04.01.2015 Views

Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University

Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University

Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

esponsables de communautés (représentants religieux,<br />

membres de différents groupes ethniques) qui<br />

connaissent, ou entendent parler de telle ou telle personne<br />

se faisant exploiter; c’est alors qu’ils composent<br />

le numéro d’appel de l’alliance, joignable 24 heures<br />

sur 24. Mme Minkova a rappelé qu’en raison d’une<br />

mauvaise connaissance de la législation en matière<br />

de trafic humain dans les communautés ethniques,<br />

peu de personnes faisaient appel aux services d’aide<br />

existants. Cependant, grâce aux efforts fournis récemment<br />

pour se faire connaître dans des endroits toujours<br />

plus nombreux – notamment par la multipli<strong>ca</strong>tion<br />

des présentations – les demandes d’aide ont afflué<br />

dernièrement.<br />

En plus des communautés, divers groupes fournissent<br />

à la ReWA des informations sur de potentielles<br />

victimes à contacter; parmi ces groupes, on retrouve<br />

les centres d’accueil pour femmes victimes de violence,<br />

des associations d’aide aux réfugiés et aux immigrants,<br />

des prestataires de soins de santé (services<br />

hospitaliers pour personnes démunies ou sans assurance<br />

notamment), et les services d’appli<strong>ca</strong>tion de la<br />

loi. En fait aujourd’hui, la plupart des informations<br />

recueillies proviennent d’agents travaillant dans des<br />

services d’appli<strong>ca</strong>tion de la loi (FBI, immigration,<br />

douanes), parce que ce sont eux qui enquêtent sur<br />

des affaires de trafic humain et reçoivent les victimes.<br />

D’où l’importance, comme Mme Minkova le<br />

soulignait, de travailler en collaboration avec toutes<br />

les institutions possibles, dans une atmosphère de<br />

confiance mutuelle.<br />

Revenant sur l’identifi<strong>ca</strong>tion des victimes, Mme Resh<br />

a néanmoins précisé que même les agents de services<br />

de police étaient mal formés sur les problèmes de<br />

traite humaine. Peu d’agents de police lo<strong>ca</strong>ux<br />

avaient rencontré le terme et le comprenaient convenablement.<br />

Pour pallier à ce problème, l’équipe<br />

du projet a créé des <strong>ca</strong>rtes de type <strong>ca</strong>rte professionnelle,<br />

avec cinq questions permettant d’identifier<br />

les victimes éventuelles. La ReWA a formé<br />

l’ensemble des agents de police de Seattle à l’utilisation<br />

de ces <strong>ca</strong>rtes, qui se sont révélées un excellent<br />

outil d’aide à l’identifi<strong>ca</strong>tion.<br />

La ReWA procède également à un premier filtrage,<br />

en plus de l’identifi<strong>ca</strong>tion du client (la victime). Le<br />

but principal de ce filtrage est de comprendre quelle<br />

définition s’applique le mieux au <strong>ca</strong>s de l’individu,<br />

ou dans quelle <strong>ca</strong>tégorie le classer. Par exemple, bien<br />

qu’on puisse présenter un individu comme une victime<br />

de traite à l’association, il peut très bien n’être<br />

qu’une victime de passage de clandestins, ou alors la<br />

définition exacte du trafic humain peut ne pas s’appliquer<br />

exactement au trafic mis en <strong>ca</strong>use et, suivant<br />

les <strong>ca</strong>s, différentes mesures doivent être prises. Ainsi,<br />

le trafic humain dans le <strong>ca</strong>s de mariages par correspondance<br />

requiert une approche spécifique.<br />

Après ce premier filtrage, la cellule d’action fait une<br />

évaluation des risques encourus par la victime. Les<br />

circonstances dans lesquelles la personne a échappé<br />

à sa <strong>ca</strong>ptivité ainsi que les mesures de protection<br />

existantes – ou nécessaires – sont analysées, afin d’assurer<br />

la sécurité future de la victime. Souvent, cela<br />

signifie mettre la personne dans un lieu sûr jusqu’à<br />

ce qu’elle soit en mesure de se protéger elle-même,<br />

et émettre une ordonnance restrictive ou un mandat<br />

de protection – ce qui provoque en général une action<br />

rapide des forces de l’ordre.<br />

Après qu’on a dressé l’historique du trafic dont l’individu<br />

a été victime, ce dernier répond à une série de<br />

questions concernant les détails du trafic et de la<br />

fuite. On évalue également les besoins immédiats<br />

de la victime (soins de santé, nourriture, logement,<br />

habits). <strong>No</strong>mbre de victimes d’abus sexuels ne<br />

possèdent pas les vêtements adéquats pour affronter<br />

le froid de Seattle.<br />

L’équipe du projet propose également un plan de traitement<br />

médi<strong>ca</strong>l pour chaque personne. Il consiste en<br />

une liste de services et de recours possibles, ainsi<br />

qu’en une série de moyens d’action à mettre en oeuvre<br />

pour aider la personne touchée de la meilleure manière<br />

possible. Mme Minkova a soulevé le fait qu’il<br />

apparaît très souvent extrêmement difficile, voire insurmontable,<br />

pour les victimes de comprendre les<br />

différents types d’organisation chargées de leur protection,<br />

et de faire la distinction entre elles. Les victimes<br />

viennent souvent de cultures pour lesquelles une<br />

telle variété d’organismes et de services sociaux<br />

n’existe pas. Ainsi, en raison de la barrière linguistique,<br />

surmonter la complexité du plan de traitement<br />

s’avère toujours un défi.<br />

Pour les aider à s’intégrer dans la société, la ReWA<br />

offre aux victimes des cours de langue et d’adaptation<br />

à la vie en société dans lesquels ils apprennent,<br />

entre autres choses, à obtenir leurs <strong>ca</strong>rtes d’identité<br />

et à ouvrir un compte ban<strong>ca</strong>ire.<br />

La ReWA ne prend pas part directement au sauvetage<br />

effectif des victimes de trafic, mais essaie néanmoins<br />

de participer aussi tôt que possible à l’intervention,<br />

afin d’obtenir la confiance et de pouvoir dresser<br />

un historique de l’expérience des victimes.<br />

La période durant laquelle l’alliance s’implique le plus<br />

activement est celle de la convalescence. Pendant cette<br />

période, elle aide la personne libérée à s’adapter à<br />

son nouvel environnement, qui est en général très<br />

différent de celui dont elle s’est échappée.<br />

Mme Minkova a soulevé le fait que, au cours de la<br />

gestion du <strong>ca</strong>s et du travail de défense, il est primordial<br />

de n’avoir qu’une unique personne responsable<br />

de l’affaire, et qu’elle supervise le déroulement de<br />

l’ensemble des actions menées dans le <strong>ca</strong>dre de celleci.<br />

De cette manière, elle peut faire part à la victime<br />

de l’avancement de son dossier. <strong>No</strong>n seulement le<br />

21 INSCAN <strong>Vol</strong> <strong>18</strong> (3) <strong>2005</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!