PAïlTIE OFFICIELLE .

BULLETIN BIBLIOGRAPfflQUE . 9 5
de la société ? tell e es t la premièr e questio n qu e nous avon s dû nous faire, e t
que nous n'ayons pa s lie'site' à résoudra affirmativement.
Les jeunes personne s qu i son t dans l'aisanc e apprennen t presqu e toute s à
dessiner la figure, le s fleurs ou le paysage. Or , les plus liabiles maîtres de dessin,
comm e le s plus grands peintres ^ ont reconnu e t reconnaissent encor e qu e
le trace ' des figures géome'triques , base du dessin lineaire , es t une excellent e
)re'paration au dessin des objets naturêîs j et que, e n y exerçan t d e bonne heure
es élève s , o n leu r épargne beaucoup d e tâtonnements, d e dégoûts , e t qu'o n
hâte singulièrement leurs progrès. Ainsi, e n considérant l e dessin d'imitatio n
comme u n ar t d e pu r agrément , l e dessi n linéair e doi t e n êtr e le premie r
degré.
Mais combien il es t plus nécessaire encore au x jeune s filles san s fortune, à
qui le dessin doi t procurer un e existence honorable! Pou r celles mêmes qui ne
sont pas destinées à devenir artiste s , l e dessin linéaire es t une ressourc e pré -
cieuse. N'est-i l pa s fâcheu x e n effe t qu e le s dessin s d e broderie , ceu x de s
étoffes imprimées, de s schall s , etc . ^ soient fait s presqu e exclusivement pa r
des hommes , tandi s qu e le s habitude s sédentaire s de s femme s , leur adress e ,
leur bo n goût, le s rendent si propres à c e genr e d e travail ? Eh bien , c'es t
presque toujour s à quelque s notion s élémentaire s d e géométri e qu e les dessi -
nateurs doiven t ces faciles connaissances -, et c'es t en les acquérant qu e les femmes
parviendront à lutter contr e eux avec avantag e -, et à s'ouvrir un e carrièr e
honnête, agréabl e e t lucrative.
En demandan t ave c l'honorabl e auteu r d e l'ouvrage qu e nou s annonçons ,
la prompte introductio n d e l'enseignemen t d u dessi n linéair e dan s le s école s
primaires e t dan s les maison s d'éducatio n d e jeune s filles, nou s formôn s u n
vœu qu'approuveron t e t qu'appuieron t certainemen t les personnes qui s'occupent
d u bie n êtr e et de la moralité de cett e classe, toujour s s i intéressant e e t
souvent s i malheureuse dan s nos grandes villes .
Il fau t avouer qu'il existait jusqu'ici un grand obstacle à cette introduction :
c'était l'absence d'un bon traité élémentaire. Le s cours de dessin linéaire de
MM. Laniotte et Francœur son t de très bons ouvrages; mais ils ont été rédigés
exclusivement pou r les écoles de garçons , e t la plupart des applications qu'il s
contiennent seraient complèteïnent inutiles aux demoiselles.
Il appartenai t surtou t à M. Lamott e d e rempli r cett e lacun e e t d e rendr e
ce nouvea u servic e à la jeunesse. So n dessin linéaire des demoiselles nou s
parait u n livre bien conçu, rédig é avec clarté, e t renfermé dans de sages limites.
Le s planche s sont bien graduée s e t gravée s ave c l a décisio n e t l a nettet é
qui distinguen t les travaux d e M. Adam . Ave c ce guide ^ un e institutrice, un e
sous-maîtresse, un e mère de famille peuvent facilemen t enseigner le dessi n linéaire
, san s avoir recour s à u n professeur spécial. C'es t partout u n avantag e
important, mai s particulièrement dans u n grand jiombr e d e localités o ù l'o n
chercherait vainemen t u n maître ou une maîtresse de dessin.