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FANNY STABHOLZ<br />

Aquacultrice, Provence-Alpes-Côte d’Azur<br />

J’AI EU un coup <strong>de</strong> cœur pour ce site exceptionnel.<br />

Après mon stage <strong>de</strong> master 1, un poste s’est libéré.<br />

Je me suis impliquée fortement pendant les sept<br />

années précedant les négociations <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong> l’entreprise.<br />

Le gérant a apprécié ma motivation et mon énergie<br />

; c’est pourquoi il m’a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> reprendre<br />

Provence Aquaculture, une entreprise qui a une bonne<br />

réputation en France. » Fanny Stabholz est aquacultrice<br />

et elle a repris, en 2012, Provence<br />

Aquaculture, une ferme marine située<br />

dans la calanque <strong>de</strong> Pomègues <strong>de</strong> l’archipel<br />

du Frioul, au large <strong>de</strong> Marseille.<br />

La jeune femme <strong>de</strong> 32 ans et son compagnon<br />

Aurélien ont un enfant, et ils<br />

ont le bonheur d’en attendre un autre.<br />

« Avec Aurélien, qui est aussi mon<br />

associé, nous connaissions bien le travail<br />

<strong>de</strong> la société mais au moment <strong>de</strong>s<br />

négociations avec les banques, les choses se compliquèrent<br />

: elles ne connaissaient que très peu ce secteur…<br />

Il a fallu prouver la rentabilité <strong>de</strong> l’entreprise. Puis, du<br />

côté juridique, il a fallu prouver notre capacité professionnelle<br />

afin d’obtenir le transfert <strong>de</strong> la concession <strong>de</strong> cultures<br />

marines. Actuellement, je gère la com<strong>mer</strong>cialisation,<br />

la qualité, la comptabilité et l’administration<br />

au quotidien tandis qu’Aurélien s’occupe <strong>de</strong> la partie production<br />

<strong>de</strong>s loups et <strong>de</strong>s dora<strong>de</strong>s royales. Ces poissons<br />

sont élevés en pleine <strong>mer</strong> dans <strong>de</strong>s filets soutenus par <strong>de</strong>s<br />

structures flottantes. Nous appliquons le cahier <strong>de</strong>s charges<br />

<strong>de</strong> l’agriculture biologique. »<br />

La filière bio est assez développée dans le sud est <strong>de</strong> la<br />

France et a une bonne réputation. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du marché<br />

est réelle, même si les prix se maintiennent difficilement.<br />

Le « client bio » est un client fidèle. Nous sommes présents<br />

sur tous les segments <strong>de</strong> marché – GMS, grossistes et<br />

mareyeurs, restauration, circuits courts comme les Amap<br />

«Ce métier doit<br />

être accompli<br />

avec passion<br />

et sans compter<br />

ses heures !»<br />

ou les Ruches –, ce qui permet <strong>de</strong> diminuer notre dépendance<br />

envers l’un <strong>de</strong> ces segments. Le poisson d’élevage<br />

fait toujours débat… Il me semble important <strong>de</strong> répéter que<br />

nous pratiquons un mo<strong>de</strong> d’élevage digne <strong>de</strong> confiance,<br />

que nos poissons sont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> qualité, notamment gustative.<br />

Nous produisons environ soixante tonnes <strong>de</strong> bars<br />

et <strong>de</strong> dora<strong>de</strong>s par an. L’entreprise est limitée à ce niveau<br />

<strong>de</strong> production. Pour augmenter nos marges, il faudrait<br />

produire <strong>de</strong>s poissons <strong>de</strong> plus grosses<br />

tailles (mais les risques et coûts <strong>de</strong> production<br />

seraient aussi plus élevés) ou<br />

développer les circuits courts <strong>de</strong> distribution<br />

(qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt un investissement en<br />

temps plus important). Peut-être le développement<br />

<strong>de</strong> la partie négoce sur les crevettes<br />

ou le saumon bio (pour rester dans<br />

la même filière) est-il une voie à développer.<br />

La zone dans laquelle nous produisons<br />

est classée Natura 2000 ; nous nous sommes adaptés<br />

aux contraintes administratives. Nous <strong>de</strong>vons surveiller<br />

le site et entretenir notre environnement. L’entreprise<br />

emploie trois salariés et reçoit <strong>de</strong>s stagiaires qui apprennent<br />

le passionnant métier <strong>de</strong> pisciculteur marin. »<br />

« Nous recevons le public quatre ou cinq fois dans l’année.<br />

À chaque fois, nous rappelons à nos visiteurs les<br />

trois grands principes qui nous animent : le respect du<br />

consommateur, le respect <strong>de</strong> l’environnement et le respect<br />

du bien-être animal. L’homme doit pouvoir produire<br />

la nourriture la plus saine possible tout en ayant le moins<br />

d’impact possible sur l’environnement et en conservant<br />

la traçabilité la plus claire pour le consommateur.<br />

L’obtention <strong>de</strong> la certification « AB » en est l’aboutissement.<br />

En revanche, je pense que rien n’est figé et qu’il<br />

est possible <strong>de</strong> toujours s’améliorer dans son métier. Ce<br />

métier doit être accompli avec passion et sans compter<br />

ses heures ! »<br />

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