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ROTEIRO - Sapo

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I n TERv IEw<br />

Rencontre avec Emmanuel Demarcy-Mota,<br />

directeur du Théâtre de la Ville<br />

Cap Magellan a rencontré Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la ville et fondateur des « Chantiers<br />

d'Europe » en 2007. Pour la quatrième édition de ces « Chantiers d’Europe », c'est la création portugaise qui<br />

sera mise à l'honneur tout au long du mois de juin. Cet événement s’inscrit par ailleurs dans le cadre du 15e<br />

anniversaire du traité d’amitié entre les villes de Paris et Lisbonne. Ces « Chantiers d’Europe » dédiés au<br />

Portugal sont donc une bonne occasion de revenir sur le parcours d’Emmanuel Demarcy-Mota, homme de théâtre,<br />

amoureux des langues et de la diversité des cultures.<br />

© Jean-Louis Fernandez<br />

caP mageLLan : Racontez-nous votre<br />

parcours. À quel moment avez-vous commencé<br />

le théâtre <br />

emmanueL demarcy-mota : Mon père<br />

étant metteur en scène et ma mère comédienne,<br />

le théâtre a toujours été présent dans<br />

ma vie. Au Lycée, j'ai créé un groupe de théâtre<br />

avec des amis que j'ai intitulé « Compagnie des<br />

millefontaines », nom d'un village au Portugal<br />

dans l'Alentejo, qui s'appelle Vila nova de milfontes.<br />

Par la suite, on a continué nos études<br />

à l'université ensemble. J'ai fait des études<br />

de Philosophie et de Psychologie à l'université<br />

René Descartes et en même temps j'avais<br />

recréé une compagnie avec une quinzaine<br />

d'étudiants, où j'étais metteur en scène. J'ai eu<br />

la chance de faire mon premier spectacle professionnel<br />

très jeune, puisque j'avais 21 ans,<br />

avec L'histoire du Soldat de Ramuz, que j'ai<br />

présenté à la Fondation Calouste Gulbenkian<br />

de Lisbonne en 1994 et qui a tourné au Théâtre<br />

de la Commune d'Aubervilliers.<br />

cm : Comment êtes-vous devenu directeur<br />

du Théâtre de la Ville <br />

edm : Après une vie de compagnie qui<br />

a duré jusqu'en 2001, je suis nommé à la<br />

Comédie de Reims par Catherine Tasca à l'âge<br />

de 30 ans, j'étais alors le plus jeune directeur.<br />

Ce théâtre est un grand centre qui joue un<br />

rôle important dans la décentralisation du<br />

théâtre français dans le cadre d'une mission<br />

de travail sur l'ensemble du territoire de la<br />

Champagne Ardenne. Je suis resté à Reims<br />

jusqu'en 2008 et là, on m'a demandé de déposer<br />

ma candidature au Théâtre de la Ville.<br />

cm : Quel est votre projet du Théâtre de<br />

la Ville <br />

edm : Mon projet au Théâtre de la Ville<br />

est de faire en sorte que ce théâtre continue<br />

d'être un grand lieu international. Le but<br />

étant d'ouvrir cette « maison » à un vaste<br />

public, en mettant beaucoup d'actions en<br />

place. Le Théâtre de la Ville, restructuré<br />

en 1968 par Jean Mercure, a la particularité<br />

d'être un lieu pluridisciplinaire avec<br />

de la danse, du théâtre, de la musique. À<br />

l'année, le Théâtre de la Ville accueille plus<br />

de 250 000 spectateurs et 100 programmes<br />

différents. L'objectif aujourd'hui est<br />

de développer cette idée de « démocratie<br />

culturelle », en maintenant des tarifs accessibles.<br />

On a ainsi mis en place un secteur<br />

en direction du jeune public, avec la collaboration<br />

des réseaux associatifs et de<br />

l'éducation nationale. Pour moi, le théâtre<br />

représente avant tout un art collectif qui<br />

réunit un public hétéroclite, et qui a pour<br />

but de transmettre des valeurs telles que<br />

l'ouverture aux autres et le partage.<br />

« Pour moi, le théâtre représente avant tout<br />

un art collectif qui réunit un public hétéroclite,<br />

et qui a pour but de transmettre des valeurs<br />

telles que l'ouverture aux autres et le partage »<br />

cm : Quels liens entretenez-vous avec<br />

le Portugal, avec Lisbonne et aussi avec<br />

Paris <br />

edm : J'ai toujours eu ces deux villes,<br />

ces deux capitales comme territoire de jeu<br />

et comme territoire d'apprentissage. En<br />

1977, mon père avait écrit deux pièces sur<br />

la Révolution des Œillets, dans lesquelles<br />

j'avais joué quand j'avais à peine sept ans.<br />

J'avais le sentiment, même très jeune, qu'il<br />

y avait un lien très fort entre la France et le<br />

Portugal. Le monde de la culture portugaise<br />

connaissait très bien le monde de la culture<br />

française. Donc pour moi, ces deux pays<br />

n'étaient pas profondément étrangers l'un à<br />

l'autre et avaient une réelle fraternité. J'ai eu<br />

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