Friedrich Nietzsche - Sociologie:Système LMD
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<strong>Friedrich</strong> <strong>Nietzsche</strong> 10<br />
Mais de ce fait, les concepts métaphysiques de réalité et d'apparence, et leur opposition, se<br />
trouvent abolis :<br />
« Nous avons aboli le monde vrai : quel monde restait-il ? Peut-être celui de<br />
l'apparence ? … Mais non ! En même temps que le monde vrai, nous avons aussi aboli<br />
le monde des apparences ! » [37]<br />
En quoi consiste alors la réalité ? Pour <strong>Nietzsche</strong> :<br />
« La "réalité" réside dans le retour constant de choses égales, connues, apparentées,<br />
dans leur caractère logicisable, dans la croyance qu'ici nous calculons et pouvons<br />
supputer. »<br />
Autrement dit, la réalité qui nous est "donnée" est déjà un résultat qui n'apparaît que par<br />
une perspective, structure de la volonté de puissance que nous sommes. La pensée de<br />
<strong>Nietzsche</strong> est donc une pensée de la réalité comme interprétation, reposant sur une thèse<br />
sensualiste, tout ceci supposant que toute interprétation n'existe qu'en tant que<br />
perspective. À partir de cette thèse perspectiviste, la question qui se pose à <strong>Nietzsche</strong><br />
(comme elle s'était posée à Protagoras, cf. le dialogue de Platon) est de savoir si toutes les<br />
perspectives (ou interprétations) se valent. La généalogie vient répondre à cette question.<br />
Le génie du cœur<br />
Si la Volonté de puissance peut être vue comme un effort fait par <strong>Nietzsche</strong> pour penser<br />
l'être et le devenir, il s'efforce cependant de ne pas réduire sa compréhension de l'existence<br />
à une notion dont il craint qu'elle ne devienne le support d'un système rigide et<br />
métaphysique. Aussi trouve-t-on, à la fin de Par-delà bien et mal, une évocation<br />
volontairement mystérieuse, d'un génie du cœur qui, comme son nom l'indique, est une<br />
inspiration intérieure, indicible et qui parle à notre être le plus intime, inspiration dont le<br />
symbole divin est Dionysos. Ce dernier est ainsi le symbole presque mystique de notre<br />
rapport au monde en tant que Volonté de puissance : quand nous écoutons notre cœur,<br />
c'est Dionysos que nous entendons parler.<br />
Psychologie et généalogie<br />
• Statut de la psychologie<br />
• L'observation<br />
• L'existence<br />
• Généalogie de la morale<br />
• Les jugements moraux<br />
• L'intériorisation<br />
• La religion<br />
Sommaire de la section<br />
La notion de Volonté de puissance, en tant que qualité de l'être, permet de ce fait de<br />
l'interpréter. Elle permet ainsi de synthétiser un ensemble de règles méthodologiques qui<br />
sont le résultat de réflexions qui s'étendent des années 1860 à la fin de 1888. Cette notion<br />
ne prétend donc pas à la systématisation (<strong>Nietzsche</strong> a d'ailleurs abandonné pour cette<br />
raison l'idée d'un exposé de sa philosophie de la Volonté de puissance ; cf. Volonté de<br />
puissance), car elle a beaucoup évolué, mais on peut néanmoins dégager des lignes<br />
directrices permettant d'exposer la pensée de <strong>Nietzsche</strong> dans son ensemble.