l'enjeu majeur De l'événementiel - GL events
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14.Dossier<br />
Qu’est-ce que<br />
le développement<br />
durable ?<br />
Le développement durable est un mode de développement économique<br />
qui cherche à concilier le progrès économique et social et la<br />
préservation de l’environnement. Son principe consiste à développer<br />
une activité en tenant compte de son impact à court, moyen et long<br />
termes sur l’environnement, les conditions sociales et l’éthique et ce,<br />
au niveau mondial. Ce concept de développement durable repose sur<br />
la nécessité de préserver les ressources pour les générations futures<br />
tout en maintenant un objectif de croissance. Il implique une bonne<br />
coordination, une totale transparence entre tous les acteurs d’une<br />
filière et un appui des organisations politiques.<br />
Par définition, notre activité a un impact réel<br />
sur l’environnement avec le transport des<br />
hommes et des matériaux, avec la création<br />
de décors voués à disparaître rapidement,<br />
avec les déchets engendrés par l’activité.<br />
Pourtant, tout en faisant leur métier, un<br />
très grand nombre de professionnels essaie<br />
sérieusement de réduire cet impact »,<br />
affirme Dan-Antoine Blanc-Shapira, viceprésident<br />
de l’Association des Agences<br />
Conseil en Communication Événementielle<br />
(ANAé) et fondateur de l’agence Sensation.<br />
Nombreuses sont<br />
les entreprises qui<br />
adoptent une démarche<br />
éco-conçue.<br />
Les entreprises du secteur événementiel<br />
visent, en effet, à intégrer les problématiques<br />
environnementales dans la conception de<br />
leurs produits ou services. Elles s’intéressent<br />
de près à leurs sources d’approvisionnement<br />
en matières premières et emballages<br />
(conditions de culture et conditions de travail<br />
des salariés…), à la gestion des ressources<br />
(eau, énergie), à la gestion des déchets, aux<br />
process utilisés… Nombreuses sont celles<br />
qui adoptent une démarche éco-conçue,<br />
cette vision globale qui considère toutes<br />
les étapes du cycle de vie d’un produit<br />
du « berceau à la tombe » : fabrication,<br />
distribution, utilisation, élimination. « Dans<br />
le passé, notre métier générait, c’est un fait,<br />
beaucoup trop de déchets, mais aujourd’hui<br />
le recyclage de tous les matériaux utilisés<br />
sur les stands est considérable », affirme<br />
Annie Arsaut Mazières, directrice générale<br />
de Foires, Salons, Congrès et Événements<br />
de France (FSCEF). Pour ne pas en rester à<br />
des actions isolées, à l’initiative de l’ANAé les<br />
associations et les syndicats professionnels<br />
de l’événement ont décidé, avec le soutien<br />
de l’ADEME, de s’engager collectivement<br />
dans une démarche éco-responsable. En<br />
novembre 2006, ils ont signé une charte<br />
commune. « Que tout le monde s’assoie à<br />
la même table, c’était une première dans la<br />
filière événementielle », explique Dan-Antoine<br />
Blanc-Shapira. Un an plus tard, ces mêmes<br />
partenaires ont créé, ensemble, un « écoguide<br />
», une sorte de carnet de route vers<br />
un événement éco-responsable. Ce recueil<br />
présente, sous forme de fiches techniques,<br />
l’ensemble des « bonnes pratiques » connues<br />
à ce jour, réparties en dix thèmes : transport,<br />
hébergement et accueil, location de vaisselle<br />
et de mobilier, décoration et réalisation de<br />
stand, éclairage et sonorisation, etc. Aux<br />
yeux d’Annie Arsaut-Mazières, de telles<br />
initiatives collectives illustrent combien les<br />
professionnels français du secteur des foires,<br />
salons et congrès sont aujourd’hui parmi<br />
les Européens les plus mobilisés en faveur<br />
du développement durable. « En matière<br />
de traitement des déchets, l’Allemagne et<br />
l’Espagne sont en avance. Mais dans le<br />
domaine du développement économique,<br />
du maintien de l’emploi sur les territoires<br />
locaux – ce qui est une donnée <strong>majeur</strong>e du<br />
développement durable – nos foires, salons et<br />
congrès constituent des modèles en Europe.<br />
Ils contribuent grandement à dynamiser les<br />
régions. »<br />
Une vraie prise de conscience<br />
Si, en France, les professionnels des foires,<br />
salons et congrès ont passé depuis quelques<br />
années la vitesse supérieure en termes<br />
de développement durable, cela s’explique<br />
notamment par l’évolution des mentalités.<br />
Désormais, les citoyens, les consommateurs<br />
et les collectivités locales sont prêts. Leur<br />
demande est telle qu’ils créent l’offre. Dan-<br />
Antoine Blanc-Shapira le confirme : « Sur<br />
les événements, plus des deux tiers de<br />
nos clients cherchent des prestations écoconçues.<br />
Suite au rôle joué par Nicolas Hulot<br />
lors de la dernière élection présidentielle,<br />
suite au Grenelle de l’Environnement, aux<br />
films d’Al Gore et de Yann Arthus-Bertrand,<br />
on sent une vraie prise de conscience ». Cette<br />
prise de conscience éthique concerne-t-elle<br />
également les entreprises ou celles-ci sontelles<br />
avant tout guidées par la perspective<br />
de gagner de nouvelles parts de marché ? À<br />
cette question, Dan-Antoine Blanc-Shapira<br />
répond sans détour : « Certains professionnels<br />
de l’événementiel font du développement<br />
durable par opportunisme. En la matière,<br />
je fais partie de ceux qui estiment qu’il faut<br />
rester pragmatique. Toute initiative qui au<br />
final contribue à réduire notre impact sur<br />
l’environnement est bonne à prendre. Aux<br />
États-Unis, on parle du « green business »<br />
pour sortir de la crise. Et c’est très bien. »<br />
©Market Place<br />
ADEME : le bilan carbone<br />
n’est pas une finalité<br />
Bilan carbone. Quand il est question de développement durable dans le monde de l’événementiel, cet<br />
outil destiné à comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre est partout mis en avant. Aux yeux de<br />
l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME), c’est certes une bonne chose, mais ce<br />
n’est pas suffisant. Autrement dit, le bilan carbone n’est pas une finalité. « C’est une photo prise à l’instant<br />
T qui doit permettre, ensuite, de poser de vrais choix en rapport avec le développement durable », indique<br />
Florence Barbett, chargée de communication à l’ADEME. Selon cet organisme, tout organisateur de salon,<br />
foire ou congrès doit travailler dans diverses directions pour être véritablement dans une démarche de<br />
développement durable : sensibiliser ses exposants à l’éco-conception de leurs stands, utiliser des énergies<br />
renouvelables, favoriser les modes de transports doux pour accéder au site, traiter ses déchets, utiliser des<br />
produits de saison pour la restauration des visiteurs, payer ses fournisseurs dans les temps afin qu’ils ne<br />
se retrouvent pas en difficulté, faire travailler des personnes handicapées… La liste des mesures à prendre<br />
pour faire du développement durable sur un événement est quasi infinie. Florence Barbett va même plus<br />
loin : « Pour l’ADEME, tout cela est aujourd’hui entendu. Désormais, le plus important pour nous consiste à<br />
aider ceux qui prennent de vrais risques écologiques, qui innovent, qui ouvrent de nouvelles perspectives. »<br />
<strong>GL</strong> <strong>events</strong> magazine - Octobre/October 2009