du corps afin que l’âme ait un serviteur puissant et fidèle ». Le Dr Yang Jwing-Ming dans son ouvrage « Massage Chi-kung » 31 nous révèle ceci : « Durant la période printemps et automne (722-481 avant J-C), le Nei Jing, nous livre en détail des méthodes de traitement des traumatismes externes, ainsi que l’utilisation thérapeutique des plantes. Le massage y figure comme la part la plus importante du traitement. Durant la dynastie des Han (206 avant J-C, 221 après J-C), le Dr Hua Tuo utilisait l’acupuncture, les plantes et les thérapies manuelles, c'est-à-dire les techniques de massage et de réalignement des os cassés et disloqués. Il fut le premier médecin connu à valoriser la combinaison de l’acupuncture et du massage. » « Tous les médecins traditionnels étaient formés au traitement des traumatismes. En effet, sous la dynastie des Song (960-1126 après J-C), une partie de l’enseignement médical que recevaient les futurs médecins concernait le réalignement des os. Cette discipline avait pour nom zheng gu ke ou système d’alignement des os. En Chine du Sud, à Taiwan et dans la province de Fu Jian, le massage Tui Na est communément appelé Cao Jie, ce qui signifie manipuler pour connecter. Tout ceci montre la difficulté que l’on peut avoir à déterminer avec précision quel terme se rapporte à quoi, et la multitude des techniques de massage qu’il englobe. » Le diagnostic est porté après l’étude du pouls, et par l’interrogatoire, le craquement articulaire ou vertébral fait partie du massage de tout temps, il est global et imprécis mais garde une fonction de libération. Le traitement manuel de la <strong>NCB</strong> dans l’antiquité A la même époque, 4 à 500 ans avant J-C, Hérodicos de Sélymbrie, maître d’Hippocrate, enseignait des techniques de massage et de mouvements de gymnastique dans les palestres, sorte de collèges municipaux. Puis vers 400 avant J-C, Hippocrate (460-317 av J-C), le « père de la Médecine », fut le plus grand médecin de l’antiquité. Avec les moyens de l’époque, il jeta les bases d’une médecine réfléchie, faite d’observation, qu’il va enseigner et reporter dans un ouvrage « l’art de guérir ». Ses notions anatomiques étaient réduites à quelques os. Quant aux traitements, ils se limitaient à la saignée dans les maladies aiguës et fortement inflammatoires, les purgatifs et vomitifs dans certains autres cas, en particulier vers la fin des maladies, ou à la respiration de certaines odeurs fétides ou aromatiques. Cependant, il décrivit 18 sortes de massages. Il traita du déplacement des vertèbres en arrière. L’appareil qu’il employait pour y remédier était un appareil d’extension et de contre extension, combinées avec la pression sur la vertèbre déplacée, pression que l’on opérait soit avec la main, soit avec le talon, soit avec une planche. « Quand au déplacement des vertèbres en avant, non seulement il est plus grave en soi que le déplacement en arrière, mais encore la réduction est fort chanceuse, attendu que l’on n’a à sa disposition que l’extension, sans pouvoir y joindre une pression sur la vertèbre déplacée. » (fig. 2). Il écrivit par ailleurs : « Lorsque en tombant, ou par l’effet de la chute d’un corps pesant, on éprouve une déviation du rachis en avant, généralement aucune vertèbre ne se déplace beaucoup (un grand déplacement d’une ou de plusieurs cause la mort), mais, comme il a été dit auparavant dans ce cas aussi, le déplacement est réparti sur la courbure, et non angulaire. Chez les blessés, l’urine et les selles se suppriment plus souvent, les pieds et les membres inférieurs en entier sont plus refroidis, et la mort est plus fréquente que chez ceux qui ont une déviation en arrière ; et, s’ils échappent, ils sont plus exposés à l’incontinence d’urine et ont des membres inférieurs plus frappés d’impuissance et de stupeur. » Il s’efforça de découvrir et de décrire des traitements orthopédiques de traumatologie du squelette, qu’il s’agisse de fractures et de luxations (fig. 3).
Fig. 2 : bas relief du IV ème ou du V ème siècle avant J-C, montrant la manipulation de vertèbres cervicales telle que la pratiquait Hippocrate, à côté du praticien se trouve Esculape, Dieu de la médecine, et en dessous l’inscription [AN] EOHKE ASKAHII « offert à Esculape ». Fig. 3 : Machine pour réduction des luxations d’épaule imaginée par Hippocrate. Galien lui aussi pratiquait la médecine manuelle. Il raconte l’histoire d’un de ses patients, un Syrien nommé Pausanias, dont il reprend l’observation : « Le malade se plaignait que, pendant trente jours au moins, les sensations du toucher avaient été perdues dans les trois derniers doigts, bien que ceux-ci aient gardé leur habileté motrice normale. Il expliqua les symptômes précédant son état de paralysie. Il n’avait jamais eu d’inflammation, ni de refroidissement, ni de blessures d’aucune sorte. La perte des sensations était venue progressivement. Je lui demandai s’il n’avait pas été blessé à un endroit quelconque dans les