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Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University

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peu transparentes et il devient difficile de faire circuler<br />

les informations en question vers les victimes. Bien<br />

que la législation en matière de traite humaine soit –<br />

au niveau lo<strong>ca</strong>l ou à celui des États – souvent proche<br />

de ce qui se fait au niveau fédéral, seuls trois États<br />

améri<strong>ca</strong>ins, dont celui du Washington, ont accepté de<br />

voter une telle législation pour l’instant. Pour ce qui<br />

est de la période d’enquête et de poursuites judiciaires,<br />

Mme Resh a également signalé qu’on attend des<br />

victimes de trafic en situation de présence constante<br />

une totale coopération. Dans le <strong>ca</strong>s contraire, l’agent<br />

ayant légalisé leur séjour pourrait légitimement l’annuler.<br />

Il pourrait s’ensuivre un effet de double<br />

victimisation. Cette période est donc une étape particulièrement<br />

sensible du processus global de protection<br />

de la victime.<br />

La Trafficking Response Team met tout en oeuvre<br />

pour accélérer autant que possible le processus d’obtention<br />

d’un T-visa, et ainsi garantir à la victime un<br />

temps de séjour plus long, ce qui implique une formalité<br />

supplémentaire, et une difficulté de plus. Il<br />

s’agit en effet d’obtenir l’approbation de la LEA (Law<br />

Enforcement Agency) de la part d’un agent fédéral<br />

ou lo<strong>ca</strong>l. Cette approbation n’est possible que si la<br />

personne intéressée a été victime d’un trafic de type<br />

grave, et aide à la condamnation des trafiquants. Elle<br />

a plus de poids si elle provient d’une autorité fédérale.<br />

Lorsque la victime ne possède aucune approbation,<br />

l’examen est très sévère, le temps de traitement<br />

du dossier s’allonge et les chances de se voir refuser<br />

un T-visa augmentent.<br />

Dans certains <strong>ca</strong>s, les autorités en charge de l’appli<strong>ca</strong>tion<br />

des lois ont refusé d’accorder une approbation<br />

LEA avant la fin de l’enquête. Dans d’autres, elles<br />

ont effectivement accordé leur approbation, alors que<br />

les instances juridiques hésitaient à envoyer l’affaire<br />

devant une cour fédérale ou lo<strong>ca</strong>le. La Trafficking<br />

Response Team ne s’épargne aucun effort pour intercéder<br />

en faveur des victimes, afin qu’elles puissent<br />

recevoir une approbation au plus tôt.<br />

Bien souvent , c’est le crime organisé qui contrôle la<br />

traite des personnes. Par conséquent, aider une victime<br />

pourrait s’avérer particulièrement dangereux.<br />

Afin d’assurer la sécurité des personnes qui assistent<br />

comme de celles qui sont assistées, la ReWA a mis au<br />

point un protocole de protection. Une partie de ce<br />

protocole consiste en un livret remis aux victimes,<br />

sur les mesures à prendre si jamais leurs trafiquants<br />

venaient à les retrouver. Une seconde est un guide de<br />

mesures préventives de sécurité, et d’organisation;<br />

celle-ci souligne l’importance d’éviter sa propre communauté,<br />

et les moyens d’y parvenir; c’est en effet<br />

par le biais des communautés que les trafiquants retrouvent<br />

leurs victimes. S’ajoute à ce protocole le<br />

renforcement, par la ReWA, des liens avec les services<br />

de police lo<strong>ca</strong>ux.<br />

En guise de conclusion, et au vu des efforts fournis<br />

par le gouvernement <strong>ca</strong>nadien pour développer une<br />

législation mieux à même de traiter les problèmes de<br />

traite humaine, Mme Minkova a fait partager ses observations<br />

et ses préoccupations sur le fait que très<br />

peu de personnes, pourtant reconnues comme des victimes<br />

d’exploitation ou de violation des droits humains,<br />

répondent, aux États-Unis, aux critères de définition<br />

des victimes de trafic humain avec circonstances<br />

graves. Peu reçoivent donc l’aide sus-mentionnée,<br />

ou accèdent aux services sociaux pouvant les<br />

amener à obtenir le statut d’immigrant légal et leur<br />

réhabilitation. On peut citer les <strong>ca</strong>s des ouvriers agricoles<br />

étrangers en situation temporaire dont les passeports<br />

sont encore entre les mains de leurs employeurs<br />

aux États-Unis; les nourrices étrangères qui<br />

ne possèdent aucun contrat écrit; et les femmes mariées<br />

par correspondance via l’Internet qui finissent<br />

comme bonnes à tout faire. Selon les lois améri<strong>ca</strong>ines<br />

actuelles en matière de législation anti-trafic, aucun<br />

d’eux ne remplit les conditions nécessaires pour pouvoir<br />

bénéficier des services d’aide décrits auparavant.<br />

L’un des plus gros défis concernant la protection des<br />

personnes ayant subi une expérience de traite grave<br />

reste, avant toute chose, de savoir si un agent des forces<br />

de l’ordre peut, ou ne peut pas, décider qu’un individu<br />

soit effectivement classé comme victime d’un<br />

trafic humain de type grave. S’il n’est pas classé dans<br />

cette <strong>ca</strong>tégorie, il sera expulsé du pays d’accueil. Le<br />

logement constitue un second défi. Des abris sont<br />

fournis aux victimes pour une période de un à deux<br />

mois mais, une fois les premières allo<strong>ca</strong>tions versées,<br />

ces personnes sont censées s’arranger pour trouver<br />

leur propre logement et en payer le loyer. Mais avec<br />

une aide financière mensuelle s’élevant à moins de<br />

400 $ US, la tâche peut s’avérer plus que difficile.<br />

Contacts :<br />

Maria Minkova et Daniela Resh, Refugee<br />

Women’s Alliance (ReWA), P.O. Box 28112,<br />

Seattle, WA 981<strong>18</strong>, États-Unis; Téléphone : 206-<br />

898-4741; Télécopieur: 206-721-3967; Courriel:<br />

et ; site<br />

Web : .■<br />

L’un des plus gros défis<br />

concernant la protection<br />

des personnes ayant subi<br />

une expérience de traite<br />

grave reste, avant toute<br />

chose, de savoir si un<br />

agent des forces de l’ordre<br />

peut, ou ne peut pas,<br />

décider qu’un individu soit<br />

effectivement classé<br />

comme victime d’un trafic<br />

humain de type grave.<br />

Photo: Gracieuseté du<br />

HCR<br />

23 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>

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