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Friedrich Nietzsche - Sociologie:Système LMD

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<strong>Friedrich</strong> <strong>Nietzsche</strong> 30<br />

Tout cela va dans le sens d'une homogénéisation des sociétés humaines, d'une<br />

"médiocrisation" sociale et culturelle généralisée. Ceci équivaut pour lui à la création d'un<br />

citoyen moyen, sans qualité, formant un troupeau suivant des vertus d'obéissance à l'ordre<br />

social, quasi-esclaves, satisfaits toutefois de leur condition (qu'ils ont voulue). Cette<br />

socialisation de l'homme (le grégarisme planétaire) revient à bâtir une muraille protectrice<br />

à un niveau supranational [77] (à la manière de la Chine) pour se protéger du danger<br />

nécessairement extérieur, en admettant que les révolutionnaires (à l’intérieur) soient<br />

maîtrisés.<br />

Le processus de la civilisation<br />

Ces critiques de la culture moderne s'accompagnent d'une tentative de repenser les<br />

conditions précises de toute civilisation. Comment éduque-t-on les hommes ? Comment<br />

est-il parvenu au génie artistique et philosophique ? Cela ne nous étonne pas, car nous<br />

sommes trop habitués par les valeurs humanistes de l'Occident à considérer l'homme<br />

comme une nature donnée une bonne fois pour toutes. La réflexion sur ce thème de la<br />

culture apparaît alors comme un questionnement sur l'animalité de l'être humain et sur<br />

l'éducation (discipline, contraintes) qui lui est donnée. Cette animalité avait été refoulée<br />

par la religion, la morale et la philosophie, si bien que la question de l'élevage de l'homme<br />

est demeurée inconsciente, comme dans le cas de la volonté morale d'améliorer l'humanité<br />

- qui est selon <strong>Nietzsche</strong> un dressage qui ne se considère pas comme tel, et qui refuse de se<br />

considérer comme tel.<br />

La moralité des mœurs<br />

Le processus qui conduit l'homme à la civilisation commence par la moralité des mœurs :<br />

<strong>Nietzsche</strong> considère en effet l'homme comme un animal auquel on a dû apprendre à<br />

promettre en le soumettant aux mœurs et à la loi par un dressage violent et arbitraire (d'où<br />

la torture, la dette à payer en livre de chair). Le résultat est un animal qui peut tenir sa<br />

parole, dont la volonté se maintient dans le temps, et qui a conscience que cette faculté est<br />

une distinction : la capacité de promettre est en effet l'expression de la puissance que l'on<br />

possède du fait de la maîtrise de soi que l'on a acquise. La violence des moyens employées<br />

par l'humanité est alors abolie par la création de l'individu autonome, d'un « sur-animal »<br />

capable de répondre de lui-même, de se déterminer et de se créer ses propres valeurs.<br />

Le droit<br />

Dans ce processus, le rôle de la justice est alors de contenir les débordements violents du<br />

ressentiment et de la vengeance, et d'imprimer en l'homme, si besoin par la force, un point<br />

de vue juridique qui le sépare de ses réactions immédiates (préjudices contre préjudices,<br />

violence contre violence) et l'amène à se concevoir comme un être responsable devant la<br />

loi.<br />

Le droit dépend de l'équilibre des forces, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de contrat naturel.<br />

<strong>Nietzsche</strong> reprend sur ce point les thèses de Spinoza sur l'équivalence du droit et de la<br />

puissance.

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