ROTEIRO - Sapo
ROTEIRO - Sapo
ROTEIRO - Sapo
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
ACTUALITÉ<br />
Amnesty International appelle à la protection<br />
des droits humains en temps de crise<br />
Amnesty International, ONG œuvrant pour le respect des droits de l’Homme, demande pour la première fois à l’Union<br />
européenne de prendre en compte l’impact des mesures d’austérité sur les droits humains, notamment chez les<br />
populations les plus démunies frappées par la crise. Cet appel intervient au même moment que l’entrée en vigueur<br />
d’un Protocole facultatif des Nations unies établissant un mécanisme de plainte au niveau international pour les<br />
personnes dont les droits ont été bafoués dans leur propre pays.<br />
BRÈVE<br />
Droit limité à l’adoption accordé<br />
aux homosexuels portugais<br />
Trois ans après l’entrée en vigueur de la loi<br />
sur le mariage entre personnes du même<br />
sexe, le Parlement portugais accorde un<br />
droit limité à l’adoption. Il ne s’agit pas<br />
d’une adoption conjointe car au sein des<br />
couples homosexuels, seulement l’un des<br />
partenaires pourra adopter l’enfant de son<br />
conjoint. Cette mesure a été adoptée le 18<br />
mai dernier, journée internationale contre<br />
l’homophobie et la transphobie, au même<br />
moment que la loi française validée par le<br />
Conseil Constututionnel, ouvrait le mariage<br />
et l’adoption aux homosexuels.<br />
Au Portugal, pays traditionnellement catholique,<br />
le droit « partiel » à l’adoption n’a été<br />
adopté qu’avec cinq voix d’avance (pour un<br />
total de 230 élus au Parlement). D’après<br />
les associations nationales de défense des<br />
droits homosexuels, ce droit représente une<br />
avancée importante car il permet de renforcer<br />
la protection juridique des enfants issus<br />
de familles homoparentales. n<br />
Da n s c e con t e x t e de crise<br />
financière, Amnesty International<br />
(AI) souhaite sensibiliser les pays<br />
membres de l’Union européenne<br />
(UE) aux questions liées à la<br />
protection de plusieurs droits économiques<br />
et sociaux, en lançant un<br />
appel aux autorités. Les mesures<br />
d’austérité adoptées par les gouvernements<br />
touchent les personnes les<br />
plus vulnérables, notamment les<br />
personnes âgées, les enfants et les<br />
chômeurs. D’après un récent rapport<br />
de l’association Médecins du<br />
Monde, les patients les plus pauvres<br />
ont moins accès aux soins et sont<br />
en nette augmentation depuis l’application<br />
de mesures restrictives et de coupes budgétaires.<br />
Par exemple, en Grèce et au Portugal,<br />
les patients sont contraints de choisir entre<br />
acheter des aliments ou des médicaments.<br />
manière virulente. Par ailleurs, selon AI, les<br />
droits des minorités européennes sont également<br />
bafoués, notamment les Roms. Le 14<br />
mai dernier, lors d’une réunion à Matignon,<br />
l’association a souligné l’urgence de mettre<br />
un terme aux expulsions forcées des Roms<br />
en France afin de stopper les déplacements<br />
incessants d’un campement à un autre qui<br />
dégrade fortement les conditions de vie de<br />
ces personnes.<br />
L’appel de Amnesty International coïncide<br />
avec l’entrée en vigueur, le 5 mai dernier, du<br />
Protocole facultatif du Pacte international<br />
relatif aux droits économiques, sociaux et<br />
culturels (PF-PIDESC). Ce dernier permettra<br />
aux personnes, n’ayant pas obtenues justice<br />
dans leur pays, de faire valoir leurs droits<br />
auprès des Nations unies. AI souhaite que<br />
l’UE ratifie symboliquement le protocole pour<br />
« donner l’exemple » aux Etats-membres et<br />
«Les mesures d’austérité [...] touchent les<br />
personnes les plus vulnérables, notamment les<br />
personnes âgées, les enfants et les chômeurs »<br />
AI alerte sur le fait que le thème des droits<br />
humains ait été jusqu’à présent exclu du<br />
débat au sein de la Communauté européenne,<br />
alors qu’il est capital car les plus vulnérables<br />
peuvent être en danger. Bien que les<br />
gouvernements estiment que des politiques<br />
d’austérité soient nécessaires, l’association<br />
humanitaire rappelle l’obligation de les<br />
ajuster pour le respect les droits économiques<br />
et sociaux de chacun, incluant l’accès<br />
à la sécurité sociale, aux soins, à un logement<br />
convenable, à l’éducation, à l’eau et à la<br />
nourriture. La crise en Europe engendre de<br />
nouvelles vagues d’immigration, les personnes<br />
se déplaçant dans d’autres pays perdent<br />
tous leurs droits et n’ont plus de couverture<br />
sociale. Médecins du Monde évoque un lien<br />
de causalité entre la crise et la montée de la<br />
xénophobie, notamment dans les pays du Sud<br />
où les migrants sont rejetés et critiqués de<br />
qu’elle incite les chefs des gouvernements à<br />
rééquilibrer leurs mesures d’austérité afin<br />
de garantir les droits humains. Parmi les dix<br />
pays ayant ratifié ce protocole, il y a seulement<br />
trois Etats-membres : la Slovaquie, l’Espagne<br />
et le Portugal ; d’autres pays membres ont<br />
juste signé le texte: la Belgique, la Finlande,<br />
la France, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg,<br />
les Pays-Bas et la Slovénie.<br />
L’association humanitaire compte poursuivre<br />
sa mission de sensibilisation auprès des<br />
Etats-membres, en vue d’obtenir la ratification<br />
du Protocole par les 27 pays européens,<br />
au moyen d’actions locales via les sections<br />
associatives présentes dans chaque pays. n<br />
Nathalie dos Reis<br />
Sources : Le Monde,<br />
Amnesty International, Público<br />
6