Ordonnance de classement - FIFA.com
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6.3.2 Comme exposé ci-<strong>de</strong>ssus, le dommage subi par le maître doit résulter d’un <strong>com</strong>portement<br />
contraire aux <strong>de</strong>voirs.<br />
Les membres d’une association sont soumis à une obligation générale <strong>de</strong> fidélité. En d'autres<br />
termes, ils ont l’obligation <strong>de</strong> ne rien faire qui puisse nuire aux intérêts déterminés par le but<br />
social 19 . Ce <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> fidélité résulte en tant que principe juridique non écrit <strong>de</strong>s objectifs définis<br />
par le but social (ATF 74 II 165). La concrétisation du <strong>de</strong>voir ressort en particulier <strong>de</strong>s statuts <strong>de</strong><br />
l’association mais aussi <strong>de</strong>s règles du droit <strong>de</strong>s mandats. Que les membres <strong>de</strong> l’association<br />
soient les fédérations nationales <strong>de</strong> football (art. 10 <strong>de</strong>s statuts / D 4/1/8) ne change rien au fait<br />
que le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> fidélité s’applique aussi aux membres <strong>de</strong>s <strong>com</strong>missions, qui œuvrent à la<br />
réalisation du but social en tant qu’agents administratifs. Ce <strong>de</strong>voir doit être tout<br />
particulièrement respecté par les personnes travaillant pour la <strong>FIFA</strong> au sein <strong>de</strong>s organes<br />
statutaires et s’applique tant au Prési<strong>de</strong>nt (Joao Havelange) qu’à un membre du Comité<br />
Exécutif (Ricardo Terra Texeira). Bien que le Prési<strong>de</strong>nt actuel exerce ses fonctions pour la<br />
<strong>FIFA</strong> dans le cadre d'une relation <strong>de</strong> travail (D 21/6/33 ss), il convient <strong>de</strong> supposer sur la base<br />
<strong>de</strong> l’état du dossier que ce n’est pas le cas <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux prévenus, d’autant plus qu’une telle<br />
relation a été contestée par la <strong>FIFA</strong>. Celle-ci considère que les <strong>de</strong>ux prévenus lui sont liés en<br />
qualité d'organes (D 2/1/90, D 24/9/6, cf. à ce sujet également les observations du représentant<br />
en justice <strong>de</strong> Ricardo Terra Texeira : D 23/2/19 ss).<br />
La doctrine dominante considère que la gestion par le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’association est soumise<br />
aux règles du mandat 20 . Il y a lieu <strong>de</strong> se ranger <strong>de</strong> à cet avis. Par conséquent, on peut toutefois<br />
relever que le fait <strong>de</strong> retenir <strong>de</strong>s valeurs patrimoniales revenant à l'association, dont celle-ci a<br />
besoin pour réaliser ses buts et auxquelles elle a droit est contraire à ses intérêts et que la<br />
violation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs résulte déjà du rapport <strong>de</strong> fidélité sous-jacent du droit <strong>de</strong>s associations.<br />
Eu égard aux faits concrets reprochés, il y a lieu <strong>de</strong> renvoyer à l’art. 400 CO, en vertu duquel le<br />
mandataire a non seulement l’obligation <strong>de</strong> rendre <strong>com</strong>pte <strong>de</strong> sa gestion mais aussi une<br />
obligation <strong>de</strong> restitution, laquelle dépend <strong>de</strong> la question <strong>de</strong> savoir si le mandataire a reçu la<br />
« chose » du chef <strong>de</strong> sa gestion, <strong>de</strong> sorte qu’il existe une connexité interne entre l’accès à la<br />
chose et le mandat. Cette condition est considérée remplie pour ce qui est <strong>de</strong>s pots-<strong>de</strong>-vin, <strong>de</strong>s<br />
réductions et <strong>de</strong>s <strong>com</strong>missions reçus <strong>de</strong> tiers 21 . Le droit du travail ne conduirait pas à un<br />
résultat différent. Conformément à l’art. 321 b CO, l’employé est soumis à une obligation<br />
générale <strong>de</strong> reddition <strong>de</strong> <strong>com</strong>ptes et <strong>de</strong> remise.<br />
Le défenseur <strong>de</strong> la <strong>FIFA</strong> nie l’obligation <strong>de</strong> restitution <strong>de</strong> Ricardo Terra Texeira, invoquant<br />
notamment la possibilité pour le maître <strong>de</strong> renoncer à celle-ci, eu égard au fait que l’obligation<br />
<strong>de</strong> restitution énoncée à l’art. 400 al. 1 CO relève du droit dispositif (D 2/1/80, 83). Ce point <strong>de</strong><br />
vue ne peut être partagé qu’en théorie mais pas dans le contexte pénal<br />
19<br />
20<br />
21<br />
Wolfgang Portmann, ibid., 140, n. 306<br />
BK, Riemer, n. 22 s. ad Art. 69 ZGB<br />
BK, Fellmann, 1992, n. 127 + 128 ad Art. 400 OR / cf. ég. ATF 4C.432/2005, Martin Hess, in AJP/PJA 11/99,<br />
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