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La philosophie au XXe siècle - Blog Gai Savoir

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avoir été le Descartes de la <strong>philosophie</strong> contemporaine, celui à<br />

partir duquel tout commence à nouve<strong>au</strong>.<br />

Le Begriffsschrift propose une « idéographie », selon le<br />

terme emprunté à Leibniz 8 , c’est-à-dire une langue symbolique<br />

de l’enchaînement des idées, composée de signes écrits ayant<br />

une définition stricte et univoque. Frege considère en effet que<br />

les mathématiques, même dans la branche la plus ancienne,<br />

celle qui traite des nombres entiers naturels, c’est-à-dire<br />

l’arithmétique, ne présentent pas une rigueur suffisante. Or la<br />

logique classique héritée des Grecs est incapable de remédier à<br />

cette situation, car elle ne corrige pas assez les imperfections et<br />

les équivoques des langues naturelles comme le grec ou le français.<br />

Le problème de Frege est le suivant : comment analyser, et<br />

surtout représenter, le raisonnement mathématique, la preuve<br />

qui va de vérités évidentes, comme les axiomes, et de vérités<br />

démontrées, comme les théorèmes, à d’<strong>au</strong>tres vérités, sans recourir<br />

à l’intuition et <strong>au</strong>x trompeuses évidences du langage ?<br />

Pour le résoudre, il invente un système de signes qui met en<br />

évidence, de façon pour ainsi dire mécanique, par le jeu de<br />

l’écriture, la structure de nos raisonnements.<br />

Cette démarche présente trois aspects. Frege veut d’abord<br />

donner un fondement plus assuré <strong>au</strong>x mathématiques en les<br />

faisant reposer sur la logique, alors que Kant s’attachait à distinguer<br />

la logique des jugements synthétiques a priori qui sont<br />

propres <strong>au</strong>x mathématiques. Kant privilégiait la géométrie, qui<br />

semblait étroitement liée à la notion d’espace et donc <strong>au</strong>x<br />

formes de l’intuition, tandis que Frege veut déduire<br />

l’arithmétique de la logique. Le livre de 1879 ouvre donc la voie,<br />

en purifiant la logique, à ce qu’on appelle le logicisme*, c’est-àdire<br />

le projet de déduire les principes mathématiques de la seule<br />

logique. Frege entreprit cette grande œuvre dans les Lois fon-<br />

201.<br />

8<br />

Cf. R. Blanche, la Logique et son histoire, Armand Colin, 1970, p.<br />

Ŕ 18 Ŕ

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