PAïlTIE OFFICIELLE .

EXERCICES , ETC. 6 3
ou par la facilité avec laquelle votre amour-propre s e choque du moindre mot
indirect e t quelquefoi s involontair e qui e'cliappe à un am i o u à u n e'tranger.
On voit dan s l e monde des gen s posse'de' s du mauvais espri t d e la contra -
diction e t qu i blâment tout c e qu'il s voient, tou t c e qu'il s entendent . Cett e
manière d'êtr e est si injurieuse qu'ell e cLoque tout le monde.
Montaigne a dit dan s ses essais « Le silence et la modestie son t de s qualités
très commodes à la conversation. O n dressera un enfant à être épargnant et
ménageant de sa suffisance, quan d il l'aur a acquise , e t à ne point se forma -
liser des sottises et de s fables qui se diraien t en sa pre'sencej ca r c'es t une incivile
importunité d e choquer tout ce qui n'est pa s d e notre goût. Qu'il s e contente
de se corriger soi-même e t ne semble pas reprocher à autrui tout c e qu'il
refuse à faire , ni|contrarie r aux mœurs publiques. Lice t sapere sine pompa ,
sine invidiâ ( Il faut avoir raison san s ostentation et sans jalousie ).
La susceptibilité offens e ceu x ave c qu i nou s nou s trouvons , parcequ'ell e
paraît leur reproche r indirectement d e manquer au x égard s qu i nou s son t
dus, D'ailleur s i l suffi t d'unejpersonne susceptibl e pou r jete r du froid dan s
une société nombreuse et détruire l'accord et la bonne harmonie qu i régnait.
Cette courte explicatio n de l'incivilité et des causes.'jui le produisent , nou s
mène naturellement à mieux comprendre c e que c'es t réellemen t qu e la po -
, litesse.
Pour l'étudier ave c soi n e t l'approfondir , nou s allon s examine r les différentes
formes sous lesquelles ell e s e manifeste a u dehors .
Quoique l a politess e soi t e n réalité un e bienveillance intérieur e pou r no s
semlslables, ell e s e fait voir par des forme s extérieures ; le s yeux , la bouche,
l'attitude du corps révèlen t no s sentiments , e t c'est sur cette observatio n qu e
nous allons établi r les règles générales de la politesse .
De l a tête .
La têt e de l'homme regard e le ciel et présente une face august e sur laquell é
est imprim é l e caractèr e de sa dignité : l'image d e l'âm e y es t peinte : ellé
brille dans sa physionomie. L'excellenc e d e s a nature perc e à travers se s organes
matériels et anime d'un feu divin le s trait s de so n visage .
La bienséanc e e t l a conscienc e d e s a dignité exig e don c qu e l'homm e
tienne la têle droit e e t élevée, dan s un état de repos tranquille, san s lui impri -
mer des mouvements désordonnés .
Les enfant s doivent s e tenir le plu s tranquillement qu'il s le peuvent. Quoique
leur âg e dispose à leur égard à l'indulgence, cependan t ils ne doivent pas
agiter la tête san s motifs, c e qui annoncerai t o u d e l'ennu i o u un e légèret é
excessive. Ils doiven t éviter avec l e plus gran d soi n de se gratter la têt e o u de
passer la mai n dans leur s cheveux, c e qui serai t impardonnable dan s une société
et surtout à table.
Le visage est le miroir d e l'âme, l'interprèt e de la pudeur ou la preuve vivante
delà corruptio n des sentiments . • il ës t don c nécessaire que la premièr e
vue dispose favorablemen t e n notre faveur .
Notre visag e indiquer a l a modestie qu'il fau t bien se garde r d e confondre
a^ec la fausse honte. L a modesti e craint d'offenser la raiso n ; l a fauss e hont e
craint de déplaire au x hommes . L'un e évite tout c e qui es t criminel , l'autr e
tout c e qui n'est pa s à la mode.
Par conséquen t l e visage n'aura rie n de sévère ni d'affecté , rie n de iEarou-