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Rééducation et réadaptation de l'adulte brûlé - SFETB

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Kinésithérapie<br />

RÉÉDUCATION ET RÉADAPTATION DE L’ADULTE BRÛLÉ<br />

26-280-C-10<br />

niveau <strong>de</strong>s interphalangiennes à la main), les amputations <strong>et</strong> les atteintes<br />

neurologiques secondaires (tronculaire par compression ou<br />

multinévritique postréanimation) ne nécessitent pas <strong>de</strong> traitement<br />

particulier en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ceux habituellement mis en œuvre. Elles<br />

concourent à r<strong>et</strong>ar<strong>de</strong>r <strong>et</strong> compliquer la prise en charge <strong>et</strong> à aggraver le<br />

pronostic fonctionnel.<br />

La préparation <strong>de</strong> la sortie concerne tous les patients. Les patients<br />

porteurs <strong>de</strong> brûlures peu étendues sans risque fonctionnel majeur<br />

peuvent rentrer à domicile. L’information porte sur le risque évolutif <strong>de</strong>s<br />

cicatrices <strong>et</strong> la nécessité d’un suivi prolongé, car les cicatrices lisses <strong>et</strong><br />

fines au moment du départ peuvent s’hypertrophier ensuite. Les <strong>brûlé</strong>s<br />

plus atteints reçoivent les informations nécessaires pour obtenir leur<br />

adhésion <strong>de</strong> transfert en centre spécialisé <strong>de</strong> rééducation-<strong>réadaptation</strong><br />

bien souvent éloigné <strong>de</strong> leur domicile.<br />

42 Installation avec un fixateur externe.<br />

Pério<strong>de</strong> II : rééducation en centre<br />

Alors que les problèmes <strong>de</strong> réanimation sont réglés <strong>et</strong> que la plus gran<strong>de</strong><br />

partie <strong>de</strong>s lésions cutanées cicatrisées, les rétractions <strong>et</strong> les hypertrophies<br />

apparaissent <strong>et</strong> s’accentuent, la rééducation intensive s’impose pour<br />

enrayer le génie évolutif <strong>de</strong> la cicatrice. La rééducation-<strong>réadaptation</strong> se<br />

déroule en trois phases [81] liées à l’évolution cicatricielle.<br />

43 Orthèse <strong>de</strong> posture dynamique avec flexion analytique <strong>de</strong> la métacarpophalangienne<br />

du cinquième doigt <strong>et</strong> enroulement global <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxième, troisième,<br />

quatrième <strong>et</strong> cinquième doigts (main normalement gantée).<br />

<strong>Rééducation</strong> en phase II<br />

L’état général du patient s’améliore <strong>et</strong> le pronostic vital n’est plus<br />

engagé, cependant une surveillance <strong>de</strong> type réanimation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

traitements chirurgicaux sont encore nécessaires. Le <strong>brûlé</strong> peut être sorti<br />

du lit fluidisé ou <strong>de</strong> la literie antiescarres <strong>et</strong> placé sur un lit normal.<br />

Aux mesures précé<strong>de</strong>ntes s’ajoutent les autopostures [6] apprises au<br />

patient en cours <strong>de</strong> sevrage <strong>de</strong>s orthèses diurnes, pour lui perm<strong>et</strong>tre<br />

d’acquérir un maximum d’indépendance. Ces postures qui se font<br />

toujours dans le sens <strong>de</strong> l’étirement cutané sont maintenues au moins<br />

20 minutes.<br />

À la main, l’appareillage peut être complété <strong>de</strong> systèmes<br />

dynamiques [6, 63] <strong>de</strong> posture (fig 43) dans les cas <strong>de</strong> déformations mal<br />

contrôlées <strong>et</strong>/ou d’apparition d’enraidissements capsuloligamentaires<br />

[46, 94] , notamment chez les patients hospitalisés plus <strong>de</strong> 6 semaines.<br />

La compression peut être introduite avant la fin <strong>de</strong> l’épi<strong>de</strong>rmisation par<br />

un bandage légèrement serré, au mieux réalisé par <strong>de</strong>s ban<strong>de</strong>s cohésives<br />

élastiques aérées (fig 33) laissant passer l’exsudat [6, 67] (ban<strong>de</strong>s Peha<br />

Haftt). Pour certains, elle peut être appliquée directement sur la greffe<br />

encore fraîche afin d’en favoriser la prise à la condition d’être<br />

modérément compressive <strong>et</strong> d’éviter les frottements. On utilise pour cela<br />

soit un plâtre d’immobilisation [4] , soit une orthèse en<br />

thermoplastique [63, 78, 79] . En fin <strong>de</strong> cicatrisation, la compression est<br />

assurée par <strong>de</strong>s fourreaux en jersey <strong>de</strong> coton parcourus par <strong>de</strong>s élastiques<br />

en latex type Raucopresst [38, 63, 67] . Ils sont renforcés au niveau <strong>de</strong>s<br />

membres inférieurs par un bandage (ban<strong>de</strong>s type Biflext). La<br />

compression rigi<strong>de</strong>, <strong>de</strong> réalisation difficile, est rarement proposée en<br />

phase aiguë ; elle est pourtant très utile après une greffe,<br />

particulièrement au niveau du cou [21] .<br />

La reverticalisation, préparée dès les premiers jours par <strong>de</strong>s exercices<br />

actifs dans le lit, n’est réalisable que lorsque l’état général <strong>et</strong> cicatriciel<br />

le perm<strong>et</strong>. Elle est souvent tardive, voire incomplète chez le grand <strong>brûlé</strong>.<br />

Sa progression se fait avec les mêmes recommandations que pour les<br />

patients longuement alités. Aux problèmes cardiovasculaires <strong>et</strong> à<br />

l’asthénie s’ajoutent les douleurs vasculaires <strong>de</strong> stase <strong>de</strong>s cicatrices [84] .<br />

Les lésions associées que sont les fractures <strong>et</strong> les troubles neurologiques,<br />

ou les complications que sont l’algoneurodystrophie, les ostéomes, les<br />

arthrites (principalement lors d’ouvertures articulaires <strong>et</strong> surtout au<br />

<strong>Rééducation</strong> en phase I<br />

La première phase s’adresse au patient non totalement cicatrisé. Il peut<br />

même présenter d’importantes surfaces encore non épi<strong>de</strong>rmisées<br />

(jusqu’à 10 à 15 % <strong>de</strong> la surface corporelle au maximum). Il est alors<br />

adressé pour intensifier la rééducation en attendant d’éventuelles greffes<br />

complémentaires qui seront effectuées dans le service d’origine. Le<br />

transfert précoce réduit non seulement les risques orthopédiques mais il<br />

perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> modifier la flore bactérienne, car on observe dans le centre <strong>de</strong><br />

rééducation une moins gran<strong>de</strong> pression <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s germes<br />

(utilisation moindre <strong>de</strong>s antibiotiques), une modification <strong>de</strong> la flore<br />

bactérienne, <strong>et</strong> surtout une diminution <strong>de</strong>s infections nosocomiales [9] .<br />

Les soins infirmiers : l’action <strong>de</strong>s infirmières est encore prépondérante à<br />

ce sta<strong>de</strong>. Les soins locaux effectués tous les 2 jours en moyenne sont<br />

l’occasion <strong>de</strong> suivre l’évolution cicatricielle <strong>et</strong> <strong>de</strong> surveiller l’innocuité<br />

<strong>de</strong>s orthèses. Les données seront r<strong>et</strong>ranscrites sur le dossier <strong>de</strong> soins <strong>et</strong><br />

la surveillance utilise largement <strong>de</strong>s photographies (au mieux<br />

numériques <strong>et</strong> visionnables sur écran) faites tous les 15 jours. Les<br />

pansements gras sont préférés aux autres types, car non adhérents, ils<br />

perm<strong>et</strong>tent la réalisation <strong>de</strong>s mouvements <strong>et</strong> la mobilisation<br />

kinésithérapique, mais surtout, se r<strong>et</strong>irant plus facilement, ils sont moins<br />

douloureux <strong>et</strong> peuvent être donc faits sans prémédication mais avec une<br />

antalgie systématique [84] . Les zones cicatrisées sont hydratées au moins<br />

<strong>de</strong>ux fois par jour par <strong>de</strong>s topiques gras (cold cream, cérat cosmétique <strong>et</strong><br />

autres). Les bandages sont réalisés <strong>de</strong> manière à ne jamais entraver les<br />

mouvements <strong>et</strong> à perm<strong>et</strong>tre le port <strong>de</strong>s compressifs <strong>et</strong> autres orthèses.<br />

La rééducation est centrée sur la poursuite <strong>de</strong>s actions entreprises en<br />

pério<strong>de</strong> aiguë comme la reverticalisation, le travail postural, la marche,<br />

la kinésithérapie respiratoire <strong>et</strong> le travail musculaire global ou finalisé.<br />

Les activités sont toujours adaptées aux possibilités du patient qui reste<br />

encore très diminué.<br />

Seuls les gestes à visée cutanéotrophique sont spécifiques <strong>et</strong> r<strong>et</strong>iennent<br />

toute notre attention. Les zones cicatricielles sont soumises au moins<br />

<strong>de</strong>ux fois par jour à <strong>de</strong>s postures en étirement cutané maximal <strong>de</strong><br />

manière à obtenir, quand la cicatrice est visible, un blanchiment (fig 44)<br />

qui doit s’estomper malgré le maintien <strong>de</strong> la posture. Les postures sont<br />

réalisées comme indiqué précé<strong>de</strong>mment : analytique monoarticulaire en<br />

début <strong>de</strong> séance, globale avec utilisation <strong>de</strong> chaînes d’étirement cutané<br />

concernant plusieurs articulations en fin <strong>de</strong> séance, maintenues 5 à<br />

10 minutes au moins. Ces postures doivent être tolérables, or la cicatrice<br />

est inflammatoire, hyperesthésique, voire dysesthésique. Il faut donc<br />

souvent utiliser <strong>de</strong>s antalgiques parfois morphiniques pris 30 minutes à<br />

1 heure avant les séances [84] . Si une posture cutanée manuelle, pour être<br />

efficace, ne peut pas être totalement indolore, elle doit cependant être<br />

toujours supportable. En général, la présence d’une plaie sur une bri<strong>de</strong><br />

ne doit pas faire arrêter les postures car elle cicatrise toujours<br />

spontanément, perm<strong>et</strong>tant même un gain d’amplitu<strong>de</strong>. La priorité doit<br />

toujours être la restauration <strong>de</strong>s amplitu<strong>de</strong>s. À l’inverse, la présence<br />

d’une ouverture cutanée profon<strong>de</strong> en regard d’une articulation<br />

page 15

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