

sociale – UNCCAS<br />

L’UNCCAS regroupe 3850 CCAS et CIAS<br />

(centre intercommunal d’action sociale)<br />

soit 6 000 communes concernées. Ils animent<br />

une action générale <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong><br />

développement social dans <strong>la</strong> commune et<br />

<strong>de</strong> lutte contre l’exclusion.<br />

Le microcrédit personnel (MCP) apparaît<br />

comme un dispositif permettant <strong>de</strong> lutter<br />

contre l’exclusion sociale et fi nancière. Proposé<br />

<strong>de</strong>puis 2007 par près <strong>de</strong> 200 CCAS/CIAS, les<br />

centres accompagnent les habitants <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> MCP jusqu’au remboursement du prêt.<br />

Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs sont <strong>de</strong>s personnes seules,<br />

locataires, vivant <strong>de</strong>s minima sociaux, et pour<br />

moitié <strong>de</strong>s femmes. Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s sont à 50 %<br />

liées à <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> mobilité (achat <strong>de</strong> véhicule,<br />

permis <strong>de</strong> conduire…).<br />

À fi n <strong>2010</strong>, plus <strong>de</strong> 2 200 MCP ont été<br />

octroyés sur environ 6 000 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s, ce qui<br />

représente un peu plus du tiers <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s.<br />

Ces chiff res sont re<strong>la</strong>tifs car certains CCAS<br />

n’enregistrent pas toutes les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s ni<br />

forcément les suites données autres que<br />

l’orientation vers le MCP.<br />

Les bénéfi ciaires <strong>de</strong>s prêts présentent les mêmes<br />

caractéristiques que les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs. L’objet <strong>de</strong>s<br />

prêts octroyés reste à 52 % lié à <strong>la</strong> mobilité.<br />

Le montant moyen est <strong>de</strong> 2 000 euros.<br />

La durée <strong>de</strong> remboursement varie <strong>de</strong> 6 à 88 mois,<br />

pour une durée moyenne <strong>de</strong> 36 mois. Les échéanciers<br />

<strong>de</strong> remboursement sont généralement respectés,<br />

le taux <strong>de</strong> sinistralité n’est que <strong>de</strong> 1,5 % (contre<br />

3,17 % au niveau national).<br />

Union nationale <strong>de</strong>s associations familiales – Unaf<br />

Créée par l’ordonnance du 3 mars 1945,<br />

afi n d’associer les familles à <strong>la</strong> reconstruction<br />

civique, sociale et économique du pays, l’Union<br />

nationale <strong>de</strong>s associations familiales (Unaf) est<br />

une institution nationale chargée <strong>de</strong> promouvoir,<br />

défendre et représenter les intérêts <strong>de</strong>s familles.<br />

Union et non fédération d’associations, elle<br />

anime aujourd’hui un réseau <strong>de</strong> 22 Unions<br />

régionales <strong>de</strong>s associations familiales (Uraf)<br />

et <strong>de</strong> 100 Unions départementales <strong>de</strong>s<br />

associations familiales (Udaf), et les appuie<br />

dans leurs missions institutionnelles et <strong>de</strong><br />

service aux familles.<br />

L’Unaf et les Udaf tiennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi les missions<br />

suivantes :<br />

• donner avis aux pouvoirs publics sur les<br />

questions d’ordre familial et leur proposer les<br />

mesures qui paraissent conformes aux intérêts<br />

matériels et moraux <strong>de</strong>s familles ;<br />

• représenter offi ciellement auprès <strong>de</strong>s pouvoirs<br />

publics l’ensemble <strong>de</strong>s familles et notamment<br />

désigner ou proposer les délégués <strong>de</strong>s familles aux<br />

divers conseils, assemblées ou autres organismes<br />

institués par l’État, <strong>la</strong> région, le département,<br />

<strong>la</strong> commune ;<br />

• gérer tout service d’intérêt familial dont<br />

les pouvoirs publics estimeront <strong>de</strong>voir leur<br />

confi er <strong>la</strong> charge ;<br />

• exercer <strong>de</strong>vant toutes les juridictions, sans<br />

avoir à justifi er d’un agrément ou d’une<br />

autorisation préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong> l’autorité publique.<br />

À ce jour, 40 UDAF pratiquent l’accompagnement<br />

social pour le microcrédit.<br />

Association nationale <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> missions locales<br />

Le champ d’intervention <strong>de</strong> l’Association<br />

nationale <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> mission<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


locale (ANDML) porte sur l’organisation<br />

et l’évolution <strong>de</strong>s missions locales ainsi que<br />

l’insertion <strong>de</strong>s jeunes. Depuis janvier 2008,<br />

l’ANDML conduit auprès d’une cinquantaine<br />

<strong>de</strong> missions locales réparties sur l’ensemble du<br />

territoire national une recherche-action sur le<br />

développement du microcrédit personnel à<br />

<strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s jeunes en parcours d’insertion.<br />

En <strong>2010</strong>, le réseau <strong>de</strong>s missions locales a été<br />

i<strong>de</strong>ntifi é par le ministère <strong>de</strong>s transports pour<br />

développer le permis à un euro par jour, avec<br />

caution du FCS auprès <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong><br />

26 ans. L’ANDML est en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en<br />

œuvre opérationnelle <strong>de</strong> ce dispositif.<br />

Le Comité national <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong>s régies <strong>de</strong> quartier<br />

Le CNLRQ regroupe les régies <strong>de</strong> quartier et<br />

les régies <strong>de</strong> territoire <strong>la</strong>bellisées imp<strong>la</strong>ntées<br />

dans les zones les plus touchées par l’exclusion.<br />

Chaque régie envoie <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> microcrédit<br />

au CNLRQ qui étudie les dossiers et les<br />

transmet au Crédit coopératif. Une fois le<br />

dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prêt envoyé par <strong>la</strong><br />

banque à l’emprunteur et complété par ce<br />

<strong>de</strong>rnier avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> régie, le montant<br />

est versé sur son compte. La régie fait par<br />

<strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s points réguliers <strong>de</strong> suivi du prêt<br />

avec l’emprunteur, <strong>la</strong> durée du prêt étant <strong>de</strong><br />

12 à 36 mois.<br />

En <strong>2010</strong>, 20 régies <strong>de</strong> quartier ont étudié<br />

150 projets <strong>de</strong> MCP donnant lieu à 60 prêts<br />

d’un montant variant <strong>de</strong> 500 à 3 000 euros.<br />

Les emprunteurs sont pour les <strong>de</strong>ux tiers<br />

<strong>de</strong>s hommes, <strong>de</strong>s personnes vivant seules<br />

dans 55 % <strong>de</strong>s cas. La moyenne d’âge est <strong>de</strong><br />

36,7 ans. Les projets fi nancés sont à 86 % liés<br />

à <strong>la</strong> mobilité.<br />

La Fédération française <strong>de</strong>s associations Crésus<br />

La Fédération française <strong>de</strong>s associations Crésus<br />

regroupe 19 associations fédérées réparties<br />

sur 14 régions dont <strong>la</strong> mission est l’accueil<br />

<strong>de</strong>s ménages suren<strong>de</strong>ttés et <strong>la</strong> prévention<br />

<strong>de</strong> l’exclusion fi nancière et économique.<br />

Ces associations organisent leur activité<br />

autour <strong>de</strong> formations et d’accompagnement<br />

à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> ces publics en situation précaire.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

De manière marginale, Crésus peut également<br />

prêter sur ses fonds propres.<br />

Engagé <strong>de</strong>puis juin 2006 dans <strong>de</strong>s actions<br />

favorisant l’accès au microcrédit personnel, le<br />

réseau Crésus a été saisi <strong>de</strong> 5 780 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s,<br />

840 dossiers ont été instruits et 485 fi nancements<br />

ont été accompagnés à fi n <strong>2010</strong>.<br />

La Croix-Rouge française<br />

La Croix-Rouge française, dispose d’une double<br />

i<strong>de</strong>ntité association-entreprise. C’est à <strong>la</strong> fois,<br />

une association <strong>de</strong> 52 000 bénévoles, engagée<br />

<strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 140 ans sur <strong>de</strong> nombreux fronts<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre les précarités, mais également<br />

une entreprise <strong>de</strong> services à but non lucratif<br />

composée <strong>de</strong> 17 000 sa<strong>la</strong>riés, répartis dans<br />

plus <strong>de</strong> 550 établissements, exerçant dans les<br />

champs sanitaire, social, médico-social et <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> formation.<br />

En <strong>2010</strong>, en un an et <strong>de</strong>mi d’activité, <strong>la</strong><br />

Croix-Rouge a distribué <strong>de</strong>s microcrédits dans<br />

22 départements avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 120 bénévoles.<br />

Ce sont ainsi près <strong>de</strong> 700 personnes qui ont<br />

été accueillies, 250 dossiers <strong>de</strong> MCP instruits<br />

dont 130 ont été acceptés.<br />

Fédération nationale <strong>de</strong>s Familles rurales<br />

Le réseau Familles rurales regroupe 94 fédérations<br />

départementales et régionales avec 2 500 associations<br />

locales et 180 000 familles adhérentes.<br />

Le mouvement Familles rurales prône <strong>la</strong> défense<br />

<strong>de</strong>s intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille et intervient en tant<br />

qu’association <strong>de</strong> consommateurs agréée.<br />

12 fédérations proposent actuellement un<br />

accès au microcrédit personnel.<br />

Le microcrédit proposé par Familles rurales<br />

sous le nom <strong>de</strong> Crédit E<strong>la</strong>n est <strong>de</strong>stiné aux<br />

personnes à faibles ressources ou ayant un<br />

emploi précaire et qui ont un projet d’insertion<br />

sociale ou par l’emploi.<br />

La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> est étudiée par l’intervenant <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fédération. Une fois <strong>la</strong> faisabilité du projet validée,<br />

le dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prêt est transmis à <strong>la</strong><br />

banque partenaire. Le montant du prêt est <strong>de</strong><br />

3 000 euros pour une durée maximum <strong>de</strong> 3 ans.<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

35


36<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Le suivi par Familles rurales est assuré du dépôt<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prêt jusqu’au remboursement<br />

du crédit.<br />

La Fédération nationale d’accueil et <strong>de</strong> réinsertion<br />

sociale<br />

La Fédération nationale d’accueil et <strong>de</strong><br />

réinsertion sociale (FNARS) regroupe et<br />

assure <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong> 850 associations<br />

<strong>de</strong> solidarité et organismes publics luttant<br />

contre l’exclusion. L’imp<strong>la</strong>ntation régionale<br />

permet aux associations et organismes adhérents<br />

d’être représentés au niveau local par l’antenne<br />

régionale <strong>de</strong> <strong>la</strong> FNARS. Depuis 2008, <strong>la</strong> FNARS<br />

en col<strong>la</strong>boration avec <strong>la</strong> CDC expérimente le<br />

crédit accompagné.<br />

Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> microcrédit faites dans le cadre<br />

d’un projet d’insertion social et professionnel<br />

sont prises en charge par <strong>de</strong>s travailleurs sociaux<br />

qui peuvent s’appuyer sur l’ai<strong>de</strong> et le conseil<br />

d’un chargé <strong>de</strong> mission FNARS au niveau<br />

régional. Après instruction du dossier par<br />

l’antenne régionale <strong>de</strong> <strong>la</strong> FNARS, le chargé<br />

<strong>de</strong> mission régional vali<strong>de</strong> ou non le projet<br />

et transmet ensuite au partenaire bancaire le<br />

dossier pour accord ou refus du crédit.<br />

En <strong>2010</strong>, 71 prêts ont été accordés sur 120 dossiers<br />

instruits, soit 59 %, en augmentation <strong>de</strong> 31 %<br />

par rapport à l’année 2009.<br />

Les projets <strong>de</strong> mobilité et <strong>de</strong> logement<br />

représentent toujours les principaux objets<br />

<strong>de</strong>s prêts.<br />

Les missions locales<br />

471 missions locales ont été créées pour favoriser<br />

l’insertion <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> 16 à moins <strong>de</strong> 26 ans non<br />

sco<strong>la</strong>risés via un accompagnement personnalisé<br />

qui porte sur l’emploi et <strong>la</strong> formation.<br />

Depuis janvier 2008, 50 missions locales ont été<br />

conventionnées pour distribuer les microcrédits<br />

personnels et accompagner les bénéfi ciaires<br />

pendant <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> remboursement.<br />

Sur 1 156 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> microcrédit, 606 ont<br />

abouti à l’octroi d’un crédit, 483 dossiers ont été<br />

réorientés et 67 mis en attente d’information.<br />

Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs sont pour moitié <strong>de</strong>s hommes,<br />

locataires et vivant seuls. Près <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs exercent une activité professionnelle<br />

considérée comme précaire (CDD, intérim,…)<br />

Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s concernent dans trois quarts<br />

<strong>de</strong>s cas <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> mobilité. Le montant<br />

moyen emprunté est dans environ un tiers<br />

<strong>de</strong>s cas compris entre 2 500 et 3 000 euros.<br />

Restaurants du Cœur<br />

Fondés en 1985, les Restaurants du Cœur sont<br />

une association loi <strong>de</strong> 1901. Ils ont pour but<br />

« d’ai<strong>de</strong>r et d’apporter une assistance bénévole<br />

aux personnes démunies, notamment dans le<br />

domaine alimentaire par l’accès à <strong>de</strong>s repas<br />

gratuits, et par <strong>la</strong> participation à leur insertion<br />

sociale et économique, ainsi qu’à toute l’action<br />

contre <strong>la</strong> pauvreté sous toutes ses formes ».<br />

Le réseau se compose <strong>de</strong> 116 associations<br />

départementales qui gèrent 2 056 centres<br />

répartis sur l’ensemble du territoire.<br />

Aujourd’hui, 25 d’entre elles proposent l’accès<br />

au microcrédit personnel. Ainsi, en 2009-<strong>2010</strong>,<br />

1 100 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs ont été reçus, 610 projets<br />

présentés et 300 prêts accordés. Les bénévoles <strong>de</strong>s<br />

Restaurants du Cœur assurent l’accompagnement<br />

du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur avant, pendant et après sa<br />

démarche. Ces microcrédits vont <strong>de</strong> 300 à<br />

3 000 euros, leur pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> remboursement<br />

<strong>de</strong> 12 à 36 mois. Ils fi nancent en majorité<br />

<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> mobilité et d’équipement du<br />

logement.<br />

Secours catholique<br />

Le Secours catholique compte 62 900 bénévoles<br />

et 955 sa<strong>la</strong>riés, répartis au sein <strong>de</strong> 91 délégations<br />

départementales et 4 228 équipes locales.<br />

Sa mission est d’« apporter, partout où le<br />

besoin s’en fera sentir, à l’exclusion <strong>de</strong> tout<br />

particu<strong>la</strong>risme national ou confessionnel, tout<br />

secours et toute ai<strong>de</strong> directe ou indirecte, morale<br />

ou matérielle, quelles que soient les options<br />

philosophiques ou religieuses <strong>de</strong>s bénéfi ciaires ».<br />

Le Secours catholique intervient ainsi dans<br />

le champ <strong>de</strong> <strong>la</strong> lutte contre l’exclusion<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


fi nancière en promouvant diverses démarches<br />

d’accès au droit et à l’inclusion bancaires.<br />

L’intervention du Secours catholique se traduit<br />

par <strong>de</strong>s actions :<br />

• <strong>de</strong> p<strong>la</strong>idoyer (loi sur le crédit à <strong>la</strong> consommation<br />

et sur le suren<strong>de</strong>ttement, fi chier positif/registre<br />

<strong>de</strong>s crédits aux particuliers, frais bancaires) ;<br />

• d’accès au crédit pour les ménages exclus<br />

(l’association a initié et développé les microcrédits<br />

personnels) ;<br />

• d’expertise, en proposant un manifeste sur<br />

l’accessibilité bancaire appe<strong>la</strong>nt l’État à un<br />

eff ort d’incitation et <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>s banques<br />

dans leur responsabilité sociale.<br />

Dans sa démarche d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> réinsertion, le<br />

Secours catholique a accompagné <strong>la</strong> création<br />

d’entreprises par le microcrédit professionnel<br />

et poursuivi son eff ort d’économie solidaire par<br />

Schéma 2<br />

Le circuit <strong>de</strong> l’épargne solidaire<br />

(en millions d’euros)<br />

Épargne<br />

solidaire<br />

3082<br />

Source : Finansol<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

le microcrédit personnel. Plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s<br />

délégations du Secours catholique permettent,<br />

par le dispositif du microcrédit, à plus <strong>de</strong><br />

1 300 personnes <strong>de</strong> fi nancer un projet <strong>de</strong><br />

formation, <strong>de</strong> mobilité, d’emménagement…<br />

Afi n d’améliorer son service d’accompagnement,<br />

le Secours catholique a formé plus <strong>de</strong><br />

800 bénévoles en matière d’éducation fi nancière<br />

traitant particulièrement du budget familial et<br />

du rapport à l’argent.<br />

4| La finance solidaire<br />

4|1 Définitions<br />

Relèvent <strong>de</strong> <strong>la</strong> fi nance solidaire les institutions<br />

fi nancières qui permettent <strong>de</strong> mettre en re<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong>s épargnants souhaitant investir dans <strong>de</strong>s<br />

activités à forte utilité sociale et <strong>de</strong>s porteurs<br />

<strong>de</strong> projets n’ayant pas suffi samment accès aux<br />

Ressources Emplois<br />

521 Épargne <strong>de</strong> partage<br />

(livrets, OPCVM, asurance-vie,<br />

bons <strong>de</strong> caisse)<br />

5<br />

1 329<br />

Autres<br />

ressources<br />

1 460<br />

293<br />

808<br />

Épargne bancaire<br />

Épargne d’investissement<br />

solidaire<br />

Livrets CODEVair 121<br />

Livrets bancaires solidaires 120<br />

OPCVM solidaires 567<br />

Épargne sa<strong>la</strong>riale<br />

FCPES – Fonds communs<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement d’entreprises<br />

solidaires (via PEE, PEI,<br />

PERCO, PERCOI)<br />

Épargne dans le capital<br />

<strong>de</strong> financeurs solidaires<br />

Actifs ISR 525<br />

Actifs<br />

solidaires<br />

Actifs ISR 1 365<br />

Actifs<br />

solidaires<br />

(entreprises solidaires) :<br />

actions non cotées, dépôts à terme Autres<br />

ressources<br />

(subventions<br />

d’État, etc.)<br />

108<br />

42<br />

95<br />

Dons<br />

aux associations<br />

/ONG<br />

PREVair<br />

Financeurs<br />

solidaires<br />

et entreprises<br />

solidaires<br />

217<br />

685<br />

468<br />

Environnement<br />

PREVair : 34 %<br />

Financeurs<br />

et entreprises<br />

solidaires : 5 %<br />

Emploi :<br />

18 %<br />

Logement :<br />

37 %<br />

Solidarité<br />

internationale :<br />

6 %<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

37


38<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Encadré 22<br />

DÉVELOPPEMENT DU « PEER-TO-PEER »<br />

L’article 25 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du 1 er juillet <strong>2010</strong> portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation offre <strong>la</strong> possibilité pour<br />

les associations <strong>de</strong> microcrédit <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s prêts <strong>de</strong> particuliers pour fi nancer leur activité en France,<br />

sous réserve que le prêteur soit averti <strong>de</strong>s risques encourus. Auparavant, ces associations ne pouvaient que<br />

distribuer <strong>de</strong>s microcrédits à l’étranger à partir <strong>de</strong>s prêts réalisés par les particuliers. Leurs actions en France<br />

passaient principalement par un fi nancement par le système bancaire.<br />

Cette disposition a donc permis le développement <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> p<strong>la</strong>tes-formes internet <strong>de</strong> microcrédit<br />

peer-to-peer.<br />

BABYLOAN<br />

Créée en septembre 2008, Babyloan est une entreprise qui se défi nit comme « entreprise sociale » : sa<br />

fi nalité n’est en effet pas <strong>la</strong> rémunération <strong>de</strong> ses actionnaires mais le développement <strong>de</strong> son objectif social<br />

d’accompagnement <strong>de</strong>s plus démunis et <strong>de</strong>s exclus.<br />

Le système <strong>de</strong> peer-to-peer proposé par Babyloan permet à <strong>de</strong>s particuliers <strong>de</strong> fi nancer directement <strong>de</strong>s<br />

projets <strong>de</strong> microcrédit.<br />

Le particulier réalise un prêt par le biais <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme Babyloan qui transmet ces fonds directement à<br />

l’institution <strong>de</strong> microfi nance (IMF) dont elle est partenaire pour fi nancer un projet précis.<br />

Les prêts à taux zéro fournis par les particuliers permettent ainsi aux IMF <strong>de</strong> distribuer <strong>de</strong>s microcrédits<br />

à <strong>de</strong>s taux moindres que ceux qu’ils auraient obtenus en passant par un fi nancement bancaire. Il s’agit<br />

donc d’un moyen d’assurer <strong>la</strong> visée sociale du microcrédit en diminuant le poids <strong>de</strong>s intérêts pour les<br />

entrepreneurs soutenus.<br />

Une fois remboursé, le particulier peut déci<strong>de</strong>r à nouveau <strong>de</strong> réaliser un prêt pour soutenir un autre projet ou<br />

bien récupérer tout simplement son argent. Cette formule permet ainsi <strong>de</strong> soutenir plusieurs projets viables.<br />

Dans son rapport d’activité <strong>2010</strong>, Babyloan souligne que 100 % <strong>de</strong>s prêts accordés ont été remboursés.<br />

À fi n <strong>2010</strong>, près <strong>de</strong> 4 400 projets ont ainsi été fi nancés.<br />

MICROWORLD<br />

Projet du groupe P<strong>la</strong>Net Finance, MicroWorld est une p<strong>la</strong>te-forme <strong>de</strong> microcrédit en ligne créée en <strong>2010</strong>.<br />

Particuliers, entreprises ou fondations ont ainsi <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> fi nancer, sous forme <strong>de</strong> prêts en ligne sans<br />

intérêt, <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> microentrepreneurs dans le mon<strong>de</strong> entier.<br />

MicroWorld.org fédère une communauté <strong>de</strong> prêteurs engagés dans le projet <strong>de</strong> faire reculer <strong>la</strong> pauvreté<br />

et favoriser le développement économique local. MicroWorld a reçu également le soutien <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

entreprises.<br />

Les prêteurs sélectionnent directement sur le site le projet d’un microentrepreneur et le fi nancent (à partir<br />

<strong>de</strong> 20 euros) ; ils suivent au fi l <strong>de</strong>s semaines son développement et le bon déroulement <strong>de</strong> son remboursement.<br />

Une fois le projet du microentrepreneur réalisé et le prêt remboursé, les prêteurs <strong>de</strong> MicroWorld choisissent <strong>de</strong><br />

réinvestir leur argent ou bien <strong>de</strong> le récupérer.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


fi nancements c<strong>la</strong>ssiques. Ce lien peut être assuré,<br />

selon les cas, par un ou <strong>de</strong>ux intermédiaires :<br />

• dans le premier cas, l’épargnant s’adresse<br />

directement au fi nanceur solidaire, celui-ci<br />

assurant alors à <strong>la</strong> fois <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong> l’épargne<br />

et l’investissement dans <strong>de</strong>s activités solidaires ;<br />

• dans le second cas, l’épargnant s’adresse<br />

à un établissement fi nancier proposant <strong>de</strong>s<br />

p<strong>la</strong>cements solidaires ou <strong>de</strong> partage. L’établissement<br />

fi nancier ne s’occupe que <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

collecte <strong>de</strong> l’épargne. Il confi e ensuite l’activité<br />

d’investissement à un fi nanceur solidaire ou<br />

bien transmet les dons aux ONG choisies,<br />

selon qu’il s’agit <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cements solidaires ou<br />

<strong>de</strong> partage.<br />

Dans certains cas, plus rares, le lien entre l’épargnant<br />

et le porteur <strong>de</strong> projet est direct, l’épargnant<br />

<strong>de</strong>venant lui-même investisseur solidaire, par<br />

exemple au sein d’un club d’investisseurs.<br />

4|2 Bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong> l’épargne solidaire<br />

Au cours <strong>de</strong> l’année <strong>2010</strong>, le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> fi nance<br />

solidaire a connu une nouvelle progression par<br />

rapport à 2009. En eff et, l’encours d’épargne<br />

solidaire atteint désormais 3,08 milliards d’euros,<br />

soit une hausse <strong>de</strong> 28,4 %. Les diff érents types<br />

Graphique 7<br />

Encours <strong>de</strong> l’épargne solidaire<br />

(en millions d’euros)<br />

3 500<br />

3 000<br />

2 500<br />

2 000<br />

1 500<br />

1 000<br />

500<br />

0<br />

2004 2005 2006 2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

Source : Finansol<br />

Épargne investie dans le capital<br />

d’entreprises solidaires<br />

Épargne bancaire (livrets, OPCVM)<br />

Épargne sa<strong>la</strong>riale solidaire<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cements ont connu <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> croissance<br />

compris entre 15 % pour l’épargne bancaire et<br />

51 % pour l’épargne sa<strong>la</strong>riale solidaire ; cette<br />

<strong>de</strong>rnière reste le principal contributeur <strong>de</strong><br />

l’épargne solidaire, avec un encours s’établissant<br />

à 1,5 milliard d’euros.<br />

4|2|1 Collecteurs d’épargne<br />

Concernant les principaux collecteurs <strong>de</strong><br />

l’épargne solidaire, Natixis Interépargne est<br />

toujours le premier réseau <strong>de</strong> collecte avec<br />

768 millions d’euros soit 200 millions d’euros<br />

<strong>de</strong> plus qu’en 2009. Le Crédit coopératif<br />

est le <strong>de</strong>uxième réseau <strong>de</strong> collecte, avec<br />

579 millions d’euros. On enregistre avec ces <strong>de</strong>ux<br />

acteurs une re<strong>la</strong>tive concentration sur <strong>de</strong>ux types<br />

<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cements diff érents, Natixis Interépagne<br />

bénéfi ciant au passage <strong>de</strong> l’essor <strong>de</strong> l’épargne<br />

sa<strong>la</strong>riale. Les sommes collectées par les fi nanceurs<br />

solidaires (<strong>la</strong> Nef, Habitat et Humanisme, France<br />

Active, Sidi/CCFD, Oikocrédit, Garrigue…)<br />

atteignent 293 millions d’euros.<br />

Avec un total <strong>de</strong> 681 millions d’euros à fi n <strong>2010</strong>,<br />

les investissements solidaires ont atteint 2,5 fois<br />

leur niveau <strong>de</strong> 2007. Les principaux acteurs en<br />

termes <strong>de</strong> montants investis sont Habitat et<br />

Humanisme, <strong>la</strong> SIDI, France Active, <strong>la</strong> Nef et<br />

l’Adie, auxquels s’ajoutent d’autres structures<br />

en plein essor (Chênelet, SNL Prologues…).<br />

Graphique 8<br />

Les collecteurs <strong>de</strong> l’épargne solidaire en <strong>2010</strong><br />

(en millions d’euros)<br />

900<br />

800<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Natixis<br />

Interépargne<br />

Crédit<br />

coopératif<br />

Source : Finansol<br />

Caisse<br />

d'épargne<br />

Financeurs<br />

solidaires<br />

Amundi<br />

Group<br />

BNP<br />

Paribas<br />

Inter<br />

Expansion<br />

Épargne bancaire<br />

Épargne investie dans le capital d'entreprises solidaires<br />

Épargne sa<strong>la</strong>riale<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

39


40<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Graphique 9<br />

Investissements réalisés<br />

par les fi nanceurs solidaires<br />

(en millions d’euros)<br />

800<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

Source : Finansol<br />

2007 2008 2009 <strong>2010</strong><br />

4|2|2 Composition éthique<br />

<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements solidaires<br />

Le baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité permet <strong>de</strong> mesurer<br />

le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> solidarité <strong>de</strong> chaque p<strong>la</strong>cement en<br />

rapportant le montant <strong>de</strong>s investissements<br />

solidaires (ou dons) à l’encours (ou total <strong>de</strong><br />

bi<strong>la</strong>n). Les livrets solidaires sont les plus solidaires<br />

(entre 25 % et 100 % <strong>de</strong> leurs encours),<br />

<strong>de</strong>vant les actions non cotées et CAT dont <strong>la</strong><br />

part solidaire se rapproche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s livrets<br />

(entre 23,48 % et 100 % en <strong>2010</strong>).<br />

Les fonds « 90-10 » ont un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> solidarité<br />

compris entre 5,22 % et 9,9 % alors que l’épargne<br />

sa<strong>la</strong>riale, principale <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l’épargne<br />

solidaire, se situe sur un niveau <strong>de</strong> solidarité<br />

toujours un peu moindre, entre 5,07 et 9,23 %.<br />

Tableau 6<br />

Échelle <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements solidaires<br />

Graphique 10<br />

Dons issus <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements<br />

<strong>de</strong> partage<br />

(en millions d’euros)<br />

0,0<br />

Épargne investie Épargne bancaire<br />

dans le capital (livrets)<br />

d’entreprises solidaires<br />

4|2|3 Des performances fi nancières<br />

contrastées<br />

Le tableau 6, présente l’échelle <strong>de</strong> rémunération<br />

proposée par les p<strong>la</strong>cements solidaires en <strong>2010</strong>.<br />

On note que, par rapport à l’année 2009, les<br />

performances <strong>de</strong>s diff érents types d’épargne se<br />

sont rapprochées. La performance fi nancière est<br />

dans l’ensemble satisfaisante. Une fois encore, les<br />

actions non cotées et les livrets solidaires sont plus<br />

« sécuritaires ». Même si elle est en diminution,<br />

<strong>la</strong> vo<strong>la</strong>tilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>de</strong>s OPCVM et<br />

<strong>de</strong> l’assurance-vie solidaire reste importante.<br />

Cette vo<strong>la</strong>tilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance <strong>de</strong><br />

l’assurance-vie n’est pas importante sur les<br />

fonds en euros mais peut l’être sur les OPCVM<br />

<strong>de</strong>s contrats multi-supports.<br />

Performance<br />

Minimale Maximale<br />

Épargne investie dans le capital d’entreprises solidaires 0,00 3,25<br />

Épargne bancaire (livrets) 1,00 2,46<br />

Épargne bancaire (FCP, SICAV) – 4,32 9,00<br />

Épargne sa<strong>la</strong>riale <strong>la</strong>bellisée<br />

Source : Finansol<br />

– 1,83 9,75<br />

3,5<br />

3,0<br />

2,5<br />

2,0<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

Source : Finansol<br />

2007 <strong>2010</strong><br />

Épargne bancaire<br />

(FCP, SICAV)<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


4|2|4 Les dons<br />

Les dons issus <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> partage<br />

sont encore en diminution et s’établissent<br />

à 4,9 millions d’euros (contre 5,4 millions d’euros<br />

en 2009 et 5,8 millions en 2008).<br />

5| La microassurance<br />

La microassurance est c<strong>la</strong>ssiquement défi nie<br />

comme une assurance à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s<br />

popu<strong>la</strong>tions à faibles revenus, exclues du<br />

système fi nancier c<strong>la</strong>ssique. Alors qu’en<br />

France, on assiste aux prémices <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

microassurance, exclusivement <strong>de</strong>stinée<br />

aux créateurs d’entreprises, dans les pays<br />

émergents, celle-ci se répand à l’ensemble<br />

<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses moyennes.<br />

Les personnes à faibles revenus étant plus<br />

vulnérables aux dommages engendrés<br />

par les risques, l’assurance est un facteur<br />

essentiel à <strong>la</strong> pérennisation <strong>de</strong> leurs activités.<br />

La microassurance propose donc une solution<br />

adaptée en termes <strong>de</strong> garanties, d’accessibilité,<br />

<strong>de</strong> dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> paiement et <strong>de</strong> prix, et s’adresse,<br />

<strong>de</strong> fait, à une popu<strong>la</strong>tion diff érente <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

clientèle <strong>de</strong>s assureurs traditionnels.<br />

En France, il existe actuellement trois off res<br />

<strong>de</strong> microassurance permettant <strong>de</strong> contribuer<br />

à <strong>la</strong> lutte contre l’exclusion en protégeant les<br />

micro-entrepreneurs et en pérennisant leurs<br />

entreprises grâce à un système solidaire <strong>de</strong><br />

protection <strong>de</strong>s risques :<br />

• <strong>la</strong> « Trousse Première Assurance » développée<br />

par <strong>la</strong> Fondation Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité,<br />

reconnue d’utilité publique, et distribuée par<br />

l’Association <strong>de</strong>s Assurés du même nom, <strong>de</strong>puis<br />

décembre 2006 ;<br />

• un partenariat entre l’Adie, Axa et <strong>la</strong> Macif,<br />

sur l’ensemble du territoire français, après une<br />

expérimentation initiée en 2007 sur cinq régions<br />

pilotes ;<br />

• un partenariat entre BNP Assurance,<br />

Ma<strong>la</strong>koff Médéric, Finaréa, HannoverRe et<br />

P<strong>la</strong>net Guarantee.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

5|1 Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />

5|1|1 La fondation<br />

Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité est une fondation<br />

reconnue d’utilité publique par décret<br />

du 19 décembre 2008. De par sa nature, elle<br />

a permis <strong>de</strong> regrouper dans un but social et<br />

solidaire les associations d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> création<br />

d’entreprise et les assureurs.<br />

Les membres fondateurs sont AG2R,<br />

April Group, La Banque postale, <strong>la</strong> Caisse<br />

<strong>de</strong>s dépôts et consignations, CFDP<br />

Assurances, CNP Assurances, <strong>la</strong> Matmut<br />

et La Mondiale.<br />

La Fondation Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité a noué<br />

<strong>de</strong>s partenariats avec diff érents organismes<br />

<strong>de</strong> soutien à <strong>la</strong> création d’entreprise :<br />

Adie, Agefi ph, les Cigales, France Active,<br />

France Initiative, le réseau <strong>de</strong>s Boutiques<br />

<strong>de</strong> gestion, P<strong>la</strong>Net Finance, <strong>la</strong> Fondation<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> 2 e chance, Créasol, CSDL et CCI<br />

Entreprendre en France.<br />

5|1|2 Ses activités<br />

La Fondation <strong>de</strong>s Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité,<br />

exerce diff érentes activités :<br />

• <strong>la</strong> distribution d’un service <strong>de</strong> microassurance<br />

protégeant <strong>la</strong> santé et les biens du<br />

micro-entrepreneur ;<br />

• <strong>la</strong> sensibilisation <strong>de</strong>s entrepreneurs à <strong>la</strong><br />

gestion et à <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s risques ;<br />

• <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s réseaux prescripteurs d’ai<strong>de</strong><br />

à <strong>la</strong> création d’entreprise à l’assurance et à <strong>la</strong><br />

gestion <strong>de</strong>s risques.<br />

5|1|3 Le réseau<br />

Bien que <strong>la</strong> région d’origine (Rhône-Alpes)<br />

<strong>de</strong> l’expérimentation soit toujours très<br />

importante dans le réseau, 77 % <strong>de</strong>s<br />

bénéficiaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fondation rési<strong>de</strong>nt dans<br />

d’autres régions. Le développement <strong>de</strong> l’action<br />

dans les autres régions <strong>de</strong> France s’est donc<br />

intensifié en <strong>2010</strong>.<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

41


42<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

5|1|4 Les principes développés<br />

L’off re <strong>de</strong> microassurance proposée souscrit<br />

aux principes suivants :<br />

• une garantie certes limitée par rapport<br />

aux contrats c<strong>la</strong>ssiques, mais mieux adaptée<br />

aux besoins et à <strong>la</strong> fragilité spécifi ques <strong>de</strong>s<br />

micro-entrepreneurs ;<br />

• une protection transitoire, limitée à quatre ans,<br />

le but n’étant pas <strong>de</strong> se substituer <strong>de</strong> façon<br />

permanente à l’assurance c<strong>la</strong>ssique ;<br />

• un coût mo<strong>de</strong>ste, d’environ 1 euro par jour ;<br />

• un accompagnement du créateur par <strong>de</strong>s<br />

professionnels bénévoles <strong>de</strong> l’assurance, afi n <strong>de</strong><br />

les sensibiliser et <strong>de</strong> les éduquer aux risques ;<br />

• une gestion rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s règlements en<br />

cas <strong>de</strong> sinistre afi n <strong>de</strong> ne pas pénaliser <strong>la</strong><br />

micro-entreprise.<br />

5|1|5 Le public éligible<br />

Pour pouvoir souscrire à <strong>la</strong> « Trousse Première<br />

Assurance » d’Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité, il faut :<br />

• avoir obtenu un financement <strong>de</strong> type<br />

microcrédit, prêt bancaire, prêt Nacre ;<br />

• être accompagné par un réseau d’ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong><br />

création d’entreprise ;<br />

• avoir moins <strong>de</strong> trois sa<strong>la</strong>riés, moins <strong>de</strong> trois ans<br />

d’existence et un local inférieur à 100 m 2 .<br />

5|1|6 L’offre<br />

Le produit « Trousse Première Assurance »<br />

propose une off re adaptée aux besoins <strong>de</strong> ces<br />

nouveaux entrepreneurs dans les domaines <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> prévoyance, <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, <strong>de</strong> <strong>la</strong> multirisque<br />

professionnelle et <strong>de</strong> l’accompagnement<br />

juridique, et ce sur une durée transitoire <strong>de</strong><br />

quatre ans. Le prix est lui aussi adapté, avec une<br />

cotisation modérée, à partir <strong>de</strong> 21,92 d’euros par<br />

mois (hors complémentaire santé), soit moins<br />

<strong>de</strong> 1 euro par jour. L’off re repose toujours sur<br />

quatre types <strong>de</strong> garanties :<br />

• une multirisques professionnelle qui garantit<br />

<strong>la</strong> responsabilité civile d’exploitation, le local, le<br />

stock et le matériel en cas d’incendie, <strong>de</strong> dégât<br />

<strong>de</strong>s eaux, <strong>de</strong> vol, <strong>de</strong> vandalisme ;<br />

• une prévoyance qui verse une in<strong>de</strong>mnité au<br />

créateur d’entreprise en cas d’arrêt <strong>de</strong> travail<br />

dû à un acci<strong>de</strong>nt ou à une ma<strong>la</strong>die ;<br />

• une garantie santé qui complète les<br />

remboursements du régime obligatoire en<br />

cas d’hospitalisation, <strong>de</strong> consultations, <strong>de</strong> soins<br />

<strong>de</strong>ntaires, etc… ;<br />

• une protection juridique qui permet au<br />

créateur d’entreprise d’être accompagné dans<br />

<strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> litige avec ses clients ou<br />

fournisseurs.<br />

Enfi n, afi n <strong>de</strong> renforcer encore <strong>la</strong> protection<br />

<strong>de</strong>s entrepreneurs, <strong>la</strong> Fondation a <strong>la</strong>ncé cette<br />

année un fonds <strong>de</strong> solidarité « rebond », <strong>de</strong>stiné<br />

à sauver l’entreprise d’un entrepreneur ayant<br />

subi un sinistre non couvert par son assurance.<br />

5|1|6 Chiffres clés<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés<br />

À fi n <strong>2010</strong>, les Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité comptaient<br />

près <strong>de</strong> 1 700 assurés, dont 648 nouveaux<br />

pour <strong>la</strong> seule année <strong>2010</strong> (soit + 42 % par<br />

rapport à 2009). Les assurés se répartissent<br />

selon diff érents secteurs d’activité (détaillés<br />

sur le graphique 11).<br />

Graphique 11<br />

Répartition <strong>de</strong>s assurés par secteur d’activité<br />

(en %)<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Commerce Services Hôtels- Bâtiment Artisanat Professions<br />

restaurants<br />

agricoles<br />

Source : Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Graphique 12<br />

Répartition <strong>de</strong>s assurés par type d’assurance<br />

(en %)<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Multirisques<br />

professionnelle<br />

Source : Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />

Prévoyance Complémentaire<br />

santé<br />

Le popu<strong>la</strong>tion est majoritairement<br />

masculine (59 % <strong>de</strong>s assurés, contre 57 %<br />

en 2009).<br />

Les assurés, en <strong>2010</strong>, ont souscrit pour <strong>la</strong> plupart<br />

(73 %) une multirisques professionnelle.<br />

65 % <strong>de</strong>s assurés ont également souscrit<br />

une prévoyance. La part <strong>de</strong>s assurés ayant<br />

choisi <strong>la</strong> complémentaire santé est en forte<br />

hausse, passant <strong>de</strong> 33,5 % en 2009 à 43 %<br />

en <strong>2010</strong>. Un assuré peut souscrire plusieurs<br />

volets d’assurance.<br />

Les assurés, avant <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

micro-entreprise, étaient essentiellement <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emplois (76 %).<br />

Sinistres<br />

En <strong>2010</strong>, 145 assurés ont déc<strong>la</strong>ré avoir subi<br />

un sinistre, soit 10 % <strong>de</strong>s créateurs assurés, se<br />

répartissant comme suit :<br />

• 80 arrêts <strong>de</strong> travail ;<br />

• 65 sinistres en risque professionnel (dégât <strong>de</strong>s<br />

eaux, vol, incendie, bris <strong>de</strong> vitrine, responsabilité<br />

civile, etc.).<br />

La microassurance leur a donc permis <strong>de</strong><br />

garantir <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> leur activité.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Graphique 13<br />

Répartition <strong>de</strong>s assurés selon <strong>la</strong> situation<br />

professionnelle antérieure <strong>de</strong> l’assuré<br />

(en %)<br />

80<br />

70<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Deman<strong>de</strong>urs<br />

d'emploi<br />

5|2 Adie-Axa-Macif<br />

5|2|1 Le réseau<br />

Lancé en 2007 dans trois régions pilotes,<br />

ce partenariat est le fruit <strong>de</strong> l’association <strong>de</strong><br />

trois entités, une compagnie d’assurance<br />

(Axa), une mutuelle d’assurance (<strong>la</strong> Macif) et<br />

l’Adie. Il propose aujourd’hui <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong><br />

microassurance dans huit directions régionales.<br />

Les réfl exions sur le produit, son évolution,<br />

son développement sont prises en concertation<br />

entre les trois acteurs. L’Adie porte le risque<br />

fi nancier <strong>de</strong> <strong>la</strong> prime <strong>la</strong> première année, et les<br />

assureurs le risque <strong>de</strong> sinistre.<br />

5|2|2 L’offre<br />

Bénéficiaires Travailleurs<br />

du RMI/RSA pauvres<br />

Source : Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />

Étudiants/<br />

retraités<br />

en difficulté<br />

Créateurs<br />

d'entreprise<br />

L’off re proposée comprend <strong>de</strong>ux formules :<br />

• le pack « j’ai un local » <strong>de</strong>stiné à ceux qui<br />

occupent un local professionnel. Ce module<br />

prévoit une couverture multirisques<br />

professionnelle, <strong>la</strong> responsabilité civile<br />

professionnelle et d’exploitation, ainsi que <strong>la</strong><br />

couverture <strong>de</strong>s arrêts <strong>de</strong> travail ;<br />

• le pack « je démarre <strong>de</strong> chez moi », dédié à<br />

ceux qui travaillent chez eux ou qui y stockent<br />

leurs biens professionnels, comprend une<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

43


44<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Graphique 14<br />

Répartition <strong>de</strong>s souscriptions <strong>de</strong> contrat<br />

par types d’assurance en 2009 et <strong>2010</strong><br />

(en %)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

Je démarre<br />

<strong>de</strong> chez moi<br />

Automobile Construction<br />

J'ai un local<br />

RC seule Décennale<br />

Source : Adie<br />

2009 <strong>2010</strong><br />

multirisques habitation, <strong>la</strong> responsabilité civile<br />

professionnelle et privée ainsi que <strong>la</strong> couverture<br />

<strong>de</strong>s arrêts ma<strong>la</strong>die.<br />

Ces <strong>de</strong>ux packs permettent au souscripteur <strong>de</strong><br />

protéger son activité pour moins d’un euro<br />

par jour, avec un prix variant entre 200<br />

et 300 euros par an.<br />

D’autres produits d’assurance sont venus<br />

s’ajouter à ces <strong>de</strong>ux formules :<br />

• une assurance automobile professionnelle<br />

incluant, pour 150 euros par an, <strong>la</strong> couverture<br />

<strong>de</strong>s marchandises transportées et <strong>la</strong> responsabilité<br />

civile automobile obligatoire ;<br />

• une assurance responsabilité civile (RC)<br />

seule, également mise en p<strong>la</strong>ce.<br />

5|2|3 Quelques chiffres<br />

Statistiques sur les contrats<br />

En 2009, les ventes <strong>de</strong> contrats se répartissaient<br />

comme suit :<br />

• 21 % pour l’assurance automobile ;<br />

• 48 % pour le pack « je démarre <strong>de</strong> chez moi » ;<br />

• 30 % pour le pack « j’ai un local » ;<br />

• 1 % pour l’assurance décennale.<br />

Graphique 15<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés<br />

par tranche d’âge<br />

(en %)<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

18 à<br />

24 ans<br />

Source : Adie<br />

25 à<br />

29 ans<br />

En <strong>2010</strong>, 356 nouveaux contrats ont été<br />

souscrits, portant à 905 le nombre <strong>de</strong> contrats<br />

à <strong>la</strong> fi n décembre <strong>2010</strong> avec 844 clients actifs.<br />

L’année <strong>2010</strong> a vu une évolution <strong>de</strong>s produits<br />

d’assurance proposés aux microassurés. En eff et,<br />

<strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du produit « RC seule » et une<br />

meilleure analyse <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s clients ont contribué<br />

à l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> contrat « j’ai un local »,<br />

qui est passée <strong>de</strong> 26 % à 45 %, et à une diminution<br />

<strong>de</strong> moitié <strong>de</strong>s contrats « je démarre <strong>de</strong> chez moi ».<br />

À fi n juin <strong>2010</strong>, les contrats se répartissaient<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> façon suivante :<br />

• 3 % pour l’assurance construction ;<br />

• 14 % pour l’assurance RC seule ;<br />

• 15 % pour l’assurance automobile ;<br />

• 23 % pour le pack « je démarre <strong>de</strong> chez moi » ;<br />

• 45 % pour le pack « j’ai un local ».<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés<br />

30 à<br />

39 ans<br />

40 à<br />

49 ans<br />

50 ans<br />

et plus<br />

En <strong>2010</strong>, dans <strong>la</strong> répartition par âge, le public<br />

souscripteur <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> microassurance<br />

Adie-Axa-Macif est le même que le public<br />

traditionnel <strong>de</strong> l’Adie : <strong>la</strong> moyenne est <strong>de</strong> 36,5 ans<br />

(37 ans pour les hommes et 36 pour les femmes).<br />

La précarité <strong>de</strong>s souscripteurs <strong>de</strong>meure<br />

importante. Cependant, on peut noter que les<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Graphique 16<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés selon leur source<br />

<strong>de</strong> revenus antérieure<br />

(en %)<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7 8<br />

1 Ai<strong>de</strong> au retour à l'emploi<br />

2 Allocation d'adulte handicapé<br />

3 Allocation <strong>de</strong> parent isolé<br />

4 Allocation <strong>de</strong> solidarité spécifique<br />

Source : Adie<br />

5 Revenu <strong>de</strong> solidarité active<br />

6 Revenu minimum d'insertion<br />

7 Autre<br />

8 Aucune<br />

assurés qui ne disposaient d’aucun revenu sont<br />

moins nombreux (19 % en <strong>2010</strong> contre 28 %<br />

en 2009). Par ailleurs, les clients microassurés<br />

sont davantage bénéfi ciaires du RSA que les<br />

clients <strong>de</strong> l’Adie (38 % contre 27 %).<br />

Comme en 2009, les microassurés sont<br />

majoritairement <strong>de</strong>s commerçants (51 %) et<br />

comptent nombre <strong>de</strong> prestataires <strong>de</strong> services<br />

généraux (16 %).<br />

Si on observe le niveau d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s microassurés,<br />

on note qu’il est re<strong>la</strong>tivement proche <strong>de</strong> celui<br />

du public traditionnel <strong>de</strong> l’Adie, mis à part<br />

les assurés ayant un niveau BEP-CAP, plus<br />

sensibles à <strong>la</strong> microassurance. Ainsi, ces <strong>de</strong>rniers<br />

représentent 37 % du public traditionnel <strong>de</strong><br />

l’Adie, contre 43 % pour <strong>la</strong> microassurance.<br />

Les personnes faiblement qualifi ées (23 % <strong>de</strong>s<br />

clients <strong>de</strong> l’Adie), ne représentent que 18 %<br />

<strong>de</strong>s souscripteurs. On note cependant que<br />

cette proportion est en augmentation sensible<br />

(14 % en 2009).<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Graphique 17<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés<br />

selon le secteur <strong>de</strong> l’activité exercée<br />

(en %)<br />

60<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9<br />

1 Commerce<br />

2 Prestations <strong>de</strong> services généraux<br />

3 Services aux particuliers exclusivement<br />

4 Restauration/hôtellerie<br />

5 Bâtiment<br />

Source : Adie<br />

6 Artisanat<br />

7 Art, culture et loisirs<br />

8 Agriculture<br />

9 Transport<br />

La proportion <strong>de</strong> souscripteurs ayant un niveau<br />

d’étu<strong>de</strong>s supérieur est elle aussi légèrement moins<br />

importante qu’au sein du public traditionnel<br />

<strong>de</strong> l’Adie.<br />

Graphique 18<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés<br />

selon le niveau d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s assurés<br />

(en %)<br />

50<br />

45<br />

40<br />

35<br />

30<br />

25<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

0<br />

Niveau<br />

supérieur<br />

long<br />

Source : Adie<br />

BAC<br />

+ 2<br />

BAC Lycée BEP/CAP Niveau<br />

<strong>de</strong> base<br />

Illettré<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

45


46<br />

LA MICROFINANCE EN FRANCE<br />

Encadré 23<br />

PLANET GUARANTEE<br />

Créé en 2007 par P<strong>la</strong>Net Finance, avec pour actionnaires BNP Paribas Assurance, le Groupe Ma<strong>la</strong>koff<br />

Médéric, Finaréa, HannoverRe et P<strong>la</strong>Net Finance, P<strong>la</strong>net Guarantee est une SAS qui se consacre à<br />

<strong>la</strong> microassurance. Son objectif est <strong>de</strong> permettre aux popu<strong>la</strong>tions exclues <strong>de</strong>s systèmes d’assurance<br />

c<strong>la</strong>ssiques et ne bénéficiant pas <strong>de</strong> mécanismes <strong>de</strong> protection sociale <strong>de</strong> se prémunir contre <strong>de</strong><br />

multiples risques.<br />

Elle offre ainsi <strong>de</strong>s produits variés : assurance emprunteur, in<strong>de</strong>mnités d’hospitalisation, in<strong>de</strong>mnités d’obsèques,<br />

allocation éducation, frais <strong>de</strong> vie, panier <strong>de</strong> <strong>la</strong> ménagère, incapacité temporaire, stock.<br />

Tournée vers l’international, P<strong>la</strong>net Guarantee n’en reste pas moins active en France. En effet, elle mène<br />

actuellement une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> marché sur <strong>la</strong> microassurance en banlieue parisienne afi n <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

potentielle en produits et services <strong>de</strong> microassurance et pouvoir é<strong>la</strong>borer et proposer <strong>de</strong>s produits adaptés à<br />

celle-ci.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


SOMMAIRE<br />

1 – LE MICROCRÉDIT PERSONNEL : UN CHANGEMENT D’ÉCHELLE EST-IL POSSIBLE ? A3<br />

2 – LE SECTEUR DE LA MICROFINANCE EN DIFFICULTÉ EN INDE A7<br />

3 – SYNTHÈSE DU COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA MICROFINANCE<br />

ORGANISÉ PAR LA BANQUE DE FRANCE LE 8 JUILLET 2011 A17<br />

4 – PROPOSITIONS ISSUES DU SÉMINAIRE PRÉPARATOIRE AU COLLOQUE G20 SUR LA MICROFINANCE A25<br />

5 – APPEL DE PARIS POUR UNE MICROFINANCE RESPONSABLE A29<br />

6 – INITIATIVE POUR L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL A31<br />

7 – CODE DE BONNE CONDUITE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE A35<br />

8 – LE MICROCRÉDIT EN OUTRE-MER : DE LA CRÉATION DE MONO-ENTREPRISES<br />

AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DURABLE A41<br />

9 – MANIFESTE POUR L’INCLUSION BANCAIRE EN FRANCE A43<br />

10 – SYNTHÈSE DU RAPPORT DU CNIS N° 125 : LE MICROCRÉDIT A51<br />

11 – MICROCRÉDIT PERSONNEL : LE GUIDE DE L’ACCOMPAGNEMENT A53<br />

12 – CADRE LÉGISLATIF ET RÉGLEMENTAIRE A61<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXES<br />

A1


Le microcrédit personnel :<br />

un changement d’échelle est-il possible ?<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Michel Cam<strong>de</strong>ssus,<br />

prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance,<br />

prési<strong>de</strong>nt du Cosef<br />

III e rencontre <strong>de</strong>s acteurs du microcrédit personnel<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Paris – Lundi 6 juin 2011<br />

Au terme <strong>de</strong> cette matinée <strong>de</strong> travail, vous pourriez légitimement vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce que peut<br />

vous apporter quelqu’un plus connu pour s’occuper <strong>de</strong> macrofi nance, <strong>de</strong> système monétaire<br />

international que <strong>de</strong> microfi nance… Je ne pense pas que mes fonctions au Comité d’orientation<br />

et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (Cosef), quelle que soit <strong>la</strong> qualité<br />

du travail qui s’y fait, puissent justifi er que votre déjeuner soit retardé par <strong>de</strong>s remarques à ce<br />

titre. La raison plus profon<strong>de</strong> – et qui fait que j’ai grand p<strong>la</strong>isir à m’adresser à vous en cette fi n<br />

<strong>de</strong> matinée – est ma conviction qu’en ces len<strong>de</strong>mains <strong>de</strong> crise, après les ravages humains qu’elle<br />

a créés, une leçon majeure s’impose.<br />

Une leçon majeure et toute simple : <strong>la</strong> fi nance doit être réformée, mais par les <strong>de</strong>ux bouts :<br />

d’un côté, <strong>la</strong> macrofi nance, bien sûr ! mais à l’autre extrême, <strong>la</strong> microfi nance aussi. Le G20<br />

semble l’avoir compris puisqu’il convoque pour le 8 juillet une importante conférence sur <strong>la</strong><br />

microfi nance à Paris. Le travail est en cours pour <strong>la</strong> macrofi nance, <strong>de</strong>s changements coperniciens<br />

interviennent subrepticement en termes <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion et d’institutions fi nancières ; là où il était<br />

interdit d’intervenir, aujourd’hui on organise <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce et on « régule » ; une nouvelle fois,<br />

<strong>la</strong> réforme du système monétaire international est sur le métier, etc.<br />

Bref, dans un mon<strong>de</strong> aussi fragilisé, où les tensions fi nancières risquent d’être permanentes, tout se<br />

passe comme si <strong>la</strong> fi nance mondiale était entre <strong>de</strong>ux abîmes. Au moment où <strong>la</strong> macrofi nance doit<br />

être profondément réformée, une impulsion décisive <strong>de</strong>vrait être donnée aussi à <strong>la</strong> microfi nance<br />

et au sein <strong>de</strong> celle-ci, au microcrédit personnel. Il a un rôle essentiel à jouer pour faire reculer<br />

l’exclusion, faire renaître l’espoir non seulement au sein <strong>de</strong>s pays les plus pauvres, mais – et<br />

vous en avez débattu ce matin – ici-même, au cœur <strong>de</strong> ce pays avancé qu’est <strong>la</strong> France, à peu <strong>de</strong><br />

distance du siège du Crédit municipal <strong>de</strong> Paris.<br />

Venons-en donc au microcrédit personnel.<br />

La <strong>de</strong>uxième table ron<strong>de</strong> vous a fourni son bi<strong>la</strong>n actuel. À partir <strong>de</strong> là, on discerne bien quelle<br />

pourrait être sa p<strong>la</strong>ce – utile mais mo<strong>de</strong>ste – si une nouvelle et vigoureuse impulsion ne lui était<br />

donnée. Il continuerait correctement son petit bonhomme <strong>de</strong> chemin. Mais peut-on se résigner<br />

au « bonhomme <strong>de</strong> chemin » ? – Ma réponse est non !<br />

Le niveau <strong>de</strong> prêts atteint est, reconnaissons-le, minime. Même si nous savons que le microcrédit<br />

personnel ne peut pas tout faire, même si nous savons que <strong>de</strong>puis le rapport du Secours catholique<br />

<strong>de</strong> 2005 sur les nouveaux visages <strong>de</strong> <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> pauvreté, celle-ci s’est encore accrue et,<br />

avec elle, le nombre <strong>de</strong> ceux dont le « reste à vivre » n’autorise pas le crédit – même pas le<br />

microcrédit personnel –, il <strong>de</strong>meure que le microcrédit personnel doit pouvoir atteindre<br />

davantage <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>. Tous les acteurs, me semble-t-il, doivent faire un eff ort dans ce sens.<br />

ANNEXE 1<br />

A3


A4<br />

ANNEXE 1<br />

Appuyé sur un accompagnement <strong>de</strong> qualité, le microcrédit personnel <strong>de</strong>meure un instrument<br />

indispensable et un instrument d’avenir. Il doit avoir sa p<strong>la</strong>ce dans <strong>la</strong> panoplie <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong><br />

renforcement <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion sociale là où nous <strong>la</strong> voyons se déliter.<br />

Alors comment faire plus et mieux ? Comment changer d’échelle ? Hugues Sibille m’a <strong>de</strong>mandé<br />

<strong>de</strong>ux ou trois suggestions personnelles à partir <strong>de</strong> ce que je puis observer <strong>de</strong> mon perchoir.<br />

Eh bien, les voici.<br />

Première suggestion, et celle-ci est beaucoup plus importante : il me semble inacceptable que,<br />

pour <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> microcrédit qui peuvent être si décisives pour donner leurs chances à<br />

<strong>de</strong>s personnes en situation <strong>de</strong> précarité et qui bénéfi cient d’un accompagnement, il puisse y<br />

avoir, dans un pays comme le nôtre, un problème <strong>de</strong> manque <strong>de</strong> ressources gratuites ou quasi<br />

gratuites. Alors où les trouver ?<br />

Je répugne, pour ma part (particulièrement dans les circonstances présentes), à <strong>la</strong> voie budgétaire.<br />

Je pense aussi qu’on ne peut pas tout attendre <strong>de</strong>s collectivités locales, même s’il y a là un fi lon<br />

à explorer davantage. Mais leur contribution ne pourra suffi re. Il y aura donc une insuffi sance<br />

à combler. Il reste, pour y faire face, essentiellement <strong>de</strong>ux approches :<br />

La première implique que <strong>la</strong> communauté bancaire reconnaisse d’elle-même que, vivant et<br />

prospérant dans ce pays, elle doit se donner les moyens <strong>de</strong> garantir à tous l’accessibilité bancaire<br />

et, pour cette fraction <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion relevant du microcrédit personnel, en assurer – en<br />

col<strong>la</strong>boration avec le mon<strong>de</strong> associatif – le fi nancement, en s’appuyant sur <strong>la</strong> garantie partielle<br />

apportée par le Cosef. Le mon<strong>de</strong> associatif continuera à susciter <strong>de</strong>s vocations d’accompagnement<br />

dont les banques pourraient d’ailleurs partager les coûts <strong>de</strong> formation. L’engagement volontaire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté bancaire pour apporter ce qui serait nécessaire pour le fi nancement du<br />

microcrédit, pourrait avoir un impact considérable sur l’opinion publique et montrerait avec<br />

éc<strong>la</strong>t <strong>la</strong> profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’engagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession bancaire au service <strong>de</strong> <strong>la</strong> cohésion sociale<br />

du pays, remettant ainsi en cause les stéréotypes qu’évoquait tout à l’heure A<strong>la</strong>in Bernard.<br />

Je pense, au surplus, qu’une telle contribution relèverait, en fait, <strong>de</strong> <strong>la</strong> pleine prise en compte<br />

<strong>de</strong>s obligations acceptées par <strong>la</strong> communauté bancaire du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> généralisation du droit à <strong>la</strong><br />

distribution du livret A.<br />

Chacun se souvient, en eff et, du long débat avec les instances européennes autour <strong>de</strong> l’abandon<br />

du monopole <strong>de</strong> cette distribution. La contrepartie <strong>de</strong>vait en être une participation – par tous<br />

les nouveaux réseaux distributeurs – à <strong>la</strong> bancarisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dans son ensemble, y<br />

compris par <strong>de</strong>s instruments tels que le microcrédit. Ce<strong>la</strong> va évi<strong>de</strong>mment au-<strong>de</strong>là du simple<br />

droit au compte et <strong>de</strong> sa palette minimum <strong>de</strong> prestations. Ce service <strong>de</strong> bancarisation <strong>de</strong> tous<br />

est reconnu par <strong>la</strong> Commission européenne comme un SIEG (service d’intérêt économique<br />

général), contrepartie <strong>de</strong> l’avantage fi scal attaché au livret A. Il ne semble pas que les banques<br />

aient encore porté leur soutien au microcrédit à <strong>la</strong> hauteur du service qui peut ainsi être attendu<br />

<strong>de</strong> leur part. Il me semble donc important qu’elles s’interrogent très sérieusement à ce propos,<br />

non seulement par souci d’une adhésion exemp<strong>la</strong>ire aux principes communautaires, mais aussi<br />

tout simplement parce que <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> ce service d’intérêt général est pleinement à <strong>la</strong> mesure<br />

<strong>de</strong> leurs moyens. Disant ce<strong>la</strong>, je ne fais que répéter les conclusions du rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission sur<br />

<strong>la</strong> réforme du livret A. Cette suggestion pourrait faire l’objet d’un arrangement <strong>de</strong> P<strong>la</strong>ce, à <strong>la</strong><br />

lumière <strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong> <strong>la</strong> première initiative prise à cet égard par <strong>la</strong> Fédération bancaire française.<br />

Celle-ci, qui a donné un signal positif, ne semble pas cependant pouvoir suffi re. Ne pourrait-on<br />

pas imaginer que, pour parvenir à <strong>de</strong>s résultats plus concrets, les organismes publics ou <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


société civile les plus actifs en ce domaine recherchent, dans un dialogue avec <strong>la</strong> profession<br />

bancaire, un arrangement d’ensemble permettant à <strong>la</strong> profession saisie d’une évaluation précise<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> montée <strong>de</strong>s besoins et <strong>de</strong>s capacités d’accompagnement, <strong>de</strong> s’organiser pour y faire face et<br />

répartir en son propre sein <strong>la</strong> charge correspondante, chaque établissement étant libre d’y faire<br />

face, soit en s’engageant directement dans le microcrédit personnel avec son propre réseau, soit<br />

en contribuant au fi nancement d’un fond bancaire <strong>de</strong> solidarité en mesure <strong>de</strong> contribuer par<br />

<strong>de</strong>s apports en capital aux organismes distributeurs <strong>de</strong> microcrédit personnel.<br />

Une secon<strong>de</strong> option est plus proche, dans son esprit, <strong>de</strong> celle qu’ont adoptée en 1977 les<br />

États-Unis par le Community Reinvestment Act. Elle consiste à faire <strong>de</strong> cette contribution <strong>de</strong>s<br />

professions fi nancières une obligation légis<strong>la</strong>tive. Le manifeste récent du Secours catholique pour<br />

l’accessibilité bancaire et l’inclusion fi nancière s’en est inspiré qui propose que <strong>de</strong>s dispositions<br />

légis<strong>la</strong>tives modifi ent les attributions <strong>de</strong> l’Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel pour qu’elle puisse<br />

certifi er, sur <strong>la</strong> base d’un corps d’indicateurs, les prestations bancaires en ce domaine. Il prévoit<br />

aussi d’é<strong>la</strong>rgir le rôle du Cosef pour créer un dispositif d’incitation et <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion étendant <strong>la</strong><br />

gamme <strong>de</strong>s services aux clients mo<strong>de</strong>stes.<br />

Ces <strong>de</strong>ux options font évi<strong>de</strong>mment sens et peuvent donner lieu à <strong>de</strong>s variantes, mais l’une<br />

d’elles <strong>de</strong>vrait être retenue. J’inclinerais pour ma part – A<strong>la</strong>in Bernard me le pardonnera – pour<br />

<strong>la</strong> première, simplement parce que je crains toujours l’encombrement légis<strong>la</strong>tif et j’éprouve <strong>de</strong><br />

vieilles réticences à rechercher dans <strong>la</strong> loi et le budget <strong>de</strong>s solutions qui relèvent davantage du<br />

sens <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité nationale et <strong>de</strong> <strong>la</strong> simple c<strong>la</strong>irvoyance <strong>de</strong>s principaux intéressés face aux<br />

problèmes <strong>de</strong> cohésion sociale du pays.<br />

Laissez-moi, enfi n, risquer une <strong>de</strong>rnière suggestion.<br />

À l’observation <strong>de</strong> ce qui s’accomplit dans notre pays, en ce domaine, dans une gran<strong>de</strong> générosité<br />

d’engagement <strong>de</strong> beaucoup, il m’apparaît qu’il y a, dans <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> promotion du microcrédit<br />

personnel, un « chaînon manquant » auquel <strong>de</strong>s institutions publiques ou <strong>de</strong>s organismes<br />

administratifs comme <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts ou le Cosef, ou l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance,<br />

ne peuvent se substituer.<br />

Il s’agirait d’une entité (elle peut être minuscule) qui se donnerait pour vocation d’être, à <strong>la</strong> fois,<br />

promotrice et mouche du coche et n’aurait <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> porter l’ambition <strong>de</strong> développement <strong>de</strong><br />

cet instrument à <strong>la</strong> dimension que les besoins actuels justifi eraient, au service d’une popu<strong>la</strong>tion<br />

qui, hé<strong>la</strong>s – parce qu’elle est sans voix – n’est pas en mesure <strong>de</strong> le réc<strong>la</strong>mer. Puis-je inviter chacun<br />

à s’interroger sur <strong>la</strong> meilleure manière d’en susciter <strong>la</strong> création ?<br />

Disant ce<strong>la</strong>, j’ai le sentiment <strong>de</strong> <strong>la</strong>ncer une troisième bouteille à <strong>la</strong> mer ; il est donc temps que<br />

je conclue en vous félicitant tous pour le travail accompli et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong>s débats d’aujourd’hui.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 1<br />

A5


Le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance en diffi culté en In<strong>de</strong><br />

(note établie par Ab<strong>de</strong>nor Brahmi et Julie Fallourd<br />

du pôle économique et fi nancier <strong>de</strong> l’Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France en In<strong>de</strong>)<br />

Partie I : <strong>de</strong> l’émergence <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise<br />

aux recommandations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Malegam<br />

Le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance fait face actuellement à une crise inédite en In<strong>de</strong>. Cette crise, dont <strong>la</strong> manifestation<br />

<strong>la</strong> plus visible est le suici<strong>de</strong> d’une cinquantaine <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>geois suren<strong>de</strong>ttés en Andhra Pra<strong>de</strong>sh au cours <strong>de</strong> l’été <strong>2010</strong>,<br />

a attiré l’attention <strong>de</strong>s autorités sur le besoin <strong>de</strong> réguler ce secteur en très forte expansion.<br />

Les autorités <strong>de</strong> cet État, poussées par l’urgence, ont légiféré dès le mois d’octobre <strong>2010</strong>, encadrant sévèrement<br />

les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong>s créances, souvent brutales ou à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong> légalité.<br />

La commission Malegam, mise en p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong> Banque centrale en octobre <strong>2010</strong>, préconise quant à elle, dans le<br />

rapport rendu public en janvier 2011, <strong>de</strong> p<strong>la</strong>fonner les montants <strong>de</strong>s emprunts ainsi que les taux d’intérêt<br />

et <strong>de</strong> limiter les marges réalisées par les établissements du secteur.<br />

Les professionnels du secteur, plutôt favorables à l’autorégu<strong>la</strong>tion, estiment que, si ces recommandations<br />

sont mises en p<strong>la</strong>ce, <strong>la</strong> croissance du secteur en pâtirait sérieusement. La moindre attractivité du secteur<br />

pourrait conduire certains investisseurs à se retirer, <strong>la</strong>issant le champ libre à <strong>de</strong>s acteurs plus préoccupés<br />

par les questions <strong>de</strong> développement que par les perspectives <strong>de</strong> rentabilité.<br />

1| L’In<strong>de</strong> : plus grand marché <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> au mon<strong>de</strong><br />

1|1 Des besoins colossaux<br />

La microfi nance en In<strong>de</strong> est née dans les années 1970, très peu <strong>de</strong> temps après les débuts <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Grameen au Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh. Les initiatives ont vu le jour dans les zones rurales et isolées <strong>de</strong> l'In<strong>de</strong>.<br />

En 1974, <strong>la</strong> SEWA Cooperative Bank (émanation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Self-Employed Women's Association)<br />

a été créée pour ai<strong>de</strong>r les femmes pauvres à sortir <strong>de</strong> leur condition misérable et réduire leur<br />

dépendance aux usuriers. Son succès a répandu l'idée en In<strong>de</strong> que le crédit aux pauvres pouvait<br />

être viable, conduisant au développement d’initiatives en ce sens.<br />

Aujourd’hui, avec 120 millions <strong>de</strong> foyers qui n’ont pas accès aux services fi nanciers formels, l’In<strong>de</strong> est le<br />

plus grand marché pour <strong>la</strong> microfi nance dans le mon<strong>de</strong>. Deux modèles coexistent : celui <strong>de</strong>s Self Help<br />

Groups (SHG), fondé sur <strong>de</strong>s initiatives locales et qui a connu un essor considérable dans le milieu <strong>de</strong>s<br />

années 1990 sous l’impulsion <strong>de</strong>s pouvoirs publics et celui <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfi nance (IMF).<br />

Le développement du marché est à <strong>la</strong> mesure <strong>de</strong>s besoins du pays : sur les trois <strong>de</strong>rnières années<br />

(2007-2009), le rythme <strong>de</strong> croissance du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance aurait atteint les 30 % 1 .<br />

1|2 Les Self Help Groups : l’union fait <strong>la</strong> force<br />

Les Self Help Groups ou groupes d’entrai<strong>de</strong>, sont <strong>de</strong>s groupes d’individus (moins <strong>de</strong> 20 personnes, en<br />

général <strong>de</strong>s femmes vivant en milieu rural) qui épargnent régulièrement, sur une pério<strong>de</strong> plus ou moins<br />

longue, pour se constituer un capital ; ce capital est ensuite utilisé pour fi nancer les projets <strong>de</strong> ses membres.<br />

1 Montant total <strong>de</strong>s encours <strong>de</strong> prêts Microfinance in India « State of the sector report 2009 », N. Srinivasan<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 2<br />

A7


A8<br />

ANNEXE 2<br />

Ce type d’initiative a connu un essor marqué à partir <strong>de</strong> 1992 avec <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce du programme<br />

SHG Bank Linkage. Ce programme permet aux groupes <strong>de</strong> se fi nancer également auprès <strong>de</strong><br />

banques commerciales. Le groupe doit au préa<strong>la</strong>ble s’être enregistré auprès <strong>de</strong>s autorités publiques<br />

et avoir démontré sa capacité à gérer les prêts en son sein. Il défi nit alors librement les conditions<br />

du partage <strong>de</strong> <strong>la</strong> rémunération <strong>de</strong>s dépôts réalisés auprès <strong>de</strong>s banques et <strong>la</strong> répartition du coût<br />

du crédit parmi les membres du groupe.<br />

Ce modèle, qui domine le marché indien <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance avec plus <strong>de</strong> 4 millions <strong>de</strong> groupes,<br />

représente aujourd’hui 54 millions d’Indiens. La probabilité <strong>de</strong> défail<strong>la</strong>nce d’un groupe est<br />

limitée : <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce par les pairs évite à chacun <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions qui pourraient nuire<br />

aux intérêts du groupe.<br />

1|3 Les IMF, banques <strong>de</strong>s pauvres<br />

Une IMF est une organisation qui off re <strong>de</strong>s services fi nanciers à <strong>de</strong>s personnes à faibles revenus<br />

qui n’ont pas accès ou diffi cilement accès au secteur fi nancier formel (banques c<strong>la</strong>ssiques).<br />

Contrairement aux Self Help Groups, <strong>la</strong> constitution d’un stock d’épargne n’est pas une condition<br />

préa<strong>la</strong>ble au crédit.<br />

L’institution correspond soit à une ONG soit à une Non Banking Financial Company (NBFC),<br />

<strong>de</strong>stinée à dégager <strong>de</strong>s bénéfi ces.<br />

Fin mars 2009, on dénombrait 22,6 millions <strong>de</strong> clients <strong>de</strong>s IMF.<br />

2| Pourquoi <strong>la</strong> finalité sociale <strong>de</strong>s IMF est aujourd’hui remise en cause<br />

2|1 Des taux d’intérêt jugés trop élevés<br />

Même s’ils restent attractifs par rapport aux taux <strong>de</strong>s usuriers, les taux d’intérêt <strong>de</strong>s IMF sont<br />

élevés ; ils oscillent entre 24 et 35 %. Pour les IMF, ces niveaux <strong>de</strong> taux sont justifi és.<br />

• Le coût du capital est élevé : les IMF se fi nancent auprès <strong>de</strong>s banques du circuit traditionnel,<br />

lesquelles imposeraient <strong>de</strong>s primes <strong>de</strong> risque élevées.<br />

• Les coûts <strong>de</strong> fonctionnement sont conséquents : les agents <strong>de</strong> crédit doivent se rendre au<br />

domicile du client ou sur son lieu <strong>de</strong> travail, évaluer sa solvabilité sur <strong>la</strong> base d’entretiens avec<br />

<strong>la</strong> famille, le voisinage, et une fois le prêt accordé, eff ectuer un suivi rapproché et fréquent<br />

(ce qui suppose d’autres visites).<br />

Ainsi, les coûts <strong>de</strong> gestion d’une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> petits prêts sont donc très importants, ce qui<br />

explique <strong>la</strong> pratique <strong>de</strong> taux d’intérêt plus élevés que dans le secteur bancaire c<strong>la</strong>ssique. Toutefois,<br />

à mesure <strong>de</strong> leur progression sur <strong>la</strong> courbe d’apprentissage, les IMF peuvent parvenir à réduire<br />

leurs frais <strong>de</strong> manière signifi cative.<br />

2|2 Une concurrence malsaine<br />

La concentration géographique <strong>de</strong>s IMF les conduit à se livrer, entre elles, une forte concurrence.<br />

Elles se montrent par conséquent moins regardantes sur <strong>la</strong> solvabilité <strong>de</strong>s clients alors<br />

même que certains sont, du fait également d’un défaut <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion du secteur, clients <strong>de</strong><br />

plusieurs IMF.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Poussées par cet objectif <strong>de</strong> rentabilité, les IMF exercent également un contrôle lâche sur <strong>la</strong> fi nalité<br />

<strong>de</strong>s emprunts. En principe, un microcrédit doit permettre <strong>de</strong> fi nancer une micro-entreprise ; du<br />

fonctionnement <strong>de</strong> celle-ci, l’emprunteur tire <strong>de</strong>s ressources qu’il utilise pour payer ses traites.<br />

Or l’objectif du microcrédit est <strong>de</strong> plus en plus dévoyé : il est davantage utilisé comme un crédit<br />

à <strong>la</strong> consommation, ce qui limite les capacités <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong> l’emprunteur.<br />

Ces conditions conduisent inévitablement à <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement.<br />

2|3 SKS Microfi nance, illustration du ma<strong>la</strong>ise qui touche le secteur<br />

SKS Microfi nance est l’IMF <strong>la</strong> plus importante d’In<strong>de</strong>, avec 750 millions d’euros d’actifs et<br />

7,3 millions d’emprunteurs. En tout, elle détient 21 % <strong>de</strong> parts <strong>de</strong> marché.<br />

Son introduction en bourse au cours <strong>de</strong> l’été <strong>2010</strong>, première du genre, a été justifi ée par ses<br />

dirigeants par « le besoin d’amener les pauvres vers les marchés fi nanciers et les marchés fi nanciers<br />

vers les pauvres ». Derrière cet objectif louable, le but était surtout <strong>de</strong> lever USD 300 millions<br />

pour continuer à fi nancer le développement <strong>de</strong> l’entreprise sur un secteur très porteur.<br />

Compte tenu <strong>de</strong>s perspectives du secteur jugées alléchantes, le cours <strong>de</strong> l’action a gagné 40 %<br />

dans les semaines qui ont suivi son introduction en bourse. Mais les marchés peuvent également<br />

durement sanctionner l’entreprise si <strong>de</strong>s doutes subsistent quant à <strong>la</strong> possibilité d’atteindre<br />

certains objectifs <strong>de</strong> rentabilité. En octobre <strong>de</strong>rnier, le cours <strong>de</strong> l’action a ainsi fortement chuté<br />

suite au licenciement <strong>de</strong> son directeur général ; lui ont été reprochées sa gestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance<br />

du groupe et sa stratégie <strong>de</strong> diversifi cation.<br />

Poussés par ces objectifs <strong>de</strong> rentabilité, les établissements <strong>de</strong> microfi nance traquent les mauvais<br />

payeurs, souvent suren<strong>de</strong>ttés. Les IMF n’hésitent pas à faire appel pour ce<strong>la</strong> à <strong>de</strong>s offi cines dont<br />

les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recouvrement sont très souvent à <strong>la</strong> limite <strong>de</strong> <strong>la</strong> légalité. Ce<strong>la</strong> a conduit <strong>de</strong>rnièrement<br />

au suici<strong>de</strong> d’une cinquantaine d’emprunteurs en Andhra Pra<strong>de</strong>sh. SKS est au cœur <strong>de</strong><br />

cette polémique puisque 17 d’entre eux comptaient parmi ses emprunteurs.<br />

Ces événements, en plus <strong>de</strong> susciter l’indignation <strong>de</strong>s Indiens, soulèvent un certain nombre d’interrogations<br />

notamment sur <strong>la</strong> compatibilité entre l’objectif social (proposer <strong>de</strong>s prêts aux plus<br />

démunis) et <strong>la</strong> recherche du profi t (symbolisée par l’introduction en bourse). Sajee Viswanathan,<br />

directeur général <strong>de</strong> Bhartiya Samruddhi Finance, un fonds lucratif <strong>de</strong> microcrédit, indique<br />

qu’il faudrait USD 60 milliards pour venir en ai<strong>de</strong> aux indiens actuellement privés <strong>de</strong> services<br />

fi nanciers. Or, ces capitaux ne pourraient être levés qu’à travers <strong>la</strong> bourse. Ainsi, l’introduction<br />

en bourse resterait une option envisageable, compatible avec l’objectif social <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance,<br />

si les intérêts <strong>de</strong>s investisseurs <strong>de</strong> l’IMF ne supp<strong>la</strong>ntaient pas ceux <strong>de</strong>s emprunteurs.<br />

3| Vers une plus gran<strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion du secteur<br />

3|1 Des mesures d’urgence prises par les autorités <strong>de</strong> l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh<br />

Pressées par l’urgence <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation, les autorités <strong>de</strong> l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh ont adopté, en octobre <strong>2010</strong>, une<br />

série <strong>de</strong> règles très strictes pour réguler le secteur : l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh Micro Finance Institutions Act <strong>2010</strong>.<br />

Ces règles, qui sont entrées en vigueur dès le mois <strong>de</strong> décembre <strong>2010</strong>, exigent <strong>de</strong> toutes les IMF<br />

qu’elles s’enregistrent auprès <strong>de</strong>s autorités locales dans le ressort <strong>de</strong>squelles elles exercent une<br />

activité. Elles leur imposent par ailleurs <strong>de</strong> rendre publics les taux d’intérêt qu’elles pratiquent<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 2<br />

A9


A10<br />

ANNEXE 2<br />

et interdisent le recours à <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> recouvrement « coercitives ». Les remboursements<br />

se feront désormais mensuellement (et non plus par semaine) dans <strong>de</strong>s lieux publics pour éviter<br />

toute forme <strong>de</strong> pression. Un accord préa<strong>la</strong>ble <strong>de</strong>s autorités avant tout nouvel octroi <strong>de</strong> crédit au<br />

même emprunteur est par ailleurs rendu obligatoire.<br />

Ces règles prévoient un emprisonnement <strong>de</strong> six mois et/ou <strong>de</strong>s amen<strong>de</strong>s <strong>de</strong> INR 10 000 pour<br />

quiconque y contreviendrait.<br />

3|2 Les recommandations strictes <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Malegam<br />

La commission Malegam, mise en p<strong>la</strong>ce par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> réserve d’In<strong>de</strong> (Reserve Bank of India<br />

– RBI) en octobre <strong>2010</strong> pour réfl échir à une meilleure régu<strong>la</strong>tion du secteur, a remis son rapport.<br />

Il recomman<strong>de</strong> notamment :<br />

• <strong>la</strong> création <strong>de</strong> sous-catégories au sein <strong>de</strong>s NBFC (Non Banking Financial Companies) qui<br />

permettent <strong>de</strong> distinguer les établissements <strong>de</strong> microfi nance <strong>de</strong>s autres, et ce, en vue d’une<br />

régu<strong>la</strong>tion plus ciblée du secteur ;<br />

• le p<strong>la</strong>fonnement <strong>de</strong>s prêts à INR 25 000 par personne ;<br />

• <strong>la</strong> fi xation d’un taux d’intérêt maximal à 24 % ;<br />

• <strong>la</strong> limitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> marge réalisée par les IMF, entre 10 % et 12 % selon <strong>la</strong> taille du portefeuille géré ;<br />

• l’éligibilité à un microcrédit <strong>de</strong>s seuls ménages disposant d’un revenu <strong>annuel</strong> inférieur à<br />

INR 50 000 ;<br />

• l’interdiction pour les emprunteurs <strong>de</strong> contracter <strong>de</strong>s prêts auprès <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux IMF ;<br />

• <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un bureau du crédit (Bureau Information Credit), en charge <strong>de</strong> collecter et<br />

administrer l’ensemble <strong>de</strong>s informations sur le secteur, y compris <strong>de</strong> gérer une base <strong>de</strong> données<br />

sur les clients <strong>de</strong> toutes les IMF.<br />

Ces recommandations visent notamment à éviter les situations <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement. Elles font<br />

également écho aux ma<strong>la</strong>ises palpables chez les autorités concernant les bénéfi ces réalisés par<br />

les IMF au détriment <strong>de</strong>s couches pauvres <strong>de</strong> <strong>la</strong> société et au bénéfi ce <strong>de</strong>s actionnaires (dans le<br />

cas d’institutions cotées). Le ministre <strong>de</strong>s Finances avait ainsi appelé à <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un co<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> conduite sur les taux d’intérêt jugés exorbitants et <strong>la</strong> Banque centrale indienne s’interrogeait<br />

sur <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> p<strong>la</strong>fonner le Return On Equity 2 .<br />

3|3 Les réactions hostiles <strong>de</strong>s professionnels du secteur<br />

Sans surprise, le réseau <strong>de</strong>s IMF (Th e Microfi nance Institutions network) déjà très hostile aux<br />

règles imposées par les autorités <strong>de</strong> l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh, a sévèrement critiqué le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

commission Malegam.<br />

2 Retour sur fonds propres : résultat net/capitaux propres (indicateur <strong>de</strong> rentabilité)<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Selon ces professionnels, nombre <strong>de</strong> petits entrepreneurs n’auraient plus accès aux ressources <strong>de</strong>s<br />

établissements <strong>de</strong> microcrédit en raison du p<strong>la</strong>fond d’emprunt suggéré. Chandra Shekhar Ghosh,<br />

directeur <strong>de</strong> Bandhan Financial Services Pvt. Ltd (quatrième plus gros établissement <strong>de</strong> microcrédit<br />

en In<strong>de</strong>), juge que les entrepreneurs, dont les besoins vont croissant au moment du <strong>la</strong>ncement<br />

<strong>de</strong> leurs activités et qui sont exclus du réseau <strong>de</strong> fi nancement par les banques traditionnelles,<br />

ont en eff et <strong>de</strong>s besoins bien supérieurs à INR 25 000. De même, <strong>la</strong> limite d’un revenu <strong>annuel</strong><br />

<strong>de</strong> INR 50 000 est jugée trop restrictive ; plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s emprunteurs se situerait au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> ce seuil.<br />

Les professionnels du secteur estiment par ailleurs que <strong>la</strong> limitation <strong>de</strong>s taux d’intérêt aura<br />

raison <strong>de</strong>s petits établissements <strong>de</strong> microcrédit, qui ne pourraient plus absorber les coûts du<br />

capital et <strong>de</strong> fonctionnement. Alors que <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s IMF ont ramené leurs taux<br />

autour <strong>de</strong> 24 % au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers mois suite au mécontentement exprimé par le<br />

ministre <strong>de</strong>s Finances sur le sujet (en particulier, SKS avait décidé d’abaisser ses taux d’intérêt<br />

<strong>de</strong> 200 points <strong>de</strong> base à 24,55 %), les petits établissements seraient contraints <strong>de</strong> maintenir<br />

leurs taux entre 27 % et 36 % pour équilibrer leurs coûts. Un taux p<strong>la</strong>fond à 24 % est hors<br />

<strong>de</strong> portée selon eux.<br />

Enfi n, les professionnels estiment injuste <strong>de</strong> porter seuls <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> marge<br />

du secteur : ils appellent à une discussion sur les taux auxquels eux-mêmes se fi nancent auprès<br />

<strong>de</strong>s banques traditionnelles.<br />

3|4 Une régu<strong>la</strong>tion qui ralentirait <strong>la</strong> croissance du secteur<br />

Face à <strong>la</strong> vague <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>s enregistrée en Andhra Pra<strong>de</strong>sh, <strong>de</strong> nombreux responsables politiques<br />

locaux, qui historiquement sont plus favorables au soutien d’initiatives <strong>de</strong> type SHG, avaient<br />

appelé les emprunteurs à cesser le remboursement <strong>de</strong> leur prêt. En trois mois, le taux <strong>de</strong> remboursement<br />

était passé <strong>de</strong> 98 % à 10 % selon les données <strong>de</strong> l’agence <strong>de</strong> notation <strong>de</strong> crédit<br />

Crisil (Standard & Poor’s). Du fait <strong>de</strong>s incertitu<strong>de</strong>s que cette situation engendre, les banques<br />

actuelles avaient même cessé, partiellement ou complètement, <strong>de</strong> fi nancer les établissements <strong>de</strong><br />

microcrédit, mettant en péril nombre d’entre eux.<br />

À plus long terme, selon l’agence Icra (fi liale indienne <strong>de</strong> Moody’s), les critères d’éligibilité au<br />

crédit tels que recommandés par <strong>la</strong> commission Malegam pourraient sévèrement ralentir <strong>la</strong> croissance<br />

du secteur : <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 % <strong>de</strong> croissance <strong>annuel</strong>le observés au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières<br />

années, le rythme <strong>de</strong> croissance serait compris entre 10 et 22 % au cours <strong>de</strong>s cinq années à venir.<br />

Les recommandations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Malegam, si elles sont suivies, permettront au moins <strong>de</strong> mettre un terme<br />

aux pratiques malsaines du secteur. Encore faut-il qu’elles soient suivies par <strong>la</strong> RBI, le réseau <strong>de</strong>s professionnels,<br />

bien organisé et très actif, exerçant en effet <strong>de</strong>s pressions sur les autorités pour une moins forte régu<strong>la</strong>tion.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 2<br />

A11


A12<br />

ANNEXE 2<br />

Partie II : <strong>de</strong>s recommandations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Malegam au projet <strong>de</strong> loi<br />

Au mois <strong>de</strong> mai 2011, en réaction aux recommandations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Malegam, <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> réserve<br />

d’In<strong>de</strong> (RBI) a rendu publiques <strong>de</strong>s propositions pour réguler l’industrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance. Ces propositions<br />

s’avèrent moins contraignantes pour les IMF que les préconisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission Malegam. En particulier,<br />

les contraintes sur les conditions <strong>de</strong> ressources et sur les taux pratiqués sont légèrement assouplies.<br />

Ces propositions ont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> chance d’être mises en application, le projet <strong>de</strong> loi du gouvernement,<br />

publié en juillet 2011, faisant <strong>de</strong> <strong>la</strong> RBI le seul régu<strong>la</strong>teur du secteur. Ce projet impose également à toutes les IMF<br />

<strong>de</strong> s’enregistrer auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque centrale, <strong>de</strong> se doter d’un fonds <strong>de</strong> réserve et d’être auditées <strong>annuel</strong>lement.<br />

Le vote <strong>de</strong> ce projet rendrait obsolète <strong>la</strong> loi instaurée en Andhra Pra<strong>de</strong>sh. Cet État avait très rapi<strong>de</strong>ment réagi,<br />

le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance ayant un poids considérable dans l’économie locale.<br />

1| Le projet <strong>de</strong> loi du gouvernement : vers un encadrement étroit<br />

<strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> microcrédit<br />

1|1 La création <strong>de</strong> structures nationales et locales <strong>de</strong> veille et <strong>de</strong> conseil<br />

Il aura fallu qu’une crise éc<strong>la</strong>te pour que les autorités prennent conscience <strong>de</strong>s mutations profon<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> l’industrie <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance et du besoin urgent <strong>de</strong> <strong>la</strong> réguler. Cette situation tient<br />

au fait qu’aucune structure ne permet aujourd’hui d’assurer une veille du secteur. Le projet <strong>de</strong><br />

loi pallie cette insuffi sance en instaurant le Microfi nance Development Council. Sur <strong>la</strong> base d’un<br />

suivi étroit <strong>de</strong>s évolutions du secteur, cette structure aura <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> conseiller le gouvernement<br />

central dans <strong>la</strong> conduite <strong>de</strong> politiques visant à favoriser le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance en<br />

In<strong>de</strong> et ainsi, <strong>de</strong> favoriser l’intégration fi nancière dans le pays. En particulier, elle veillera à <strong>la</strong><br />

création d’une base <strong>de</strong> données sur les clients <strong>de</strong>s IMF et étudiera <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> mécanismes<br />

<strong>de</strong> règlement <strong>de</strong>s confl its pour mieux les protéger.<br />

Le Microfi nance Development Council serait composé <strong>de</strong> représentants du gouvernement (ministères<br />

<strong>de</strong>s Finances ou du Développement rural) mais également <strong>de</strong>s professionnels issus <strong>de</strong>s secteurs<br />

bancaire et <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance. Il pourrait être décliné au niveau local, à travers l’établissement<br />

<strong>de</strong> State Advisory Councils.<br />

1|2 La Banque centrale, seul régu<strong>la</strong>teur du secteur<br />

Le projet fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> RBI le seul régu<strong>la</strong>teur du secteur. Les orientations <strong>de</strong> <strong>la</strong> RBI rendues publiques<br />

en mai 2011 pourraient donc <strong>de</strong>venir applicables si <strong>la</strong> loi était votée. Ces orientations, inspirées<br />

<strong>de</strong>s recommandations du rapport Malegam, sont cependant moins contraignantes :<br />

• p<strong>la</strong>fonnement du taux d’intérêt à 26 % ;<br />

• p<strong>la</strong>fonnement du taux <strong>de</strong> marge à 12 % ;<br />

• éligibilité à un microcrédit <strong>de</strong>s ménages disposant d’un revenu <strong>annuel</strong> inférieur à INR 60 000<br />

(USD 1 333) en milieu rural et INR 120 000 (USD 2 666) en milieu urbain ;<br />

• p<strong>la</strong>fonnement <strong>de</strong>s microcrédits à INR 50 000 et minimum <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans pour <strong>la</strong> durée <strong>de</strong><br />

remboursement d’un prêt <strong>de</strong> montant supérieur à INR 15 000 ;<br />

• fi xation à au moins 75 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s prêts utilisée pour fi nancer une activité génératrice <strong>de</strong> revenus ;<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


• interdiction faite aux IMF <strong>de</strong> recevoir un actif col<strong>la</strong>téral (gage <strong>de</strong> garantie) ;<br />

• base <strong>de</strong> remboursement sur une fréquence décidée d’un commun accord avec l’emprunteur.<br />

Dans <strong>la</strong> pratique, <strong>la</strong> RBI n’exercera pas elle-même le contrôle du respect <strong>de</strong> ces règles. Elle l’imposera<br />

aux banques commerciales, lesquelles fi nancent <strong>la</strong>rgement les IMF. Les banques auront<br />

<strong>la</strong> charge <strong>de</strong> s’assurer que les institutions auxquelles elles consentent les crédits respectent bien<br />

les règles éditées par <strong>la</strong> Banque centrale. L’enjeu est important pour les banques indiennes<br />

puisqu’elles ont l’obligation <strong>de</strong> consacrer au moins 40 % <strong>de</strong> leur net banking credit aux secteurs<br />

dits prioritaires dont <strong>la</strong> microfi nance fait partie.<br />

1|3 L’obligation pour les IMF <strong>de</strong> créer un fonds <strong>de</strong> réserve<br />

Le projet <strong>de</strong> loi prévoit que toute institution enregistrée auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> RBI alimente chaque année<br />

un fonds <strong>de</strong> réserve d’un montant représentant un pourcentage <strong>de</strong>s profi ts avant distribution <strong>de</strong><br />

divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s (le pourcentage sera fi xé par <strong>la</strong> Banque centrale). Les conditions <strong>de</strong> recours à ce fonds<br />

ne sont pas explicitées par le projet <strong>de</strong> loi ; elles le seront ultérieurement par <strong>la</strong> RBI. Pour veiller<br />

à <strong>la</strong> bonne application <strong>de</strong> cette disposition, le projet impose aux IMF un contrôle <strong>annuel</strong> <strong>de</strong>s<br />

comptes <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n et <strong>de</strong> résultat par un auditeur agréé par <strong>la</strong> RBI.<br />

1|4 Le certifi cat d’enregistrement : une épée <strong>de</strong> Damoclès pour les IMF<br />

Le projet prévoit qu’aucune IMF ne pourra commencer ou poursuivre son activité sans obtenir<br />

un certifi cat d’enregistrement auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque centrale. Ce faisant, <strong>la</strong> RBI, qui peut<br />

annuler ces certifi cats, se dote d’un outil pour fermer les institutions ou suspendre leur activité.<br />

Ce<strong>la</strong> peut arriver si elle estime que <strong>la</strong> poursuite <strong>de</strong>s activités d’une IMF est en désaccord avec<br />

l’intérêt public ou celui <strong>de</strong> ses clients.<br />

1|5 Vers <strong>la</strong> constitution d’un fonds <strong>de</strong> secours<br />

Le projet <strong>de</strong> loi prévoit que <strong>la</strong> RBI constitue un fonds, le Microfi nance Development Fund,<br />

alimenté notamment par <strong>de</strong>s fonds publics. Ce fonds servirait en priorité à refi nancer<br />

<strong>de</strong>s IMF, en cas d’urgence. Il pourrait également permettre <strong>de</strong> fi nancer les formations <strong>de</strong>s<br />

professionnels du secteur (pour, notamment, éviter les métho<strong>de</strong>s illicites <strong>de</strong> remboursement<br />

<strong>de</strong>s prêts).<br />

1|6 Un médiateur pour le règlement <strong>de</strong> litiges<br />

La RBI peut, après consultation du Microfi nance Development Council et <strong>de</strong>s States Advisory<br />

Councils, nommer un médiateur pour régler les confl its entre une IMF et un client. Les pouvoirs<br />

<strong>de</strong> ce médiateur sont forts ; il aura <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> sanctionner fi nancièrement une IMF (contravention<br />

d’un montant maximum <strong>de</strong> USD 11 000).<br />

1|7 Une délégation <strong>de</strong> pouvoirs ou comment mieux tenir compte <strong>de</strong>s réalités du terrain<br />

Avec l’accord du gouvernement fédéral et après notifi cation dans le journal offi ciel, <strong>la</strong> RBI peut<br />

déléguer ses pouvoirs à <strong>la</strong> National Bank for Agricultural and Rural Development (NABARD)<br />

dont l’expérience dans le secteur n’est plus à prouver. En eff et, <strong>la</strong> NABARD est déjà très<br />

impliquée au niveau local (dans les vil<strong>la</strong>ges et les quartiers), y compris au niveau <strong>de</strong> structures<br />

qui relèveraient du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance mais qui restent informelles (Self Help Groups<br />

par exemple).<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 2<br />

A13


A14<br />

ANNEXE 2<br />

2| Une loi qui primerait sur tous les dispositifs actuels, y compris locaux<br />

2|1 Retour sur <strong>la</strong> seule initiative locale : l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh Micro Finance Institutions<br />

Act <strong>2010</strong><br />

Fortes du pouvoir que leur confère le Money Len<strong>de</strong>rs Act 3 , les autorités <strong>de</strong> l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh n’ont<br />

pas attendu <strong>de</strong>s actions au niveau fédéral pour adopter, en octobre <strong>2010</strong>, une série <strong>de</strong> règles à<br />

travers l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh Micro Finance Institutions Act <strong>2010</strong> (cf. supra).<br />

La réaction <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> cet État, très rapi<strong>de</strong>, s’explique par le poids du secteur dans l’économie<br />

locale. Entre 30 % et 35 % <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> microfi nance en In<strong>de</strong> sont localisées dans<br />

l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh.<br />

2|2 La loi fédérale <strong>de</strong>vrait supp<strong>la</strong>nter l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh Micro Finance Institutions<br />

Act <strong>2010</strong><br />

Pour éviter toute confusion, le projet <strong>de</strong> loi souligne que les services <strong>de</strong> microfi nance proposés par<br />

une institution enregistrée auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> RBI sortent du champ couvert par le Money Len<strong>de</strong>rs Act.<br />

L’Andhra Pra<strong>de</strong>sh sera donc contraint d’abandonner sa propre légis<strong>la</strong>tion.<br />

Selon Reddy Subramaniam, secrétaire en charge du développement rural dans l’État <strong>de</strong> l’Andhra<br />

Pra<strong>de</strong>sh, le projet <strong>de</strong> l’Union est en confl it avec le Money Len<strong>de</strong>rs Act et n’est pas vali<strong>de</strong> constitutionnellement.<br />

Dès lors, M. Subramaniam conteste le projet <strong>de</strong> loi actuel. Par ailleurs, il<br />

s’interroge sur les moyens dont disposent <strong>la</strong> RBI et les banques commerciales pour contrôler<br />

l’activité <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> microfi nance dans <strong>de</strong>s zones rurales les plus reculées.<br />

3| Les réactions <strong>de</strong>s professionnels du secteur sont ambivalentes<br />

3|1 De trop fortes contraintes…<br />

Si les propositions <strong>de</strong> <strong>la</strong> RBI sont moins strictes que les recommandations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<br />

Malegam, elles restent fortement contraignantes. Comme d’autres acteurs du microcrédit, Samit<br />

Ghosh, directeur général d’Ujjivan (IMF qui œuvre principalement en milieu urbain), dénonce<br />

en particulier les p<strong>la</strong>fonnements <strong>de</strong>s taux d’intérêt et <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> marge.<br />

3|2 … mais une vision plus structurée propice au développement <strong>de</strong> cette industrie<br />

L’ordonnance <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> l’Andhra Pra<strong>de</strong>sh et, surtout, l’appel <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> cet État<br />

<strong>la</strong>ncé aux clients à ne pas honorer leur <strong>de</strong>tte ont fait lour<strong>de</strong>ment chuter le taux <strong>de</strong> remboursement<br />

<strong>de</strong>s prêts : <strong>de</strong> presque 100 %, il est passé sous <strong>la</strong> barre <strong>de</strong>s 10 %.<br />

Ce<strong>la</strong> a conduit plusieurs institutions <strong>de</strong> microfi nance à une situation <strong>de</strong> défaut <strong>de</strong> paiement<br />

auprès <strong>de</strong> leurs créanciers principaux, les banques commerciales.<br />

3 Loi donnant le droit à chaque gouvernement d’un État <strong>de</strong> réguler et <strong>de</strong> contrôler les organismes <strong>de</strong> prêts (Money-Len<strong>de</strong>rs)<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Baxis, institution qui compte près <strong>de</strong> 3,5 millions <strong>de</strong> clients, dans 17 États (dont l’Andhra<br />

Pra<strong>de</strong>sh), connait aujourd’hui beaucoup <strong>de</strong> diffi cultés. Son directeur salue le projet <strong>de</strong> loi car il<br />

supp<strong>la</strong>ntera les initiatives <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion locales, considérées, par certains, comme le résultat <strong>de</strong><br />

calculs plus politiques qu’économiques.<br />

Les règles qu’imposera <strong>la</strong> Banque centrale, et en particulier le p<strong>la</strong>fonnement <strong>de</strong>s taux d’intérêt et <strong>de</strong>s taux<br />

<strong>de</strong> marge, ne seront pas sans conséquence sur l’industrie et, en particulier, sur les petites structures dont <strong>la</strong><br />

baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité pourrait avoir raison <strong>de</strong> leur existence.<br />

Mais <strong>la</strong> fi nalité du projet <strong>de</strong> loi n’est pas seulement économique, elle est aussi sociale : faire cesser les violentes<br />

pratiques <strong>de</strong> recouvrement <strong>de</strong>s emprunts, prévenir toute situation <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement et, à terme, contribuer à<br />

l’objectif national d’intégration fi nancière dans le pays.<br />

Charte <strong>de</strong> protection du consommateur, éthique dans <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s remboursements, transparence au niveau<br />

<strong>de</strong>s tarifs, <strong>de</strong>s termes et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> ventes… ; <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong>s IMF à <strong>la</strong> crise n’aura donc pas été jugée<br />

suffi sante (crédible ?) par les autorités indiennes qui ont préféré <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion plutôt que l’autorégu<strong>la</strong>tion.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 2<br />

A15


Synthèse du colloque international sur <strong>la</strong> microfi nance<br />

organisé par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France le 8 juillet 2011<br />

Paul LORIDANT<br />

Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

Béatrice RAOULT-TEXIER<br />

Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s re<strong>la</strong>tions entre les particuliers et <strong>la</strong> sphère fi nancière<br />

Luc JACOLIN et Julien MOULONGUET<br />

Direction <strong>de</strong>s Étu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s Re<strong>la</strong>tions internationales et européennes<br />

En association avec <strong>la</strong> direction générale du Trésor du ministère <strong>de</strong> l’Économie et <strong>de</strong>s Finances et avec l’appui<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations (CDC), <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France a organisé le 8 juillet 2011, au Pa<strong>la</strong>is<br />

du Luxembourg, siège du Sénat, un colloque sur <strong>la</strong> microfi nance. Cette manifestation était p<strong>la</strong>cée sous l’égi<strong>de</strong><br />

du G20 dont <strong>la</strong> France assure <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nce jusqu’en novembre 2011.<br />

Seule banque centrale <strong>de</strong> l’Union européenne à disposer d’un Observatoire dédié à <strong>la</strong> microfi nance, <strong>la</strong> Banque<br />

<strong>de</strong> France lui a confi é l’organisation du colloque. L’objectif était notamment <strong>de</strong> prolonger et re<strong>la</strong>yer les travaux du<br />

Partenariat global pour l’inclusion fi nancière (GPFI – Global Partnership for Financial Inclusion), créé par le G20<br />

lors du sommet <strong>de</strong> Séoul en décembre <strong>2010</strong>.<br />

Cette réfl exion sur l’inclusion fi nancière, et en particulier <strong>la</strong> microfi nance, revêt un caractère plus que symbolique<br />

pour les instances du G20, qui reconnaissent ainsi un rôle aux popu<strong>la</strong>tions les plus pauvres dans un développement<br />

économique endogène et prennent en compte <strong>la</strong> situation sociale <strong>de</strong>s pays émergents. Dans un contexte différent,<br />

<strong>la</strong> microfi nance se développe aussi dans les pays du Nord en s’inspirant parfois <strong>de</strong>s meilleures pratiques <strong>de</strong>s<br />

pays du Sud.<br />

Quatre tables ron<strong>de</strong>s ont ponctué une journée riche en débats autour d’une quarantaine d’intervenants venus <strong>de</strong><br />

tous les continents et en présence <strong>de</strong> Muhammad Yunus, prix Nobel <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix, grand témoin <strong>de</strong> cette manifestation.<br />

Les débats ont été introduits par Jean Arthuis, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong>s Finances du Sénat, Christian Noyer,<br />

gouverneur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, le professeur Yunus, Jacques Attali, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> P<strong>la</strong>Net Finance ainsi que par<br />

Ramon Fernan<strong>de</strong>z, directeur général du Trésor. La conclusion a été assurée par Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France.<br />

Tous ont souligné l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance comme un <strong>de</strong>s outils d’un « développement économique<br />

socialement durable » et sa singu<strong>la</strong>rité dans <strong>la</strong> sphère bancaire et fi nancière qui <strong>la</strong> préserve, dans une certaine<br />

mesure, d’un risque systémique généralisé.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 3<br />

A17


A18<br />

ANNEXE 3<br />

1| Dans quelle mesure <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> peut-elle participer<br />

à l’inclusion financière et à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté ?<br />

Les diff érents intervenants <strong>de</strong> <strong>la</strong> première table ron<strong>de</strong> ont, <strong>de</strong> manière consensuelle, réaffi rmé<br />

l’utilité économique et sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance ainsi que son rôle dans l’inclusion fi nancière<br />

<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus vulnérables, dans <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> l’entrepreneuriat, tout en appe<strong>la</strong>nt,<br />

parallèlement, à un certain réalisme dans <strong>la</strong> défi nition <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> cet outil, qui ne doit être<br />

considéré en défi nitive que comme un instrument <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> pauvreté parmi d’autres.<br />

Ainsi, l’accès <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus pauvres, exclues du système bancaire c<strong>la</strong>ssique, aux services<br />

fi nanciers <strong>de</strong> base, et en particulier à <strong>de</strong>s prêts <strong>de</strong> petits montants, <strong>de</strong>stinés à fi nancer dans <strong>de</strong>s<br />

conditions fi nancières stables un projet générateur <strong>de</strong> ressources, porteur d’avenir et d’espoir,<br />

constitue un facteur essentiel d’intégration économique, d’insertion et <strong>de</strong> cohésion sociale.<br />

La discussion sur l’utilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance a également mis en lumière l’importance <strong>de</strong><br />

l’é<strong>la</strong>rgissement <strong>de</strong> cet outil à une gamme <strong>de</strong> services fi nanciers diversifi ée (microcrédit, dépôt,<br />

épargne, assurance) <strong>de</strong> nature à répondre, dans <strong>de</strong>s conditions adaptées, à l’ensemble <strong>de</strong>s besoins<br />

<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus pauvres (fi nancement <strong>de</strong> projets, <strong>de</strong> besoins liés aux cycles <strong>de</strong> vie…).<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’off re fi nancière elle même, l’importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> proximité <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> microfi nance<br />

avec les bénéfi ciaires <strong>de</strong> microcrédits, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’une re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> confi ance, <strong>la</strong> recherche d’une<br />

certaine fl exibilité ainsi que l’utilité <strong>de</strong>s dispositifs d’accompagnement ont également été soulignées.<br />

La discussion a porté sur les conditions <strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong> microfi nance et notamment<br />

sur l’importance d’insérer ces dispositifs dans <strong>de</strong>s politiques publiques <strong>de</strong> lutte contre<br />

l’exclusion sociale et fi nancière.<br />

De ce point <strong>de</strong> vue, <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> politiques <strong>de</strong>stinées à favoriser l’accès <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

concernées à l’éducation au sens le plus <strong>la</strong>rge, à l’éducation fi nancière en particulier et à une<br />

gamme é<strong>la</strong>rgie <strong>de</strong> services publics (santé, infrastructures nécessaires à <strong>la</strong> vie courante…) est apparue<br />

aux yeux <strong>de</strong>s participants comme essentielle pour permettre à <strong>la</strong> microfi nance <strong>de</strong> contribuer<br />

à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> vulnérabilité <strong>de</strong>s personnes pauvres aux aléas fi nanciers.<br />

Dans le même ordre d’idées, les débats ont également pointé l’importance <strong>de</strong> créer les conditions<br />

<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> l’off re <strong>de</strong> microfi nance dans un environnement bancaire et fi nancier adapté,<br />

<strong>de</strong> nature à favoriser <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un modèle <strong>de</strong> croissance soutenable. Ainsi, le rôle <strong>de</strong>s<br />

politiques <strong>de</strong> soutien public a été souligné, non seulement sous <strong>la</strong> forme d’un soutien fi nancier<br />

direct mais également dans l’amélioration <strong>de</strong> l’environnement réglementaire et fi nancier ou le<br />

développement <strong>de</strong> produits innovants comme les comptes bancaires simplifi és mis en p<strong>la</strong>ce au Brésil.<br />

Enfi n a été soulignée <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce réservée à <strong>la</strong> microfi nance au p<strong>la</strong>n européen dans le cadre <strong>de</strong>s<br />

politiques <strong>de</strong> lutte contre l’exclusion sociale et <strong>la</strong> pauvreté avec <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> dispositifs<br />

spécifi ques : Progress (instrument <strong>de</strong> microfi nancement), Jasmine (programme <strong>de</strong>stiné à soutenir<br />

les institutions <strong>de</strong> microfi nance) et Jeremie (programme visant à améliorer l’accès au fi nancement<br />

pour les petites et moyennes entreprises – PME – et les microentreprises).<br />

Les débats ont été conclus par le professeur Mohammad Yunus, prix Nobel <strong>de</strong> <strong>la</strong> paix, qui a<br />

insisté sur l’importance <strong>de</strong> respecter les spécifi cités du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance (banques pour<br />

les pauvres) par rapport au système fi nancier traditionnel et sur le rôle particulier joué par <strong>la</strong><br />

microfi nance dans l’inclusion économique et fi nancière <strong>de</strong>s femmes qui forment l’essentiel <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> clientèle <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> microfi nance au Bang<strong>la</strong><strong>de</strong>sh.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


2| Quelles leçons peuvent tirer les pays du Nord<br />

<strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> <strong>microfinance</strong> dans les pays du Sud ?<br />

En introduction <strong>de</strong>s débats <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième table ron<strong>de</strong> re<strong>la</strong>tifs aux enseignements qui peuvent être<br />

dégagés <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> microfi nance dans les pays du Sud, il est rappelé que si beaucoup reste<br />

à faire, le système a montré dans ces pays sa capacité à fonctionner. Après une trentaine d’années<br />

<strong>de</strong> développement, <strong>la</strong> microfi nance touche désormais près <strong>de</strong> 200 millions d’emprunteurs et se<br />

caractérise par <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> défaut très faibles.<br />

Ce développement, qui s’est accompagné d’un é<strong>la</strong>rgissement très important <strong>de</strong> l’off re <strong>de</strong> produits<br />

et services fi nanciers conçus et adaptés pour les pauvres (crédit, dépôt, épargne, moyens <strong>de</strong><br />

paiement, assurance), illustre <strong>la</strong> capacité du système à concilier rentabilité et objectifs sociaux.<br />

La microfi nance dans les pays développés opère dans <strong>de</strong>s environnements économiques et fi nanciers<br />

très diff érents <strong>de</strong> ceux qui prévalent dans les pays émergents et en développement. L’exclusion<br />

fi nancière, <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s plus démunis et celle du secteur informel y apparaissent moindres ce qui<br />

peut se traduire par <strong>de</strong>s diff érences importantes dans les produits que proposent les établissements<br />

<strong>de</strong> microfi nance (microcrédit, accès aux services <strong>de</strong> base).<br />

Il a en conséquence été souligné que les partages d’expérience ne visent donc pas à une simple<br />

réplication <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong>s pays en développement, mais à leur adaptation aux conditions<br />

économiques et sociales locales.<br />

La diff usion <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance dans les pays en développement a toutefois sans aucun doute<br />

constitué une source d’inspiration importante pour les pays développés, tant sur le p<strong>la</strong>n conceptuel<br />

– <strong>la</strong> (re)découverte du rôle central que peut jouer l’inclusion fi nancière pour l’intégration<br />

économique <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus vulnérables et donc pour <strong>la</strong> cohésion sociale – que pour<br />

l’adoption <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s d’organisation ou <strong>de</strong> produits fi nanciers particuliers.<br />

La discussion sur les partages d’expérience a montré que ceux-ci peuvent s’avérer particulièrement<br />

effi caces dans les domaines <strong>de</strong> <strong>la</strong> gouvernance et <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection du consommateur, <strong>de</strong><br />

l’innovation technologique (banque mobile) et <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> soutien public, l’objectif étant<br />

<strong>de</strong> faciliter un développement global du secteur afi n <strong>de</strong> bénéfi cier d’économies d’échelle plus<br />

importantes.<br />

3| Le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> :<br />

mobilisation <strong>de</strong>s ressources locales, transferts d’épargne<br />

du Nord vers le Sud, financements internationaux<br />

La discussion <strong>de</strong> <strong>la</strong> troisième table ron<strong>de</strong> a d’abord porté sur les moyens d’assurer un développement<br />

soutenable <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> microfi nance (EMF) grâce à <strong>de</strong>s ressources pérennes. Bien<br />

qu’ils soient encore marginaux au sein du système fi nancier global, les EMF représentent une<br />

activité fi nancière dynamique, dont les bi<strong>la</strong>ns cumulés, négligeables il y a trente ans, représentent<br />

un encours d’environ 60 milliards <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs aujourd’hui. Souvent fi nancées à l’origine à l’ai<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> ressources publiques (un sixième <strong>de</strong>s fi nancements à l’heure actuelle), les ressources <strong>de</strong>s EMF<br />

proviennent <strong>de</strong> manière croissante <strong>de</strong> <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong> l’épargne locale, qui représente <strong>la</strong> moitié<br />

<strong>de</strong> leurs ressources globales, mais également du développement <strong>de</strong>s ressources internationales<br />

privées, bancaires ou <strong>de</strong> fonds d’investissements internationaux, auxquels s’ajoutent <strong>de</strong>s ressources,<br />

encore très minoritaires mais dynamiques, obtenues par transfert <strong>de</strong> l’épargne du Nord vers le<br />

Sud, comme le permettent les sites <strong>de</strong> transfert peer to peer ou les transferts <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> migrants.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 3<br />

A19


A20<br />

ANNEXE 3<br />

Aux yeux <strong>de</strong> certains participants, <strong>la</strong> mobilisation <strong>de</strong>s ressources locales semble tout d’abord<br />

prioritaire afi n <strong>de</strong> limiter <strong>la</strong> dépendance fi nancière <strong>de</strong>s EMF et d’assurer leur fi nancement à un<br />

coût raisonnable, par exemple en ouvrant aux EMF <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> collecter l’épargne publique<br />

dans les pays où ce<strong>la</strong> est prohibé, ou en développant <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> transferts <strong>de</strong> fonds. Afi n <strong>de</strong><br />

pérenniser leurs ressources, les EMF ont également été amenés à accompagner l’évolution <strong>de</strong>s<br />

besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle traditionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance au fur et à mesure du développement<br />

<strong>de</strong> leurs projets (bottom up approach), en diversifi ant les produits fi nanciers qu’ils proposent<br />

(crédits spécialisés, produits d’assurance). Les innovations technologiques et fi nancières peuvent<br />

également permettre aux pays en développement <strong>de</strong> bénéfi cier <strong>de</strong> raccourcis technologiques<br />

dans le développement <strong>de</strong> leur systèmes fi nanciers et donc <strong>de</strong> l’inclusion fi nancière (banque<br />

mobile, transferts <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> migrants) 1 . Les p<strong>la</strong>tes formes internet peer to peer, qui servent<br />

d’intermédiaires entre <strong>de</strong>s investisseurs individuels et <strong>de</strong>s EMF se sont fortement développées.<br />

Bien qu’encore anecdotiques, les ressources collectées ainsi ont l’avantage <strong>de</strong> croître fortement<br />

pour représenter, selon leurs promoteurs, 5 % à 10 % <strong>de</strong> l’encours <strong>de</strong> microcrédit d’ici 2020,<br />

à un coût très faible, les prêts <strong>de</strong>s investisseurs étant <strong>de</strong> nature solidaire.<br />

Les investisseurs internationaux jouent, pour leur part, un rôle croissant dans le fi nancement<br />

<strong>de</strong>s EMF. Outre les investisseurs publics bi<strong>la</strong>téraux et multi<strong>la</strong>téraux, ainsi que les organisations<br />

non gouvernementales, les fonds d’investissement privés jouent un rôle fondamental dans le<br />

développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance. Le débat sur leurs stratégies d’investissement, bien entendu<br />

très variables d’un établissement à l’autre, a permis <strong>de</strong> mettre en lumière les questions suivantes :<br />

dans quelle mesure les critères <strong>de</strong> performance fi nancière remettent-ils en cause les objectifs<br />

sociaux <strong>de</strong>s EMF ou au contraire permettent-ils d’assurer leur soutenabilité ? Quelles sont les<br />

stratégies <strong>de</strong> prise <strong>de</strong> risque <strong>de</strong>s fonds d’investissement et favorisent-elles l’expansion <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille<br />

<strong>de</strong>s EMF et une « professionnalisation » du secteur (structures et mo<strong>de</strong>s d’exploitation bancaires) ?<br />

Les participants ont enfi n souligné le rôle complémentaire joué par les interventions publiques,<br />

et les organisations non gouvernementales (ONG), notamment dans les secteurs les plus risqués<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance et sous <strong>la</strong> forme d’une <strong>la</strong>rge palette <strong>de</strong> soutiens fi nanciers (garanties, prises <strong>de</strong><br />

capital, prêts). Elles continuent d’exercer <strong>de</strong>s eff ets <strong>de</strong> levier signifi catifs pour les EMF bénéfi ciaires.<br />

Le débat sur le fi nancement <strong>de</strong>s EMF s’est enfi n concentré sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s responsabilités<br />

<strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds, qu’ils soient publics ou privés : quelles exigences en termes <strong>de</strong> qualité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gouvernance et <strong>de</strong> responsabilité sociale les investisseurs peuvent-ils raisonnablement et<br />

légitimement avoir ? Les investisseurs, publics comme privés peuvent jouer un rôle essentiel<br />

dans <strong>la</strong> diff usion <strong>de</strong>s bonnes pratiques, par exemple par <strong>la</strong> transparence <strong>de</strong> <strong>la</strong> tarifi cation, <strong>de</strong>s<br />

contrôles internes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> comptabilité, <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s risques, ou l’adoption <strong>de</strong><br />

co<strong>de</strong>s <strong>de</strong> bonne conduite visant notamment à assurer une meilleure protection <strong>de</strong>s consommateurs.<br />

Les investisseurs publics peuvent, pour leur part, avoir un rôle spécifi que à jouer vis-à-vis<br />

<strong>de</strong>s autorités nationales, dans <strong>la</strong> promotion d’un meilleur climat <strong>de</strong>s aff aires, d’une amélioration<br />

<strong>de</strong>s capacités administratives et <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation par leur assistance technique.<br />

1 Une étu<strong>de</strong> en cours d’achèvement portant sur les corridors <strong>de</strong> transferts <strong>de</strong> migrants, centrée sur les pays du Maghreb et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Zone franc,<br />

financée par <strong>la</strong> direction générale du Trésor, l’Agence française <strong>de</strong> développement (AFD) et <strong>la</strong> Banque africaine <strong>de</strong> développement (BAD), a été<br />

mentionnée à ce sujet.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


4| La régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong><br />

Observant <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s EMF, <strong>de</strong> leurs ressources et <strong>de</strong>s services fi nanciers qu’elles<br />

procurent selon les pays, les participants <strong>de</strong> <strong>la</strong> quatrième table ron<strong>de</strong> ont tout d’abord noté <strong>la</strong><br />

diffi culté <strong>de</strong> défi nir une régu<strong>la</strong>tion universelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance. Les réglementations <strong>de</strong> ce<br />

secteur, quand elles existent, refl ètent avant tout les caractéristiques propres <strong>de</strong>s marchés bancaires<br />

et fi nanciers locaux, en particulier le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> maturité du marché <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance,<br />

son dynamisme, voire, dans certains cas, l’apparition d’eff ets <strong>de</strong> saturation débouchant sur le<br />

suren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s emprunteurs. Certains intervenants ont ainsi mentionné que le succès même<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance a pu se traduire par une hétérogénéité croissante du secteur, <strong>de</strong>s diffi cultés<br />

<strong>de</strong> gouvernance ou <strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong>s risques, conduisant les autorités <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion à adopter <strong>de</strong>s<br />

réglementations ayant pour objectifs par exemple d’adosser certains EMF à <strong>de</strong>s groupes bancaires,<br />

à consoli<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s secteurs excessivement émiettés ou à restreindre les pratiques <strong>de</strong> recouvrement<br />

<strong>de</strong> créances <strong>de</strong>s EMF dans certaines situations <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement.<br />

Le débat a également porté sur l’applicabilité <strong>de</strong>s réglementations du secteur bancaire traditionnel<br />

à <strong>la</strong> microfi nance. Selon certains intervenants, il convient d’adapter les réglementations du<br />

secteur à son modèle <strong>de</strong> développement, caractérisé par <strong>de</strong>s coûts unitaires <strong>de</strong> transaction élevés,<br />

et qui, dans les pays en développement, doit également être évalué au regard d’un objectif propre<br />

d’inclusion fi nancière <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions vulnérables. Un point <strong>de</strong> débat important concerne l’accès<br />

adéquat <strong>de</strong>s EMF aux infrastructures fi nancières, et notamment aux systèmes <strong>de</strong> paiement, tout<br />

en assurant le respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> sécurité qui régissent les systèmes <strong>de</strong> paiement et <strong>de</strong> règlement.<br />

Les cadres réglementaires <strong>de</strong>vraient, selon certains intervenants, être suffi samment souples pour<br />

ne pas décourager l’initiative privée (via <strong>la</strong> création d’EMF) et étendre, au fur et à mesure <strong>de</strong><br />

leur développement, le champ d’activités <strong>de</strong>s EMF, mais suffi samment rigoureux pour assurer<br />

<strong>la</strong> stabilité fi nancière du secteur, une maîtrise adéquate <strong>de</strong>s risques et une protection suffi sante<br />

<strong>de</strong>s déposants et plus généralement du consommateur, limitant ainsi les risques <strong>de</strong> crises.<br />

Ces régu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong>vraient également aller <strong>de</strong> pair avec une supervision effi cace <strong>de</strong>s EMF, dont les<br />

modalités pourraient varier selon les pays et les structures à réguler (associations, coopératives,<br />

banques ayant <strong>de</strong>s activités <strong>de</strong> microcrédit, etc…). Les banques centrales ont un rôle prédominant<br />

à jouer dans <strong>la</strong> conduite ou l’accompagnement <strong>de</strong> cette supervision, qui doit permettre<br />

d’améliorer en particulier <strong>la</strong> gouvernance du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance et <strong>la</strong> transparence <strong>de</strong>s<br />

coûts <strong>de</strong> ses services parfois insuffi sante au regard <strong>de</strong> l’éducation fi nancière <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

concernées. Dans certains pays en développement, un renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> supervision<br />

est essentiel pour remplir ces objectifs avec effi cacité.<br />

Au total, <strong>la</strong> question <strong>de</strong> <strong>la</strong> régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance a fortement évolué au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />

années, tout d’abord parce que son champ d’application s’est fortement étendu en passant<br />

du concept <strong>de</strong> microcrédit à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance, puis au concept plus vaste d’inclusion<br />

fi nancière, qui couvre toute une gamme <strong>de</strong> produits fi nanciers, off erts notamment par les EMF.<br />

Les questions <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion que doivent résoudre en particulier les pays en développement et<br />

émergents touchent aussi bien à <strong>la</strong> réglementation bancaire proprement dite, qu’aux produits<br />

d’assurance, aux moyens <strong>de</strong> paiement, à <strong>la</strong> protection du consommateur ou au b<strong>la</strong>nchiment,<br />

ainsi qu’à <strong>la</strong> gouvernance et aux contrôles internes <strong>de</strong>s EMF.<br />

Au niveau international, le Partenariat global pour l’inclusion fi nancière (GPFI – Global Partnership<br />

for Financial Inclusion), créé en décembre <strong>2010</strong> par le G20 à Séoul, vise notamment à<br />

diff user <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion harmonisés, fondés sur les meilleures pratiques, permettant<br />

d’assurer <strong>la</strong> stabilité fi nancière et l’inclusion fi nancière <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions les plus vulnérables, en<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 3<br />

A21


A22<br />

ANNEXE 3<br />

particulier dans les pays émergents et en développement. Le GPFI a édicté <strong>de</strong>s principes pour<br />

l’inclusion fi nancière visant à faciliter <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> cadres réglementaires et stratégiques<br />

dans le domaine <strong>de</strong> l’innovation technologique et fi nancière. Le GPFI travaille notamment en<br />

coordination avec les organismes <strong>de</strong> standardisation internationaux, comme le Comité <strong>de</strong> Bâle<br />

pour le contrôle bancaire (BCBS), qui a publié un rapport sur <strong>la</strong> réglementation <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi<br />

nance en août <strong>2010</strong>, le groupe d’action fi nancière (FATF) ou le Comité sur les systèmes <strong>de</strong><br />

paiement et <strong>de</strong> règlement (CPSS) afi n <strong>de</strong> mieux intégrer les objectifs <strong>de</strong> l’inclusion fi nancière<br />

dans les objectifs fondamentaux <strong>de</strong> stabilité fi nancière <strong>de</strong> ces organismes.<br />

COMMUNIQUÉ DE PRESSE<br />

Au terme du colloque, les acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance ont réaffi rmé l’importance du rôle <strong>de</strong> ce secteur pour<br />

l’inclusion sociale et fi nancière <strong>de</strong>s plus vulnérables. Ils ont souhaité que ce secteur dispose <strong>de</strong> ressources<br />

adaptées et pérennes et garantisse <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s clients, emprunteurs et épargnants.<br />

Trois défi s majeurs ont été i<strong>de</strong>ntifi és pour le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance :<br />

• le défi <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité fi nancière : <strong>la</strong> sécurité fi nancière du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance pourrait être renforcée<br />

par une régu<strong>la</strong>tion et une supervision adaptées, permettant d’assurer <strong>la</strong> solidité fi nancière <strong>de</strong>s établissements,<br />

d’accompagner <strong>la</strong> professionnalisation <strong>de</strong>s opérateurs et d’améliorer <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l’information dont disposent<br />

les établissements prêteurs ;<br />

• le défi <strong>de</strong>s ressources : pour se développer, <strong>la</strong> microfi nance <strong>de</strong>vrait être plus <strong>la</strong>rgement fi nancée par le<br />

secteur privé et en particulier par les ressources locales. Il pourrait être opportun à cette fi n <strong>de</strong> développer<br />

<strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> soutien fi nancier aux actions expérimentales <strong>de</strong> microfi nance, <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong><br />

change, d’appui technologique, fi nancier et réglementaire aux transferts <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong>s migrants ;<br />

• le défi <strong>de</strong> l’inclusion sociale et fi nancière : <strong>la</strong> vocation sociale <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance étant primordiale, ce<br />

secteur <strong>de</strong>vrait davantage prendre en considération <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s clients et accor<strong>de</strong>r <strong>la</strong> priorité<br />

à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté, au soutien <strong>de</strong>s territoires les plus fragiles et à l’entrepreneuriat, tout en poursuivant<br />

les innovations sociales et fi nancières.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Annexe<br />

Programme du colloque *<br />

Allocution d’ouverture<br />

Jean Arthuis, sénateur, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission <strong>de</strong>s Finances, du<br />

Contrôle budgétaire et <strong>de</strong>s Comptes économiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Nation<br />

Introduction<br />

Allocutions<br />

Christian Noyer, gouverneur, Banque <strong>de</strong> France<br />

Muhammad Yunus, fondateur, Grameen Bank<br />

Jacques Attali, prési<strong>de</strong>nt, Groupe P<strong>la</strong>Net Finance<br />

Ramon Fernan<strong>de</strong>z, directeur général du Trésor, ministère <strong>de</strong> l’Économie,<br />

<strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l’Industrie<br />

Table ron<strong>de</strong> n° 1 Dans quelle mesure <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> peut-elle participer<br />

à l’inclusion financière et à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté ?<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

Intervenants<br />

Grand orateur<br />

Maria Nowak, prési<strong>de</strong>nte fondatrice, Adie<br />

Stuart Rutherford, prési<strong>de</strong>nt fondateur, Safesave<br />

Essma Ben Hamida, prési<strong>de</strong>nte, ENDA<br />

Channy In, prési<strong>de</strong>nt, ACLEDA Bank<br />

Luiz Awazu Pereira da Silva, sous-gouverneur, Banque centrale du Brésil<br />

Rafael Jabba, Principal Investment Offi cer, Banque africaine <strong>de</strong> Développement<br />

Fernando Jiménez-Ontiveros, directeur-adjoint, FOMIN, Banque<br />

inter-américaine <strong>de</strong> Développement<br />

Mahmoud Mohieldin, directeur général, Banque mondiale<br />

Dov Zerah, directeur général, AFD<br />

Magali Brabant, directeur <strong>de</strong>s investissements, direction du Développement<br />

territorial et du Réseau, Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

Pervenche Berès, députée, Parlement européen<br />

Muhammad Yunus, fondateur, Grameen Bank<br />

Table ron<strong>de</strong> n° 2 Quelles leçons peuvent tirer les pays du Nord <strong>de</strong>s pratiques<br />

<strong>de</strong> <strong>microfinance</strong> dans les pays du Sud ?<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

Intervenants<br />

Arnaud Ventura, co-fondateur, vice-prési<strong>de</strong>nt, Groupe P<strong>la</strong>Net Finance<br />

Chris De Noose, directeur général, World Savings Bank Institute<br />

Alfred Hannig, directeur exécutif, AFI<br />

Michael Schlein, CEO, Accion<br />

Robert Christen, directeur, Services fi nanciers pour les pauvres,<br />

Fondation Bill et Melinda Gates<br />

Jean-Luc Perron, délégué général, Fondation Grameen Crédit Agricole<br />

José Francisco <strong>de</strong> Conrado, CEO, MicroBank – La Caixa<br />

Bold Magvan, CEO, XacBank<br />

* Les actes du colloque sont publiés par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 3<br />

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A24<br />

ANNEXE 3<br />

Table ron<strong>de</strong> n° 3 Le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> :<br />

mobilisation <strong>de</strong>s ressources locales, transferts d’épargne<br />

du Nord vers le Sud, financements internationaux<br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

Intervenants<br />

Tilman Ehrbeck, prési<strong>de</strong>nt, CGAP<br />

Daniel Lebegue, prési<strong>de</strong>nt, Épargne sans frontière<br />

Arnaud Poissonnier, prési<strong>de</strong>nt, Babyloan<br />

Plutarchos Sakel<strong>la</strong>ris, vice-prési<strong>de</strong>nt, Banque européenne d’investissement<br />

Marc Bichler, prési<strong>de</strong>nt, P<strong>la</strong>teforme européenne <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

Sébastien Duquet, directeur général, P<strong>la</strong>NIS responsAbility<br />

Cyril Rousseau, chef du bureau <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> au développement et <strong>de</strong>s institutions<br />

multi<strong>la</strong>térales <strong>de</strong> développement, direction générale du Trésor<br />

Table ron<strong>de</strong> n° 4 La régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong><br />

Prési<strong>de</strong>nt<br />

Intervenants<br />

Conclusions<br />

Njuguna Ndung’u, gouverneur, Banque centrale du Kenya<br />

Ab<strong>de</strong>rrahim Bouazza, responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> Supervision bancaire,<br />

Banque centrale du Maroc<br />

Nestor Espenil<strong>la</strong>, sous-gouverneur, Banque centrale <strong>de</strong>s Philippines<br />

Muliaman D. Hadad, sous-gouverneur, Banque centrale d’Indonésie<br />

Armand Badiel, directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Stabilité fi nancière, BCEAO<br />

Jean-Michel Severino, prési<strong>de</strong>nt, I&P Conseil<br />

Vijay Mahajan, prési<strong>de</strong>nt, Basix<br />

Eric Dufl os, spécialiste senior <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance, CGAP<br />

Keng Heng Tan, membre du Secrétariat, Comité <strong>de</strong> Bâle sur le contrôle bancaire<br />

Chuck Waterfi eld, prési<strong>de</strong>nt, MF Transparency<br />

Jean-Pierre Landau, sous-gouverneur, Banque <strong>de</strong> France<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Propositions issues du séminaire préparatoire<br />

au colloque G20 sur <strong>la</strong> microfi nance<br />

En préparation du colloque du G20, un séminaire s’est tenu le 10 juin 2011, organisé conjointement<br />

par l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance et <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations. Ce séminaire a réuni,<br />

autour <strong>de</strong> quatre ateliers thématiques, les principaux acteurs (praticiens et chercheurs)<br />

du microcrédit en France pour explorer plusieurs pistes <strong>de</strong> réfl exions. Les conclusions <strong>de</strong> ce séminaire,<br />

exprimées sous forme <strong>de</strong> recommandations, ont été communiquées aux acteurs du colloque du G20<br />

qui s’est tenu le 8 juillet au Sénat. Elles sont retranscrites ci-après.<br />

Atelier 1 : Dans quelle mesure <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> peut-elle participer<br />

à l’inclusion financière et à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté ?<br />

Proposition 1<br />

Répondre davantage à <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s besoins fi nanciers (microépargne, microcrédit, microassurance)<br />

et non fi nanciers (accompagnement et conseil).<br />

Soutenir prioritairement les secteurs les plus favorables à <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté et les territoires<br />

les plus fragiles.<br />

Proposition 2<br />

Développer une gamme <strong>de</strong> services adaptés à <strong>la</strong> clientèle au travers d’une analyse fi ne <strong>de</strong> leurs<br />

besoins, en tenant compte <strong>de</strong> leur diversité.<br />

Accompagner <strong>la</strong> professionnalisation <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance sans perdre <strong>de</strong> vue les objectifs<br />

sociaux originels d’inclusion fi nancière.<br />

Proposition 3<br />

Crédibiliser <strong>la</strong> microfi nance et améliorer sa capacité d’innovation par une évaluation sociale et<br />

économique <strong>de</strong>s diff érents acteurs, fondée sur <strong>de</strong>s indicateurs reconnus et universellement partagés.<br />

Atelier 2 : Quelles leçons les pays du Nord peuvent-ils tirer<br />

<strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> <strong>microfinance</strong> dans les pays du Sud ?<br />

Proposition 4<br />

Réaffi rmer et valoriser dans les institutions fi nancières <strong>de</strong>s pays du Nord, les pratiques fondées<br />

sur <strong>la</strong> confi ance, <strong>la</strong> transparence et <strong>la</strong> proximité.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 4<br />

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A26<br />

ANNEXE 4<br />

Proposition 5<br />

Impliquer les pouvoirs publics à trois niveaux :<br />

– reconnaitre le caractère pertinent <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance ;<br />

– <strong>la</strong> soutenir fi nancièrement dans <strong>la</strong> phase expérimentale ;<br />

– assurer une mission d’organisation, <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion, et d’évaluation.<br />

Atelier 3 : Le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong> :<br />

mobilisation <strong>de</strong>s ressources locales, transferts d’épargne<br />

du Nord vers le Sud, financements internationaux<br />

Proposition 6<br />

Favoriser l’ouverture du secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance aux fi nancements privés et susciter, par l’initiative<br />

publique ou privée, <strong>la</strong> création d’un outil <strong>de</strong> couverture du risque <strong>de</strong> change.<br />

Proposition 7<br />

Donner <strong>la</strong> priorité aux fi nancements locaux <strong>de</strong>s IMF (épargne locale, banques, fonds <strong>de</strong> capital-risque).<br />

Proposition 8<br />

Assurer <strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong>s épargnants locaux et extérieurs en améliorant <strong>de</strong> façon continue <strong>la</strong> qualité<br />

<strong>de</strong>s opérateurs et <strong>de</strong>s projets fi nancés.<br />

Proposition 9<br />

Créer <strong>de</strong>s conditions technologiques et réglementaires propices à l’épargne <strong>de</strong>s migrants.<br />

Proposition 10<br />

Soutenir, notamment dans le cadre <strong>de</strong> politiques publiques appropriées, <strong>la</strong> dimension sociale<br />

<strong>de</strong> l’investissement en microfi nance.<br />

Proposition 11<br />

Encourager l’innovation sociale et fi nancière dans <strong>la</strong> microfi nance (refi nancement <strong>de</strong>s institutions<br />

fi nancières et <strong>de</strong>s produits off erts à <strong>la</strong> clientèle), par le fi nancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherche et développement.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Atelier 4 : La régu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>microfinance</strong><br />

Proposition 12<br />

Réguler et réglementer <strong>de</strong> façon adaptée le secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance afi n <strong>de</strong> protéger les épargnants<br />

et les clients, en tenant compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s situations et <strong>de</strong>s risques.<br />

Proposition 13<br />

Encourager une réglementation pru<strong>de</strong>ntielle adaptée au contexte <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance en<br />

se concentrant sur les grosses institutions qui font <strong>de</strong> l’intermédiation fi nancière.<br />

Proposition 14<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s réglementations pru<strong>de</strong>ntielles, accentuer <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>s clients, principalement<br />

contre le suren<strong>de</strong>ttement, et développer <strong>de</strong>s réglementations spécifi ques à l’innovation.<br />

Proposition 15<br />

Veiller à l’application eff ective <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation par une supervision effi cace et <strong>de</strong>s moyens<br />

adaptés.<br />

Proposition 16<br />

Réaffi rmer les objectifs initiaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance dans <strong>la</strong> lutte contre l’exclusion fi nancière et<br />

<strong>la</strong> pauvreté et dans <strong>la</strong> promotion <strong>de</strong> l’entreprenariat.<br />

Proposition 17<br />

Faire garantir par les investisseurs, les donateurs, et les bailleurs, le rôle social <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance,<br />

notamment, en renforçant <strong>la</strong> gouvernance.<br />

Soutenir le développement d’outils <strong>de</strong> surveil<strong>la</strong>nce du secteur (par exemple les centrales <strong>de</strong>s<br />

risques qui permettraient <strong>de</strong> mieux maîtriser les risques <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement) et renforcer les<br />

capacités <strong>de</strong>s opérateurs et <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> tutelle.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 4<br />

A27


Appel <strong>de</strong> Paris pour une microfi nance responsable<br />

Convergences 2015, appuyée par un <strong>la</strong>rge collectif <strong>de</strong> partenaires, a <strong>la</strong>ncé l’« Appel <strong>de</strong> Paris pour une microfi nance<br />

responsable ». En réponse à <strong>la</strong> commercialisation excessive <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance et aux dérives qu’elle a entraînées,<br />

cet Appel <strong>de</strong> Paris réaffi rme le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance comme outil au service du développement et <strong>de</strong> l’inclusion<br />

fi nancière, rappelle les valeurs éthiques et l’orientation sociale qui doivent inspirer tous les acteurs du secteur<br />

et propose <strong>de</strong> faire converger les initiatives d’autorégu<strong>la</strong>tion et <strong>de</strong> réglementations vers un socle <strong>de</strong> principes et<br />

<strong>de</strong> règles permettant <strong>de</strong> qualifi er une microfi nance responsable et <strong>de</strong> restaurer <strong>la</strong> confi ance du public. Présenté<br />

offi ciellement lors du 4 e forum Convergences 2015 <strong>de</strong> mai 2011, cet « Appel <strong>de</strong> Paris pour une microfi nance<br />

responsable » fait l’objet d’une campagne <strong>de</strong> p<strong>la</strong>idoyer et d’action auprès <strong>de</strong> tous les acteurs intéressés : le grand<br />

public, les professionnels du secteur et les déci<strong>de</strong>urs.<br />

« Inventé il y a 30 ans par les pays du Sud comme un instrument <strong>de</strong> lutte contre <strong>la</strong> pauvreté,<br />

le microcrédit est aujourd’hui présent dans plus <strong>de</strong> 80 pays en développement et touche 190 millions<br />

<strong>de</strong> personnes, parmi lesquelles 128 millions <strong>de</strong> pauvres, dont 81 % <strong>de</strong> femmes. En permettant<br />

à <strong>de</strong>s personnes exclues <strong>de</strong>s services fi nanciers formels <strong>de</strong> bénéfi cier <strong>de</strong> petits prêts pour créer<br />

ou développer <strong>de</strong>s activités génératrices <strong>de</strong> revenus et en leur proposant également <strong>de</strong>s services<br />

<strong>de</strong> micro-épargne et <strong>de</strong> micro-assurance et d’autres services non fi nanciers, les institutions <strong>de</strong><br />

microfi nance ren<strong>de</strong>nt un service irremp<strong>la</strong>çable à ces popu<strong>la</strong>tions et contribuent à améliorer<br />

leurs conditions d’existence. Dans le contexte <strong>de</strong>s pays développés, le microcrédit contribue à<br />

remettre en selle les <strong>la</strong>issés-pour-compte du système économique et fi nancier.<br />

Les signataires :<br />

• considèrent que les institutions <strong>de</strong> microfi nance doivent poursuivre un double objectif à long terme<br />

<strong>de</strong> viabilité fi nancière et d’impact social, en off rant <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong>s services adaptés aux plus<br />

pauvres, en menant une politique <strong>de</strong> taux d’intérêt modérés, et en se conformant aux standards les<br />

plus élevés d’information et <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> leurs clients. La conformité <strong>de</strong> leurs politiques et <strong>de</strong><br />

leurs pratiques à ces principes doit être attestée par <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong> performance sociale reconnus ;<br />

• rappellent l’importance d’une gouvernance soli<strong>de</strong>, <strong>de</strong> règles pru<strong>de</strong>ntielles adaptées et <strong>de</strong><br />

systèmes <strong>de</strong> reporting et <strong>de</strong> contrôle effi cients. Ces règles et pratiques doivent faire l’objet d’un<br />

système <strong>de</strong> supervision et <strong>de</strong> notation effi cace et objectif ;<br />

• appellent les institutions <strong>de</strong> microfi nance, leurs associations nationales et régionales et les<br />

autorités <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion à mettre en œuvre systématiquement les principes et règles déjà é<strong>la</strong>borés<br />

par l’industrie pour prévenir et corriger les dérives du secteur, et à les compléter par <strong>de</strong>s réglementations<br />

adaptées au contexte <strong>de</strong> chaque pays ;<br />

• encouragent les investisseurs spécialisés en microfi nance à adhérer à un Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduite servant<br />

les intérêts <strong>de</strong> long terme <strong>de</strong>s IMF qu’ils soutiennent, permettant à celles-ci <strong>de</strong> renforcer<br />

leur viabilité fi nancière et <strong>de</strong> poursuivre leur objectif social ;<br />

• encouragent les chercheurs et les universités à intensifi er leur coopération avec les institutions<br />

<strong>de</strong> microfi nance pour réaliser <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s d’impact et diff user les meilleures pratiques ;<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 5<br />

A29


A30<br />

ANNEXE 5<br />

• appellent les bailleurs <strong>de</strong> fonds et les fondations privées à maintenir leurs engagements dans <strong>la</strong><br />

microfi nance, à y encourager l’innovation et <strong>la</strong> diversifi cation, à soutenir l’accompagnement et<br />

<strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s clients et à concentrer leurs programmes sur les zones géographiques, en particulier<br />

l’Afrique, les secteurs, en particulier l’agriculture, et les produits et services, notamment<br />

<strong>la</strong> microassurance et les crédits pour les plus pauvres, où les besoins sont les plus manifestes.<br />

Pour donner corps à ce socle fondamental <strong>de</strong> principes et <strong>de</strong> règles, dans le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance, les signataires <strong>la</strong>ncent un appel pour <strong>de</strong>s « États généraux <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

responsable », organisés par gran<strong>de</strong> région du mon<strong>de</strong> et par gran<strong>de</strong> catégorie d’acteurs, sous<br />

l’égi<strong>de</strong> d’un Comité d’organisation mandaté par le G20. »<br />

Convergences 2015<br />

www.appel<strong>de</strong>paris.org<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Initiative pour l’entrepreneuriat social<br />

Communication <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission européenne : les 11 actions clés<br />

Action clé n° 1<br />

En octobre 2011, <strong>la</strong> Commission européenne 1 a réalisé une communication<br />

sur l’Initiative pour l’entrepreneuriat social. Cette communication i<strong>de</strong>ntifi e 11 actions clés<br />

visant au développement d’une nouvelle croissance inclusive<br />

et à l’encouragement <strong>de</strong> l’innovation sociale.<br />

Comme annoncé dans l’AMU, proposer, avant fi n 2011, un cadre réglementaire européen pour<br />

les fonds d’investissement solidaire pour faciliter l’accès aux marchés fi nanciers <strong>de</strong>s entreprises<br />

sociales, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> consultation publique eff ectuée et <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’impact. L’objectif sera<br />

<strong>de</strong> stimuler <strong>la</strong> création <strong>de</strong> fonds dédiés, leur permettant d’être actifs sur l’ensemble du marché<br />

unique.<br />

Action clé n° 2<br />

En plus <strong>de</strong> continuer à faciliter l’accès au microcrédit par l’Instrument européen <strong>de</strong> microfi nancement<br />

Progress et <strong>de</strong> développer cet instrument par le renforcement <strong>de</strong>s capacités institutionnelles<br />

dans le cadre du Programme <strong>de</strong> l’Union européenne pour le changement social et l’Innovation<br />

sociale pour <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> 2014-2020, mieux analyser, encourager et favoriser le développement<br />

<strong>de</strong> l’environnement juridique et institutionnel du microcrédit.<br />

Action clé n° 3<br />

Dans le cadre du Programme <strong>de</strong> l’Union européenne pour le changement social et l’innovation<br />

sociale, <strong>la</strong> Commission a proposé <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce d’un instrument fi nancier européen <strong>de</strong><br />

90 millions d’euros visant à faciliter l’accès au fi nancement pour les entreprises sociales pour leur<br />

démarrage, leur développement et leur expansion, grâce à <strong>de</strong>s investissements dans <strong>de</strong>s fonds<br />

d’investissement solidaire, qui mettent à disposition <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> capitaux propres et <strong>de</strong><br />

fi nancement par en<strong>de</strong>ttement.<br />

Action clé n° 4<br />

La Commission a proposé l’introduction explicite d’une priorité d’investissement « entreprises<br />

sociales » dans les règlements FEDER et FSE à partir <strong>de</strong> 2014, afi n <strong>de</strong> fournir une base juridique<br />

c<strong>la</strong>ire et permettre aux États membres et aux régions d’inclure <strong>de</strong>s actions ciblées dans leurs<br />

programmes du FSE et du FEDER 2014-2020.<br />

1 Communication <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission européenne COM(2011) 682/2 Initiative pour l’entrepreneuriat social<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 6<br />

A31


A32<br />

ANNEXE 6<br />

Action clé n° 5<br />

I<strong>de</strong>ntifi er les bonnes pratiques et les modèles reproductibles en développant avec les parties<br />

prenantes une cartographie complète <strong>de</strong>s entreprises sociales en Europe, déterminant leurs<br />

caractéristiques, leurs modèles économiques, leur poids économique, leur potentiel <strong>de</strong> croissance<br />

transfrontière, le contenu et les critères <strong>de</strong>s statuts juridiques et régimes fi scaux, ainsi que les<br />

dispositifs <strong>de</strong> <strong>la</strong>bellisation existant.<br />

Action clé n° 6<br />

Créer une base <strong>de</strong> données publique <strong>de</strong>s <strong>la</strong>bels et certifi cations applicables aux entreprises sociales<br />

en Europe, pour en améliorer <strong>la</strong> visibilité et <strong>la</strong> comparaison.<br />

Action clé n° 7<br />

Promouvoir l’apprentissage mutuel et le renforcement <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong>s administrations<br />

nationales et régionales pour <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> stratégies d’ensemble <strong>de</strong> soutien, <strong>de</strong> promotion<br />

et <strong>de</strong> fi nancement <strong>de</strong>s entreprises sociales, notamment dans le cadre <strong>de</strong>s fonds structurels, grâce<br />

à l’analyse, le partage <strong>de</strong>s bonnes pratiques, <strong>la</strong> sensibilisation, les activités <strong>de</strong> mise en réseau et<br />

<strong>de</strong> diff usion.<br />

Action clé n° 8<br />

• Créer une p<strong>la</strong>te-forme électronique d’information et d’échange, unique et multilingue, liée le<br />

cas échéant à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>te-forme Social Innovation Europe et au réseau Enterprise Europe Network,<br />

pour les entrepreneurs sociaux, les pépinières et grappes, les investisseurs sociaux et ceux qui<br />

travaillent avec eux.<br />

• Mieux faire connaître et rendre plus accessibles les programmes communautaires qui peuvent<br />

apporter un soutien aux entrepreneurs sociaux, comme Erasmus, Erasmus pour les jeunes<br />

entrepreneurs, Tempo, « Jeunesse en Action » 2007-2013 (notamment les activités « Initiatives<br />

<strong>de</strong> jeunes »), et par Horizon 2020.<br />

Action clé n° 9<br />

• En fonction <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> consultation <strong>de</strong>s parties concernées, présenter une proposition<br />

<strong>de</strong> simplifi cation du règlement sur le statut <strong>de</strong> <strong>la</strong> société coopérative européenne, afi n <strong>de</strong> renforcer<br />

son autonomie par rapport aux droits nationaux et faciliter ainsi son utilisation pour <strong>la</strong><br />

création <strong>de</strong>s coopératives sociales.<br />

• Proposer un règlement instituant un statut <strong>de</strong> <strong>la</strong> fondation européenne, en vue d’améliorer<br />

l’exercice <strong>de</strong>s activités transfrontières <strong>de</strong>s fondations. Il existerait en parallèle <strong>de</strong>s formes juridiques<br />

nationales, et son utilisation serait facultative.<br />

• Lancer une étu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s mutuelles dans tous les États membres pour examiner<br />

notamment leurs activités transfrontalières.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Action clé n° 10<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme <strong>de</strong>s marchés publics, mieux valoriser l’élément <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité dans<br />

l’attribution <strong>de</strong>s marchés, surtout dans le cas <strong>de</strong> services sociaux et <strong>de</strong> santé, et étudier comment<br />

les conditions <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s personnes participant aux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s biens et services<br />

faisant l’objet du marché pourraient être prises en compte, pour autant que les principes du Traité<br />

sur <strong>la</strong> non-discrimination, l’égalité <strong>de</strong> traitement et <strong>la</strong> transparence soient pleinement préservés.<br />

Action clé n° 11<br />

Simplifi er l’application <strong>de</strong>s règles en matière d’ai<strong>de</strong>s d’État aux services sociaux et aux services<br />

locaux. Une telle simplifi cation pourrait également bénéfi cier aux entreprises sociales, dès lors<br />

que ces <strong>de</strong>rnières fournissent <strong>de</strong>s services sociaux ou sans eff et sur le commerce entre États<br />

membres. Dans les propositions <strong>de</strong> réforme <strong>de</strong>s règles sur les services d’intérêt économique<br />

général (SIEG), rendues public en septembre 2011, <strong>la</strong> Commission vise à répondre à cet objectif<br />

<strong>de</strong> simplifi cation pour les services sociaux et les services locaux, notamment en proposant un<br />

Règlement <strong>de</strong> minimis pour les SIEG locaux et une nouvelle Décision qui exempte les services<br />

sociaux sous certaines conditions <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> notifi cation préa<strong>la</strong>ble. Il est prévu que les<br />

nouvelles règles soient adoptées par <strong>la</strong> Commission avant <strong>la</strong> fi n <strong>de</strong> 2011.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 6<br />

A33


Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonne conduite <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission européenne<br />

Les bonnes pratiques prioritaires<br />

La Commission européenne a publié un Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> bonne conduite 1 à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s fournisseurs<br />

<strong>de</strong> microcrédit afi n d’harmoniser les bonnes pratiques au niveau européen. 160 bonnes pratiques ont ainsi été<br />

i<strong>de</strong>ntifi ées. Voici <strong>la</strong> liste <strong>de</strong>s bonnes pratiques défi nies comme prioritaires par domaine d’action.<br />

1| Les re<strong>la</strong>tions avec les clients et les investisseurs<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit communiqueront le coût du prêt sous <strong>la</strong> forme d’un taux<br />

<strong>annuel</strong> eff ectif global (TAEG)<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car <strong>la</strong> communication du coût <strong>de</strong> l’emprunt est<br />

essentielle pour permettre au client <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s décisions fi nancières en toute connaissance<br />

<strong>de</strong> cause. Le taux <strong>annuel</strong> eff ectif global doit être communiqué dans le contrat <strong>de</strong> crédit et dans<br />

toutes les publicités. Il correspond à <strong>la</strong> valeur <strong>annuel</strong>le <strong>de</strong> tous les engagements, prélèvements,<br />

remboursements et frais, y compris les commissions et les taxes, payés par le client et connus<br />

du créancier.<br />

• Les clients ont le droit :<br />

a) <strong>de</strong> se rétracter dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> 14 jours <strong>de</strong> calendrier à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> signature du contrat<br />

<strong>de</strong> crédit, ou<br />

b) <strong>de</strong> rembourser <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> leur prêt sans encourir <strong>de</strong> frais supplémentaires dans un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong><br />

14 jours <strong>de</strong> calendrier à compter <strong>de</strong> <strong>la</strong> signature du contrat <strong>de</strong> prêt, sans avoir <strong>de</strong> motif à fournir.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car il s’agit d’un droit du client à <strong>la</strong> fois important<br />

et <strong>la</strong>rgement reconnu. Ce droit sera inscrit dans le contrat <strong>de</strong> crédit.<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit disposeront d’un mécanisme <strong>de</strong>stiné à traiter les p<strong>la</strong>intes<br />

<strong>de</strong>s clients avec du personnel spécifi quement aff ecté à cette tâche.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car le droit <strong>de</strong> p<strong>la</strong>inte et <strong>de</strong> recours est un droit<br />

du client à <strong>la</strong> fois important et <strong>la</strong>rgement reconnu. Cette tâche doit être confi ée à un ou plusieurs<br />

membres du personnel et peut fi gurer dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> leur poste.<br />

2| Gouvernance<br />

• Le fournisseur <strong>de</strong> microcrédit publiera un prévisionnel qui sera révisé régulièrement, au<br />

moins une fois par an, et mis à jour si nécessaire.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car un prévisionnel peut servir <strong>de</strong> feuille <strong>de</strong> route<br />

pour défi nir <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> l’organisme et orienter ses politiques et ses stratégies.<br />

1 European Co<strong>de</strong> of Good Conduct for Microcredit Provision, octobre 2011<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 7<br />

A35


A36<br />

ANNEXE 7<br />

• Le prévisionnel <strong>de</strong>vra couvrir, au minimum, les aspects suivants :<br />

– sa mission, ses buts et ses objectifs ;<br />

– clientèle et gamme <strong>de</strong> produits, y compris le pilotage et le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> nouveaux produits<br />

et <strong>la</strong> prospection <strong>de</strong> nouveaux groupes <strong>de</strong> clients ;<br />

– modèle d’exécution, y compris les besoins en personnel présents et à venir, les partenaires <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> prestation ;<br />

– forme juridique et institutionnelle, y compris toutes les propositions <strong>de</strong> modifi cations <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

structure juridique et institutionnelle <strong>de</strong> l’institution ;<br />

– budget détaillé et prévisions, y compris les recettes, les dépenses, les provisionnements pour<br />

créances douteuses, le cash fl ow et le bi<strong>la</strong>n ;<br />

– fi nancement, y compris les recettes et le fi nancement en capital ;<br />

– i<strong>de</strong>ntifi cation <strong>de</strong>s principaux risques et leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire car, sans ces éléments, un prévisionnel ne fournit<br />

pas d’orientations suffi santes pour <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> l’organisme.<br />

• Tous les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit seront dotés d’un conseil d’administration ou d’un<br />

organe équivalent.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car le fait <strong>de</strong> disposer d’un conseil d’administration<br />

est essentiel pour garantir <strong>la</strong> viabilité <strong>de</strong> l’organisme et s’assurer qu’il remplit sa mission d’entreprise.<br />

Le conseil d’administration ou l’organe équivalent doivent se composer <strong>de</strong> membres bien<br />

i<strong>de</strong>ntifi és ainsi que d’un prési<strong>de</strong>nt, tenir <strong>de</strong>s réunions régulières donnant lieu à un procès-verbal<br />

écrit et respecter les c<strong>la</strong>uses défi nies dans le Co<strong>de</strong>.<br />

• La majorité <strong>de</strong>s membres du conseil d’administration seront indépendants<br />

Ce<strong>la</strong> signifi e que le conseil d’administration ne doit pas être composé en majorité d’une combinaison<br />

quelconque <strong>de</strong> responsables, d’employés, <strong>de</strong> clients ou <strong>de</strong> membres <strong>de</strong> leur famille proche.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car l’indépendance du conseil est essentielle pour<br />

garantir une surveil<strong>la</strong>nce effi cace et <strong>la</strong> défi nition d’orientations, à l’intention <strong>de</strong>s responsables,<br />

sur les questions stratégiques.<br />

Cette c<strong>la</strong>use ne s’applique pas aux coopératives, dont le conseil d’administration est constitué <strong>de</strong><br />

clients qui sont <strong>de</strong>s sociétaires. Les coopératives et les mutuelles doivent s’assurer que le conseil<br />

d’administration n’est pas composé en majorité <strong>de</strong> responsables, d’employés ou <strong>de</strong> membres <strong>de</strong><br />

leur famille proche.<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit feront l’objet tous les ans d’un audit réalisé par un commissaire<br />

aux comptes extérieur.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car l’audit externe est l’un <strong>de</strong>s principaux moyens<br />

<strong>de</strong> garantir l’exactitu<strong>de</strong> et <strong>la</strong> validité <strong>de</strong>s rapports fi nanciers.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


3| Gestion <strong>de</strong>s risques<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit disposeront <strong>de</strong> processus et <strong>de</strong> procédures formalisés et<br />

explicites pour i<strong>de</strong>ntifi er, évaluer et hiérarchiser les risques.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car ces processus et procédures sont essentiels pour<br />

réduire <strong>la</strong> probabilité d’une perte et limiter au maximum l’ampleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> perte, le cas échéant.<br />

Ces processus doivent garantir que les risques sont examinés et évalués régulièrement (<strong>la</strong> fréquence<br />

dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> priorité attribuée au risque en question). Ce<strong>la</strong> peut nécessiter <strong>la</strong> tenue<br />

<strong>de</strong> réunions régulières au niveau <strong>de</strong>s responsables afi n d’analyser les risques à l’ai<strong>de</strong> d’une matrice<br />

ou d’un registre <strong>de</strong>s risques.<br />

Une matrice ou un registre i<strong>de</strong>ntifi e les risques, détermine <strong>la</strong> probabilité <strong>de</strong> leur survenue ainsi<br />

que leur <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> gravité (faible, modéré ou élevé, par exemple), et détermine un profi l <strong>de</strong> risque<br />

agrégé qui combine ces paramètres (probabilité et gravité). Ce dispositif peut également incorporer<br />

<strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques existante en termes <strong>de</strong> contrôle du risque (élevée, acceptable<br />

ou faible, par exemple) et <strong>la</strong> tendance <strong>de</strong>s risques (stable, en hausse ou en baisse, par exemple).<br />

• Un haut responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction rendra compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques au sein <strong>de</strong> l’institution<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car les dirigeants donnent le ton en ce qui concerne<br />

l’approche en matière <strong>de</strong> risques et <strong>de</strong> contrôle interne au sein <strong>de</strong> l’organisme.<br />

Il est important que les membres du personnel tenus responsables ne soient pas aff ectés à <strong>de</strong>s<br />

activités opérationnelles, comme les activités <strong>de</strong> prêt et les tâches administratives. Il doit s’agir<br />

<strong>de</strong> préférence du directeur fi nancier. Dans les organisations <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong> taille, <strong>la</strong> personne à<br />

qui est confi ée <strong>la</strong> responsabilité globale <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques ne doit pas être impliquée dans<br />

<strong>de</strong>s activités opérationnelles, mais plutôt être aff ectée à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s risques.<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit limiteront les risques <strong>de</strong> crédit en exigeant que <strong>de</strong>ux<br />

personnes au moins approuvent tous les prêts.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car l’exigence d’approbation par <strong>de</strong>ux personnes<br />

est l’une <strong>de</strong>s manières les plus <strong>la</strong>rgement reconnues <strong>de</strong> réduire le nombre <strong>de</strong> décisions <strong>de</strong> prêt<br />

ma<strong>la</strong>visées ou frauduleuses.<br />

Ce<strong>la</strong> concernera également les prêts rééchelonnés et refi nancés. L’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux personnes<br />

approuvant le prêt peut être un responsable <strong>de</strong>s prêts.<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit auront une fonction d’audit interne explicite, adaptée<br />

à <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> l’organisation.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car elle est importante pour déterminer l’effi cacité<br />

<strong>de</strong>s contrôles externes. Tout fournisseur <strong>de</strong> microcrédit procè<strong>de</strong>ra à une évaluation ex post du<br />

contrôle <strong>de</strong>s risques, en vérifi ant l’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s informations issues <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> gestion et<br />

en examinant les domaines spécifi ques <strong>de</strong> risque accru pour les institutions <strong>de</strong> microfi nance.<br />

L’audit doit s’attacher en particulier à i<strong>de</strong>ntifi er <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> et les problèmes <strong>de</strong> qualité du portefeuille<br />

avant qu’ils n’entraînent <strong>de</strong>s pertes substantielles.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 7<br />

A37


A38<br />

ANNEXE 7<br />

La nature et l’ampleur <strong>de</strong> l’audit iront, en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> taille du fournisseur, <strong>de</strong> <strong>la</strong> vérifi cation<br />

ponctuelle par les dirigeants du travail <strong>de</strong> leurs subordonnés à un audit plus approfondi comportant<br />

l’examen <strong>de</strong>s fi chiers <strong>de</strong> prêt et les visites aux clients.<br />

Une même personne doit être responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> conduite d’un audit interne régulier. Dans<br />

les organismes <strong>de</strong> petite taille, il peut être eff ectué par un haut responsable ou sous-traité à un<br />

commissaire aux comptes extérieur. Les organismes <strong>de</strong> taille moyenne et gran<strong>de</strong> disposent en<br />

général d’un auditeur interne ou d’un service d’audit interne.<br />

4| Normes d’information<br />

• Financier<br />

Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit en Europe respecteront les défi nitions ci-après lorsqu’ils mesureront<br />

et communiqueront les indicateurs suivants :<br />

– Le portefeuille à risque (PAR)<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car cet indicateur constitue <strong>la</strong> mesure <strong>la</strong> plus<br />

couramment admise <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité d’un portefeuille.<br />

Il correspond à <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> l’encours <strong>de</strong> tous les prêts ayant un ou plusieurs arriérés <strong>de</strong> remboursement<br />

<strong>de</strong>puis plus d’un nombre <strong>de</strong> jours déterminé.<br />

Cet indicateur inclut <strong>la</strong> totalité du sol<strong>de</strong> impayé du principal, tant au titre <strong>de</strong>s arriérés <strong>de</strong> paiement<br />

que <strong>de</strong>s échéances futures, mais ne comprend pas les intérêts courus. Il ne comptabilise<br />

pas les prêts qui ont été restructurés ou rééchelonnés. Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit <strong>de</strong>vront<br />

au moins évaluer le PAR à 30 jours ou à 45 jours. Il leur est recommandé <strong>de</strong> publier le PAR 30,<br />

qui constitue <strong>la</strong> mesure reconnue au niveau international.<br />

– Le ratio <strong>de</strong> viabilité opérationnelle<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car ce ratio est un indicateur clé <strong>de</strong>s performances<br />

d’un fournisseur <strong>de</strong> microcrédit.<br />

Il mesure le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong>s coûts d’un fournisseur par ses recettes d’exploitation.<br />

Il se calcule au moyen <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule suivante : Recettes d’exploitation = (charges fi nancières +<br />

provisions pour pertes sur prêts + frais <strong>de</strong> personnel + frais administratifs).<br />

• Social<br />

Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit rendront publics, avec une périodicité <strong>annuel</strong>le, les indicateurs<br />

suivants :<br />

– La mission sociale<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car il est important <strong>de</strong> rendre publique <strong>la</strong> mission<br />

sociale pour améliorer <strong>la</strong> transparence sur une caractéristique essentielle du modèle d’activité<br />

du fournisseur <strong>de</strong> microcrédit.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


• Transparence<br />

Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit rendront publics, avec une périodicité <strong>annuel</strong>le, les indicateurs suivants :<br />

– Le ratio <strong>de</strong> viabilité opérationnelle<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car <strong>la</strong> transparence <strong>de</strong> <strong>la</strong> performance est importante<br />

pour instiller une discipline <strong>de</strong> marché et améliorer <strong>la</strong> confi ance dans le secteur.<br />

– Le nombre <strong>de</strong> réc<strong>la</strong>mations formulées par les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs, et par les clients actifs et<br />

anciens clients<br />

– Le nombre <strong>de</strong> réc<strong>la</strong>mations formulées par les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs et par les clients actifs et anciens<br />

clients, en pourcentage <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs et <strong>de</strong>s clients actifs et anciens clients, respectivement<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car l’information et <strong>la</strong> communication sont importantes<br />

pour instaurer une discipline <strong>de</strong> marché en améliorant <strong>la</strong> prise en charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle.<br />

5| Système d’information <strong>de</strong> gestion<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit seront dotés d’un système d’information <strong>de</strong> gestion<br />

(SIG) capable <strong>de</strong> produire les données nécessaires aux principaux rapports <strong>de</strong> gestion,<br />

d’exploitation et fi nanciers suivants :<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car <strong>la</strong> production <strong>de</strong> ces rapports est importante<br />

pour soutenir les activités opérationnelles quotidiennes (par exemple <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s impayés) et<br />

<strong>la</strong> gestion du fournisseur <strong>de</strong> microcrédit.<br />

– Compte <strong>de</strong> résultat<br />

– Bi<strong>la</strong>n<br />

– <strong>Rapport</strong>s quotidiens sur les prêts et impayés, ratios et tendances<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit seront dotés d’un SIG capable <strong>de</strong> suivre et <strong>de</strong> gérer <strong>la</strong><br />

qualité du portefeuille <strong>de</strong> prêts et ses fonctions.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car <strong>la</strong> disponibilité d’un SIG doté <strong>de</strong> ces capacités<br />

contribuera au suivi et à <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s impayés, en particulier pour le personnel chargé <strong>de</strong>s<br />

prêts et les dirigeants.<br />

Ce dispositif comportera notamment <strong>la</strong> production <strong>de</strong> données historiques et d’informations<br />

spécifi ques pour les responsables <strong>de</strong>s prêts, ainsi que <strong>de</strong>s facilités <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s impayés.<br />

• Les fournisseurs <strong>de</strong> microcrédit seront dotés d’un SIG capable <strong>de</strong> gérer et d’actualiser<br />

<strong>de</strong>s informations re<strong>la</strong>tives aux clients.<br />

Ces informations recenseront notamment le nom, l’adresse, l’historique, <strong>de</strong>s données agrégées<br />

re<strong>la</strong>tives aux clients et les indicateurs <strong>de</strong> performance sociale pertinents.<br />

Cette c<strong>la</strong>use a été i<strong>de</strong>ntifi ée comme prioritaire, car une gestion effi cace <strong>de</strong>s données re<strong>la</strong>tives à<br />

<strong>la</strong> clientèle est importante pour comprendre <strong>la</strong> base <strong>de</strong> clientèle.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 7<br />

A39


Le microcrédit en outre-mer :<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> mono-entreprises<br />

au développement économique durable<br />

Synthèse d’une note commune <strong>de</strong> l’Institut d’émission <strong>de</strong>s départements<br />

d’outre-mer (IEDOM) et <strong>de</strong> l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM)<br />

Développé initialement dans les pays du Sud pour permettre à <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté<br />

en créant <strong>de</strong> petites activités économiques, le concept <strong>de</strong> microcrédit s’est peu à peu étendu aux pays<br />

développés, et notamment à l’Europe. Au prix <strong>de</strong> modifi cations qui n’ont pas altéré son principe, il<br />

y a fait aujourd’hui <strong>la</strong> preuve <strong>de</strong> son utilité.<br />

Un modèle original s’est développé en France, s’appuyant sur <strong>de</strong>s associations dont le fi nancement<br />

est <strong>la</strong>rgement soutenu par les pouvoirs publics. Signe à <strong>la</strong> fois <strong>de</strong> l’utilité <strong>de</strong> cet outil, confi rmé par le<br />

contexte économique diffi cile que nous traversons, et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> le conforter après <strong>de</strong>s années<br />

d’essor, <strong>de</strong> nombreux rapport ont été récemment publiés sur le sujet. Ces initiatives n’ont en général<br />

pas traité <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du microcrédit en outre-mer.<br />

De par leurs spécifi cités en termes <strong>de</strong> dynamisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> création et <strong>de</strong> tissu d’entreprises, mais aussi en<br />

raison d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> potentielle importante liée à <strong>de</strong> forts taux <strong>de</strong> chômage et à une part importante<br />

<strong>de</strong> personnes en situation d’exclusion, les entités géographiques ultramarines semblent pourtant particulièrement<br />

concernées par ces dispositifs. L’accompagnement, notion clé du microcrédit, est parfaitement<br />

adapté à <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions en moyenne plus fragiles. C’est pourquoi les instituts d’émission (IEDOM et<br />

IEOM) ont mené une étu<strong>de</strong> sur ce thème, tant en agence qu’à Paris, dont cette note présente <strong>la</strong> synthèse.<br />

Il apparaît que le modèle « français » <strong>de</strong> microcrédit professionnel s’est particulièrement développé<br />

en outre-mer : <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s nouvelles entreprises fi nancées par un microcrédit est plus importante<br />

qu’en métropole et en constante progression. Cette diff usion s’est faite sans adaptation majeure : les<br />

acteurs sont pour <strong>la</strong> plupart les mêmes qu’en métropole et ils n’ont modifi é leurs produits qu’à <strong>la</strong><br />

marge, essentiellement à Mayotte et à Wallis-et-Futuna. Les analyses du profi l <strong>de</strong>s bénéfi ciaires <strong>la</strong>issent<br />

entrevoir <strong>de</strong>s diff érences, mais elles ne sont pas fondamentales : les secteurs fi nancés sont les mêmes<br />

– commerce et services – même si <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s activités agricoles fi nancées est plus forte en outre-mer ;<br />

<strong>la</strong> part <strong>de</strong>s jeunes bénéfi ciaires y est plus importante et le public un peu plus féminin ; le poids <strong>de</strong>s<br />

bénéfi ciaires <strong>de</strong> minima sociaux est plus élevé, mais pas autant qu’on aurait pu l’anticiper en raison<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> diff érence observée au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dans son ensemble ; enfi n les qualifi cations <strong>de</strong>s<br />

bénéfi ciaires sont assez disparates selon les entités géographiques concernées. Il semble aussi que<br />

les microcrédits non bancaires soient plus souvent utilisés pour pérenniser une microactivité déjà<br />

existante ou <strong>la</strong> sortir <strong>de</strong> l’informel.<br />

On note cependant une diff érence très importante en termes d’eff et <strong>de</strong> levier. Le coup<strong>la</strong>ge d’un<br />

prêt d’honneur avec un prêt bancaire est beaucoup moins fréquent et, même quand il se produit, le<br />

montant du prêt bancaire est en moyenne très inférieur.<br />

Au total, le constat est partagé. Le microcrédit a parfaitement réussi en outre-mer : il a permis à<br />

<strong>de</strong> très nombreuses personnes <strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> <strong>la</strong> précarité en développant leur activité. Cependant, s’il<br />

touche les exclus, il ne semble pas concerner suffi samment les « plus démunis d’entre les démunis »<br />

comme l’indique <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>s bénéfi ciaires, proche <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> France entière. De plus, il semble<br />

connaître une moindre réussite en ce qui concerne l’accompagnement vers <strong>la</strong> bancarisation, ce qui<br />

risque <strong>de</strong> limiter le microcrédit dans l’outre-mer à une simple réponse au chômage, sans lui permettre<br />

<strong>de</strong> jouer son rôle d’outil <strong>de</strong> développement économique durable.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 8<br />

A41


Croix-Rouge française<br />

fabien.tocque@croix-rouge.fr<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

“ ”<br />

2<br />

CONTACTS<br />

Secours Catholique<br />

a<strong>la</strong>in.bernard@secours.catholique.org<br />

manifeste.inclusion@gmail.com<br />

Septembre 2011<br />

Cette brochure est imprimée sur papier recyclé.<br />

UNCCAS<br />

hsmesnage@unccas.org<br />

Seuls ceux qui sont assez fous pour penser quʼils<br />

peuvent changer le mon<strong>de</strong> y parviennent !<br />

HENRY DUNANT<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Crédits photographiques : Pascal Bachelet, Jean-Luc Luyssen, Didier Pazery, CRF<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

PAR CE<br />

MANIFESTE<br />

nous, Croix-Rouge française, Secours Catholique<br />

et Union Nationale <strong>de</strong>s Centres Communaux<br />

d’Action Sociale (UNCCAS), alertons sur l’ampleur<br />

<strong>de</strong>s conséquences sociales du processus<br />

d’exclusion bancaire.<br />

Parce qu’il est urgent d’agir pour contribuer à<br />

enrayer le phénomène continu <strong>de</strong> précarisation <strong>de</strong><br />

notre société, nous proposons <strong>de</strong>s solutions à<br />

gran<strong>de</strong> échelle en faveur <strong>de</strong> l’inclusion bancaire<br />

<strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles.<br />

Nous nous engageons à faire vivre durablement ces<br />

réflexions, à ouvrir un débat public avec les<br />

citoyens et acteurs institutionnels concernés –<br />

secteur associatif, profession bancaire, partenaires<br />

sociaux, acteurs académiques, think tanks,<br />

gouvernement, parlementaires, collectivités<br />

territoriales, grands services <strong>de</strong> l’État, partis<br />

politiques –. Et ce, jusqu’à ce que <strong>de</strong>s solutions<br />

concrètes et partagées soient mises en œuvre.<br />

Nous appelons tous ceux pour qui ce sujet fait sens<br />

à se mobiliser à nos côtés pour prévenir les<br />

difficultés et mieux accompagner ces millions <strong>de</strong><br />

personnes qui ont vu ou pourraient voir un jour leur<br />

vie basculer.<br />

3<br />

ANNEXE 9<br />

A43


A44<br />

ANNEXE 9<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion socialea<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

UN MANIFESTE<br />

POUR RENDRE<br />

PLUS VISIBLE<br />

LE PHENOMÈNE<br />

DʼEXCLUSION<br />

BANCAIRE,<br />

CAUSE ET<br />

CONSÉQUENCE<br />

DʼEXCLUSION<br />

SOCIALE<br />

Avec près <strong>de</strong> 99 % <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion française ayant accès à un compte bancaire, il est tentant <strong>de</strong> penser<br />

que l’exclusion bancaire est quasiment éradiquée du territoire. Or <strong>la</strong> réalité est toute autre.<br />

DÉNONCER <strong>la</strong> perception déformée<br />

d’une réalité complexe<br />

Depuis les années cinquante, <strong>la</strong> société française nʼa cessé <strong>de</strong> se<br />

« financiariser ». Les produits et services bancaires sont en effet <strong>de</strong>venus<br />

incontournables pour accomplir <strong>de</strong>s actes essentiels <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie quotidienne. De<br />

profon<strong>de</strong>s mutations ont été observées. Certaines ont été provoquées par un cadre<br />

légis<strong>la</strong>tif très fort : obligation dès 1973 dʼavoir un compte bancaire pour percevoir<br />

son sa<strong>la</strong>ire, et dès 1978 pour les prestations sociales. Dʼautres sont issues <strong>de</strong><br />

lʼévolution <strong>de</strong>s normes sociales : essor <strong>de</strong> <strong>la</strong> société <strong>de</strong> consommation basée sur<br />

une logique marchan<strong>de</strong>, multiplication <strong>de</strong>s « intermédiaires » privés fournissant<br />

biens et services. Ainsi, nous sommes <strong>de</strong> fait <strong>de</strong>venus très dépendants <strong>de</strong>s<br />

produits et services bancaires pour mener une vie sociale « normale ».<br />

Il nʼest donc pas surprenant <strong>de</strong> constater aujourdʼhui que <strong>la</strong> très gran<strong>de</strong> majorité<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion possè<strong>de</strong> un compte bancaire et <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> paiement<br />

« mo<strong>de</strong>rnes ». Le crédit à <strong>la</strong> consommation nʼest pas en reste, puisque 30 % <strong>de</strong>s<br />

ménages français en détenaient un en <strong>2010</strong>1 . Mais une question <strong>de</strong>meure :<br />

sommes-nous tous égaux <strong>de</strong>vant lʼutilisation <strong>de</strong>s produits et services bancaires ?<br />

Certains chiffres, liés au suren<strong>de</strong>ttement et aux « interdits bancaires », nous<br />

donnent <strong>de</strong>s premiers éléments <strong>de</strong> réponse :<br />

1,7 million <strong>de</strong> personnes « interdites bancaires » inscrites au fichier central <strong>de</strong>s<br />

chèques, et 2,5 millions au fichier <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits<br />

aux particuliers ;<br />

le nombre <strong>de</strong> dossiers <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement déposés chaque année à <strong>la</strong> Banque<br />

<strong>de</strong> France est en constante augmentation <strong>de</strong>puis vingt ans (200 000 par an en<br />

moyenne actuellement). Fin septembre <strong>2010</strong>, plus <strong>de</strong> 780 000 ménages<br />

étaient en cours <strong>de</strong> désen<strong>de</strong>ttement ;<br />

1 - In Mouil<strong>la</strong>rt M., 2011, 23ème rapport <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong>s crédits aux ménages.<br />

6 UN MANIFESTE POUR RENDRE PLUS VISIBLE LE PHENOMÈNE DʼEXCLUSION BANCAIRE, CAUSE ET CONSÉQUENCE DʼEXCLUSION SOCIALE<br />

82 % <strong>de</strong>s dossiers <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement déposés en <strong>2010</strong> contiennent <strong>de</strong>s<br />

crédits renouve<strong>la</strong>bles (4 en moyenne par dossier) 2 .<br />

Force est <strong>de</strong> constater que pouvoir disposer dʼun compte bancaire, dʼune carte<br />

<strong>de</strong> paiement, ou dʼun crédit ne suffit donc pas. Encore faut-il pouvoir en faire bon<br />

usage, en fonction <strong>de</strong> ses besoins.<br />

Ainsi, lʼexclusion bancaire peut être définie comme : « le processus par lequel<br />

une personne rencontre <strong>de</strong> telles difficultés bancaires dʼaccès et/ou<br />

dʼusage quʼelle ne peut plus mener une vie normale dans <strong>la</strong> société qui est<br />

<strong>la</strong> sienne » 3 . À lʼaune <strong>de</strong> cette définition, on comprend que le suren<strong>de</strong>ttement, le<br />

fichage ou encore le mauvais usage <strong>de</strong> son compte bancaire sont autant <strong>de</strong><br />

composantes quʼil conviendrait dʼanalyser et <strong>de</strong> résoudre <strong>de</strong> façon globale, alors<br />

quʼelles sont aujourdʼhui perçues et traitées <strong>de</strong> manière isolée.<br />

2 - In Banque <strong>de</strong> France, 2011, Enquête typologique <strong>2010</strong> sur le suren<strong>de</strong>ttement.<br />

3 - In Gloukoviezoff G., 2008, De l’exclusion bancaire <strong>de</strong>s particuliers en France. Entre nécessité sociale et<br />

contrainte <strong>de</strong> rentabilité – Thèse <strong>de</strong> doctorat en Economie – Lyon, Université Lyon.<br />

UN MANIFESTE POUR RENDRE PLUS VISIBLE LE PHENOMÈNE DʼEXCLUSION BANCAIRE, CAUSE ET CONSÉQUENCE DʼEXCLUSION SOCIALE<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

7


MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

PRENDRE LA MESURE<br />

<strong>de</strong>s conséquences sociales<br />

<strong>de</strong> l’exclusion bancaire<br />

Les bénévoles et sa<strong>la</strong>riés <strong>de</strong>s réseaux respectifs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Croix-Rouge française, du<br />

Secours Catholique et <strong>de</strong> lʼUNCCAS accompagnent quotidiennement dans<br />

lʼexercice <strong>de</strong> leur mission <strong>de</strong>s personnes qui témoignent <strong>de</strong> difficultés dʼaccès :<br />

accès refusé à un crédit, notamment à un crédit amortissable dont le taux<br />

dʼintérêt est modéré ; accès refusé à un compte dans <strong>la</strong> banque <strong>de</strong> son choix ;<br />

accès refusé à un guichet ou à un conseiller personnel, notamment dans les<br />

zones urbaines sensibles ou les territoires ruraux.<br />

Nombreuses aussi sont les difficultés dʼusage : mauvais fonctionnement du<br />

compte et <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> paiement générant <strong>de</strong>s frais dʼinci<strong>de</strong>nt en casca<strong>de</strong><br />

pouvant aller jusquʼau fichage, utilisation <strong>de</strong> découverts non autorisés,<br />

incompréhension <strong>de</strong>s modalités <strong>de</strong>s crédits renouve<strong>la</strong>bles…<br />

Ces difficultés dʼaccès et/ou dʼusage ont <strong>de</strong> multiples conséquences :<br />

<strong>la</strong> diminution du « reste à vivre » : peut-on accepter par exemple quʼun<br />

bénéficiaire du RSA percevant un peu plus <strong>de</strong> 400 euros soit contraint <strong>de</strong> payer<br />

jusquʼà une centaine dʼeuros <strong>de</strong> frais bancaires par mois, ou quʼun ménage à<br />

faibles revenus voie son budget amputé pour les mêmes raisons ?<br />

le non financement <strong>de</strong> certains besoins ou projets fondamentaux : nʼestil<br />

pas regrettable <strong>de</strong> ne pas pouvoir financer <strong>de</strong>s besoins et projets liés à <strong>la</strong><br />

mobilité, à <strong>la</strong> santé, à <strong>la</strong> formation professionnelle, faute dʼaccès au crédit ?<br />

le malen<strong>de</strong>ttement : quand pourra-t-on offrir à chaque personne solvable un<br />

crédit amortissable à taux modéré, au lieu <strong>de</strong> ne lui <strong>la</strong>isser comme choix que le<br />

crédit renouve<strong>la</strong>ble ?<br />

le mal-être personnel et familial, notamment face au suren<strong>de</strong>ttement,<br />

générateur <strong>de</strong> tensions et <strong>de</strong> re<strong>la</strong>tions conflictuelles au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille,<br />

menant parfois à <strong>la</strong> séparation, au divorce, voire à <strong>de</strong>s actes extrêmes.<br />

8 UN MANIFESTE POUR RENDRE PLUS VISIBLE LE PHENOMÈNE DʼEXCLUSION BANCAIRE, CAUSE ET CONSÉQUENCE DʼEXCLUSION SOCIALE<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

PRENDRE CONSCIENCE<br />

du nombre élevé <strong>de</strong> personnes<br />

concernées<br />

Globalement, toute personne dans une situation déjà précaire ou fragile,<br />

traversant une pério<strong>de</strong> dʼinstabilité financière ou personnelle, est concernée par<br />

le risque dʼexclusion bancaire : bénéficiaires <strong>de</strong> minima sociaux, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs<br />

dʼemploi, personnes en difficulté <strong>de</strong> santé, personnes handicapées, familles<br />

monoparentales, jeunes, personnes fichées, personnes en situation <strong>de</strong> travail<br />

précaire (CDD, temps partiel, intérim)…<br />

Ces personnes subissent <strong>de</strong> ce fait une forme dʼexclusion supplémentaire,<br />

lʼexclusion bancaire, pouvant faire basculer certaines dʼentre elles dans <strong>la</strong><br />

gran<strong>de</strong> précarité, ce contre quoi luttent <strong>la</strong> Croix-Rouge française, le Secours<br />

Catholique et lʼUNCCAS.<br />

Mais <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dont nous parlons ne se réduit pas aux publics précaires. Les<br />

ménages issus <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses moyennes qui sont dans une situation <strong>de</strong><br />

malen<strong>de</strong>ttement voient souvent leur situation se dégra<strong>de</strong>r fortement à <strong>la</strong> suite<br />

dʼun acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie (séparation, perte dʼemploi, longue ma<strong>la</strong>die…), ou tout<br />

simplement du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> fragilisation <strong>de</strong> leurs ressources financières.<br />

Selon les estimations actuelles, entre 5 et 6 millions <strong>de</strong> personnes seraient<br />

concernées en France par lʼexclusion bancaire.<br />

UN MANIFESTE POUR RENDRE PLUS VISIBLE LE PHENOMÈNE DʼEXCLUSION BANCAIRE, CAUSE ET CONSÉQUENCE DʼEXCLUSION SOCIALE<br />

UN MANIFESTE<br />

POUR POINTER<br />

LE MANQUE<br />

DʼEFFICIENCE<br />

DES POLITIQUES<br />

PUBLIQUES ET<br />

LʼINSUFFISANCE<br />

DES MOYENS<br />

PRIVÉS<br />

Des politiques publiques qui appréhen<strong>de</strong>nt principalement le phénomène d’exclusion bancaire<br />

par les difficultés d’accès. Une profession bancaire qui accor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moyens dédiés très limités aux<br />

popu<strong>la</strong>tions fragiles. Le constat d’un double échec.<br />

9<br />

ANNEXE 9<br />

A45


A46<br />

ANNEXE 9<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

L’interprétation officielle <strong>de</strong>s statistiques<br />

existantes<br />

VOILE LA RÉALITÉ DU PROBLÈME<br />

Si lʼon se réfère au <strong>de</strong>rnier rapport ministériel 4 sur <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté en<br />

France, lʼobjectif « dʼaccessibilité bancaire » est « désormais atteint ».<br />

Notons tout dʼabord que les critères qui permettent dʼaffirmer ce constat reposent<br />

uniquement sur <strong>la</strong> question <strong>de</strong> lʼaccès.<br />

Ce rapport ministériel fait référence à une étu<strong>de</strong> du CREDOC 5 sur « les<br />

conditions dʼaccès aux services bancaires <strong>de</strong>s ménages vivant sous le seuil <strong>de</strong><br />

pauvreté », dont lʼintérêt est <strong>de</strong> centrer lʼanalyse sur <strong>de</strong>s publics a priori fragiles.<br />

Une lecture rapi<strong>de</strong> pourrait <strong>la</strong>isser croire à une situation idyllique avec 99 %<br />

dʼaccès à un compte <strong>de</strong> dépôt pour les ménages pauvres.<br />

Or, selon le même rapport, 81 % <strong>de</strong>s personnes vivant sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté<br />

ont accès à une carte <strong>de</strong> paiement, contre 93 % dans lʼensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion. Il existe donc encore <strong>de</strong>s écarts importants, même sur <strong>de</strong>s questions<br />

dʼaccès.<br />

Quant aux questions dʼusage, le rapport indique que 24 % <strong>de</strong>s ménages vivant<br />

sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté payent essentiellement en espèce (contre 8 % pour<br />

lʼensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion), et que, lorsquʼils disposent dʼune carte <strong>de</strong><br />

paiement, 25 % <strong>de</strong> ces ménages ne lʼutilisent jamais !<br />

Ces chiffres montrent bien que les seuls critères dʼaccès ne suffisent pas à<br />

mesurer le niveau dʼinclusion bancaire <strong>de</strong> manière rigoureuse, et que certaines<br />

conclusions semblent ainsi contestables.<br />

12 UN MANIFESTE POUR POINTER LE MANQUE DʼEFFICIENCE DES POLITIQUES PUBLIQUES ET LʼINSUFFISANCE DES MOYENS PRIVES<br />

MANIFESTE<br />

4 - In Ministère <strong>de</strong>s Solidarités et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cohésion Sociale, Décembre <strong>2010</strong>, <strong>Rapport</strong> au parlement-Suivi <strong>de</strong><br />

l’objectif <strong>de</strong> baisse d’un tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> pauvreté en cinq ans - Synthèse.<br />

5 - In Credoc, février <strong>2010</strong>, <strong>Rapport</strong> réalisé pour le Comité Consultatif du Secteur Financier, les conditions<br />

d’accès aux services bancaires <strong>de</strong>s ménages vivant sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté.<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

Les pratiques bancaires<br />

SONT INÉGALES ET PÈSENT ENCORE TROP PEU<br />

dans <strong>la</strong> lutte contre l’exclusion bancaire<br />

Nul ne peut contester les actions menées par certaines banques pour se<br />

rapprocher <strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s clientèles les plus fragiles : création <strong>de</strong> fondations,<br />

mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> structures dédiées à lʼaccompagnement <strong>de</strong>s clients fragiles,<br />

promotion dʼoffres bancaires <strong>de</strong> base, partenariats avec <strong>de</strong>s réseaux<br />

accompagnant dans le cadre du microcrédit personnel ou professionnel,<br />

financement dʼassociations dʼéducation financière…<br />

Toutefois, lʼoffre <strong>de</strong> produits bancaires adaptés à certains profils <strong>de</strong> clients<br />

(sa<strong>la</strong>riés intérimaires ou en CDD), tout comme les démarches dʼinformation, <strong>de</strong><br />

conseil, dʼorientation vers <strong>de</strong>s organismes sociaux et <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s impayés<br />

sont à ce jour significativement limitées.<br />

Les initiatives <strong>de</strong>s établissements bancaires et financiers relèvent davantage, à<br />

ce jour, <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité sociale <strong>de</strong> lʼentreprise que dʼune réelle stratégie<br />

commerciale et marketing. Elles ont donc une portée limitée en matière <strong>de</strong><br />

couverture territoriale et <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> personnes concernées. Sʼappuyer sur <strong>la</strong><br />

seule responsabilité sociale <strong>de</strong> lʼentreprise pour lutter contre lʼexclusion bancaire<br />

sur lʼensemble du territoire et à gran<strong>de</strong> échelle nʼest pas suffisant. Un tel défi ne<br />

peut être relevé quʼà condition que les banques affichent une volonté politique <strong>de</strong><br />

considérer ces popu<strong>la</strong>tions fragiles comme <strong>de</strong>s clients à part entière en adaptant<br />

leur offre globale <strong>de</strong> produits et services (moyens <strong>de</strong> paiement, <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> conseil,<br />

tarifs, service dʼalerte…).<br />

Ce Manifeste appelle donc bien à ce que les banques soient c<strong>la</strong>irement incitées<br />

à améliorer leurs pratiques en matière dʼaccès et dʼusage, et ce plus<br />

particulièrement en direction <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles.<br />

14 UN MANIFESTE POUR POINTER LE MANQUE DʼEFFICIENCE DES POLITIQUES PUBLIQUES ET LʼINSUFFISANCE DES MOYENS PRIVES<br />

Les lois en vigueur NE RÉPONDENT QUE<br />

PARTIELLEMENT AU PROBLÈME<br />

Nul ne peut nier les efforts du légis<strong>la</strong>teur dans <strong>la</strong> lutte contre lʼexclusion bancaire<br />

ces <strong>de</strong>rnières années :<br />

droit au compte bancaire (1984) ;<br />

service bancaire <strong>de</strong> base (1998) ;<br />

désignation <strong>de</strong> médiateurs au sein <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit ;<br />

procédure juridictionnelle dite <strong>de</strong> rétablissement personnel permettant, sous<br />

certaines conditions, un effacement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes (2003) ;<br />

création du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale pour faciliter lʼaccès au crédit <strong>de</strong>s<br />

publics fragiles via le microcrédit personnel et professionnel (2005) ;<br />

p<strong>la</strong>n dʼaction pour lʼaccès <strong>de</strong> tous aux services bancaires (2006) ;<br />

mission <strong>de</strong> généralisation du Livret A (2008) ;<br />

charte homologuée dʼaccessibilité bancaire (2009) ;<br />

mission confiée à MM. Pauget et Constans sur <strong>la</strong> tarification bancaire (<strong>2010</strong>) ;<br />

loi sur le crédit à <strong>la</strong> consommation et sur le suren<strong>de</strong>ttement (<strong>2010</strong>).<br />

Pour autant, le phénomène dʼexclusion bancaire persiste, voire croît, en France.<br />

Ce paradoxe souligne à quel point les réponses à lʼexclusion bancaire ne<br />

sauraient reposer uniquement sur lʼamélioration <strong>de</strong>s conditions dʼaccès aux<br />

produits et services bancaires. Il montre également que les réponses à un<br />

problème mal défini, mal observé et mal mesuré, sont vouées à lʼéchec.<br />

Ce Manifeste appelle par conséquent à lʼamélioration du cadre légis<strong>la</strong>tif en<br />

vigueur en France.<br />

UN MANIFESTE POUR POINTER LE MANQUE DʼEFFICIENCE DES POLITIQUES PUBLIQUES ET LʼINSUFFISANCE DES MOYENS PRIVES<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

13


MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

C<br />

Rapprocher les banques <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles et les popu<strong>la</strong>tions fragiles <strong>de</strong>s banques :<br />

l’enjeu central du Manifeste.<br />

ontrairement aux idées reçues, il serait réducteur, voire risqué, <strong>de</strong> penser<br />

que seule <strong>la</strong> modification <strong>de</strong>s pratiques bancaires suffirait à éradiquer le<br />

phénomène complexe dʼexclusion bancaire. En effet, il serait dangereux<br />

par exemple <strong>de</strong> permettre lʼaccès généralisé au crédit sans sʼassurer<br />

préa<strong>la</strong>blement que les crédits seront bien maîtrisés, et quʼun<br />

accompagnement individuel pourra être proposé en cas <strong>de</strong> difficultés.<br />

Pour favoriser lʼinclusion bancaire <strong>de</strong>s personnes vulnérables et fragilisées<br />

(notamment à cause du malen<strong>de</strong>ttement), <strong>de</strong>ux dynamiques dʼaction parallèles<br />

et complémentaires doivent être impulsées : rapprocher à <strong>la</strong> fois les banques <strong>de</strong>s<br />

popu<strong>la</strong>tions fragiles et les popu<strong>la</strong>tions fragiles <strong>de</strong>s banques.<br />

Ce<strong>la</strong> signifie quʼil convient dʼadapter lʼoffre bancaire, tout en renforçant et<br />

structurant le volet essentiel du conseil et <strong>de</strong> lʼaccompagnement <strong>de</strong> ces publics.<br />

OBSERVER, CERTIFIER, INCITER :<br />

étapes nécessaires à l’évolution <strong>de</strong> l’offre bancaire<br />

Le Manifeste préconise <strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce dʼun principe dʼincitation et <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion<br />

en direction <strong>de</strong>s organismes bancaires afin, dʼune part, <strong>de</strong> renforcer lʼaccès <strong>de</strong>s<br />

personnes vulnérables et fragiles à <strong>de</strong>s services adaptés à leur situation et,<br />

dʼautre part, permettre à certaines banques dʼaffirmer et <strong>de</strong> conforter un<br />

avantage en se différenciant. Ce dispositif comporte une dimension à <strong>la</strong> fois<br />

économique et sociale qui repose sur :<br />

une meilleure transparence <strong>de</strong>s pratiques bancaires à lʼégard <strong>de</strong>s clientèles<br />

fragiles grâce à <strong>de</strong>s indicateurs portant à <strong>la</strong> fois sur les questions dʼaccès et<br />

dʼusage. Cette approche quantitative doit nécessairement être complétée par<br />

une approche qualitative (sur <strong>la</strong> détection et <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong>s difficultés…) ;<br />

<strong>la</strong> mise en p<strong>la</strong>ce dʼun processus <strong>de</strong> <strong>la</strong> certification publique <strong>de</strong>s<br />

établissements bancaires et financiers au regard <strong>de</strong> leurs actions en faveur <strong>de</strong><br />

lʼinclusion bancaire <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles ;<br />

<strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> mécanismes dʼincitation en direction <strong>de</strong>s établissements<br />

satisfaisant aux critères <strong>de</strong> certification.<br />

18 UN MANIFESTE POUR TROUVER DES SOLUTIONS FAVORISANT LʼINCLUSION BANCAIRE SUR LʼENSEMBLE DU TERRITOIRE FRANÇAIS<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

UN MANIFESTE<br />

POUR TROUVER<br />

DES SOLUTIONS<br />

FAVORISANT<br />

LʼINCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

SUR LʼENSEMBLE<br />

DU TERRITOIRE<br />

FRANÇAIS<br />

Sans ignorer le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> libre concurrence et lʼinfluence <strong>de</strong>s<br />

réglementations européennes, il convient que les banques actives dans le<br />

domaine <strong>de</strong> lʼinclusion bancaire puissent bénéficier dʼun avantage réel<br />

notamment lors <strong>de</strong>s appels dʼoffres <strong>de</strong> lʼÉtat, <strong>de</strong>s collectivités territoriales, <strong>de</strong>s<br />

établissements publics, <strong>de</strong>s grands services publics. À capacité technique<br />

égale, il nous semble équitable que lʼoffre positive en matière dʼinclusion<br />

bancaire soit retenue.<br />

Pour reprendre <strong>la</strong> formule <strong>de</strong> Michel Cam<strong>de</strong>ssus, Gouverneur honoraire <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Banque <strong>de</strong> France, au sujet <strong>de</strong> <strong>la</strong> réforme du Livret A, il sʼagit <strong>de</strong> « donner une<br />

nouvelle et vigoureuse impulsion à lʼaccessibilité bancaire ».<br />

UN MANIFESTE POUR TROUVER DES SOLUTIONS FAVORISANT LʼINCLUSION BANCAIRE SUR LʼENSEMBLE DU TERRITOIRE FRANÇAIS<br />

19<br />

ANNEXE 9<br />

A47


A48<br />

ANNEXE 9<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

REPENSER EN PARALLÈLE<br />

le modèle d’accompagnement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles sur<br />

les questions budgétaires et le suren<strong>de</strong>ttement<br />

Le modèle actuel dʼaccompagnement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions confrontées à lʼexclusion<br />

bancaire doit lui aussi être revisité, et ce<strong>la</strong> pour répondre à un double constat : il<br />

existe une offre insuffisante dʼaccompagnement dans certains territoires sur les<br />

questions budgétaires et <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement, et il manque c<strong>la</strong>irement une<br />

politique publique <strong>de</strong> prévention du suren<strong>de</strong>ttement, comme lʼa souligné <strong>la</strong> Cour<br />

<strong>de</strong>s comptes dans son rapport public <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong>.<br />

Le Manifeste préconise diverses actions possibles associant les établissements<br />

bancaires et financiers, les collectivités territoriales, les acteurs sociaux et les<br />

services <strong>de</strong> lʼÉtat concernés :<br />

apporter une réponse globale et personnalisée en matière <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong><br />

traitement du suren<strong>de</strong>ttement ;<br />

recenser les bonnes pratiques sur les territoires permettant <strong>la</strong> détection le plus<br />

en amont possible <strong>de</strong>s difficultés financières ;<br />

déployer <strong>de</strong> <strong>la</strong>rges programmes dʼéducation budgétaire et financière.`<br />

METTRE EN ŒUVRE<br />

le Manifeste<br />

Le Manifeste préconise <strong>la</strong> création dʼun institut public <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données,<br />

dʼanalyse et <strong>de</strong> certification.<br />

Composé <strong>de</strong> représentants <strong>de</strong>s banques, <strong>de</strong>s pouvoirs publics, du secteur associatif<br />

et <strong>de</strong> chercheurs, cet institut indépendant a pour objectifs <strong>de</strong> permettre une meilleure<br />

connaissance <strong>de</strong>s pratiques bancaires à lʼégard <strong>de</strong>s clientèles fragiles, et dʼanalyser<br />

les difficultés dʼaccès et dʼusage bancaires.<br />

20 UN MANIFESTE POUR TROUVER DES SOLUTIONS FAVORISANT LʼINCLUSION BANCAIRE SUR LʼENSEMBLE DU TERRITOIRE FRANÇAIS<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

LʼInstitut pourra par exemple :<br />

réaliser, sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s données collectées, et en col<strong>la</strong>boration avec les<br />

banques et les acteurs sociaux, <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> recherche, dʼétu<strong>de</strong>s et<br />

dʼanalyses opérationnelles permettant d'évaluer l'adéquation <strong>de</strong>s prestations<br />

bancaires aux besoins <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions et territoires visés ;<br />

impulser une approche éducative du système bancaire et du système financier<br />

autour <strong>de</strong>s notions <strong>de</strong> responsabilisation respective du prêteur et <strong>de</strong><br />

lʼemprunteur. LʼInstitut nʼinterviendra pas en tant quʼopérateur direct mais sera<br />

en lien avec les diverses institutions (bancaires, parabancaires, associatives…<br />

) œuvrant déjà dans le domaine.<br />

DÉFINIR UN MODÈLE ÉCONOMIQUE<br />

juste et pérenne<br />

Un fonds <strong>de</strong> régu<strong>la</strong>tion permettant <strong>de</strong> financer les activités <strong>de</strong> lʼInstitut sera doté<br />

par les pouvoirs publics (État, sur une base interministérielle, voire collectivités<br />

Il sera chargé <strong>de</strong> :<br />

Collecter les informations bancaires pour établir une base <strong>de</strong><br />

données permettant l'analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> prestation bancaire, au regard <strong>de</strong>s<br />

besoins <strong>de</strong>s territoires et <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles.<br />

Cette collecte dʼinformation rendue possible grâce à un appareil<br />

statistique et <strong>de</strong> mesure ad hoc permettra <strong>de</strong> disposer dʼun diagnostic<br />

partagé et dʼun cadre <strong>de</strong> référence basé sur une information fiable et<br />

exhaustive.<br />

Certifier les efforts et pratiques <strong>de</strong>s établissements bancaires et<br />

financiers en matière d’inclusion bancaire, sur <strong>la</strong> base dʼune autoévaluation<br />

quantitative et qualitative <strong>annuel</strong>le par les établissements<br />

bancaires et financiers eux-mêmes.<br />

Cette certification <strong>de</strong>vra nécessairement :<br />

être juste et rigoureuse, indépendante dans ses analyses et dans<br />

ses contenus. LʼInstitut veillera par <strong>de</strong>s contrôles réguliers au<br />

respect <strong>de</strong> ces critères ;<br />

être fondée sur <strong>de</strong>s indicateurs, notamment <strong>de</strong> performance et <strong>de</strong><br />

résultat. Dans ce cadre, le cahier <strong>de</strong>s charges proposé par le<br />

rapport Cam<strong>de</strong>ssus sur <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation du Livret A (décembre<br />

2007) constitue une base <strong>de</strong> travail intéressante pour définir les<br />

indicateurs <strong>de</strong> progrès <strong>de</strong>s différents réseaux en matière dʼinclusion<br />

bancaire ;<br />

prendre en compte <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> lʼétablissement (pour <strong>la</strong> rendre juste<br />

et se protéger <strong>de</strong>s stratégies dʼaffichage) ;<br />

être rendue publique (valorisation <strong>de</strong>s résultats obtenus, notamment<br />

au regard <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité sociétale <strong>de</strong> lʼétablissement<br />

bancaire).<br />

Informer et sensibiliser en fournissant ces données et leur analyse<br />

aux banques, aux acteurs sociaux, aux chercheurs et au grand public,<br />

et faciliter le dialogue entre lʼensemble <strong>de</strong> ces acteurs.<br />

UN MANIFESTE POUR TROUVER DES SOLUTIONS FAVORISANT LʼINCLUSION BANCAIRE SUR LʼENSEMBLE DU TERRITOIRE FRANÇAIS<br />

territoriales <strong>de</strong> manière volontaire) et par <strong>la</strong> profession bancaire, sous forme <strong>de</strong><br />

cotisation obligatoire.<br />

Le Manifeste préconise pour ce<strong>la</strong> une évolution <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> lʼactuel Fonds<br />

<strong>de</strong> cohésion sociale en é<strong>la</strong>rgissant sa vocation initiale (garantir les microcrédits<br />

accordés par les établissements bancaires et financiers) à dʼautres missions. Le<br />

Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale pourrait alors :<br />

garantir dʼautres types <strong>de</strong> crédits consentis par les établissements bancaires<br />

pour favoriser lʼinclusion bancaire ;<br />

financer le fonctionnement <strong>de</strong> lʼInstitut.<br />

Le Manifeste ne soutient pas lʼidée dʼun droit opposable au crédit. Dans le même<br />

esprit, il est bien conscient que les obligations pesant sur les banques en matière<br />

<strong>de</strong> capitaux propres, imposés par Bâle III, <strong>de</strong>vront être prises en compte dans <strong>la</strong><br />

détermination <strong>de</strong> lʼoffre bancaire globale.<br />

PRÉCONISER<br />

une loi d’orientation<br />

Le véhicule légis<strong>la</strong>tif est nécessaire pour :<br />

permettre lʼintervention <strong>de</strong> lʼautorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel (ACP) 6 ;<br />

faire évoluer le rôle du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale comme outil financier du<br />

dispositif.<br />

Pour sa mise en œuvre, le Manifeste préconise <strong>la</strong> promulgation dʼune loi<br />

dʼorientation. Celle-ci reprendra les principes <strong>de</strong> base du Manifeste, et fera<br />

obligation aux différentes parties prenantes <strong>de</strong> négocier et <strong>de</strong> parvenir à <strong>de</strong>s<br />

accords professionnels sur lʼinclusion bancaire, dans un calendrier<br />

prédéterminé. À défaut dʼaccord dans le dé<strong>la</strong>i imparti, les dispositions<br />

relèveraient alors du pouvoir réglementaire.<br />

6 - L'autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel (ACP) est une autorité administrative indépendante qui surveille l'activité<br />

<strong>de</strong>s banques et <strong>de</strong>s assurances en France.<br />

UN MANIFESTE POUR TROUVER DES SOLUTIONS FAVORISANT LʼINCLUSION BANCAIRE SUR LʼENSEMBLE DU TERRITOIRE FRANÇAIS<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

21<br />

23


MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

24<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

ANNEXES<br />

COMPLÉMENTS TECHNIQUES<br />

Ces annexes synthétiques font lʼobjet<br />

dʼun document approfondi, complété<br />

et mis à jour régulièrement.<br />

FICHE TECHNIQUE 1<br />

Indicateurs dʼinclusion bancaire<br />

FICHE TECHNIQUE 2<br />

Certification <strong>de</strong>s établissements<br />

bancaires et financiers<br />

FICHE TECHNIQUE 3<br />

Mécanismes dʼincitation<br />

FICHE TECHNIQUE 4<br />

Accompagnement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

fragiles sur les questions budgétaires<br />

et <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement<br />

FICHE TECHNIQUE 5<br />

Panorama <strong>de</strong> certaines bonnes<br />

pratiques bancaires déjà i<strong>de</strong>ntifiées<br />

FICHE TECHNIQUE 2<br />

Certification <strong>de</strong>s établissements<br />

bancaires et financiers<br />

Cette procédure <strong>de</strong> certification a pour objectif <strong>de</strong> mesurer, à partir dʼune année <strong>de</strong> référence,<br />

(point zéro) lʼévolution <strong>de</strong>s politiques mises en œuvre par les établissements <strong>de</strong> crédit en<br />

direction <strong>de</strong>s clientèles fragiles et <strong>de</strong>s territoires, et les objectifs quʼelles sʼassignent pour lʼannée<br />

ou les <strong>de</strong>ux années à venir. Il sera tenu compte également <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation dʼoù partent les<br />

établissements bancaires.<br />

Cette certification est basée sur lʼautoévaluation <strong>annuel</strong>le et repose sur lʼutilisation <strong>de</strong><br />

documents dʼanalyse dont les rubriques et les indicateurs sont validés par lʼautorité <strong>de</strong> contrôle<br />

pru<strong>de</strong>ntiel.<br />

Le document dʼanalyse vise à évaluer <strong>de</strong> façon quantitative et qualitative <strong>la</strong> politique <strong>de</strong>s<br />

établissements <strong>de</strong> crédit en regard <strong>de</strong>s questions dʼaccès et dʼusage.<br />

Le document est transmis <strong>annuel</strong>lement à lʼInstitut qui procè<strong>de</strong> à son analyse – <strong>de</strong> façon<br />

contradictoire si nécessaire – et prend <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> :<br />

certification ;<br />

certification avec suivi ;<br />

certification conditionnelle ;<br />

refus <strong>de</strong> certification.<br />

Chaque indicateur fait lʼobjet dʼune analyse (approche par plots).<br />

Le rapport <strong>de</strong> certification est rendu public après présentation au Conseil dʼAdministration <strong>de</strong><br />

lʼétablissement bancaire ou financier. Il est annexé au rapport <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> lʼétablissement.<br />

Document d’analyse servant à <strong>la</strong> certification <strong>de</strong>s établissements bancaires ou financiers<br />

Le document dʼanalyse sera composé <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux parties :<br />

lʼune qui a pour objet <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> <strong>la</strong> politique <strong>de</strong> lʼétablissement envers les clientèles<br />

fragiles et dans les territoires particuliers ;<br />

lʼautre qui recense les données chiffrées visant à mesurer lʼefficacité, lʼévolution et les objectifs<br />

chiffrés <strong>de</strong> ces politiques.<br />

26 ANNEXES : COMPLÉMENTS TECHNIQUES<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

FICHE TECHNIQUE 1<br />

Indicateurs d’inclusion<br />

bancaire<br />

Les informations re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong> lʼinformation concernent <strong>la</strong> stratégie <strong>de</strong>s<br />

établissements bancaires et financiers à lʼégard <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong>s clientèles fragiles, et <strong>la</strong><br />

volumétrie <strong>de</strong>s opérations réalisées sur ces <strong>de</strong>rniers. Lʼaccès à ces informations est nécessaire<br />

pour disposer dʼune base dʼanalyse et <strong>de</strong> comparaison du comportement <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong> ces<br />

établissements. Il est utile <strong>de</strong> préciser que lʼInstitut <strong>de</strong>vra également évaluer les besoins <strong>de</strong>s<br />

popu<strong>la</strong>tions concernées peu ou mal servies.<br />

Cette collecte <strong>de</strong> lʼinformation sʼarticule autour <strong>de</strong> questions clés.<br />

Les établissements ont-ils une stratégie globale <strong>de</strong> pénétration <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong>s clientèles<br />

fragiles ?<br />

Et si cʼest le cas, comment ont-ils abordé ces marchés <strong>de</strong> façon systématique et quelle<br />

segmentation ont-ils retenu : par tranches <strong>de</strong> revenus ? Par segmentation <strong>de</strong> territoire ?<br />

Quels sont les indicateurs d’inclusion bancaire retenus ?<br />

Lʼexclusion bancaire est par nature une composante <strong>de</strong> lʼexclusion sociale. Elle en est à <strong>la</strong> fois<br />

cause et conséquence. Préciser <strong>la</strong> nature <strong>de</strong> lʼexclusion bancaire est essentiel.<br />

Ainsi, au regard <strong>de</strong> lʼinformation collectée concernant les pratiques bancaires, il est utile <strong>de</strong><br />

définir <strong>de</strong>s indicateurs dʼinclusion bancaire que les banques sʼengageraient à respecter. Ces<br />

indicateurs doivent prendre en compte les efforts dʼaccès et dʼusage.<br />

FICHE TECHNIQUE 3<br />

Mécanismes d’incitation<br />

ANNEXES : COMPLÉMENTS TECHNIQUES<br />

Lʼobjectif principal <strong>de</strong> <strong>la</strong> certification est <strong>de</strong> distinguer les établissements bancaires ou financiers<br />

qui développent et mettent en œuvre <strong>de</strong>s politiques dynamiques visant à favoriser lʼinclusion<br />

bancaire.<br />

Il est donc normal que ces établissements voient leurs efforts reconnus et bénéficient<br />

dʼavantages.<br />

La reconnaissance sera assurée par <strong>la</strong> plus <strong>la</strong>rge publicité accordée au niveau <strong>de</strong> certification<br />

décerné à lʼétablissement. Outre <strong>la</strong> publication du rapport <strong>de</strong> certification dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

publication <strong>de</strong>s documents <strong>annuel</strong>s, les établissements financiers pourront faire état du niveau<br />

<strong>de</strong> certification obtenu dans leur communication.<br />

De plus, chaque établissement informera <strong>annuel</strong>lement – et ce <strong>de</strong> manière individuelle – chacun<br />

<strong>de</strong> ses clients par un courrier particulier du niveau <strong>de</strong> certification obtenu, accompagné <strong>de</strong>s<br />

explications sur sa signification.<br />

Le levier utilisé est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> réputation <strong>de</strong> lʼétablissement.<br />

Les avantages : LʼÉtat, les établissements publics et les collectivités territoriales recourent très<br />

régulièrement aux services <strong>de</strong>s établissements bancaires et financiers pour <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong><br />

leurs opérations <strong>de</strong> service (paiement <strong>de</strong>s prestations sociales / transferts <strong>de</strong> fonds…) ou <strong>de</strong><br />

trésorerie (émission <strong>de</strong> bons du trésor / autorisation <strong>de</strong> distribuer <strong>de</strong>s Livrets A dʼépargne).<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> procédure dont les modalités <strong>de</strong>vront être précisées pour ne pas enfreindre<br />

les règles <strong>de</strong> <strong>la</strong> concurrence, lʼÉtat, les établissements publics et les collectivités territoriales<br />

<strong>de</strong>vront tenir compte dans leur appréciation <strong>de</strong>s offres qui leurs seront remises par les<br />

établissements du niveau <strong>de</strong> certification obtenu par ces <strong>de</strong>rniers.<br />

Les établissements qui se seraient vus refuser leur certification ne seraient pas habilités à<br />

soumissionner aux appels dʼoffres.<br />

ANNEXES : COMPLÉMENTS TECHNIQUES<br />

25<br />

27<br />

ANNEXE 9<br />

A49


A50<br />

ANNEXE 9<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

FICHE TECHNIQUE 4<br />

Accompagnement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions<br />

fragiles sur les questions budgétaires<br />

et <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement<br />

Le Manifeste préconise dʼavoir sur chaque département au moins une structure permettant<br />

dʼapporter une réponse globale et personnalisée (sociale, budgétaire, juridique et<br />

psychologique) sur le traitement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ttes, tout en menant une démarche préventive basée sur<br />

lʼinformation et le conseil.<br />

On pourra notamment sʼinspirer <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux exemples : le Money Advice Budgeting Service<br />

(MABS) en Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, et <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme budget du centre communal dʼaction sociale (CCAS) <strong>de</strong><br />

Grenoble.<br />

Money Advice Budgeting Service (MABS)<br />

Objectif : ai<strong>de</strong>r les gens à rembourser leurs <strong>de</strong>ttes (loyer, énergie, crédits, <strong>de</strong>ttes<br />

personnelles), et à gérer leur budget ;<br />

Services : conseils personnalisés offerts par <strong>de</strong>s conseillers spécialement formés, défense<br />

juridique, programme <strong>de</strong> garantie dʼemprunts type microcrédit, le MABS ne rembourse pas les<br />

<strong>de</strong>ttes <strong>de</strong> ses clients ;<br />

Résultats en 2004 :<br />

73 % <strong>de</strong>s personnes avaient remboursé leurs <strong>de</strong>ttes ou étaient en train <strong>de</strong> le faire ;<br />

70 % disaient quʼelles géraient mieux leur argent à lʼissue <strong>de</strong> lʼaccompagnement ;<br />

82 % avaient retrouvé un état dʼesprit plus serein ;<br />

90 % <strong>de</strong>s parties prenantes (y compris les créanciers) sont satisfaites du travail réalisé par MABS.<br />

CCAS <strong>de</strong> Grenoble<br />

Le CCAS <strong>de</strong> Grenoble a mis en p<strong>la</strong>ce, avec lʼAgence nouvelle <strong>de</strong>s solidarités actives, une<br />

p<strong>la</strong>teforme budget – point dʼaccueil gratuit, professionnalisé et connu – pour les personnes<br />

rencontrant <strong>de</strong>s difficultés budgétaires sur <strong>la</strong> ville <strong>de</strong> Grenoble (quel que soit leur statut).<br />

Assurées par une conseillère en économie sociale et familiale spécialisée, les permanences<br />

regroupent trois gran<strong>de</strong>s missions : information, conseil, solutions.<br />

28 ANNEXES : COMPLÉMENTS TECHNIQUES<br />

MANIFESTE<br />

POUR<br />

L’INCLUSION<br />

BANCAIRE<br />

EN FRANCE<br />

DES<br />

POPULATIONS<br />

FRAGILES<br />

ou comment lutter à gran<strong>de</strong> échelle contre<br />

une forme <strong>la</strong>tente d’exclusion sociale<br />

FICHE TECHNIQUE 5<br />

Panorama <strong>de</strong> certaines<br />

bonnes pratiques bancaires<br />

déjà i<strong>de</strong>ntifiées<br />

Depuis 2001, lʼaccès au compte <strong>de</strong> dépôt a significativement augmenté.<br />

La Fédération Bancaire Française, dans le cadre <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> cohésion sociale, s'est engagée<br />

dans le microcrédit personnel en s'appuyant sur <strong>de</strong>s partenariats avec <strong>de</strong>s réseaux<br />

accompagnants (associations, CCAS…). Elle développe progressivement cette action au p<strong>la</strong>n<br />

local avec les acteurs sociaux engagés dans ce partenariat.<br />

En outre, sous <strong>la</strong> pression <strong>de</strong>s pouvoirs publics, une amélioration <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>quettes tarifaires<br />

commence à voir le jour.<br />

Il paraît important <strong>de</strong> souligner ici que <strong>la</strong> banque se doit, <strong>de</strong> par <strong>la</strong> loi, d'assurer <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion avec le client et <strong>la</strong> pérennité <strong>de</strong> son compte. C'est l'établissement bancaire qui voit<br />

passer toutes les écritures sur le compte : virements, prélèvements, débits, crédits… Il en<br />

connaît <strong>la</strong> provenance ou <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination. Il ne peut donc s'exonérer <strong>de</strong> sa responsabilité et <strong>de</strong><br />

son <strong>de</strong>voir d'alerte et <strong>de</strong> conseil vis-à-vis <strong>de</strong> son client.<br />

Certaines banques françaises ont déjà mis en œuvre une série <strong>de</strong> dispositifs visant à venir en<br />

ai<strong>de</strong> aux publics les plus fragilisés.<br />

La Croix-Rouge française, le Secours Catholique et lʼUNCCAS reconnaissent ces efforts et sont<br />

désireux <strong>de</strong> col<strong>la</strong>borer avec <strong>la</strong> profession bancaire pour mieux organiser et généraliser ces<br />

dispositifs sur lʼensemble du territoire français.<br />

30 ANNEXES : COMPLÉMENTS TECHNIQUES<br />

Schéma <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme budget du CCAS <strong>de</strong> Grenoble<br />

Autosaisie<br />

par lʼusager<br />

Orientation<br />

par un<br />

partenaire<br />

p<strong>la</strong>teforme<br />

téléphonique<br />

CESF<br />

Un numéro unique<br />

04 76 69 45 94<br />

- Renseignements<br />

- Première analyse <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation<br />

- Prise <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous et indication<br />

<strong>de</strong>s pièces à apporter<br />

- Orientation vers un autre dispositif<br />

plus adapté le cas échéant<br />

9 h - 12 h et 14 h - 17 h<br />

NB : Les RDV et actions proposés restent à l’initiative <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne. Une orientation<br />

ou une proposition d’action n’est jamais imposée.<br />

CCAS<br />

CESF<br />

Un ren<strong>de</strong>z-vous avec une<br />

CESF spécialisée<br />

… qui intervient en appui <strong>de</strong> lʼusager<br />

diagnostic<br />

budgétaire<br />

Banques, comptes et produits bancaires<br />

Gestion du budget<br />

Traitement <strong>de</strong>s impayés<br />

Dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> grâce<br />

Renégociation <strong>de</strong> crédits<br />

Restructuration <strong>de</strong> crédits<br />

Dossier <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement<br />

Microcrédit personnel<br />

Information sur ouverture <strong>de</strong>s droits<br />

Orientation<br />

Il sʼagit là dʼune démarche expérimentale : les actions développées sont évaluées en continu<br />

afin <strong>de</strong> mesurer leur efficacité, les adapter… Les données collectées, par un suivi statistique<br />

précis, permettent par ailleurs <strong>de</strong> renforcer <strong>la</strong> connaissance <strong>de</strong>s publics et du type <strong>de</strong> difficultés<br />

rencontrées, et <strong>de</strong> détecter <strong>de</strong>s situations <strong>de</strong> non-recours.<br />

Ces <strong>de</strong>ux exemples montrent que proposer une offre dʼaccompagnement sur les questions<br />

budgétaires est possible et efficace. Il conviendra dʼapprofondir lʼévaluation <strong>de</strong> ces dispositifs,<br />

notamment sur le p<strong>la</strong>n du modèle économique et <strong>de</strong> lʼutilité sociale. LʼInstitut pourrait ensuite<br />

initier une démarche visant à i<strong>de</strong>ntifier les acteurs susceptibles <strong>de</strong> porter ou dʼadapter ces<br />

solutions sur lʼensemble du territoire français, compte tenu du principe <strong>de</strong> libre administration<br />

<strong>de</strong>s collectivités territoriales et <strong>de</strong>s réformes en cours.<br />

ANNEXES : COMPLÉMENTS TECHNIQUES<br />

Fondée en 1864, <strong>la</strong> Croix-Rouge française est engagée dans le<br />

secteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé, <strong>de</strong> lʼai<strong>de</strong> à lʼautonomie, <strong>de</strong> lʼurgence et du<br />

secourisme, <strong>de</strong> lʼaction sociale, <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> solidarité<br />

internationale. Ses 52 000 bénévoles et 18 000 sa<strong>la</strong>riés accompagnent<br />

les victimes <strong>de</strong> <strong>la</strong> très gran<strong>de</strong> précarité, les personnes dépendantes en<br />

raison <strong>de</strong> leur âge ou <strong>de</strong> leur handicap, les enfants en danger, les<br />

personnes privées <strong>de</strong> leur liberté ou enfin les victimes <strong>de</strong>s conflits ou<br />

<strong>de</strong>s catastrophes naturelles. Fidèle à son projet associatif « Humaniser<br />

<strong>la</strong> vie », <strong>la</strong> Croix-Rouge française sʼattache à ai<strong>de</strong>r chacun à retrouver<br />

les conditions dʼune existence digne, en privilégiant, quand cʼest<br />

possible, un accompagnement vers lʼautonomie.<br />

www.croix-rouge.fr<br />

Le Secours Catholique - Caritas France, fondé en 1946, inscrit son<br />

action dans <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> dignité <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne<br />

humaine, <strong>de</strong> justice, <strong>de</strong> solidarité, <strong>de</strong> fraternité, <strong>de</strong> paix et réconciliation,<br />

<strong>de</strong> développement intégral <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne humaine.<br />

En associant les plus démunis et les plus exclus à ses actions et à ses<br />

projets, le Secours Catholique permet à ses interlocuteurs <strong>de</strong> prendre<br />

en compte davantage encore un certain nombre <strong>de</strong> précarités, <strong>de</strong><br />

détresses, dʼexclusions.<br />

En donnant p<strong>la</strong>ce et parole aux plus démunis, le Secours Catholique<br />

agit pour <strong>la</strong> transformation sociale.<br />

www.secours-catholique.org<br />

L’UNCCAS : union nationale <strong>de</strong>s centres communaux et intercommunaux<br />

d’action sociale<br />

Fondée en 1926, lʼUNCCAS est <strong>la</strong> seule association en France représentant<br />

les élus communaux et intercommunaux en charge <strong>de</strong>s affaires sociales et<br />

leur CCAS/CIAS. Le réseau national compte 3850 CCAS et CIAS adhérents<br />

(6 000 communes) dont lʼaction au quotidien concerne plus <strong>de</strong> 44 millions<br />

<strong>de</strong> citoyens, en métropole et outre-mer.<br />

Établissements publics locaux chargés dʼune mission <strong>de</strong> prévention et <strong>de</strong><br />

développement social, les CCAS et CIAS gèrent <strong>de</strong> nombreux équipements<br />

et services <strong>de</strong> proximité en direction <strong>de</strong>s familles, <strong>de</strong>s personnes en<br />

difficulté, <strong>de</strong>s personnes âgées ou handicapées. La lutte contre lʼexclusion<br />

est leur premier champ dʼintervention. Dans ce cadre, les CCAS/CIAS se<br />

sont notamment investis dans le développement du microcrédit personnel<br />

au point <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir le premier réseau dʼaccompagnement <strong>de</strong>s bénéficiaires.<br />

www.unccas.org<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

29<br />

31


Synthèse du rapport du CNIS n° 125 : le microcrédit<br />

Le groupe <strong>de</strong> travail sur « le microcrédit et <strong>la</strong> statistique publique » a été mandaté par le CNIS<br />

(Conseil national <strong>de</strong> l’information statistique) pour explorer <strong>de</strong>ux axes :<br />

1) recenser les microcrédits,<br />

2) mieux connaître les micro-entreprises, notamment les auto-entrepreneurs.<br />

Les liens entre ces <strong>de</strong>ux thèmes sont forts, puisque le microcrédit est <strong>de</strong>stiné aux micro-entreprises.<br />

L’approche <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux questions est toutefois assez diff érente, <strong>de</strong> très nombreuses micro-entreprises<br />

ne se fi nançant pas par microcrédit ou n’ayant pas du tout recours au crédit (c’est en particulier<br />

le cas d’une gran<strong>de</strong> majorité d’auto-entrepreneurs). Le présent rapport est donc composé <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux parties, dont l’unité est assurée par les préconisations concernant <strong>la</strong> meilleure connaissance<br />

<strong>de</strong>s micro-entreprises : plusieurs font en eff et référence aux questions <strong>de</strong> fi nancement.<br />

La première partie du rapport s’eff orce d’abord <strong>de</strong> défi nir le microcrédit : il ne s’agit pas d’ajouter<br />

aux diverses défi nitions françaises, européennes ou internationales une défi nition nouvelle<br />

qui se voudrait normative. La comparaison <strong>de</strong>s défi nitions montre, qu’il s’agisse du microcrédit<br />

professionnel (le plus souvent défi ni) ou personnel, une diversité d’approches que le groupe<br />

juge naturelle et légitime. La défi nition retenue ici a pour seul but <strong>de</strong> permettre un recensement<br />

<strong>la</strong>rge <strong>de</strong>s microcrédits. Le groupe s’est ainsi accordé sur une défi nition très « opérationnelle »<br />

re<strong>la</strong>tivement extensive <strong>de</strong>vant permettre, une fois <strong>la</strong> collecte mise en p<strong>la</strong>ce sur une telle base,<br />

d’obtenir <strong>de</strong>s informations sur <strong>de</strong>s catégories particulières <strong>de</strong> microcrédits.<br />

Le groupe a distingué le microcrédit professionnel du microcrédit personnel.<br />

Au sein du microcrédit professionnel, le groupe a distingué <strong>de</strong>ux sous-catégories :<br />

• le microcrédit professionnel « c<strong>la</strong>ssique », défi ni par les critères suivants : crédit, dont le débiteur<br />

bénéfi cie d’un accompagnement, d’un montant généralement inférieur à 25 000 euros, accordé<br />

par un établissement <strong>de</strong> crédit ou une association, consenti à titre onéreux, à <strong>de</strong>stination d’entreprises<br />

<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 ans d’âge et employant moins <strong>de</strong> 10 personnes dont le chiff re d’aff aires<br />

ou le total <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n est inférieur à 2 millions d’euros ;<br />

• le microcrédit à caractère <strong>de</strong> fonds propres. Le groupe a été conduit à retenir cette secon<strong>de</strong> sous-catégorie<br />

en raison <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> l’activité <strong>de</strong> prêts d’honneur (sans intérêt) dont le recensement<br />

présente un grand intérêt statistique, et dont l’octroi sert souvent <strong>de</strong> déclencheur à celui<br />

d’un autre crédit : Le microcrédit à caractère <strong>de</strong> fonds propres est défi ni <strong>de</strong> <strong>la</strong> même façon que<br />

le microcrédit c<strong>la</strong>ssique, si ce n’est qu’il n’est pas nécessairement accordé à titre onéreux (il est<br />

accordé le plus souvent à titre gratuit) et qu’il a le caractère d’un apport en fonds propres.<br />

Le microcrédit personnel est, quant à lui, ainsi défi ni : crédit d’un montant généralement<br />

inférieur à 3 000 euros et d’une durée maximum <strong>de</strong> 3 ans, dont le débiteur bénéfi cie d’un<br />

accompagnement, accordé par un établissement <strong>de</strong> crédit ou une association à <strong>de</strong>s personnes<br />

ayant <strong>de</strong>s diffi cultés <strong>de</strong> fi nancement, et <strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>s projets d’insertion.<br />

Dans le corps du rapport, <strong>de</strong>s précisions 1 sont données permettant d’interpréter précisément<br />

ces défi nitions, voire <strong>de</strong> les é<strong>la</strong>rgir pour <strong>de</strong>s raisons pratiques dans certains cas très limités.<br />

1 En particulier les microcrédits professionnels garantis par France active garantie grâce aux dotations du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (FCS)<br />

qui dépassent 25 000 euros et les microcrédits personnels <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 3 000 euros garantis par le FCS sont considérés comme <strong>de</strong>s microcrédits.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 10<br />

A51


A52<br />

ANNEXE 10<br />

Pour l’organisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> collecte, le groupe fait un certain nombre <strong>de</strong> préconisations, sous <strong>la</strong><br />

forme <strong>de</strong> tableaux <strong>de</strong> collecte fi gurant en annexe du rapport du CNIS. Cette collecte pourrait<br />

concerner les fl ux <strong>de</strong> crédits nouveaux avec une périodicité trimestrielle et être complétée par un<br />

recensement <strong>annuel</strong> <strong>de</strong>s encours. Le groupe souhaite qu’elle soit organisée par <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France,<br />

que ce soit auprès <strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> crédit ou <strong>de</strong>s associations octroyant <strong>de</strong>s microcrédits.<br />

Comme ce<strong>la</strong> a été indiqué, les bénéfi ciaires du microcrédit professionnel sont les entreprises<br />

employant moins <strong>de</strong> 10 personnes et dont le chiff re d’aff aires ou le total <strong>de</strong> bi<strong>la</strong>n est inférieur à<br />

2 millions d’euros : autrement dit, les micro-entreprises telles que défi nies par <strong>la</strong> réglementation<br />

européenne. Cette observation facilite <strong>la</strong> transition avec <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie du rapport.<br />

Le rapport rappelle quelques données <strong>de</strong> base sur les micro-entreprises : en 2007, elles constituent<br />

96 % <strong>de</strong>s entreprises françaises, sont au nombre <strong>de</strong> 2,7 millions et emploient 3,2 millions <strong>de</strong><br />

sa<strong>la</strong>riés. La création du statut <strong>de</strong> l’auto-entrepreneur a profondément perturbé le dénombrement<br />

<strong>de</strong>s créations d’entreprises ; en 2009 et en <strong>2010</strong>, plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> création<br />

d’entreprise se sont faites sous ce statut. Le groupe <strong>de</strong> travail a analysé les étu<strong>de</strong>s réalisées<br />

sur les auto-entrepreneurs, en particulier celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> direction générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compétitivité,<br />

<strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong>s Services fondée sur les données <strong>de</strong> l’ACOSS et sur trois enquêtes ad hoc.<br />

Le groupe préconise qu’un travail <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rifi cation soit entrepris afi n <strong>de</strong> résoudre les diffi cultés<br />

d’ordre méthodologique que présente le dénombrement <strong>de</strong>s créations d’auto-entreprises,<br />

dans le cadre <strong>de</strong>s concepts européens harmonisés.<br />

Sur les micro-entreprises en général, comme sur les auto-entrepreneurs, l’enquête SINE permettra,<br />

au fur et à mesure <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong>s réponses <strong>de</strong>s diff érentes cohortes, d’obtenir <strong>de</strong><br />

précieux renseignements. D’ores et déjà (cohorte <strong>2010</strong>), un questionnaire diff érent est adressé<br />

aux auto-entrepreneurs et aux autres entreprises. Le groupe fait <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> préconisations à<br />

cet égard : concernant l’exploitation <strong>de</strong>s données collectées en <strong>2010</strong>, analyser l’accompagnement,<br />

le recours au microcrédit, l’activité (pour les auto-entrepreneurs). Pour les données à collecter<br />

en 2013, le groupe préconise <strong>de</strong> modifi er le questionnaire afi n d’intégrer, entre autres : le lien<br />

entre pérennité <strong>de</strong> l’entreprise et remboursement du crédit, avec l’objectif <strong>de</strong> mieux expliquer les<br />

taux <strong>de</strong> défail<strong>la</strong>nce sur les microcrédits par les cessations d’activité, l’eff et sur l’emploi, l’impact<br />

<strong>de</strong> l’accompagnement sur <strong>la</strong> survie.<br />

C’est cette question du lien entre <strong>la</strong> survie <strong>de</strong> l’entreprise et ses diffi cultés fi nancières qui conduit<br />

le groupe à une <strong>de</strong>rnière préconisation : il serait utile <strong>de</strong> disposer d’informations sur les entreprises<br />

ayant cessé leur activité : pourquoi l’ont-elles fait ? Dans quelles conditions fi nancières ?<br />

Ont-elles remboursé leurs crédits ? Une enquête pourrait être réalisée auprès <strong>de</strong>s entreprises non<br />

survivantes à 3 ans, et rapprochée <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> défail<strong>la</strong>nce sur les crédits sur <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>,<br />

connus <strong>de</strong>s banques ou <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> microcrédit.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Microcrédit personnel : le gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’accompagnement<br />

L’accompagnement est un élément clé du microcrédit personnel « à <strong>la</strong> française ». Il conforte les chances<br />

<strong>de</strong> réussite du projet <strong>de</strong> l’emprunteur, il ai<strong>de</strong> à prévenir ou à résoudre les éventuelles diffi cultés <strong>de</strong><br />

remboursement et permet d’accroître <strong>la</strong> maîtrise budgétaire et bancaire quand ce<strong>la</strong> s’avère nécessaire.<br />

Après cinq années <strong>de</strong> pratique, les réseaux associatifs 1 et bancaires 2 engagés au niveau national dans<br />

le dispositif ont confronté leurs expériences pour dégager les grands principes <strong>de</strong> l’accompagnement.<br />

L’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, <strong>la</strong> Fédération bancaire française ainsi que <strong>la</strong><br />

Caisse <strong>de</strong>s dépôts, gestionnaire du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale, se sont naturellement associés à ces travaux.<br />

Ce gui<strong>de</strong> refl ète <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong>s démarches et <strong>de</strong>s pratiques jugées pertinentes, nées <strong>de</strong> l’expérience acquise<br />

<strong>de</strong>puis 2006. Ce gui<strong>de</strong> se veut un document <strong>de</strong> référence mais n’a pas vocation à constituer une norme.<br />

L’accompagnement fait partie <strong>de</strong> l’essence même du microcrédit personnel et en est certainement<br />

l’élément le plus signifi catif.<br />

En eff et, le crédit ne peut pas être considéré en tant que tel comme une solution à un problème<br />

apparemment économique et peut même <strong>de</strong>venir, sans un accompagnement construit et<br />

personnalisé, une mauvaise réponse préjudiciable à l’emprunteur.<br />

• Outil <strong>de</strong> fi nancement, et rien d’autre, le crédit ne peut pas résoudre à lui seul une problématique<br />

socio-économique.<br />

• Le crédit n’est pas à considérer comme une ressource, mais comme une charge <strong>de</strong> remboursement<br />

venant s’imputer mensuellement dans le budget familial <strong>de</strong> l’emprunteur. Il nécessite par<br />

conséquent <strong>de</strong> disposer d’une capacité <strong>de</strong> remboursement suffi sante, avérée ou prévisible sur<br />

toute <strong>la</strong> durée du prêt.<br />

• Le crédit est un engagement sur le long terme, et nécessite <strong>de</strong> pouvoir réagir face aux imprévus<br />

et aléas à venir.<br />

Emprunter est un acte responsable et impliquant sur <strong>la</strong> durée. L’obtention d’un crédit ne doit pas<br />

être considérée comme une fi nalité, mais comme un moyen pouvant contribuer à <strong>la</strong> réalisation<br />

d’un projet <strong>de</strong> vie. D’autres outils, tout aussi importants que le crédit, existent et sont parfois<br />

mieux adaptés à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne concernée. Ils doivent être i<strong>de</strong>ntifi és, choisis, utilisés<br />

et articulés, au bon moment et à bon escient.<br />

Dans ce contexte, le rôle <strong>de</strong> l’accompagnement est primordial. L’accompagnant cherchera à<br />

appréhen<strong>de</strong>r une situation globale, parfois complexe et multidimensionnelle. Le microcrédit<br />

est un <strong>de</strong>s outils dont il dispose, et auquel il fera éventuellement appel s’il le juge opportun.<br />

1 Par ordre alphabétique : Association nationale <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> missions locales, Crédit municipal <strong>de</strong> Paris, Croix-Rouge française,<br />

Comité national <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong>s régies <strong>de</strong> quartier, Fédération française <strong>de</strong>s associations Crésus, Fédération nationale <strong>de</strong>s associations<br />

<strong>de</strong> réinsertion sociale, Fédération nationale <strong>de</strong>s familles rurales, Les Restaurants du Cœur, Secours catholique, Union nationale <strong>de</strong>s associations<br />

familiales, Union nationale <strong>de</strong>s centres communaux d’action sociale<br />

2 Par ordre alphabétique : BNP Paribas Personal Finance, Caisse d’épargne, Crédit agricole, Crédit coopératif, Crédit mutuel, La Banque postale,<br />

LaserCofinoga, Société générale<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 11<br />

A53


A54<br />

ANNEXE 11<br />

Deux gran<strong>de</strong>s phases peuvent être i<strong>de</strong>ntifi ées dans le cadre d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> microcrédit :<br />

La phase « amont » doit permettre à l’accompagnant <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r le projet du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur et<br />

d’i<strong>de</strong>ntifi er si le microcrédit est une réponse adaptée.<br />

1. Le diagnostic<br />

2. L’orientation<br />

3. La qualifi cation du projet<br />

4. L’évaluation fi nancière du projet<br />

5. L’évaluation budgétaire<br />

6. La présentation du dossier aux partenaires bancaires<br />

La phase « aval » débute à l’octroi du microcrédit et s’étale sur toute <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> remboursement.<br />

Elle intègre un suivi coordonné entre l’accompagnant et l’établissement <strong>de</strong> crédit, qui permettra<br />

d’optimiser les chances <strong>de</strong> réussite du projet.<br />

7. La signature <strong>de</strong> l’off re <strong>de</strong> contrat <strong>de</strong> crédit<br />

8. L’accompagnement du projet et le suivi préventif<br />

9. L’accompagnement bancaire<br />

1| Le diagnostic<br />

« Au début, il y a l’écoute ».<br />

La phase <strong>de</strong> diagnostic vise à :<br />

• faire émerger le besoin et ai<strong>de</strong>r à le formaliser ;<br />

• qualifi er le besoin, c’est-à-dire chercher, <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> solution (par exemple l’obtention<br />

d’un crédit), quelle est <strong>la</strong> réalité du problème ;<br />

• appréhen<strong>de</strong>r <strong>la</strong> situation globale <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne.<br />

2| L’orientation<br />

La phase <strong>de</strong> diagnostic aura permis d’appréhen<strong>de</strong>r <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne sous ses diff érents<br />

angles : situation familiale, situation professionnelle, situation fi nancière, santé, logement…<br />

Les problématiques éventuellement i<strong>de</strong>ntifi ées <strong>de</strong>vront être prises en compte par l’accompagnant,<br />

qui agira directement ou orientera vers les services compétents.<br />

Sur le p<strong>la</strong>n fi nancier, <strong>de</strong>ux actions sont essentielles :<br />

• <strong>la</strong> vérifi cation <strong>de</strong> l’ouverture <strong>de</strong> tous les droits aux prestations sociales ;<br />

• <strong>la</strong> vérifi cation <strong>de</strong> l’éligibilité aux autres ai<strong>de</strong>s et dispositifs nationaux ou locaux, rattachés à <strong>la</strong><br />

personne (allocations, avances…) ou à son projet en particulier (subventions).<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Quelques exemples <strong>de</strong> solutions alternatives<br />

Les ai<strong>de</strong>s, subventions ou allocations sont nombreuses. Elles sont soumises à <strong>de</strong>s critères précis d’éligibilité<br />

et se déclinent aux niveaux national, départemental et communal.<br />

Une personne se présente dans <strong>la</strong> situation suivante, quelle orientation lui conseiller ?<br />

• Impayés <strong>de</strong> loyer ? Fonds <strong>de</strong> solidarité logement via un travailleur social communal/départemental ou<br />

<strong>la</strong> caisse d’allocations familiales (CAF),…<br />

• Pas <strong>de</strong> mutuelle complémentaire et peu <strong>de</strong> ressources ? Caisse primaire d’assurance ma<strong>la</strong>die, services<br />

sociaux communaux/départementaux, associations agréées,…<br />

• En<strong>de</strong>ttement important ? Services sociaux communaux/départementaux, secrétariat suren<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France, associations spécialisées,…<br />

• Enceinte, isolée, peu <strong>de</strong> ressources ? Services sociaux communaux/départementaux/hospitaliers, CAF,<br />

associations spécialisées,…<br />

• Volonté <strong>de</strong> divorcer, peu <strong>de</strong> ressources ? Services d’ai<strong>de</strong> juridictionnelle, permanences communales<br />

<strong>de</strong>s avocats, services sociaux communaux/départementaux,…<br />

• Travaux d’amélioration du logement ? Structures spécialisées (ANAH, ADIL, PACT,…), services sociaux<br />

communaux/départementaux,…<br />

Chaque situation est unique. En cas <strong>de</strong> diffi cultés spécifi ques, il est nécessaire d’orienter vers les<br />

services compétents.<br />

3| La qualification du projet<br />

À ce sta<strong>de</strong>, si le budget du ménage semble équilibré, le recours à un microcrédit peut être envisagé<br />

comme une solution <strong>de</strong> fi nancement, ou <strong>de</strong> cofi nancement (complémentarité du dispositif<br />

microcrédit avec les autres dispositifs existant au niveau local, régional, national), pour un projet<br />

i<strong>de</strong>ntifi é et contribuant à une amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation socio-économique <strong>de</strong> l’emprunteur.<br />

Idéalement, ce projet <strong>de</strong>vra permettre <strong>de</strong> conforter ou d’améliorer sa situation face à l’emploi :<br />

fi nancement d’une formation, achat d’un véhicule permettant <strong>de</strong> se rendre au travail, déménagement<br />

vers un bassin d’emploi plus attractif… L’amélioration <strong>de</strong>s revenus qui en est attendue facilitera<br />

ensuite, si <strong>la</strong> personne accè<strong>de</strong> eff ectivement à l’emploi, le remboursement du crédit.<br />

Il pourra également permettre <strong>de</strong> fi nancer <strong>de</strong>s projets indispensables au maintien d’un bon<br />

niveau d’insertion sociale, comme <strong>de</strong>s équipements <strong>de</strong> première nécessité (chauff age, gros<br />

électroménager…). Ces projets, qui concourent à <strong>la</strong> prévention <strong>de</strong> l’exclusion sociale mais qui<br />

n’apportent pas une amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation fi nancière du ménage, doivent être examinés<br />

précautionneusement car ils <strong>de</strong>vront être remboursés à budget inchangé.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 11<br />

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A56<br />

ANNEXE 11<br />

4| L’évaluation financière du projet<br />

La pertinence du projet étant validée, il convient ensuite d’en cerner précisément le montant,<br />

puis d’en défi nir les modalités <strong>de</strong> fi nancement.<br />

Le montant<br />

Dans un contexte <strong>de</strong> budget serré <strong>la</strong>issant peu <strong>de</strong> marge <strong>de</strong> manœuvre pour faire face aux coûts<br />

annexes ou imprévus, il est indispensable <strong>de</strong> cerner dès le départ tous les coûts (immédiats ou<br />

diff érés) du projet étudié. Ces coûts annexes peuvent éventuellement être intégrés au microcrédit.<br />

Les modalités <strong>de</strong> financement<br />

Certains projets peuvent être partiellement fi nancés par <strong>de</strong>s dispositifs d’ai<strong>de</strong>s ou subventions<br />

(notamment en matière <strong>de</strong> formation ou <strong>de</strong> logement), voire par <strong>de</strong> l’épargne disponible. Le<br />

recours à ces mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fi nancement, avec un microcrédit comme complément pour <strong>la</strong> partie<br />

non couverte, permettra <strong>de</strong> réduire <strong>la</strong> charge d’en<strong>de</strong>ttement et <strong>de</strong> remboursement et confortera<br />

les chances <strong>de</strong> réussite du projet.<br />

5| L’évaluation budgétaire<br />

Rembourser un crédit nécessite <strong>de</strong> pouvoir supporter cette nouvelle charge dans son budget,<br />

tous les mois et pendant toute <strong>la</strong> durée du crédit.<br />

Le sol<strong>de</strong> du compte bancaire peut être un indicateur <strong>de</strong> cet équilibre budgétaire : un découvert<br />

durable, voire s’aggravant <strong>de</strong> mois en mois, est généralement le signe d’un déséquilibre budgétaire.<br />

Mais le critère fondamental pour juger <strong>de</strong> <strong>la</strong> faisabilité budgétaire d’un microcrédit est le « reste<br />

pour vivre » ou « capacité d’épargne ».<br />

Le « reste pour vivre » est <strong>la</strong> somme qui reste au foyer déduction faite <strong>de</strong>s dépenses contraintes<br />

(ou pré-engagées) ainsi que <strong>de</strong> <strong>la</strong> mensualité <strong>de</strong> remboursement du microcrédit.<br />

La « capacité d’épargne » est une notion plus précise que le « reste pour vivre » : c’est <strong>la</strong> somme<br />

qui reste au foyer, déduction faite <strong>de</strong>s dépenses contraintes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mensualité <strong>de</strong> remboursement<br />

du microcrédit, mais aussi <strong>de</strong> toutes les dépenses liées aux besoins <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie courante (nourriture,<br />

vêtements, loisirs et, si possible, constitution, même minime, d’une épargne <strong>de</strong> précaution).<br />

Il n’y a pas <strong>de</strong> normes défi nies en matière <strong>de</strong> « reste pour vivre » ou <strong>de</strong> « capacité d’épargne »,<br />

chaque situation est à apprécier <strong>de</strong> façon personnalisée.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Comment é<strong>la</strong>borer un budget, quelques astuces<br />

• É<strong>la</strong>borer un budget consiste à lister, sous forme <strong>de</strong> tableau, toutes les rentrées d’argent et toutes les<br />

dépenses du mois (dépenses fi xes comme le loyer, dépenses variables comme l’alimentation, dépenses<br />

occasionnelles comme les loisirs).<br />

• Il est nécessaire d’essayer <strong>de</strong> mensualiser toutes les recettes et dépenses.<br />

• Il faut penser à anticiper les baisses <strong>de</strong> revenus pouvant survenir sur <strong>la</strong> durée du remboursement (fi n <strong>de</strong><br />

droits, départ en retraite, etc.).<br />

• Il faut anticiper les nouvelles dépenses que pourra engendrer le projet et les intégrer au budget (si le<br />

microcrédit concerne l’achat d’un véhicule, penser au coût <strong>de</strong> l’assurance, <strong>de</strong> l’essence, <strong>de</strong> l’entretien, etc.).<br />

• Comparer ressources et dépenses permet <strong>de</strong> voir si le budget est équilibré, c’est-à-dire s’il dégage un<br />

excé<strong>de</strong>nt ou « reste pour vivre », ou « capacité d’épargne ».<br />

En cas <strong>de</strong> diffi cultés spécifi ques, il est nécessaire d’orienter vers les services compétents.<br />

En aucun cas le crédit ne peut être une solution à un déséquilibre budgétaire.<br />

Si l’apport d’argent frais semble parfois permettre <strong>de</strong> résoudre <strong>de</strong>s situations d’urgence et constituer<br />

une bouff ée d’oxygène, il n’aura qu’un eff et à très court terme et aggravera <strong>la</strong> situation dans <strong>la</strong><br />

durée par les charges <strong>de</strong> remboursement qui viendront s’ajouter aux dépenses courantes.<br />

En cas <strong>de</strong> déséquilibre budgétaire durable, le microcrédit ne sera pas <strong>la</strong> réponse adaptée et le<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vra être orienté vers <strong>de</strong>s solutions alternatives.<br />

6| La présentation du dossier aux partenaires bancaires<br />

Si tous les éléments sont réunis (projet fi nalisé et cohérent, budget équilibré, « reste pour vivre » ou « capacité<br />

d’épargne » suffi sant, prise en charge <strong>de</strong>s éventuels aspects sociaux à traiter, ouverture <strong>de</strong>s droits éventuels<br />

à prestations sociales et recherche <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s et subventions dans le cadre du fi nancement partiel du projet),<br />

l’accompagnant peut alors ai<strong>de</strong>r le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur à formaliser son dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> microcrédit<br />

et le présenter à un établissement <strong>de</strong> crédit partenaire.<br />

C’est à l’accompagnant que revient <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> présentation du dossier <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> microcrédit <strong>de</strong>vant le ou les partenaires bancaires.<br />

Il doit alors s’assurer que le dossier est dûment rempli et que toutes les pièces jointes ont bien<br />

été transmises.<br />

C’est aussi vers lui que le partenaire bancaire se tournera s’il subsiste <strong>de</strong>s interrogations.<br />

La décision sera prise après l’étu<strong>de</strong> conjointe et argumentée menée par <strong>la</strong> banque et l’accompagnant.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 11<br />

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A58<br />

ANNEXE 11<br />

Les pièces justifi catives<br />

L’établissement prêteur étudiera <strong>la</strong> faisabilité fi nancière du projet. Il se basera sur les pièces justifi catives qui<br />

lui auront été communiquées, et dont les plus courantes sont :<br />

• Pièces d’i<strong>de</strong>ntité du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> l’éventuel co-<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur : carte nationale d’i<strong>de</strong>ntité, passeport, carte<br />

<strong>de</strong> séjour,…<br />

• Justifi catif <strong>de</strong> domicile : quittance <strong>de</strong> loyer, facture <strong>de</strong> gaz ou d’électricité, attestation <strong>de</strong> domiciliation ou<br />

d’hébergement…<br />

• Avis d’imposition ou <strong>de</strong> non-imposition<br />

• Justifi catifs <strong>de</strong> revenus et d’allocations : bulletins <strong>de</strong> paie, relevés ou notifi cations d’allocations, jugement<br />

fi xant le montant d’une pension alimentaire…<br />

• Justifi catifs <strong>de</strong> charges : quittances <strong>de</strong> loyer, factures (électricité, gaz, eau…), abonnements (téléphone, internet,<br />

transports…), frais <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> d’enfants (gar<strong>de</strong>rie, cantine…), tableaux d’amortissement <strong>de</strong> prêts en cours…<br />

• Relevés <strong>de</strong> compte(s) bancaire(s) : les trois <strong>de</strong>rniers<br />

• Devis <strong>de</strong>s dépenses à fi nancer<br />

7| La signature <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> contrat <strong>de</strong> crédit<br />

Si l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et <strong>la</strong> constitution du dossier ont souvent été menées dans le cadre<br />

d’un face-à-face entre le bénéfi ciaire et l’accompagnant, l’octroi du microcrédit est l’occasion<br />

<strong>de</strong> formaliser le contact entre le bénéfi ciaire et l’établissement <strong>de</strong> crédit.<br />

L’off re <strong>de</strong> contrat <strong>de</strong> crédit étant le document offi ciel matérialisant <strong>la</strong> nouvelle re<strong>la</strong>tion entre le<br />

bénéfi ciaire et l’établissement <strong>de</strong> crédit, sa signature est une bonne occasion pour s’assurer <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> parfaite appropriation par l’emprunteur <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> l’off re (montant <strong>de</strong>s mensualités,<br />

date <strong>de</strong> prélèvement, conditions <strong>de</strong> taux et éventuels frais annexes, conditions <strong>de</strong> mise en jeu<br />

<strong>de</strong> l’éventuelle assurance,…) mais aussi pour créer les conditions d’une communication directe<br />

et durable entre le bénéfi ciaire et l’établissement prêteur, en rappe<strong>la</strong>nt notamment quels sont<br />

les moyens <strong>de</strong> joindre l’établissement <strong>de</strong> crédit (numéro <strong>de</strong> téléphone, adresse courrier, adresse<br />

mail, nom du conseiller…).<br />

8| L’accompagnement du projet et le suivi préventif<br />

L’accompagnement, très important lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction du projet et <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> microcrédit,<br />

joue également un rôle essentiel tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> remboursement du microcrédit.<br />

Il est alors important qu’une procédure soit mise en p<strong>la</strong>ce au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure accompagnante<br />

pour permettre aux accompagnants <strong>de</strong> « suivre » sur le long terme les emprunteurs.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Ce suivi peut s’exercer <strong>de</strong> diverses manières (en groupe ou <strong>de</strong> façon individuelle, lors <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous<br />

physiques ou téléphoniques, <strong>de</strong> façon mensuelle ou trimestrielle, …) et touche à divers aspects :<br />

• le suivi du projet fi nancé en lui-même (recherche d’emploi, amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong><br />

vie, etc.) ;<br />

• le suivi <strong>de</strong> l’équilibre budgétaire <strong>de</strong> l’emprunteur ;<br />

• le suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation personnelle globale <strong>de</strong> l’emprunteur et une réorientation possible vers<br />

<strong>de</strong>s structures plus à même <strong>de</strong> l’accompagner pour <strong>de</strong>s problématiques spécifi ques n’ayant pas<br />

forcément trait au microcrédit.<br />

Ce suivi permet, entre autres, <strong>de</strong> prévenir <strong>de</strong>s situations d’impayés en agissant suffi samment<br />

tôt pour ne pas <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> l’emprunteur se dégra<strong>de</strong>r.<br />

Exemple d’adaptation du suivi<br />

SUIVI Prioritaire (a) Moyen (b) Léger (c)<br />

Fréquence du contact Tous les mois Tous les 2 mois Tous les 6 mois<br />

Mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> contact privilégié Face-à-face Téléphone Téléphone<br />

Suivi budgétaire X X<br />

Suivi bancaire X X X<br />

Suivi personnel X<br />

(a) Problèmes fi nanciers, diffi cultés à gérer le budget, situation personnelle complexe…<br />

(b) Autonomie budgétaire en cours d’acquisition<br />

(c) Autonomie budgétaire acquise<br />

Source : UNAF<br />

9| L’accompagnement bancaire<br />

Accordé par un établissement <strong>de</strong> crédit sur proposition d’un accompagnant, le microcrédit doit<br />

être considéré comme « un tremplin », une solution intermédiaire conduisant à une re<strong>la</strong>tion<br />

bancaire complète et <strong>de</strong> qualité.<br />

L’établissement <strong>de</strong> crédit a donc <strong>de</strong>ux grands rôles à jouer :<br />

• prendre en compte, pendant <strong>la</strong> durée du microcrédit et en liaison avec l’accompagnant, <strong>la</strong><br />

situation particulière <strong>de</strong> son client ;<br />

• construire, dans le cadre d’une re<strong>la</strong>tion personnalisée, les conditions pour l’amener vers une<br />

autonomie <strong>de</strong> gestion.<br />

Si l’accompagnant continue à exercer un suivi pendant toute <strong>la</strong> durée du prêt et joue un rôle<br />

central en termes <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s inci<strong>de</strong>nts, son intermédiation n’est plus systématiquement<br />

requise dans <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion courante entre le client et sa banque.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 11<br />

A59


A60<br />

ANNEXE 11<br />

Bonnes pratiques<br />

Si l’établissement prêteur et <strong>la</strong> banque teneuse <strong>de</strong> compte sont <strong>de</strong>ux établissements différents :<br />

• l’établissement prêteur pourrait communiquer à l’emprunteur un courrier faisant état <strong>de</strong> l’octroi d’un<br />

microcrédit. Le bénéfi ciaire pourrait alors le remettre, s’il le juge opportun, à sa banque teneuse <strong>de</strong> compte<br />

afi n <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibiliser sur sa situation et l’associer à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> son projet <strong>de</strong> vie ;<br />

• il serait alors important que <strong>la</strong> banque teneuse <strong>de</strong> compte soit sensibilisée aux problématiques du microcrédit<br />

personnel afi n <strong>de</strong> suivre et conseiller au mieux son client.<br />

Et, dans tous les cas :<br />

• il est important que l’accompagnant reste associé au suivi du microcrédit (et par l’établissement prêteur<br />

et par l’emprunteur) ;<br />

• les différents acteurs doivent gar<strong>de</strong>r à l’esprit que toutes ces actions sont à mener dans l’intérêt <strong>de</strong><br />

l’emprunteur et pour l’ai<strong>de</strong>r à acquérir une meilleure connaissance du mon<strong>de</strong> bancaire et donc une plus<br />

gran<strong>de</strong> autonomie.<br />

Des contraintes légales à prendre en compte dans les échanges entre établissements <strong>de</strong> crédit<br />

et acteurs sociaux :<br />

Le secret professionnel<br />

Pour permettre à l’établissement <strong>de</strong> crédit et à l’accompagnant d’échanger sur le déroulement et le<br />

remboursement <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> crédit, dans le cadre du suivi social et budgétaire et dans l’intérêt du<br />

bénéfi ciaire du microcrédit, l’accord exprès et écrit du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>vra être préa<strong>la</strong>blement recueilli et ceci<br />

dès <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> prêt. Une c<strong>la</strong>use spécifi que pourra pour ce<strong>la</strong> utilement être insérée sur le formu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> microcrédit et dûment signée par le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur.<br />

La collecte et <strong>la</strong> détention <strong>de</strong>s données personnelles<br />

Conformément à <strong>la</strong> « loi Informatique et libertés » du 6 janvier 1978, <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong> données personnelles doit<br />

être proportionnée à <strong>la</strong> fi nalité du traitement et au but poursuivi.<br />

Le bénéfi ciaire du microcrédit doit être informé <strong>de</strong> cette collecte d’informations, <strong>de</strong> sa fi nalité, ainsi que <strong>de</strong> ses<br />

droits d’accès, d’opposition et <strong>de</strong> rectifi cation.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Cadre légis<strong>la</strong>tif et réglementaire<br />

La loi sur les nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques <strong>de</strong> 2001<br />

La loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 dite loi NRE (Nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques) a instauré<br />

<strong>la</strong> possibilité pour les associations sans but lucratif <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s prêts d’un montant maximum<br />

<strong>de</strong> 10 000 euros 1 afi n <strong>de</strong> fi nancer <strong>la</strong> création d’entreprises par <strong>de</strong>s chômeurs ou <strong>de</strong>s titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong><br />

minima sociaux. Cette loi a été complétée par un décret d’application du 30 avril 2002 créant<br />

un comité d’habilitation <strong>de</strong>s associations délivrant <strong>de</strong>s prêts dans le cadre d’une dérogation au<br />

monopole bancaire (article L 511-6 5° du Co<strong>de</strong> monétaire et fi nancier). Les associations habilitées<br />

par ce comité sont autorisées à fi nancer les prêts professionnels par recours à <strong>de</strong>s emprunts<br />

auprès d’établissements <strong>de</strong> crédit et non plus exclusivement sur fonds propres.<br />

La loi <strong>de</strong> programmation pour <strong>la</strong> cohésion sociale n° 2005-32 (loi Borloo)<br />

La loi n° 2005-32 (loi Borloo), qui avait pour objectif principal <strong>la</strong> mise en œuvre d’un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong><br />

développement <strong>de</strong>s services à <strong>la</strong> personne, a marqué une nouvelle étape via principalement <strong>la</strong><br />

création du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (FCS) dont le rôle est d’apporter sa garantie concernant les<br />

prêts octroyés aux chômeurs et aux bénéfi ciaires <strong>de</strong> minimas sociaux pour créer une entreprise. Le<br />

Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale est géré par <strong>la</strong> Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations. La loi Borloo a par<br />

ailleurs instauré une réduction d’impôt pour les contribuables qui ai<strong>de</strong>nt le microentrepreneur<br />

à créer son entreprise et une exonération <strong>de</strong> cotisations sociales pendant trois ans à <strong>la</strong> condition<br />

que les revenus du microentrepreneur <strong>de</strong>meurent inférieurs au SMIC.<br />

La Loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie (2008)<br />

La Loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie n° 2008-776 (LME) du 4 août 2008 vise notamment<br />

à favoriser le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> microentreprise à travers diff érentes mesures telles que <strong>la</strong><br />

création du statut d’auto-entrepreneur, <strong>la</strong> protection du patrimoine <strong>de</strong>s petits entrepreneurs ou<br />

<strong>la</strong> création d’un tarif <strong>de</strong> téléphonie mobile sociale.<br />

Le statut d’auto-entrepreneur permet à une personne physique, avec <strong>de</strong>s démarches administratives<br />

et fi scales simplifi ées, <strong>de</strong> créer une entreprise individuelle pour exercer une activité commerciale,<br />

artisanale ou libérale, à titre principal ou complémentaire à l’exercice d’un autre métier.<br />

Le p<strong>la</strong>fond du chiff re d’aff aires autorisé pour bénéfi cier <strong>de</strong> ce statut est limité à 80 000 euros HT<br />

pour une activité <strong>de</strong> commerce et 32 000 euros HT pour <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong> services. Compte<br />

tenu <strong>de</strong> sa simplicité, ce statut s’adresse au premier chef à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi désireux <strong>de</strong><br />

créer leur activité. En outre, ils peuvent percevoir les ai<strong>de</strong>s à <strong>la</strong> création d’entreprise <strong>de</strong>s Assedic,<br />

le paiement <strong>de</strong>s impôts et charges sociales est eff ectué <strong>de</strong> façon forfaitaire sur les gains mensuels<br />

ou trimestriels (13 % pour une activité commerciale – 23 % pour une activité <strong>de</strong> services),<br />

l’activité n’est pas soumise à <strong>la</strong> TVA et est exonérée <strong>de</strong> taxe professionnelle pendant trois ans.<br />

L’accès au microcrédit professionnel ou personnel est accessible à l’auto-entrepreneur pour<br />

faciliter le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> son activité.<br />

1 Art. R 518-62 du Co<strong>de</strong> monétaire et financier<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 12<br />

A61


A62<br />

ANNEXE 12<br />

Par ailleurs, <strong>la</strong> LME :<br />

• é<strong>la</strong>rgit aux fondations d’utilité publique <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s prêts pour <strong>la</strong> création et le<br />

développement <strong>de</strong>s très petites entreprises (TPE) ainsi que pour <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> projets d’insertion<br />

<strong>de</strong> personnes physiques ;<br />

• étend le public éligible aux prêts <strong>de</strong>s associations sans but lucratif et <strong>de</strong>s fondations d’utilité<br />

publique, en visant non plus seulement les chômeurs et bénéfi ciaires <strong>de</strong>s minimas sociaux, mais<br />

également tout microentrepreneur à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> fi nancement ;<br />

• conditionne <strong>la</strong> possibilité pour les associations et fondations d’emprunter aux banques pour<br />

eff ectuer <strong>de</strong>s prêts, à une habilitation ministérielle prévue par l’article R. 518-59 du Co<strong>de</strong><br />

monétaire et fi nancier. Un comité p<strong>la</strong>cé auprès du ministre chargé <strong>de</strong> l’Économie suit l’activité<br />

<strong>de</strong>s associations sans but lucratif et est chargé <strong>de</strong> délivrer <strong>de</strong>s agréments en ayant recours le cas<br />

échéant à <strong>de</strong>s experts, y compris du secrétariat général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Commission bancaire ;<br />

• créée également les fonds <strong>de</strong> dotation qui permet <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s dons susceptibles d’être<br />

utilisés à <strong>de</strong>s fi ns <strong>de</strong> micro-fi nancement : « Le fonds <strong>de</strong> dotation est une personne morale<br />

(associations, fondations, syndicats professionnels, sociétés civiles…) <strong>de</strong> droit privé à but non<br />

lucratif qui reçoit et gère, en les capitalisant, <strong>de</strong>s biens et droits <strong>de</strong> toute nature qui lui sont<br />

apportés à titre gratuit et irrévocable et utilise les revenus <strong>de</strong> <strong>la</strong> capitalisation en vue <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

réalisation d’une œuvre ou d’une mission d’intérêt général ou les redistribue pour assister une<br />

personne morale à but non lucratif dans l’accomplissement <strong>de</strong> ses œuvres et <strong>de</strong> ses missions<br />

d’intérêt général ».<br />

Les associations qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt l’habilitation auprès du secrétariat du comité assuré par les<br />

services du ministre <strong>de</strong> l’Économie, <strong>de</strong> l’Industrie et <strong>de</strong> l’Emploi doivent remplir les conditions<br />

suivantes :<br />

• une ancienneté d’au moins trois ans dans l’activité d’accompagnement <strong>de</strong> projets fi nancés par<br />

<strong>de</strong>s prêts d’honneur consentis par elles ou par <strong>de</strong>s crédits bancaires ;<br />

• le traitement, à ce titre, d’un nombre minimum <strong>de</strong> dossiers par an, fi xé par arrêté du ministre<br />

chargé <strong>de</strong> l’Économie ;<br />

• <strong>la</strong> compétence requise appréciée par le comité au vu, notamment, <strong>de</strong>s réalisations passées, <strong>de</strong>s<br />

résultats <strong>de</strong> l’activité d’accompagnement, du taux <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s crédits et <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong><br />

à contrôler les risques et <strong>la</strong> gestion ;<br />

• l’adhésion à <strong>la</strong> charte <strong>de</strong> qualité du Conseil national <strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’entreprise et l’engagement<br />

d’adopter les indicateurs <strong>de</strong> performance défi nis par le comité ;<br />

• <strong>la</strong> signature d’une convention <strong>de</strong> garantie appropriée <strong>de</strong>s emprunts contractés par l’association ;<br />

• les dirigeants <strong>de</strong> l’association doivent possé<strong>de</strong>r l’honorabilité, <strong>la</strong> compétence et l’expérience<br />

nécessaires à l’exercice <strong>de</strong> leurs fonctions.<br />

Pour leur part, les opérations <strong>de</strong> prêt eff ectuées par les associations doivent répondre aux caractéristiques<br />

suivantes :<br />

• les prêts sont eff ectués à titre onéreux ;<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


• les prêts ne peuvent être alloués aux entreprises créées ou développées que durant les cinq<br />

premières années suivant leur création ou leur reprise ;<br />

• sauf décision exceptionnelle <strong>de</strong> rééchelonnement dûment motivée, tous les prêts accordés à<br />

un même bénéfi ciaire sont remboursables et les intérêts payables dans un dé<strong>la</strong>i maximum <strong>de</strong><br />

cinq ans à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> date <strong>de</strong> premier décaissement <strong>de</strong>s fonds versés ;<br />

• pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> mentionnée en 2, l’association ne peut consentir un nouveau prêt à l’entreprise<br />

bénéfi ciaire, en application <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente section, que si l’échéancier <strong>de</strong> remboursement<br />

du ou <strong>de</strong>s prêts précé<strong>de</strong>mment alloués, éventuellement rééchelonnés dans les conditions prévues<br />

en 3, est respecté ;<br />

• le montant total <strong>de</strong> l’encours <strong>de</strong>s prêts alloués, en application <strong>de</strong> <strong>la</strong> présente section, est<br />

p<strong>la</strong>fonné à 6 000 euros par participant au projet, sans pouvoir excé<strong>de</strong>r 10 000 euros pour une<br />

même entreprise ;<br />

• les prêts accordés doivent faire l’objet d’un suivi fi nancier pendant leur durée ;<br />

• les prêts doivent bénéfi cier d’une garantie apportée par un fonds <strong>de</strong> garantie ou <strong>de</strong> cautionnement<br />

agréé ou par un établissement <strong>de</strong> crédit.<br />

La loi portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation (<strong>2010</strong>)<br />

La loi n° <strong>2010</strong>-737 du 1 er juillet <strong>2010</strong> portant réforme du crédit à <strong>la</strong> consommation a été<br />

défi nitivement adoptée le 21 juin <strong>2010</strong> après plusieurs mois <strong>de</strong> discussion entre l’Assemblée<br />

nationale et le Sénat.<br />

Ce texte a introduit <strong>de</strong>s évolutions importantes en matière <strong>de</strong> crédit. Des dispositions particulières<br />

en faveur du microcrédit ont été adoptées sous forme <strong>de</strong> trois articles (Articles 23, 24 et 25) :<br />

• le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale, issu <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi Borloo, est pérennisé et conforté dans son rôle <strong>de</strong><br />

garant partiel auprès <strong>de</strong>s prêteurs et <strong>de</strong> fi nanceur <strong>de</strong> l’accompagnement du microcrédit ;<br />

• l’article 23 précise <strong>la</strong> défi nition du microcrédit personnel : « prêts <strong>de</strong>stinés à participer au<br />

fi nancement <strong>de</strong> projets d’insertion accordés à <strong>de</strong>s personnes physiques confrontées à <strong>de</strong>s diffi -<br />

cultés <strong>de</strong> fi nancement, dont les capacités <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong> ces prêts sont jugées suffi santes<br />

par les prêteurs et qui bénéfi cient d’un accompagnement social. Ces prêts peuvent également<br />

être accordés pour <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> projets d’insertion sociale qui ne sont pas directement liés à<br />

un objectif professionnel » ;<br />

• l’obligation pour les établissements prêteurs <strong>de</strong> faire explicitement fi gurer dans leur rapport<br />

<strong>annuel</strong> le montant et les caractéristiques <strong>de</strong>s microcrédits distribués sous leur timbre ;<br />

• <strong>la</strong> possibilité nouvelle off erte aux fondations et associations dédiées au microcrédit, d’emprunter<br />

<strong>de</strong>s fonds auprès <strong>de</strong> personnes physiques pour fi nancer <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s créateurs ou repreneurs<br />

d’entreprises ou pour réaliser <strong>de</strong>s projets d’insertion, en France, sous réserve que les prêteurs<br />

soient informés <strong>de</strong>s risques pris.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

ANNEXE 12<br />

A63


SOMMAIRE<br />

LISTE DES ILLUSTRATIONS D3<br />

LISTE DES ABRÉVIATIONS D5<br />

DOCUMENTATION ET RÉFÉRENCES D9<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

DIVERS<br />

D1


LISTE DES ILLUSTRATIONS<br />

Le microcrédit en Europe<br />

Instruments fi nancés 5<br />

La <strong>microfinance</strong> en France<br />

Microcrédits personnels garantis par le Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale à fi n décembre 23<br />

Microcrédits personnels garantis et prêts « jeunes avenir » 24<br />

Microcrédits personnels garantis 24<br />

Garanties <strong>de</strong>s fonds FCS (graphique) 29<br />

Garanties <strong>de</strong>s fonds FCS (tableau) 29<br />

Garanties du Fonds solidaire <strong>de</strong> garantie pour l’entrepreneuriat féminin<br />

et l’insertion (Fogefi ) 30<br />

FGIF 30<br />

FGAP 30<br />

FGIE 30<br />

Garanties <strong>de</strong>s fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd » 31<br />

Impact du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale sur <strong>la</strong> création-consolidation d’emplois (tableau) 31<br />

Nombre et montant <strong>de</strong>s garanties <strong>de</strong>s fonds « loi Gal<strong>la</strong>nd » 31<br />

Impact du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale sur <strong>la</strong> création-consolidation d’emplois (graphique) 31<br />

Le circuit <strong>de</strong> l’épargne solidaire 37<br />

Encours <strong>de</strong> l’épargne solidaire 39<br />

Les collecteurs <strong>de</strong> l’épargne solidaire en <strong>2010</strong> 39<br />

Investissements réalisés par les fi nanceurs solidaires 40<br />

Dons issus <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements <strong>de</strong> partage 40<br />

Échelle <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cements solidaires 40<br />

Répartition <strong>de</strong>s assurés par secteur d’activité 42<br />

Répartition <strong>de</strong>s assurés par type d’assurance 43<br />

Répartition <strong>de</strong>s assurés selon <strong>la</strong> situation professionnelle antérieure <strong>de</strong> l’assuré 43<br />

Répartition <strong>de</strong>s souscriptions <strong>de</strong> contrat par types d’assurance en 2009 et <strong>2010</strong> 44<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés par tranche d’âge 44<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés selon leur source <strong>de</strong> revenus antérieure 45<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés selon le secteur <strong>de</strong> l’activité exercée 45<br />

Typologie <strong>de</strong>s assurés selon le niveau d’étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s assurés 45<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

DIVERS<br />

D3<br />

1


LISTE DES ABRÉVIATIONS<br />

ACOSS Agence centrale <strong>de</strong>s organismes <strong>de</strong> sécurité sociale<br />

ACP Autorité <strong>de</strong> contrôle pru<strong>de</strong>ntiel<br />

ADIE Association pour le droit à l’initiative économique<br />

ADIL Agence départementale d’information sur le logement<br />

AELE Association européenne <strong>de</strong> libre-échange<br />

AFD Agence française <strong>de</strong> développement<br />

AGEFIPH Association <strong>de</strong> gestion du fonds pour l’insertion professionnelle <strong>de</strong>s personnes<br />

handicapées<br />

AMU Acte pour le marché unique<br />

ANAH Agence nationale pour l’habitat<br />

ANDML Association nationale <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> mission locale<br />

BAD Banque africaine <strong>de</strong> développement<br />

BBZ Besluit bijstandverlening zelfstandigen – Programme national d’ai<strong>de</strong> au démarrage<br />

<strong>de</strong>s travailleurs indépendants (Pays-bas)<br />

BCBS Basel Committee on Banking Supervision – Comité <strong>de</strong> Bâle pour le contrôle<br />

bancaire<br />

BEI Banque européenne d’investissement<br />

BEP Brevet d’étu<strong>de</strong>s professionnelles<br />

BGE Boutiques <strong>de</strong> gestion<br />

CAF Caisse d’allocations familiales<br />

CAFCS Comité d’agrément du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />

CAP Certifi cat d’aptitu<strong>de</strong> professionnelle<br />

CAT Compte à terme<br />

CCAS (CIAS) Centre communal (intercommunal) d’action sociale<br />

CCFD Comité contre <strong>la</strong> faim et pour le développement<br />

CCI Chambre <strong>de</strong> commerce et d’industrie<br />

CCSF Comité consultatif du secteur fi nancier<br />

CDC Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

CDD Contrat à durée déterminée<br />

CDFA Community Development Finance Association<br />

CDFI Community Development Finance Institution<br />

CEO Chief executive offi cer – Prési<strong>de</strong>nt-directeur général<br />

CFDP Compagnie française <strong>de</strong> défense et <strong>de</strong> protection<br />

(ASSURANCES)<br />

CGAP Consulting Group to Assist the Poor – Groupe consultatif d’assistance aux pauvres<br />

CIP Competitivity and Innovation program<br />

CITR Community Investment Tax Relief<br />

CNIS Conseil national <strong>de</strong> l’information statistique<br />

CNLRQ Comité national <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong>s régies <strong>de</strong> quartier<br />

CNP Caisse nationale <strong>de</strong> prévoyance<br />

COSEF Comité d’orientation et <strong>de</strong> suivi <strong>de</strong> l’emploi <strong>de</strong>s fonds<br />

CPSS Committee on Payment and Settlement Systems – Comité sur les systèmes <strong>de</strong> paiement<br />

et <strong>de</strong> règlement<br />

CRÉDOC Centre <strong>de</strong> recherche pour l’étu<strong>de</strong> et l’observation <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie<br />

CRÉSUS Chambre régionale <strong>de</strong> suren<strong>de</strong>ttement social<br />

CSDL Caisse sociale <strong>de</strong> développement local<br />

DGTPE Direction générale du Trésor et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Politique économique<br />

DMI Deutsches Mikrofi nanzinstitut – Institut allemand <strong>de</strong> microfi nance<br />

EFSE European Fund for Southeast Europe<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

DIVERS<br />

D5<br />

1


2D6<br />

DIVERS<br />

EMF Établissement <strong>de</strong> microfi nance<br />

FATF/GAFI Financial Action Task Force – Groupe d’action fi nancière<br />

FCP(ES) Fonds commun <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement (d’entreprises solidaires)<br />

FCS Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale<br />

FEBEA Fédération européenne <strong>de</strong>s banques éthiques et alternatives<br />

FEDER Fonds européen <strong>de</strong> développement régional<br />

FEI Fonds européen d’investissement<br />

FGAP Fonds <strong>de</strong> garantie pour le développement <strong>de</strong>s ateliers protégés<br />

FGIE Fonds <strong>de</strong> garantie pour les structures d’insertion par l’économie<br />

FGIF Fonds <strong>de</strong> garantie à l’initiative <strong>de</strong>s femmes<br />

FNARS Fédération nationale d’accueil et <strong>de</strong> réinsertion sociale<br />

FOGEFI Fonds solidaire <strong>de</strong> garantie pour l’entrepreneuriat féminin et l’insertion<br />

FSE Fonds social européen<br />

GPFI Global Partnership for fi nancial inclusion<br />

ICO Instituto <strong>de</strong> Crédito Ofi cial – Institut <strong>de</strong> crédit offi ciel<br />

ICRA Investment Information and Credit Rating Agency (fi liale indienne <strong>de</strong> Moody’s)<br />

IEDOM Institut d’émission <strong>de</strong>s départements d’outre-mer<br />

IEOM Institut d’émission d’outre-mer<br />

IMF Institution <strong>de</strong> microfi nance<br />

INR Roupie indienne<br />

INSEE Institut national <strong>de</strong> <strong>la</strong> statistique et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques<br />

ISR Investissement socialement responsable<br />

LME Loi <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’économie (du 4 août 2008)<br />

JASMINE Joint action to support microfi nance institutions in Europe<br />

JEREMIE Joint european resources for Micro to Medium Enterprises<br />

MACIF Mutuelle assurance <strong>de</strong>s commerçants et industriels <strong>de</strong> France et <strong>de</strong>s cadres et <strong>de</strong>s<br />

sa<strong>la</strong>riés <strong>de</strong> l’industrie et du commerce<br />

MAG Mutue di Auto Gestione – Mutuelles d’autogestion<br />

MATMUT Mutuelle d’assurance <strong>de</strong>s travailleurs mutualistes<br />

MCP Microcrédit personnel<br />

NABARD National Bank for Agricultural and Rural Development<br />

NACRE Nouvel accompagnement pour <strong>la</strong> création et <strong>la</strong> reprise d’entreprise<br />

NBFC Non Banking Financial Company<br />

NEF Nouvelle économie fraternelle<br />

NEF New Economics Foundation (Royaume-Uni)<br />

NRE Nouvelles régu<strong>la</strong>tions économiques (loi du 15 mai 2001)<br />

ONG Organisation non gouvernementale<br />

OPCVM Organisme <strong>de</strong> p<strong>la</strong>cement collectif en valeurs mobilières<br />

PACT Propagan<strong>de</strong> et action contre les taudis<br />

PAR Portefeuille à risque<br />

PEE (PEI) P<strong>la</strong>n d’épargne entreprise (interentreprises)<br />

PERCO P<strong>la</strong>n d’épargne pour <strong>la</strong> retraite collectif (interentreprises)<br />

(PERCOI)<br />

PLN Zloty polonais<br />

PME Petites et moyennes enterprises<br />

PROGRESS Program for employment and social security<br />

RAEF Romanian American Enterprise Fund<br />

RBI Reserve Bank of India – Banque <strong>de</strong> réserve d’In<strong>de</strong><br />

RC Responsabilité civile<br />

REM Réseau européen <strong>de</strong> microfi nance<br />

RITMI Rete italiana <strong>de</strong> microfi nanza – Réseau italien <strong>de</strong> microfi nance<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


RSA Revenu <strong>de</strong> solidarité active<br />

RSE Responsabilité sociétale <strong>de</strong> l’entreprise<br />

SACICAP Société anonyme coopérative d’intérêt collectif pour l’accession à <strong>la</strong> propriété<br />

SAS Société par actions simplifi ée<br />

SEFEA Société européenne <strong>de</strong> fi nance éthique et alternative<br />

SEWA Self-Employed Women’s Association<br />

SHG Self Help Group<br />

SICAV Société d’investissement à capital variable<br />

SIDI Solidarité internationale pour le développement et l’investissement<br />

SIEG Services d’intérêt économique général<br />

SIFA Société d’investissement France Active<br />

SIG Système d’information <strong>de</strong> gestion<br />

SINE Système d’information sur les nouvelles entreprises<br />

SKOK Spółdzielcze Kasy Oszczędnościowo-Kredytowe (association nationale polonaise<br />

regroupant les coopératives distribuant du microcrédit)<br />

SMIC Sa<strong>la</strong>ire minimum <strong>de</strong> croissance<br />

SNL Solidarités nouvelles pour le logement<br />

TAEG Taux <strong>annuel</strong> eff ectif global<br />

TPE Très petites entreprises<br />

TVA Taxe sur <strong>la</strong> valeur ajoutée<br />

UE Union européenne<br />

UNAF<br />

(URAF/UDAF)<br />

Union nationale (régionale/départementale) <strong>de</strong>s associations familiales<br />

UNCCAS Union nationale <strong>de</strong>s centres communaux d’action sociale<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

DIVERS<br />

D7<br />

3


DOCUMENTATION ET RÉFÉRENCES<br />

Bibliographie<br />

Parlement européen (novembre <strong>2010</strong>)<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong> l’emploi et <strong>de</strong>s affaires sociales, Microcredit Networks and existing<br />

national legis<strong>la</strong>tions with a view to the implementation of the <strong>microfinance</strong> instrument<br />

CGAP<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong> <strong>de</strong> l’enquête Banana skins<br />

Crésus<br />

Assemblée générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération française <strong>de</strong>s chambres régionales du suren<strong>de</strong>ttement social<br />

– <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong><br />

Adie<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong><br />

France Active<br />

<strong>Rapport</strong> d’activité <strong>2010</strong><br />

France initiative<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong><br />

ANDML (mars 2011)<br />

<strong>Rapport</strong> final <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche-action sur le développement du microcrédit personnel en faveur <strong>de</strong>s<br />

jeunes en parcours d’insertion<br />

Secours catholique<br />

<strong>Rapport</strong> d’activité <strong>2010</strong><br />

Familles rurales (juillet 2011)<br />

<strong>Rapport</strong> d’activité crédit é<strong>la</strong>n <strong>2010</strong>-2011<br />

Caisse <strong>de</strong>s dépôts et consignations<br />

<strong>Rapport</strong> d’activité du Fonds <strong>de</strong> cohésion sociale (exercice <strong>2010</strong>)<br />

CNIS (septembre 2011)<br />

<strong>Rapport</strong> – Le microcrédit<br />

IEDOM/IEOM (avril 2011)<br />

Note – Le microcrédit professionnel en outre-mer : <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> mono-entreprise au développement<br />

économique durable<br />

Finansol (2011)<br />

Le baromètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> finance solidaire (édition 2011-2012)<br />

Entrepreneurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Cité<br />

<strong>Rapport</strong> d’activité <strong>2010</strong><br />

Babyloan<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong><br />

Restaurants du Cœur<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong><br />

Croix-Rouge française<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong><br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

DIVERS<br />

D9<br />

1


2D10<br />

DIVERS<br />

UNAF<br />

<strong>Rapport</strong> d’activité <strong>2010</strong><br />

BGE<br />

<strong>Rapport</strong> d’activité <strong>2010</strong><br />

Crédoc (février <strong>2010</strong>)<br />

Les conditions d’accès aux services bancaires <strong>de</strong>s ménages vivant sous le seuil <strong>de</strong> pauvreté<br />

La Caixa (mars <strong>2010</strong>)<br />

Informe sobre el impacto <strong>de</strong> los microcrédito<br />

Fédération nationale <strong>de</strong>s caisses d’épargne (octobre <strong>2010</strong>)<br />

Étu<strong>de</strong> d’impact du microcrédit personnel – Évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation <strong>de</strong>s emprunteurs<br />

Croix-Rouge française, Secours catholique & UNCCAS (septembre 2011)<br />

Manifeste pour l’inclusion bancaire en France <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions fragiles<br />

Commission européenne (octobre 2011)<br />

COM(2011) 682/2<br />

Communication <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission au Parlement européen, au Conseil, au Comité économique et<br />

social européen et au Comité <strong>de</strong>s régions – Initiative pour l’entrepreneuriat social : construire un<br />

écosystème pour promouvoir les entreprises sociales<br />

Commission européenne (octobre 2011)<br />

European Co<strong>de</strong> of Good Conduct for Microcredit Provision<br />

La Caixa (octobre 2011)<br />

Informe anual <strong>2010</strong><br />

Adresses internet<br />

Europe<br />

Jeremie<br />

• www.eif.org/what_we_do/jeremie/in<strong>de</strong>x.htm<br />

• ec.europa.eu/regional_policy/thefunds/instruments/jeremie_fr.cfm<br />

Jasmine<br />

• ec.europa.eu/regional_policy/thefunds/instruments/jasmine_fr.cfm<br />

• www.eif.org/what_we_do/microfi nance/JASMINE/in<strong>de</strong>x.htm<br />

CIP<br />

ec.europa.eu/enterprise/policies/fi nance/cip-fi nancial-instruments/in<strong>de</strong>x_en.htm<br />

Progress<br />

• ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=987&<strong>la</strong>ngId=fr<br />

• www.eif.org/what_we_do/microfi nance/progress/in<strong>de</strong>x.htm<br />

• www.ec.europa.eu/epmf<br />

BEI : www.eib.org<br />

FEI : www.eif.org<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


REM : www.european-microfi nance.org<br />

PerMicro (Italie) : www.permicro.it<br />

Qredits (Pays-Bas) : www.qredits.nl<br />

First-Step (Ir<strong>la</strong>n<strong>de</strong>): www.fi rst-step.ie<br />

Finnvera (Fin<strong>la</strong>n<strong>de</strong>) : www.fi nnvera.fi<br />

Mikrofond (Bulgarie) : www.mikrofond.bg/en<br />

Fair Finance (Royaume-Uni) : www.fairfi nance.org.uk<br />

DMI (Allemagne) : www.mikrofi nanz.net<br />

Patria Credit (Roumanie) : www.patriacredit.ro<br />

Microbank (Espagne) : www.microbank<strong>la</strong>caixa.com<br />

Inicjatywa Mikro (Pologne) : www.inicjatywamikro.pl<br />

Parlement européen : www.europarl.europa.eu<br />

FEBEA : www.febea.org<br />

Microcrédit<br />

www.banque-france.fr/fr/instit/observatoire/observatoire-microfi nance.htm<br />

www.iedom.fr<br />

www.adie.org<br />

www.bge.asso.fr<br />

www.convergences2015.org<br />

www.franceactive.org<br />

www.france-initiative.fr<br />

UNCCAS : www.unccas.org<br />

UNAF : www.unaf.fr<br />

ANDML : www.andml.info<br />

Régies <strong>de</strong> quartiers : www.cnlrq.org<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

DIVERS<br />

D11<br />

3


4D12<br />

DIVERS<br />

Crésus : www.cresusalsace.org<br />

Croix-Rouge : www.croix-rouge.fr<br />

Familles rurales : www.famillesrurales.org<br />

FNARS : www.fnars.org<br />

Missions locales : www.cnml.gouv.fr<br />

Restaurants du Cœur : restosducoeur.org<br />

Secours catholique : www.secours-catholique.org<br />

La Caixa : www.<strong>la</strong>caixa.es<br />

Caisse d’épargne : www.caisse-epargne.fr<br />

Crédit municipal <strong>de</strong> Paris : www.creditmunicipal.fr<br />

P<strong>la</strong>Net Finance : www.p<strong>la</strong>netfi nancegroup.org<br />

Microassurance<br />

www.entrepreneurs<strong>de</strong><strong>la</strong>cite.org<br />

www.axa.fr<br />

www.macif.fr<br />

Épargne solidaire<br />

Babyloan : www.babyloan.org<br />

MicroWorld : www.microworld.org<br />

Finansol : www.fi nansol.org<br />

Nef : www.<strong>la</strong>nef.com<br />

Statistiques<br />

www.cnis.fr<br />

www.caisse<strong>de</strong>s<strong>de</strong>pots.fr<br />

www.legifrance.gouv.fr/<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


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Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong>


Le <strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance est en libre<br />

téléchargement sur le site internet<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />

(www.banque-france.fr).<br />

Une version imprimée peut être<br />

obtenue gratuitement, jusqu’à<br />

épuisement du stock, sur simple<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> (cf. adresse ci-contre).<br />

L’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

se réserve le droit <strong>de</strong> suspendre<br />

le service <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion et <strong>de</strong><br />

restreindre le nombre <strong>de</strong> copies<br />

attribuées par personne.<br />

Banque <strong>de</strong> France | <strong>Rapport</strong> <strong>annuel</strong> <strong>de</strong> l’Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance | Exercice <strong>2010</strong><br />

Observatoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> microfi nance<br />

Prési<strong>de</strong>nt Michel Cam<strong>de</strong>ssus<br />

Secrétaire général Paul Loridant<br />

Ont participé à <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> ce rapport :<br />

Béatrice Raoult-Texier, Annabelle Rincon,<br />

Xabier Martinez<br />

Banque <strong>de</strong> France<br />

Éditeur<br />

Banque <strong>de</strong> France<br />

39, rue Croix <strong>de</strong>s Petits-Champs<br />

75001 Paris<br />

Directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> publication<br />

Armand Pujal,<br />

secrétaire général <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />

Rédacteur en chef<br />

Paul Loridant<br />

Secrétariat <strong>de</strong> rédaction<br />

Raymond Domurado, Dominique Rougès<br />

Maquettiste<br />

Service <strong>de</strong>s Publications économiques (SPE)<br />

Opérateurs PAO<br />

Nico<strong>la</strong>s Besson, Angélique Brunelle,<br />

Christian Heurtaux, François Lécuyer,<br />

Aurélien Lefèvre, Carine Otto, Isabelle Pasquier<br />

Version papier<br />

Service <strong>de</strong> <strong>la</strong> Documentation et <strong>de</strong>s Re<strong>la</strong>tions<br />

avec le public <strong>de</strong> <strong>la</strong> Banque <strong>de</strong> France<br />

07-1397<br />

75049 Paris Ce<strong>de</strong>x 01<br />

Téléphone : +1 42 92 39 08<br />

Télécopie : +1 42 92 39 40<br />

Impression<br />

SIMA IVRY 25-1168<br />

Dépôt légal<br />

Dès parution<br />

Internet<br />

www.banque-france.fr/fr/publications

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