Friedrich Nietzsche - Sociologie:Système LMD
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<strong>Friedrich</strong> <strong>Nietzsche</strong> 20<br />
en tentant de le prouver.<br />
Pour <strong>Nietzsche</strong>, il n'y a donc pas de vérité absolue si bien que le monolithisme de la<br />
métaphysique (cf. Le Crépuscule des idoles) est nié. Sa position est agnostique (bien qu'il<br />
critique la « vénération pour l'Inconnu, le Mystère en soi » [57] des agnostiques). Il ne rejette<br />
pas l'existence de Dieu ou d'un "principe suprême", mais il s'interdit de tenter de le penser<br />
ou de le prouver. Dieu n'est pas de l'ordre de la connaissance, mais de la foi ; et en ce sens<br />
la méthaphysique, héritée des grecs, est douteuse, et depuis saint Anselme et Descartes,<br />
elle est vaine et trompeuse.<br />
L'utilité sociale de la vérité<br />
La connaissance n'existant pas, il faut expliquer pourquoi il y a néanmoins une volonté de<br />
vérité. Selon <strong>Nietzsche</strong>, la vérité a en premier lieu un caractère social et pragmatique, qui<br />
se comprend à plusieurs niveaux :<br />
• au niveau individuel, le mensonge est plus difficile que la véracité : il est plus utile de<br />
dire la vérité et de se conformer à l'hypocrisie générale ;<br />
« Les hommes fuient moins le mensonge que le préjudice causé par le mensonge. » [58]<br />
Comme ce sont certaines vérités qui sont retenues ; au bénéfice de la communauté.<br />
• il est donc plus avantageux de suivre les vérités reçues dans certains milieux, par<br />
exemple :<br />
« Chez les philosophes aussi, autre espèce de saints, la logique de leur profession veut<br />
qu'ils ne laissent affleurer que certaines vérités : à savoir celles pour lesquelles leur<br />
profession a la sanction de la société. En termes kantiens, ce sont des vérités de la<br />
raison pratique. » [59]<br />
• <strong>Nietzsche</strong> suppose que les catégories "ultimes" de notre pensée résultent d'une histoire<br />
sélective ; de ce fait, nous ne pouvons nous passer des concepts de la métaphysique :<br />
Est vrai ce qui n'a pas fait périr l'humanité.<br />
La règle générale est qu'une institution ou une société génèrent un champ de croyances qui<br />
leur sont spécifiques (cf. Le Crépuscule des idoles). Plus l'autorité est forte, et moins elle<br />
tolère les démonstrations. Les mœurs, les lois, la police, assurent ainsi la pérennité d'une<br />
évaluation de la réalité. Toute connaissance qui sort de ce cadre est fausse, dangereuse,<br />
mauvaise. Mais il ne s'agit pas pour <strong>Nietzsche</strong> de condamner unilatéralement cette<br />
obstruction arbitraire de l'autorité et de la coutume à la raison car c'est l'arbitraire qui a<br />
permis à l'humanité de survivre.<br />
La métaphysique<br />
Ce conformisme grégaire n'explique pas dans l'immédiat l'idéalisme métaphysique (que<br />
<strong>Nietzsche</strong> nomme le « désirable », ce que l'homme veut que le monde soit, en contradiction<br />
avec ce qui est) et la croyance en une connaissance en soi. Le problème de la métaphysique<br />
demande donc tout d'abord à être analysé en plusieurs éléments. <strong>Nietzsche</strong> propose ici une<br />
interprétation de la métaphysique comme division de la totalité de l'étant en deux sphères<br />
distinctes.