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Friedrich Nietzsche - Sociologie:Système LMD

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<strong>Friedrich</strong> <strong>Nietzsche</strong> 22<br />

la conclusion est que ce monde, le monde en devenir, est inconsistant, faux, un néant<br />

d’être.<br />

• parce que les sens sont tenus pour immoraux, ils doivent être condamnés du point de vue<br />

de la connaissance. La haine des sens conduit à imaginer un autre monde.<br />

En conclusion, selon <strong>Nietzsche</strong>, la connaissance a une origine morale ; elle est une<br />

évaluation du monde selon des valeurs humaines, selon ce que l'homme désire trouver dans<br />

le monde.<br />

Les critères idéalistes de la connaissance<br />

Le sentiment, le plaisir que cause une croyance serait la preuve de sa vérité. L'idéalisme se<br />

confond ainsi avec le désirable : l'homme veut que le monde ou une partie du monde<br />

satisfasse ses désirs. L'interprétation de <strong>Nietzsche</strong> réduit de cette manière tout idéalisme,<br />

toute métaphysique et toute morale à une forme d'eudémonisme. Par là, il leur dénie le<br />

droit de dire ce qui est vrai.<br />

En effet, tout ce qui est prouvé dans ce cas, c'est la force du sentiment, la force du désir en<br />

contradiction avec la réalité. Mais une vérité peut être ennuyeuse, désespérante, ne pas se<br />

conformer avec nos souhaits moraux ; il faut envisager sérieusement l'idée que la vérité<br />

peut être horrible, inhumaine, que l'on peut périr de la vérité. De cette manière <strong>Nietzsche</strong><br />

supprime tout lien nécessaire entre Vérité et Bien, lien qui existe dans la métaphysique de<br />

Platon et d'Aristote mais aussi dans la théologie chrétienne.<br />

De ce fait, l'idéalisme, c'est-à-dire le déni de la réalité que nous avons sous nos yeux au<br />

profit d'une réalité différente et plus agréable, cet idéalisme, poussé à ses extrêmes, est<br />

comparable aux sentiments morbides que ressent un malade qui ne supporte pas le contact<br />

physique [63] . L'idéaliste, le chrétien, le démocrate, le socialiste, l'anarchiste, la féministe,<br />

etc., sont tous plus ou moins dans une situation fausse relativement à la réalité : ils<br />

adoptent un comportement infantile de refus, d'autisme, qui découle inévitablement de<br />

leurs faiblesses.<br />

Les convictions morales (telles que l'égalité entre les hommes) qui supposent des<br />

catégories métaphysiques comme l'idée qu'il y aurait une essence une et universelle de<br />

l'homme (qui supposent donc un autre monde, le monde vrai, réel, de la morale), ne se<br />

distinguent alors pas d'une sorte de mensonge irrépressible déterminé par un profond<br />

malaise physiologique et psychologique face à notre existence foncièrement immorale, face<br />

au caractère tragique de la vie.<br />

À l'opposé de l'eudémonisme de la vérité, la capacité de regarder froidement la réalité, sans<br />

y projeter ses désirs et ses insatisfactions, est pour <strong>Nietzsche</strong> une vertu philosophique<br />

nommée probité.

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