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Rééducation et réadaptation de l'adulte brûlé - SFETB

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Kinésithérapie<br />

RÉÉDUCATION ET RÉADAPTATION DE L’ADULTE BRÛLÉ<br />

26-280-C-10<br />

3 Brûlure du <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré. 4 Brûlure du troisième <strong>de</strong>gré avec incisions <strong>de</strong> décharge.<br />

habituellement pas <strong>de</strong> cicatrice (sauf parfois chez l’enfant <strong>et</strong> les suj<strong>et</strong>s<br />

<strong>de</strong> couleur) ;<br />

– le <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré profond entraîne une <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong><br />

l’épi<strong>de</strong>rme <strong>et</strong> d’une partie du <strong>de</strong>rme, ne laissant intacts que le <strong>de</strong>rme<br />

profond <strong>et</strong> les annexes épi<strong>de</strong>rmiques qu’il contient (racines <strong>de</strong>s poils,<br />

glan<strong>de</strong>s sudoripares <strong>et</strong> sébacées). Après excision, le plancher <strong>de</strong> la<br />

phlyctène apparaît rosé ou blanc, siège d’une hypoesthésie. La<br />

cicatrisation spontanée est possible mais longue (<strong>de</strong> 15 à 30 jours) <strong>et</strong><br />

délicate. Elle sera en eff<strong>et</strong> remise en question en cas <strong>de</strong> complications<br />

(infection, dénutrition). Ces brûlures laissent toujours persister <strong>de</strong>s<br />

cicatrices indélébiles.<br />

– Le troisième <strong>de</strong>gré est une <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la totalité <strong>de</strong> la peau<br />

(épi<strong>de</strong>rme <strong>et</strong> <strong>de</strong>rme) dont les caractéristiques sont : l’absence <strong>de</strong><br />

phlyctènes, la couleur marron plus ou moins foncé (fig 4), l’insensibilité<br />

totale. La peau apparaît comme cartonnée <strong>et</strong> épaissie. C’est une véritable<br />

nécrose adhérente. Toute cicatrisation spontanée est impossible. La<br />

guérison ne peut être obtenue que par une greffe <strong>de</strong>rmoépi<strong>de</strong>rmique<br />

précédée d’une excision <strong>de</strong>s nécroses.<br />

Autres éléments<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la surface <strong>et</strong> <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la brûlure, d’autres<br />

éléments interviennent dans le pronostic.<br />

L’existence <strong>de</strong> lésions respiratoires initiales : il s’agit le plus souvent<br />

<strong>de</strong> lésions en rapport avec une inhalation <strong>de</strong> fumées toxiques<br />

réalisant <strong>de</strong> véritables brûlures chimiques <strong>de</strong> l’arbre<br />

trachéobronchique. Ces lésions d’inhalation sont r<strong>et</strong>rouvées chez<br />

plus <strong>de</strong> 20 % <strong>de</strong>s <strong>brûlé</strong>s hospitalisés dans les centres spécialisés<br />

(26 % dans une statistique portant sur plus <strong>de</strong> 1 200 patients) [39] .<br />

Leur évolution est grevée <strong>de</strong> fréquentes complications <strong>et</strong> d’une<br />

surmortalité importante. Plus rarement, la brûlure s’associe à un<br />

traumatisme thoracique par compression au cours d’une explosion<br />

(blast <strong>de</strong>s Anglo-Saxons). Son évolution est presque toujours<br />

défavorable.<br />

Tableau II. – Classification <strong>de</strong>s brûlures selon la Société française d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s brûlures (<strong>SFETB</strong>).<br />

Brûlures graves<br />

– Brûlures dont la surface dépasse 10 % <strong>de</strong> la surface corporelle totale (SCT)<br />

– Brûlures dont la surface est inférieure à 10 % <strong>de</strong> la SCT mais associées<br />

à un ou plusieurs <strong>de</strong>s paramètres <strong>de</strong> gravité suivants :<br />

- âge inférieur à 3 ans ou supérieur à 60 ans ;<br />

- pathologie grave associée ;<br />

- existence <strong>de</strong> lésions en troisième <strong>de</strong>gré ;<br />

- brûlures localisées aux visage, au cou, aux mains ou au périnée ;<br />

- brûlures survenues lors d’explosion, d’incendie en milieu clos ou d’acci<strong>de</strong>nt<br />

<strong>de</strong> la voie publique ;<br />

- brûlures électriques ou chimiques<br />

Brûlures bénignes<br />

– Brûlures dont la surface est inférieure à 10 % <strong>de</strong> la SCT<br />

– Sans paramètre <strong>de</strong> gravité associé<br />

La localisation <strong>de</strong>s brûlures : pour une profon<strong>de</strong>ur <strong>et</strong> une surface<br />

déterminées, certaines localisations sont péjoratives, en raison <strong>de</strong>s<br />

risques esthétiques (visage, mains), fonctionnels (articulations) ou<br />

infectieux (brûlures à proximité <strong>de</strong>s orifices naturels) [13] .<br />

Le terrain, enfin, peut aggraver le pronostic. Les âges extrêmes <strong>de</strong> la vie<br />

sont défavorables ainsi que l’existence d’une insuffisance cardiaque,<br />

d’un diabète, d’une hypertension artérielle.<br />

Le pronostic vital d’un patient <strong>brûlé</strong> peut être évalué à partir <strong>de</strong><br />

différents indices dont la valeur est proportionnelle au risque. Parmi<br />

ceux-ci, l’indice <strong>de</strong> Baux, qui additionne la surface <strong>brûlé</strong>e en<br />

pourcentage <strong>de</strong> la surface corporelle totale <strong>et</strong> l’âge du patient en<br />

année, est certainement le plus utilisé. Notons que grâce aux progrès<br />

récemment réalisés, le seuil <strong>de</strong> mortalité à 100 % pour un indice <strong>de</strong><br />

Baux supérieur à 100 est aujourd’hui dépassé [23] . L’indice ABSI [95]<br />

fréquemment utilisé <strong>et</strong> évalue le risque vital en fonction <strong>de</strong> l’âge, du<br />

sexe, <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s brûlures, <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> brûlures du<br />

troisième <strong>de</strong>gré <strong>et</strong> <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> lésions d’inhalation. La <strong>SFETB</strong><br />

propose une classification simple en brûlures bénignes (< à10%)<strong>et</strong><br />

brûlures graves (tableau II).<br />

Physiopathologie<br />

Cicatrisation <strong>de</strong>rmoépi<strong>de</strong>rmique normale<br />

La cicatrisation est un processus <strong>de</strong> réparation tissulaire complexe <strong>et</strong><br />

imparfait. L’altération <strong>de</strong> la barrière cutanée induit une réaction<br />

inflammatoire en chaîne dont le but est d’aboutir à l’élimination <strong>de</strong><br />

l’agent agresseur, du tissu nécrotique résultant, <strong>et</strong> <strong>de</strong> favoriser la<br />

réparation <strong>de</strong>s tissus lésés. On décrit classiquement trois phases.<br />

Phase inflammatoire [42]<br />

Immédiate, elle est d’abord vasculoexsudative avec interruption<br />

vasculaire puis extravasation <strong>de</strong>s éléments sanguins, œdème <strong>et</strong> adhésion<br />

plaqu<strong>et</strong>taire aboutissant à la formation d’une croûte provisoire<br />

protectrice. L’activation plaqu<strong>et</strong>taire induit l’inflammation avec appel<br />

<strong>de</strong>s polynucléaires (favorisant détersion <strong>et</strong> prévention <strong>de</strong> l’infection),<br />

<strong>de</strong>s macrophages (aidant à la détersion <strong>et</strong> produisant <strong>de</strong>s médiateurs<br />

stimulant la cicatrisation) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lymphocytes T (véritables régulateurs<br />

<strong>de</strong> la cicatrisation) qui vont activer les fibroblastes à la base <strong>de</strong> la<br />

réparation tissulaire.<br />

Phase proliférative [42]<br />

C’est la phase <strong>de</strong> constitution d’un granulome inflammatoire <strong>et</strong><br />

concomitamment détersion <strong>de</strong>s tissus nécrotiques. La détersion interne<br />

page 3

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