Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University
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Les questions de connaissance des services d’aide à<br />
l’établissement par les répondants, et l’utilisation<br />
qu’ils en faisaient étaient couvertes dans une partie<br />
de l’entretien, cette partie ne contenant aucune question<br />
ouverte. L’intervieweur, parcourant à voix haute<br />
une liste de services disponibles pour les nouveaux<br />
arrivants, demandait aux personnes interrogées<br />
d’identifier lesquels des organismes suivants : associations<br />
d’aide à l’établissement des immigrants,<br />
maisons d’accueil, organisations religieuses, amis et<br />
membres de la famille, l’Internet ou d’autres médias,<br />
ou parrains fournissaient les renseignements nécessaires<br />
et les services d’orientation à la vie au Canada,<br />
à la santé et au bien-être, à l’emploi, au transport<br />
et aux questions relatives au rôle des parents.<br />
Suivant la réponse donnée, l’intervieweur cochait la<br />
bonne colonne, à choisir parmi : services et information<br />
requis, reçus, et degré de satisfaction. Ces questions<br />
condensées sont trop complexes et ardues pour<br />
recevoir de la part des répondants des réponses fiables.<br />
De plus, le questionnaire ne donnait pas la possibilité<br />
de répondre par « je ne sais pas », ce qui fait qu’aucune<br />
vérifi<strong>ca</strong>tion du nombre de répondants n’ayant pas de<br />
réponse exacte à donner n’a pu être effectuée. Sans<br />
connaissance des noms exacts des organismes d’aide<br />
à l’établissement présents dans leur ville ou leur quartier,<br />
des Soudanais fraîchement arrivés au Canada<br />
comprendraient-ils le sens du terme « organismes<br />
d’aide à l’établissement » Il n’est par conséquent<br />
pas surprenant que l’analyse de cette partie ait été<br />
laissée de côté par l’équipe de recherche de Toronto.<br />
Seules quelques-unes des réponses ont été incluses<br />
dans la version finale du rapport et présentées lors du<br />
programme de l’OCASI, mais leur interprétation est<br />
discutable, voire fallacieuse, Si les forts taux de réfugiés<br />
parrainés par des groupes privés (80%), d’immigrants<br />
indépendants (77%) et d’immigrants appartenant<br />
à la <strong>ca</strong>tégorie de la famille (50%) n’ayant recours<br />
à aucun organisme d’établissement de base ont<br />
pu, en partie, être attribués à une mauvaise compréhension<br />
de la question, il est tout de même nécessaire<br />
de soulever le fait que a) les « services de base » n’ont<br />
jamais été explicités et b) même définis, ces services<br />
ne relèvent pas nécessairement des organisations responsables<br />
des services à l’immigration. Cependant,<br />
le taux élevé de réfugiés parrainés par le gouvernement<br />
(RPG) ayant bénéficié des services fournis par<br />
leur maison d’accueil confirmerait le fait que les répondants<br />
aient connaissance du nom. Il est pourtant<br />
quelque peu déconcertant de découvrir que l’utilisation<br />
de services d’hébergement par les organismes<br />
d’aide à l’établissement est une des plus faibles pour<br />
les RPG à Ottawa et dans la région métropolitaine de<br />
Toronto. Puisque la maison d’accueil d’Ottawa emploie<br />
un agent chargé de trouver un hébergement pour<br />
les RPG avant leur départ, ces derniers n’auraient<br />
normalement pas besoin de faire appel aux services<br />
de logement. Vu les différences dans l’importance des<br />
échantillons, allant de 15 à St. Catharines à 91 pour<br />
la région métropolitaine de Toronto, le bien-fondé des<br />
conclusions concernant les différences d’usage des<br />
services d’établissement entre les villes est également<br />
discutable. Finalement, à l’exception de Hamilton,<br />
les répondants n’ont pas indiqué si le travailleur en<br />
établissement consulté était Soudanais.<br />
Comme il a été précisé dans la version finale du rapport<br />
et lors de la présentation à la conférence de<br />
l’OCASI, la population soudanaise est pluriethnique<br />
et plurilinguistique. Malheureusement, en raison de<br />
la petite taille de l’échantillon - et de son <strong>ca</strong>ractère<br />
faussé - ayant servi à l’étude, il ne nous a pas été<br />
possible de mieux comprendre, même un peu, quels<br />
sont les besoins réels des différents groupes ethniques,<br />
des groupes urbains et ruraux, des diplômés<br />
comme de ceux qui ont fait moins d’études, et comment<br />
y pallier. Par exemple, en ce qui concerne<br />
l’échantillon de London, il n’est fait aucune mention<br />
des besoins spécifiques des répondants dinkas et<br />
nuers. 2 <strong>No</strong>us aimerions donc faire la recommandation<br />
suivante : que les organismes d’aide à l’établissement<br />
reçoivent des fonds pour former et embaucher<br />
des conseillers d’origine soudanaise suffisamment<br />
compétents pour rencontrer, prendre en charge<br />
et répondre aux besoins des Soudanais particuliers<br />
servis par l’organisme. Sans d’autres recherches et<br />
une meilleure connaissance de la diversité culturelle<br />
de la population soudanaise, il serait prématuré de<br />
lancer une quelconque initiative qui impliquerait la<br />
nécessité de déléguer des prestations de services à<br />
des organisations soudanaises. Ces organisations communautaires,<br />
à l’image d’un Canada multiculturel aux<br />
groupes communautaires souvent liés à l’ethnicité,<br />
représenteraient avant tout les besoins de leurs propres<br />
membres, mais il leur manquerait la connaissance<br />
nécessaire pour répondre aux besoins des autres groupes<br />
ethniques.■<br />
Malheureusement, en<br />
raison de la petite taille de<br />
l’échantillon - et de son<br />
<strong>ca</strong>ractère faussé - ayant<br />
servi à l’étude, il ne nous a<br />
pas été possible de mieux<br />
comprendre, même un peu,<br />
quels sont les besoins réels<br />
des différents groupes<br />
ethniques, des groupes<br />
urbains et ruraux, des<br />
diplômés comme de ceux<br />
qui ont fait moins<br />
d’études, et comment y<br />
pallier.<br />
Photo: Gracieuseté du<br />
HCR<br />
2<br />
Mary Williamson, directrice exécutive du London Cross Cultural Learner Centre, discute les besoins spéciaux de<br />
ces réfugiés dans INSCAN, vol <strong>18</strong>, no 1 (été 2004).<br />
13 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>