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MYRIAM DAVID<br />

Poissonnière, Bretagne<br />

MYRIAM DAVID, une ancienne infirmière parisienne, 58 ans,<br />

s’est reconvertie comme poissonnière à Belle-Île-en-Mer<br />

<strong>de</strong>puis trente ans. Cette femme joviale, au visage rond, à<br />

la voix éraillée, cigarette aux lèvres, ouvre chaque matin sa poissonnerie<br />

en proposant les meilleurs produits <strong>de</strong> la <strong>mer</strong>, dont du homard<br />

bleu en saison. « Nous sommes dans l’une <strong>de</strong>s anses <strong>de</strong> Sauzon, un<br />

<strong>de</strong>uxième port après Belle-Île-en-Mer. » La professionnelle est au<br />

gar<strong>de</strong> à vous. Elle espère dès l’aube que la pêche aura été bonne et<br />

que son mari pêcheur lui livrera <strong>de</strong> magnifiques poissons. « Pour<br />

nous, cela signifie que lorsqu’il y en a un qui va se coucher, l’autre<br />

se met à travailler ! » Trois fois par semaine en hiver et six jours sur<br />

sept, d’avril à septembre, Myriam David enfile son tablier en plastique<br />

bleu tout en gardant le sourire. « Est-ce que je peux voir vos araignées<br />

à grosses pinces ? » lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un<br />

enfant qui entre dans la poissonnerie avec sa<br />

mère. Myriam explique qu’elles n’en ont pas<br />

et en profite pour raconter l’histoire <strong>de</strong> la<br />

lotte et du lieu jaune qu’elle pose sur la<br />

balance. « C’est en me promenant avec ma<br />

sœur que je rencontre un jour celui qui<br />

<strong>de</strong>viendra mon mari, la suite se fait naturellement…<br />

Je suis poissonnière <strong>de</strong>puis 1979. »<br />

Comme d’autres poissonnières et marin pêcheurs, elle sait que la <strong>mer</strong><br />

est indomptable. « Il y a les tempêtes, les aléas <strong>de</strong> la pêche, la mort<br />

<strong>de</strong>s copains mais vous savez, on ne s’en lasse jamais… ! » raconte<br />

l’îlienne, également adjointe au maire à ses heures. À Belle-Île, plusieurs<br />

catastrophes écologiques firent leur apparition et pour beaucoup,<br />

ce fut un drame. « Souvenez-vous l’Erika en 1999, lorsque nos côtes<br />

furent souillées <strong>de</strong> mazout. Plutôt que <strong>de</strong> pêcher, nous ramassions les<br />

oiseaux et les poissons sur les rivages ! »<br />

Parmi les cinq bateaux <strong>de</strong> Sauzon, le Morrigan, celui <strong>de</strong> la famille<br />

David, accoste. Il débarquera 26 homard et 200 kilos <strong>de</strong> poissons.<br />

« Chouette, il y a <strong>de</strong>s tourteaux, mais surtout du Saint-Pierre…c’est<br />

tellement rare ! » En moins d’une heure, tout aura été vendu. « Voilà,<br />

j’ai fini la journée, pardon mais maintenant c’est l’heure <strong>de</strong> mon café<br />

ici, près <strong>de</strong> l’hôtel du Phare ! »<br />

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