Portraits de résistants - PCF Bassin d'Arcachon
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01 Septembre 2010<br />
Figure tragique <strong>de</strong> la résistance communiste<br />
Par Nicolas Devers-Dreyfus.<br />
« Martyr assassiné parce que voulant le bien <strong>de</strong> tous », bouleversante épitaphe rédigée<br />
du fond <strong>de</strong> sa cellule par Jean Catelas lui-même, dans la lettre adressée à sa femme la<br />
veille <strong>de</strong> son exécution, le 24 septembre 1941.<br />
L’immensité azurée du ciel picard, l’ombre portée du<br />
vaisseau gothique <strong>de</strong> la cathédrale d’Amiens ont abrité l’une<br />
<strong>de</strong>s plus belles aventures collectives du siècle passé : celle <strong>de</strong>s<br />
ouvriers révolutionnaires <strong>de</strong> la Somme, cheminots <strong>de</strong> la<br />
Compagnie du Nord, ouvriers <strong>de</strong>s filatures, gagnant leur<br />
émancipation <strong>de</strong>puis le guesdisme jusqu’à la résistance<br />
patriotique. Ce peuple courageux avait un héros à la stature<br />
nationale, un entraîneur d’hommes : Jean Catelas, député du<br />
Front populaire, guillotiné à quarante-cinq ans à la prison <strong>de</strong><br />
la Santé.<br />
« Ma petite fille chérie… Sais-tu d’abord ce que c’est, une<br />
prison. Souviens-toi du temps où j’étais près <strong>de</strong> toi. Avant la<br />
guerre, tu voulais toujours attraper <strong>de</strong>s oiseaux pour les mettre dans la cage. Moi, je voulais<br />
leur rendre la liberté. » Ainsi s’exprime Jean Catelas, dans une lettre à Michèle, l’une <strong>de</strong> ses<br />
quatre enfants, le 26 mai 1941.<br />
D’origine paysanne, après le certificat d’étu<strong>de</strong>s, il exerce le métier d’ouvrier bonnetier<br />
jusqu’à la mobilisation, il fait toute la Gran<strong>de</strong> Guerre au front, dans l’infanterie, poilu<br />
courageux, blessé et décoré.<br />
Cheminot syndiqué dès 1919 à Amiens, gar<strong>de</strong>-frein puis chef <strong>de</strong> train, il participe à la gran<strong>de</strong><br />
grève <strong>de</strong> 1920. Il milite également au comité local pour l’adhésion à la IIIe Internationale.<br />
Dès le congrès <strong>de</strong> Tours, il est l’un <strong>de</strong>s fondateurs du Parti communiste dans la Somme.<br />
Ar<strong>de</strong>nt dirigeant communiste, responsable du syndicat CGTU <strong>de</strong>s cheminots <strong>de</strong> la<br />
Compagnie <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer du Nord, créateur du Travailleur <strong>de</strong> Somme et Oise, Catelas<br />
acquiert rapi<strong>de</strong>ment une immense popularité.<br />
Il anime les luttes face à la profon<strong>de</strong> misère ouvrière amiénoise. Rassembleur dans l’âme, il<br />
s’affirme l’artisan <strong>de</strong> l’unité d’action contre les ligues fascistes menaçantes, à l’origine du<br />
miracle <strong>de</strong>s retrouvailles socialistes et communistes.<br />
Elles sont marquées à Amiens par un grand rassemblement populaire, à l’atmosphère<br />
joyeuse et déterminée, qui se tient au parc <strong>de</strong> la Hotoie, le 14 juillet 1935. Dans le même<br />
esprit, Catelas prend une part déterminante à la réunification syndicale <strong>de</strong>s cheminots du<br />
réseau.<br />
Aux législatives <strong>de</strong> mai 1936, formidable campagne électorale : partout, on voit Jean Catelas<br />
et son célèbre canotier. Marcel Cachin, venu tenir meeting salle du grand cinéma, rue <strong>de</strong>s