Prévention au travail - Bibliothèque
Prévention au travail - Bibliothèque
Prévention au travail - Bibliothèque
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Sainte-Thérèse<br />
Les <strong>travail</strong>leurs n’ont plus à<br />
monter sur les moyeux de roues<br />
pour installer les composantes<br />
sur le cadre de châssis des<br />
camions. Ils montent sur une<br />
plateforme qui se déplace très<br />
lentement avec le convoyeur.<br />
Et les outils sont maintenant<br />
à portée de main.<br />
Photos : Yves Be<strong>au</strong>lieu<br />
de chaque employé) a été inst<strong>au</strong>ré.<br />
Ce changement organisationnel<br />
a créé un milieu favorisant<br />
les idées créatrices, ce qui a permis<br />
<strong>au</strong>x <strong>travail</strong>leurs d’implanter<br />
plus de 4 000 améliorations.<br />
Comment ça fonctionne <strong>au</strong><br />
juste ? « D’abord, il y a un incitatif financier<br />
à proposer des idées, répond<br />
M me Boucher. Un protocole de reconnaissance<br />
est en place et donne des<br />
bons d’achat <strong>au</strong>x <strong>travail</strong>leurs participants.<br />
Un formulaire est à la disposition<br />
de chaque employé, qui peut ainsi<br />
faire des suggestions pour améliorer un<br />
point particulier en sst. Il le remplit et<br />
le donne à son représentant d’équipe et<br />
ça entre dans la machine à s<strong>au</strong>cisses ! Si<br />
l’initiateur du projet peut réaliser immédiatement<br />
et facilement sa suggestion,<br />
elle sera approuvée vite fait. Si<br />
c’est plus complexe, elle sera soumise<br />
<strong>au</strong> coordonnateur et, habituellement,<br />
on y donne suite assez rapidement. Lors<br />
de l’évaluation de l’idée, on va vérifier<br />
si ça améliore la santé et la sécurité,<br />
la productivité et la qualité. Souvent,<br />
l’idée va toucher les trois points. Ça va<br />
ensemble. » Ce qui est intéressant dans<br />
cette façon de faire ? « Les échanges que<br />
ça peut susciter. Pourquoi ne pas reconnaître<br />
les idées des employés ? Les<br />
personnes qui connaissent le mieux le<br />
<strong>travail</strong>, ce sont celles qui le font. »<br />
Des exemples…<br />
Une idée ÉCLAIR a mené à la conception<br />
d’un manipulateur qui permet<br />
d’installer des bandes de freins sur les<br />
essieux, dont le poids oscille entre 35 et<br />
45 kg. « C’est une pièce déséquilibrée<br />
une fois assemblée, précise Éric Gravelle,<br />
représentant syndical de la section<br />
locale 728. La mettre en place est une<br />
opération très exigeante. Il f<strong>au</strong>t la tenir<br />
en équilibre pour fixer les vis. Comme<br />
la pièce n’est pas très grosse, la manipuler<br />
à deux est difficile. Des employés<br />
du service, de la maintenance et un ingénieur<br />
se sont penchés sur la question.<br />
Une pince pneumatique fait maintenant<br />
le sale boulot. Et le <strong>travail</strong>leur peut<br />
visser à l’aide de ses deux mains. »<br />
Un <strong>au</strong>tre manipulateur a été créé<br />
à Sainte-Thérèse et est maintenant exporté<br />
dans toutes les usines de PACCAR.<br />
Cette idée est venue après qu’un <strong>travail</strong>leur<br />
se soit malheureusement blessé.<br />
Le manipulateur sert à faire tourner les<br />
moteurs <strong>au</strong> cours de l’installation de<br />
transmissions <strong>au</strong>tomatiques. M. Gravelle<br />
explique : « Auparavant, il fallait faire<br />
tourner manuellement l’arbre à cames<br />
principal du moteur pour installer de<br />
6 à 12 vis, selon le modèle de transmission.<br />
Et <strong>au</strong> bas mot, il y a une centaine<br />
de kilos de compression dans un moteur.<br />
Donc, c’est ardu. Deux <strong>travail</strong>leurs<br />
devaient s’en charger une vingtaine de<br />
fois par jour. On s’est attaqué <strong>au</strong> problème<br />
et on a inventé un manipulateur<br />
qui fait tourner l’arbre à cames. Un seul<br />
<strong>travail</strong>leur n’a plus qu’à s’asseoir devant<br />
et visser, avec une petite perceuse<br />
à piles de 14 volts. » La conception du<br />
manipulateur a cependant nécessité<br />
six mois de <strong>travail</strong>. M me Boucher enchaîne<br />
: « Des fois, ça ne coûte pas trop<br />
cher, une bagatelle. D’<strong>au</strong>tres fois, c’est<br />
plus cher, mais ça v<strong>au</strong>t le coût !<br />
Il y a des accidents du <strong>travail</strong><br />
en moins et une <strong>au</strong>gmentation<br />
de la productivité. PACCAR a un<br />
directeur général, Gilles Gervais,<br />
qui croit en la santé et la sécurité.<br />
Donc, on a plus de latitude<br />
et on a son appui. Il croit qu’en<br />
améliorant la sst, on va gagner en<br />
qualité et en productivité. »<br />
Une idée couronnée<br />
de succès<br />
En 2004, une idée ÉCLAIR a permis à<br />
PACCAR d’être l<strong>au</strong>réat d’un Prix innovation<br />
de la CSST soulignant la prévention<br />
<strong>au</strong>près des jeunes. Pour installer les<br />
composantes sur le cadre de châssis<br />
des camions, les <strong>travail</strong>leurs devaient<br />
monter sur les moyeux des roues et se<br />
tenir sur le cadre du camion. Cette<br />
position comportait des risques de<br />
chutes et c<strong>au</strong>sait des troubles musculosquelettiques<br />
(TMS) et des douleurs<br />
<strong>au</strong>x pieds. Ils ont conçu et fabriqué<br />
une plateforme en aluminium qui est<br />
fixée <strong>au</strong> centre du cadre du camion. La<br />
plateforme se déplace avec le convoyeur<br />
et permet <strong>au</strong>x <strong>travail</strong>leurs de maintenir<br />
une position stable.<br />
Les jeunes<br />
Mais pourquoi ce prix a-t-il été attribué<br />
dans la catégorie Prévention <strong>au</strong>près<br />
des jeunes ? « Parce qu’il s’agissait d’un<br />
projet mené par un jeune stagiaire »,<br />
répond spontanément Jocelyn Camirand.<br />
« On emb<strong>au</strong>che des stagiaires de l’École<br />
de technologie supérieure en ingénierie,<br />
de l’Université de Sherbrooke et de<br />
Polytechnique, renchérit Sylvie Boucher.<br />
On les fait participer à la réalisation<br />
de be<strong>au</strong>coup de projets ÉCLAIR qui<br />
deviennent souvent leur projet de stage.<br />
Ils font tout le suivi. Et il y a un gros<br />
volet santé et sécurité dans ces projets.<br />
Ils se familiarisent avec les étiquettes<br />
SIMDUT, par exemple. De plus, à l’emb<strong>au</strong>che,<br />
on a une session d’accueil,<br />
Automne 2006<br />
Prévention <strong>au</strong> <strong>travail</strong><br />
41