Bulletin de liaison et d'information - Institut kurde de Paris

Revue de Presse-Press Review-Berhevoka Çapê"-Rivista Stampa-Dentro de la Prensa-Basm Özeti
De la libération à
la reconstruction
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Bagdad:
de notre envoyée spéciale
Isabelle Lasserre
'Les trois après-guerres'
~ R6cents actes T 'Q~.R a U I E
~ antl-am6ricains
lès partis kurdes
" font preuve de
. mellure et les
C'est un fait que personne ne
affrontements
conteste en Irak, hormis les anciens
dignitaires du parti Baas :
,Turkmènes n'ont pas
redoutés avec les
la chute de Saddam Hussein, le
'eu lieu. la situation
9 avril, a entraîné de nombreux
. reste cependant
changements positifs dans le
:. délicate il Kirkouk.
pays. Pour la première fois depuis
35 ans, les Irakiens peuvent
s'exprimer librement et en pu-
, blic. Ils exercent sans restrictions
leurs libertés nouvellement
acquises, notamment en manifestant
dans la rue, et s'essaient
à la démocratie en élisant ou en
désignant, à Bagdad et en province,
leurs conseillers ministériels
ou municipaux.
Après des années de léthargie
intellectuelle et de répression politique,
les Irakiens reprennent
peu à peu leur pays en main.
Aux carrefours embouteillés de
Au lendemain de la 1=hutedu régime,
Bagdad, des volontaires pallient
les chiites majorlta""s dans le pays
l'absence de policiers en orien- " se sont livrés il des démonstrations
tant la circulation. Dans certains ,
de force (Kerbala, Nadjaf et Bagdad).
Ils se disent malnten'ant prlts t jouer
quartiers, des paf1:9uilles se sont
le jeu démocratique.
50 km
formées pour empêcher les
pillages. Les imams appellent l~
chiites à la modération et dl~mandent
aux pillards de rappor- '
ter leur butin volé. Deux mois
après l'arrivée des Américains,
les administrations et les ministères,
comme les écoles et les qui a suivi, en 1999, la guerre au queues devant les stations-ser-
vier il. la période de transition que de manière Sporadique. Les
universités, fonctionnent à nouveau.
Les salaires ont commencé tite province de Serbie, où les Al-
pas disparu. Les banques, les
Kosovo. Contrairement à la pevice
sont plus courtes mais n'ont
à être payés. Les hôpitaux de la banais s'étaient livrés à des vengeances
contre les Serbes après nent à redémarrer. Le chômage
commerces et l'industrie pei-
capitale sont ouverts. '
De nombreux analystes pensaient
que la chute de Saddam nales, les règlements de compte lation qui est surtout préoccupée
, l'entrée des forces internatio-
touche plus de 50 % de la popu-
entraînerait la désintégration du contre les anciens baasistes restent
l'exception en Irak.
n'y était pas habituée sous la
par l'insécurité chronique. Elle
pays. Les affrontements redoutés
entre la majorité chüte et la Au nord, la ville stratégique de dictature de Saddam.
minorité sunnite, ou, au nord, Mossoul est citée comme un modèle
de l'Irak post-Saddam. Les aussi balayé l'administration,
«En balayant le régime, on a
entre les Kurdes et les Turkmènes
soutenus par les Turcs, chefs de quartier et de tribus ont l'armée. les services publics et
n'ont pas eu lieu. Au contraire. pris les choses en main. Les milices
qui patrouillent les rues ont tout remettre en place », ex-
la police. Il/aut du temps pour
Un fort sentiment d'identité nationale
et d'unité se développe. empêché les pillages et les plique un diplomate occidental.
Les contacts se multiplient entre heurts interethniques. Mais Les Américains le reconnaissent
: ils manquent de troupes
responsables kurdes, chiites et Mossoul reste une exception.
sunnites. Ensemble, ils affirment
le besoin d'imposer en armes, les Américains peinent à ser Hassan, poète et joueur
Car après avoir vaincu par les pour sécuriser tout le pays. Nas-
Irak les principes de la démocratie
et du pluralisme.
Deux mois après l'entrée des vise ces «désordres» de l'après-
normaliser le reste du pays. d'échecs professionnel, relati-
Malgré les difficultés, la sortie troupes américaines à Bagdad, guerre. « Les Irakiens sont obnubilés
par les problèmes de de crise irakienne n'a rien à en-
l'électricité ne fonctionne encore
la
J . 'i'.
8 Sunnites
Après de nombreuses
attaques dirigées
contre eux, les
Américains ont lancé
samedi l'opération
"Scorpion du désert"
pour nettoyer les
poches de résistance
pro-Saddam,
nombreuses dans
les fiefs de l'ex-parti
Baas.
vie quotidienne. Beaucoup s'at- '
tendaient à vivre bien dujour au
lendemain. Ils surréagissent.
Mais ces problèmes sont temporaires.
L'important, c'est ce
qu'on a déjà gagné : la fin de
Saddam Hussein et la liberté.
Celan'a pas de prix. »
Tous les Irakiens ne partagent
pas son optimisme. Deux mois
après l'entrée des troupes américaines
dans Bagdad, les critiques
se font de plus en plus
nombreuses. Un jour ce sont les
soldats qui manifestent contre le '
démantèlement des forces armées
irakiennes. Le lendemain
ce sont les religieux chütes qui
réclament une accélération des
réformes.
La grogne est aussi politique.
Elle accompagne le retard pris
dans la formation d'un gouvernement
irakien. L'effondrement
du régime baasiste a privé le
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