Portraits de résistants - PCF Bassin d'Arcachon
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07 Septembre 2010<br />
Daniel Cordier « Uni à Jean Moulin jusqu’au<br />
bout, par un lien très fort »<br />
Par Anna Musso, journaliste et François Berriot, Comité régional du<br />
mémorial Jean-Moulin (Provence).<br />
Né en 1920 au sein d’une famille <strong>de</strong> la bourgeoisie catholique monarchiste, Daniel Cordier a<br />
pris une tout autre direction, en s’engageant d’abord dans la « légion <strong>de</strong> Gaulle » pour<br />
ensuite <strong>de</strong>venir le secrétaire particulier <strong>de</strong> Jean Moulin, puis un étonnant connaisseur <strong>de</strong><br />
l’art contemporain, et enfin un excellent historien et un véritable écrivain.<br />
Le jeune Daniel bénéficie très tôt d’une éducation privilégiée, cependant, dans les<br />
institutions religieuses qui le reçoivent, il se rend vite suspect par ses agissements en faveur<br />
<strong>de</strong> l’Action française et se rebelle contre le catholicisme. Au début <strong>de</strong> l’année 1940, il<br />
participe à la campagne <strong>de</strong> Maurras pour la désignation du maréchal Pétain au poste <strong>de</strong><br />
prési<strong>de</strong>nt du Conseil et, en mai 1940, il se réjouit <strong>de</strong> voir le colonel Charles <strong>de</strong> Gaulle, qui<br />
passe pour être proche <strong>de</strong> l’Action française, entrer au gouvernement… Mais, le 17 juin<br />
1940, c’est l’effondrement : à midi, Daniel Cordier entend à la radio le vainqueur <strong>de</strong> Verdun<br />
annoncer qu’il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un armistice sans condition, alors même qu’une partie <strong>de</strong> l’armée<br />
combat encore ; le jeune homme se précipite dans sa chambre pour pleurer. Le mythe<br />
Pétain s’écroule.<br />
Pendant les journées folles qui suivent, Daniel Cordier tente <strong>de</strong> réunir la petite centaine <strong>de</strong><br />
ses compagnons <strong>de</strong> l’Action française <strong>de</strong> Pau : les jeunes gens déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> se rendre en<br />
Afrique du Nord pour continuer la guerre. Le 21 juin, au matin, 17 d’entre eux se retrouvent<br />
à Bayonne et s’embarquent sur le Léopold-II. Mais le cargo, qui transporte également un<br />
ministre belge souhaitant rejoindre son gouvernement en exil à Londres, est détourné sur<br />
l’Angleterre.<br />
Après l’engagement dans la « légion <strong>de</strong> Gaulle » et la rencontre avec le général, dont il<br />
apprécie peu la hauteur (« Messieurs, je ne vous remercie pas : vous n’avez fait que votre<br />
<strong>de</strong>voir en venant ici. »), c’est l’entraînement militaire intensif : apprendre à tuer, à l’arme à<br />
feu, au poignard, à main nue. Les mois passent, et le jeune officier, venu en Angleterre pour<br />
se battre, s’impatiente. En 1941, il a l’occasion d’entrer au Bureau central <strong>de</strong> renseignements