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Performance opérationnelle_dauphine2007 - CEREG

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Crutchley (1990) et Bae et al. (2002) qui ont établit empiriquement, dans le contexte<br />

américain, une relation significativement négative entre la rentabilité économique<br />

anormale post-émission des émetteurs d’OC et la taille de l’émission. 28<br />

En vue de déceler l’éventuel impact de la taille de l’offre d’OC sur la performance<br />

opérationnelle de l’émetteur français, nous avons utilisé, à l’instar de Spiess et Affleck-<br />

Graves (1999) et McLaughlin et al. (1998), une mesure relative qui consiste à normaliser le<br />

montant de l’émission d’OC par la total des actifs de l’émetteur à la fin de l’année -1.<br />

• Le but de l’émission : Le dépouillement des prospectus d’émission nous indique que les<br />

fonds levés sont le plus souvent affectés, soit à la réalisation des programmes<br />

d’investissement interne ou externe, soit à la consolidation de la structure financière de<br />

l’émetteur à travers le renforcement de ses fonds propres (en cas de conversion) et/ou le<br />

refinancement de sa dette. Selon les modèles de Green (1984) et Brennan et Kraus (1987),<br />

les émissions d’OC ayant comme principal objectif l’amélioration de la structure financière<br />

par une diminution de l’endettement à court terme entraineraient une réaction favorable de<br />

la part des investisseurs. Cette hypothèse a été confirmée plus tard par Mehta et and Khan<br />

(1995), qui indiquent que les OC sont typiquement efficaces pour le refinancement de la<br />

dette financière. Ce dernier, qui vise surtout à réduire le coût de la dette senior et allonger<br />

sa maturité, peut paraître sans incidence sur la rentabilité économique de l’émetteur, par<br />

définition indépendante du mode de financement. Cependant, ce raisonnement n’est<br />

valable que dans le cadre du référentiel de Modigliani et Miller (1958, 1963), qui ne prend<br />

pas compte des coûts de défaillance dont on connaît très bien les effets néfastes sur la<br />

valeur de la firme.<br />

Nous avons donc pris en considération l’objet de l’émission dans nos modèles en<br />

introduisant une variable indicatrice valant 1 quand le but de l’émission est le financement<br />

d’un projet d’investissement et 0 sinon. Le signe attendu pour le coefficient de régression<br />

associé à cette variable est négatif.<br />

• La prime de conversion : elle correspond à l’écart entre le prix de l’OC et la valeur de<br />

conversion 29 rapporté à cette dernière. Elle représente l’avantage à posséder l’OC par<br />

rapport à l’action sous-jacente. Selon Brennan et Kraus (1987), le marché devrait accueillir<br />

favorablement les émissions d’OC à forte prime de conversion. En effet, plus élevée est la<br />

prime de conversion, plus importante devra être l’augmentation du cours du sous-jacent<br />

nécessaire pour que les souscripteurs aient intérêt à convertir leurs OC ou pour que la<br />

conversion forcée soit déclenchée. Une prime de conversion élevée est donc synonyme<br />

d’un signal de qualité qui révèle la confiance des dirigeants à l’égard des perspectives<br />

futures de l’entreprise émettrice. En principe, cette variable devrait influer positivement<br />

sur la performance à long terme de l’entreprise émettrice.<br />

• La maturité : Selon Flannery (1986), la dette à court terme serait perçue comme un signal<br />

positif. Cependant, les modèles de Brennan et Kraus (1987) et de Brennan et Schwartz<br />

(1988) suggèrent que les émetteurs typiques d’OC (petites entreprises très endettés et ayant<br />

d’importantes opportunités d’investissement) devraient normalement émettre des OC à<br />

longue maturité. En effet, selon ces modèles la décision d’émettre une dette non convertible<br />

à maturité élevée est généralement associée à un manque de visibilité à moyen et long<br />

termes quant à la politique d’investissement de l’entreprise émettrice, ce qui fait courir aux<br />

créanciers un risque énorme et augmente les coûts d’agence liés à l’endettement. En<br />

28 Ces deux études ont également examiné l’incidence de la taille de l’émission sur la performance<br />

opérationnelle à long terme des émetteurs d’actions et des émetteurs obligations standards.<br />

29 La valeur de conversion = cours de l’action à l’émission x le ratio de conversion. Ce dernier est très<br />

souvent égal à 1 en France.<br />

Copyright © 2007. Tous droits réservés. All rights reserved. 27

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