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Portraits de résistants - PCF Bassin d'Arcachon

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égulièrement candidat jusqu’à son élection, comme député en mai 1932 dans la première<br />

circonscription <strong>de</strong> Versailles, qui regroupe essentiellement les électeurs <strong>de</strong>s communes<br />

d’Argenteuil et <strong>de</strong> Bezons.<br />

Brillamment réélu député en mai 1936, Gabriel Péri profite pleinement <strong>de</strong> la nouvelle<br />

orientation politique en faveur du Front populaire. Il se voit confirmer son rôle <strong>de</strong> porteparole<br />

en matière <strong>de</strong> politique étrangère, allant jusqu’à définir la ligne politique du Parti<br />

communiste, et même l’incarner au moment <strong>de</strong> la discussion parlementaire autour <strong>de</strong> la<br />

signature <strong>de</strong>s accords <strong>de</strong> Munich, en octobre 1938.<br />

Tout au long <strong>de</strong> cette année 1938, Gabriel Péri s’inquiète du « <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> la paix », comme en<br />

témoigne par exemple un article pour la revue du Comité mondial contre la guerre et le<br />

fascisme. D’après lui, il convient avant tout <strong>de</strong> tirer le plus vite possible les conclusions <strong>de</strong> la<br />

politique <strong>de</strong> non-intervention en Espagne, « l’une <strong>de</strong>s plus lour<strong>de</strong>s erreurs diplomatiques »<br />

par laquelle le gouvernement <strong>de</strong> Front populaire présidé par Léon Blum « s’est signalé au<br />

mon<strong>de</strong> ». Selon Gabriel Péri, « le sort <strong>de</strong> la paix dépend <strong>de</strong> la vigueur avec laquelle la<br />

démocratie française, sûre <strong>de</strong> sa mission, saura mobiliser autour d’elle les forces populaires<br />

et démocratiques qui sont l’Europe <strong>de</strong> <strong>de</strong>main ». Par avance, Gabriel Péri prend<br />

définitivement position dans tous les autres débats <strong>de</strong> politique extérieure à venir, répétant<br />

son refus <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r à la volonté hégémonique <strong>de</strong> l’Allemagne nazie.<br />

Son impitoyable réquisitoire contre la politique étrangère du gouvernement présidé par<br />

Édouard Daladier révèle tout à la fois sa culture, son intelligence et sa perspicacité. Chef <strong>de</strong><br />

file <strong>de</strong>s antimunichois, sa renommée est considérable. Mais il se trouve également en porteà-faux<br />

avec l’immense majorité <strong>de</strong> la société française largement munichoise.<br />

Au len<strong>de</strong>main du pacte germano-soviétique, Gabriel Péri se montre particulièrement<br />

discret, évitant <strong>de</strong> légitimer sans pour autant la condamner publiquement la volte-face<br />

diplomatique du gouvernement soviétique. En revanche, il continue <strong>de</strong> défendre un point<br />

<strong>de</strong> vue conforme à la ligne antifasciste du Parti communiste français, y compris après<br />

l’invasion <strong>de</strong> la Pologne par l’Armée rouge, le 17 septembre 1939. C’est ainsi qu’il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à<br />

rejoindre l’armée, bien qu’il ait été exempté <strong>de</strong> faire son service militaire pour raison <strong>de</strong><br />

santé. Déclaré apte, il est obligé <strong>de</strong> se cacher pour échapper à un mandat d’arrêt lancé entretemps<br />

contre tous les députés communistes signataires <strong>de</strong> la lettre à Édouard Herriot<br />

<strong>de</strong>mandant que soient engagées <strong>de</strong>s négociations <strong>de</strong> paix avec l’Allemagne.<br />

Obligé <strong>de</strong> se cacher, Gabriel Péri concourt à l’édition clan<strong>de</strong>stine <strong>de</strong> l’Humanité dès son<br />

lancement, en octobre 1939. Quelques-uns <strong>de</strong> ses articles – trop longs – sont ronéotés pour<br />

être diffusés auprès <strong>de</strong>s cadres <strong>de</strong> l’organisation communiste. Tout au long <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>,<br />

il contribue à sa façon à infléchir la ligne du Parti communiste, qui prend, dès l’automne<br />

1940, <strong>de</strong>s accents anti-allemands, à l’opposé <strong>de</strong> la politique anticapitaliste, pacifiste et<br />

légaliste <strong>de</strong> l’été 1940.<br />

Le 18 mai 1941, Gabriel Péri est arrêté à la suite d’un vaste coup <strong>de</strong> filet qui commence le 14<br />

mai 1941. Plusieurs dizaines <strong>de</strong> militants communistes sont interpellés, dont un responsable<br />

<strong>de</strong> la commission <strong>de</strong>s cadres à l’origine <strong>de</strong> la chute <strong>de</strong> l’ancien responsable <strong>de</strong> la rubrique<br />

internationale <strong>de</strong> l’Humanité.<br />

Emprisonné à la Santé, Gabriel Péri partage sa cellule avec l’ex-député d’Amiens Jean<br />

Catelas, guillotiné le 24 septembre 1941.

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