INONDATION AU BéNIN - Rapport d'évaluation des ... - GFDRR
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<strong>INONDATION</strong> <strong>AU</strong> Bénin - <strong>Rapport</strong> d’évaluation <strong>des</strong> Besoins Post Catastrophe<br />
Cette région est favorable à deux saisons culturales à s’avoir :<br />
(i) une première saison allant de mars à juillet et (ii) une<br />
deuxième saison qui va de septembre à janvier. On y pratique<br />
<strong>des</strong> cultures de contre-saison dans les zones marécageuses et le<br />
long <strong>des</strong> cours d’eau. On parle également de la culture de la<br />
décrue après les débordements <strong>des</strong> eaux surtout au niveau de<br />
la basse vallée de l’Ouémé, mais cette fois-ci le débordement<br />
a dépassé les limites jamais atteintes. Dans la zone du nord,<br />
les cultures étaient pour la plupart à l’étape de floraison quand<br />
l’inondation est intervenue à la suite <strong>des</strong> pluies abondantes et<br />
à la montée <strong>des</strong> eaux du fleuve Niger et <strong>des</strong> autres cours d’eau<br />
tels que la Sota, l’Alibori, l’Okpara, etc. L’eau est restée près<br />
de trois semaines dans les champs. Dans les régions du centre<br />
et du sud, c’est au cours de l’installation intense <strong>des</strong> cultures<br />
de la deuxième saison que l’inondation est arrivée. Notons<br />
que certains champs de manioc et du riz de la première saison<br />
ont été aussi inondés. Cette inondation <strong>des</strong> champs est due<br />
à la fois aux pluies abondantes intermittentes et surtout au<br />
débordement <strong>des</strong> eaux <strong>des</strong> fleuves Ouémé, Zou, Mono, <strong>des</strong><br />
lacs et autres cours d’eau.<br />
Principales faiblesses et vulnérabilité du secteur<br />
agricole avant les inondations<br />
revenu dans les zones urbaines. En effet, selon la deuxième<br />
enquête sur les conditions de vie <strong>des</strong> ménages ruraux, 33% au<br />
moins <strong>des</strong> ménages sont incapables de satisfaire leurs besoins<br />
minima alimentaires malgré le niveau élevé <strong>des</strong> dépenses<br />
alimentaires (70%) sur leur budget. la prévalence de la<br />
malnutrition aigüe au sein <strong>des</strong> enfants de 06 à 23 mois est de<br />
19%. Sur le plan nutritionnel, compte tenu de la croissance<br />
démographique et surtout celle <strong>des</strong> zones urbanisées, le<br />
maintien du taux d’auto-approvisionnement actuel exigera un<br />
énorme effort d’intensification, notamment pour les céréales<br />
et les tubercules.<br />
La situation nutritionnelle avant les inondations5 présente<br />
les caractéristiques suivantes :<br />
• Prévalence élevée de malnutrition chronique<br />
dans tous les départements et insécurité<br />
alimentaire dans certains départements<br />
• 972 000 personnes sont en situation d’insécurité<br />
alimentaire, représentant 12% <strong>des</strong> ménages. Par ailleurs,<br />
bien que le reste de la population soit considéré comme<br />
étant dans une situation de sécurité alimentaire, 1 048 000<br />
personnes sont à risque d’insécurité alimentaire (13,2%).<br />
L’agriculture béninoise doit faire face à <strong>des</strong> contraintes d’ordre<br />
:<br />
- naturel : elle reste tributaire <strong>des</strong> aléas climatiques ;<br />
- structurel : les disparités régionales sont très marquées<br />
au niveau de la répartition <strong>des</strong> terres cultivables. De<br />
même le mode de gestion de ces terres entraîne une<br />
réduction drastique de leur fertilité ;<br />
- économique : le revenu agricole demeure faible et<br />
varie de 100 à 300 dollars US par ménage rural.<br />
En conséquence les exploitations agricoles sont<br />
peu capitalisées par manque d’investissements, en<br />
général, et dans l’amélioration de la fertilité <strong>des</strong> sols,<br />
en particulier.<br />
En outre, on observe :<br />
l’installation <strong>des</strong> cultures le long <strong>des</strong> cours d’eau ;<br />
l’accès difficile à la terre car le milieu rural est marqué<br />
par un dualisme où coexistent le régime foncier de<br />
droit moderne et le régime de droit coutumier (plus<br />
prépondérant). Ce dualisme ne permet pas de résoudre<br />
les problèmes d’insécurité foncière qui se posent aux<br />
exploitants agricoles et constitue un handicap de<br />
taille à l’intensification agricole lié :<br />
au morcellement de plus en plus accentué<br />
<strong>des</strong> terres, avec pour conséquence la disparition<br />
progressive <strong>des</strong> terres de production agricole et <strong>des</strong><br />
aires de pâturages ;<br />
à la non disponibilité <strong>des</strong> terres et les<br />
difficultés d’accès à la terre aussi bien pour les<br />
promoteurs de gran<strong>des</strong> exploitations agricoles que<br />
pour les petites et moyennes exploitations ;<br />
à la thésaurisation <strong>des</strong> terres agricoles à<br />
travers la constitution par endroits de réserves<br />
foncières individuelles très peu valorisées.<br />
La sécurité alimentaire est préoccupante du fait de l’existence<br />
de poches d’insécurité alimentaire grave au niveau de certains<br />
groupes à risques, notamment les petits exploitants agricoles<br />
du sud, les populations de pêcheurs, et les familles à faible<br />
- 25 -<br />
• Les départements ayant les plus forts taux d’insécurité<br />
alimentaire (IA) au moment de l’enquête sont le Mono,<br />
l’Atacora, le Couffo et la Donga (voir cartes suivante).<br />
Ces quatre départements totalisent près de 60% <strong>des</strong><br />
ménages en insécurité alimentaire au niveau national.<br />
• Plus d’un tiers <strong>des</strong> enfants béninois de 6 à 59 mois<br />
souffrent de malnutrition chronique ce qui veut dire<br />
que 530 000 enfants sont estimés souffrant de retard de<br />
croissance, dont 175 000 de retard de croissance sévère.<br />
• Dans tous les départements (sauf le Littoral) plus de<br />
30% <strong>des</strong> enfants de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition<br />
chronique, ce qui traduit une situation nutritionnelle grave<br />
selon les seuils établis par l’OMS. L’Atacora, l’Alibori,<br />
le Plateau et le Couffo sont les quatre départements<br />
où la prévalence dépasse le seuil critique de 40%.<br />
• Prévalence de malnutrition aigüe<br />
globale de 4.7% au niveau national avec<br />
<strong>des</strong> disparités entre les départements.<br />
• Plus de 67 000 enfants de 6 à 59 mois souffrent de<br />
malnutrition aigüe dont 10000 de malnutrition aiguë sévère,<br />
ce qui les expose à un risque accru de mortalité. Les enfants<br />
les plus touchés par la malnutrition sont les plus jeunes.<br />
• L’Atacora est le département le plus touché (malnutrition<br />
aigüe globale: 7.8%), suivi du Plateau (6,4%) et de l’Ouémé<br />
(6,1%). Au moment de l’enquête, un tiers <strong>des</strong> départements<br />
présentaient une prévalence de la malnutrition aiguë globale<br />
supérieure à 5%, ce qui traduit une situation médiocre selon<br />
les seuils établis par l’OMS. Par contre, la prévalence de la<br />
malnutrition aigüe globale était inférieure au seuil critique<br />
de 10% établi par l’OMS dans tous les départements. Il est<br />
important de noter que la prévalence de la malnutrition aigüe<br />
5 Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la<br />
Nutrition (AGVSAN), 2008