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Rééducation et réadaptation de l'adulte brûlé - SFETB

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26-280-C-10<br />

RÉÉDUCATION ET RÉADAPTATION DE L’ADULTE BRÛLÉ<br />

Kinésithérapie<br />

Tableau V. – Éléments <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s vêtements compressifs.<br />

Ajustement<br />

Efficacité<br />

Pour l’hygiène cutanée, les produits préconisés sont pour la toil<strong>et</strong>te :<br />

synd<strong>et</strong>, pain <strong>de</strong> savon ou savon <strong>de</strong> Marseille glycériné. Les précautions<br />

principales à prendre sont : l’hydratation biquotidienne <strong>de</strong>s cicatrices <strong>et</strong><br />

l’interdiction <strong>de</strong> rester sous le soleil sans protection vestimentaire ample<br />

<strong>et</strong> avec une protection solaire par écran total (précautions qui doivent<br />

être suivies pendant 2 ans), enfin la nécessité d’une consultation<br />

médicale régulière <strong>et</strong> <strong>de</strong>vant toute plaie récidivante qui tar<strong>de</strong> à cicatriser.<br />

Des conseils cosmétiques concernant la gestion <strong>de</strong> l’apparence sont<br />

également prodigués.<br />

Pério<strong>de</strong> III : rééducation en ambulatoire<br />

<strong>et</strong> rééducation <strong>de</strong>s séquelles<br />

Hôpital <strong>de</strong> jour<br />

Lorsque l’atteinte nécessite encore une lour<strong>de</strong> prise en charge, la<br />

rééducation est réalisée au mieux en hôpital <strong>de</strong> jour, car elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

pratiquer une <strong>réadaptation</strong> en douceur <strong>et</strong> <strong>de</strong> meilleure qualité. La sortie<br />

définitive <strong>de</strong> l’hôpital ou d’un centre <strong>de</strong> rééducation est souvent<br />

angoissante, même si <strong>de</strong>s sorties <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> semaine ont été déjà<br />

organisées. Les contraintes quotidiennes du milieu <strong>de</strong> vie ne peuvent être<br />

toutes répertoriées, simulées <strong>et</strong> donc travaillées efficacement lors d’un<br />

séjour en internat. L’épreuve <strong>de</strong> la réalité est toujours la meilleure<br />

éducatrice <strong>et</strong> formatrice. L’hôpital <strong>de</strong> jour perm<strong>et</strong> donc, tout à la fois, au<br />

patient <strong>de</strong> vivre chez lui les obstacles <strong>de</strong> son environnement, <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

trouver parallèlement une solution adaptée dans un service pouvant<br />

utiliser <strong>de</strong> multiples techniques <strong>et</strong> intervenants. Enfin, les temps <strong>de</strong> prise<br />

en charge sont plus longs que ce que peut offrir un kinésithérapeute <strong>de</strong><br />

cabin<strong>et</strong>. Les objectifs <strong>et</strong> les moyens sont ceux <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième<br />

pério<strong>de</strong>.<br />

<strong>Rééducation</strong> en cabin<strong>et</strong> <strong>de</strong> ville<br />

Absence <strong>de</strong> plis ou bâillements<br />

Bonne longueur<br />

Resserrement au niveau <strong>de</strong>s zones effilées<br />

Chevauchement sur au moins 6 cm entre<br />

<strong>de</strong>ux articles <strong>de</strong> la parure<br />

Bon emplacement <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong><br />

ferm<strong>et</strong>ure<br />

Tension du tissu une fois enfilé (test <strong>de</strong>s<br />

pulpes)<br />

Parfaite tolérance (absence d’œdème,<br />

d’ischémie <strong>et</strong> douleur)<br />

Blanchiment <strong>et</strong> affaissement cicatriciel<br />

au r<strong>et</strong>rait<br />

Deux types <strong>de</strong> patients y sont adressés : le p<strong>et</strong>it <strong>brûlé</strong> sortant directement<br />

du centre aigu <strong>et</strong> le grand <strong>brûlé</strong> qui ne pose plus <strong>de</strong> problème<br />

thérapeutique complexe. Il s’agit donc <strong>de</strong> patients dont l’exigence<br />

thérapeutique ne dépasse pas les capacités du kinésithérapeute en temps<br />

thérapeutique <strong>et</strong> en qualité <strong>de</strong> prise en charge. Le <strong>brûlé</strong> est confronté à<br />

c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> à : <strong>de</strong>s problèmes cutanéo-orthopédiques (cf supra) avec<br />

parfois encore <strong>de</strong>s phlyctènes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s plaies superficielles <strong>et</strong> donc <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its<br />

pansements, <strong>de</strong>s difficultés d’ordre fonctionnel <strong>et</strong> psychologique<br />

(réduction gestuelle, gran<strong>de</strong> fatigabilité pour gérer son planning<br />

quotidien <strong>et</strong> r<strong>et</strong>rouver ses repères, difficulté à rester dans le schéma<br />

thérapeutique entraînant l’abandon <strong>de</strong>s orthèses, <strong>de</strong>s compressifs, <strong>de</strong>s<br />

autoexercices). Difficultés psychologiques qui contrastent avec la<br />

fréquente revendication <strong>de</strong> celui-ci d’être davantage pris en charge.<br />

Seules la collaboration avec l’équipe <strong>de</strong> rééducation initiale, la poursuite<br />

<strong>de</strong>s techniques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s objectifs perm<strong>et</strong>tent au kinésithérapeute <strong>de</strong> faire<br />

face à ces problèmes.<br />

Les objectifs sont : l’amélioration <strong>de</strong> l’aspect <strong>et</strong> <strong>de</strong> la souplesse <strong>de</strong> la<br />

peau, la poursuite <strong>de</strong> gain d’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s articulations encore<br />

déficitaires en actif, l’acquisition d’une endurance dans toutes les<br />

situations vécues au quotidien <strong>et</strong> surtout l’obtention <strong>de</strong> l’adhésion du<br />

patient, sur le long terme, <strong>de</strong>s mesures contraignantes du traitement.<br />

Les séances <strong>de</strong>vraient durer 1 heure à 1 heure <strong>et</strong> <strong>de</strong>mie au rythme <strong>de</strong> trois<br />

à cinq par semaine. On prescrit, quand c’est nécessaire, <strong>de</strong>ux séances<br />

par jour. La prise en charge étant plus courte qu’en centre, la séance est<br />

obligatoirement sélective. Le kinésithérapeute doit donc, en fonction <strong>de</strong>s<br />

recommandations <strong>de</strong> la prescription, <strong>de</strong>s troubles cutanéoorthopédiques<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> leur maturation, déterminer un programme <strong>de</strong><br />

rééducation avec <strong>de</strong>s objectifs séquentiels <strong>et</strong> successifs à court <strong>et</strong> moyen<br />

termes. Il informe le patient <strong>de</strong> son proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s priorités pour le faire<br />

adhérer.<br />

Le traitement <strong>de</strong>s patients porteurs <strong>de</strong> plaies <strong>et</strong> pansements suit les<br />

mêmes modalités que celui proposé en première phase <strong>de</strong> centre <strong>de</strong><br />

rééducation, il est donc essentiellement passif.<br />

Celui <strong>de</strong>s patients cicatrisés peut se dérouler ainsi : un premier temps <strong>de</strong><br />

massage en situation <strong>de</strong> relaxation, sur un patient confortablement<br />

installé, contrôlant sa respiration qui doit être lente <strong>et</strong> profon<strong>de</strong>, en lui<br />

<strong>de</strong>mandant <strong>de</strong> se concentrer sur la sensibilité <strong>de</strong> la zone cicatricielle<br />

massée en comparaison <strong>de</strong> la zone saine. Le massage proprement dit est<br />

introduit selon l’évolution <strong>de</strong> la maturation cicatricielle (test <strong>de</strong><br />

vitropression). Il est progressif, d’abord analytique sur une peau en<br />

position raccourcie <strong>et</strong> en périphérie puis au niveau <strong>de</strong> la cicatrice ellemême<br />

en fonction <strong>de</strong> l’état inflammatoire, en utilisant le pétrissage<br />

millimétrique <strong>et</strong> le palpé-roulé, puis progressivement on posture le<br />

segment <strong>de</strong> membre en étirement cutané maximal selon la chaîne qui<br />

détermine la meilleure posture avec un temps posturant final qui sera<br />

maintenu plusieurs minutes selon la tolérance du patient <strong>et</strong> l’aspect <strong>de</strong> la<br />

peau.<br />

On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ensuite la réalisation <strong>de</strong> mouvements actifs simples ou avec<br />

résistances dans le sens du mouvement recherché. Là aussi, le geste est<br />

initialement analytique pour <strong>de</strong>venir plus global <strong>et</strong> complexe au fur <strong>et</strong> à<br />

mesure <strong>de</strong> l’exercice. On fait appel à toutes les techniques actives<br />

favorisant les étirements. Pour terminer, le geste est travaillé <strong>de</strong> manière<br />

à lui donner une finalité fonctionnelle pour que le patient comprenne<br />

bien que toute la séance vise l’assouplissement <strong>et</strong> l’harmonie pour<br />

l’acquisition <strong>de</strong> l’autonomie.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> placards cutanés épais <strong>et</strong>/ou adhérents rebelles, l’usage<br />

<strong>de</strong>s ultrasons <strong>et</strong> d’appareils à vacuodépression (si inflammation + [45] )<br />

sont souvent utiles.<br />

La séance <strong>de</strong> kinésithérapie est l’occasion <strong>de</strong> vérifier l’adaptation <strong>de</strong>s<br />

orthèses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s compressifs. Il faut renouveler régulièrement les conseils<br />

d’hygiène <strong>et</strong> encourager le patient à suivre son traitement. Pour cela, la<br />

réalisation <strong>de</strong> bilans réguliers, même simples, perm<strong>et</strong> au patient, mais<br />

aussi aux thérapeutes, <strong>de</strong> suivre l’évolution <strong>et</strong> d’enregistrer les progrès.<br />

Cure thermale<br />

La cure thermale est une spécialité française qui <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 30 ans,<br />

en raison <strong>de</strong> ses eff<strong>et</strong>s bénéfiques [51] , fait partie <strong>de</strong> la stratégie<br />

thérapeutique. Elle donne lieu à un remboursement à 100 % <strong>de</strong>s frais<br />

thermaux au tarif <strong>de</strong> la Sécurité sociale, <strong>et</strong> pour les patients dont l’état<br />

nécessite une hospitalisation pendant la cure, la gratuité est quasi totale.<br />

Elle perm<strong>et</strong> l’atténuation, voire la disparition (après plusieurs cures) :<br />

du prurit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dysesthésies, <strong>de</strong> l’inflammation locale (rougeurs,<br />

varicosités, œdèmes), <strong>de</strong> l’hypertrophie <strong>et</strong> <strong>de</strong> la sclérose <strong>et</strong> favorise la<br />

cicatrisation <strong>de</strong>s érosions superficielles chroniques. Les cicatrices<br />

fibreuses, mêmes anciennes, réagissent favorablement aux cures<br />

thermales, cependant le résultat est meilleur pour <strong>de</strong>s cures effectuées<br />

précocement, c’est-à-dire dès l’obtention d’une cicatrisation <strong>de</strong> solidité<br />

suffisante pour supporter les douches filiformes à forte pression dès le<br />

troisième mois après la brûlure en général, voire plus tôt si la<br />

cicatrisation a été rapi<strong>de</strong>ment obtenue. Le traitement thermal associe <strong>de</strong>s<br />

bains qui ont un eff<strong>et</strong> sédatif, myorelaxant <strong>et</strong> qui favorisent la<br />

mobilisation articulaire, <strong>de</strong>s pulvérisations qui ont un eff<strong>et</strong><br />

décongestionnant <strong>et</strong> surtout <strong>de</strong>s douches filiformes (fig 51) qui sont<br />

réalisées par <strong>de</strong>s j<strong>et</strong>s d’eau thermale <strong>de</strong> 4/10 e <strong>de</strong> mm sous forte pression<br />

(8 à 20 bars par cm 2 ) pendant quelques minutes [51] . En faisant varier la<br />

pression <strong>et</strong> l’éloignement <strong>de</strong>s j<strong>et</strong>s, on peut effectuer un effleurage<br />

tonifiant, <strong>de</strong>s micromassages, voire une véritable <strong>de</strong>rmabrasion. Enfin,<br />

la cure thermale constitue une coupure avec le milieu hospitalier <strong>et</strong><br />

familial, dans un cadre bucolique, climatique <strong>et</strong> chaleureux. Elle offre la<br />

confrontation à d’autres <strong>brûlé</strong>s à <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s différents, leur perm<strong>et</strong>tant<br />

<strong>de</strong> sortir <strong>de</strong> leur isolement <strong>et</strong> <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r <strong>et</strong> accepter ce que<br />

sera leur état futur. Parallèlement, lorsque la brûlure est récente, la<br />

rééducation kinésithérapique est poursuivie. Le port <strong>de</strong>s vêtements<br />

compressifs doit être maintenu tant que la maturation cicatricielle n’est<br />

pas parvenue à son terme, car la douche filiforme majore l’inflammation.<br />

Selon les centres thermaux (Saint-Gervais-les-Bains, La Roche-Posay),<br />

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