Vol. 18 - No. 3, Hiver 2005 - Www3.carleton.ca - Carleton University

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Le documentaire de la CBC, Sex Traffic, a montré une société militaire privée américaine du nom de Kernwell qui était impliquée dans la trafic sexuel dans l’ex-Yougoslavie. L’histoire a pu être basée sur une compagnie militaire privée listée par Fortune 500 du nom de DynCorp. 1 Deux employés de DynCorp ont été congédiés après avoir dénoncé certains employés et superviseurs de la compagnie qui achetaient et vendaient des femmes. Ben Johnston, un mécanicien d’avions du Texas, a accepté un contrat de trois ans chez DynCorp, l’entrepreneur du Département d’État des États-Unis en Bosnie. À la fin des années 1999, sa première année, il a découvert que des employés de DynCorp exploitaient un réseau d’esclavage sexuel de jeunes femmes qui ont été détenues pour la prostitution après la confiscation de leurs passeports. En 2000, il a signalé cela à ses superviseurs et, à sa grande surprise, il a été congédié et renvoyé. Une situation semblable est survenue dans le cas de Kathryn Bolkovac, une surveillante de la Force de Police Internationale de l’ONU (FPI), qui a été invitée à enquêter sur les histoires de la traite. Il s’est trouvé que l’ONU a accordé un contrat de FPI à DynCorp. Quand Bolkovac, en vérité une employée de DynCorp, a signalé que les agents de police à contrat participaient au trafic sexuel, elle a été congédiée. 2 Bolkovac et Johnston ont intenté des poursuites contre la compagnie pour congédiement injustifié. En 2003, Bolkovac s’est fait accorder un règlement financier important par un tribunal londonien et, en quelques heures, DynCorp a réglé à l’amiable avec Johnston. Trafic sexuel et DynCorp Kevin Doyle Quand Victor Malarek, auteur de The Natashas 3 enquêtait sur le trafic sexuel en Bosnie, il est tombé par hasard sur l’histoire de DynCorp. Il avait reçu la permission d’accompagner les membres de l’unité d’enquête de l’ONU sur le trafic des prostituées lors de leurs descentes effectuées dans le secteur du Kosovo contrôlée par les États-Unis. Un des agents de police était un Texan, John Randolph, qui, tout comme Bolkovac travaille pour DynCorp à contrat pour l’ONU. Après la première descente, une série de descentes secrètes sur d’autres bars a soudain été annulée par le commandant américain. Malarek accuse Randolph d’avoir rapporté les descentes secrètes à DynCorp qui a usé de son influence pour arrêter l’enquête. En mars 2003, DynCorp a été acquise par Computer Sciences Corporation. La compagnie s’appelle maintenant CSC/DynCorp et a depuis reçu de nouveaux contrats pour assurer l’ordre public en Irak. Intitulé « Operation Embedded Complicity, » le numéro d’octobre 2003 de Press for Conversion prétend que le Régime de pensions du Canada a des investissements de 1 704 000 dans CSC. 4 Le « crime organisé » impliqué dans le trafic sexuel a sûrement atteint un nouveau niveau d’organisation. Contacts : Kevin Doyle, Kairos-Spirituality for Social Justice Centre, 211, avenue Bronson, pièce 306, Ottawa (Ontario) K1R 6H5; Téléphone : 613-236- 6557; Courriel : .■ 1 2 3 Victor Malarek, The Natashas: The New Global Sex Trade (Toronto: Viking Press, 2003). 4 Une copie du bulletin de Press for Conversion est disponible à : . • en trouvant des façons de collaborer avec des organisations non gouvernementales et de service (ex. refuges) pour leur permettre d’aider les personnes trafiquées et leur fournir du counselling; • en trouvant les moyens d’établir des liens entre fournisseurs de services et enquêteurs; • en trouvant les moyens de créer des programmes d’intégration pour les personnes trafiquées; • en essayant de favoriser les recherches sur la question; • en établissant des liens entre les organismes d’application de la loi ( au niveau local, provincial, fédéral, et international) 6 ; et • en formant sa propre unité de la traite des personnes (en cours de développement) pour travailler avec son unité de communications en vue de sensibiliser le public à la traite des personnes. Au Canada, il n’y a eu aucune condamnation pour la traite des personnes. Aujourd’hui, même si le coupable peut se voir imposer une amende de jusqu’à un million de dollars, la gravité de la peine dépend entièrement de la discrétion du juge puisqu’il n’y a toujours pas de précédents. Pour ce qui est de la juridiction, la GRC peut poursuivre des trafiquants ou des organisations situés au Canada même si les personnes trafiquées ne se trouvent pas au Canada. INSCAN Vol 18 (3) 2005 6 À l’heure actuelle, il y a environ 35 agents de liaison postés dans à peu près 26 pays à travers le monde pour travailler avec la police locale, La GRC fait partie du Groupe de travail Canada-Chine servant à s’attaquer aux problèmes mutuels de la traite des personnes et de la drogue. 26
Le caporal Ste-Marie a dit aux participants qu’ils pouvaient combattre la traite des personnes en signalant tout incident suspect aux autorités; en sensibilisant le public à la question; en exerçant des pressions sur les médias pour que ceux-ci mettent la traite des personnes au premier plan; en faisant du lobbying auprès des gouvernements pour que ceux-ci fournissent des programmes de refuge, de soutien et d’intégration pour les personnes trafiquées; et en essayant de changer la perception des êtres humains comme des marchandises. À la fin de la réunion, Sheila Smith a signalé qu’il y a maintenant 10 groupes différents au sein de la Conférence religieuse canadienne qui s’intéressent à accueillir la pièce « Lost in Traffic. » De plus, la CRC organise un atelier sur la traite des personnes à Toronto qui se concentrera sur la sensibilisation et les moyens d’utiliser la trousse produite par l’UISG comme outil d’apprentissage. Finalement, le groupe a discuté la possibilité d’inviter les membres d’organisations de fournisseurs de services au niveau local aux réunions sur la traite des personnes et de discuter peut-être les façons de collaborer à des projets de sensibilisation à l’avenir. Après tout, « ce qui touche directement l’un de nous, nous touche tous indirectement. » Contacts : KAIROS- Spirituality for Social Justice Centre, 211, avenue Bronson, Pièce 306, Ottawa (Ontario) K1R 6H5; Téléphone : 613-236-6557; Courriel : Sheila Smith, RSCJ, Justice, Peace, Integrity of Creation (JPIC) Fieldworker Ontario, Conférence religieuse canadienne, 211, avenue Bronson, Pièce 220, Ottawa (Ontario) K1R 6H5; Téléphone : 613- 237-5550, poste 224; Courriel : Daniel Ste-Marie, caporal, enquêteur, unité sur l’immigration et les passeports et les enquêtes spéciales, Gendarmerie royale du Canada, 155, avenue McArthur, Ottawa (Ontario) K1A 0R4; Téléphone : 613-998-1773; Télécopieur : 613-957-8629; Téléavertisseur : 613-780-2832; Courriel : .■ Photo: Gracieuseté du HCR: Sarah Errington 27 INSCAN Vol 18 (3) 2005
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