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Ordonnance de classement - FIFA.com

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Page 20/41<br />

01.10.2003, <strong>de</strong> sorte que la <strong>FIFA</strong> n’est pas punissable en tant qu’entreprise avant cette date,<br />

en conséquence <strong>de</strong> quoi toute analyse <strong>de</strong> ce point est superflue.<br />

On ne peut en revanche partager l’opinion du mandataire <strong>de</strong> la <strong>FIFA</strong> selon laquelle l’infraction<br />

<strong>de</strong> l’art. 102 al. 1 CP serait conçue <strong>com</strong>me une contravention, soumise au délai <strong>de</strong> prescription<br />

<strong>de</strong> trois ans, <strong>de</strong> sorte que les faits examinés seraient prescrits (D 2/1/107 s.). Il est certes exact<br />

que, selon une interprétation grammaticale, l’art. 102 CP peut être qualifié <strong>de</strong> contravention,<br />

car l’art. 103 CP définit <strong>com</strong>me tels les actes passibles d’une amen<strong>de</strong>. Cependant, la doctrine<br />

dominante considère, dans le cadre d’une interprétation téléologique effectuée correctement,<br />

qu’il ne s’agit pas d’une contravention 4 , ce qui a pour conséquence que les délais <strong>de</strong><br />

prescription <strong>de</strong> l’acte punissable en question s’appliquent 5 . Toute autre analyse serait contraire<br />

à l'esprit et au but <strong>de</strong> la norme et aboutirait à <strong>de</strong>s résultats inéquitables. Il y a donc lieu <strong>de</strong><br />

constater que ni l’acte punissable réalisant les conditions <strong>de</strong> l’art. 158 CP ni le reproche<br />

d'organisation défaillante tombant sous le coup <strong>de</strong> l’art. 102 CP ne sont prescrits.<br />

5.3.2 S’agissant <strong>de</strong>s faits présumés <strong>de</strong> non-divulgation et <strong>de</strong> non-remise <strong>de</strong> <strong>com</strong>missions à la <strong>FIFA</strong><br />

par Ricardo Terra Texeira et Joao Havelange, il y a lieu d’ajouter ce qui suit aux bases légales<br />

déjà exposées et en tenant <strong>com</strong>pte du fait que l’état <strong>de</strong> fait en question est constitutif <strong>de</strong><br />

corruption privée.<br />

Si l’auteur a <strong>com</strong>mis les actes punissables à différentes dates, la prescription a <strong>com</strong>mencé à<br />

courir, conformément à l’art. 71 al. 2 aCP, le jour <strong>de</strong> la <strong>com</strong>mission du <strong>de</strong>rnier acte. C'est sur<br />

cette disposition, pratiquement i<strong>de</strong>ntique à celle <strong>de</strong> l'art. 98 al. 1 let. b nCP, que le Tribunal<br />

fédéral basait le concept <strong>de</strong>s « actes formant une unité » (ATF 126 IV 142, 127 IV 54, 129 II<br />

393, cf. à ce propos 131 IV 90 s., 132 IV 53). Le terme d’actes formant une unité désignait les<br />

actes punissables similaires dirigés contre le même bien juridique et constituant un<br />

<strong>com</strong>portement illicite durable. Sur la base <strong>de</strong> ce concept, le Tribunal fédéral a notamment<br />

admis l’unité du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la prescription pour <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> corruption (ATF 126 IV 143),<br />

<strong>de</strong> gestion déloyale (ATF 117 IV 208) ainsi que pour une série d’abus <strong>de</strong> confiance (ATF 124 IV<br />

6, 127 IV 55). Le concept <strong>de</strong>s actes formant une unité du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la prescription ou du<br />

délit successif a été abandonné <strong>de</strong>puis (ATF 131 IV 93, 132 IV 54 f.).<br />

Dans certains cas cependant, une pluralité d'actes punissables peut tout <strong>de</strong> même être<br />

qualifiée d’unité. C’est notamment le cas lors d’une unité d’actes constitutive <strong>de</strong> l'infraction,<br />

lorsque le <strong>com</strong>portement illicite présuppose une pluralité d'actes, que ce soit par définition, <strong>de</strong><br />

fait ou selon l’usage 6 . En ce qui concerne les infractions <strong>de</strong> gestion déloyale ou d’abus <strong>de</strong><br />

confiance dans lequel l’état <strong>de</strong> fait concerne <strong>de</strong> la corruption privée, on peut admettre l’unité<br />

d’actes susmentionnée. Celle-ci est liée à la particularité du <strong>com</strong>portement <strong>de</strong> corruption. Il<br />

convient toutefois <strong>de</strong> souligner que les infractions <strong>de</strong> corruption prévues dans le CP règlent la<br />

corruption et la corruptibilité <strong>de</strong>s fonctionnaires mais que <strong>de</strong>s cas analogues d’influence active<br />

et passive<br />

4<br />

5<br />

6<br />

BSK Strafrecht I, Niggli/Gfeller, n. 41 ad art. 102 StGB<br />

Hansjakob, Schmitt, Sollberger, Kommentierte Textausgabe zum revidierten Strafgesetzbuch, 105, cf.<br />

cependant BSK Strafrecht I, Niggli/Gfeller, n. 45f. ad art. 102 StGB<br />

Andreas Donatsch, Schweizerisches Strafgesetzbuch, Kommentar, 17 e éd., Zurich 2006, 186 ; critique :<br />

BSK Strafrecht I, Müller, n. 18 ad art. 98 StGB

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