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LES MUTUELLES DE SANTÉ EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE ...

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La majorité des responsables n’a pas accès à des outils de gestion et d’information modernes (Jakab et<br />

Krishnan, 2001 ; Massiot, 1998). Néanmoins, il est attendu des gestionnaires volontaires de réaliser un<br />

suivi administratif et comptable complexe (encadré 10).<br />

Une conséquence de la gestion volontaire est que le nombre de membres de la mutuelle doit<br />

nécessairement rester réduit, non seulement parce que les gestionnaires ne peuvent consacrer qu’une<br />

partie de leur temps à la gestion, mais également parce que le contrôle social doit en partie remplacer un<br />

contrôle administratif professionnel rigoureux.<br />

Encadré 10 Gestion volontaire ou professionnelle <br />

« La gestion d’une MUCAS (Mutuelle communautaire d’aire de santé) s’avère relativement complexe … Relever le<br />

défi de maîtriser cette gestion ne semble pas être hors de portée de la population concernée. En effet, la première<br />

année de fonctionnement de Maliando montre que les mutualistes sont potentiellement capables de piloter ce genre<br />

de gestion.<br />

Cependant, la technicité de certains de ces domaines, ainsi que le temps relativement grand qu’il faut y consacrer,<br />

demanderont à la MUCAS de recruter au moins deux types de salariés professionnels :<br />

− un professionnel de la comptabilité, avec des compétences dans le domaine de la gestion d’effectifs tels que les<br />

cohortes annuelles de mutualistes ;<br />

− un professionnel de la santé, …<br />

Ces salariés professionnels seront alors responsables de la tenue des documents administratifs et comptables ; de la<br />

recherche et d’analyse des informations techniques ainsi que du suivi de l’exécution des contrats. Par contre, les<br />

prises de décisions stratégiques et l’ordination des dépenses relèveront des élus de la mutuelle » (Sylla et al., 2002,<br />

p. 48-49).<br />

« D’autre part, il y a une (trop ) grande part du travail qui se fait grâce au bénévolat dans les principes de gestion de<br />

la MUCAS. Les activités nécessaires à un fonctionnement satisfaisant de la MUCAS paraissent trop intenses pour<br />

être assurées seulement à travers une gestion bénévole. … Par ailleurs, certaines des tâches nécessaires pour la<br />

gestion et l’organisation … semblent être trop techniques pour la plupart des responsables actuels de la MUCAS<br />

(pourtant tous scolarisés) » (Sylla et al., 2002, p. 52-53).<br />

Les mutuelles gérées par des membres volontaires rencontrent des problèmes liés au volontariat et au manque de<br />

compétence. Dans les systèmes initiés par le prestataire mais avec une cogestion par des membres volontaires ou<br />

élus, les membres n’assurent pas la gestion journalière et les membres du comité sont vite démotivés. La<br />

communauté elle -même ne se sent pas directement concernée. Si les membres du comité ou l’infirmier responsable<br />

ne sont pas motivés, il n’y a pas de contrôles de la caisse, des prix, etc., et plein de problèmes de gestion également,<br />

qui finalement se traduisent pas une baisse des taux d’adhésion (Fonteneau 2000).<br />

« Une première méthode d’appui est la mise à la disposition des mutuelles de personnes ressources pour aider ces<br />

dernières à maîtriser et contrôler une dimension de leur organisation. C’est le cas notamment du Projet HCK qui met<br />

à la disposition de la Mutuelle de santé de Bobo-Dioulasso un gestionnaire. Le RAMS aussi intervient dans ce sens.<br />

En particulier dans le cas des mutuelles de santé autogérées à travers les animatrices qui assurent un appui<br />

permanent à la gestion quotidienne car elles remplissent souvent elles-mêmes les documents de gestion dans les<br />

mutuelles où les responsables élues ne sont pas scolarisées ou alphabétisées » (Zett, 2001, p. 39).<br />

3.4 UNE UTILISATION ACCRUE <strong>DE</strong>S SERVICES <strong>DE</strong> SANTE : BI<strong>EN</strong> OU PAS <br />

Il n’y a pas de doute que les systèmes de mutualisation des risques maladie améliorent l’accès financier<br />

aux soins de santé. Non seulement les membres utilisent plus souvent les services que les non-membres<br />

(Atim, 1998, 1998b & 1999 ; Chee et al., 2002 ; Criel, 1999 ; Jakab et Krishnan, 2001 ; Massiot, 1998 ;<br />

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