France au Cameroun à partir <strong>de</strong> 1956. Il y dirigea une impitoyable répression contre les maquis <strong>de</strong> l’Union <strong>de</strong>s populations du Cameroun (UPC), taxée <strong>de</strong> para-communiste. Dans ses Mémoires, il s’attribua la gloire <strong>de</strong> cette éradication : « Ayant réussi à contenir la révolte <strong>de</strong> l’UPC dans son berceau du pays bassa, je l’y étoufferai. Et j’y parviendrai, remportant l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux succès français <strong>de</strong> l’après-guerre contre <strong>de</strong>s insurrections outre-mer (l’autre étant Madagascar). » (Après tant <strong>de</strong> batailles, 1992). Enfin, il fut le <strong>de</strong>rnier ministre <strong>de</strong>s Armées <strong>de</strong> la guerre d’Algérie, chargé jusqu’au bout <strong>de</strong> mener la guerre contre le FLN (1960-1962). Il ne fut pas une brute coloniale, il fut un gaulliste <strong>de</strong> son temps, c’est-à-dire certes un réformateur, mais pas un décolonisateur luci<strong>de</strong>. Alain Ruscio, historien
26 Aout 2010 Lucien Bonnafé « Le désaliéniste qui activait <strong>de</strong>s résistances en tous genres » Par Patrick Faugeras, psychanalyste, écrivain. « La poésie doit avoir pour but la vérité pratique. » Lucien Bonnafé avait faite sienne cette <strong>de</strong>vise. Mé<strong>de</strong>cin, poète profondément marqué par le surréalisme, il cultivait en politique comme en psychiatrie l’esprit d’insurrection. Lucien Bonnafé, psychiatre <strong>de</strong> son état, aimait à citer la formule <strong>de</strong> Lautréamont : « La poésie doit avoir pour but la vérité pratique », s’opposant ainsi non seulement au partage convenu entre les doux rêveurs et les « pragmatiques », ceux qui se coltinent la concrète et rugueuse réalité, mais aussi, par contrecoup, associant la poésie à la vérité (pratique), il la laïcisait en quelque sorte, et l’affirmait comme étant <strong>de</strong> toute première importance et <strong>de</strong> toute nécessité. Si le poète Fernando Pessoa a pu écrire que d’aucuns souffraient dans leur être, faute d’avoir été suffisamment rêvés, accordant ainsi à l’imaginaire une place essentielle dans l’appréhension du réel et la constitution du sujet, Lucien Bonnafé, à l’écoute quotidienne <strong>de</strong>s souffrances psychiques, a soutenu, maintes fois, que ces souffrances-là pouvaient résulter d’une carence poétique dans la perception du mon<strong>de</strong>. En appeler au poétique, ce fut le moyen trouvé pour lutter contre les discours à prétention scientifique qui ne s’occupent que du cerveau ou qui, pris d’une passion classificatrice, recouvrent le sujet <strong>de</strong> signes avant d’en conclure au caractère radicalement aliéné du mala<strong>de</strong>, et <strong>de</strong> l’abandonner à sa folle solitu<strong>de</strong>. C’est opposer aux discours savants mais ignorants, à la parole tranchante, « autoritaire, sectaire, dogmatique, ségrégative, discriminatoire, rejetante, réductrice, morcelante, démembrante », le tumulte <strong>de</strong>s contradictions que la parole poétique, conscience palpitante au plus près <strong>de</strong> la vie, celle <strong>de</strong> tout voleur <strong>de</strong> feu, arrache à l’épaisseur <strong>de</strong> la langue. C’est ainsi que Lucien Bonnafé, étudiant à Toulouse, le regard rendu fertile par sa rencontre avec le surréalisme, découvrit avec quelques camara<strong>de</strong>s, sous le fatras d’objets ordinaires et hétéroclites, la potentielle beauté <strong>de</strong> toute chose lorsqu’elle est livrée au pouvoir infini <strong>de</strong> l’imagination, lorsqu’elle est libérée <strong>de</strong> la pression utilitariste à laquelle la société la soumet, lorsque, ouverte au sens, elle échappe encore à toute version univoque et codifiée. Lucien Bonnafé fut fidèle toute sa vie à la principale leçon qu’enseigna le surréalisme, une leçon <strong>de</strong> liberté et <strong>de</strong> combat : la poésie est un acte insurrectionnel. Membre <strong>de</strong>s Jeunesses communistes, puis du <strong>PCF</strong> dès 1934 jusqu’à la fin <strong>de</strong> sa vie, recherché pour ses menées antifascistes par <strong>de</strong> trop zélés fonctionnaires, il eut soudainement <strong>de</strong> très bonnes raisons pour quitter au plus vite la région parisienne, déclinant au passage les responsabilités qui lui étaient proposées, pour gagner la zone Sud, et accepter un poste <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin, en 1942, à l’hôpital psychiatrique <strong>de</strong> Saint-Alban, en Lozère.
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