Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University
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Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants, conférence<br />
pour le développement professionnel, 20-22 octobre 2004, Orillia<br />
L’Intégration des nouveaux arrivants afri<strong>ca</strong>ins : une étude de<br />
l’établissement des Soudanais en Ontario<br />
Barbara Loh<br />
Le contenu présenté lors de cet atelier était basé<br />
sur l’évaluation des besoins fondamentaux<br />
menée par l’entremise d’un partenariat du<br />
Centre for Addiction and Mental Health de l’Université<br />
de Toronto, Ani-Sa’a (connue aussi sous le nom<br />
de l’Association of Sudanese Women in Research and<br />
Development) et la Division de ressources pour la<br />
recherche sur les réfugiés de l’Université <strong>Carleton</strong>.<br />
Les deux présentatrices, Sarah Bukhari et Beatrice<br />
Khamisa Baya, ont commencé par résumer la situation<br />
géopolitique et culturelle au Soudan et par décrire<br />
le projet de recherche. Ensuite, elles ont présenté<br />
les résultats des recherches ainsi que les recommandations<br />
faites à Citoyenneté et Immigration Canada<br />
(Région de l’Ontario) pour répondre aux besoins<br />
des nouveaux arrivants soudanais.<br />
Des 220 Soudanais interrogés dans les sept villes de<br />
l’Ontario, 1 57 pour cent étaient masculins et 43 pour<br />
cent féminins, et l’âge moyen était de 34 ans. Trentehuit<br />
pour cent des personnes interrogées n’avaient<br />
pas fait d’études secondaires avant d’arriver au Canada,<br />
13 pour cent avaient fini l’école secondaire<br />
avant de venir au Canada, et 49 pour cent avaient<br />
fait des études postsecondaires avant d’arriver au<br />
Canada. La plupart des répondants étaient des réfugiés<br />
parrainés par le gouvernement (RPG) et ils<br />
avaient passé en moyenne 2,1 ans au Canada.<br />
Un grand nombre des Soudanais interrogés ont dit<br />
que trouver un logement abordable était une grande<br />
difficulté pour eux. Pour les RPG, le remboursement<br />
du prêt de transport constituait un fardeau supplémentaire.<br />
Pour demander de l’aide pour ces problèmes<br />
ou d’autres, la plupart des répondants ont dit qu’ils<br />
s’adressaient d’abord à des membres de leur famille<br />
ou à des amis. Une exception était Hamilton, une des<br />
sept villes, où le nombre de ceux qui s’adressaient<br />
aux organismes d’établissement comme leur source<br />
première d’appui social est égal à ceux qui s’adressaient<br />
à des amis. Ceux qui s’adressaient à des travailleurs<br />
en établissement ne les trouvaient pas aussi<br />
utiles que des membres de famille ou des amis.<br />
Certains besoins tels que trouver un logement ou un<br />
emploi ou se faire aider dans l’activité de la vie quotidienne<br />
n’étaient pas satisfaits. Les entrevues ont<br />
révélé aussi que parmi d’autres besoins qui restaient<br />
insatisfaits il y avait l’aide avec la poursuite des études<br />
et les renseignements sur l’évaluation ou la reconnaissance<br />
des titres professionnels. Les attentes<br />
relatives au Canada ont été examinées aussi : quatrevingt-cinq<br />
pour cent ont dit qu’ils ne s’attendaient<br />
pas à la difficulté de trouver un emploi, 76 pour cent<br />
ont dit qu’ils ne s’attendaient pas au coût de la vie au<br />
Canada, et 73 pour cent ont dit ne pas s’attendre à<br />
avoir besoin d’« expérience <strong>ca</strong>nadienne » pour avoir<br />
un emploi. À part le stress de ces besoins insatisfaits,<br />
la plupart des répondants ont dit que leur plus grande<br />
préoccupation concernait la sécurité des membres de<br />
leur famille qui habitaient en dehors du Canada. Un<br />
fardeau financier supplémentaire provenait des attentes<br />
de ces parents à l’étranger qui les obligeaient à<br />
leur envoyer de l’argent.<br />
Quand on a demandé aux répondants quel aspect de<br />
la vie au Canada posait le plus de difficultés d’adaptation,<br />
jusqu’à 85 pour cent ont mentionné le climat<br />
et comment y faire face, par exemple apprendre à s’habiller<br />
pour les grands froids. Quand on leur a demandé<br />
pourquoi ils ne recherchaient pas de l’aide pour certains<br />
de ces problèmes, ils ont répondu qu’ils ne savaient<br />
pas qu’il y avait des sources d’aide ou qu’ils<br />
ne savaient pas où aller chercher de l’aide. Parfois,<br />
ils se sentaient trop gênés pour demander de l’aide,<br />
surtout à des organismes d’établissement.<br />
Dans l’ensemble ce sont les RPG et les répondants de<br />
la <strong>ca</strong>tégorie de la famille qui avaient le plus de difficultés<br />
d’adaptation à la vie au Canada. Plus de femmes<br />
(37 pour cent) que d’hommes (24 pour cent) avaient<br />
des difficultés linguistiques. De plus, les femmes ressentaient<br />
la pression provenant de l’évolution de leur<br />
rôle qu’elles devaient jouer et des attentes à leur égard,<br />
des pressions financières et de l’augmentation de la<br />
charge de travail au sein de la famille. Seulement quelques<br />
répondants, masculins et féminins, ont dit avoir eu<br />
des difficultés avec des organismes gouvernementaux, la<br />
police, leur conjoint(e), ou des membres de leur famille.<br />
En ce qui concerne la santé, de nombreux répondants<br />
ont dit que les inquiétudes les empêchaient de dormir,<br />
qu’ils sentaient constamment une tension, se sentaient<br />
déprimés ou qu’ils étaient , comme la plupart<br />
des RPG, tourmentés par de mauvais souvenirs.<br />
Quant à la garde des enfants, 25 pour cent des parents<br />
ont dit avoir des difficultés avec le système scolaire.<br />
D’autres grandes préoccupations pour de nombreux<br />
répondants étaient le manque d’un centre communautaire<br />
soudanais ainsi que les divisions au sein<br />
de la communauté soudanaise.<br />
Facilitatrices : Sarah<br />
Bukhari et Beatrice<br />
Khamisa Baya,<br />
Association of Sudanese<br />
Women in Research and<br />
Development, Toronto<br />
Les deux présentatrices,<br />
Sarah Bukhari et Beatrice<br />
Khamisa Baya, ont<br />
commencé par résumer la<br />
situation géopolitique et<br />
culturelle au Soudan et par<br />
décrire le projet de<br />
recherche.<br />
1<br />
Les sept villes sont : Ottawa, Hamilton, St. Catharines, Windsor, Kitchener, London et Toronto.<br />
11 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>